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Magazine SWISSLIFE Printemps 2011

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A Swiss Life // 47vêtements de snowboard thermoactifs. Le nom Alprauschavait lui aussi été trouvé depuis un bon moment. «Lorsquel’on est sur la crête d’un sommet et que l’on regarde autourde soi, l’on est grisé», explique Andy Tanner. «Et lorsqu’ondévale la montagne, on est dans un état second.»En 2004, Alprausch s’installe dans un magasin près de laBahnhofstrasse de Zurich. Le look de la boutique sise Werdmühleplatzvaut le détour à lui seul. Une mobylette est envitrine. Sur la selle, un porte­clés avec une queue de renard.«Le renard est depuis longtemps dans la ville», nous ditAndy Tanner. «J’achète les queues de renards aux Grisons ouau parc de Langenberg. On m’en livre 50 à 100 par commande.»De la graisse à traire en magasinHerbert vient lui aussi de Langenberg. Il surveille le magasin.C’est un cerf de 12 ans. Il est né et a grandi à Zurich avantd’être empaillé. L’animal trône maintenant sur un podium,entouré de pulls de ski, de vestes modèle «Tante Klara», depantalons «Hasi», de rondins de bois, de boîtes d’Ovomaltine,de graisse à traire, de condiments Maggi et de bonbonsRicola. Ces objets en appellent aux émotions du public, et iln’est pas rare d’entendre un «ça alors!», un «tu te souviensde ça, Georges?» ou encore un «formidable!» prononcés pardes clients ébahis.Ceux qui le désirent peuvent aussi écouter des contesnarrés par Karen Meffert ou Trudi Gerster. Il fallait déjàavoir l’idée des contes! Dans un magasin où viennent desjeunes garçons dont la voix a à peine mué et des jeunes fillesqui commencent à se maquiller. Ces ados veulent êtreadultes et se désolidarisent résolument des gentilles féesou du Chat botté. Andy Tanner pense autrement. «Lorsquej’entends la belle voix profonde de Karen Meffert, j’en aiencore la chair de poule. Nous vendons des vêtements aux12, 15 et 20 ans, mais aussi aux trentenaires et à leur maman.»Et la graisse à traire ou le dentifrice? «C’est juste une blague.»Alprausch, croix et calligraphieDans l’univers de Tanner, tout est un peu différent. Alorsque certaines entreprises ont un seul et unique logo, Alprauschen a neuf. Tendance à la hausse. Quelle que soit lacalligraphie choisie pour le nom de la marque, la croix suisseest toujours présente. «C’est un symbole fort, explique AndyTanner. Et nous sommes fiers de nos origines. Mais cettecroix n’est en rien un message politique.» Alors que certainessociétés refusent la fourrure comme les végétariens la viande,il y a «au moins un animal alpin empaillé» dans chaque boutiqueAlprausch. Alors que certaines marques se spécialisentdans le jeans, le pull ou les sous­vêtements, Alprausch produittout, des chaussettes au bonnet. Le mot d’ordre est luiaussi sans concession: «De la mode? Nous ne faisons pas demode. Pas question pour nous de finir au musée. Nous voulonsvendre.»Et ça marche. Alprausch est partout présent, de Cortinaà Helsinki et de Tokyo à Moscou, dans 350 boutiques. Pourles dix ans de la marque, Andy Tanner veut un magasinà l’aéroport de Zurich. Ou à Zermatt. Ou à Grindelwald.«Lorsque l’on est sur lacrête d’un sommet et quel’on regarde autour de soi,l’on est grisé», expliqueAndy Tanner. «Et lorsqu’ondévale la montagne, on estdans un état second.»Mais la croissance doit rester modeste. «Plus on a de poids surles épaules, plus il est difficile de marcher», déclare le patron.Nous sommes une petite entreprise familiale qui recense 15collaborateurs. Nous voulons continuer à créer la surprise etgarder notre identité. Laisser des traces pimente la vie.»Et Andy Tanner se retire dans son atelier de la Eibenstrasseà Zurich, assis entre une cabine de téléphérique deScuol qui a fait son temps, un vieux pédalo, des tissusAlprausch et un troupeau de bouquetins, fouines, faons etchoucas empaillés. Il enfonce les écouteurs de son iPod dansses oreilles et écoute sa chanson préférée: «Imagine» de JohnLennon: You may say I’m a dreamer/But I’m not the onlyone/I hope someday you’ll join us/And the world will liveas one…<strong>SWISSLIFE</strong> <strong>Printemps</strong> <strong>2011</strong>

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