12.07.2015 Views

Télécharger au format PDF - Centre culturel suisse

Télécharger au format PDF - Centre culturel suisse

Télécharger au format PDF - Centre culturel suisse

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

26 • L’INVITÉ • le phare / n° 5 / mai-juillet 2010un côté grand public, vacancier, estival. Il n’y a pasd’opposition entre cinéma de pointe et films populaires.Le champ est large, il s’agit de dénicher la qualitéet la singularité, d’être toujours suprenant.Cela passe par des choix personnels, cohérentset défendables. Il f<strong>au</strong>t pour cela être ouvert à toutesles nouvelles formes et sûr de ses goûts, privilégierdes films inattendus qui ont besoin des festivalspour émerger.• FG / Concrètement ?• OP / Je trouve utile de clarifier et simplifierles sections. Ainsi la section « Ici et ailleurs » disparaît.La compétition internationale, que j’espère <strong>au</strong>ssiouverte que possible, comptera 18 films d’<strong>au</strong>teursde toutes provenances. Nous conservons la section« Cinéastes du présent » qui, à partir de cette année,est réservée <strong>au</strong>x premier et deuxième filmsd’un <strong>au</strong>teur, et les « Léopards de demain », consacrés<strong>au</strong>x courts métrages. Il y a des hommages etdes rétrospectives, comme celle consacrée à ErnstLubitsch en 2010, montée en collaboration avecla Cinémathèque française. Notre laboratoirede coproduction « Open Doors », est consacré cetteannée à des projets d’Asie centrale. Et, bien sûr,nous soignons la programmation des soirées surla Piazza Grande.• FG / La place du cinéma <strong>suisse</strong> à Locarno est un sujetsouvent relancé. Ce festival doit-il être la vitrinede la production nationale ?• OP / Locarno doit être une vitrine du cinéma <strong>suisse</strong>,pas un ghetto <strong>suisse</strong>. Cette représentation ne doit êtreni écrasante, ni privilégiée. Il y a une particularitédans le cinéma <strong>suisse</strong> actuel, avec des jeunes <strong>au</strong>teursà qui il f<strong>au</strong>t permettre une visibilité. Je penseà Ursula Meier, Lionel Baier, Jean-Stéphane Bron, etc.• FG / On pourra vous répondre que ce sont des « jeunesconfirmés » qui ont déjà une visibilité assurée…Vous remettrez par ailleurs un Léopard d’honneurà Alain Tanner. Pourquoi ce choix ?• OP / C’est un hommage que je trouve pertinent.Evident. Alain Tanner est un grand cinéaste,il a participé à une révolution historique du cinéma<strong>suisse</strong>, avec Michel Soutter et Cl<strong>au</strong>de Goretta, etc.Il est de ceux qui ont apporté une insolence, une vraieliberté de ton et d’action, car ce cinéma-là se faisaitavec peu d’argent. Or, cette manière de faireest complètement d’actualité. Cet hommage créeune passerelle intéressante entre l’histoire du cinémaet la situation actuelle.• FG / Locarno a, un temps, fait une place à des « filmsd’artistes ». Songez-vous à redévelopper cette voie ?• OP / Je crois que le cinéma a intégré ce qu'on appelleles films d’artistes. Progressivement les genresse sont désenclavés, de manière naturelle. Il y <strong>au</strong>radonc une place pour ce cinéma-là, mais pas dans unesection séparée.• FG / Vous avez des projets avec le <strong>Centre</strong> <strong>culturel</strong><strong>suisse</strong> de Paris. Quels sont-ils ?