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REGARD CRITIQUE SUR LES PROGRAMMESINTERDISCIPLINAIRES EN MUSIQUE/LANGUE ET LEURS EFFETSSUR LE DÉVELOPPEMENT DES CAPACITÉS MUSICALES AUCOURS DE LA PETITE ENFANCEJonathan BolducJonathan Bolduc est titulaire d’un baccalauréat <strong>en</strong> <strong>musique</strong> et d’une maîtrise <strong>en</strong> didactique de l’Université deMontréal, ainsi que d’un doctorat <strong>en</strong> éducation musicale de l’Université Laval. Ses intérêts de rechercheport<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> le développem<strong>en</strong>t musical du jeune <strong>en</strong>fant et <strong>les</strong> impacts de la <strong>musique</strong> <strong>sur</strong> l’appr<strong>en</strong>tissage aupréscolaire et au primaire, particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lecture et <strong>en</strong> écriture. Jonathan Bolduc est actuellem<strong>en</strong>tprofesseur adjoint à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa.RésuméCet article porte un <strong>regard</strong> <strong>critique</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>programmes</strong> <strong>interdisciplinaires</strong> <strong>en</strong> <strong>musique</strong>/langue etleurs effets <strong>sur</strong> le développem<strong>en</strong>t des capacités musica<strong>les</strong> au cours de la petite <strong>en</strong>fance. Différ<strong>en</strong>tesrecherches réalisées auprès d’<strong>en</strong>fants âgés de quatre à six ans ont été colligées dans le butd’examiner si ces types de <strong>programmes</strong> permett<strong>en</strong>t d’offrir une éducation musicale complète et dequalité respectant l’<strong>en</strong>semble des sphères du développem<strong>en</strong>t du jeune appr<strong>en</strong>ant. Divers facteursqui favoris<strong>en</strong>t la réussite de <strong>programmes</strong> <strong>interdisciplinaires</strong> <strong>en</strong> contexte scolaire sont égalem<strong>en</strong>tprés<strong>en</strong>tés.INTRODUCTIONDepuis <strong>les</strong> vingt dernières années, un nombre croissant de chercheurs se sont intéressés audéveloppem<strong>en</strong>t des capacités musica<strong>les</strong> et linguistiques au cours de la petite <strong>en</strong>fance(Bolduc, 2006 ; Colwell, 1988, 1994 ; Fetzer, 1994 ; Standley et Hughes, 1997 ; Register,2001). La majorité des études qui ont été réalisées et qui touch<strong>en</strong>t à la période préscolairerévèle que <strong>les</strong> <strong>en</strong>fants pr<strong>en</strong>ant part à des <strong>programmes</strong> <strong>interdisciplinaires</strong> <strong>musique</strong>/languedévelopp<strong>en</strong>t de façon aussi efficace leurs capacités de consci<strong>en</strong>ce phonologique et dereconnaissance de mots comparativem<strong>en</strong>t à des <strong>en</strong>fants qui particip<strong>en</strong>t à des <strong>programmes</strong>systématiques d’éveil à l’écrit (Selway, 2003). Cep<strong>en</strong>dant, <strong>sur</strong> le plan musical, peu dechercheurs ont montré si <strong>les</strong> <strong>programmes</strong> <strong>interdisciplinaires</strong> <strong>musique</strong>/langue contribuai<strong>en</strong>taussi efficacem<strong>en</strong>t au développem<strong>en</strong>t des capacités mélodiques et rythmiquescomparativem<strong>en</strong>t à des <strong>programmes</strong> intradisciplinaires <strong>en</strong> <strong>musique</strong> au préscolaire(Register, 2002). Par conséqu<strong>en</strong>t, est-ce utopique de croire que <strong>les</strong> <strong>programmes</strong>


