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Cahier spécial Mouvement - Centre culturel suisse

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l’indisciplinairedes arts vivantscahier specialscènes de vie30.10 - 18-12.0520 e ANNIVERSAIRE DU CENTRE CULTUREL SUISSE14.12-17.12.0532 - 38, rue des Francs-Bourgeois75003 ParisT. +33 (0)1 42 71 44 50www.ccsparis.compro helvetia - fondation <strong>suisse</strong> pour la culturemouvement n° 36-37 / septembre-décembre 2005 / <strong>Cahier</strong> spécial réalisé en coéditionavec le <strong>Centre</strong> <strong>culturel</strong> <strong>suisse</strong> de Paris, antenne de Pro Helvetia, Fondation <strong>suisse</strong> pour la culture


En couverture : Massimo Furlan, Furlan/Numéro 23, Bologna, 2005.CAHIER SPÉCIAL / mouvement n° 36-37 (septembre-décembre 2005).Réalisé en coédition avec le CENTRE CULTUREL SUISSE de Paris, antenne de Pro Helvetia, Fondation <strong>suisse</strong> pour la culture.Rédacteurs en chef : Jean-Marc Adolphe, Léa Gauthier. / Conception graphique : Jean-Michel Diaz, Costanza della Cananea.Edition : David Sanson. Partenariats/publicité : Cyril Musy. / Coordination : Matthieu Blestel.Ont participé : Daniel de Roulet, Léa Gauthier, Pius Knüsel, Joseph Nossan, Michel Ritter, Dorothée Smith.<strong>Mouvement</strong>, l’indisciplinaire des arts vivants / 6, rue Desargues / 75011 Paris / Tél. 01 43 14 73 70 / Fax 01 43 14 69 39 / www.mouvement.net.<strong>Mouvement</strong> est édité par les éditions du <strong>Mouvement</strong>, SARL de presse au capital de 4 200 ł, ISSN 12526967 - Directeur de la publication : Jean-Marc Adolphe.© mouvement, 2005 - Tous droits de reproduction réservés. <strong>Cahier</strong> spécial <strong>Mouvement</strong> n° 36-37. NE PEUT ETRE VENDU.


manifestation de l’ordinaireédito« C’est d’une banalité terrifiante! » : sous ce jugementsans appel sont remisés nombre de projets, d’initiatives. Comme si la banalité devenait une valeuresthétique négative, comme s’il fallait systématiquement parier sur l’extra-ordinaire. Le banal s’opposeraitdonc au spectaculaire, il n’y aurait rien d’autre à rajouter. Pourtant, l’histoire de la modernité comme dela contemporanéité introduit le banal dans les pratiques artistiques les plus déroutantes et novatrices. Carl’art n’est pas forcément là pour nous surprendre, nous amener ailleurs, mais pour nous permettre de comprendrela vie telle que nous la menons, nous obligeant ainsi à sans cesse nous repositionner face à elle.Cette année, le <strong>Centre</strong> <strong>culturel</strong> <strong>suisse</strong> a choisi de s’intéresser au quotidien sous toutes ces formes afin dedonner la parole aux artistes, pour que leurs questionnements adviennent dans nos petites réalités. Carc’est aussi là que se joue la compréhension que la création contemporaine nous offre du monde, et non seulementdans le territoire sacré de l’art institué. Avec la manifestation Scènes de vie, les artistes vont interpréterdes petits riens, principalement en direct, au moyen de leur présence physique, ou en différé, enutilisant les supports de la vidéo ou de l’écrit. Comme lors des précédents événements, ces choses simplesqui font partie de notre vie et qui néanmoins sont si compliquées à percevoir vont apparaître, par l’entremisedes artistes invités, comme essentielles.Une autre « scène de vie » va nous préoccuper durant cet événement : les 20 ans d’existence du <strong>Centre</strong> <strong>culturel</strong><strong>suisse</strong> de Paris. Du 14 au 17 décembre, nous évoquerons les différentes périodes et les différentsacteurs qui ont constitué ce lieu ou ont contribué à son existence, de sa création en 1985 à nos jours, parle biais d’une mise en scène/fête suivant l’adage : « Notre sincère désir est votre plaisir. » Un regard surle passé, et surtout sur l’avenir, car les enjeux ont évolué à mesure des changements de nos sociétés et denos coutumes – ce dont nous devons tenir compte et ce qui nous amène à les adapter en permanence, cequi a été fait, à ma connaissance, ces dernières années. Pour ma part, je conçois le <strong>Centre</strong> <strong>culturel</strong> <strong>suisse</strong>comme la vitrine d’un état d’esprit plutôt que comme une simple vitrine de présentation d’un « produit »artistique <strong>suisse</strong>. Cet état d’esprit étant le plus ouvert possible, afin d’accepter les notions de différence,d’échange et de remise en question, et de participer pleinement au discours « universel » de l’art d’aujourd’hui.L’une des fonctions du <strong>Centre</strong> <strong>culturel</strong> est d’ouvrir d’autres territoires, d’orchestrer des échangesentre les divers domaines de la création contemporaine, et donner aux meilleurs de nos artistes une plateformed’exposition et d’expérimentation.Michel Ritter, directeur du <strong>Centre</strong> <strong>culturel</strong> <strong>suisse</strong> de Paris


