Aubermensuel - Ville d'Aubervilliers

LA CULTUREPortrait • Martin Matalon, auteur-compositeur etprofesseur au CRR 93Un Argentinà AubervilliersUn laboratoire. C’est l’étrange impressionqui émane de la salle decours de Martin Matalon, compositeuret nouveau résident du conservatoired’Aubervilliers-La Courneuve.Pour le novice, l’échange est surréaliste :« Le 3 e objet est une sorte de mouvementchromatique, complètement transformépar le timbre sul ponte… » Entre un « balayageharmonique » et un « FFT-délais »,Martin Matalon marque une pause pourévoquer son parcours.En 1978, il a 19 ans lorsqu’il quitte l’Argentinequi s’enfonce dans la dictature militaire.Il débarque aux Etats-Unis sansparler l’anglais, avec la musique pour seulrepère. Il intègre pourtant le conservatoirede Los Angeles, puis celui de Boston, avantd’être admis à la prestigieuse JulliardSchool de New York. Une « chance inespérée» qu’il concrétise par un Master decomposition cinq ans plus tard.Les nombreuses commandes en provenancede France le poussent à s’installer àParis, capitale mondiale de la musiquecontemporaine. « En 3 mois à Paris, je mesuis mieux senti et intégré qu’en 15 ansaux Etats-Unis », confie Martin. Maisl’histoire se transforme réellement enconte de fées quand l’Institut de rechercheet coordination acoustique/Musique(IRCAM) lui commande une nouvellepartition pour laversion restauréedu film, Metropolis.Deux ans etdemi d’un travailtitanesque qui représente« l’œuvrela plus importante» qu’il ait jamaisécrite. La consécration est immédiate.Aubervilliers donne le laDès lors, sa renommée l’entraîne sur laroute d’un succès jamais démenti. Il voyageaux quatre coins du globe, porté par lamême passion. Avec une soixantaine d’œuvresà son actif, c’est finalement à Aubervilliersqu’il pose ses valises en obtenantun poste de professeur, en septembre 2010.Un choix que Martin Matalon explique :« Avant, j’enseignais très ponctuellement.Ici, il se passe plein de choses et je me sensà l’aise ». En 2012, il est mis à l’honneuret désigné comme compositeur résident.Une aubaine pour la ville, qui se dote deprojets ambitieux ; à l’image de l’Atelier– groupe d’élèves du conservatoire réunispar Martin Matalon – dont le répertoirecomprend à la fois des pièces de compositeursdu 93 et des classiques de la musiquecontemporaine.Théâtre • Oh les beaux jours et La ScaphandrièreVieillesse, amour et amitiéAl’affiche du Théâtre de la Communede ce mois de février,deux pièces tout public. Il y a toutd’abord Oh les beaux jours de SamuelBeckett, mise enOh les beaux jours. scène par BlandineSavetier, qui sejoue depuis le25 janvier et sepoursuit jusqu’au17 février.Une heure trentepour découvrircette œuvre lumineuseou WinnieWilly Vainqueuret Willie, vieillissant chacun à leur manière,font face à l’inexorabilité du temps.Puis, du 14 au 17 février, la grande salles’ouvrira sur La Scaphandrière. Une pièceaccessible au jeune public, de DanielDanis, dont la mise en scène est signéeOlivier Letellier. L’histoire de deux orphelins,Philomène et Pierre, et leur couragepour survivre après la disparition deleurs parents. Sans occulter la tragédie quiles frappe, La Scaphandrière est d’abordet surtout une histoire d’amour et d’amitiéqui titille l’imaginaire.Dans un même temps, le TCA proposeà ses visiteurs de découvrir les peinturesPar ailleurs, plusieurs concerts composéspar les étudiants sont en préparation, ainsiqu’un conte musical imaginé par le maîtrelui-même. Un état d’esprit résumé simplement: « Mon but est de rendre la musiquecontemporaine plus accessible, tout enconservant qualité et originalité. Cette résidenceme permet de mesurer l’engagementdes gens et la grande richesse culturellede cette ville. C’est une dynamiquetrès stimulante ». Alors, musique Maestro !Koceila BouhanikCINÉ-CONCERTVendredi 17 février à 19 h 30• Cinéma L’Etoile1 allée du Progrès, La CourneuveTél. : 01.48.11.04.60Des films de Luis Bunuel, Las Hurdes -Terre sans pain et Un chien andaloumis en musique par Martin Matalonet le film d’Eli Lotar, Aubervilliers.Des élèves du CRR 93 joueront pouraccompagner la projection de ces films.de Myriam Boccara rassemblées dans uneexposition intitulée Il y a quelqu’un dansla rue.A voir jusqu’au 17 février.M. D.OH LES BEAUX JOURSJusqu’au vendredi 17 févrierLA SCAPHANDRIÈREDu mardi 14 au vendredi 17 févrierRéservations• Théâtre de la Commune2 rue Edouard Poisson.Tél. : 01.48.33.16.16www.theatredelacommune.comEric Legrand19