148JFREM 2006<strong>interdisciplinaires</strong> permett<strong>en</strong>t, au même titre que <strong>les</strong> <strong>programmes</strong> intradisciplinaires,d’offrir une éducation musicale complète et de qualité respectant l’<strong>en</strong>semble des sphèresdu développem<strong>en</strong>t du jeune <strong>en</strong>fant ? Dans le but de répondre à cette question, cet articlerec<strong>en</strong>se <strong>les</strong> principa<strong>les</strong> recherches <strong>interdisciplinaires</strong> <strong>musique</strong>/langue qui ont été réaliséesauprès d’<strong>en</strong>fants âgés de quatre à six ans depuis <strong>les</strong> deux dernières déc<strong>en</strong>nies. De plus, ildresse une liste de quelques facteurs favorisant la réussite de <strong>programmes</strong><strong>interdisciplinaires</strong> <strong>en</strong> contexte scolaire.RECENSION DES ÉCRITSCette rec<strong>en</strong>sion des écrits consacrée à l’éducation musicale et à l’éveil à l’écrit a étéréalisée à l'aide des bases de données Arts and Humanities Index (1988-2006) ; CAIRSS forMusic (1973-2006) ; Dissertation Abstract International (1950-2006) ; Eric (1965-2006) ;Francis (1966-2006) ; Music Education Online (1970-2006) ; Music Education RessourceBase (1980-2006) ; Music Education Search System (1980-2006) et PsychLit/PsychINFO(1952-2006). Afin de faire une analyse exhaustive de la littérature, nous avons ret<strong>en</strong>u cinqexpressions, soit <strong>les</strong> mots-clés <strong>musique</strong> (music) ; éducation musicale (music education,musical instruction, music therapy) ; éveil à l'écrit (emerg<strong>en</strong>t literacy) ; lecture (reading) etécriture (writing). Nous n’avons sélectionné que <strong>les</strong> recherches corrélatives et <strong>les</strong>recherches quasi expérim<strong>en</strong>ta<strong>les</strong> avec <strong>programmes</strong> d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>ées auprès d’<strong>en</strong>fantsâgés de quatre à six ans. En tout, huit recherches publiées <strong>en</strong>tre <strong>les</strong> années 1993 et 2006 ontété rec<strong>en</strong>sées.ÉTUDES CORRÉLATIVESEn 1993, Lamb et Gregory ont été parmi <strong>les</strong> premiers chercheurs à examiner la corrélationpossible <strong>en</strong>tre <strong>les</strong> capacités musica<strong>les</strong> perceptives et <strong>les</strong> capacités de consci<strong>en</strong>cephonologique auprès de 18 élèves anglais d’âge préscolaire. L’épreuve de lecture deTizard, Blatchford, Burke, Farquhar et Plewis (1988), l’épreuve de lecture phonétique deDaniels et Diack (1960) et une version abrégée de l’épreuve de consci<strong>en</strong>ce phonologiquede Stuart-Hamilton (1986) ont été utilisées afin d’évaluer <strong>les</strong> capacités linguistiques dessujets participant à cette étude. Une épreuve d’aptitudes musica<strong>les</strong> (perception mélodique,reconnaissance du timbre musical) élaborée par <strong>les</strong> chercheurs ainsi qu’une tâche decontrôle [habiletés non verba<strong>les</strong>] (Rav<strong>en</strong>, 1956) ont égalem<strong>en</strong>t servi de me<strong>sur</strong>esévaluatives. Après avoir fait passer chacune de ces épreuves individuellem<strong>en</strong>t, Lamb etGregory (1993) ont constaté que <strong>les</strong> sujets qui obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des résultats supérieurs à la tâchede perception mélodique obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aussi des résultats significativem<strong>en</strong>t plus élevés auxépreuves de Tizard et al. (1968), Daniels et Diack (1960) et Stuart-Hamilton (1986), sanspour autant obt<strong>en</strong>ir des résultats supérieurs à la moy<strong>en</strong>ne à la tâche de reconnaissance dutimbre musical et à la tâche de contrôle (Rav<strong>en</strong>, 1956). Même s’ils n’ont établi aucunecausalité <strong>en</strong>tre <strong>les</strong> capacités perceptives mélodiques et <strong>les</strong> capacités de consci<strong>en</strong>ce