Peter Fischli/David Weiss, sans titre, de la série Fotografias, 2005.Courtesy des artistes et Galerie Eva Presenhuber, Zurich.carte blancheFischli et WeissPeter Fischli et David Weiss élaborent une oeuvre communedepuis 1979. S’inspirant de l’esthétique dite populaire, ilsréinterprètent le quotidien en amusement et désabusement.C’est avec une exposition consacrée à ces deux artistes ques’est ouvert le <strong>Centre</strong> <strong>culturel</strong> <strong>suisse</strong> en 1985.Fischli et Weiss exposent jusqu’au 28 octobre à la GalerieEva Presenhuber de Zurich (www.presenhuber.com)


Pius Knüsella Suisse se réinventeLa Suisse <strong>culturel</strong>le est en pleine mutation. Une première causeen est l’ouverture des marchés mondiaux, qui a fait exploser l’offre et remodelé les normesartistiques. Une autre en est la révolution numérique, qui débouche sur des moyens de productionavantageux, crée de nouvelles formes d’expression et met sens dessus dessous toutel’industrie de la musique. Cependant, le grand chambardement helvétique est surtout « faitmaison ». La montée en puissance des forces conservatrices de ce côté-ci du Jura, s’ajoutantaux difficultés financières des pouvoirs publics, entraîne inévitablement un durcissement desluttes pour l’attribution des fonds. Dans le même temps, le débat se poursuit dans le paysautour de la future Loi sur l’encouragement de la culture. Cette loi sera une première auniveau fédéral et rendra opérationnelles les compétences que la nouvelle Constitution adonnées il y a cinq ans à la Confédération en matière de politique <strong>culturel</strong>le. Elle consoliderad’importants acquis politico-<strong>culturel</strong>s et élargira les compétences fédérales. Mais surtout, elleassociera Parlement, gouvernement, administration et cantons à la définition de la politique enmatière de culture. Cette manière de faire est bien entendu souhaitable du point de vue de ladémocratie. Le problème est qu’elle impose un processus d’accord à de multiples niveaux quiéveille chez de nombreux acteurs <strong>culturel</strong>s la crainte d’une mise sous tutelle politique.Le fédéralisme en politique <strong>culturel</strong>le implique la recherche d’un équilibre entre de multiplesforces. Pro Helvetia se trouve précisément au croisement de toutes les lignes de tension et elledoit aller jusqu’à l’extrême limite de ses forces pour, tout à la fois, remplir son mandat politique,obtenir le maximum possible pour les acteurs <strong>culturel</strong>s, optimiser et renforcer la collaborationavec la Confédération, les cantons et les villes. Quels que soient les efforts que celaimplique, elle ne doit toutefois jamais perdre de vue les lignes directrices de son action.Pro Helvetia poursuivra ainsi sa pratique de soutien direct à la création artistique. Et elle mettrafortement l’accent sur les échanges avec l’étranger. C’est ici en effet que se situe traditionnellementson point fort, ici également qu’il y a énormément à faire. Mais la Fondation augmenteraaussi son engagement dans la médiation <strong>culturel</strong>le, en faveur de projets visant à élargirle cercle de ceux qui s’intéressent à la culture et à rendre l’art plus tangible et plus accessible.LA FONDATION Un point important pour elle à ce sujet est l’autonomie, comprise comme la liberté deSUISSE POUR LACULTURE PRO HELVETIA EST UNEréagir de manière appropriée aux développements qui se font jour dans le domaine <strong>culturel</strong>, deFONDATION DE DROIT PUBLIC CHARGÉED’ENCOURAGER LES EFFORTS CULTUposerles bonnes questions, d’encourager le débat et, qu’elle soit expérimentale, mûrementréfléchie ou ancrée dans la tradition, de permettre la création artistique sous ses formes lesRELS D’UN INTÉRÊT GÉNÉRAL POUR plus présentes.LA SUISSE. INSTITUÉE EN 1939, ELLEEST ENTIÈREMENT FINANCÉE PAR LACONFÉDÉRATION HELVÉTIQUE. DOTÉEPOUR 2005 D’UN BUDGET DE 33 MIL-LIONS DE FRANCS SUISSES, ELLE ESTLes représentations de Pro Helvetia à l’étranger jouent pour elle un rôle clef dans le bouillonnementmondial des idées et des inspirations. Ce sont ces antennes qui permettent à la Suisse<strong>culturel</strong>le aussi bien d’émettre que de recevoir à l’échelon planétaire. La Fondation veut faireen sorte que, d’ici dix ans, la Suisse dispose d’un bureau <strong>culturel</strong> dans chacune des principalesrégions du globe. Le <strong>Centre</strong> <strong>culturel</strong> <strong>suisse</strong> de Paris occupe une position toute particulièreL’UN DES PRINCIPAUX SOUTIENT DE LAdans ses projets. Il est la première des Maisons de la culture que la Suisse a créées à l’étrangeret se veut aussi pointu qu’interdisciplinaire au sens strict. Il a maintenant 20 ans et leCRÉATION VIVANTE DANS LE PAYS. SONDIRECTEUR, PIUS KNÜSEL, REVIENTmoment est venu pour lui d’une plus grande indépendance, qui ne sera toutefois possibleSUR LES ENJEUX DE LA POLITIQUECULTURELLE EN SUISSE. DANS LEqu’avec un désengagement administratif de Pro Helvetia. En tant qu’institution autonome queCONTEXTE ACTUEL, IL ÉNONCE LESla Fondation garantira par contrat, il pourra poursuivre ses multiples activités et devenir leLIGNES PRINCIPALES DE L’ACTION DE cœur d’un réseau qui embrasse toute la France. C’est à ce modèle d’un centre <strong>suisse</strong> à ParisLA FONDATION, EN SUISSE COMME à la fois ouvert et exigeant, vitrine et plaque tournante, que nous travaillons. Afin que l’onÀL’ÉTRANGER OU À PARIS.puisse sentir à Paris le pouls de cette Suisse en pleine mutation !


