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La Lettre de la franchise - Simon Associés

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<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinetn 5 / 2008EditorialSommaireL’actualité juridique du mois est particulièrement riche etpassionnante. Notre « libre propos » est consacré à <strong>la</strong>réduction d’impôt <strong>de</strong> solidarité sur <strong>la</strong> fortune (ISF) au titre<strong>de</strong>s investissements dans les PME. Dès le prochain numéro,<strong>la</strong> lettre du Cabinet comportera une rubrique consacrée auDroit fiscal, coïncidant avec l’arrivée <strong>de</strong> Monsieur PierrickBABIN, en qualité <strong>de</strong> Directeur du Département Fiscalité.En Corporate et droit <strong>de</strong>s sociétés, on retiendra le trèsattendu décret re<strong>la</strong>tif aux modalités <strong>de</strong> publications <strong>de</strong>sparachutes dorés, ainsi que le non moins important projet<strong>de</strong> loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l'économie, qui intéresse lessociétés en général et les PME en particulier.Mais, l’actualité va bien au-<strong>de</strong>là. Que l’on songe seulementaux décisions importantes rendues par <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassationà <strong>la</strong> confluence du droit <strong>de</strong>s procédures collectives et dudroit <strong>de</strong>s sûretés (Entreprises en difficulté), à l’arrêt rendupar l’Assemblée Plénière <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation re<strong>la</strong>tif auxagents commerciaux (Contrats commerciaux), à <strong>la</strong> décision<strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre sociale consacrant le principe <strong>de</strong>proportionnalité <strong>de</strong>s rémunérations (Social et RessourcesHumaines), aux arrêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> troisième Chambre civile re<strong>la</strong>tifsà l’action en répétition <strong>de</strong> l’indu du preneur contre lebailleur comme à l’expertise in futurum re<strong>la</strong>tive àl’appréciation <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>mnité d’éviction (Droit immobilier), àl’arrêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CJCE re<strong>la</strong>tif à l’étendue du droit exclusif sur <strong>la</strong>marque (Propriété artistique et industrielle).Libre propos 2Société et Finance 3Entreprise en difficultés 4Contrats commerciaux 5Franchise 6Personnes et Patrimoine 6Social et Ressources humaines 7Immobilier 8Procédure civile et voies d’exécution 9Propriété artistique et industrielle 10Actualité du Cabinet 11En ce qui concerne notre actualité récente (cf. page 11),SIMON Associés est heureux d’accueillir Madame TiphaineHUE, avocate <strong>de</strong>puis 10 ans ayant exclusivement consacréson activité aux opérations d’acquisitions d’entreprises, <strong>de</strong>capital investissements et <strong>de</strong> venture financing.Bonne lecture.Jean-Charles <strong>Simon</strong> François-Luc <strong>Simon</strong>Avocat associéAvocat associé<strong>Simon</strong> Associés est partenaire <strong>de</strong>…….. ……..PARIS : 61 rue <strong>de</strong> Miromesnil 75008 Paris - Tél. 01 53 96 20 00 - Fax. 01 53 96 20 60 - P 411 - Email : contact@simonassocies.com – Site : www.simonassocies.comNEW-YORK : Correspondant organique : G. DANENBERG - 230 Park Avenue - New-York 10169 (suite 864) - Tél. (00) 1 212 295 2193 - Fax. (00) 1 212 295 2121


LIBRE PROPOSRéduction d’impôt <strong>de</strong> solidarité sur <strong>la</strong> fortune au titre <strong>de</strong>s investissements dans les PMEInstituée par <strong>la</strong> loi TEPA du 21 août 2007, cette réductiond’impôt permet aux contribuables d’imputer – souscertaines conditions – 75 % du montant <strong>de</strong>s versementseffectués au titre <strong>de</strong>s souscriptions au capital <strong>de</strong>s PME sur lemontant <strong>de</strong> leur impôt <strong>de</strong> solidarité sur <strong>la</strong> fortune (ISF),dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> 50.000 €.<strong>La</strong> loi TEPA institue également au profit <strong>de</strong>s contribuablesun réduction <strong>de</strong> leur ISF égale à 50 % du montant <strong>de</strong>sversements effectués au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> souscription <strong>de</strong> parts <strong>de</strong>certains fonds d’investissement <strong>de</strong> proximité (FIP), dans <strong>la</strong>limite d’un p<strong>la</strong>fond <strong>de</strong> 10.000 €.Le bénéfice <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’ISF <strong>de</strong> 75 % est subordonné à<strong>de</strong>s conditions précises, tant en ce qui concerne lespersonnes susceptibles d’en bénéficier que quant auxinvestissements concernés et aux modalités d’application1 - Personnes concernéesLe bénéfice <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’ISF est réservé auxcontribuables qui souscrivent, en qualité <strong>de</strong> personnephysique, au capital d’une société non cotée dans le cadre <strong>de</strong><strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> leur patrimoine privé.2 - Investissements concernésa – Souscriptions viséesLes souscriptions directes au capital <strong>de</strong>s PME peuventrevêtir <strong>la</strong> forme d’apport en numéraire ou d’apport ennature, sous réserve – dans ce cas – que les biens apportéssoient nécessaires à l’exercice <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> <strong>la</strong> société.Sont toutefois expressément exclus les apports d’actifsimmobiliers ou <strong>de</strong> valeurs mobilières.Par ailleurs, l’article 885-O V bis, du Co<strong>de</strong> Général <strong>de</strong>sImpôts accor<strong>de</strong> le bénéfice <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’ISF – partransparence – aux souscriptions au capital <strong>de</strong> PME« opérationnelles » par l’intermédiaire d’une sociétéholding.