JFREM 2006 149phonologique et qu’ils sont consci<strong>en</strong>ts que différ<strong>en</strong>tes variab<strong>les</strong> aurai<strong>en</strong>t pu influ<strong>en</strong>cernégativem<strong>en</strong>t ou positivem<strong>en</strong>t leurs résultats, Lamb et Gregory (1993) prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t, dans laconclusion de leur recherche, que <strong>les</strong> élèves qui obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de meilleurs résultats <strong>en</strong>perception mélodique décod<strong>en</strong>t et manipul<strong>en</strong>t plus aisém<strong>en</strong>t <strong>les</strong> différ<strong>en</strong>tes unitéslinguistiques.À la suite des résultats obt<strong>en</strong>us par Lamb et Gregory (1993), Bolduc et Montésinos-Gelet(2001, publié <strong>en</strong> 2005) ont examiné la corrélation <strong>en</strong>tre <strong>les</strong> capacités de consci<strong>en</strong>cephonologique, <strong>les</strong> capacités de perception mélodique et de perception rythmique chez 13élèves québécois inscrits à la maternelle (moy<strong>en</strong>ne d’âge de 5 ans et 6 mois). Leschercheurs ont évalué <strong>les</strong> capacités musica<strong>les</strong> perceptives des sujets à l’aide de l’épreuvePrimary Mea<strong>sur</strong>es of Music Audiation (Gordon, 1979), adaptée <strong>en</strong> français, et <strong>les</strong> capacitésde consci<strong>en</strong>ce phonologique à l’aide de l’épreuve d’Armand et Montésinos-Gelet (2001).Les résultats obt<strong>en</strong>us dans cette recherche montr<strong>en</strong>t une corrélation significative <strong>en</strong>tre <strong>les</strong>capacités de perception mélodique et <strong>les</strong> capacités de consci<strong>en</strong>ce phonologique. Plusprécisém<strong>en</strong>t, Bolduc et Montésinos-Gelet (2005) ont remarqué que <strong>les</strong> capacités deperception mélodique sont davantage <strong>en</strong> corrélation avec <strong>les</strong> tâches d’id<strong>en</strong>tification de lasyllabe et d’id<strong>en</strong>tification de la rime qu’avec cel<strong>les</strong> d’id<strong>en</strong>tification du phonème et decatégorisation du phonème. Qui plus est, la recherche de Bolduc et Montésinos-Gelet(2005) révèle qu’il n’existe aucune corrélation <strong>en</strong>tre <strong>les</strong> capacités de perception mélodiqueet de perception rythmique ni <strong>en</strong>tre <strong>les</strong> capacités de perception rythmique et <strong>les</strong> capacitésde consci<strong>en</strong>ce phonologique chez ces 13 sujets de maternelle.En 2002, Anvari, Trainor, Woodside et Levy ont aussi vérifié si <strong>les</strong> aptitudes musica<strong>les</strong>étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> corrélation avec <strong>les</strong> capacités de consci<strong>en</strong>ce phonologique et de prélecture chez<strong>les</strong> élèves de maternelle. Au total, 100 <strong>en</strong>fants canadi<strong>en</strong>s âgés de quatre et cinq ans ontparticipé à cette étude. Six épreuves ont été proposées à chacun des participants. L’épreuvede consci<strong>en</strong>ce phonologique (rimes, id<strong>en</strong>tification du phonème initial, fusion) et l’épreuved’aptitudes musica<strong>les</strong> (perception rythmique, perception mélodique, perceptionharmonique, production rythmique et analyse d’accords) ont été élaborées par le groupe dechercheurs. Pour leur part, <strong>les</strong> épreuves de prélecture prov<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t du Wide RangeAchievem<strong>en</strong>t Test-3 (Wilkinson, 1995) et du Peabody Picture Vocabulary Test-Revised(Dunn, 1981). Des tâches de contrôle spatiotemporel<strong>les</strong> (Weschler, 1971) etmathématiques (Sophian et Vong, 1995) ont égalem<strong>en</strong>t servi de me<strong>sur</strong>es évaluatives. Lesrésultats obt<strong>en</strong>us par Anvari et al. (2002) révèl<strong>en</strong>t que <strong>les</strong> capacités de consci<strong>en</strong>cephonologique et <strong>les</strong> capacités de prélecture sont corrélées avec <strong>les</strong> aptitudes musica<strong>les</strong>.Toutefois, une analyse détaillée montre que <strong>les</strong> tâches tona<strong>les</strong> (perception mélodique,perception harmonique et analyse d’accords) sont corrélées d’une manière plussignificative avec <strong>les</strong> capacités de consci<strong>en</strong>ce phonologique comparativem<strong>en</strong>t aux tâchestemporel<strong>les</strong> (perception et production rythmiques), et ce, chez l’<strong>en</strong>semble des sujets. Lescorrélations établies <strong>en</strong>tre <strong>les</strong> tâches de contrôle et <strong>les</strong> tâches musica<strong>les</strong> sont aussi moinsélevées. Tout comme Sloboda (1985) et Fiske (1993), Anvari et al. (2002) souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t


JFREM 2006 151De son côté, Fetzer (1994) a vérifié auprès de 30 <strong>en</strong>fants états-uni<strong>en</strong>s inscrits à lamaternelle, si un programme d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>musique</strong> axé <strong>sur</strong> l’appr<strong>en</strong>tissage dechansons permettait de développer <strong>les</strong> capacités de reconnaissance de mots. Quinze dessujets participant à l’étude ont pris part au programme d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>musique</strong>hebdomadaire de 30 minutes tandis que 15 sujets ont participé au programme régulier del’école, sans formation musicale. Après avoir fait passer l’épreuve Test of Early ReadingAbility-2 (Reid et al., 1991) à la fin des 20 semaines du programme d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t, Fetzer(1994) a remarqué que <strong>les</strong> sujets expérim<strong>en</strong>taux obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des résultats plus élevés queceux des sujets témoins à l’épreuve évaluative. Fetzer (1994) prét<strong>en</strong>d que la <strong>musique</strong>favorise le développem<strong>en</strong>t cognitif de l’élève. De plus, il souti<strong>en</strong>t que la <strong>musique</strong> doit êtreconsidérée comme une approche complém<strong>en</strong>taire aidant au développem<strong>en</strong>t des capacitésmétalinguistiques chez <strong>les</strong> jeunes appr<strong>en</strong>ants.En 1997, Standley et Hughes ont examiné l’effet d’un programme d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t musicalinterdisciplinaire <strong>sur</strong> le développem<strong>en</strong>t des capacités d’éveil à l’écrit auprès de 24 sujetsd’âge préscolaire (quatre et cinq ans) inscrits à un programme d’éducation spécialisée auxÉtats-Unis. Les élèves ont été divisés <strong>en</strong> deux sous-groupes (n = 12). À la sessiond’automne, le groupe 1 a participé, p<strong>en</strong>dant sept semaines et demie, à un programmed’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t musical expérim<strong>en</strong>tal axé <strong>sur</strong> le développem<strong>en</strong>t des capacités de préécrituretandis que le groupe 2 a participé au programme régulier de l’école, offrant égalem<strong>en</strong>t unprogramme musical à titre de me<strong>sur</strong>e de contrôle. À l’inverse, à la session d’hiver, legroupe 2 a pris part, p<strong>en</strong>dant sept semaines et demie, à un programme d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>tmusical expérim<strong>en</strong>tal axé <strong>sur</strong> le développem<strong>en</strong>t des capacités de préécriture alors que legroupe 1 a participé au programme régulier de l’école. En somme, le programmed’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t musical de Standley et Hughes (1997) a été offert p<strong>en</strong>dant 15 semaines etcomportait deux séances de <strong>musique</strong> de 30 