CultureMaud Mazingue : 17 ans et passionnée de littératureCette jeune <strong>Sanary</strong>enne est déjà un auteur très prometteur. Sa passion del’écriture est déjà ancienne, malgré son jeune âge (elle est née en 1994). Aprèsavoir remporté plusieurs concours - dont celui du cercle Pieussan en 2010 avecune nouvelle intitulée “Le Meuble Et Le Crayon” – elle a signé un contrat à titred’auteur avec la maison d’édition Praelego. Son premier livre est un recueil de10 nouvelles intitulé “Nouvelles fantastiques... au pluriel”. Elle y fait preuved’un style déjà très sûr, et traite de sujets originaux, parfois fantastiques, parfoishistoriques, toujours prenants. Son deuxième livre – ce sera cette fois unroman, toujours d’inspiration fantastique – est prévu pour cette année. Soyonssûrs qu’il lui permettra de faire reconnaître encore davantage son jeune talent,qu’elle souhaite mettre un jour au service du journalisme.“Nouvelles fantastiques... Au pluriel”. (60 pages) - disponible <strong>sur</strong> commandedans l’ensemble des librairies du pays (sauf la fnac, franceloisir), et <strong>sur</strong> le sitede l’éditeur : www.praelego.com/.Le San Nari Studio préserve la mémoire de <strong>Sanary</strong>Les vidéastes amateurs qui produisent de merveilleux courts-métrages, sous la houlette de Michel Di Giovanni, partagent égalementla passion de l’histoire <strong>Sanary</strong>enne. En attestent de très belles réalisations, comme “Terres de <strong>Sanary</strong>”, “<strong>Sanary</strong> sous l’occupation”... ouencore l’émouvant hommage rendu à Henri Tisot au travers d’un entretien réalisé peu avant sa mort, et projeté le 14 janvier au théâtreGalli. Comme à l’accoutumée, de très nombreux <strong>Sanary</strong>ens ont répondu à l’invitation pour découvrir ces images inédites. Il est possibleégalement de découvrir le fruit du travail de l’équipe en visionnant un film de près de 25 minutes, consacré à une fabuleuse histoire,celle de Marie Denarnaud, servante aimante et dévouée de l’abbé Saunière, qui découvrit un fabuleux trésor. Trésor convoité par tous lesaventuriers avides de pouvoir dont l’énigmatique Otto Rahn envoyé par Himmler… (on peut le voir à l’adresse suivante : www.youtube.com/watch?v=ZjS6YggTK4s).Si ces réalisations vous intéressent et que vous souhaitez y participer, ou encore si vous possédez des films ayant trait à <strong>Sanary</strong>, son histoire,ses traditions… n’hésitez pas à contacter Michel Digiovanni au 06 21 69 09 23.Le San Nari Studio a partagé avec un public ému l’entretien uniqueréalisé avec Henri Tisot dans sa villa de La Vernette.16 • <strong>Mieux</strong> vivre à <strong>Sanary</strong> • N°154 - Février <strong>2012</strong> •
<strong>Sanary</strong>, paradis des artistesEster AlmqvistNée à Bromma (Suède) en 1869.Elle souffrait d’une infirmité physique et a vécu seule toutesa vie. En 1992, l’administration postale des Nations Uniesa choisi une de ses toiles “Sammankomsten” (La réunion)pour illustrer un timbre <strong>sur</strong> l’article 20 de la DéclarationUniverselle des Droits de l’Homme <strong>sur</strong> la liberté de réunionet d’association. Fernand Léger, George Seurat et Henry<strong>Mo</strong>ore font également partie des artistes choisis pour illustrercette série de timbres.<strong>Mo</strong>rte à Lund (Suède) en 1934.“Maintenant je me sens bien, je dors, je travaille, je suis heureuse enun mot. C’est ainsi qu’une peintre doit vivre. Un hôtel simple oùje peux travailler sans être dérangée et une vie tout en mouvementautour de moi à laquelle je n’ai pas besoin de participer... Qu’est-ceque j’ai fait pour mériter un tel bonheur ?”. Ces mots sont d’EsterAlmqvist, peintre suédoise, à propos de son séjour en 1928 à <strong>Sanary</strong>,qu’elle qualifiait encore de “meilleur endroit pour peindre que j’aiconnu”. Durant ces quelques semaines, Ester Almqvist a peint unequinzaine d’aquarelles et fait de nombreux croquis qu’elle utiliserapour des toiles une fois rentrée en Suède. Elle était fascinée par lesscènes de la vie quotidienne et le monde du travail à <strong>Sanary</strong>. Unede ses toiles les plus connues montre les ouvriers italiens <strong>sur</strong> le porten train d’installer les nouvelles canalisations d’eau au printemps1928. Plusieurs dessins évoquent les joueurs de boule. Le travail deslavandières dans le lavoir est le troisième motif privilégié. La richessede son œuvre tient à cette manière d’appréhender et de reproduirele mouvement des corps, l’espace et la simplicité des gestes de la viequotidienne. La majeure partie de ses œuvres appartient aux muséessuédois, mais ses deux tableaux les plus accomplis <strong>sur</strong> <strong>Sanary</strong> - “ lesouvriers <strong>sur</strong> le port” et “ les cafés <strong>sur</strong> les trottoirs à <strong>Sanary</strong>” - fontmalheureusement partie de collections privées.Les dessins et tableaux d’Ester Almqvist donnent une image richeet colorée de la vie quotidienne à <strong>Sanary</strong> à la fin des années 1920,c’est donc pour nous un précieux témoignage sociologique autantqu’une œuvre artistique majeure, que nous ne pouvons qu’espérerpouvoir exposer un jour. Signalons que cette artiste a fait l’objetd’une biographie richement illustrée de Birgit Rausing de 1998, etnous devons à Yves Bourdet, de l’Université de Lund, d’en avoir étéinformés.Ils ont été inspirés par <strong>Sanary</strong>…À partir de l’ouverture du chemin de fer en 1855, la lumièreparticulière du midi a attiré à <strong>Sanary</strong> des peintres du mondeentier, dont le plus célèbre reste <strong>Mo</strong>ïse Kisling. Il y eut aussi lepère de Balthus, Eric Klossowski, qui y habita pour l’essentiel desa vie, Edouard Pignon, qui y peignit beaucoup, et Picasso, qui yfréquenta une librairie et se vit offrir un pic à glace des Glacièresdu Littoral…Nombreux sont aussi les écrivains français et étrangers qui ontrésidé à <strong>Sanary</strong>, lors de séjours plus ou moins longs : WilliamSeabrook, Adlous Huxley, qui écrivît à La Gorguette son chefd’œuvre “Le meilleur des mondes”, les écrivains chassés parle nazisme, tels Lion Feuchtwanger, l’alsacien René Schickelé,Thomas Mann, Tristan Tzara, qui en fut expulsé pendant laguerre, ainsi que Hélène Parmelin, Jean Anouilh et Hervé Bazin,qui y écrivît, sous les Baux, son dernier roman “Le Matrimoine”.• <strong>Mieux</strong> vivre à <strong>Sanary</strong> • N°154 - Février <strong>2012</strong> • 17