<strong>La</strong> société holding, bénéficiaire <strong>de</strong>s versements, doitrespecter un certain nombre <strong>de</strong> conditions.b – PME concernéesLes sociétés en cause doivent respecter un certain nombre<strong>de</strong> conditions, et notamment:-Répondre à <strong>la</strong> définition communautaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> PME-Exercer exclusivement une activité commerciale,industrielle, artisanale, libérale, agricole ou financière3 - Modalités d’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’ISFLes versements pris en compte pour <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong>l’assiette <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d’ISF sont ceux effectués entre <strong>la</strong>date limite <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration d’ISF <strong>de</strong> l’annéeprécédant celle <strong>de</strong> l’imposition et <strong>la</strong> date limite <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong><strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> l’année d’imposition.<strong>La</strong> réduction d’impôt est égale à :- 75 % <strong>de</strong> l’assiette définie ci-<strong>de</strong>ssus en cas <strong>de</strong> souscriptionsdirectes, en indivision ou indirectes par l’intermédiaired’une société holding, au capital <strong>de</strong> PME éligibles.En cas <strong>de</strong> souscription au capital <strong>de</strong> PME, <strong>la</strong> réduction d’ISFne peut excé<strong>de</strong>r 50.000 €. En cas <strong>de</strong> souscription <strong>de</strong> parts <strong>de</strong>FIP, l’avantage fiscal ne peut excé<strong>de</strong>r 10.000 €.Pierrick BABINAvocat – Directeur Département Fiscalité<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Mai 2008 – Page 2


SOCIETE ET FINANCEPublicité <strong>de</strong>s parachutes dorés : modalités et dé<strong>la</strong>i(Décret n 2008-448 du 7 mai 2008, JO, 11 mai 2008)On le sait, le régime <strong>de</strong>s parachutes dorés est strictementencadré par <strong>de</strong>ux textes récents :- <strong>la</strong> loi n 2005-842 dite « Breton », qui a introduit unnouvel article L. 225-42-1 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce qui a renduces rémunérations plus transparentes en les soumettant aurégime <strong>de</strong>s conventions réglementées,- l’article 17 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n 2007-1223 dite « TEPA », qui acomplété cet article par cinq nouveaux alinéas afin <strong>de</strong>réglementer les conditions d’attribution <strong>de</strong> cesrémunérations, qui ne sont désormais va<strong>la</strong>bles que si etseulement si elles respectent <strong>de</strong>s conditions liées auxperformances du dirigeant concerné.Ces dispositions s’accompagnent <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> mesures<strong>de</strong> publicité. <strong>La</strong> première consiste à publier l’autorisationdonnée par le conseil d’administration en application <strong>de</strong>l’article L. 225-38 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce (conventionréglementée). <strong>La</strong> secon<strong>de</strong> implique <strong>de</strong> publier <strong>la</strong> décisionpar <strong>la</strong>quelle le conseil verse effectivement les sommespromises après avoir constaté que les conditionsinitialement prévues, nécessairement liées auxperformances, ont effectivement été respectées.Le décret n 2008-448 du 7 mai 2008 pris pour l’application<strong>de</strong>s articles L. 225-42-1 et L. 225-90-1 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerceintroduit <strong>de</strong>ux nouveaux articles <strong>de</strong>stinés à préciser lesconditions <strong>de</strong> <strong>la</strong> publicité dont ce dispositif nouveau doitfaire l’objet.L’autorisation donnée par le conseil d’administration estpubliée sur le site Internet <strong>de</strong> <strong>la</strong> société concernée dans undé<strong>la</strong>i maximum <strong>de</strong> 5 jours suivant <strong>la</strong> réunion du conseil aucours <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle elle a été délivrée ; cette autorisation estconsultable pendant toute <strong>la</strong> durée <strong>de</strong>s fonctions dubénéficiaire (C. com., art. R. 225-34-1 nouveau).<strong>La</strong> décision constatant le respect <strong>de</strong>s conditions et prévoyantle versement <strong>de</strong>s sommes est publiée sur le site Internetdans un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 5 jours suivant <strong>la</strong> réunion du conseild’administration au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle elle a été délivrée et<strong>de</strong>meure consultable au moins jusqu’à <strong>la</strong> prochaineassemblée générale ordinaire.Ce dispositif <strong>de</strong> publicité est évi<strong>de</strong>ment transposable auxsociétés anonymes <strong>de</strong> type nouveau pour les <strong>de</strong>ux décisionsprises par le conseil <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce (C. com., art. R. 225-60-1 nouveau).Projet <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l'économie(Communiqué, Min. Économie, 28 avril 2008)Le ministre <strong>de</strong> l'Économie a présenté, lors du conseil <strong>de</strong>sministres du 28 avril 2008, le projet <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation<strong>de</strong> l'économie, <strong>de</strong>vant être examiné par l'Assembléenationale dans les prochains jours. Ce projet <strong>de</strong> loi visenotamment à faciliter le développement <strong>de</strong>s entreprises.Les démarches administratives seraient simplifiées parl'allègement ou <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong>s formalités <strong>de</strong> création et<strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> certaines sociétés (comme les SARL).<strong>La</strong> transmission d'entreprises <strong>de</strong>vraient être facilitées parl'abaissement <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> mutation à titre onéreux <strong>de</strong> 5 % à3 % et l'exonération jusqu'à 300 000 € <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>mutation à titre onéreux en ce qui concerne lestransmissions familiales ou aux sa<strong>la</strong>riés.Le texte crée par ailleurs un statut d'entrepreneur individue<strong>la</strong>vec <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'un régime simplifié <strong>de</strong> prélèvementsfiscaux et sociaux (acquittement en une seule fois <strong>de</strong>s impôtset <strong>de</strong>s cotisations sociales), l'absence d'immatricu<strong>la</strong>tion pourles petites activités indépendantes ainsi qu’une protectiondu patrimoine personnel <strong>de</strong> l'entrepreneur au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> saseule rési<strong>de</strong>nce principale.<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Mai 2008 – Page 3