minutes par semaine, soit un total de 30 leçons.Le programme <strong>en</strong> préécriture était axé <strong>sur</strong> le développem<strong>en</strong>t des capacités d’orthographesapprochées, de transcription de mots et de graphomotricité. Pour sa part, le programme <strong>en</strong>prélecture était c<strong>en</strong>tré <strong>sur</strong> le développem<strong>en</strong>t des capacités de consci<strong>en</strong>ce phonologique, dereconnaissance de mots et de littérature jeunesse. Trois épreuves ont été choisies afind’évaluer <strong>les</strong> capacités des sujets : le Print Awar<strong>en</strong>ess Test of Logos (Freeman et Whitesell,1985 ; Thomas, Rinehart et Wampler, 1992), le Print Concept Checklist (Clay, 1985) et leDevelopm<strong>en</strong>tal Writing and Language Skills Checklist (Thomas et al., 1992). Chaque<strong>en</strong>fant a été évalué individuellem<strong>en</strong>t au début et à la fin de la session d’automne ainsi qu’àla fin de la session d’hiver. Les résultats de l’étude montr<strong>en</strong>t que <strong>les</strong> sujets du groupe 1obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des résultats significativem<strong>en</strong>t plus élevés <strong>en</strong> préécriture comparativem<strong>en</strong>t auxsujets du groupe 2 lors du premier post-test à la fin de la session d’automne. Il est aussiintéressant de noter que <strong>les</strong> résultats <strong>en</strong> préécriture sont similaires pour <strong>les</strong> deux groupeslors du second post-test à la fin de la session d’hiver. Les chercheuses ont égalem<strong>en</strong>tconstaté que <strong>les</strong> sujets du groupe 2 ont considérablem<strong>en</strong>t amélioré leurs résultats <strong>en</strong>prélecture au second post-test (fin de la session d’hiver). Dans la discussion de leurrecherche, Standley et Hughes (1997) prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t que leur programme d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t


152JFREM 2006musical améliore <strong>les</strong> capacités d’éveil à l’écrit auprès de ces sujets d’âge préscolaire. Il estaussi évid<strong>en</strong>t, selon el<strong>les</strong>, que <strong>les</strong> activités musica<strong>les</strong> procur<strong>en</strong>t du plaisir aux <strong>en</strong>fants etqu’el<strong>les</strong> <strong>les</strong> incit<strong>en</strong>t à s’initier à la lecture et à l’écriture.Une réplique de l’étude de Standley et Hughes (1997) a été réalisée par Register (2001).Cinquante <strong>en</strong>fants d’âge préscolaire avec troub<strong>les</strong> multip<strong>les</strong> d’appr<strong>en</strong>tissage y ont pris part.Deux classes ont formé le groupe expérim<strong>en</strong>tal (n = 25) et deux autres, le groupe témoin(n = 25). Sur une période de 15 semaines, chacun des groupes impliqués dans l’étude aparticipé à un programme d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t musical offert deux fois par semaine. Le groupeexpérim<strong>en</strong>tal a participé au programme d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t musical élaboré par Standley etHughes (1997) tandis que le groupe témoin a pris part à un programme régulier demusicothérapie. Les me<strong>sur</strong>es évaluatives utilisées par Standley et Hughes (1997) ontégalem<strong>en</strong>t été reprises dans l’étude de Register (2001), soit le Print awar<strong>en</strong>ess Test ofLogos (Freeman et Whitesell, 1985 ; Thomas et al., 1992), le Print Concept Checklist(Clay, 1985) et le Developm<strong>en</strong>tal Writing and Language Skills Checklist (Thomas et al.,1992). Les résultats de cette recherche révèl<strong>en</strong>t que <strong>les</strong> deux <strong>programmes</strong> d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>tmusical utilisés amélior<strong>en</strong>t <strong>les</strong> capacités