1 Application des principes de Laban/ Bartenieff - Université du ...

3• Aucune harmonie dans le rythme respiratoire. La respiration se fait lorsque c’estnécessaire. Les apnées sont fréquentes et le sujet s’essouffle rapidement.• Il n’y a aucune fluidité dans le mouvement. Les mouvements sont soudains et restreints.MéthodeNous utilisons les quatre aspects que LMA considère, pour décrire, comprendre et générer desmouvements. Ensuite, vous trouverez une énumération (pas exhaustive) des aspects que nousavons voulu mettre en valeur.Le corps• Connectivité corporelleLe crawl est un mouvement de reptation qui s’apparente à de nombreux mouvementssportifs, la course, l’attaque en volley, le service au badminton…C’est un mouvement où les schémas Centre-Distal et Demi-corps sont prioritaires.Les enfants qui ne disposent plus de l’usage des jambes ont encore la possibilité demouvoir le bassin.Nous leurs proposons, au départ du mouvement d’oscillation du bassin dans le planhorizontal (rotation), l’idée que ce même mouvement peut se prolonger vers les jambes etles bras.• Stabilité et mobilité :Le mouvement de crawl est composé d’une partie stable et d’une partie mobile.La partie gauche du corps est stable quand la partie droite est motrice et vice-versa.La partie stable coïncide avec le mouvement d’extension d’un côté du corps et la partiemobile avec la flexion de l’autre côté.Placer l’attention sur la partie stable donne la possibilité de développer la partie mobile dumouvement.Lorsque l’on propose le mouvement de crawl aux élèves, ils ne voient que l’importance dumouvement des bras et le mouvement des jambes.• PhraserLe mouvement se déroule en phrases.L’initiation du mouvement commence au bassin et se poursuit par le mouvement desjambes et des bras.• La respirationLe mouvement respiratoire donne le rythme du mouvement et pas l’inverse.L’espaceLe mouvement des extrémités supérieures et inférieures se développe dans le plan sagittal.Il y a un mouvement sur le plan horizontal sur autour de la dimension verticale du corps.Les élèves ont du mal à identifier l’avant et l’arrière du corps du corps en positioncouchée parce que l’utilisation du plan horizontal est pauvre.

4La formeComme tous les mouvements dérivés du schéma de reptation (ramper) la Forme que lecorps adopte est de s’allonger et se raccourcir en un schéma de Demi-corps (homolugus)L’effortNotre principal but dans l’aspect qualitatif (expressif) du mouvement est de diminuer lasoudaineté du mouvement. Nous essayons de donner du feed-back pour amener un Fluxlibre et soutenir le mouvement.Le groupe de travailL’expérience est menée avec 2 groupes de 5 élèves handicapés physiques dans le cadre ducours d’éducation physique tel qu’il est organisé dans l’enseignement spécial de laCommunauté française de Belgique.Les élèves sont regroupés institutionnellement en fonction de leurs possibilités intellectuelleset les groupes présentent de ce fait une grande hétérogénéité sur le plan moteur.Certains ont des déficiences fonctionnelles des membres inférieurs ou / et des membressupérieurs. Certains membres présentant souvent une amplitude réduite.Il y a de grandes différences au niveau de la résistance à l’effort et à la fatigabilité.Certains sont en chaises roulantes et d’autres ont une bonne mobilité.Le 1°groupe est constitué d’élèves entre 13 et 14 ans du 1° degré de l’enseignementsecondaire.Le 2°groupe est constitué d’élèves entre 15 et 16 ans du 2° degré de l’enseignementsecondaire.Ils ont choisi l’activité natation et adhère à la méthode.La partie en salle• La 1° phase d’une heure consiste en un travail en salle de sports. Elle précède et prépare letravail en piscine.L’activité se fait allongé sur un tapis. Les vêtements doivent être amples et ne pas gênerles mouvements. Les chaussures sont retirées si possible.• Les élèves exécutent à leur rythme et sous ma direction un enchaînement de mouvements.Deux orientations d’exercices1. Avec augmentation de la conscience corporelle, c’est à dire en identifiant les parties ducorps que bougent comme conséquence du mouvement du bassin.Ces mouvements sont inhabituels et réalisés avec lenteur et sans l’emploi de beaucoupd’énergie. La position couchée a été choisie pour deux raisons :Primo, parce qu’elle coïncide avec la position de la nage et ensuite parce qu’elle empêchel’utilisation des muscles antigravitationnels. On les répète doucement pour bien lesressentirCes mouvements ne permettent pas de les ramener à des situations vécues antérieurement.