ENTREPRISES EN DIFFICULTÉSL’action paulienne ne remet en cause que les paiements effectués par <strong>de</strong>s moyens inhabituels(Cass. com., 1 er avril 2008, pourvoi n 07-11.911)L’action paulienne prévue à l’article 1167 du Co<strong>de</strong> civil nepermet <strong>de</strong> remettre en cause que les paiements effectués <strong>de</strong>manière frauduleuse. L’action paulienne est en effet connuesous le vocable <strong>de</strong> frau<strong>de</strong> paulienne.l’ouverture d’un redressement judiciaire et quelques joursseulement avant <strong>la</strong> date <strong>de</strong> cessation <strong>de</strong>s paiementsjudiciairement fixée, ne suffit pas à caractériser l’existence <strong>de</strong> <strong>la</strong>frau<strong>de</strong> paulienne.Un paiement, tel que défini aux articles 1235 et suivants duCo<strong>de</strong> civil, n’est considéré comme frauduleux au sens <strong>de</strong> l’article1167 du Co<strong>de</strong> civil que si le procédé utilisé est inhabituel (ex:dation en paiement, cession <strong>de</strong> créances…).Le paiement en numéraire n’est pas un moyen inhabituel <strong>de</strong>paiement. Il ne constitue que « le prix <strong>de</strong> <strong>la</strong> course » dontbénéfice le créancier vigi<strong>la</strong>nt.L’action paulienne avait été engagée en l’espèce parl’administrateur judiciaire, <strong>de</strong>venu commissaire à l’exécution dup<strong>la</strong>n.Les faits <strong>de</strong> l’arrêt ne permettent pas <strong>de</strong> savoir pour quellesraisons l’administrateur judiciaire n’a pas sollicité le report <strong>de</strong> <strong>la</strong>date <strong>de</strong> cessation <strong>de</strong>s paiements antérieurement aux paiementseffectués (article L.621-7 <strong>de</strong> l’ancien Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce).Le fait que les paiements aient été effectués en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>conciliation (mandat ad’hoc ou règlement amiable sous l’empire<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 25 janvier 1985), quelques semaines avantCe report aurait pu lui permettre d’agir sur le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>snullités <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> suspecte (article L.621-108 <strong>de</strong> l’ancienCo<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce).Créance résiduelle du ven<strong>de</strong>ur bénéficiant d’une réserve <strong>de</strong> propriété(Cass. com., 1 er avril 2008, pourvoi n°07-11.726)Par cet arrêt, <strong>la</strong> Chambre commerciale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassationvient confirmer une jurispru<strong>de</strong>nce vieille <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 ans(Cass. Com., 5 mars 1996, Bull. civ. IV, n°72).Le montant <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> créances ne peut servird’élément <strong>de</strong> mesure. D’ailleurs, si <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> créances estconseillée pour préserver le droit du ven<strong>de</strong>ur dans <strong>la</strong> cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong>procédure collective, <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce a affirmé que celle-cin’était pas obligatoire pour agir en revendication (Cass. Com.,11 mars 1997, Bull. civ. IV, n°70).L’action en revendication est <strong>la</strong> résultante du droit <strong>de</strong> propriété.<strong>La</strong> qualité <strong>de</strong> créancier titu<strong>la</strong>ire d’une sûreté publiée s’apprécie le jour du jugement d’ouverture(Cass. Com., 15 avril 2008, pourvoi n°07-10.174)L’article L.622-24 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce (article L.621-43 <strong>de</strong>l’ancien Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce) prévoit, aux fins <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong>créances, l’avertissement individuel par le mandataire judiciaire<strong>de</strong>s créanciers titu<strong>la</strong>ires d’une sûreté publiée.Cet arrêt, qui confirme un arrêt du 5 décembre 2006 (Cass.Com., 5 décembre 2006, Bull. civ. IV, n°239), précise que <strong>la</strong>qualité <strong>de</strong> créancier titu<strong>la</strong>ire d’une sûreté publiée (en l’espèceune inscription provisoire prise sur le fonds <strong>de</strong> commerce) etpar <strong>la</strong> même l’existence ou non <strong>de</strong> <strong>la</strong> sûreté s’apprécient le jourdu jugement d’ouverture.Le fait que <strong>la</strong> sûreté soit (potentiellement) caduque (non respect<strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is d’ordre public en matière <strong>de</strong> sûreté judiciaire prévusau décret du 31 juillet 1992) est donc indifférent ; aucunedécision judiciaire n’étant venue constater cette caducité.<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Mai 2008 – Page 4


CONTRATS COMMERCIAUXIn<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong> l’agent immobilier privé <strong>de</strong> sa commission(Ass.plén., 9 mai 2008, pourvoi n 07-12.449)Dans cette affaire, un couple avait usé d’une fausse i<strong>de</strong>ntitépour visiter un appartement par l’intermédiaire <strong>de</strong> l’agentimmobilier à qui le ven<strong>de</strong>ur avait consenti un mandat nonexclusif <strong>de</strong> vente, stipu<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> commission à sa charge. Puis,il s’était adressé directement au ven<strong>de</strong>ur pour en fairel’acquisition. Privé du paiement <strong>de</strong> sa commission, l’agentimmobilier a assigné les acquéreurs.