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Magazine SWISSLIFE Printemps 2011

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06 SwissPhoto Selection: L’ivresse de la vitesseDepuis 125 ans, des hommes téméraires dévalent le Cresta Runde St-Moritz. Le photographe Noë Flum fait le portrait de cesdescendeurs de l’extrême qui pulvérisent des records. Et leurs os.18 Double face: Lenteur fulgurante20 Repères:Topographie des états secondsL’ethnologue et écrivain David Signer est allé aux quatre coinsdu monde à la recherche de l’essence des états seconds. Sansforcément avoir recours à la drogue.Des kamikazes dans un canal de glaceDevient-on plus raisonnable avec l’âge?Pas vraiment. Le photographe Noë Flum arencontré plusieurs pilotes au Cresta Runqui ont déjà l’âge de la retraite, voire plus.28 Déchiffrage: Vertige de l’amour31 Logement en propriété: L’avenir commence ici.Responsables du projet: Swiss Life Public Relations, Martin Läderach Comité de rédaction: Ivo Furrer, RenéAebischer, Thomas Bahc, Thomas Langenegger, Christian Pfister, Hans-Jakob Stahel Directeur de la rédactionUPDATE: Dajan Roman Adresse de la rédaction: <strong>Magazine</strong> <strong>SWISSLIFE</strong>, Public Relations, General-Guisan-Quai 40,8022 Zurich, magazin@swisslife.ch Direction du projet: Mediaform, Christoph Grenacher, Ittenthal Concept etmise en page: Festland Werbeagentur, St-Gall/Zurich Traduction française: Swiss Life Language ServicesImpression et envoi: Heer Druck AG, Sulgen Parution: 3 x par an au printemps, en été, en automne Tirage:100 000 exemplaires Vente d’annonces: Mediaform, Baumgärtli, 5083 Ittenthal, mediaform@mediaform.chChangements d’adresse/commandes: <strong>Magazine</strong> <strong>SWISSLIFE</strong>, General-Guisan-Quai 40, 8022 Zurich,www.swisslife.ch/magazinabo Précision d’ordre juridique: les informations fournies dans cette publicationsur les produits et les prestations ne s’assimilent pas à des offres au sens juridique du terme. Aucunecorrespondance ne sera échangée au sujet des concours. Tout recours juridique est exclu.Il n’y a pas d’état second universelLe modèle culturel est déterminant: unbuveur de compétition bavarois a peu àvoir avec un fumeur d’opium du Laos ouavec un yogi d’Inde.


Contenu // 542 A Swiss Life: De la mob à la plancheAndy Tanner, skater et snowboarder de la première heure,préfère agir que parler. La Suisse aurait besoin deplus d’hommes de la trempe du fondateur d’Alprausch.Un rêve devenu réalitéAu début, c’était la mob, puis ce fut laplanche. Ce qui amena Andy Tanner àfonder le premier magasin de snowboardd’Europe, et une marque à succès.50 Perspectives:Envie de plaisirL’amour passe par l’estomac: la consommation de pieuvrepeut s’avérer stimulante; sa chair aurait des qualités aphrodisiaques.D’autres aliments contiennent des nutrimentsgrisants qui améliorent notre humeur.55 Gastronomie: L’importance des bons ingrédients57 Reeto von Gunten: Souvenirs d’une première fois58 Concours: Je vois ce que tu ne vois pas60 Encore! Baschi, le chanteur populaireCalories et effets secondairesRaisin, champignon, pieuvre – manger,ce n’est pas uniquement couvrir nosbesoins en calories. C’est aussi comblernos envies de bonheur et de plaisir.<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


L’ivresse dela vitesseMais qui sont ces hommes qui dévalent un canal de glacela tête la première à 140 km/heure avec une visibilité decinq mètres à peine? Des kamikazes? Des fous? Le photographeNoë Flum les a immortalisés lors du Cresta Run deSt-Moritz. Et sa série de›››portraits contient peut-être laréponse à la question.<strong>SWISSLIFE</strong> présente les travaux dephotographes suisses dans «SwissPhoto Selection». Ces œuvres ont étésélection nées par le jury internationaldu «Swiss Photo Award».www.ewzselection.ch


Swiss Photo Selection // 9Joe Townley, 32 ans, Creative Director, vit à Los Angeles, soit à environ 9700 km de St-Moritz. Mais les 1214 m du canal de glace sont toujours présents dans ses pensées.<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


Klaus-Dieter Rauenbusch, 67 ans, architecte, ne peut pas se passer du Run. Ceci malgré des blessures, des fêlures et des hanches artificielles.


David Law, négociant en vin, adore le Cresta Run. La nuit, on s’entraîne et on fait la fête; le matin, c’est la descente, et l’après-midi la sieste.


Swiss Photo Selection // 15Noë Flum:«Les bonnes photos en disentautant qu’un bon livre.»Le photographe bâlois Noë Flum (1965) a étudié àla Kunstgewerbeschule et fait un apprentissagede photographie. En 1992, il continue sa formationen occupant divers postes d’assistant en Europeet aux Etats-Unis. Il déménage en 1997 à Zurichoù il travaille en tant que photographe indépendantavant de fonder le Studio Noë Flum. NoëFlum s’est spécialisé dans la photo de publicité etde presse. Ses clients sont suisses et étrangers.Noë Flum pense qu’une photo est intéressantelorsqu’elle ne dévoile pas tout au premier coupd’œil, qu’elle suscite des questions et qu’elle captivecomme un bon livre. «Même si je prépare méticuleusementchaque prise de vue, le hasard mefait toujours des cadeaux sympathiques», déclareNoë Flum. Ce qu’il aime par dessus tout dansson métier, c’est la diversité. Il travaille aussi bienen équipe que seul au sommet d’une montagne.Il recherche la règle dans l’exception, mais aussi lecontraire. Les personnes et les endroits particuliersqu’il immortalise en images sont à chaque fois unedécouverte.Noë Flum a récemment réalisédeux séries de photos pour la célèbremarque de vêtements japonaiseUrban Research. Comme les collectionsd’hiver sont toujours finies etphotographiées en été, Noë Flum achoisi pour thème l’essence mêmede la neige et de la glace, à savoir l’eau.www.noeflum.ch<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


Swisscom TV Box: ToutCentre de commandeLe centre névralgique de Swisscom TV.Vos souhaits y sont exaucés sur pressiond’une touche de votre télécommande.TV-GuideLe gourou des programmes TV. Il détient laliste de toutes les émissions, dispense desinformations sur les programmes et effectuedes recherches selon divers critères: acteurs,émissions ou films.Centre du sport en directDavantage de hockey sur glace et de footballen direct. Retransmissions sportives exclusivesen direct, à la demande.Centre d’enregistrementIl enregistre toutes les émissions pour vous –jusqu’à 100 heures.


y est. Et plus encore.Centre Live PauseLes experts Live Pause stoppent l’émissionde votre choix à tout moment, sur pressiond’une touche. Vous regardez la suite quandvous voulez.Laboratoire qualité d’imageSwisscom TV, c’est une qualité d’imagesupérieure et des chaînes en haute définition,d’une netteté exceptionnelle.VidéothèqueComédies, films familiaux, thrillers, romanceset documentaires – plus de 1000 grands filmssur pression d’une touche. Dès 3.50 par film.Centre des chaînesLa Swisscom TV Box capte plus de 160chaînes, dont plus de 50 en languefrançaise et toujours plus de chaînesen haute définition.Swisscom TV est désormais disponible en 3 nouveauxpacks avec Internet et réseau fixe. Vivo Casadès 99.–* par mois. www.swisscom.ch/vivo* Durée minimale d’utilisation: 12 mois. Fonctions Live Pause et enregistrement incluses dans les offres suivantes: Vivo Casa : 125.–/mois et Vivo Casa : 179.–/mois(uniquement sur fibre optique). Listes de prix et conditions complètes: www.swisscom.ch/vivo. Disponibilité Swisscom TV, HDTV et Vivo Casa: www.swisscom.ch/checker.


