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LE DISCOURS DE LA DOUBLURE: Nietzsche et ... - Religiologiques

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Le discours de la doublure: <strong>Ni<strong>et</strong>zsche</strong> <strong>et</strong> la théologie négativeCes trop brèves remarques suffisent à montrer l'importanceque le style revêt aux yeux de <strong>Ni<strong>et</strong>zsche</strong>. Le style affecte la penséeelle-même. Si bien que «corriger le style, cela veut dire corriger lapensée, <strong>et</strong> rien d'autre. 75 » En ce sens, on le voit bien, ce qui est enjeu ici, c'est une remise en question de la distinction entre lecontenu d'une idée <strong>et</strong> la manière dont elle est présentée.La forme <strong>et</strong> le contenu, d'opposés qu'ils étaient, passent désormaisl'un dans l'autre, la forme se matérialisant, si bien que tout contenunous apparaît désormais comme purement formel, y compris notrevie. La pensée elle-même se trouve alors totalement engagée dans cejeu formel <strong>et</strong> nécessairement multiple, dans c<strong>et</strong>te chute incessante dusignifiant. 76Le thème de la formalisation nous renvoie, encore une fois,pour la dernière fois, à la théologie négative comprise comme«pérégrination de l'écriture», c'est-à-dire comme formalisationextrême de la pensée. Ultimement, ce trait formel constituel'intangible <strong>et</strong> insaisissable fil qui relie <strong>Ni<strong>et</strong>zsche</strong> à la théologienégative; aussi bien dire qu'il n'y a pas de lien...IVAu terme de c<strong>et</strong> essai, une inquiétude nous afflige. Et si,finalement, nous n'avions fait que tourner autour de la question?Et si nous avions capitulé, nous refusant à l'aborder de front, aveccourage. Et si nous n'avions pu maîtriser notre suj<strong>et</strong>? Et si nousnous étions laissé égarer par lui? Et s'il s'était joué de nous? Et sic<strong>et</strong> essai n'avait été qu'une digression, immmense <strong>et</strong> ridicule? Et sinous avions failli? Et si tout cela était un échec? Que cesquestions, c<strong>et</strong> aveu, constituent peut-être, en fin de compte,l'ultime leçon qu'on devait r<strong>et</strong>enir de notre lecture de <strong>Ni<strong>et</strong>zsche</strong>, telest le mince <strong>et</strong> fragile espoir auquel on est forcé, au terme de c<strong>et</strong>ravail, de s'accrocher... Il fallait faillir: c'était peut-être75 Humain trop humain, II, 2 e partie, § 131.76 Claude Lévesque, L'étrang<strong>et</strong>é du texte: essais sur <strong>Ni<strong>et</strong>zsche</strong>, Freud,Blanchot <strong>et</strong> Derrida, Montréal, VLB, 1976, p. 24.25

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