Niveau <strong>de</strong> connaissance : les communautés muricoles ont tendance à être négligées par lesphytosociologues dans <strong>la</strong> mesure où elles se développent généralement en contexte urbain qui seprête rarement à <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> végétation. BILLY (2002) a néanmoins brossé un tableau <strong>de</strong>scommunautés susceptibles d’être rencontrées sur le territoire <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Un inventaire plus précis <strong>de</strong>stypes élémentaires reste à faire pour mieux connaître leur répartition et leur état <strong>de</strong> conservationrespectifs.Site majeur <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> : on peut citer, entre autres exemples, le cas <strong>du</strong> bourg d’Auzon dont les vieuxmurs convenablement conservés sont encore nombreux. Mais d’autres sites urbains seraient à mettreégalement en avant.État <strong>de</strong> conservation : à déterminer. Le patrimoine bâti présent dans le <strong>Parc</strong> apparaît toutefoisfavorable à l’expression <strong>de</strong> telles végétations muricoles.Menaces :- maçonnerie <strong>de</strong>s joints par <strong>du</strong> mortier sans chaux ;- suppression <strong>de</strong>s joints existants par l’application d’une couverture intégrale <strong>du</strong> mur(crépissage).Espèces végétales patrimoniales associées : /.Spécificité <strong>du</strong> PNR <strong>du</strong> <strong>Livradois</strong>-Forez : le <strong>Parc</strong> héberge plusieurs bourgs anciens dont lepatrimoine bâti rend favorable l’expression <strong>de</strong> ces communautés muricoles.Responsabilité <strong>du</strong> PNR <strong>du</strong> <strong>Livradois</strong>-Forez : maintien <strong>du</strong> patrimoine végétal urbain à caractèrespontané, en complément <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en valeur <strong>du</strong> patrimoine architectural bâti.Pistes d’actions/orientations : sensibilisation et information <strong>de</strong>s responsables communaux, <strong>de</strong>saménageurs, <strong>de</strong>s propriétaires quant aux précautions à prendre pour <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong>scommunautés muricoles.CBN <strong>du</strong> Massif central \ <strong>Diagnostic</strong> biodiversité PNR <strong>Livradois</strong>-Forez - bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s milieux <strong>naturel</strong>s \ 201156
7. - ConclusionLe diagnostic en matière <strong>de</strong> biodiversité <strong>de</strong>s milieux <strong>naturel</strong>s à l’échelle <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régional <strong>du</strong><strong>Livradois</strong>-Forez permet <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce plusieurs constats :• <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s végétations <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> est globalement assez satisfaisante au p<strong>la</strong>ntypologique, grâce aux étu<strong>de</strong>s qui ont été réalisées jusqu’à maintenant. Par contre, <strong>la</strong> connaissance<strong>de</strong> leur distribution géographique à l’échelle <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> se révèle très inégale. Si <strong>de</strong>s sitesemblématiques sont bien connus, notamment les sites intégrés au réseau Natura 2000, une gran<strong>de</strong>partie <strong>du</strong> territoire reste encore insuffisamment renseignés ;• le <strong>Parc</strong> héberge plusieurs milieux <strong>naturel</strong>s <strong>de</strong> très grand intérêt patrimonial (tourbières,pelouses acidiphiles, forêts, végétations aquatiques, prairies maigres). Une partie <strong>de</strong> ces milieux sontreprésentatifs et emblématiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> bor<strong>du</strong>re orientale cristalline <strong>du</strong> Massif central ; en ce<strong>la</strong>, ilscontribuent notoirement à asseoir <strong>la</strong> spécificité territoriale <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régional <strong>du</strong> <strong>Livradois</strong>-Forezau sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> trame <strong>de</strong>s espaces <strong>naturel</strong>s <strong>du</strong> Massif central. Il convient <strong>de</strong> souligner que certainsmilieux patrimoniaux sont représentés par un très petit nombre <strong>de</strong> localités, voire par une localitéunique. D’autre part, le territoire <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> a connu ces <strong>de</strong>rnières décennies une transformationprofon<strong>de</strong> <strong>de</strong> ses paysages végétaux <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> l’homme (déprise agricole, enrésinement massif,intensification <strong>de</strong>s pratiques agricoles et forestières) qui a con<strong>du</strong>it à <strong>la</strong> régression <strong>de</strong> plusieurs milieuxpatrimoniaux. Les facteurs défavorables