Tous les ans, Adolf Haeberli descenden luge le légendaireCresta Run: «En tout, j’ai atterriquatre fois à l’hôpital.»


Mark Riklin, représentant suisse de la«Verein zur Verzögerung der Zeit»,(«Association pour le retardementdu temps»), s’occupe d’un «bureaude réception pour les moments debonheur» à St-Gall: «Beaucoup tropde gens vivent avec des œillères.»Double face // 19


20 // Repères


22 // RepèresIl y a quelques années, j’ai passédeux semaines au «Osho InternationalMeditation Resort» dans laville indienne de Pune, autrefois l’ashramdu «gourou du sexe» Bahgwan. Iln’y a de meilleur endroit pour entrerdans un état second sans devoir recourirà une quelconque substance. Tousles ans, près de 200 000 visiteurs serendent dans le plus grand centre dethérapie et de méditation du monde, le«Disneyland de la spiritualité» commel’avait surnommé le Wall Street Journal.Le choix des ateliers proposés esttellement vaste que n’importe quellepersonne en manque de transcendancepeut trouver quelque chose à son goût:«Méditation par le rire», «Alchimie du3 e chakra», «Qui suis­je sans mon histoire?»,«Zennis» (tennis zen), «Travailcorporel néo­reichien», «Mourir avantde mourir». L’un des ateliers les plusextrêmes est celui de la «Mystic Rose».Cette méditation intensive dure troissemaines, chaque jour de 9h à 14h. Lapremière semaine, l’on rit; la deuxième,l’on pleure, et la troisième, l’on se tait.«La Mystic Rose est un voyage dans lepassé», m’expliqua un jour un participantbelge qui était venu il y a desannées pour des «vacances spirituelles»et qui n’est jamais reparti. «A la fin, tues environ au niveau d’un enfant dedeux ans.»Cela me sembla un peu risqué et jepréférai donc m’inscrire à la méditationAUM. «Il s’agit de traverser entrois heures les principaux états de lavie comme la haine, l’amour, la folie, lerire ou le sexe.» expliquait le descriptif.Cela commença par un entretien obligatoirevisant à déterminer si le participantne risquait pas de devenir psychotique.Deux heures plus tard, je me misdevant un Iranien et lui criai: «Saleté defanatique, ta bombe atomique, je vaiste la mettre au c..!». Un Arabe particulièrementcostaud vint alors vers moi,tout ruisselant de sueur, et rugit enanglais: «Tu n’as rien à foutre ici, saleporc de nazi! On devrait t’écarteler, fumierd’Allemand!».C’était la partie Haine. Il était étonnantde voir à quel point il en fallait peupour faire et dire des choses que l’on nese serait sinon jamais permises. Lorsquela responsable du cours sonna le gong,les participants se précipitèrent surleur bouteille d’eau. Même pendant lapause, survenaient sans cesse des crisesde larmes et des accès de colère incontrôlés.Après la partie consacrée à l’agressivité,l’on passa à son contraire: chercherun face­à­face sympathique, seregarder dans les yeux, se dire «I loveyou» et s’embrasser. Ce qui me bouleversaparticulièrement, c’était de recevoirdes déclarations d’amour depersonnes que j’avais insultées de toutesmes forces quelques instants avant.Après quelques minutes de détente,nous fûmes invités à péter les plombs.Sans rire, sans simuler. Accéder à la foliela plus sombre et l’extérioriser. Etsans se préoccuper des autres. Naturellement,on se prend à regarder autourde soi, et ce que l’on voit est terrible.Ensuite, l’on devait se remémorerdes événements tristes et laisser leslarmes venir. Cela signifiait que je devaisencore travailler à percer ma carapace.Tout de suite après, la phase deEncore emplis d’un désespoir cosmique,ils se roulent à terre en riant, comme desclowns devenus fous.rire. Il est étonnant de voir combien lesémotions sont contagieuses. Encoreemplis d’un désespoir cosmique, lesparticipants se roulaient par terre encherchant à attraper de l’air comme desclowns devenus fous.Et pour finir, la sexualité. Il s’agissaitde se concentrer sur sa propre énergie– une virilité affirmée ou une féminitéirrésistible – et de l’exprimer de la façonla plus libre possible. Il fallait sechercher un partenaire et lui transmettreson énergie érotique (condition:«S’arrêter quand cela devient trop pourl’un des deux et: merci de garder vosvêtements!»).A la fin, ce fut thé et bananes auxchandelles. Nous fûmes invités à ne pasrentrer à pied ou en voiture, mais à uti­


«Les hommes ont besoin d’étatsseconds pour apprendre.»Mario Etzensberger, en tant que psychiatre, commentdéfiniriez-vous l’état second? L’état second est le plus souventconsidéré comme un état qui ne correspond pas au quotidien etqui résulte de substances ou d’actions. Comme ces personnesqui descendent le Cresta Run. Cela les met dans un autre état.Comment puis-je me représenter cet état? C’est un état quitend vers l’aventure. C’est un sentiment inhabituel, mais ilprocure également un frisson agréable.Comment naît l’état second? Il s’agit d’un processus relativementsimple dans le cerveau, une sorte d’irritation de ce quel’on appelle le «système de récompense». Dans le cerveau, lesystème de récompense fonctionne surtout avec un neurotransmetteur,la dopamine. Cela se produit quand nous vivonsquelque chose que nous ressentons comme agréable, étonnantou émouvant. Le neurologue Manfred Spitzer dit que ce systèmede récompense existerait pour nous donner l’envie d’apprendre.Les hommes ont-ils besoin d’états seconds pour apprendre? Detels états seconds surviennent en effet quand nous réussissons àmaîtriser quelque chose de nouveau. J’ai par exemple une photode mon aînée quand elle était enfant. Cette photo a été prise lapremière fois où elle a pu se tenir debout seule. Son visage révèleque le système de récompense devait avoir été très actif: notrefille semblait transfigurée. Spitzer dit que c’est grâce à cet étatsecond de récompense que les hommes sont curieux et qu’ilsquittent des situations confortables pour aller vers la nouveauté.Si l’on n’était pas récompensé pour cela, l’on n’aurait pas cet élan.Vous présentez l’état second comme quelque chose de positif.Cependant, cela est généralement plutôt perçu comme quelquechose de négatif. L’état second est connoté négativement, car,quand je suis dans un état second, mes systèmes cognitifs et decontrôle sont réduits, ce qui peut induire une situation désastreuse.Même si je vais très bien et que je ressens des sentimentsagréables ou excitants, le contrôle est également réduit.Il s’agit donc de la perte de contrôle? Oui, et cette perte decontrôle peut avoir des répercussions dommageables. De toustemps, les hommes ont connu et exploité des états seconds,mais la population les a toujours encadrés. C’était comme ungarde-fou, une protection: dans ce cadre, l’on pouvait entrerdans un état second, élargir sa conscience, perdre le contrôle.L’on faisait ainsi en sorte qu’il n’y ait pas de dérapage.Et aujourd’hui? Les états seconds sont toujours dangereuxquand ils ne sont pas ritualisés. Car l’état second détachel’individu des règles et lui confère pour quelques momentsune autonomie maximale. Les régimes autoritaires ne voientpas d’un bon œil les états seconds, car les gens deviennentalors incontrôlables.Cela signifie que des gouvernements veulent interdire les étatsseconds autant que faire se peut? Ce n’est pas une solution:plus les gens sont corsetés, plus ils ont envie de transgresser lesrègles. La gestion des états seconds et des règles est un jeu dontles principes doivent être maîtrisés.On a l’impression que cela revient un peu à chercher laquadrature du cercle… La simple transgression d’une règle peutde nouveau engendrer un état second. Si je veux promulguerdes règles en faisant preuve de sagesse, je dois veiller à n’être nitrop pingre, ni trop généreux. Je dois établir des règles de sorteà éviter le plus possible les dégâts tout en n’étant pas trop res -trictif. Car si je le suis, elles seraient une invitation à la transgression.C’est un jeu subtil. Nombreux sont ceux qui édictentdes règles pour satisfaire des idéologies, et non pour éviter desdégâts. Ils envient aux autres les états seconds, car ils permettentde s’affranchir des règles du quotidien.Né en 1947 à Baden, Mario Etzensbergerest l’un des psychiatres les plus renommés deSuisse et a été pendant 18 ans médecin en chefde la clinique psychiatrique argovienne deKönigsfelden. En 2009, il a ouvert un cabinetprivé de psychiatrie et de psychothérapie àBrougg.<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


