14 dclgé a a eKiosque inter<strong>national</strong>Analyses &DécryptagesObama-Nixon: unecomparaison qui dérangeRichard Hétu, La PresseLe titre et la photoont été publiés surle site populaireBuzzFeed.com lejour où a éclatél'affaire AP(Associated Press),il y a troissemaines.«Le président panoptique»,pouvait-on lireau-dessus d'un articlesigné par le rédacteuren chef de BuzzFeed, Ben Smith,qui comparait ainsi BarackObama au surveillant d'une prisonqui peut voir tous les détenussans être vu par eux. Le texte étaitaccompagné d'une photo du 44eprésident se transformant enRichard Nixon, dont la méfianceà l'égard de la presse a contribuéaux comportements criminels quiont ruiné son administration et sacarrière politique. Le siteBuzzFeed ne fait pas encore partiede l'establishment médiatiqueaux États-Unis. Mais sa comparaisonObama-Nixon a fait duchemin depuis la révélation de lasaisie secrète de relevés téléphoniquesde l'agence AP par le ministèrede la Justice afin de déterminerl'origine d'une fuite. Elle anotamment été reprise par JamesGoodale, avocat du New YorkTimes à l'époque de l'affrontemententre ce <strong>quotidien</strong> et l'administrationNixon autour de lapublication des dossiers secretsdu Pentagone sur la guerre duViêtnam. «Le président Obamasurpassera sûrement le présidentRichard Nixon comme le pireprésident qui soit en matière desécurité <strong>national</strong>e et de liberté depresse», a-t-il écrit dans un billetpublié sur le site du Times.Goodale ne réagissait pas seulementà l'affaire AP, qui découled'un article de l'agence de pressesur une opération de la CIA auYémen en 2012. Il s'indignaitaussi de la surveillance de JamesRosen, correspondant de FoxNews à Washington, visé en 2010par une enquête sur des fuites àpropos de la Corée du Nord, uneaffaire révélée par le WashingtonPost il y a deux semaines. GenePolicinsky, directeur du FirstAmendment Center del'Université Vanderbilt, partagel'analyse de James Goodale.«L'administration Obama apoursuivi plus de personnes pouravoir donné à des journalistes desinformations confidentielles quetoutes les administrations précédentescombinées», a-t-il rappeléau cours d'une entrevue téléphoniqueavec La Presse. «Nous assistonsà la campagne la plus intensede notre histoire contre les journalisteset leurs sources. Celainclut l'ère Nixon, où les menacesétaient plus subtiles. Aujourd'hui,l'attaque est directe et frontale»,a-t-il ajouté. Comme d'autresexperts, Gene Policinsky s'inquièteen particulier du libelléd'un document du FBI présentantJames Rosen, le journaliste de FoxNews, comme un «instigateur»,«complice» et «co-conspirateur»d'un conseiller du départementd'État, Stephen Jim-Woo, qui estl'une des six personnes poursuiviessous l'administration Obamaau nom de la loi sur l'espionnagede 1917. «C'est un langage que lesprocureurs utilisent quand ilsveulent se réserver la possibilitéde poursuivre quelqu'un. Le messageaux journalistes est trèsclair», a dit Policinsky. La comparaisonObama-Nixon ne fait évidemmentpas l'unanimité. Dansun article publié dans leWashington Post, le vétéran journalisteWalter Pincus a accusé lescritiques de l'administrationdémocrate de ne connaître nil'histoire ni la loi. Il a notammentfait valoir que les informationsconfidentielles diffusées parJames Rosen de Fox News avaientpermis à la Corée du Nord d'apprendreque les États-Unisavaient eu accès à des conversationsou à des messages entre lesmembres du régime dePyongyang.Sécurité<strong>national</strong>e«Quand donc les journalistesassumeront-ils la responsabilitéde leurs actes sans prendre uneposition défensive et crier que lePremier Amendement est attaqué?»a écrit cet expert des questionsde sécurité <strong>national</strong>e. Resteque l'administration Obama a crubon de répondre aux critiques desa campagne antifuites. Le 23 mai,lors d'un discours sur la sécurité<strong>national</strong>e, le