Daniel de Rouletla nouvelle scène artistique <strong>suisse</strong> :de la crispation à la mondialitéDepuis une dizaine d’années, la scène artistique<strong>suisse</strong> s’est extirpée de son carcan nationaliste.A travers l’histoire contemporaine, Danielde Roulet, écrivain, met en lumière les raisons decette ouverture manifeste des artistes <strong>suisse</strong>s.GILLES JOBIN. Le plus international des chorégraphes <strong>suisse</strong>s conçoit la danse,à l’instar de son spectacle The Moebius Strip (2001, photo), comme « un mouvement continu,toujours en action, qui ne soit pas produit par l'élan ». Depuis Braindance (1999), il a imposéune démarche mêlanbt intimement danse et arts plastiques. (Photo : Manuel Vason)C’est l’histoire d’un artiste, à Genève, assis face à un chercheurqui lui raconte l’aventure de l’atome, l’infiniment petit, sa relationavec les particules du temps. Le scientifique s’efforce d’illustrerl’utilité de l’anneau de 27 km de diamètre qui se trouve sous sespieds. Dans le tunnel LHC [Large Hadron Collider, Ndlr.] du CERN[<strong>Centre</strong> européen de Recherche Nucléaire, appelé aujourd’huiLaboratoire européen pour la physique des particules, Ndlr.],les protons sont accélérés jusqu’à en faire le tour onze mille foispar seconde. L’artiste hausse les épaules, sourit, s’apprête à dire« et alors ? », quand brusquement il se ravise :– Et à pied ? Le tour du LHC, des humains l’ont déjà fait ?– C’est possible en théorie, répond le scientifique, mais sansintérêt. Mieux vaudrait s’y lancer en vélo.– Donc, dit l’artiste soudain intéressé, tes particules voyagent,mais toi, tu les observes, assis derrière un écran.– Tu as tout compris, répond l’ingénieur nucléaire.Du coup vient à Gianni Motti une idée peu scientifique : se transformeren particule, faire le tour à pied. Et on le suivra avec unecaméra. Ainsi naîtra le plus long travelling de l’histoire du cinéma,circulaire sur 27 km.On a pu voir le film au festival Science et Cité à Genève. GianniMotti chemine dans l’accélérateur désert et monotone. La camérareste dans son dos à distance constante. En six heures il accomplitce qu’aucun scientifique n’avait pensé expérimenter. Dans cetrès long métrage, le temps s’abolit, comme s’il ne passait plus.Le marcheur s’envole tel un atome perdu dans les cycles de l’univers.Un étrange malaise nous saisit, celui-là même qu’Einsteinappelait relativité.Quelques jours après cette performance, Motti installait au


WALTER PFEIFFER. Né en 1946 à Beggingen (Suisse), Walter Pfeiffer, photographe, est considéré par beaucoup comme le père spirituelde Wolfgang Tillmans, mais reste pourtant peu connu en Europe. Ces images, oscillant entre humour et glamour, interrogent l’identité et la sexualité,et documentent également un univers underground flirtant parfois avec le kitsch. (Photos : Marc Domage)Dürrenmatt. Or, quelques années après la fin de la guerre froide (qui a duré enSuisse un peu plus longtemps qu’ailleurs), tout ce que ces maudits artistes disaientde leur pays est devenu vérité officielle. Oui, les banques helvétiques cachaient desfonds juifs en déshérence. Oui, le pays avait quelques injustices à réparer.C’est ainsi que vers 1995, la dissidence helvétique ayant obtenu raison, elle a enfinpu se vouer à d’autres tâches qu’à déceler l’ombre de nos compromis sur la blancheurdes Alpes. Quand la Suisse s’est réveillée de la guerre froide, aprèsquelques débats référendaires sur l’entrée à l’ONU et la ratification des accordsavec l’Europe, la première chose dont elle s’est rendu compte, c’est qu’elle étaitun pays comme un autre. Avec des enjeux industriels, des émigrés plus ou moinsdésirables, et même, voyez-vous ça ! des classes sociales antagonistes. Du mêmecoup, le pays s’est découvert beaucoup plus mondialisé qu’il n’y paraissait quandil jouait au hérisson. Sa première minorité nationale ce n’étaient plus les francophones,mais les étrangers résidents. Jusque-là, la Suisse comprenait quatrecomposantes selon leurs langues : allemand, français, italien, romanche.Désormais, la réalité était que les Suisses allemands restaient bien en majorité,mais qu’ensuite il fallait compter avec une population émigrée et sans droitsciviques de 22 %, suivie de 19 % de Suisses romands. Et entre ses nouvelles composantes,le pays s’était mis à parler non plus la langue de l’autre, mais l’anglais.Après ce dégel, le pays étant guéri de son mal honteux, les artistes ont pu seconsacrer au nouvel ordre du monde et aux moyens de le subvertir. Par le rire, ladistance, voire l’idiotie. D’où un formidable renouveau de la scène artistique helvétique.Encore lui fallait-il les moyens de s’épanouir. Deux aides majeures ont alorsconvergé : le système de formation et l’appui des communautés