24 // Repèresliser le service de navette, car «aprèscette expérience, l’on n’est pas totalementmaître de soi». En effet! Et aprèsdeux semaines d’«élargissement de laconscience», nous étions totalementlessivés. Mais, aussi bizarre que celaparaisse, je ne me suis jamais senti aussifrais et vivant qu’à la fin de ce voyage.Toutefois, et c’est bien le triste del’affaire, de retour à Zurich, l’euphoriedisparut progressivement et la morositédu quotidien s’imposa de nouveauà moi.Le cabinet des perversités berlinoisMa visite d’il y a deux ans au légendaireKitKatclub berlinois, lieu de rencontrede toutes les sous­cultures sexuellespossibles, était d’un tout autre genre:homos et transsexuels, fétichistes, sadoset masochistes y cherchaient le frissonultime. Le plus surprenant étaitque la plupart d’entre eux s’y baladaientdans des sortes d’anti­vêtementsqui montraient tout ce qui est normalementcensé être caché: les parties génitales,les fesses ou la poitrine. Le resteétait moulé dans du cuir ou du latex.Un vieux monsieur portant un teeshirtavec l’inscription «Get it whileyou can» se promena toute la nuit avecdes béquilles. J’ai vu un gros lard à lunettesavec une robe à frou­frous et unecoiffe en dentelle blanche sur la tête.Ou un autre qui ne portait qu’une cravateet qui était accompagné d’unefemme particulièrement musclée en


uniforme de l’armée soviétique. Unevieille dame s’était enroulée comme unsaucisson dans une sorte de bas résillegéant et son amie promenait en laisseun homme qui avait un masque de cuirnoir. Seule une ouverture au niveau dela bouche pouvait être créée au moyend’une fermeture­éclair, ce que la damepermit le temps d’une bière. Quandelle alla danser, elle attacha l’homme àune barre. Il y avait partout des chaisesgynécologiques. Toutefois, seuls deshommes s’y asseyaient pour se faireexaminer.C’était comme dans une gare intergalactiquede Star Wars où les habitantsde planètes lointaines se croisaient.Mais à vrai dire, ça n’avait rien d’uneorgie. Malgré toutes ces tenues invraisemblables(et certainement diversesdrogues), les participants restaientmaîtres d’eux­mêmes et à une certainedistance les uns des autres.participé à une cérémonie de guérisonde deux jours dans un village de Côted’Ivoire. Une mère et sa fille étaientmalades, et il s’agissait de sorcellerie.Un groupe de percussionnistes jouait.La guérisseuse, le visage enduit deglaise blanche, dansait en transe. Puis,l’esprit prit possession d’elle. C’était univrogne. La guérisseuse titubait, bégayaitet réclamait à boire. On lui apportaune petite bouteille de rhumqu’elle vida d’un trait.La femme, qui était normalementla vertu en personne, draguait les fillesLe visage enduit de glaise blanche, la guérisseusedansait en état de transe. Puis, l’espritprit possession d’elle. C’était un ivrogne.En orbite psychédéliqueAu cours de ces années, j’ai essayé différentesdrogues, mais, au bout ducompte, les états seconds dus à dessubstances non­chimiques étaient lesplus intéressants. Peut­être parce qu’ilsportent en eux une histoire et unecharge plus intense. Se contenter de«gober» quelque chose, c’est banal. Lepire fut un empoisonnement au hachisch.Depuis, je sais que toutes lesinfusions ne sont pas bonnes pour lasanté. Tout d’abord, mon moi s’estscindé et, dans mon cerveau, David 1parlait avec David 2. Ce n’était pasmarrant. J’étais comme en orbite.J’étais persuadé d’être condamné àdevoir passer l’éternité dans cet état,et j’ai été rempli d’une reconnaissanceinfinie quand je suis revenu sur Terreaprès un voyage de plusieurs centainesd’années. Depuis, je refuse quand onme propose un joint.Mon expérience du LSD ne fut pasmeilleure. Je n’avais pris qu’un huitièmede la dose proposée et suis allédans un bar avec une amie. Elle me demandamon signe astrologique. Je mesuis mis à réfléchir. Quand je voulusrépondre, il n’y avait plus personne.Dans une pièce à côté, j’ai trouvé lafille. «Poisson», lui dis­je. Elle me regarda,interloquée. A raison. J’avais eubesoin de cinq heures pour trouver laréponse.Quand un esprit prend le relaiMais ce fut en Afrique qu’eurent lieumes expériences les plus fascinantes.En tant qu’ethnologue, j’ai une foisprésentes et leur tripotait la poitrine.Puis, l’esprit mena la possédée jusqu’àla hutte du coupable présumé quiavoua avoir essayé de manger l’âme dela jeune fille. Il dut sacrifier une pouleet s’excuser. Alors l’esprit quitta laguérisseuse qui s’effondra immé ­di atement et s’endormit sur place.Lorsqu’elle se réveilla quelques heuresaprès, elle ne se rappelait plus de rien.Plusieurs années plus tard, j’ai revu laguérisseuse dans la banlieue parisienneoù elle habitait un petit studio<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


avec ses deux filles. Elle m’expliquaque leur esprit était resté en Côted’Ivoire. Elle travaillait aussi en Franceen tant que guérisseuse, mais il n’yavait qu’en Afrique qu’elle pouvait entreren transe.Bien des types d’états seconds sont liésà certains lieux, sociétés ou cultures.Car les esprits et les transes ont leursterritoires, leur géographie – et leurslimites.Un amour solidePour des millions de personnes, SriMata Amritanandamayi, surnommée«Amma» («mère»), est une sainte. Depuisdes années, cette indienne parcourtle monde pour serrer des gensdans ses bras; on dit qu’ils seraientdéjà 30 millions. Un de mes collègues,philosophe et donc sceptique, se renditpar curiosité à l’ashram d’Amma àKerala au cours d’un voyage d’étudedans le sud de l’Inde. Elle le serra dansses bras, et il ressentit une euphorie quidura plusieurs mois. Je ne voulais paspasser à côté d’une telle expérience.C’est ainsi que, comme 20 000 autresSuisses, je me rendis à l’Eulachhalle deWinterthour pour rencontrer Amma.Amma est une femme d’emblée sympathique.Elle a 57 ans, est petite, un peudodue, avec un sourire éclatant et uneétincelle dans les yeux. Elle vient d’unefamille pauvre. Quand elle avait neufans, sa mère est tombée malade et elle aLa manière dont Amma manifeste sonamour est plus qu’une démonstration.C’est peut-être la plus grande performanceartistique du monde.dû s’occuper de la maison et de ses septfrères et sœurs. Elle devait aussi allerde maison en maison pour récolterdes restes de nourriture destinés auxvaches. Elle était tellement choquée parla misère des gens qu’elle subtilisaitchez elle des habits pour les offrir.Quand elle ne pouvait rien donnerà quelqu’un, elle le serrait dans ses bras.Serrer dans ses bras des étrangers, deshommes, des personnes d’autres castesou même sans caste est encore aujourd’huiscandaleux pour la plupartdes Indiens. La manière dont Ammamanifeste son amour est plus qu’unedémonstration de sentiments. C’estune affirmation courageuse, voire politique.Peut­être la plus grande performanceartistique au monde.Amma me serra chaleureusementdans ses bras. Des gens embrassésavant moi par Amma furent submergésd’une telle émotion qu’ils fondirent enlarmes. Ce ne fut pas mon cas. Cependant,cette rencontre fut touchante.Amma me chanta quelque chose àl’oreille, éparpilla des pétales de rosesur ma tête et me donna une pomme etun bonbon. Elle agit comme une FifiBrindacier sautant les barrières, distribuantbaisers et sucreries et rêvant defaire du monde ce qu’elle a envie qu’ilsoit. Dépasser le quotidien, perdre lecontrôle, casser les normes.Pas d’état second universelSingulièrement, l’état second respecteun modèle culturel. Ce ne sont pas seulementles drogues utilisées qui diffèrentselon les régions du monde, maisles états seconds eux­mêmes. Le buveurde compétition bavarois a peu à voiravec le fumeur d’opium du Laos oule shaman indien qui a pris du peyotl.A fortiori, ces différences va lent aussiquand il s’agit d’états de conscience quine sont pas occasionnés par des substances,comme pour les yogis qui jeûnenten Inde, les derviches tourneursen Turquie ou les prêtres vaudous enHaïti.David Signer, 46 ans, est journaliste, écrivain etethnologue. Il a vécu plusieurs années en Afrique,a écrit «Die Ökonomie der Hexerei oder Warum esin Afrika keine Wolkenkratzer gibt,» ainsi que deuxromans (Salis Verlag).Lika Nüssli, 37 ans, a étudié le design textile etl’illustration. Elle exerce depuis 2001 commeindépendante et a gagné en 2006 le prix du livred’images suisse.


