24ÇA C’EST TOURSTEXTES : KAMEL AYEB, BENOIT PIRAUDEAUAGENDA À LA UNE DE VOS SORTIES TRIBUNE LIBRE ÇA C’EST TOURS DOSSIERS C’EST TOUT PROCHE C’EST EN VILLE L’ÉVÉNEMENT DU MOIS ÉDITO ACTU EN IMAGES© CICLIC région Centre - auteur inconnu 1952-53© CICLIC région Centre - auteur inconnu 1952-53Il y a 60 ans…le Grand Passage Au sol,le carrelagecopie les motifs destrottoirs de Lisbonneet de la baie de Riode Janeiro. En pleinchantier, en1952, lespersonnalités sontréunies devant lamaquette autour deM. Riehl, du PréfetJean-Paul Chapel etdu Président duConseil général PaulGuillaume-Louis.Les photos noir etblanc sont tirées d’unevidéo de 1951-52 surla construction duGrand Passage visiblesur www.ciclic.fr.Le site, géré par CentreImages, collecte etnumérise descentaines de filmstournés dans la région.La galerie du Grand Passage entre larue de Bordeaux et le boulevardHeurteloup est née fin 1952 grâceà l’union de trois commerçants :M. Riehl du Petit Louvre (devenuAston), M. Ropion du magasin Frigidaire(devenu sandwicherie) et de M. Lefroid dumagasin de meubles du même nom(aujourd’hui, c’est Le Printemps). Lesarchitectes Marconnet et Leseurre s’inspirentdu Grand Passage de Clermont-Ferrand. Trois allées, bordées d’unevingtaine de magasins à étages, sont créées.Le 12 décembre 1952, six premières boutiquesouvrent leurs portes : Rêve Blanc(linge de maison), Francy Bas (spécialistedu bas), Jouets de France, Arts et Créations(cristaux, porcelaines, céramiques),Dormont (habilleur pour hommes) et LesTissus Jean Gapin.Une valse chantéeCoiffant la galerie, une toiture en surélévationagit « comme un vaste parapluiedont le manche serait l’ilot central »,protège des intempéries et fournit auGrand Passage un éclairage naturel. Au2 e étage de cet ilot, deux appartements sontoccupés par des particuliers. La grandemajorité des commerçants sont indépendantset beaucoup de Tourangeaux se souviennentencore du restaurant La Canasta(disparu) et fréquentent toujours l’épiceriehistorique Lhôte, installée sur le boulevarddepuis 1924.En 1952, la presse est enthousiaste endécouvrant cette « cité commerciale » qui« effacera le souvenir de ces “couloirs” couverts,malsains et obscurs dont “s’honorent”encore de grandes villes ». Unevalse est même écrite pour célébrer l’ouverturede ce « petit village », comme le qualifieMarie-France Majahoub. Lacommerçante débute comme vendeuse en1971 et ouvre son magasin de prêt à porterpour femmes huit ans plus tard. Fidèle à lagalerie, c’est la mémoire du GrandPassage… Plus de photos sur www.tours.fr© Yves BraultTOURS INFOS www.tours.fr N° 148 Janvier 2013
Retrouvez et proposez vos icônes de <strong>Tours</strong>sur www.icones.tours.frTOURS INFOSTailleur de websignifie « faire correspondre ». Julien expulsela première définition et conserve laseconde.À l’heure où lesbusiness schoolsfrançaises se serrentles coudes,rattrapées par lesexigences de lamondialisationqu’elles mêmesenseignent, JulienDargaisse,diplômé de l’ESCEMde <strong>Tours</strong>, anime au1 er étage de lapépinière du Sanitas,une « cantinenumérique ». Qu’estce,si vous ne lesavez pas encore ?Une cantine numérique ? « C’est,résume Julien Dargaisse, untiers lieu entre la maison et lebureau pour travailler et rencontrerdes personnes qui agissent enfaveur de l’innovation, du numérique et del’entrepreneuriat au détour d’événements.A Paris, La Cantine, c’est plus de 400 événementspar an et à Nantes, plus de 200. » Cellede <strong>Tours</strong> a démarré son activité le moisdernier en programmant une rencontreavec la Fondation Mozilla, organisme américainà but non lucratif pour le développementdes logiciels libres. « C’est une sourcede connaissances pour les entreprises localesmais surtout, insiste-t-il, la Cantine permetde faire “matcher” les gens entre eux. C’estça qui est cool. » « Matcher ». Qu’est-ce quece barbarisme geek ? pour le Français noninitié,le mot renvoie à la compétition, aumieux sportive, au pire, celle qui mène aucoup de boule. Pour les anglosaxons, cela© Ville de <strong>Tours</strong>Tant de cerveaux disponiblesAnimatrice de la Cantine Numérique de<strong>Tours</strong>, l’association Palo Altours que Julienpréside a été fondée par trois entreprisesnumériques tourangelles : la sienne,BuzzleMe (plateforme de recrutement enligne via nos webcams), Anov Agency(agence de communication digitale) et LesFrères Gomès (développement d’applicationsmobiles) locataires de la pépinière duSanitas. « Ingénieurs et chercheurs, expliquet-il,partagent cette quête du challenge intellectuelet la Cantine leur permet de croiserdes marketeurs. » Ainsi, au cours d’unemême soirée, « les cadres complémentairesd’une future entreprise innovante peuvent secomposer et demain celle-ci, se concrétiser ».La Cantine a donc tout intérêt, en cuisine,à bien faire bouillir la marmite pour qu’aumoment de servir, s’enflamme « l’intelligencecollective ». Si les esprits curieux, invités àéchanger, sont contentés par la qualité duservice, ils resteront dans leur « écosystème »,se développeront et l’alimenteront à leurtour en exposant leurs propres expériences.« Une Cantine, c’est un aimant ; <strong>Tours</strong> n’enaurait pas disposé, BuzzleMe, avoue Julien,se serait délocalisé à Nantes ou Paris. » Fortede ce type d’outil coopératif, il estime qu’«à<strong>Tours</strong>, nous disposons d’infrastructuresnumériques performantes au service de sociétésgénérant d’énormes quantités d’informations,elles-mêmes commercialementexploitables, aboutissant à de nouveauxservices et emplois ». Enfin, l’avantage dunumérique est que, dans sa tour d’ivoire ouun pavillon de banlieue, « on peut voir lemonde et conquérir des marchés. »L’ordinateur est la « résidence secondaire »la mieux partagée dans le monde. Au paysdes Compagnons, devenir tailleur de webpour bâtir de beaux portails internet nemanquerait pas d’allure. S’en retournantdans ses pénates,le jeune homme de 26 anss’apprête à concocter des versions deBuzzleMe en anglais, espagnol, italien « etpeut-être en chinois ». 25 TOURS INFOS www.tours.fr N° 148 Janvier 2013