52. Avec augmentation de la conscience de l’utilisation de leur corps dans des mouvementsspécifiques à la natation.Ils partent d’une situation connue pour se terminer en une situation de natation.Ils explorent des aspects corporels vécus dans la natation et que l’élève répétera enpiscine.Les accents.• L’élève apprend à écouter les instructions tout en continuant à faire l’exercice et à yapporter les corrections nécessaires sans interrompre le mouvement lui-même. De cettefaçon, il apprend à agir en pensant et à penser en agissant.• La recherche de qualité va entre autres aspects être liée à la capacité de «ressentir » lemouvement.L’élève doit accepter ce qu’il vit sans jugement, restreindre les exigences liées à laperformance et se donner du temps et les moyens de porter son attention sur lui-même etpas seulement sur les autres ou sur les choses à faire.Il doit éviter de transformer le travail de sensation en une activité de stretching ou demusculation.Les élèves essayent de trouver « la » façon correcte d’exécuter un mouvement. Il faut fairepasser le message que même s’il y a des principes à respecter chacun doit arriver à trouversa propre façon de le faire.Cette prise de conscience implique qu’il arrête de se considérer en pièces détachées pourse voir plutôt comme un tout vivant et en mouvement qui se sent et se ressent, qui apprendet réapprend.Les exercices doivent être faits avec l’objectif d’éliminer progressivement du moded’action tout mouvement superflu. Tout ce qui entrave et interfère avec le mouvement ouencore parfois s’y oppose doit être éliminé.• Effort/ récupérationUne période d’effort suivie d’une période de récupération est un cycle actif et naturel quele corps utilise pour se réapprovisionner et maintenir la qualité du mouvement.Les périodes de récupération sont plus longues que celles d’effort.L’apprentissage a également lieu pendant la récupération.• L’image corporelle.L’utilisation des images pour obtenir la qualité souhaitée d’un mouvement est un outiltoujours utilisé.Pendant la séance, entre chaque mouvement, cette lecture corporelle est complétée par uneprise de conscience ciblée sur un aspect des mouvements réalisés.

6Cette alternance entre les prises de conscience de la globalité de l’attitude et la fixationd’attention sur un aspect précis de l’attitude permettra une structuration progressive duschéma corporel.• Travail d’élaboration mentale.1° étape : Le mouvement est réalisé d’un seul côté.2° étape Au cours de la période de récupération il est demandé aux élèves devisualiser la réalisation de la partie apprise du même côté.3° étape Lorsque l’élève a réalisé le mouvement dans sa tête quelques fois, ilrecommence à le faire.Le but est de l’amener à ressentir si des changements ont eu lieu.La partie en piscineLe travail se déroule en 3 parties sur 2 heuresLes élèves sont dans l’eau pendant 30’. Il leurs est demandé d’utiliser des lunettes de natationpour limiter les inconvénients de l’eau chlorée.1° partie Répétitions des mouvements réalisés en salle, en pataugeoire où l’eau est à 30degrés et la profondeur de 80 cm,.2° partie En piscine, travail avec planche ou aide.L’accent est mis sur un aspect des mouvements.3° partie En piscine, travail du mouvement global sur la longueur de la piscine.CoachingMr. Tydgat est la personne qui travaille sur le terrain et M. Pisani donne le support théoriquepour analyser les mouvements de la spécialité choisie (natation), les éventuelles adaptationsdes mouvements proposés en rapport avec les points forts et faibles de chaque élève etdiscuter ensemble sur les stratégies à utiliser.En fait, il s’agit d’un dialogue ou les élèves sont interpellés pour constater ce qui se passedans leur univers.Résultats.Au départ, le travail en salle a suscité des interrogations, mais les élèves étaient ouverts à unenouvelle approche et ils ont rapidement fait le lien entre les exercices de la salle et la piscine.Ils sont maintenant beaucoup plus calmes, moins orientés vers l’extérieur, plus soucieux dechercher en eux les sensations proposées. Leur capacité à réaliser des mouvements complexeset harmonieux s’est également développée.

7A la piscine, dès les premières séances, les élèves ont cherché à réaliser ce que je leursproposais. Leur activité était désordonnée. Ils avaient des difficultés à focaliser leur attentionsur les aspects que je ciblais.Après quelques séances, une plus grande mobilité du bassin a été constatée. Le corps s’estdélié, les mouvements sont devenus plus harmonieux et plus fluides.Les progrès les plus importants ont été réalisés par les élèves n’ayant plus l’usage total desjambes.Ces élèves ont rapidement été séduits par l’orientation donnée à leur travail. Ils ont découvertavec enthousiasme que par l’action du bassin leurs jambes bougeaient, qu’ils pouvaientdavantage s’allonger et développer des cycles respiratoires.A ce jour, tous sont convaincus de pouvoir encore progresser.Enfin, un état d’esprit très positif s’est installé dans les séances. La recherche du bien être etdu confort personnel ont été placés au centre de mon travail.J’ai valorisé chacune de leurs tentatives, considérant qu’un essai même maladroit était un pasdans la bonne direction.Conclusion et projection dans le futurCette démarche a commencé en octobre et se poursuivra jusqu’à la fin de l’année scolaire enjuin. Les théories de LMA seront appliquées dans le futur à d’autres activités d’éducationphysique. Elles sont particulièrement bien adaptées à l’enseignement aux handicapésphysiques en leurs permettant de revisiter leur corps et de découvrir d’autres possibilités demouvements.Elle s’inscrit également dans une démarche personnelle vers une recherche de qualité etd’efficacité.RéférencesMaking Connections – Peggy HackneyCoping with the environment – Irmgard BartenieffThe Creative Imperative – Charles JohnstonCollected Articles & Interviews – M. Feldenkrais----------------------------------------