<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>Repères // 27


Déchiffrage // 2920% des hommesaiment embrasser deslèvres maquillées en rouge.Un baiser passionné brûle64 calories.18 ans est la moyenned’âge à l’échelle mondialepour «la première fois».Un baiser fait travailler38 muscles faciaux.50% des femmes attendentque l’homme paye l’additionlors d’un premier rendez-vous.42% des femmes préfèrent embrasserplutôt que de coucher. Il en va demême pour 30% des hommes environ.Pour 58% des hommes seuls,la première qualité d’une femmedoit être sa beauté.Un baiser moyen correspond à61 milligrammes de liquide.En moyenne mondiale, une personne a9 partenaires au cours de sa vie.4000 bactériesdifférentes sont échangéeslors d’un baiser.43% des femmes sontconvaincues que les hommesqui ne savent pas embrasserne sont pas de bons amants.<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


<strong>SWISSLIFE</strong> et aussi disponible à l’Apple Store en tant qu’applicationpour iPad et e­magazine sur www.swisslife.ch/magazine


Les communes de la liste qui ont reçu desdemandes de construction sont indiquéesen rouge. Sont ensuite indiqués le nom dumaître d’ouvrage et l’adresse future.AlterswilMarkus und Marlène Thalmann-Meuwly, Unterdorfstrasse 15;Pascal und Kerstin Schafer,Bergsicht 12ArconcielRM Architecte Sàrl, Pré-de-l’ArcheAttAlensRoland et Birgit Silvia Schütze,Chemin de la Greppa 18 et 20;JPF Immobilier SA,Chemin de la Fin-du-Clos;Virginia Ranini et Eduardo Andrade,Chemin du Grand-Crêt 8,Secteur TatrozAvryMarco Mosca, Impasse de la Source,Secteur Avry-sur-Martan;Atelier d’architecture StéphaneVonlanthen, Sàrl, Impasse dela Colline 2, 4, 6, 8, 10, 12,Secteur Avry-sur-MartanBelfAuxIrène et Leonardo Broillet-Peterhans,Route des Noisetiers;Adao Couto et Maria Medas,Route des Vuarines;José et Sonia Reboleiro,Impasse Gare CFFBillens-HennensJean-Claude Demierre et AnneHumberset, Route de Villaranon;Nicole et Philippe Cudry,La Petite CroixBösingenStephan Kinzl, Mattenweg 36BossonnensM. et Mme Christophe Bastino,Impasse Petit-Reynet 4BotterensNathalie et Michael Richoz,La Rochetta;Société immobilière en formation,p. a. Archigraph Sàrl,Route du ChamoisBulleJacqueline Geiser, François etJean-Pierre Cahhrière,Chemin de l’Aurore;Murielle et Cédric Progin, Brasde-Fer26, Secteur La Tour-de-Trême;Pierre et Danièle Rusticoni,Chemin de Plaisance 55;Hazim et Arza Sabic,Chemin de Plaisance 65;SI en formation, p. a. Pasquier-GlassonSA, Rue de Préville 19,Secteur La Tour-de-Trême;Christelle et Jean-Bruno Lekeufack,Chemin du Carry 6;Fatmir Paloja,Chemin de Cuquerens 1;Cedric Balmat,Chemin de Cuquerens 3;M. et Mme Monney,Chemin de Cuquerens 5;Jean-Luc et Corine Gapany,Rue Dom-Hermann 47,Secteur La Tour-de-Trême;Cyril et Magali Vallée,Chemin des Cerisiers 17;Entreprise Ropraz SA,Chemin des Crêts 61–63, 65, 67;Magali et Philippe Millasson,Chemin de la Pépinière 69cHABlesYanick Moschini, La RochettecHâtel-sAint-DenisThierry et Sandra Guenat,Chemin de la Moille-au-Critsou 69;Michael Dayer et Céline Di Venuto,Chemin de la Moille-au-Critsou 77;Danien et Justyna Cardinaux Karcz,Chemin de Champ-Bochet 23cHâtillonDaniel BismorcHâtonnAyeLuis Miguel et Maria José Mancoca,Clos-PiquetcHeiryPascal Hofmann et Patricia Clémence,Clos-du-VuacHeyresMarie-Noëlle Mettraux et ChristopheGotti, En Crevel;Fabrice Vuille et Anne-Sylvie Nydegger,Chemin Pré-de-la-VignecorBièresAlexis et Michèle Bussard,Impasse de la VillecorminBoeufJacques et Marie-Claude Wohlhauser,Impasse du Pré-LaurentEn Suisse, unepersonne surtrois habite danssa propre maison.C’est peupar rapport auxautres pays: enAngleterre, l’oncompte 68% depropriétaires, enFrance, 55%et en Allemagne,42%. *


gAlmizAndrea und Franziska Zingg,BahnhofstrassegiffersMario und Michael Gugler,Flüelimatta;Christian und Sandra Poffet,Obertswilstrasse;Charles und Laurence Julmy, RaingletterensCédric et Anne Bersier,Fin-de-Gros-Bois;Abel Zufferey, Chemin de Robin;Johnny et Jenny Cruz, Fin-de-la-RiagrAnDvillArDFrank et Nathalie Bourgeois,Route de la Cascade 28;Delphine et Peter Butler,Chemin des Lilas 1;Baptiste Pharisa et Stéphanie Rudaz,Chemin des Noisetiers 9grAngesJean-Luc et Carine Fragnière,Route d’Attalens;Jean-Philippe Gillioz,Chemin de Nanchy 12grAnges-pAccotRoutes Modernes SA, Fribourg/AndréAntiglio SA,Route de Josaphat 55, 57, 63, 65;grAngettesAlain et Marinette Boano,Impasse Pra-DefferagrengNadia und Hervé Guyaz, DyfeldgrolleyChristian et Sandra Racordon,Route de Fribourg, Village Sud;Giuseppe et Lucia Scavo,Impasse du Gros-Praz 12, Village Sud;Antonio Magano Reboleiro et SandraAmaral Nascimento Reboleiro,Impasse du Gros-Pra, Village Sud;Sampaio Sotero, Impasse du Gros-Pra,Village-Sud;Dans la région du lac Léman,le prix des maisons familiales aaugmenté de quelque 40% entre2007 et 2010. De même, dansles cantons de Zurich et de Zoug,l’on a pu observer des augmenta -tions de prix allant jusqu’à 20%. *gurmelsRolf Minder, Dürenberg 241;Jürg Minder, Dürenberg 251;Barbara und David Lazzara,Dorfmatte 12;Marc und Nadine Wyss,Obere Mühle 58, Sektor Liebistorf;Igor Leo, Sandacher 4;Martin und Mlyako Berger,Holzacher 5, Sektor Gurmels;Casutt & Co. AG, Grausacher 3,Sektor Liebistorf;Bierim Gurl, Hauptstrasse;Markus Janser, Bulliardweg 10;Ewald Wohlhauser, Chasseralstrasse 3,Sektor Kleingurmels;Wohnbau AG, Bodenzelgstrasse 79HAut-intyAmonGratisa SA, Planchamp,Secteur Neirivue;HAuteriveNicole, Camille, Guillaume, Arnaudet Justine Prin, Impasse du Triolet,Secteur Ecuvillens;Véronique Galley et Vincent Kilchoer,Route de Magnedens,Secteur EcuvillensHAutevilleP. et J. Brodard, Route d’ImpartHeitenrieDAntoinette Lindt, Pfandmattstrasse;Clerc Generalunternehmung AG,Hauptstrasse 54;Daniela Stoll und Rolf Brünisholz,Pfandmattstrasse;Reinhold und Anita Sturny, Spisi 41JeussBenjamin und Gaby Vonlanthen,EichenwegKerzersChristoph und Jacqueline Zwahlen,Bahnhofplatz 10;Lindenmätteli GmbH, Fräschelsgasse;Sunny house GmbH, Mühlegasse 53;Hanni Fichtenthal, Mühlerain 72KleinBösingenPascale Probst, Grüneburg


