6 > R E P O R T A G EShampoings, crèmes, accessoires…Les pharmacies changent de lookDepuis quelques années, les pharmacies se sont transformées en « échoppes ». En plus des médicaments, ellesproposent toutes sortes de produits cosmétiques et d'hygiène corporelle. Commerce avant tout, il faut biencompenser les pertes sur les marges et la généralisation de la carte Chifa qui a considérablement réduit les chiffresd'affaires. La publicité sur les médicaments étant interdite par la loi, aucune pharmacie n'échappe aux affiches etprospectus en tous genres.Reportage réalisé par ZohraChenderLa météo fait encore des siennes encette fin du mois de mai. Les nouvellesgammes de produits « bronzants» sont encore sous emballage.Les médicaments contre les rhumes sontencore très demandés. « Nous avons frôlédeux fois la rupture de stock. Cela faitquinze ans que j’exerce dans la pharmacieet je n'ai jamais vu cela ». Sur les « grandes» artères commerçantes de la capitale, lespharmaciens n'ont pas le choix. Ils ont dûse mettre à la mode. Désormais, les vitrinesdes officines n'ont rien à envier à celles desautres commerces. « Avant, quand on entredans une pharmacie, il y avait une odeurparticulière. Aujourd'hui, c'est des désodorisantsaux parfums alléchants», nousconfie-t-on.Crème hydratante, sticks,déodorants et même desmascaras !Onze heures du matin. Un véhiculedécharge des cartons devant une pharmaciede la rue Didouche-Mourad. Sur les côtés,le logo d'une célèbre marque de produitscosmétiques. Nous approchons le jeunechauffeur, aux aguets, à l'affût des agents depolice. Le stationnement et même l'arrêtmomentané sont strictement interdits àcette heure-ci de la journée. « Nous devonsdécharger en quelques minutes avant l'arrivéedes policiers. » « Vous avez beaucoup declients pharmaciens ? », après un bref coupd'œil dans le rétroviseur, il nous dit :« Notre équipe travaille uniquementavec eux. D'autres s'occupent des magasinsde cosmétiques. Nous, nous livrons unetrentaine de pharmacies. Nos fréquences delivraison sont presque hebdomadaires.» Lecoéquipier du chauffeur a terminé, il sejette rapidement sur le siège-avant etdemande à son camarade de démarrer auplus vite. Il venait de repérer une patrouillede police.Nous entrons dans la pharmacie quivient juste d'être livrée. Nous nous faisonspasser pour des clients à la recherche d'unecrème pour cheveux secs bien précise. Unejeune fille en blouse blanche nous prend encharge. Les dentifrices et shampoings sontbien mis en valeur. On oublierait presqueque nous sommes dans une pharmacie. Lesmédicaments sont « derrière », dans l'arrière-boutique.« Vous venez juste d'être livrés. Y a-t-ilun nouveau produit ? », la jeune fille nousrépond au moment où ses collègues fontdes va-et-vient entre le comptoir et l'arrière-boutiqueordonnances à la main. «Oui, c'est une nouvelle gamme de teintepour cheveux. Une marque française. Nousn'avons pas encore déballé la marchandisemais si vous voulez jeter un coup d'œil, j'aides brochures. » Elle tend la main et prendune pile de brochures de produits différentset de différentes marques.« Tous les produits cosmétiques haut degamme sont disponibles chez nous.Comme vous le voyez, il y a tous types deproduits de beauté. Je vous assure que nosproduits sont naturels et à 100% bio. Il n'ya pas de produits contrefaits chez nous. Cesont des produits de marque : Gemey-Maybelline, L'Oréal, Vichy, Garnier… C'estdes marques de firmes inter<strong>national</strong>es »,tente-t-elle de nous convaincre dans unlangage plus proche du commercial que dumédical. Elle s'excuse car une cliente lademande. Faisant mine de feuilleter lesbrochures, nous engageons la discussionavec la jeune cliente. « J'achète mon shampoinget mon après-shampoing ici. Je neprends aucun risque. J'ai déjà eu une mésaventure.C'est plus cher parce que c'est desmarques, mais en même temps, c'est plusrassurant. Un pharmacien ne prendrajamais le risque de vendre des produitscontrefaits. ». Servie rapidement, elle passeà la caisse. La