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La Lettre de la franchise - Simon Associés

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CONCURRENCE ET DISTRIBUTIONUne courte baisse <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s n’est pas assimi<strong>la</strong>ble à une rupture brutale <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions(CA Paris, 4 avril 2013, R.G. n°10/02735)Une société <strong>de</strong> vente au détail <strong>de</strong> divers produits,notamment d’électroménager, avait confié en 2007 à uneentreprise, pour une durée indéterminée, le transport, <strong>la</strong>livraison et l’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> certaines marchandises.L’engagement ne comportait aucune exclusivité et ne visaitpas <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> livraison spécifique.Alors qu’une solution lui était proposée par soncocontractant, l’entreprise <strong>de</strong> transport lui a adressé unemise en <strong>de</strong>meure prétendant prendre acte <strong>de</strong> <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong>sre<strong>la</strong>tions commerciales (qui n’avait pourtant pas étéenvisagée), contraignant <strong>la</strong> ven<strong>de</strong>resse à trouver <strong>de</strong>sprestataires alternatifs en urgence, et l’a ensuite assignée.En raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise économique, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>teforme avec<strong>la</strong>quelle traitait habituellement l’entreprise <strong>de</strong> transport asubi une baisse très sensible <strong>de</strong> son activité. Pour palliercette difficulté, <strong>la</strong> société ven<strong>de</strong>resse a ainsi proposé àl’entreprise <strong>de</strong> transport d’é<strong>la</strong>rgir sa zone d’intervention àune autre p<strong>la</strong>teforme et d’envisager une réaffectation <strong>de</strong>szones <strong>de</strong> livraison lors d’un prochain entretien.<strong>La</strong> Cour d’appel <strong>de</strong> Paris, relevant que <strong>la</strong> ven<strong>de</strong>resse n’avaitpas eu pour intention <strong>de</strong> mettre fin à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion, maisuniquement d’organiser un réaménagement en accord avecson cocontractant, a rejeté <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>l’entreprise <strong>de</strong> transport. <strong>La</strong> Cour a notamment jugé qu’unebaisse d’activité <strong>de</strong> 15 jours ne pouvait pas s’assimiler à unerupture brutale <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions commerciales établies.Le caractère irréaliste <strong>de</strong>s prévisionnels(CA Paris, 3 avril 2013, R.G. n°10/05583)<strong>La</strong> Cour d’appel <strong>de</strong> Paris a rendu le 3 avril <strong>de</strong>rnier unedécision qui s’inscrit dans une jurispru<strong>de</strong>nce constante enmatière <strong>de</strong> vice <strong>de</strong> consentement tiré du caractère irréaliste<strong>de</strong>s prévisionnels.Cette solution est d’autant plus justifiée que, comme lerelèvent les juges, le commissionnaire-affilié avait eu toutloisir <strong>de</strong> se renseigner auprès <strong>de</strong>s autres membres du réseaupour apprécier le risque et le potentiel <strong>de</strong> son commerce.Il a ainsi été jugé qu’un commissionnaire-affilié qui avaitéchoué dans l’exploitation <strong>de</strong> son activité ne pouvait sep<strong>la</strong>indre d'un vice du consentement pour un écart <strong>de</strong> 10%entre les prévisions <strong>de</strong> résultats et ses réalisations effectives ;l’irréalisme ne pouvant être sérieusement invoqué.En tout état <strong>de</strong> cause, <strong>la</strong> Cour d’appel en profite pourrappeler que <strong>la</strong> loi n’impose pas à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> réseau <strong>de</strong>réaliser un véritable travail <strong>de</strong> recherche et une véritableétu<strong>de</strong> du marché local et <strong>de</strong> ses perspectives <strong>de</strong>développement sur toute <strong>la</strong> durée du contrat.C<strong>la</strong>use d’approvisionnement prioritaire et entente(CA Paris, 3 avril 2013, R.G. n°10/24013)Un distributeur alimentaire, poursuivi par un <strong>franchise</strong>urpour tierce complicité <strong>de</strong> <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion d’une c<strong>la</strong>used’approvisionnement prioritaire, évoquait pour sa défense lecaractère anticoncurrentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong>dite c<strong>la</strong>use.En effet, pour être licite au regard du droit <strong>de</strong> <strong>la</strong>concurrence, les c<strong>la</strong>uses d’approvisionnement exclusifdoivent être indispensables à <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité et<strong>de</strong> <strong>la</strong> réputation du réseau.En l’espèce, les juges ont estimé que <strong>la</strong> c<strong>la</strong>use appliquée parle <strong>franchise</strong>ur comme une c<strong>la</strong>use d'approvisionnementexclusif présentait un caractère anticoncurrentiel dès lorsqu’elle s’étendait aux produits <strong>de</strong> marques nationales, qui nese ne distinguent que par le prix, et ainsi n’était pas« proportionnée aux nécessités <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection du savoirfaire,du réseau et <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense <strong>de</strong>s intérêts légitimes du<strong>franchise</strong>ur ». Aussi, au vu <strong>de</strong> <strong>la</strong> portée <strong>de</strong> <strong>la</strong>dite c<strong>la</strong>use, <strong>la</strong>faute du distributeur a été écartée.<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Avril 2013 – Page 6

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