MurtenLac(See)Wünnewil-FlamattEstavayer-le-LacBroyeDüdingenBroyeFribourgSingine(Sense)BroyeBroyeSarine(Saane)Villars-sur-GlâneMarlyGlâneBulleGruyère(Greyerz)Veveyse(Vivisbach)Châtel-Saint-Denisle canton de fribourg en chiffresVille principale: FribourgSuperficie: 1671 km 2Point culminant: Vanil Noir (2389 m)Nombre d’habitants: 273 000Densité de population: 164 hab./km 2Population étrangère: 18,1% (août 2010)Langues administratives: français (63,2%), allemand (29,2%)Taux de chômage: 3593 personnes (2,5%, nov. 2010)Les points rouges sur la carte symbolisent les permisde construire au 4 e trimestre 2010.<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


Aujourd’hui, un mètre carré seconstruit chaque seconde en Suisse,soit l’équivalent de dix terrains defootball par jour. *


lA BrillAzAlbano et Isabelle Gallucci,En Meinoud, Secteur Lentigny;Alexandre Krattiger, Clos-de-l’Arche,Secteur Lentigny;Veronique et Philippe Bertschy,Route de la Poste 15, Secteur Lentigny;Fabrice Perroud et Florence Uldry,Route du Chaffeiru, Secteur LentignylA sonnAzNelson et Maria Trigo et EdouardoTrigo, Secteur Cormagensle flonDavid er Sara Rial, Clos-Secours,Secteur Bouloz;Eric Aschilier et Cindy Aebischer,Champ-Dessus (Derrey-la-Croix),Secteur Porsel;Laurent et Angélique Neyroud,Alors que 34% de la populationsuisse vivent dans leurs propresmurs, ils ne sont que 24% dansle canton de Zurich. Et la villede Zurich ne compte que 7% depropriétaires. *Champ-Dessus (Derrey-la-Croix),Secteur Porselle glèBeAmélie et Christian Dafflon,Route des Nervaux,Secteur Estavayer-le-Giblouxle mouretMarie-José Godel et Olivier Staremberg,Route de la Laiterie, Secteur Oberried;Paul, Jean-Claude et Michel Brodard,Lydia Schafer, Route du Pafuet,Pré-aux-Oies;Samuel et Pascale Brodard, Impassede Montsibolo, Secteur Bonnefontaine;Cynthia et Olivier Perroulaz, Le Village,Secteur Bonnefontainele pâquierGuyve et Claudia Safary,Route du CarmellécHellesCatherine et Daniel Georges,Chemin de la Cabuche 16;Olivier Ribotel et Aline Mamry,Chemin du Vignyles montetsEvelyne et Yves Aebi, Impasse deGrandvau, Secteur Aumont;Marcel Louis Pochon, Les Iles,Secteur Montet;Centre de rencontre et de formation,Les Grands-Champs, Secteur MontetlullyFamilles Brossin et Ferreira dos Reis,Moulin-au-Rey 14;Stéphane et Myriam Rapaz, L’Ingera 8,Secteur Seiry;Marco Franco, Chemin dela Frinzalla 25, Secteur SeirymArlyMehmet Krasniqi et Xhavit Mustafa,Chemin des Epinettes;Progecom SA,Chemin du Bois-des-Rittes;Fatmir Beka et Esed Ahmeti,Route des PréalpesmArsensNelly et Hervé Bonvin,Lotissement En Crausa;Neziraj Refki, Route de la Grand-Fin 45, Secteur VuippensmAtrAnVert Immobilier SA, Route de la GuériteménièresEdgar et Theresa Pereira, Clos-Quartiermisery courtionAline et Christophe Frossard,En Mottez, Secteur Misery;Nicolas et Mariorie Fürst, En Mottez,Secteur Misery;Stella Linck et Ivo Clemente;Thierry Bigler et Céline Simonet-Bigler,Route de Cournillens, Secteur Misery;Ivan Rados et Stipe Rados, En Mottet;José Placido, Au Marais,Secteur Cournillens;


«La construction de logements aencore quelques beaux jours devantelle.», est-il écrit dans la Conjoncturefribourgeoise. Durant les sept pre -miers mois de 2010, 1341 nouveauxlogements ont été autorisés, soit 8,1%de plus qu’entre janvier et juillet 2009. *TafersJacques und Margrit Folly-Raemy,Engelsmattstrasse;AM Generalbau AG, Engelsmatte;Daniel und Claudine Vonlanthen-Meuwly, Obere ZelgstrasseTenTlingenMathias Burri, Dürrenbergstrasse;Adrian und Silvia Roth, BuechmattaTornyYan Dougoud et AlexandraRisse-Dougoud, Perrey-Crochet,Secteur Torny-le-Grand;José Maria Semedo Moreira,Pré-Damont, Secteur Middes;Steve Habluetzel, Au Pontet,Secteur MiddesTreyvauxSilvie et Dominique Mettraux,Route d’EssertursyJoseph Deschenaux,Chemin Bois-du-Mont;Abadia SA, Route du Plattiez;Claude et Chantal Demierre,Chemin du Perrey 29;Fabien Gavillet, Chemin des Charbonnières46, Secteur VauderensvallonHuguette et Thierry Billieux,Chemin de la Rueyre;Société en formation, p. a. Progin SAConstructions, Route de la Chaumière;vaulruzJacques et Maria Joye, Vuer-des-Alpes 4villars-sur-glâneHuynh Anh et Tian-Tai,Impasse du Relais 9;Susanne Buchs, Impasse du PanoramavillarvolarduebersTorf<strong>SWISSLIFE</strong> et aussiNicolasdisponibleVilloz etàRosmariel’Apple StoreRazzino,en tant qu’applicationMarkus und Monika Spicher, pour iPad et Pré-Giller e-magazine sur www.swisslife.ch/magazineKaplaneistrasse;villorsonnensMartina Hasler, Guldifeld 63Sébastien et Chantal Gutmann,En Terdo 8, Secteur Villargiroud;Philippe Bifrare et Jessica Chammartin,Route de la Magne 23, SecteurLa Magne;Laetitita Huguenot et Thierry Vaucher,Impasse du Jura 2, Secteur Sommentier;Micheline Pittet, Impasse de la CôtevuadensRichard et Séverine Tarrès,Chantemerle;Julien et Sandrine Allard,Village d’En-HautvuisTernens-en-ogozAlain et Eveline Delaquis,Impasse du Verné;Hervé Ottet, Impasse du Verné;Anne-Rachel et Christophe Oberson,Impasse du Verné;Sébastien et Muriel Chassot,Impasse du Verné;Corinne et Bastien Petitpierre,Impasse du Verné;Alain Thévoz, Impasse du VernéWallenriedOlga et Yann Lionel Benoit, En AmontWünneWil-flamaTTKeller AG, Altschlossmatte 17,Wünnewil;Keller AG, Altschlossmatte 23,Wünnewil;Carmela und Adrian Schafer-Anker,Akazienweg 25, Wünnewil;Norbert Esseiva, Staffelstrasse,Wünnewil*Sources:Statistique annuelle en matière deconstruction et de logement,Office fédéral de la statistiqueImmo-Monitoring 2010Wüest & Partner«Freiburger Nachrichten»«Weltwoche»