vendeuse, qui n'est pas pharmaciennede formation, revient à la« charge ». « En plus des médicaments,notre pharmacie a une très bonne réputationconcernant les produits cosmétiques etd'hygiène corporelle. D'ailleurs, nousn'avons jamais eu de réclamations de lapart de nos clients. Ces derniers sont toujourssatisfaits ».Interrogée sur les produits proposés àleur niveau. Elle dira : « Il y a des crèmeshydratantes, des crèmes solaires pour touttype de peau, des masques de gommage.Nous disposons aussi de baumes à lèvres,de sticks et déodorants hydratants et sansalcool et même des déodorants 100%s%bio. Il y a aussi des produits de teinte pourles cheveux abîmés et qui sont, à la base100%, naturels. Des soins colorent…»,nous explique-t-elle. Des produits cosmétiquesà des prix exorbitants ! Direction,une autre officine. Le propriétaire a décidéde tout refaire. Fini le style « vieillot » enbois, place au verre et à la dalle de sol. Uninvestissement qu'il faut amortir. « La venteexclusive de médicaments n'est pas rentable.C'est pour cette raison qu'il faut s'ouvrirà d'autres produits. Nous n'avons plusle choix, c'est le marché qui nous l'impose.Je reçois pratiquement chaque jour descommerciaux qui viennent me proposer denouveaux produits. » Les pharmacies sefont concurrence. C'est à celle qui proposerales meilleurs produits.« Certains jours, nous vendons plus deproduits cosmétiques que de médicaments.Un médicament peut manquer, mais jamaisun produit de beauté. Nous devons fidéliserles clients, surtout les clientes. » En effet,tout est fait, rangé, présenté pour attirer lagent féminine. Le propriétaire, très à l'aise,nous propose de discuter avec l'une de sesemployées. « C'est elle qui s'occupe de ceschoses, elle pourra vous renseigner mieuxque moi. »Entre-temps, une cliente, vraisemblablementune habituée, fait son entrée. « Jevoudrais un mascara, mais j’ai les yeux sensibles», précise-t-elle. « Oui madame. ToutAmine B./D. Newsde suite ». Un mascara pour d’yeux sensibles? Un autre argument commercial ? lavendeuse rétorque : « C'est un mascarapour les yeux sensibles. Il est vendu uniquementen pharmacie et non pas dans lesmagasins de beauté. » Quant au prix, ellepoursuit : « Le mascara disponible à notreniveau est un produit 100% original. Il estcédé à 2 000 DA, mais il n'est pas du tout lemême que celui que vous trouvez ailleurs.Nous l'achetons auprès de laboratoirespharmaceutiques ou d'importateurs exclusifs.Il est d'origine européenne. Il y a mêmeune notice qui va avec », dodeline-t-elle ennous montrant le document.« Les prix affichés sur les produits debeauté disponibles au niveau des officinessont exorbitants. Des crèmes hydratantescédées à 1 800 DA. Un mascara à 2 000 DA.Un baume à lèvres à 550 da. Pis encore, descrèmes colorantes pour cheveux qui oscillententre 1 900 et 2 000 DA », constate-telle.Autre son de cloche auprès des magasinsspécialisés. L'un d'eux, situés à quelquesmètres d'une pharmacie, n'y va paspar le dos de la cuillère. « Ils font du commercecomme nous, sauf que nous, nous nevendons pas de médicaments comme eux.Normalement, chacun son business. Jepeux vous montrer un produit que je vendsà 1 000 dinars et que le pharmacien proposeà 1 800 dinars. En plus, nous avons lesmêmes fournisseurs. » Une informationque nous avons pu vérifier auprès de noslivreurs rencontrés quelques heures plustôt. «Ils profitent de leur statut de pharmacienspour se faire de l'argent et tromper lesclients. Le ministère du Commerce doitintervenir. Ce n'est pas normal, et je pensemême que c’est illégal. Si les pharmaciensont le droit de vendre des shampoings etdes brosses à dents, l'aspirine devrait êtrevendue dans les grandes surfaces, commecela se fait dans d'autres pays.»Avis d'expertsLa vente de produits cosmétiques enpharmacie serait donc illégale. Pour ensavoir plus, nous avons interrogé Hacène,docteur en pharmacie et enseignant à lafaculté Youcef-Ben-Khedda à Alger-Centre.