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France - Des parquets d'Europe à un parquet européen - EJTN

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du pouvoir régalien des Etats. Un <strong>parquet</strong> national, si puissant soit-il dans son Etat, ne saurait empiétersur le domaine judiciaire d’<strong>un</strong> Etat voisin.En réponse aux infractions transnationales, il est donc indispensable d’organiser <strong>un</strong>e coopérationpénale à <strong>un</strong>e échelle également transnationale. En raison de la proximité géographique et idéologiquedes pays européens, l’échelle la mieux adaptée pour <strong>un</strong>e réponse pénale efficace semble être aujourd’huil’Europe, au sein de laquelle, on peut dénombrer trois espaces judiciaires : le Conseil del’Europe tout d’abord, créé en 1949 pour favoriser en Europe <strong>un</strong> espace démocratique et juridiquecomm<strong>un</strong> et qui regroupe aujourd’hui 47 pays, soit la quasi-totalité de l’Europe géographique ; l’espaceSchengen ensuite, né des accords de Schengen de 1985 constituant au départ <strong>un</strong> instrument économiquevisant la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services, qui s’est accompagnéensuite de dispositions policières et judiciaires destinées à compenser le manque de sécuritéqu’entraîne la suppression des frontières ; l’Union européenne enfin, qui comprend actuellement 27Etats membres et affirme aujourd’hui sa volonté de créer <strong>un</strong> « espace de liberté, de sécurité et de justice».Il est donc nécessaire de trouver les moyens de lutter efficacement contre la criminalité transnationale,par la mise en place d’<strong>un</strong>e entraide efficace entre les Etats. Le ministère public, dont la missionet les moyens d’action sont en constante progression au sein de chaque Etat, devrait logiquementêtre au cœur de cette coopération internationale en matière pénale. Eu égard à sa mission essentiellequi est le déclenchement et l’exercice de l’action publique, et à ses pouvoirs d'investigations plus oumoins accrus, le <strong>parquet</strong> a en effet vocation à être <strong>un</strong> élément clé de la coopération internationale enmatière pénale. Qu’en est-il réellement?On constate que la coopération entre les <strong><strong>parquet</strong>s</strong> d’Europe, si elle existe, est insuffisante (I),de sorte que pour dépasser ces difficultés, on pourrait envisager la création d’<strong>un</strong> <strong>parquet</strong> européen (II).I. Une coopération pénale insuffisante entre <strong><strong>parquet</strong>s</strong> d’EuropeS’il existe <strong>un</strong>e coopération pénale inter-<strong>parquet</strong> dont l’Europe peut certes se féliciter, on nepeut cependant que constater qu’elle est restée embryonnaire. En effet, son développement se heurte àdes obstacles qui tiennent tant aux différents <strong><strong>parquet</strong>s</strong> d’Europe (A), qu’à la coopération dont il estquestion (B).A.Les difficultés inhérentes aux <strong><strong>parquet</strong>s</strong> d’EuropeLes <strong><strong>parquet</strong>s</strong> d’Europe sont trop différents, en ce qui concerne tant l’étendue de leur mission(1) que leur statut (2), ce qui limite leur faculté à se comprendre et à coopérer.3

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