Fonder une entreprise ?Travailler à l’étranger ?Changer de métier ?Quelle que soit la voie que vous choisissez, notre prévoyance flexible s’y adapte. La vie est pleined’imprévus. Nos solutions de prévoyance avec garanties modulables conviennent à chaque situation, carelles peuvent être adaptées en fonction de chaque décision importante. Planifier est toujours excitant.C’est pourquoi Swiss Life, le spécialiste leader de la prévoyance, vous offre des chances de rendementélevées, mais aussi la sécurité. Pour que vous puissiez poursuivre votre chemin sans soucis financierset avec un encadrement optimal. Nos experts se feront un plaisir de vous conseiller. www.swisslife.ch


A Swiss Life // 43Texte: René Ammann, photos: Tom HallerMobylette,surf,entrepriseBeaucoup de gens ont des idées. Et plus encore secachent derrière de belles phrases. Andy Tanner estdifférent. Le fondateur de Alprausch élabore,applique et construit. La Suisse aurait besoin deplus d’hommes de cette trempe.›››<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


Voici l’histoire d’un apprenti de commerce zurichoisqui avait un rêve. Il traversait la campagne avec unequeue de renard au guidon, en quête de liberté. Samob était trafiquée. Jusqu’à ce que la police l’arrête. Notrehomme acheta alors un Solex. Mais aussi des lunettesrondes, pour ressembler à John Lennon. La maréchausséeavait freiné l’élan du mobiste. Sur la route, certes, mais pasdans sa tête! Andy est né en 1963 sous le nom de AndréTanner et écoute aujourd’hui encore John Lennon. Il en amême tiré sa philosophie.«Beaucoup de gens ne font que parler. Je préfère agir»,déclare Andy. «Tout le monde a des idées. Mais qu’en ressort­il?»Puis, le jeune Tanner passa de la mobylette à laplanche. Planche à roulettes en été et surf en hiver. Lorsqu’ilLors d’un congrès de managers,Andy Tanner a pris la paroledirectement après Al Gore. Lepublic était en costume sombre.L’orateur, lui, portait unecombinaison rouge. Comme unpompiste Esso.était en congé ou qu’il faisait trop beau pour aller à l’école, ilpartait pour Hoch Ybrig, une petite station de ski près deZurich. Il a aussi dévalé les pentes du Jakobshorn de Davoset du Muottas Muragl de Pontresina où la poudreuse est,paraît­il, «d’enfer». Ce planchiste allait devenir vice­championd’Europe de surf à 22 ans, puis champion des USA.Règle n° 6: Tu auras du plaisir dans tout ce que tu fais!A 23 ans, Andy Tanner ouvrit à Zurich la première boutiquede snowboard en Europe sous le nom de Beach Mountain. Ilvendait ce qu’il utilisait lui­même, à savoir des articles américains.L’Amérique était alors très tendance. De Scuol à Zermatt,le nec­plus­ultra était de porter les vêtements de surfBeach Mountain. A la grande surprise du jeune entrepreneurqui n’avait fait ni étude de marché ni plan d’entreprise, sonmagasin devint rapidement le salon à la mode. Des jeunes s’yretrouvaient pour écouter de la musique et pour voir desfilms. Puis ils allaient surfer ensemble, faire la fête, bref, ilsavaient trouvé un deuxième chez­eux. «Beach Mountain faisaitpartie de la culture underground, explique Andy Tanner.Il y avait un look et une philosophie. Beach Mountain signifiaitse démarquer: être autrement, agir autrement.»Aujourd’hui, à 48 ans, Andy Tanner représente encore cecourant. Lors d’un congrès de managers, Andy Tanner a prisla parole directement après Al Gore, ex­candidat à la présidentielleaméricaine. Le public était habillé de manière uniforme,en costume sombre. Tanner portait une combinaisonrouge. Un peu comme les pompistes des stations Esso. «Apparemment,je refuse de devenir adulte», dit­il en riant. «Jel’ai vite remarqué dans le monde des affaires.» Son proposétait de formuler les six règles devant prévaloir dans les PME.Règle n° 2: «Tu dois briser les règles!» Ou encore la règle n° 6:Tu auras du plaisir dans tout ce que tu fais!» Et il savait dequoi il parlait...Un renard dans la villeEn 1980, Andy Tanner avait 18 ans lorsqu’il rencontraNicole Bretscher qui en avait 16. Ils forment un coupledepuis lors. Mais sans contrat de mariage. Alors que Andyfaisait de la planche autour de Formentera, Nicole fabriquaitdes bikinis qu’elle vendait sur la plage. Leur fils Timmeeh estné en 1988, leur fille Robin en 1992. Deux raisons pour cegalopin d’Andy de devenir enfin adulte! Mais il déclare enriant: «Je me suis plutôt reconnu dans mes enfants, et c’estsans doute pour cela que je n’ai jamais perdu mon côtégamin».Nicole Bretscher et Andy Tanner avaient déjà élaboréquelques pièces de vêtements pour Beach Mountain. Etlorsqu’ils revendirent leur affaire à Jelmoli en 1998, ilsavaient depuis longtemps eu l’idée de créer leur propremarque de vêtements de ville et de sport. Alprausch avait étécréé en 1991. Et pourtant, tout le monde leur avait déconseilléde le faire. La bourse s’était effondrée, et la tendanceétait de perdre de l’argent, pas d’en gagner. Andy Tannerappliqua alors sa règle n° 5: «Tu ne dois pas avoir peur de tesconcurrents». Le couple créa des patrons et des dessins. Lapartie tissage était réalisée en Suisse, la couture au Portugal,puis le tout était envoyé en Chine pour la réalisation de


«Apparemment, je refuse de devenir adulte.» Andy Tanner porte une combinaison rouge, même pendant les congrès de managers.<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