d’éveil à l’écrit chez l’<strong>en</strong>semble des sujets.Cep<strong>en</strong>dant, le programme de Standley et Hughes (1997) semble plus efficace : <strong>les</strong> sujets dugroupe expérim<strong>en</strong>tal obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des résultats plus élevés <strong>en</strong> préécriture et <strong>en</strong> prélecture queceux du groupe témoin. Selon Register (2001), l’implantation d’un programmed’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t musical axé <strong>sur</strong> le développem<strong>en</strong>t des capacités d’éveil à l’écrit favorise ledéveloppem<strong>en</strong>t global et l’émerg<strong>en</strong>ce d’habiletés particulières chez l’<strong>en</strong>fant.Dans la même lignée que <strong>les</strong> deux études précéd<strong>en</strong>tes, Bolduc (2006) a aussi examiné <strong>les</strong>effets d’un programme musical expérim<strong>en</strong>tal <strong>sur</strong> le développem<strong>en</strong>t des capacités deconsci<strong>en</strong>ce phonologique, de reconnaissance de mots et d’orthographes approchées auprèsd’élèves québécois de maternelle. Quarante-cinq sujets féminins et 59 sujets masculins(n = 104) ont participé à cette étude. Trois classes ont formé le groupe expérim<strong>en</strong>tal(n = 51) et trois autres, le groupe témoin (n = 53). P<strong>en</strong>dant 15 semaines, chaque classe asuivi un cours hebdomadaire de <strong>musique</strong> de 60 minutes. Les classes du groupeexpérim<strong>en</strong>tal (n = 51) ont pris part à un programme musical résultant de l’adaptation duprogramme de Standley et Hughes (1997) tandis que <strong>les</strong> classes du groupe témoin (n = 53)ont participé au programme d’éducation musicale du ministère de l’Éducation du Québec(2001). Tous <strong>les</strong> sujets ont complété cinq épreuves évaluatives, c’est-à-dire l’épreuvePrimary Mea<strong>sur</strong>es of Music Audiation de Gordon (1979), l’épreuve de consci<strong>en</strong>cephonologique d’Armand et Montésinos-Gelet (2001), l’épreuve de reconnaissance de motsinspirée de Montésinos-Gelet, Morin et Charron (2003), l’épreuve d’orthographesapprochées de Morin et Montésinos-Gelet (2003), la tâche de mémoire immédiate deschiffres et la tâche de mémoire spatiale extraites de la Batterie pour l’évaluationpsychologique de l’<strong>en</strong>fant de Kaufman et Kaufman (1993). L’analyse des données montreque <strong>les</strong> deux <strong>programmes</strong> développ<strong>en</strong>t semblablem<strong>en</strong>t <strong>les</strong> capacités perceptives mélodiqueset <strong>les</strong> capacités perceptives rythmiques. En revanche, <strong>sur</strong> le plan de l’éveil à l’écrit, le


JFREM 2006 153programme musical expérim<strong>en</strong>tal s’avère plus efficace : il facilite la manipulation decertaines unités phonologiques, améliore la reconnaissance de syllabes complexes et amène<strong>les</strong> élèves à s’approcher progressivem<strong>en</strong>t de la norme orthographique <strong>en</strong> écriture. Selon lechercheur, <strong>les</strong> activités de nature interdisciplinaire que comporte le programme musicalexpérim<strong>en</strong>tal permett<strong>en</strong>t de mobiliser trois composantes qui jou<strong>en</strong>t un rôle ess<strong>en</strong>tiel dans ledéveloppem<strong>en</strong>t des capacités musica<strong>les</strong> et linguistiques, soit la perception auditive, lamémoire phonologique et <strong>les</strong> habiletés métacognitives. Cela appuie égalem<strong>en</strong>t l’hypothèsequi avait été avancée par Anvari et al. (2002).En somme, <strong>les</strong> recherches corrélatives résumées dans cette synthèse révèl<strong>en</strong>t qu’il estpossible d’établir certains li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre le traitem<strong>en</strong>t de l’information