président a affirméque «les journalistes ne devraientpas encourir de risques juridiquesdans l'exercice de leur profession».Aussi a-t-il demandé à sonministre de la Justice, Eric Holder,de passer en revue les directives enplace ayant trait aux enquêtesdans lesquelles des journalistessont impliquées. L'ironie veutqu'une telle démarche soit nécessaireau sein d'une administrationdirigée par un ancien professeurde droit constitutionnel qui avaitpromis d'être le président de latransparence. Cette contradictionn'étonne cependant pas GenePolicinsky. «Nous voyons chez lesadministrations démocrates etrépublicaines une tendance qui vatoujours en augmentant d'êtreplus opaque au nom de la sécurité<strong>national</strong>e. C'est certainement lecas depuis les attentats du 11 septembre2001», a dit le directeur duFirst Amendment Center.Afrique du SudA vos marques, prêts...Mark Heywood, DailyMaverickPeut-être n'avez-vous rienremarqué, mais dans lesgrandes villes comme dansles villages, de votre lieu de travailjusqu'à chez vous, il y a quelquechose de très sud-africain dansl'air cette semaine. Quelque chosequi n'est pas forcément visible,mais qui flotte tout autour devous, une excitation unique quiréunit pauvres et riches, Noirs etBlancs, hommes et femmes. Lesnerfs frémissent, les cœurs palpitent,les rêves et les cauchemars sebousculent. Oui, le Marathon desCamarades [Comrades Marathon]est imminent !N'étant pas démographe, je nepourrais pas évaluer scientifiquementcette toile d'araignée qui setisse entre les coureurs duComrades marathon et leursfamilles, leurs vrais amis, leursamis Facebook, et les milliers declubs d'athlétisme de toutel'Afrique du Sud. Les participantssont en train de faire leurs bagagespour Pietermaritzburg. Et j'imagineque cette toile se déploie jusquedans les coins les plus reculésdu pays. Le Comrades Marathon,qui aura lieu ce dimanche 2 juin,est douloureusement célèbre poursa longueur de 87 kilomètres. Et ilest tellement enraciné dans la culturesud-africaine qu'il faut bienlui consacrer quelques lignes. Unpremier mythe à faire tomber : cemarathon ne dure pas qu'unejournée. Il s'empare généralementdes coureurs dès janvier et ne lesquitte plus jusqu'au mois de juin.La course en elle-même n'est quel'étape finale, une journée qui -espérons-le - justifie des durs moisd'entraînement, souvent rébarbatifs.C'est l'apothéose, après tousces jours passés à repousser sonrecord, kilomètre après kilomètre,jusqu'à atteindre ce chiffre décidépar les experts. Toute une série desamedis et de dimanches matinspendant lesquels les marathoniensse lèvent tôt. Tout le contraire dece que l'on devrait faire ces jourslà: une grasse mat' !Mais dites-vous bien que leComrades Marathon, ce n'est pasque du muscle. Pendant toute lapériode d'entraînement, il suscitede nombreux rêves… Et autant decauchemars, dans lesquels les coureurss'imaginent arriver à lacourse une demi-heure après ledépart, ou alors paralysés, les piedscloués au sol, incapables de fairecoopérer leur corps et leur esprit.L'objet de toute cette préparationrituelle est d'acquérir une formephysique pour éviter tout effondrementou crise cardiaque, dansun état d'épuisement extrême.Une forme physique qui ne doitdurer que le temps d'une journée.Et je dois dire qu'une fois la missionaccomplie, je suis frappé parla vitesse à laquelle les athlètes perdentla forme - mentale et physique,le corps retournant rapidementà son état antérieur de bouillie.Jour JEt enfin, le grand jour de laALGERIE NEWS Mardi 4 juin <strong>2013</strong>course arrive. Une foule de gensostensiblement ordinaires se mêleà une poignée de géants. Cetteannée, j'ai rencontré un ouvrier deLusikisiki, à l'est du Cap, qui s'entraînaiten bleu de travail.Vuyo Mbuli [célèbre présentateurde radio décédé en mai <strong>2013</strong>]y a participé deux fois, et il devaitremettre ça cette année. En 2012,huit