<strong>La</strong> cour d’appel a condamné le couple d’acquéreurs, sur lefon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’article 1382 du co<strong>de</strong> civil, à verser à l’agentimmobilier, une somme égale au montant <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission.Elle a jugé que les acquéreurs avaient commis une faute quiavait privé l’agent immobilier <strong>de</strong> son droit à commission etque le préjudice subi par celui-ci était au moins égal aumontant <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission.L’arrêt à été cassé par <strong>la</strong> première chambre civile <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour<strong>de</strong> cassation aux motifs que le mandat mettant <strong>la</strong>commission à <strong>la</strong> charge du seul ven<strong>de</strong>ur, l’agence ne pouvaitse prévaloir à l’encontre <strong>de</strong>s acquéreurs d’un quelconquepréjudice.Devant le refus <strong>de</strong> s’incliner <strong>de</strong> <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> renvoi, l’affaire aété renvoyée <strong>de</strong>vant l’Assemblée plénière qui a désavoué <strong>la</strong>première chambre civile. Elle a jugé que « même s’il n’estpas débiteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission, l’acquéreur dont lecomportement fautif a fait perdre celle-ci à l’agentimmobilier, par l’entremise duquel il a été mis en rapportavec le ven<strong>de</strong>ur qui l’avait mandaté, doit, sur le fon<strong>de</strong>ment<strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité délictuelle, réparation à cet agentimmobilier <strong>de</strong> son préjudice ».Cession <strong>de</strong> créances à un fonds commun <strong>de</strong> créances(Cass.com, 15 avril 2008, pourvoi n 03-15.969)<strong>La</strong> circonstance qu’une cession <strong>de</strong> créance litigieuse seréalise au profit d’un fonds commun <strong>de</strong> créances, auxconditions prévues par les articles L. 214-43 et s. du co<strong>de</strong>monétaire et financier, fait-elle obstacle à l’exercice du droitau retrait litigieux prévu à l’article 1699 du co<strong>de</strong> civil ? Telleest <strong>la</strong> question qui était soumise à <strong>la</strong> Haute juridiction et à<strong>la</strong>quelle elle répond par <strong>la</strong> négative.Ce faisant, elle censure les juges du fond ayant estiméqu’une telle cession se situait en <strong>de</strong>hors du droit commun.Ce droit au retrait permet au débiteur, <strong>de</strong> rembourser lecessionnaire, non pas <strong>de</strong> l’intégralité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>tte, mais duprix que celui-ci a payé au cédant; à <strong>la</strong> condition toutefoisque les droits cédés soient encore litigieux à <strong>la</strong> date <strong>de</strong>l’exercice <strong>de</strong> cette faculté.Cession <strong>de</strong> droits sociaux, prix global et caractère déterminé du prix(Cass.com, 8 avril 2008, pourvoi n 06-18.042)On le sait, l’article 1591 re<strong>la</strong>tif au contrat <strong>de</strong> vente exige,pour sa validité, que le prix soit déterminé, ou tout le moins,déterminable. En l’espèce, un protocole d’accord concluentre <strong>de</strong>ux sociétés prévoyait, entre autres, l’acquisition par<strong>la</strong> première <strong>de</strong> trois sociétés contrôlées par <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>. Unprix global <strong>de</strong> cession ayant été stipulé pour l’ensemble <strong>de</strong>sdroits sociaux achetés, sans venti<strong>la</strong>tion en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>société qui les avait émis, le ven<strong>de</strong>ur invoquait le caractèreindéterminé du prix et donc <strong>la</strong> nullité <strong>de</strong> <strong>la</strong> cession.L’argument est rejeté par <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation qui considèreque « le prix <strong>de</strong> cession <strong>de</strong> titres composant le capital <strong>de</strong>plusieurs sociétés est suffisamment déterminé par un prixglobal, dès lors que <strong>la</strong> venti<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> ce prix entre chacune<strong>de</strong> ces sociétés ne constitue pas une condition <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente,mais en conditionne seulement les conséquences fiscalespour l’acquéreur ». Ainsi, <strong>la</strong> stipu<strong>la</strong>tion d’un prix global encontrepartie <strong>de</strong> l’acquisition <strong>de</strong> plusieurs objets necontrevient pas à l’exigence d’un prix déterminé.<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Mai 2008 – Page 5


FRANCHISERéseaux concurrents et expertise in futurum(Cass. civ. 2 ème , 7 mai 2008, pourvoi n 07-14.858)Une affaire récente, opposant <strong>de</strong>ux réseaux <strong>de</strong> distributionconcurrents développant leur activité au moyen <strong>de</strong> contrats<strong>de</strong> <strong>franchise</strong>, conduit à s’interroger sur les conditions danslesquelles une partie peut être autorisée en justice, par voie<strong>de</strong> requête (donc à l’insu <strong>de</strong> l’autre), à faire procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>smesures dites « d’instruction », <strong>de</strong>stinées à lui apporter leséléments <strong>de</strong> preuve qui lui font défaut pour engager uneprocédure au fond. Cette question est connue (v. sur <strong>la</strong>question, F.-L. <strong>Simon</strong>, Droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>franchise</strong>, Les PetitesAffiches, 15 novembre 2007, n spécial, page 68, . 283).On le sait, selon l’article 145 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure civile,« s'il existe un motif légitime <strong>de</strong> conserver ou d'établiravant tout procès <strong>la</strong> preuve <strong>de</strong> faits dont pourrait dépendre<strong>la</strong> solution d'un litige, les mesures d'instruction légalementadmissibles peuvent être ordonnées à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> toutintéressé, sur requête ou en référé ».Il résulte <strong>de</strong> <strong>la</strong> combinaison <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux textes que <strong>de</strong> tellesmesures d’instruction ne peuvent être prises sur requête quesous <strong>la</strong> double condition qu'il y ait urgence et que lescirconstances exigent qu'elles ne soient pas prisescontradictoirement. <strong>La</strong> règle avait encore récemment étérappelée par les juridictions du fond (CA Caen 29 