musicale et letraitem<strong>en</strong>t de l’information linguistique. Les recherches quasi expérim<strong>en</strong>ta<strong>les</strong> ontégalem<strong>en</strong>t montré que différ<strong>en</strong>ts <strong>programmes</strong> d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t pluridisciplinaires et<strong>interdisciplinaires</strong> <strong>en</strong> <strong>musique</strong> peuv<strong>en</strong>t avoir un effet favorable <strong>sur</strong> le développem<strong>en</strong>t descapacités d’éveil à l’écrit. Les chercheurs prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t que la <strong>musique</strong> facilite ledéveloppem<strong>en</strong>t des capacités de consci<strong>en</strong>ce phonologique, de reconnaissance de mots etd’orthographes approchées. Malgré la pertin<strong>en</strong>ce de ces études, nous remarquons quel’<strong>en</strong>semble des résultats qui y sont prés<strong>en</strong>tés concerne ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>les</strong> appr<strong>en</strong>tissagesextra-artistiques. Peu de données permett<strong>en</strong>t de comparer <strong>les</strong> appr<strong>en</strong>tissages musicauxréalisés dans le cadre de <strong>programmes</strong> <strong>interdisciplinaires</strong> <strong>musique</strong>/langue et <strong>les</strong> <strong>programmes</strong>intradisciplinaires. De ce fait, la question posée <strong>en</strong> introduction s’avère tout à fait légitime,car il importe de savoir si ces deux types de <strong>programmes</strong> offr<strong>en</strong>t une éducation musicalecomplète et de qualité respectant l’<strong>en</strong>semble des sphères du développem<strong>en</strong>t du jeune<strong>en</strong>fant.CONCLUSIONDe façon claire, le développem<strong>en</strong>t des capacités musica<strong>les</strong> n’est pas considéré à sa justevaleur dans le cadre des <strong>programmes</strong> <strong>interdisciplinaires</strong> <strong>musique</strong>/langue au préscolaire. Lesrecherches qui ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t compte de cette variable sont <strong>en</strong>core trop peu nombreuses. À notreconnaissance, seule la recherche m<strong>en</strong>ée par Bolduc (2006) a permis de démontrer que <strong>les</strong>jeunes <strong>en</strong>fants pr<strong>en</strong>ant part à un programme interdisciplinaire ou intradisciplinairedéveloppe de façon équival<strong>en</strong>te leurs capacités perceptives mélodiques et rythmiques.Malgré le manque de données évid<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> le plan sci<strong>en</strong>tifique, quelques chercheurs, dontSelway (2003) et Gromko (2005) ont néanmoins suggéré une liste de facteurs quiinflu<strong>en</strong>cerai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t le développem<strong>en</strong>t des capacités musica<strong>les</strong>. Dans un premiertemps, <strong>les</strong> chercheurs sont d’avis que <strong>les</strong> niveaux de compréh<strong>en</strong>sion et d’intégration desnotions dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t grandem<strong>en</strong>t des personnes <strong>en</strong> charge des <strong>programmes</strong><strong>interdisciplinaires</strong>. Les <strong>en</strong>seignants généralistes, comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>en</strong>seignantsspécialistes <strong>en</strong> <strong>musique</strong>, peuv<strong>en</strong>t minimiser ou ignorer l’importance de certainsappr<strong>en</strong>tissages musicaux de base. Par contre, leurs grandes connaissances du curriculum