« Je peux vous dire que la loi n° 2011-2012du 29 décembre 2011 régissant l'activitépharmaceutique autorise et même encourageles pharmaciens à vendre les produitsde beauté, mais je pense que c'est une mauvaiseidée qui pourra engendrer une situationchaotique dans un secteur névralgique.En tant que pharmacien de formation,je remets en cause cette loi. Puisque lapharmacie devra mettre à la disposition desmédicaments au profit des malades et riend'autre. » Et d'ajouter : « Je peux vous rassureraussi que les pharmaciens ont recoursà la commercialisation des produits debeauté afin de combler les pertes de leurmarge bénéficiaire suite à la décision despouvoirs publics portant la généralisationde la vente du médicament générique auniveau des pharmacies, les marges bénéficiairesdes pharmacies sont largementrevues à la baisse. Ce qui a poussé les pharmaciensà commercialiser ce genre de produitsde beauté afin de compenser leurspertes », a-t-il dit.Un jour, peut-être, un pharmacienengagera de l'argent pour se fournir en crèmesde soin au lieu d'acheter des médicaments!Z. C.ALGERIE NEWS Mardi 4 juin <strong>2013</strong>
EnergieL'<strong>Algérie</strong> veut attirer de> C A P I T A LBOOM7nouveaux investissementsSelon Oxford Business Group, le nouveau code des hydrocarbures, adopté en février <strong>2013</strong>,vise à susciter un regain d’intérêt de la part des investisseurs internationaux du secteur, enparticulier dans le domaine des ressources non conventionnelles.Plusieurs réformes ontété introduites pourmodifier la version précédentedu code, datantde 2005, comme l'indexation desimpôts sur la base de la rentabilitéde l’entreprise et non plus enfonction de son chiffre d’affaires.Des mesures incitatives ont parailleurs, été introduites, notammentpour les gisements situésdans des zones faiblement explorées,et dans le domaine des ressourcesnon conventionnellescomme le schiste, pour lequell’<strong>Algérie</strong> souhaite une expertiseinter<strong>national</strong>e.Oxford Business Groupestime également que l’<strong>Algérie</strong> aenregistré une baisse des investissementsdans l’explorationdepuis l’introduction en 2009d’une loi selon laquelle les entreprisesétrangères sont dansl’obligation de s’associer à l’entreprisepublique Sonatrach dansle cadre d’une joint-venture etvoient leur participation limitéeà 49%. Le secteur pétrolier etgazier attire toujours la majoritédes investissements directsétrangers (IDE) dans le pays,même si le volume global de cesderniers a baissé, passant de 2milliards de dollars en 2011 à 1,7milliard de dollars en 2012, selondes chiffres publiés par la Banquecentrale d’<strong>Algérie</strong>.En 2011, Sonatrach a été àl’origine de 19 des 20 découvertesd’hydrocarbures recensées àl’échelle <strong>national</strong>e, opérant seulesur 40 des 53 permis d’exploration.Lors du dernier appel d’offresde mars 2011, seuls deux desdix permis de recherche depétrole et de gaz proposésavaient attiré des offres : lesEspagnols de Cespa avaient remportéle bloc d’exploration deRhourde Rouni II et le groupealgérien Sonatrach celui deRhourde Fares. Il s’agissait là dutroisième appel d’offres consécutifà ne susciter qu’un intérêtlimité de la part des investisseursétrangers.Le code des hydrocarburespublié en février apporte d’importantesmodifications à la versiondatée de 2005, avec notammentdes révisions de la structurefiscale faisant en sorte que lecalcul des impôts soit effectuésur la base de la rentabilité duprojet et non sur celle du chiffred’affaires. Les entreprises étrangèresse voient donc désormaissoumises au contrôle fiscal algérienmais elles auront la possibilitéde s’acquitter de la redevanceen nature. Le nouveau codegarantit également aux opérateursétrangers l’accès aux pipelinesappartenant à la Sonatrach etopérées par cette dernière, à untarif fixe. Pour finir, de nombreusesmesures incitatives ontété introduites afin d’encouragerles activités relatives aux ressourcesnon conventionnelles et auxpetits gisements ainsi qu’auxgisements situés dans des zonesfaiblement explorées. Ces révisionsdevraient permettre auxentreprises