mars2007, inédit, RG n 05/399) ; elle vient d’être réaffirmée le 7mai 2008 par <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième chambre civile <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong>cassation, par cet arrêt <strong>de</strong> principe, publié au Bulletin <strong>de</strong>sarrêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation, qui souligne : « Mais attenduque c'est par une exacte application <strong>de</strong>s articles 145 et 875du co<strong>de</strong> procédure civile, que <strong>la</strong> cour d'appel a retenu que <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesures d'instruction ne pouvait être accueilliesur requête qu'à <strong>la</strong> double condition qu'il soit justifié <strong>de</strong>l'urgence <strong>de</strong>s mesures sollicitées et <strong>de</strong> l'existence <strong>de</strong>circonstances autorisant une dérogation au principe <strong>de</strong> <strong>la</strong>contradiction ».Par ailleurs, l’article 875 du même Co<strong>de</strong> précise que « leprési<strong>de</strong>nt peut ordonner sur requête, dans les limites <strong>de</strong> <strong>la</strong>compétence du tribunal, toutes mesures urgentes lorsqueles circonstances exigent qu'elles ne soient pas prisescontradictoirement ».On n’oubliera pas enfin que, dans tous les cas (requête ouréféré), trois conditions <strong>de</strong>meurent requises pour qu’unemesure d’instruction soit autorisée : le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur doit agiravant tout procès, justifier d’un motif légitime, et solliciter<strong>de</strong>s mesures présentant une utilité probatoire.PERSONNES ET PATRIMOINERéduction d'impôt au titre <strong>de</strong>s investissements dans les PME(D. n 2008-336, 14 avr. 2008 : JO 15 avr. 2008, p. 6216 ; Instr. fisc. 11 avr. 2008 : BOI 7 S-3-08)Le décret n 2008-336 du 14 avril 2008, re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong>réduction d'impôt <strong>de</strong> solidarité sur <strong>la</strong> fortune (ISF) prévue àl'article 885-0 V bis du Co<strong>de</strong> général <strong>de</strong>s impôts, aux termesduquel une réduction d'ISF peut être accordée au titre <strong>de</strong>ssouscriptions au capital <strong>de</strong>s PME, aux parts <strong>de</strong> fondsd'investissements <strong>de</strong> proximité, <strong>de</strong> fonds communs <strong>de</strong>p<strong>la</strong>cement dans l'innovation et <strong>de</strong> fonds communs <strong>de</strong>p<strong>la</strong>cement à risque, vient d’être publié au JO du 15 avril.Ce texte insère les articles 299 septies et 299 octies àl'annexe III au CGI.Une instruction du 11 avril 2008 contenant un commentaired'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction d'ISF au titre <strong>de</strong>sinvestissements dans les PME a par ailleurs été publiée (BOI7 S-3-08). Cette instruction fixe au 11 mars 2008 l’entrée envigueur du dispositif autorisé par <strong>la</strong> Commissioneuropéenne (Comm. CE, communiqué IP/08/434, 12 mars2008), ce qui constitue donc une mesure <strong>de</strong> faveur parrapport à celle résultant du décret prévu par <strong>la</strong> loi <strong>de</strong>finances rectificative pour 2007, qui prévoyait une entrée envigueur au 16 avril (v. pour une analyse, notre « LibrePropos », page 2).<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Mai 2008 – Page 6


SOCIAL ET RESSOURCES HUMAINESFaute grave(Cass. Soc., 18 avril 2008, pourvoi n 07-40016)<strong>La</strong> faute grave justifiant le licenciement d’un sa<strong>la</strong>rié estdéfinie par <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce comme celle qui rendimpossible <strong>la</strong> poursuite du contrat <strong>de</strong> travail. Ainsi, a-t-il étéjugé notamment que le comportement du sa<strong>la</strong>rié ayantproféré <strong>de</strong>s injures et <strong>de</strong>s insultes à l’égard <strong>de</strong>s autressa<strong>la</strong>riés commet une faute grave (Cass. Soc., 22 octobre1984). L’espèce commentée illustre une parfaite application<strong>de</strong> cette règle à l’égard d’une sa<strong>la</strong>rié, directrice <strong>de</strong> secteur,licenciée en raison <strong>de</strong> son comportement à l’égard <strong>de</strong>sven<strong>de</strong>uses sous son autorité.<strong>La</strong> Haute juridiction a rejeté les prétentions <strong>de</strong> <strong>la</strong> sa<strong>la</strong>rié quia contesté son licenciement et a jugé que <strong>la</strong> sa<strong>la</strong>rié «avait euun comportement injurieux, vexatoire et humiliant àl’égard <strong>de</strong>s ven<strong>de</strong>uses et qu’elle avait établi <strong>de</strong> façon quasisystématique <strong>de</strong>s rapports disciplinaires à l’encontre <strong>de</strong>sresponsables régionales, ces rapports étant révé<strong>la</strong>teursd’une véritable intention <strong>de</strong> nuire à ses subordonnées », cecomportement étant constitutif d’une faute grave rendantimpossible le maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> sa<strong>la</strong>rié au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> société.Principe <strong>de</strong> proportionnalité <strong>de</strong>s rémunérations, sauf disposition conventionnelle expresse(Cass. Soc. 27 mars 2008, pourvoi n 06-44616)Selon l’ article L.212-4-5 (Co<strong>de</strong> du travail ancien), «lessa<strong>la</strong>riés employés à temps partiel bénéficient <strong>de</strong>s droitsreconnus aux sa<strong>la</strong>riés à temps complet par <strong>la</strong> loi, lesconventions et les accords collectifs d’entreprise sousréserve, en ce qui concerne les droits conventionnels, <strong>de</strong>modalités spécifiques prévues par une convention ou unaccord collectif (…). De plus, ledit article prévoit un principe<strong>de</strong> proportionnalité <strong>de</strong>s rémunérations. Un sa<strong>la</strong>rié employéà temps partiel <strong>de</strong>mandait le paiement intégral d’in<strong>de</strong>mnitésprévu par une convention collective, étant précisé que letexte restait silencieux sur les modalités <strong>de</strong> paiement auprofit <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>riés employés à temps partiel.Les juges du fond ont accueilli <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du