154JFREM 2006scolaire <strong>les</strong> amène souv<strong>en</strong>t à établir des li<strong>en</strong>s plus concrets avec <strong>les</strong> différ<strong>en</strong>tes activitésproposées <strong>en</strong> salle de classe. En tant que spécialiste, l’éducateur musical peut difficilem<strong>en</strong>tarriver à ce même résultat, puisqu’il ne côtoie pas <strong>les</strong> <strong>en</strong>fants <strong>sur</strong> une base quotidi<strong>en</strong>ne. Ilpeut tout de même se servir de différ<strong>en</strong>ts docum<strong>en</strong>ts pédagogiques pour mettre <strong>en</strong> contexte<strong>les</strong> notions <strong>en</strong>seignées et, ainsi, favoriser un appr<strong>en</strong>tissage significatif pour <strong>les</strong> élèves.Dans un deuxième temps, la compréh<strong>en</strong>sion du développem<strong>en</strong>t d’un programmeinterdisciplinaire est aussi un élém<strong>en</strong>t important qui devrait être expliqué clairem<strong>en</strong>t àl’<strong>en</strong>semble des interv<strong>en</strong>ants. Il est évid<strong>en</strong>t que l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t interdisciplinaire représ<strong>en</strong>tel’un des moy<strong>en</strong>s de relier et de contextualiser <strong>les</strong> appr<strong>en</strong>tissages afin de favoriserl’acquisition de connaissances diverses (Lataille-Démoré, 1998). Toutefois, cela n’exclutpas le fait que le jeune élève doit acquérir des concepts et des cont<strong>en</strong>us propres à chaquediscipline. Les notions de base acquises <strong>en</strong> <strong>musique</strong> et <strong>en</strong> langue sont el<strong>les</strong> aussiprimordia<strong>les</strong> et l’appr<strong>en</strong>tissage peut difficilem<strong>en</strong>t être global et significatif si l’appr<strong>en</strong>antprés<strong>en</strong>te des lacunes intradisciplinaires. L’<strong>en</strong>seignant généraliste ou spécialiste doit t<strong>en</strong>ircompte du niveau précis des élèves et proposer des activités qui lui permettront d’améliorerses connaissances dans <strong>les</strong> deux matières au mom<strong>en</strong>t jugé opportun.Tout bi<strong>en</strong> pesé, il apparaît que <strong>les</strong> <strong>programmes</strong> <strong>interdisciplinaires</strong> peuv<strong>en</strong>t, au même titreque <strong>les</strong> <strong>programmes</strong> intradisciplinaires, offrir une éducation musicale complète et dequalité qui respecte l’<strong>en</strong>semble des sphères du développem<strong>en</strong>t du jeune <strong>en</strong>fant. Ces<strong>programmes</strong> doiv<strong>en</strong>t néanmoins être élaborés d’une façon rigoureuse, respecter le rythmed’appr<strong>en</strong>tissage des élèves <strong>en</strong> plus d’être offerts par des personnes qualifiées possédant desconnaissances dans <strong>les</strong> deux domaines. Selon nous, l’interdisciplinarité doit am<strong>en</strong>er <strong>les</strong>élèves à développer diverses compét<strong>en</strong>ces et à être capable d’établir des li<strong>en</strong>s logiques dansdiverses situations de leur vie quotidi<strong>en</strong>ne.Référ<strong>en</strong>ces bibliographiquesAnvari, S. H., Trainor, L. J., Woodside, J. et Levy, B.A. (2002). « Relation among MusicalSkills, Phonological Processing and Early Reading Ability in Preschool Childr<strong>en</strong> ».Journal of Experim<strong>en</strong>tal Psychology, 83 (2) : 111-130.Armand, F. et Montésinos-Gelet, I. (2001). Appr<strong>en</strong>tissage de la lecture et de l’écriture <strong>en</strong>milieux pluriethniques : Études des contextes langagiers et du degré d’automatisationdes processus <strong>en</strong> lecture (Organisme subv<strong>en</strong>tionnaire : Immigration et métropo<strong>les</strong>).Créateur du logiciel : Michel Basti<strong>en</strong>.Bolduc, J. (2006). Les effets d’un programme d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t musical expérim<strong>en</strong>tal <strong>sur</strong>l’approbation du langage écrit à la maternelle. Québec : Université Laval.


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