locales.Le système de formation d’abord. Ceux qui, pendant la guerre froide, avaient étéprivés d’expression, ou frappés d’interdiction professionnelle, ont tout fait pourreporter sur la génération suivante leurs efforts, qu’ils soient réformistes ou révolutionnaires.L’enseignement de l’art et des techniques associées est devenu pourbeaucoup un vrai sacerdoce. Ce qui n’avait pas été possible du temps où le choixn’était qu’entre réalisme d’Etat et publicité pour la marchandise, il fallait l’obtenirVICTORINE MÜLLER est née en 1961 à Granges et vit à Zurich.Explorant les arts de la scène comme les arts visuels, la performeuseconsidère son corps comme un réservoir d’expériences. Entre abstractionet réalité, magie et sculptures vivantes, ses œuvres intriguent tout en nousrenvoyant à nos propres expériences oniriques. (Photos : Marc Domage)


NIC HESS. Figure de la nouvelle scène artistique <strong>suisse</strong>, Nic Hess est né en 1968,il vit et travaille à New York et Zurich. Réalisant, au début, des dessins de toutpetit format, il s’est ensuite orienté vers des œuvres monumentales. Inspiré davantagepar l’esthétique du poster que par l’art de la composition classique, il joue dansun tracé simple à la confrontation de symboles.pour les nouvelles générations. Dans chaque ville <strong>suisse</strong>, desmilliers d’enseignants généreux ont construit des théories,des expériences, tout un système de formation. Demandezaux jeunes vidéastes, aux architectes qui sortent des écolespolytechniques, aux créateurs de musique contemporaine,aux nouveaux plasticiens, des designers à la Freitag. Tousont été soutenus sans être assistés. On leur a mis le pied àl’étrier, comme nulle part ailleurs, en France, en Allemagneou en Italie.S’ajoute à cela une générosité financière dont le mécanismeest tout helvétique. Il ne se situe pas au niveau national, maislocal. Par tradition, les politiciens du parlement <strong>suisse</strong> etdu conseil fédéral se méfient des artistes. Au moindre sourirede Ben, de Hirschhorn ou de Samir, ces élus nationauxhurlent au scandale. Les efforts financiers qu’ils consententaux arts sont en proportion inverse de leur méfiance. Et elleest grande.Chaque année en Suisse, les subventions publiques à la cultures’élèvent à 1,8 milliard de francs, soit 1,2 milliard d’euros.40 % sont assurés par les communautés locales, 40 %par les cantons <strong>suisse</strong>s et 20 % seulement par la Confédé-ration. Dans ces subventions, le budget de Pro Helvetia ne représenteque 2 %. Cette fondation est dotée d’à peine vingt millions d’euros auxquelss’ajoute une somme équivalente pour la promotion du cinémaau niveau national et quelques bourses. En tout et pour tout, lessubventions nationales à la création comptent pour 5 % du budget de laculture.Les municipalités assurent donc la relève. Le budget <strong>culturel</strong> d’une villemoyenne comme Berne dépasse à lui seul celui de Pro Helvetia. La villede Genève consacre 20 % de son budget à la culture. Zurich a fait voterpar ses citoyens un crédit supplémentaire substantiel pour le cinéma. Lemaire zurichois a fait remarquer que chez lui le nombre d’emplois dansles banques plafonnait à 45 000, alors que les emplois directement liés àla culture, du metteur en scène Marthaler à Pipilotti Rist en passant parFischli et Weiss, dépassaient déjà 35 000.En d’autres temps, le refus de la Confédération de soutenir ses artistesnous aurait valu mille lamentations sur la difficulté d’être <strong>suisse</strong>. Maisdans ce nouveau contexte où le mythe d’un pays quadrilingue s’envole,les artistes se sont habitués à rire de l’avarice nationale. Puisque villeset cantons sont désormais leurs mécènes, les créatrices et les créateursn’ont plus à revendiquer leur suissitude, se sentent libre de sauterles frontières.Peu importe que l’anneau du LHC passe sous la France ou sous laSuisse, que Motti soit d’Italie ou de Navarre, ce qui compte c’est l’incroyableénergie qu’il dégage. Lui et quelques autres, sous terre et dansles airs. Avec une liberté de ton qu’on avait oubliée depuis Giacometti.La scène artistique helvétique se confronte directement à la mondialité,sans passer par l’échelon identitaire, dit « national ». Ce pourrait être unmodèle d’attitude esthétique. Mais il reste à ce sujet quelques petitesFABRICE GYGI. Né en 1956 à Genève, Fabrice Gygi utilise tous les médias pour interroger la manière dontles dispositifs environnementaux déterminent et conditionnent les comportements humains. Proche en ce sens desréflexions de Michel Foucault dans Surveiller et punir par exemple, il envisage à travers ses installations la complexitédes rapports sociaux et révèle les modes de structuration de la société contemporaine. (Vigie, 2002. Photo : D.R.)


