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« À nos débuts,le monde était plus plat »21 • INTRAMUROS • ARTS / ÉDITION / le phare / n° 5 / mai-juillet 2010anglais) se distingue-elle des revues de l’époque ?• JB / Nous l’avons d’emblée conçue comme un ponttransatlantique entre l’Europe et les États-Unis.Certes, en Suisse, nous étions assez bien informéssur ce qui se faisait en Amérique, notamment grâceà de grands curateurs comme Harald Szeemannou Jean-Christophe Ammann. La réciproquen’était pas vraie et à New York – car il s’agissaitessentiellement de New York à l’époque – on ne savaitpas grand-chose sur l’art contemporain européen.• MD / Quel était votre modèle ?• JB / Minot<strong>au</strong>re, la revue surréaliste d’Albert Skira.Oui, tout de suite nous avons vu très grand. Et nousavons visé l’excellence tant dans le choix des <strong>au</strong>teursque dans celui des artistes, de Sigmar Polkeà Katharina Fritsch en passant par Andy Warhol,P<strong>au</strong>l McCarthy ou les Suisses Peter Fischli etDavid Weiss. Chacune de ces collaborations avecun plasticien devait en outre déboucher sur une éditionlimitée. Certains nous ont fait une gravure ouune photographie, d’<strong>au</strong>tres une sculpture ou un objet.Gerhard Richter nous a même offert 115 peinturesoriginales qui, vous vous en doutez, se sont arrachées.Elles se vendaient 3 000 francs <strong>suisse</strong>s <strong>au</strong> départ,<strong>au</strong>jourd’hui on les trouve à 70 000 dollars.Bice Curiger et Jacqueline Burckhardt © Caroline MinjolleCofondatrice et éditrice de la prestigieuse revue d’art Parkett,Jacqueline Burckhardt évoque une aventure éditoriale unique et exigeanteà laquelle ont collaboré tous les grands noms de l’art actuel.Par Mireille Descombes• Mireille Descombes / Parkett fut et reste une aventurecollective. Comment cette revue a-t-elle vu le jour ?• Jacqueline Burckhardt / Parkett est née de notrebesoin de faire nous-mêmes les choses plutôt quede nous lamenter constamment sur les contraintesqui nous étaient imposées. Nous avons commencéà cinq, mais l’idée a germé à trois. Bice Curiger, qui est<strong>au</strong>jourd’hui <strong>au</strong>ssi curatrice <strong>au</strong> Kunsth<strong>au</strong>s de Zurichet qui écrivait déjà pour différents journ<strong>au</strong>x ; WalterKeller qui possédait sa propre revue Der Alltag ;et moi-même qui suis rest<strong>au</strong>ratrice d’art de <strong>format</strong>ionet qui apportais mon expérience d’un rapport plusdirect et concret à l’objet. Nous ont rejoints Peter Blum,qui commençait à produire des éditions avecdes artistes internation<strong>au</strong>x, travaillait à la galerieBeyeler et connaissait ainsi de potentiels annonceurs,puis Dieter von Graffenried qui venait de terminerdes études d’économie. C’était une excellentealchimie d’amitiés et de compétences. Aujourd’huinous ne sommes plus que trois : Bice, qui estla rédactrice en chef de Parkett, Dieter et moi-même.• MD / Le premier numéro de Parkett paraît en 1984.En quoi cette nouvelle publication bilingue (allemand/• MD / Le nom de votre revue est très original.D’où vient-il ?• JB / On voulait un nom qui se prononce aisémentdans toutes les langues, un peu comme Kodak. Le motParkett est emprunté à la terminologie du théâtre.Il convient particulièrement bien à une revue d’artcontemporain parce qu’il désigne, en allemand,les sièges qui se trouvent tout près de la scène.La référence <strong>au</strong> théâtre, et donc bien sûr <strong>au</strong> théâtredu monde, apparaît <strong>au</strong>ssi dans les différentesrubriques du sommaire. On y trouve par exempleles Infos du paradis, en référence <strong>au</strong> film Les Enfantsdu paradis, le Balcon et la Garderobe, où l’on peutdéposer de petites in<strong>format</strong>ions totalementhétéroclites. Dès le départ, nous avons <strong>au</strong>ssi imaginéun rendez-vous baptisé Cumulus conçu commeun nuage, un paquet d’idées que l’on enverraitd’un continent à l’<strong>au</strong>tre, de l’Europe vers l’Amériqueet inversement.• MD / Vous vous êtes <strong>au</strong>ssi permis des fantaisiesdans l’approche graphique, notamment dansla conception du logo…• JB / Nous avons d’abord travaillé avec des graphistes,mais le résultat ne nous plaisait pas. Finalement,l’artiste Enzo Cucchi, avec qui nous avons faitle premier numéro, nous a suggéré de trouver « unepetite grand-mère qui pourrait broder cela » avec l’idéede nous affirmer ainsi plus près du faire et de la mainque du design. Le logo de Parkett évoque un petitdrape<strong>au</strong>, avec des décorations sur le A, le R et le T,comme si le mot art y était caché. C’est finalementla mère de Bice Curiger qui l’a brodé. À partirde la quinzième publication, les artistes sont <strong>au</strong>ssiintervenus sur le dos de la revue, créant un motif quise développe de numéro en numéro, sur une année.

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