sa<strong>la</strong>rié aumotif que <strong>la</strong> disposition conventionnelle, qui ne prévoyaitpas <strong>la</strong> proratisation <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>mnité en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> duréedu travail, <strong>de</strong>vait donc être considérée comme plus favorableque le principe <strong>de</strong> proportionnalité <strong>de</strong>s rémunérations poséà l’article L.212-4-5. Cassation par une stricte applicationdudit article : «En l’absence <strong>de</strong> disposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> conventioncollective concernant les sa<strong>la</strong>riés à temps partiel, ceux-cidoivent bénéficier d’une rémunération proportionnelle àcelle du sa<strong>la</strong>rié qui, à qualification égale, occupe à tempscomplet un emploi équivalent dans l’établissement oul’entreprise ».Sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> tout compte et renonciation du sa<strong>la</strong>rié au droit <strong>de</strong> contester son licenciement(Cass. soc., 18 avril 2008, pourvoi n 07-40326)Depuis <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation sociale du 17 janvier 2002, lereçu pour sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> tout compte délivré au sa<strong>la</strong>rié à <strong>la</strong> rupturedu contrat <strong>de</strong> travail, n’a que <strong>la</strong> valeur d’un simple reçu <strong>de</strong>ssommes qui y figurent (article L.122-17 Co<strong>de</strong> du travai<strong>la</strong>ncien). L’employeur ne peut néanmoins se prévaloir <strong>de</strong>l’absence <strong>de</strong> dénonciation dudit reçu par le sa<strong>la</strong>rié dans ledé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois qui lui était imparti afin <strong>de</strong> paralyser sonaction. En effet, <strong>la</strong> Cour suprême a retenu que « <strong>la</strong> signatured’un reçu pour sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> tout compte rédigé en termesgénéraux ne peut valoir renonciation du sa<strong>la</strong>rié au droit <strong>de</strong>contester <strong>la</strong> cause réelle et sérieuse <strong>de</strong> son licenciement, queseule une transaction signée après le licenciement etcomportant <strong>de</strong>s concessions réciproques peut l’empêcherd’agir ». Ainsi, seule une transaction va<strong>la</strong>blement forméepeut permettre <strong>la</strong> renonciation du sa<strong>la</strong>rié à son droit d’agircontre son ancien employeur.<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Février 2008 – Page 7


IMMOBILIERAction en répétition <strong>de</strong> l’indu du preneur contre le bailleur(Cass. civ, 3 ème , 2 avril 2008, pourvoi n 07-10.101)En l’espèce, les preneurs d’un bail rural s’étaient, à tort,acquittés <strong>de</strong> divers prélèvements fiscaux et <strong>de</strong> primesd’assurances; lesdits paiements incombant, aux termes <strong>de</strong>sdispositions légales, au bailleur.Ils ont alors agit en répétition <strong>de</strong> l’indu contre le bailleur ensoutenant que cette action peut non seulement être dirigéecontre celui qui a reçu le paiement mais également contre letiers dont <strong>la</strong> <strong>de</strong>tte se trouve éteinte et qui a <strong>de</strong> <strong>la</strong> sorteindirectement profité du paiement.Leur argumentation n’est pas accueillie par <strong>la</strong> Hautejuridiction qui, approuvant les juges du fond, affirme que« les preneurs ne pouvaient diriger leur action que contre lecréancier ou celui qui a reçu le paiement, et non pas àl’encontre <strong>de</strong> <strong>la</strong> bailleresse, pour le compte <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle ilétait soutenu que les paiements avaient été effectués ».En précisant que les preneurs ne fondaient plus leur<strong>de</strong>man<strong>de</strong> sur l’action <strong>de</strong> in rem verso, <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation<strong>la</strong>isse entendre que cette voie <strong>de</strong>meure ouverte.In<strong>de</strong>mnité d’éviction et expertise in futurum(Cass.civ.3 ème , 16 avril 2008, pourvoi n 07-15.486)Le bailleur d’un local commercial a-t-il un intérêt légitime àsolliciter en référé <strong>la</strong> nomination d’un expert ayant pourmission d’évaluer le montant <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>mnité d’éviction dontil pourrait être re<strong>de</strong>vable, alors qu’une procédure en fixationdu prix du bail renouvelé est pendante et qu’il n’a pas usé <strong>de</strong>son droit d’option ? Sans détour, <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassationrépond par <strong>la</strong> négative.Elle considère, à l’instar <strong>de</strong>s juges du fond, que dans cettehypothèse, il n’existe pas <strong>de</strong> litige potentiel au sens <strong>de</strong>l’article 145 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure qui subordonne <strong>la</strong>recevabilité <strong>de</strong> l’action à <strong>la</strong> condition que l’intéressé exciped’un motif légitime <strong>de</strong> conserver ou d’établir avant toutprocès <strong>la</strong> preuve <strong>de</strong> faits dont pourrait dépendre <strong>la</strong> solutiondu litige.Publication du décret d’application du « Diagnostic électricité »(Décret n 2008-384 du 22 avril 2008, JO 24 avril)L’article L.134-7 du CCH introduit par <strong>la</strong> loi « Engagementnational » pour le logement a introduit l’obligation pour leven<strong>de</strong>ur d’un immeuble à usage d’habitation <strong>de</strong> faireétablir un état <strong>de</strong> l’instal<strong>la</strong>tion intérieure d’électricité,lorsque cette instal<strong>la</strong>tion a été réalisée <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 15 ans.Le décret n 2008-384 du 22 avril 2008 détaille précisémentles modalités d’application <strong>de</strong> ce dispositif.Les dispositions nouvelles qui en découlent entreront envigueur à compter du 1 er janvier 2009.Publication <strong>de</strong> l’Arrêté du 29 février 2008 re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration préa<strong>la</strong>ble à <strong>la</strong> cession <strong>de</strong> fondsartisanaux, <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong> commerce ou <strong>de</strong> baux commerciaux(JO du 1 er avril 2008)Le 1 er avril 2008, a été publié l’ Arrêté re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>rationpréa<strong>la</strong>ble à <strong>la</strong> cession <strong>de</strong> fonds artisanaux, <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong>commerce ou <strong>de</strong> baux commerciaux entrant dans lepérimètre du droit <strong>de</strong> préemption <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune.Il prévoit que <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration préa<strong>la</strong>ble faite par le cédant doitêtre établie conformément au formu<strong>la</strong>ire CERFA 13644*01lequel est disponible sur le site internet du ministère <strong>de</strong>l’écologie.<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Mai 2008 – Page 8