THOMAS HIRSCHHORN.Empêcheur de tourner en rond,Thomas Hirschhorn pratiqueson art dans tous les espacespossibles et considère la questionde l’institution artistique commecaduque. Monuments éphémères,sculptures précaires, interventionsdirectes… Thomas Hirschhornutilise des matériaux du quotidienet construit ses œuvres commedes interpellations politiques.(Photo de Thomas Hirschhorn,tirée de l’exposition Swiss-SwissDemocracy, 2004)BIOGRAPHIE / NÉ ÀGENÈVE EN 1944, APRÈS UNE FORMATION D’ARCHITECTE, DANIEL DEROULET DEVIENT INFORMATICIEN. DEPUIS 1997, IL SE CONSACRE À L’ÉCRITURE. IL ARÉCEMMENT PUBLIÉ L’ENVOL DU MARCHEUR (LABOR ET FIDES, 2004), L’HOMME QUITOMBE (BUCHET CHASTEL, 2005), CHRONIQUE AMÉRICAINE (METROPOLIS, 2005).questions. Peut-on déjà enterrer toute référencenationale ? La conscience de chaque artiste est-elle asseznomade pour pouvoir se passer de la maison commune quereprésentait la nation ? Dans la mondialité qui est l’état présentde la planète, l’art croît-il hors sol ?Comme quelques autres pays, la Suisse ne s’étaitconstruite ni pour défendre une langue ni pour honorer uneimpératrice ou un président. Elle était issue d’une volontépolitique de réunir plusieurs cultures. Quant à eux, lesartistes peuvent se passer d’un discours national, secontenter de légèreté, voire de dérision. Mais l’Etat national,lui, ne peut se passer d’un discours <strong>culturel</strong>. Il ne sauraitfaire l’économie de la sauvegarde du patrimoine au fondd’une bibliothèque et d’un musée, fussent-ils nationaux.Sans la culture vivante, il programme sa propre dissolution.C’est peut-être ce qui a commencé. Tout en douceur, sanscrispation, avec une autodérision quasi belge.En 1968, dans l’heureuse Helvétie frigorifiée, rien ne s’étaitpassé. Quelques banderoles, quelques uniformes policiersdéfraîchis, mais pas de nouvelle Résistance à la française etpas de fraction armée rouge clandestine à l’allemande.Mais en 1980, quand plus personne ne s’y attendait, est néchez la jeunesse zurichoise un mouvement de révolte d’unebelle intensité. Vite réprimé par les forces dites de l’ordre.Ce mouvement-là, contre la guerre froide, n’imitait pasl’action gauchiste, c’était un élan pour une autre vie, avec debeaux slogans, taillés sur mesure. Son journal s’appelaitBrise-glace, Zurich était la banquise et sa devise : « Rasezles Alpes qu’on voie la mer ». Vingt-cinq ans plus tard, cetteexigence maximale va s’exaucer. Sous le massif alpin, deuxgigantesques tunnels sont en construction. L’un auGothard, record mondial de 57 km, l’autre dans le prolongementdu Simplon. A travers eux, les trains qui relientl’Europe du Nord au Sud passeront comme l’éclair. LaSuisse sera court-circuitée. En moins de temps qu’il n’enfaut pour s’en plaindre. La vue se dégagera en direction dela mer. Et le pays sera enfin tel que ses dissidents l’ont toujoursrêvé : impertinent jusqu’à l’évanescence.Daniel de Roulet


Page arrachée / Martin R. Dean, la ballade de Billie et JoeMais Joe a une relation compliquée à la Suisse. Dans l’hôtel en forme de boîte, sur la haute falaise surplombant le lac,où ils sont descendus après avoir fui leur ville, Billie commençait déjà à rêver de cette Suisse miniature. De ce modèle réduitavec les reproductions des châteaux, des monuments et des curiosités de l’Helvétie. Avant d’avoir vraiment pris la fuite,elle voulait déjà rebrousser chemin pour venir ici. Il était debout à la fenêtre, les mains enfoncées dans les poches de sonpantalon et regardait de l’autre côté, vers l’Italie. Que veux-tu que je fasse, demande-t-il à Billie, dans cette maison de poupéenationale. Encore un hommage à ton enfance, pacre que tu ne peux vraiment dire adieu à rien ni à personne.Mais Joe ne sait pas quoi faire de ces maisons et de ces petits châteaux. Il travaille dans ce pays, il y habite, mange, dortet aime, mais pour lui ce pays n’a pas de véritable histoire. Bien sûr, il va de temps en temps voir un match de foot, il siffleet tape des pieds pour l’équipe locale. Pas comme Giorgio et Vanuzzi qui ne se mettent à transpirer que pour la Juventusde Turin ou l’Inter de Milan