A Swiss Life // 47vêtements de snowboard thermoactifs. Le nom Alprauschavait lui aussi été trouvé depuis un bon moment. «Lorsquel’on est sur la crête d’un sommet et que l’on regarde autourde soi, l’on est grisé», explique Andy Tanner. «Et lorsqu’ondévale la montagne, on est dans un état second.»En 2004, Alprausch s’installe dans un magasin près de laBahnhofstrasse de Zurich. Le look de la boutique sise Werdmühleplatzvaut le détour à lui seul. Une mobylette est envitrine. Sur la selle, un porte­clés avec une queue de renard.«Le renard est depuis longtemps dans la ville», nous ditAndy Tanner. «J’achète les queues de renards aux Grisons ouau parc de Langenberg. On m’en livre 50 à 100 par commande.»De la graisse à traire en magasinHerbert vient lui aussi de Langenberg. Il surveille le magasin.C’est un cerf de 12 ans. Il est né et a grandi à Zurich avantd’être empaillé. L’animal trône maintenant sur un podium,entouré de pulls de ski, de vestes modèle «Tante Klara», depantalons «Hasi», de rondins de bois, de boîtes d’Ovomaltine,de graisse à traire, de condiments Maggi et de bonbonsRicola. Ces objets en appellent aux émotions du public, et iln’est pas rare d’entendre un «ça alors!», un «tu te souviensde ça, Georges?» ou encore un «formidable!» prononcés pardes clients ébahis.Ceux qui le désirent peuvent aussi écouter des contesnarrés par Karen Meffert ou Trudi Gerster. Il fallait déjàavoir l’idée des contes! Dans un magasin où viennent desjeunes garçons dont la voix a à peine mué et des jeunes fillesqui commencent à se maquiller. Ces ados veulent êtreadultes et se désolidarisent résolument des gentilles féesou du Chat botté. Andy Tanner pense autrement. «Lorsquej’entends la belle voix profonde de Karen Meffert, j’en aiencore la chair de poule. Nous vendons des vêtements aux12, 15 et 20 ans, mais aussi aux trentenaires et à leur maman.»Et la graisse à traire ou le dentifrice? «C’est juste une blague.»Alprausch, croix et calligraphieDans l’univers de Tanner, tout est un peu différent. Alorsque certaines entreprises ont un seul et unique logo, Alprauschen a neuf. Tendance à la hausse. Quelle que soit lacalligraphie choisie pour le nom de la marque, la croix suisseest toujours présente. «C’est un symbole fort, explique AndyTanner. Et nous sommes fiers de nos origines. Mais cettecroix n’est en rien un message politique.» Alors que certainessociétés refusent la fourrure comme les végétariens la viande,il y a «au moins un animal alpin empaillé» dans chaque boutiqueAlprausch. Alors que certaines marques se spécialisentdans le jeans, le pull ou les sous­vêtements, Alprausch produittout, des chaussettes au bonnet. Le mot d’ordre est luiaussi sans concession: «De la mode? Nous ne faisons pas demode. Pas question pour nous de finir au musée. Nous voulonsvendre.»Et ça marche. Alprausch est partout présent, de Cortinaà Helsinki et de Tokyo à Moscou, dans 350 boutiques. Pourles dix ans de la marque, Andy Tanner veut un magasinà l’aéroport de Zurich. Ou à Zermatt. Ou à Grindelwald.«Lorsque l’on est sur lacrête d’un sommet et quel’on regarde autour de soi,l’on est grisé», expliqueAndy Tanner. «Et lorsqu’ondévale la montagne, on estdans un état second.»Mais la croissance doit rester modeste. «Plus on a de poids surles épaules, plus il est difficile de marcher», déclare le patron.Nous sommes une petite entreprise familiale qui recense 15collaborateurs. Nous voulons continuer à créer la surprise etgarder notre identité. Laisser des traces pimente la vie.»Et Andy Tanner se retire dans son atelier de la Eibenstrasseà Zurich, assis entre une cabine de téléphérique deScuol qui a fait son temps, un vieux pédalo, des tissusAlprausch et un troupeau de bouquetins, fouines, faons etchoucas empaillés. Il enfonce les écouteurs de son iPod dansses oreilles et écoute sa chanson préférée: «Imagine» de JohnLennon: You may say I’m a dreamer/But I’m not the onlyone/I hope someday you’ll join us/And the world will liveas one…<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


Système: Lista Office QUB


Valeur et durabilité. Design par Lista Office. Qu’il fait bon de savoir que fraîcheur et durabilitévont de pair. Les systèmes de mobilier de bureau de Lista Office demeurent performantsdurant de longues années grâce à des matières nobles, au top desquelles figure l’acier,créateur de produits robustes. Les fonctions et modules ainsi créés évoluent au rythme devos objectifs. Le service offert, de la planification à l’entretien, est au plus près du client. Ledesign suisse ne connaît pas de date de péremption.Lista Office près de chez vous > www.lista-office.com/distribution


Texte: Lucas Roos, photos: Hans-Jörg WalterEnviede plaisirVous sentez-vous mieux quand vous avez mangé unebanane? Ou une tomate? Vous devriez, car toutesdeux contiennent des substances qui améliorent votrehumeur par un infime état second. Espérons quenos illustrations d’aliments fraîchement préparés vousferont le même effet.›››


Perspectives // 51Je suis un grain de raisin.La plupart des gens me savourentpressé et fermenté. Sans savoirexactement ce qu’ils boivent.Car le vin est un mystère. Avecplus de 800 arômes et desbouquets complexes qui n’ontplus rien à voir avec moi,mais qui convoquent mûres,noix, réglisse et bien plusencore. Je vous quitte, en es -pérant vous laisser une bellenote finale.<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


Je suis une girolle.Bien préparée, j’offre uneexpérience gustative grisante.Bien qu’étant mon parent,le psilocybe semilanceataconduit à d’autres états seconds.Sa psilocybine provoque deshallucinations, belles commedes visages, des paysagesou des images. Mais aussi moinsbelles, comme des grimaces,des poursuivants invisibles oudes apparitions diaboliques.


La Suisse bougeDuel intercommunal Coop du 5 au 14 mai <strong>2011</strong>Activité pour tous: de top-forme à non entraîné. Environ 200 communess’affrontent et récoltent des minutes d’activité physique – quelle commune est laplus sportive? L’offre d’activités physiques est déterminée par les communes.www.lasuissebouge.ch


Gastronomie // 55Il est facile de réaliser unexcellent risotto. Il suffit debien se concentrer deux foisdurant la préparation.Si vous souhaitez surprendre vos invitésavec un risotto onctueux à souhait, vousdevez respecter deux étapes importantesdans la cuisson du riz qui a besoin de vinet de bouillon.L’importance desbons ingrédientspar AmbrogioStefanettiOignons et fromageHacher finement les oignons et les fairerevenir dans du beurre. Ajouter un peu desucre et de vin rouge et laisser entièrementréduire le liquide à feux doux afin d’obtenir unecompote. Faire revenir le riz rapidement dans un peud’huile, déglacer avec du vin blanc et laisser réduire (cf. colonne dedroite). Ajouter le bouillon au fur et à mesure de l’évaporation duliquide. Lorsque le bouillon a entièrement réduit, ajouter le Büscion(fromage frais) et bien mélanger. Le risotto doit être dressé sur unplat chaud. Déposer une cuillérée à soupe de compote d’oignons surle risotto, poivrer et servir.Ingrédients pour 4 personnes: 240 g de riz Carnaroli, 1 cs d’huile d’olive extra-vierge,½ verre de vin blanc, 1,5 litre de bouillon de poule, 2 oignons rouges moyens, 50 g de beurre,30 g de sucre, 1 verre de vin rouge, 1 morceau de Büscion (fromage frais) de la valléede Muggio, une pincée de sel, poivre.Illustrations: Sylvia GeelJ’utilise peu d’ingrédients et je cuisineselon une règle simple: plus les produitssont de bonne qualité, plus leplat est simple à préparer. Et cela fonctionnetoujours, car chaque ingrédientrévèle pleinement son goût.Si les ingrédients se marient bien, lamoitié du travail est déjà faite. Mêmes’il n’y a que peu de riz. Il ne nécessitepas autant d’attention que l’on veutbien le croire, mais il faut le mouilleren permanence. Le riz n’absorbejamais trop de liquide. Il faut en tenircompte et le couvrir rapidement devin blanc au début de la préparation.Lorsque le vin a réduit, on ajoute lebouillon au fur et à mesure de sonévaporation. Il va donner son goût auriz. Et attention: rien ne doit brûler!Ambrogio Stefani fait partie des découvertes Gaultet Millaut de l’année 2010 au Tessin. Il est chefcuisinier de la Vecchia Osteria à Seseglio près deChiasso (TI).<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


Abritant l’hippodrome le plus prestigieux du monde, Chantilly est sans conteste l’endroit idéal pour mettreen valeur la Range Rover. Son moteur diesel 4.4 TDV8* de conception inédite, associé à la nouvelle boîteautomatique à 8 rapports, garantit silence de fonctionnement et rendement absolus, malgré une consommationencore réduite. Outre sa puissance phénoménale, la Range Rover se prévaut de nombreux autresatouts, comme son design inimitable et diverses technologies innovantes, notamment le tableau de bordvirtuel à LCD et l’écran multimédia Dual View. De quoi souligner l’exclusivité de la Range Rover, au mêmetitre que l’intérieur luxueux. Si vous souhaitez toujours avoir une longueur d’avance, vous venez de trouverl’automobile qu’il vous faut.www.rangerover.chLES GRANDES ÉCURIES, CHANTILLY (F).L’ENDROIT RÊVÉ POUR LÂCHERLES CHEVAUX DU NOUVEAU MOTEURDIESEL 4.4 TDV8 DE LA RANGE ROVER.RANGE ROVER* Range Rover, 4.4 TDV8 aut., 313 ch/230 kW, consommation mixte 9.4 l / 100 km, émissions Ø CO 2253 g/km, catégorie de rendement énergétique D. Emissions Ø CO 2de tous les véhicules neufs proposésen Suisse 188 g/km.