• OP / Le CCS nous a proposé de faire écho, à Paris,à la programmation de cette 63 e édition du festivalde Locarno. Nous présentons, du 22 <strong>au</strong> 24 septembreprochain, une sélection de courts métrages reflétantles « Pardi di domani » (Léopards de demain),ainsi qu’un choix de films issus de la rétrospectivede cette section, qui fête cette année ses 20 ans.La Piazza Grande de Locarno durant le festival. © Festival del film LocarnoLocarno, le festival et les bonheurs terrestresEn matière de cinéma et de festivals, Monsieur Père, vous êtes sans <strong>au</strong>cun douteincollable. Prêt à bondir tel le léopard qu’on chérit à Locarno, avec votre impressionnantemémoire de cinéphile, un carnet d’adresses rempli de contacts établis à Canneset à la Cinémathèque française, et un grand sens de la diplomatie.Mais concernant le Tessin et la région de Locarno, permettez qu’on le dise Monsieurle directeur : vous avez tout à découvrir, et c’est une chance qu’on vous envieraitpresque. Aussi ne prenez pas mal ces quelques conseils d’ordre touristique, visuel,gustatif, esthétique. Ils ont pour objectif de vous rapprocher de vos festivaliers (pourqui vous travaillez, après tout) et de faire venir vos amis parisiens dans un coin depays ensoleillé où il fait très bon vivre <strong>au</strong> mois d’août.Vous n’aviez jamais mis les pieds à Locarno avant d’en diriger le festival ? Il y adonc be<strong>au</strong>coup à rattraper. Parons <strong>au</strong> plus pressé. D’abord, cher Monsieur Père, nousvous suggérons le train. Car, pour be<strong>au</strong>coup de fidèles du festival, Suisses romandsen tout cas, Locarno commence bien avant Locarno. Dans un train. Les petits trainssont une obsession <strong>suisse</strong> que nous ne s<strong>au</strong>rions vraiment vous expliquer ici, et c’estun <strong>au</strong>tre sujet. Ce train- là, qui relie le canton du Valais <strong>au</strong> Tessin, passe par un recoind’Italie et se f<strong>au</strong>file courageusement dans la vallée des Centovalli, une régionde montagne sublime qui nous rappelle à nos modestes dimensions. Ce train,Monsieur le Directeur, vous prépare à la be<strong>au</strong>té cinématographique, <strong>au</strong> temps quicoule, à l’émotion collective, à l’élan mystique, <strong>au</strong>x terrasses et <strong>au</strong> Merlot tessinois…Il est donc plus que recommandé. La fois suivante, passez donc par l’Italie. Par labelle ville de Côme, où vous mangerez très bien et retrouverez le délicieux climatde Marseille, avant de tailler une petite route qui longe le paradis terrestre des lacsalpins et vous mène sur votre lieu de travail. Bien sûr, la traversée du Gotthardn’est pas mal non plus. Et là encore, le train permet d’éviter des bouchons qui sont àla Suisse ce que le boulevard périphérique est à Paris tous les soirs et l’<strong>au</strong>toroutedu Soleil à la France un week-end de 15 août.À Locarno – on dit Loc’ââârno, c’est l’accent tessinois, f<strong>au</strong>dra vous habituer – les<strong>au</strong>tochtones vous souffleront où, en 2010, déguster les meilleurs gnocci al burro esalvia, le meilleur risotto ou la meilleure polenta. Quoique, pour la polenta… partez,fuyez les foules zurichoises et l<strong>au</strong>sannoises de Locarno. Montez dans les vallées,celle de la Maggia ou de la Verzasca. Vous découvrirez, dans un pays qui ressembleà la Corse (s<strong>au</strong>f pour l’accueil, en général moins sanguin), les bonheurs d’un grottode pierre accroché <strong>au</strong>-dessus d’une rivière. Avant de revenir à vos obligations,la baignade s’impose. Dans le lac, si vous êtes pressé. Ou, plus spectaculaire, plushéroïque, dans les gorges d’une rivière. Là où vos festivaliers se requinquent dansdes e<strong>au</strong>x plus que fraîches afin d’arriver tout fringants sur la Piazza pour assisterà la projection du soir. FGwww.pardo.ch

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!