ou l’A.S. Rome. Mais dans le fond, tout ce qui est <strong>suisse</strong> le laisse froid, et même, depuis cesdeniers temps, lui déplaît. Il y a de plus en plus de Suisses déclarés parmi les gens du pays, et par conséquent de plus en plusde gens qui n’en font pas partie. Pour avancer, il n'a pas besoin de sentiment national, a-t-il dit à Billie, seulement de bonneschaussures. Même le tunnel du St-Gothard, qu’ils ont franchi ce matin, ne lui inspire aucune fierté. Le fait que sa constructiona coûté la vie à tant de ses compatriotes italiens ne le touche pas. La mafia en tue autant en une semaine, dit Joeen appuyant sur l’accélérateur.Mais elle se demande s’il se sent vraiment si étranger à ce pays où elle est chez elle. Peut-être est-elle une ferventedu terroir, une maniaque du pays natal. Pourtant elle ne supporte pas plus que lui toutes ces balivernes nationalistes.Si elle était suédoise ou finlandaise, est-ce qu’elle n’aimerait pas tout autant ce qu’elle a devant elle. Le pays et les arbreset les routes.Si Joe ce méfie de tout, c’est peut-être parce qu’il n’est chez lui nulle part. Un citoyen de deuxième classe. Sa grimacedès qu’il voit claquer un drapeau <strong>suisse</strong>. Sa fureur agressive quand retentissent des cloches de vache. Mais elle aussi.Pourquoi a-t-elle tant de mal à lui dire où s’arrête ce qui est autochtone et où commence ce qui appartient à tous. Ou bienn’est-il pas trop fier, tout simplement, pour reconnaître que lui aussi en fait partie. Son sentiment d’être étranger, n’est-cepas quelque chose qu’il transporte avec lui, où qu’il aille. Et où s’arrête ce sentiment : devant elle, Joe, ou encore ailleurs.Ou peut-être fait-il seulement semblant, pour en tirer un sentiment de supériorité.Texte extrait du roman LA BALLADE DE BILLIE ET JOE, de Martin R. Dean, traduit de l’allemand (<strong>suisse</strong>) par Sivylle Muller, éditions Circé, 2003 (© Carl Hanser Verlag, Munich, Vienne, 1997, pour le texte original).


Massimo FURLAN / Commutation imaginaireMassimo Furlan, MOVING ON UP du 2 au 5 novembre de 14h à 21hdans la salle d’exposition. Deux autres performances sont égalementà l’affiche : HYPER UND SUPER avec François Karlen le 29 octobre(14h-21h) et SUPERMAN le 30 octobre (14h-21h).(Photo : (Love Story) Superman. © Loncarevic_Numero23 Prod.)L’univers de Massimo Furlan est construit autour des questionsde la mémoire ou de l’oubli. Qu’il s’agisse de son travailplastique (dessins ou peintures), de ses performances ou de sescollaborations dans le champ du spectacle vivant (il a fondé en 1987le Théâtre en Flammes, l’a quitté en 2003, mais collabore souventavec des compagnies de danse et de théâtre, ou avec le Théâtre del’Arsenic à Lausanne), Massimo Furlan interroge en permanenceles processus d’émergence et de disparition des images mentales.Cet artiste polymorphe trace ainsi les linéaments d’une démarchequ’il est difficile aujourd’hui de « caser » dans une quelconquecatégorie. Les détails du quotidien, objets et attitudes deviennentles motifs de micro voyages imaginaires. Au <strong>Centre</strong> <strong>culturel</strong><strong>suisse</strong>, Massimo Furlan présente entre autres Moving on up.Dans le lieu d’exposition, il dispose une scène de 2 mètres sur 2,une scène éclairée, dotée d’un dispositif sonore, d’un micro.La scène s’anime régulièrement, toutes les 15 minutes, pourune danse, une musique, une chanson. Les interprètes sont lesemployés du C.C.S., qui pourront revêtir un costume et peupler ledispositif – ce sont eux, d’ailleurs, qui ont choisi les titres musicaux.Chacun des employés devrait intervenir jusqu’à trois fois par jour,durant quatre jours. Ici, la commutation des identités, le passageentre le quotidien et l’extra-quotidien de la représentation sontfondus l’un dans l’autre, orchestrés méthodiquement. Ce ne sontpas les personnages qui par leur entrée sur scène enclenchentle dispositif spectaculaire, mais le dispositif spectaculaire quiappelle les individus et les transforme en personnages.Léa Gauthier30.11 - 18.12.05scènesde vieGuidé par une attention toute particulière