PROCÉDURE CIVILE ET VOIES D’EXÉCUTIONProposition <strong>de</strong> loi sur <strong>la</strong> prescription en matière civile(Adoption le 6 mai)L’Assemblée Nationale a adopté le 6 mai <strong>de</strong>rnier <strong>la</strong>proposition <strong>de</strong> loi portant réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> prescription enmatière civile.Le texte vise à mo<strong>de</strong>rniser les règles <strong>de</strong> <strong>la</strong> prescription civile(Sur cette réforme, voir en particulier : Loyers et copr. 2007,alerte 59 ; JCP G 2007, Act. 385).<strong>La</strong> durée <strong>de</strong> prescription <strong>de</strong> droit commun est fixée à 30 anspour les actions réelles immobilières et à 5 ans pour lesactions personnelles ou mobilières.En matière <strong>de</strong> rémunération, l'action en réparation dupréjudice résultant d'une discrimination est soumise à undé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> prescription <strong>de</strong> 5 ans, insusceptible d'aménagementconventionnel, à compter <strong>de</strong> <strong>la</strong> révé<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong>discrimination.Diverses dispositions sont re<strong>la</strong>tives au report du point <strong>de</strong>départ, à <strong>la</strong> suspension ou à l'interruption <strong>de</strong> <strong>la</strong> prescription.Ainsi, le recours à <strong>la</strong> médiation ou à <strong>la</strong> conciliation est unecause <strong>de</strong> suspension <strong>de</strong> <strong>la</strong> prescription.Des dé<strong>la</strong>is particuliers sont prévus en matière <strong>de</strong>responsabilité : l'action en responsabilité contre lespersonnes ayant représenté ou assisté les parties en justiceest soumise à un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> prescription <strong>de</strong> 5ans à compter <strong>de</strong><strong>la</strong> fin <strong>de</strong> leur mission ; le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> prescription <strong>de</strong> l'action enresponsabilité pour dommage corporel est <strong>de</strong> 10 ans àcompter <strong>de</strong> <strong>la</strong> consolidation du dommage initial ou aggravé.Un aménagement conventionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> prescription estpossible, sous certaines conditions.Les parties pourront ainsi, d'un commun accord, abréger ouallonger <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> prescription (qui ne peut toutefoisêtre réduite à moins d’1 an ni étendue à plus <strong>de</strong> 10ans) voireajouter aux causes légales <strong>de</strong> suspension ou d'interruption.Médiation en matière civile et commerciale(Parlement européen, 23 avril 2008)Le Parlement européen a adopté le 23 avril une directiveportant sur <strong>la</strong> médiation en matière civile et commerciale.Ce texte contraint les États membres à encourager <strong>la</strong>formation <strong>de</strong>s médiateurs et l'é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> co<strong>de</strong>s <strong>de</strong>conduite volontaires pour garantir une procédure équitable.<strong>La</strong> directive donne le droit à tout juge, à chaque étape <strong>de</strong> <strong>la</strong>procédure, <strong>de</strong> proposer aux parties d'assister à une réuniond'information sur <strong>la</strong> médiation et, le cas échéant, d'invitercelles-ci à y recourir.<strong>La</strong> directive permet aux parties <strong>de</strong> conférer à un accordconclu après une procédure <strong>de</strong> médiation un statutsemb<strong>la</strong>ble à celui d'un jugement en le rendant exécutoire,notamment au moyen d'une décision judiciaire ou d'un acteauthentique rendant ces accords exécutoires dans les Étatsmembres en vertu <strong>de</strong>s règles communautaires existantes.Cette directive permet à <strong>la</strong> médiation <strong>de</strong> se dérouler dans lerespect <strong>de</strong> <strong>la</strong> confi<strong>de</strong>ntialité. <strong>La</strong> directive prévoit ainsi que lemédiateur ne puisse pas être contraint, au cours <strong>de</strong>procédures judiciaires ultérieures opposant les parties, <strong>de</strong>produire <strong>de</strong>s preuves se rapportant au déroulement <strong>de</strong> <strong>la</strong>procédure <strong>de</strong> médiation.<strong>La</strong> disposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive re<strong>la</strong>tive aux dé<strong>la</strong>is <strong>de</strong>prescription permettra <strong>de</strong> veiller à ce que les parties ayantrecours à <strong>la</strong> médiation ne se voient dans l’impossibilité <strong>de</strong>saisir <strong>la</strong> justice en raison du temps écoulé pendant <strong>la</strong>procédure <strong>de</strong> médiation.<strong>La</strong> directive tend ainsi à préserver l'accès <strong>de</strong>s parties à <strong>la</strong>justice en cas d'échec <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong> médiation. LesÉtats membres disposent <strong>de</strong> 36 mois pour transposer cesnouvelles dispositions dans leur droit interne..<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Mai 2008 – Page 9