membres séropositifs de [l'organisationsud-africaine de luttecontre le sida] Treatment ActionCampaign (TAC) ont couru leurpremière course en t-shirtimprimé "HIV positive".Tous ces mortels et bien d'autresencore ont une journée pourpartager la vedette avec des légendescomme Bruce Fordyce, AlanRobb [athlètes professionnels sudafricains]et une petite brochettede cinglés ordinaires qui ont participé10, 20, 30 et, parfois même, 40fois à l'ultra-marathon. Vu de l'extérieur,la route est longue. Dudébut à la fin de la journée, c'estune succession sans fin de visageset d'acclamations, de paysages etde vallées. `Avec des hauts et des bas. Etparmi les hauts, il y a les 500mètres à parcourir devant un célèbrehôpital pour enfants handicapésphysiques, à Inchanga.Là, les centaines d'enfants sepressent au bord de la route. Lesgens s'arrêtent de courir pouréchanger des poignées de mains etautres accolades. Une année, unathlète déguisé en Père Noël estarrivé avec un chèque géant de 100000 rands [7 653 euros] quiavaient été levés pour l'école, et aarrêté toute la procession pour leremettre aux intéressés.
Kiosque inter<strong>national</strong> dclgéa aAnalyses &Décryptagese15#OccupyGezi: Istanbuls’embraseCarole Boinet, Les InrocksLa place Taksim àIstanbul (Turquie)est, depuis le 31mai, le théâtre demanifestationsviolemmentréprimées par lapolice. Desévénementsrelayés en premierlieu sur les réseauxsociaux.Le hashtag #Occupygezifigurait parmi les 10 “tendances”de Twitter pendantune bonne partie dela journée samedi 1er juin. Il fautdire que depuis le début desmanifestations sur la placeTaksim, à Istanbul (Turquie) le 31mai, les informations ont étéprincipalement relayées via lesréseaux sociaux. C’est, par exemple,via Twitter que les médias dumonde entier ont appris samedique l’accès à Twitter et Facebookétait bloqué, au moins aux abordsde la fameuse place. Une informationconfirmée notamment par lecorrespondant de CNN enTurquie.Comme on se noie un peudans la masse d’informationsrelayées sur Twitter, un Tumblr aété créé afin de compiler des imagesdes manifestations et, surtout,de leur violente répression.Car si l’ampleur des manifestationsn’est pas encore véritablementconnue, les violences policières,elles, sont exposées auxquatre coins de la toile. Blessésgraves, gaz lacrimo à outrance,manque de soins… le récit desévénements est alarmant etcontraste, à première vue, avec lemotif des protestations. Tout estparti d’une manifestation de militantsmajoritairement écologistescontre un projet d’urbanisationtrès controversé visant à raser leparc Gezi pour y reconstruire descasernes et y implanter un centrecommercial. Tout ça pour un parc? Bal Onaran, professeur d’histoirede l’art et de littérature àParis d’origine turque qui participedepuis vendredi à des actionsde soutien au peuple turc auTrocadéro à Paris, explique:“C’estle seul espace de verdure du côtéeuropéen d’Istanbul. Quand lesgens ont su qu’il y aurait à la placeun supermarché, ils ont dit non.Depuis que le gouvernement estau pouvoir, il n’y a pas de liberté.Les gens n’en peuvent plus!”Il y aune semaine, le gouvernement del’AKP (parti pour la justice et ledéveloppement, conservateur) ade nouveau restreint la consommationd’alcool, interdisant lavente de boissons alcooliséesentre 22h et 6h au nom de la protectionde “la jeunesse de lanation“. Une mesure mal perçuepar la population turque, dontune large partie reproche au gouvernementde vouloir islamiser lasociété. “Où va-t-on à force detout interdire ?” s’inquiète BalOnaran, qui rappelle que sans lesréseaux sociaux elle n’auraitjamais été au courant des événementsstambouliotes: “Il n’y aaucune chaîne turque qui parle decette manif, des blessés, des gazlacrimo, comme si ça n’existaitpas !