accordée auxmoments anodins du quotidien, le cycle Scènes de viefait la part belle aux interventions directes d’artistesvenant de tous les champs disciplinaires. C’est égalementdans ce contexte que le <strong>Centre</strong> <strong>culturel</strong> <strong>suisse</strong> fêteses 20 ans d’existence du 14 au 17 décembre. Petit tourde piste de cette manifestation de l’ordinaire.Marie Cool et Fabio Balducci,UNTITLED 1996-2005,du 16 au 20 novembre (14h-18h).Marie COOLet Fabio BALDUCCI /La minutie du gesteCe couple franco-italien travaille à Parisdepuis 1996. Marie Cool et Fabio Balducciconstruisent leurs performances autourde gestes anodins, ces gestes qui passentsouvent inaperçus et portent pourtantune charge émotive et relationnelle intense.« Nous sommes intéressés par la synthèsed’une émotion en un seul geste »,affirment-ils. S’attachant avec minutieà ces petits riens, ils mettent en évidenceles liens entre le corps et l’extériorité. Ilsconstruisent ainsi au fil de leur rechercheun catalogue comportemental absolumentsingulier, dont le caractère dérisoires’efface dans la prolifération des gestes.


Yan DUYVENDAK /Mise en abîme médiatiqueNé en 1966 au Pays-Bas, Yan Duyvendak travailleaujourd’hui entre Genève et Barcelone. A traversses installations, vidéos et diaporamas, YanDuyvendak s’intéresse aux flux mass-médiatiqueset à la difficulté de s’approprier les images. Il créeainsi des sortes de performances visuelles danslesquelles le spectateur est mis en position dechoisir, sélectionner ou au contraire subir ce quilui est proposé. Pour Scènes de vie, il proposeSide Effects. Sur quatre moniteurs, l’artiste estreprésenté en train de réinterpréter des imagescaptées sur des chaines de télévision. Par sondéplacement d’un écran à l’autre, le spectateurprocède à une sorte de zapping qui lui permet dereconstruire encore de nouvelles séries d’images.Yan Duyvendak, SIDE EFFECTS, du 29 octobre au 6 novembre (14h-18h).(Photo extraite de Side effects, Yan Duyvendak, 2005)Salomé SCHNEEBELI / Kill Bill vol. 3 ?JAPANESE COWBOYS, chor. Salomé Schneebeli.Du 7 au 10 décembre à 20h30 au <strong>Centre</strong> <strong>culturel</strong> <strong>suisse</strong>.(Photo : D.R.)La danseuse et chorégraphe Salomé Schneebeli est une artiste desfrontières, dont parcours artistique forme un creuset d’influences variées.Née en 1962, formée à Amsterdam, puis à New York, elle intègre à partir de1989 plusieurs compagnies œuvrant à la croisée des disciplines (notammentcelles de Sacha Waltz, Fumi Matsuda ou Mass & Fieber). Parallèlement, elleexerce ses talents de chorégraphe au théâtre, et noue de fructueuxéchanges avec des musiciens de tous les horizons, tels le chanteur DavidMoss ou Z’ev, pionnier de la scène industrielle du début des années 1980.Japanese Cowboys, son nouveau spectacle, ne départ pas dans cettetrajectoire transdisciplinaire. L’argument en est familier, puisqu’il reprendl’un des mythes fondateurs de la légende de la conquête de l’Ouest :la lutte proprement fratricide qui a opposé le hors-la-loi Billy the Kid etle shérif Pat Garrett. A partir de cette trame aux allures shakespeariennes,la chorégraphe zurichoise s’est livrée à une transposition que ne renieraitpas Quentin Tarantino, puisque c’est au Japon qu’est mis en scènel’affrontement de ces deux (anti-)héros. Convoquant l’univers des geishaset des démons, adaptant leurs corps et leur lutte au monde des artsmartiaux, Japanese Cowboys convoque également une foule deprotagonistes : aux deux acteurs/performers (avec, dans le rôle du « Kid »,Simone Aughterlony, membre de la troupe de Meg Stuart) principaux,Salomé Schneebeli a adjoint un rôle de récitant campé par le musicien etperformer Phil Hayes – l’ensemble étant rythmé par la musique de MarkusSchönholzer. Un « Eastern » qui s’annonce riche en sensations fortes.Joseph Nossan