PROPRIETE ARTISTIQUE ET INDUSTRIELLEL’étendue du droit exclusif sur <strong>la</strong> marque et l’impératif <strong>de</strong> disponibilité(CJCE, 8 avril 2008, aff. C-102/07, JOCE 14 avril 2008)Saisie d’une question préjudicielle tenant à s’interroger sur<strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> l’intérêt général consistant à ne pasrestreindre indûment <strong>la</strong> disponibilité <strong>de</strong> certains signeslors <strong>de</strong> l’appréciation <strong>de</strong> l’étendue du droit exclusif dutitu<strong>la</strong>ire d’une marque, <strong>la</strong> CJCE, dans un arrêt du 8 avril2008, apporte une réponse protectrice. On sait quel’intérêt général est le ratio qui sous-entend certains motifs<strong>de</strong> refus d’enregistrement à travers, notamment, l’impératif<strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong> certains signes. <strong>La</strong> Cour précise qu’il nesaurait être tenu compte <strong>de</strong> l’impératif <strong>de</strong> disponibilité lors<strong>de</strong> l’appréciation <strong>de</strong> l’étendue du droit exclusif du titu<strong>la</strong>ired’une marque.L’impératif <strong>de</strong> disponibilité du signe ne constitue donc pasune limite autonome <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> <strong>la</strong> marque, il est toutefoissous-entendu dans les dispositions qui empêchent letitu<strong>la</strong>ire d’une marque d’interdire aux tiers l’usaged’indications <strong>de</strong>scriptives <strong>de</strong>s caractéristiques du produit oudu service fourni. L’affaire ayant conduit à <strong>la</strong> saisine <strong>de</strong> <strong>la</strong>CJCE concernait <strong>la</strong> défense <strong>de</strong> <strong>la</strong> marque à trois ban<strong>de</strong>sADIDAS contre l’utilisation par <strong>de</strong>s concurrents d’un signeconstitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ban<strong>de</strong>s parallèles. Or, ce <strong>de</strong>rnier ne visantpas à fournir une indication re<strong>la</strong>tive à l’une <strong>de</strong>scaractéristiques <strong>de</strong>s produits, le tiers ne peut se prévaloir <strong>de</strong>l’impératif <strong>de</strong> disponibilité pour en légitimer l’usage.Mesures d’interdiction provisoire et exécution provisoire(Cass.com., 8 avril 2008, pourvoi n 06-22152)<strong>La</strong> Cour <strong>de</strong> cassation précise que l’ordonnance du prési<strong>de</strong>ntdu TGI concernant une interdiction provisoire sur lefon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’ancien article L716-6 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> propriétéintellectuelle (CPI) bénéficie <strong>de</strong> l’exécution provisoire et que<strong>de</strong> telles mesures ne peuvent être prononcées que si l’actionau fond apparaît sérieuse. Cet arrêt est l’occasion <strong>de</strong> rappelerque <strong>la</strong> loi nouvelle <strong>de</strong> lutte contre <strong>la</strong> contrefaçon du 29octobre 2007 a modifié le régime <strong>de</strong>s mesures provisoires etnotamment l’article L716-6 du CPI.Les mesures d’interdiction provisoires pourront êtresollicitées en référé ou par voie <strong>de</strong> requête dès lors que le<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur apporte <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> nature à rendrevraisemb<strong>la</strong>ble l’atteinte à ses droits ou son imminence.<strong>La</strong> saisine postérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> juridiction au fondinterviendra dans un dé<strong>la</strong>i fixé par décret. Ces mesuresprovisoires pourront être prononcées non seulementcontre le contrefacteur, mais aussi contre <strong>de</strong>sintermédiaires ayant fourni leurs services.Responsabilité <strong>de</strong>s éditeurs et <strong>de</strong>s hébergeurs selon <strong>la</strong> loi LCEN(TGI Paris,15 avril 2008, RG n 08/01371)<strong>La</strong> loi LCEN a prévu les conditions <strong>de</strong> mise en jeu <strong>de</strong>sresponsabilités <strong>de</strong>s éditeurs et <strong>de</strong>s hébergeurs en raison<strong>de</strong>s contenus <strong>de</strong>s sites. Le TGI <strong>de</strong> Paris est revenu sur <strong>la</strong>qualification d’hébergeur et les obligations incombant àces <strong>de</strong>rniers. Les hébergeurs sont tenus d’une obligation<strong>de</strong> retrait d'un contenu si celui-ci a un caractèremanifestement illicite, hors les cas visés par <strong>la</strong> loi(pédophilie, crime contre l’humanité, incitation à <strong>la</strong> haineraciale), notamment en cas <strong>de</strong> contrefaçon, ils doiventl'apprécier au regard <strong>de</strong>s documents versés par lespersonnes qui se préten<strong>de</strong>nt victimes et « les hébergeursdoivent <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> vraisemb<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> contrefaçonet <strong>la</strong> vraisemb<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> titu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong>s droits résultantéventuellement <strong>de</strong>s mentions portées sur les supports <strong>de</strong>diffusion <strong>de</strong>s œuvres communiqués, apprécier le caractèreillicite <strong>de</strong>s contenus mis en ligne ».En l’espèce, l’hébergeur qui est informé <strong>de</strong> <strong>la</strong> contrefaçonpar l’auteur, voit sa responsabilité engagée pour ne pasavoir retiré du site les œuvres contrefaites alors que <strong>la</strong>vraisemb<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> contrefaçon est établie et que <strong>la</strong>victime fournit tous les justificatifs l’établissant.<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Mai 2008 – Page 10


ACTUALITÉ DU CABINETMme Tiphaine HUE rejoint le Département « Société et Finance » <strong>de</strong> SIMON Associés(cliquez ici pour plus <strong>de</strong> détails)Article <strong>de</strong> M. François-Luc SIMON (Bulletin Joly Bourse Mars –Avril 2008)(cliquez ici pour plus <strong>de</strong> détails)Interview <strong>de</strong> M. François-Luc SIMON (Point <strong>de</strong> vente – Avril 2008)(cliquez ici pour plus <strong>de</strong> détails)Pour recevoir l’actualité du Cabinet, les numéros précé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> notre <strong>Lettre</strong> :www.simonassocies.com<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Avril 2008 – Page 11

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