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Aperçu de la salle de bains. Musée Henri Pollès-Bibliothèquedes Champs Libres (Rennes)© Richard VolanteUn travail de reconstitution a ainsi été mené pour réinstallerles pièces de vie de la maison de l’écrivainHenri Pollès dans un espace dédié au sein de la bi -blio thèque des Champs Libres à Rennes. Aucun visiteurn’imagine, un seul instant, pénétrer dans la maisonde l’écrivain. Grands parallélépipèdes ouverts etofferts à la manière de croquis en éclaté, ce choixaccompagne la volonté de l’écrivain-collectionneur decréer un musée des « livres et des lettres ». L’intérieurde l’écrivain préfigurait déjà le musée. Le muséePollès valorise l’idée de musée-maison.Un contrat moralL’approche globale muséographique scelle le contratmoral entre le lieu et le muséographe. Pourtant tousles cas de figure ne réunissent pas, à chaque fois,toutes les conditions idéales.Le cas de la Maison Maurice Ravel constitue l’approchela plus exemplaire puisque aucun objet n’ajamais été déplacé. Sa conservation dans son « jus »ne laisse place à aucun interstice d’interprétation.Du coup, le visiteur se sent véritablement accueillicomme un hôte privilégié. Les barrières du tempss’estompent pour laisser place à une relation d’uneexceptionnelle justesse. On pourrait croire que lemaître s’est absenté quelques heures et qu’il va rentrerd’un moment à l’autre. La preuve : une fenêtreest entrouverte et une plante dans son pot attendd’être arrosée. Plus qu’une simple opportunité, c’estla volonté initiale, avec la ligne clairement établiede « conserver le tout » dans le respect de l’œuvre,qui a prédominé. Pourtant, le choix ou quelque-foisl’obli gation de dépouiller l’intérieur pour y faire destra vaux d’assainissement ou d’aménagement doit s’accompagnerde précautions conservatoires. Garantir laprésence de chaque objet à sa place, du plus insignifiantau plus symbolique met en branle une méthodologied’inventaire. La conservation in situ ne peutnier le caractère éphémère ou précaire dû à l’extrêmefragilité de certains objets ou supports usés par leurvie d’objet ordinaire, tels les textiles des tentures mu -rales passées et brûlées par la lumière naturelle. L’en -jeu étant de conserver la singularité de la maison, ilapparaît difficile d’adopter des réponses classiques ettransposables pour tous les projets. Cependant, onpeut constater qu’à chaque fois qu’une ligne de con -duite exigeante, régie par un parti pris ferme en termemuséographique, a été retenue, le lieu semble êtreresté lui-même.Une minutieuse mécanique chorégraphiqueLa taille exiguë des différentes pièces de la MaisonMaurice Ravel, forcément inadaptées à l’accueil degroupes, constitue l’enjeu premier pour son ouver -ture aux publics. Le parti pris de limiter les dégradationspar l’accès à un petit nombre de visiteurs, soitsept personnes en simultané, seuil au-delà duquell’ensemble est en danger, oblige à penser une muséo -graphie spécifique. L’abondance du mobilier et desobjets de décoration qui y sont présentés accentueles problèmes liés à la sécurité des biens. Outre cesdeux aspects, certaines sensibilités spécifiques auxmatériaux doivent été prises en compte. Papierspeints et textiles (rideaux, voilages, garnitures de fauteuils,coussins, couvre-lit…) en raison de leur na -ture organique, présentent un risque de dégradationaccrue à la lumière. Tout comme les tableaux, lesestampes et les reliures en cuir des livres présentésdans la bibliothèque. Sans oublier les moquettes(salon de mu sique, chambre, bibliothèque) qui su -bissent, à cha que passage du petit groupe de visiteur,une usure.Pour limiter au maximum les dégradations au seinde la maison, le travail de restitution, d’accompagnementet d’accueil des visiteurs intègre toutes lesrègles simples d’usage des pièces de vie pour enassurer la bonne conservation. Aussi, c’est au traversde cette grille « de bon sens » que l’ensemble dudispositif évolue. Isolation des fenêtres et portes pardes joints autocollants en mousse, remplacementd’une chaudière vétuste par un système neuf avecthermostat, application de filtres anti UV aux vitresfont partie des outils qui permettront simplement aulieu de continuer d’accueillir du public.30 l a l e t t r e d e l ’ o c i mn°125, septembre-octobre 2009

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