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France - Des parquets d'Europe à un parquet européen - EJTN

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Les traités se refusent à toute forme d’institutionnalisation de la coopération judiciaire,contrairement à la solution retenue pour la coopération policière avec la création d’Europol. Tout auplus appellent-ils de leurs vœux <strong>un</strong> rapprochement des définitions, donc à <strong>un</strong>e certaine intégrationnormative. Rappelés lors du sommet européen de Tampere en 1999, les principes de la confiancemutuelle et de la reconnaissance mutuelle des décisions de justice constituent la pierre angulaire dudispositif progressivement mis en place. L’exemple du mandat d’arrêt européen peut aider àcomprendre. Issu de la décision-cadre 2002/584/JAI, cet outil vise à améliorer la coopération enfacilitant l’extradition entre Etats membres de l’UE. Son succès repose sur le fait qu’à la différence dumandat d’arrêt international, le mandat d’arrêt européen, “décision judiciaire émise par <strong>un</strong> Etatmembre en vue de l’arrestation et de la remise par <strong>un</strong> autre Etat membre d’<strong>un</strong>e personne”, estdirectement exécutoire pour trente-deux infractions graves, limitativement définies. Ni l’autoritéadministrative, ni l’autorité judiciaire ne disposent du pouvoir d’apprécier l’opport<strong>un</strong>ité de mettre o<strong>un</strong>on à exécution la demande de remise, puisque le juge de l’Etat d’exécution n’exerce en principeauc<strong>un</strong> contrôle sur la qualification retenue et se fie entièrement à ce qu’a décidé le juge de l’Etatd’émission. On voit bien que la mise en œuvre du principe de reconnaissance mutuelle des décisions,affirmé lors du sommet de Tampere, ne peut se réaliser qu’au prix d’<strong>un</strong> minimum d’intégrationnormative, car la réciprocité n’est admise que si la confiance est concrètement fondée sur desconceptions au moins partiellement comm<strong>un</strong>es.L’illustration de la coopération la plus aboutie reste sans conteste Eurojust. Adopté en octobre1999 lors du sommet de Tampere, il est composé de membres nationaux détachés par chaque Etat etayant la qualité de procureur, de juge, ou d’officier de police ayant des “prérogatives équivalentes”.Créé avec pour objectif de promouvoir, d’améliorer et de faciliter la coordination et la coopérationentre les autorités compétentes des Etats membres, Eurojust est aujourd’hui devenu essentiel pouraider au démantèlement des réseaux transnationaux quand trois pays au moins sont impliqués. “Petiteéquipe à potentiel flexible et à capacité de réaction rapide d’experts nationaux possédant <strong>un</strong>e visioneuropéenne et nationale des questions traitées” selon Mme THWAITES, membre d'Eurojust, Eurojustoffre l’avantage immense de faciliter non seulement l’identification des procédures susceptibles d’êtrerapprochées, mais également la coordination entre les Etats concernés par les mêmes réseaux, ouencore la mise en place d’équipes comm<strong>un</strong>es d’enquêtes. Enfin, l’organe Eurojust ne supplée pas lesprocédures nationales, il coordonne plutôt les actions de poursuite des Etats, qui restent le fait desacteurs nationaux.2. ... Mais demeurent insuffisantsLes tentatives de construction d’<strong>un</strong> espace judiciaire européen se caractérisent par la créationsystématique d’organes ou d’institutions visant davantage à la coopération pénale ou à l’harmonisa-8

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