“ La presse turque serait donctotalement contrôlée? DidierBillon tempère: “On ne peut pasdire que la presse turque soitmuselée. Les manifestations sontviolentes mais elles ne regroupentpour l’instant pas des dizaines demilliers de personnes. Je penseque la presse turque considèredonc que c’est une pulsion deviolence et que ça ne prendra pasd’ampleur. Les manifestations sesituent pour l’instant dans unquartier artiste, de la gauche libérale,estudiantin, un quartierbranché (et ce n’est pas péjoratif).”Assiste-t-on à l’éclosiond’un Printemps turc ? Bal Onaranen est persuadée. Contrairementà Didier Billon, qui rejette l’expressionde “printemps” et rappelleque la société turque a sespropres spécificités qui empêchenttoute comparaison avec laTunisie, l’Egypte ou la Libye : “LaTurquie est un Etat de droit avecdes élections qui fonctionnent,une justice. Depuis dix-quinzeans, on assiste à un élargissementdes droits, mais en même tempsdepuis deux-trois ans on traverseune période autoritaire. Ce n’estpas une dictature mais il y a desglissements liberticides, c’estincontestable: il y a des dizainesde militants, d’intellectuels, dejournalistes en prison. Il y a desformes d’auto-censure qui existent.Ceux qui critiquent le pouvoiront des emmerdements. Je nepense donc pas que ça va êtreréglé en quelques heures car labrutalité du régime radicalise lemouvement”. Samedi en findaprès-midi, les forces de l’ordreont fini par se retirer de la placeTaksim. Erdogan a de son côtéreconnu “qu’il y a eu des erreurs,et des actions extrêmes dans laréponse de la police” sans toutefoisreculer sur son projet d’urbanisationdu parc Gezi. La place,elle, est toujours occupée.DébatsKerry et l'avenir de la régionMassoud Al-Hennawi,Ahram HebdoLe secrétaire d’Etat américain,John Kerry, visite le Moyen-Orient pour la 4e fois enmoins de 3 mois, c’est-à-diredepuis son ascension au pouvoiren mars dernier. Son prétexte estde chercher des moyens pour ranimerle processus de paix entreIsraël et les Palestiniens. Dans cecontexte, plusieurs questions s’imposent: L’administration américaineapporte-t-elle quelque chosede nouveau ? Ou bien s’agit-ild’une nouvelle tactique à traverslaquelle elle cherche à réaliser desobjectifs malins ? Ces questionsformaient le sujet d’une large discussionentamée avec le présidentpalestinien, Mahmoud Abbas, ausiège de sa résidence durant sa dernièrevisite au Caire. Il a réponduavec un mélange d’optimisme, deréserve et de franchise en disant : «J’ai rencontré le ministre américain5 fois ces derniers temps, j’aiégalement effectué des dizaines derencontres avec des responsablesde l’administration du présidentObama. <strong>Fr</strong>anchement, lorsqueKerry vient me dire qu’il désiredéployer davantage d’efforts pourla reprise des négociations, je nepeux pas refuser sous prétexte queses efforts seront infructueux.Nous voulons montrer que nosintentions sont bonnes. Nousavons effectivement ressenti lesérieux de la partie américaine.C’est peut-être pour une raison àlaquelle seul Israël a prêté attention.Il s’agit du fait que laPalestine a obtenu le titre d’Etatobservateur à l’Onu. Ce qui luipermet de recourir aux organisationsinter<strong>national</strong>es spécialiséesdont le nombre s’élève à près de 63organisations. Ceci est fort dangereuxpour Israël. Cependant, je nepeux savoir l’ampleur des pressionsque peut exercer Washingtonsur Netanyahu. Seuls les joursrévéleront cette ampleur ». Lesparoles d’Abou-Mazen se sont terminéessur ce sujet, mais il reste àconfirmer que la région est dévastéepar des conflits internes et desperturbations régionales : la violenceet les destructions sur lascène syrienne, les divisions et lestensions sur les territoires égyptiensainsi que les complots et lesarrangements de l’Etat iranien.Tous ces facteurs nous obligent àêtre plus prudents. Dans la plupartdes cas, les complots et la planificationde notre avenir nous viennentde l’extérieur, alors que noussommes égarés et plongés dansnos problèmes.ALGERIE NEWS Mardi 4 juin <strong>2013</strong>