d’avoir davantage decontrôles dans leurs activitésSalon de la production de la SoummamCréer une synergie entre les PMEet l’universitéLa wilaya de Béjaïa organisele Salon de la productionde la éégion Soummam etde la promotion des exportationsdu 23 au 25 juin, au niveaude l’esplanade du Campus universitaireAboudaou-Béjaïa.Cette manifestation économiqueest placée sous le signe de « 50ans de production et de réalisationet l’effort continue ». Elle apour objectifs essentiels de montrerles potentialités productivesde la région Soummam de faireconnaître le savoir-faire et lescapacités managériales de noschefs d’entreprises et de promouvoirla mise en relation d’affaireset la sous-traitance. Ils’agit également de créer unesynergie entre les PMI/PME etl’université d’identifier les produitsà promouvoir à l’exportationet de booster et relancerl’emploi. En marge de cettemanifestation économique, deuxd’exploration même si la règledes 51-49% qui régit la créationde joint-ventures reste inchangée.Les mesures spéciales d’incitationfiscale et opérationnellevisent à stimuler l’explorationdes ressources non conventionnelles,telles que le schiste, unsecteur où l’<strong>Algérie</strong> a un plusgrand besoin de participation etd’expertise étrangères. OxfordBusiness Group considère cependantqu’il est encore trop tôtpour dire si les récentes révisionsapportées au code des hydrocarburessuffiront à susciter unregain d’intérêt de la part desacteurs internationaux.Synthèse de F.A.A.journées d’étude seront organiséesles 24 et 25 juin <strong>2013</strong>, à l’auditoriumdu campus universitaireAboudaou, sur la thématique; les exportations horsh ydrocarbures : quellescontraintes et quelles stratégiespour leur développement. Cesjournées seront animées par desuniversitaires de renom <strong>national</strong>qu’étrangers et des institutionnels.La réussite de cette manifestationéconomique quiconstitue une opportunité pourl’identification et la promotiondes capacités productives de nosPMI/PME, passe par la mobilisationet l’adhésion massive detous les chefs d’entreprises àcette initiative.Mariano Rajoy a annoncé lapublication demain mardi destatistiques « vraimentencourageantes » sur le chômage etle nombre de bénéficiaires d'aidessociales en Espagne. Le présidentdu gouvernement, qui prenait laparole samedi lors d'une conférenceéconomique, a ajouté que le pays,durement touché par une longuerécession, commençait à voir lebout du tunnel. Il a démenti quel'Espagne soit « à la veille del'Apocalypse». « Je ne veux pasvendre la peau de l'ours avant del'avoir tué mais je vous conseille deprêter la plus grande attention auxannonces, mardi, sur le chômage etle nombre de bénéficiaires d'aidessociales. » « Si la tendanceobservée se confirme, ce seravraiment encourageant », a-t-il dit.Le taux de chômage s'établitaujourd'hui à 27,2% en Espagne, oùplus d'un jeune de moins de 25 anssur deux est sans travail.CRASHLe taux de chômage a atteint unnouveau record en avril dans lazone euro, où l'inflation reste bienen deçà de l'objectif retenu par laBanque centrale européenne (BCE),deux données qui montrent lechemin à parcourir avant que l'onpuisse parler de reprise del'économie. Le nombre depersonnes recensées comme étantsans emploi s'est établi à 12,2% dela population active des 17 payspartageant la monnaie unique,contre 12,1% en mars, soit un pichistorique depuis qu'Eurostat acommencé à recueillir ce type dedonnée en 1995. Alors que la zoneeuro est plongée dans sa pluslongue récession depuis sa créationen 1999, les prix à la consommationont augmenté de 1,4% en mai surun an, ce qui constitue une légèreaugmentation du creux de plus detrois ans de 1,2% touché en avril.CHIFFRE4 500La Nouvelle-Zélande serait« heureuse » d’accueillir desdoctorants algériens, selonl’ambassadeur néo-zélandais en<strong>Algérie</strong> avec résidence au Caire,David Strachan, d’autant que lestarifs pour ce niveau d’études sontabordables environ 4 500 dollarspar an.ALGERIE NEWS Mardi 4 juin <strong>2013</strong>