On a donc montré que si n ∈ N ∗ , SU n (C) est simplement connexe. Comme U n (C) esthoméomorphe à SU n (C) × S 1 , on a le théorème suivant :Théorème 7 Si n ∈ N ∗ , alors SU n+1 (C) est simplement connexe, et Π 1 (U n (C)) est isomorpheà Z.3.4 Groupes fondamentaux <strong>de</strong>s <strong>groupe</strong>s orthogonauxOn sait que SO 2 (R) est homéomorphe à S 1 donc son <strong>groupe</strong> <strong>fondamental</strong> est isomorphe àZ. On a vu aussi que Π 1 (SO 3 (R)) est isomorphe à Z/2Z. Supposons avoir démontré que pour n(n ≥ 3), le <strong>groupe</strong> <strong>fondamental</strong> <strong>de</strong> SO n (R) est isomorphe à Z/2Z. On a vu que SO n+1 (R) est unefibration au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> S n <strong>de</strong> fibre SO n (R), on a donc la suite exacte suivante : Π 1 (SO n (R)) −→Π 1 (SO n+1 (R)) −→ Π 1 (S n ), c’est à dire Z/2Z −→ Π 1 (SO n+1 (R)) −→ {0}. Ainsi Π 1 (SO n+1 (R))est soit isomorphe à Z/2Z, soit à {0}. Or on sait qu’il existe un <strong>groupe</strong> topologique connexeSpin n+1 (R), formant un revêtement à <strong>de</strong>ux feuillets <strong>de</strong> SO n+1 (R), qui n’est donc pas simplementconnexe. Π 1 (SO n+1 (R)) est donc isomorphe à Z/2Z. Par récurrence, si n ≥ 3, Π 1 (SO n (R)) ∼ =Z/2Z.Comme O n (R) a <strong>de</strong>ux composantes connexes homéomorphes à SO n (R), pour n ∈ N ∗ , on a lethéorème suivant :Théorème 8 Si n ∈ N ∗ , Π 1 (SO n (R),Id) et Π 1 (O n (R),Id) sont isomorphes. Plus précisément,ils sont isomorphes à {0} si n = 1, Z si n = 2 et Z/2Z pour n ≥ 3.3.5 Décomposition polaire et <strong>groupe</strong>s linéairesNous admettons le résultat classique suivant :Lemme 2 Soit n ∈ N ∗ , alors– GL n (R) est homéomrphe à O n (R) × SDP n (R) où SDP n (R) est l’ensemble <strong>de</strong>s matricessymétriques définies positives.– GL n (C) est homéomorphe à U n (C) × HDP n (C) où HDP n (C) est l’ensemble <strong>de</strong>s matriceshermitiennes définies positives.HDP n (R) et SDP n (C) étant convexes, ils sont simplement connexes, et on peut donc en dé<strong>du</strong>irele théorème :Théorème 9 Si n ∈ N ∗ , alors– le <strong>groupe</strong> <strong>fondamental</strong> <strong>de</strong> GL n (C) est isomorphe à Z.– GL n (R) a <strong>de</strong>ux composantes connexes homéomorphes dont le <strong>groupe</strong> <strong>fondamental</strong> est isomorpheà {0} pour n = 1, Z pour n = 2 et Z/2Z pour n ≥ 3.CONCLUSIONLes invariants <strong>topologiques</strong> que sont les <strong>groupe</strong>s fondamentaux permettent <strong>de</strong> voir, au <strong>de</strong>là<strong>de</strong> la connexité, les différences profon<strong>de</strong>s entre espaces <strong>topologiques</strong>. Ils permettent par exemple<strong>de</strong> différencier topologiquement une droite d’un cercle, un plan épointé d’un plan... La métho<strong>de</strong>que l’on a employée pour déterminer les <strong>groupe</strong>s fondamentaux <strong>de</strong> SO n (R), SU n (C) est <strong>de</strong>décomposer localement ces espaces en pro<strong>du</strong>it d’espaces dont on connaît les <strong>groupe</strong>s fondamentaux,ici les sphères et les <strong>groupe</strong>s “d’ordre” inférieur. Ensuite la décomposition polaire, qui estcette fois-ci globale, nous donne les <strong>groupe</strong>s fondamentaux <strong>de</strong> GL n (R), GL n (C).6
Références[1] C. Godbillon : Eléments <strong>de</strong> topologie algébrique[2] R. Mneimné F. Testard : Intro<strong>du</strong>ction à la théorie <strong>de</strong>s <strong>groupe</strong>s <strong>de</strong> Lie classiques[3] A. Gramain : Topologie <strong>de</strong>s surfaces[4] C. Chevalley : The algebraic theory of spinors and Clifford algebras[5] S. Lang : Algebra[6] R. et A. Douady : Algèbre et théories galoisiennes7