à <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> ces milieux patrimoniaux constituentencore <strong>de</strong> nos jours <strong>de</strong>s menaces effectives. Les enjeux liés à cette biodiversité remarquable sont parconséquent élevés et <strong>la</strong> responsabilité <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> vis-à-vis <strong>de</strong> sa préservation est à considérer commeimportante ;• le présent diagnostic propose une sélection d’éléments déterminants au titre <strong>de</strong>s« végétations » à considérer comme objectifs prioritaires <strong>de</strong> conservation dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégiebiodiversité <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Les milieux déterminants sont passés en revue par grand ensembles paysagers(milieux ouverts humi<strong>de</strong>s, ouverts non humi<strong>de</strong>s, forestiers, zones urbaines) et avec une entréephytosociologique. Des localités <strong>de</strong> sites majeurs sont mentionnées autant que possible dans le texte,dans les limites <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance actuelle <strong>du</strong> territoire <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> ;• le <strong>Parc</strong> héberge <strong>de</strong>s espaces patrimoniaux spatialement éten<strong>du</strong>s, bien ciblés et faisant déjàl’objet d’objectifs et d’actions <strong>de</strong> gestion conservatoire, notamment à travers le réseau Natura 2000,qui sont à poursuivre (ex : Hautes-Chaumes <strong>du</strong> Forez, Forêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Comté, etc.). Mais <strong>de</strong>s milieuxbeaucoup plus ponctuels et vulnérables, non pris en compte jusqu’à présent, nécessiteraient <strong>de</strong>mettre en œuvre rapi<strong>de</strong>ment une politique <strong>de</strong> gestion volontariste (ex : serpentines <strong>de</strong> St-Préjetd’Armendon, zones humi<strong>de</strong>s <strong>du</strong> p<strong>la</strong>teau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chaise-Dieu et <strong>du</strong> Haut-<strong>Livradois</strong>, etc.). D’autre part,plusieurs secteurs <strong>du</strong> territoire <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> (piémonts occi<strong>de</strong>ntaux, p<strong>la</strong>teaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chaise Dieu et <strong>de</strong>Craponne) et certains types <strong>de</strong> milieux (ex : les prairies <strong>de</strong> fauche maigres) ont été jusqu’à présentnégligés. Il conviendrait dorénavant <strong>de</strong> mieux les prendre en compte dans <strong>la</strong> stratégie <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.Sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> ces constats et <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> l’histoire récente <strong>de</strong>s paysages végétaux, ilnous paraît important d’insister sur <strong>de</strong>ux idées fortes qui doivent servir <strong>de</strong> fil con<strong>du</strong>cteur à <strong>la</strong> réflexionportée par le <strong>Parc</strong> sur les orientations stratégiques à définir pour <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversitéglobale <strong>de</strong> son territoire :• réorienter les priorités d’action en ne se focalisant plus uniquement sur les milieuxhistoriquement emblématiques <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régional <strong>du</strong> <strong>Livradois</strong>-Forez (à savoir lestourbières, pelouses sèches calcicoles ou <strong>de</strong> type nardaies, zones humi<strong>de</strong>s aquatiques), maisen cherchant à é<strong>la</strong>rgir également le champ d’intervention à <strong>de</strong> nouveaux milieux en perte <strong>de</strong>vitesse à l’échelle <strong>de</strong> l’Auvergne. C’est notamment le cas <strong>de</strong>s habitats agro-pastoraux (prairiesmaigres <strong>de</strong> fauche et autres pâtures maigres associées). L’objectif est <strong>de</strong> renforcer le réseau<strong>de</strong>s réservoirs <strong>de</strong> biodiversité <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> ;• porter <strong>la</strong> réflexion sur l’ensemble <strong>du</strong> territoire <strong>du</strong> parc, en dépassant le mail<strong>la</strong>ge actuel <strong>de</strong>ssites protégés et/ou gérés à but conservatoire (sites Natura 2000 notamment). Ce<strong>la</strong> implique <strong>de</strong>travailler plus sur <strong>de</strong>s propositions <strong>de</strong> mesures générales favorables aux milieux patrimoniaux etordinaires à l’échelle <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régional <strong>du</strong> <strong>Livradois</strong>-Forez. L’intérêt <strong>de</strong> cette approcheCBN <strong>du</strong> Massif central \ <strong>Diagnostic</strong> biodiversité PNR <strong>Livradois</strong>-Forez - bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s milieux <strong>naturel</strong>s \ 201157