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J© Pierre Simard L I T T É R A T U R E J E U N E S S EENTREVUEJULIE CHAMPAGNEAmour,rireset boulettesUn personnage à la Bridget Jones,en plus téméraire, des histoires rocambolesquesoù se croisent costume de bergère cannibale,espionnage du haut des arbres et ados prêtes à toutpour conquérir leur Jules (même s’il porte des basblancs ou qu’il chante devant son miroir) :voilà tout ce qu’il faut pour accrocher les lecteursà la série « L’escouade Fiasco »! Avec sa plume alerte etirrévérencieuse, l’auteure Julie Champagne ose… etconvainc facilement entre deux douzaines de rires!Propos recueillis par Josée-Anne Paradis42 • LES LIBRAIRES • FÉVRIER-MARS 2014Comment passe-t-on de diplômée en marketing à auteure pour la jeunesse?J’ai toujours inventé des histoires. Mes boîtes à souvenirs ne renferment pas d’oursen peluche ou de poupées Bout d’chou. Elles contiennent des tonnes demanuscrits jaunis, écrits avec le vieux dactylo de ma mère et malheureusementillustrés avec mes propres dessins. Pour assouvir mes pulsions, je suis devenuejournaliste pigiste. Quand je me suis sentie assez solide dans mon écriture, je suissortie du garde-robe littéraire. J’ai soumis un premier manuscrit, un album pourles tout-petits, qui a été publié chez Bayard Canada en 2009 (La fée des étoilesest dans la lune). Après la naissance de mon fils, en 2010, j’ai officiellement quittéle monde de la pub pour vivre de ma plume. Je jongle maintenant entre lejournalisme, la littérature jeunesse et la gestion des microbes familiaux!Émilie, votre personnage principal, est gaffeuse, impulsive, intelligente : on diraitla petite sœur tout craché de Bridget Jones!En tant que fan inconditionnelle de Bridget Jones, je suis flattée de lacomparaison. Je crois que Bridget Jones aurait pu être une excellente recrue pourl’escouade Fiasco. Elle est spontanée, attachante, loyale et terriblementimparfaite. C’est ce que je voulais pour Émilie. Je ne voulais pas une héroïne lisseet populaire. Comme auteure, je carbure aux personnages qui sont un peu enmarge. Bridget et Émilie utilisent toutes deux l’humour pour désamorcer lestensions du quotidien. Elles ont un bon sens de l’autodérision quand le malheurfrappe, et elles entretiennent des amitiés quasi fusionnelles. Je crois que la grandedifférence se situe au niveau de leur rapport à l’amour. Si le coup de foudre estaccidentel pour Émilie, Bridget Jones cherchait désespérément l’homme de savie. Et ne me parlez surtout pas de la mort de Mark Darcy! Je suis toujours dansle déni!Votre roman rappelle la série de Louise Rennison « Le journal intime de GeorgiaNicolson ». Connaissez-vous cette série?C’est une de mes séries coup de cœur! J’ai lu les premiers tomes, il y a plusieurs années.J’avais craqué pour l’humour décapant et surtout l’irrévérence de Georgia Nicolson.Évidemment, Émilie est beaucoup moins insolente, mais je crois que les deux sériespartagent une même folie, une même intensité. Cependant, je ne voulais pas que monpersonnage raconte ses états d’âme dans un journal intime ou un blogue. Plusieurs auteursl’ont fait – et très bien – avant moi. Je voulais deux guerrières qui vont sur le terrain, quisont dans l’action, et non pas dans l’introspection. Comme lectrice et spectatrice, je préfèrede loin les situations rocambolesques au romantisme, que ce soit avec Modern Family,La Galère, Tout sur moi, Mauvais karma, les romans de Susin Nielsen, la série « Spellman »de Lisa Lutz ou encore la série « Plum » de Janet Evanovich. J’avais envie de retrouver cettemême démesure dans une série québécoise pour les jeunes filles.La qualité de votre plume est remarquable : le vocabulaire est riche, les phrasescoulent aisément et prennent souvent une tournure inattendue qui surprend et gardele lecteur en alerte. Pour vous, la forme de votre récit est-elle aussi importante que lefond de l’histoire?Tout à fait. Le vocabulaire coloré et le rythme soutenu illustrent en quelque sorte lecerveau bouillonnant d’Émilie. Mais plus encore, je voulais oser un style d’écriture unpeu différent. Depuis quelques années, les jeunes filles sont un public extrêmementconvoité en littérature jeunesse. Mon ambition, comme auteure, c’est de les sortir deleur zone de confort littéraire pour les amener un peu plus loin. Rien de trop radical.Il faut faire confiance aux jeunes lecteurs. C’est une génération allumée qui adorerepousser ses limites. Je pense que c’est en sortant un peu de la recette préétablie qu’onleur donnera le goût de fouiller, d’aller chercher des trésors dans le fond des librairies, de

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