VELMA / Le cabaret helvèteDepuis leur rencontre et la fondation de Velma, il y a une dizaine d’années,Christophe Jaquet, Christian Garcia et Stéphane Vecchione transposent ensons et en scène leur lutte contre la neutralité artistique. Cette démarcheambivalente fait depuis, pour eux, figure de principe systématique ;à chaque album est associée une performance originale, mettant en scèneleur formation batterie/guitare/voix/sampler. Spectaculaires, les créationslive et studio de Velma, surprennent par les paradoxes qu’elles fonts’entremêler. S’y confrontent par exemple des constructions progressiveset répétitives et un format pop, une guitare électrique calmement vibrantede nostalgie et d’abrasives nappes électroniques, des textures un tempsagressives et métalliques, un autre inoffensives et cotonneuses. La voixclaire de Christophe Jaquet n’est jamais utilisée autrement que commeune nappe supplémentaire, modulable à l’envi, plus évocatrice queprécisément signifiante. Gravitant autour de l’idée même de mouvement,les compositions du groupe sont porteuses d’une réelle théâtralité : leursalbums fonctionnent comme des cycles où les morceaux se font écho,où les boucles s’emmêlent et où les samples se décuplent, se souciantpeu des changements de piste et suivant une mystérieuse narration.Le nouvel album de Velma, La pointe Farinet 2949m (publié en octobre parle label manceau Monopsone), ainsi la création d’un nouveau spectacle,Velma Superstar, confirment la pertinence, et surtout l’importancede cette esthétique hybride dans la scène actuelle. Sur scène, offensantses limites physiques à coups de hurlements acérés et de larsen,taquinant sa patience et interrogeant son entendement, Velma moduleet utilise les passions de son public, donnant ainsi à ses sentimentsune fonction, et à sa présence, un véritable sens.Dorothée Smith(extrait de l’article paru dans <strong>Mouvement</strong> n° 36-37)VELMA , groupe hypbride et « transformiste »,en concert le 12 novembre à 20h30.(Photo : Roberto D'Adonna, 2003)Claude WAMPLER / IconoclasteClaude Wampler, COAT CHECK (performance)et LEO SAYER : WHEN I NEED LOVE- SITTING GHOST - WALKING GHOST (vidéos),du 30 novembre au 4 décembre (14h-18h).(Photo : D.R.)Née en 1966, Claude Wampler vit et travaille à New York.Elle a collaboré avec de nombreux artistes, au nombre desquelsMeg Stuart, Doug Elkins, ou Richard Foreman. Après deux ansd’étude et de travail intensifs auprès de l’Hokuboto Butoh Companyà Tokyo, elle se produit principalement dans des spectacles en solo.Metteur en scène et artiste-performer, elle est en équilibre sur lafrontière entre les arts plastiques et le théâtre, entre l’installationet la performance. Pour le <strong>Centre</strong> <strong>culturel</strong> <strong>suisse</strong>, elle présenteLeo Sayer : When I need love, Sitting ghost et Walking ghost, l’une deces dernières séries de vidéos, ainsi que Coat Check, performanceinteractive réalisée dans un espace transformé en vestiaire.et aussi… Marco Berrettini présente SIESTA COMING OUT, une performance avec Marco Berrettini, Xavier Boussiron, Carine Charaire, Chiara Gallerani, du 2 au 6/11./ IGLOO, un concert du groupe Stimmhorn, le 9/11 à 20h30 (5 C)./ Grammasonic propose un moment de POÉSIE SONORE à 20h30, le 10/11 (5 C). / SONG DREAMINGest proposé par Saadet Türkös et Martin Schütz à 20h30, le 11/11 (5 C). / REGARDS PAS NEUTRES est une programmation des films de cinéastes <strong>suisse</strong>s autour de la questionIsraël Palestine du 17 au 20/11 de 18h à 20h (3 C) / Justin Bennett présente SUNDIAL-PARIS, une installation sonore du 23 au 27/11(de 14 à 18h). / De son côté, ThirdAngel propose une performance interactive, WHERE HAVE THEY HIDDEN ALL THE ANSWERS ? du 23 au 27/11 (de 14 à 18h). / La compagnie de théâtre Alakran meten scène OPTIMISTIC VS PESSIMISTIC à 20h30 du 30/11 au 03/12 (5 et 8 C).Durant tout l’événement le bar vidéo offre une programmation vidéo à la carte, et l’on peut découvrir les installations vidéos TRAIN d’Olivier Michaels, ATMOSPHERE de StefanAltenburger, LADY’S de Cui Xiuwen, ainsi que, dans la salle de projection, SOLO SZENEN de Dieter Roth.LA TOTALITÉ DU PROGRAMME EST DISPONIBLE SUR LE SITE WWW.CCSPARIS.COMCENTRE CULTUREL SUISSE / 32 et 38, rue des Francs-Bourgeois / 75003 Paris / T. +33 (0)1 42 71 44 50

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