Reeto von Gunten // 57Mon premier état second fut violent et ne me quittaplus pendant très longtemps. Près de 40 ans se sontécoulés depuis lors. Mais je me souviens encore trèsprécisément de chaque moment.Enfin, presque, car je ne me souviens pas du plus important:comment en suis­arrivé là? Je pense doncaujourd’hui que l’ennui est à l’origine de cette ivresse,comme c’est souvent le cas pour ces états seconds quigénèrent une certaine créativité.Tout est parti d’une Ford «Custom»Mustang de 1967. A cetteépoque, l’objet de notre désir s’appelait«Hot Wheels». Il s’agissait demodèles réduits à l’échelle 1:64,sans moteur, mais avec des roues àfort quotient de propulsion. Lesvoitures virevoltaient sur des railsen plastique orange que nous pouvionsassembler de manière à formerle circuit et les loopings denotre choix. Ma Mustang fonçaitsans trop patiner et ne cahotait passur le circuit. Mais tout cela ne devaitbientôt plus suffire à comblerles attentes d’un passionné decourse automobile. Nous avons donc commencé à fairedes expériences avec ces petits cylindres qui comportentune mèche et qui dégagent des étincelles sans exploser.Pour obtenir l’effet escompté, nous devions plierles pétards en deux et les coincer sous le hayon ou lescoller sur le toit du véhicule. Ainsi équipées, les voituresdéjà très rapides devenaient de véritables bombes quisurvolaient la piste à défaut d’y adhérer.Nous avons alors connu un nouvel état second.L’excitation avant l’apothéose, la fascination de lavitesse débridée, l’envie d’aller toujours plus loin ouencore cette agitation fébrile nous procuraient unevéritable ivresse. Et ma Mustang que je ne cessai demodifier était ma drogue. Mais la sensation de l’ivressene durait heureusement jamais longtemps. Ainsi, nousmesurions nos performances tous les jours. Qui va leplus vite, qui est le plus fou, qui fait une course à toutcasser? J’ai vécu des moments debonheur incomparables à cetteépoque. A tel point que j’ai gardéma Mustang trafiquée jusqu’à cejour. Des traces de brûlé à l’arrièreet sur le toit témoignent des nombreuxtests, modifications et coursesendiablées, et me rappellent ces intensesmoments d’ivresse.Depuis, la fascination de la vitessem’a bel et bien quittée. Mesfilles et la musique suscitent nettementplus d’enthousiasme, maisont aussi laissé quelques traces.Je suis père de deux enfants etje souffre d’acouphènes. Voilà, jecommence à comprendre que maMustang est la source de mes maux en écrivant ce texte.Je vais l’offrir à un ami. Pas parce que je pensequ’elle le mettra dans un état second. Mais parce que jecrois qu’il saura apprécier l’objet et son histoire. Peutêtreaussi parce que je suis convaincu que les souvenirsofferts durent plus longtemps.Reeto von Gunten écrit dans <strong>SWISSLIFE</strong> sur des choses qui racontent unehistoire. Cet animateur radio (DRS3), écrivain et conteur est captivé par lespetites choses qui font l’énormité de la vie.<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


Une poule, un lapin ou un mouton... Quel animal voyez-vous?


Concours // 61Je vois ce quetu ne vois pasGagnez un bon d’achat de 2000 francs et succombez à l’ivresse dushopping chez GLOBUS! Voici comment s’y prendre: regardez fixementl’image et écrivez-nous ce que vous voyez. Ne fixez pas le mêmepoint avec les deux yeux, mais essayez plutôt de regarder en parallèlela moitié droite avec l’œil droit et la moitié gauche avec l’œil gauche.Loucher légèrement peut vous aider dans cette tâche.Envoyez votre réponse sur www.swisslife.ch/magazineconcours ou renvoyez-nousla carte-réponse de l’annexe UPDATE. La date limite de participation est fixéeau 30 avril <strong>2011</strong>. Les gagnants seront publiés dans le prochain <strong>SWISSLIFE</strong>.Nous adressons toutes nos félicitations à Manuel Capelli pour avoir gagné ledernier concours! La bonne réponse était: Zermatt.<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>


60 // Encore!Baschi«Je commencepar chanteren anglaischarabia»Ha di nit vergässewill s’ganze Bettschmöckt no nach dirvo letschter NachtToutes mes chansons partent d’une petite esquissemusicale. Pour ce morceau également, je me suis assisau piano dans le studio avec mon guitariste PhilippeMerk. Nous avons joué quelques accords et les avonsenregistrés sur mon ordinateur portable.Chez moi, ces quelques accords m’inspirent unemélodie, un sentiment ou une atmosphère pour lachanson. Quand je bidouille des mélodies, je le fais dureste toujours en anglais­charabia. Ce sont des motsanglais que je mets les uns après les autres mais qui neveulent rien dire, comme «I love you Baby because Ineed you». Ce n’est pas génial, mais c’est plus difficilequand on est déjà fixé sur des paroles ou sur un mot,car le texte est trop contraignant.C’est la raison pour laquelle je commence toujourspar un texte en anglais­charabia qui n’a certes aucunsens, mais qui rend clairement la ligne mélodique.Quand j’écoute une mélodie, sans parole, quand ellepasse bien en anglais­charabia, quand elle ne me lâchepas ou que je trouve que oui, ça va au cœur, alors j’ail’intuition que la chanson pourra être bonne – si jeréussis aussi à écrire un texte correct. «Ha di nit vergässe»(«Je ne t’ai pas oubliée») est une chanson romantiqueempreinte de nostalgie et de mélancolie.J’étais d’humeur mélancolique et j’ai pu écrire les parolessur la mélodie, vraiment comme un playback. Jefonctionne toujours comme ça: d’abord la mélodie,ensuite le texte.Cette chanson traite d’une expérience que beaucoupde gens en Suisse ont certainement déjà faite: onvit ensemble au septième ciel, intensément, rapidement.Et puis une fin abrupte, qui arrive comme ça – etreste celui qui ne veut ou ne peut pas oublier l’autre:«Ha di nit vergässe, will s’ganze Bett schmöckt nonach Dir» («Je ne t’ai pas oubliée, car le lit entier estencore rempli de ton odeur») – la personne a laissé unetelle trace que son odeur subsiste éternellement. Maiscette chanson peut aussi correspondre à une relationoù tout va pour le mieux et de laquelle l’on peut direque chaque nuit sans l’autre est une nuit perdue. Etc’est pourquoi je ne peux pas t’oublier. Une chansonromantique, en quelque sorte.Dans «Encore!», des musiciens suisses racontent l’origine de leurs chansons. Agéde 24 ans, Baschi a débuté sa carrière début 2004 lors du casting de «Music Star».Il a occupé plusieurs fois la première place des classements suisses et a composéen 2008 «Bring en hei» («Ramenez la coupe à la maison»), la chanson de l’équipenationale de football pour le championnat d’Europe. Son quatrième album «NeuiWält» («Nouveau monde») est sorti à la fin de l’année dernière. Actuellement,Baschi et son groupe sont en tournée en Suisse. Informations sur les concerts:www.baschimusig.ch


www.swisslife.ch/magazinePepperminta, 2009, un film de Pipilotti Rist. Film stills. Avec l’aimable autorisation de l’artiste, Hugofilm et Coop99.

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