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Approche paysagère de la forêt - CRPF Limousin

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8 APPROCHE PAYSAGERE DE LA FORÊTPrincipes générauxEXEMPLE DE LECTURE D’UN PAYSAGEL’approche globale <strong>de</strong>s paysagesLe paysage est aujourd’hui un <strong>de</strong>s éléments constitutifs <strong>de</strong>notre environnement, au même titre que l’eau, l’air, <strong>la</strong> floreou <strong>la</strong> faune sauvage. I<strong>de</strong>ntifier et comprendre ce qui distingueun lieu d’un autre <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> rechercher <strong>la</strong> logiquequi met en cohérence les divers éléments qui y sont disposés.Globalement, trois logiques s’associent au fil du temps pourcomposer un paysage :> une logique écologiqueAu sein d’un territoire, <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> baserépond aux lois <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature.> une logique sociale, économique et technique(ou logique fonctionnelle)Pour répondre à ses besoins, l’homme organise et fait évoluerce lieu <strong>de</strong> travail et ce cadre <strong>de</strong> vie. Un paysage fonctionnelest indissociable <strong>de</strong> <strong>la</strong> société et <strong>de</strong> l’économie lecaractérisant, tout en reflétant les techniques disponibles àune époque déterminée.> une logique visuellePar son regard, l’homme saisit l’apparence d’un territoire,c’est <strong>la</strong> traduction visuelle du caractère particulier <strong>de</strong>chaque paysage.L’évolution harmonieuse <strong>de</strong>s paysages dans le temps<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> prendre en compte ces trois regards indissociables.L’analyse visuelle, par l’exercice <strong>de</strong> lecture d’un paysage,révèle généralement <strong>de</strong>s éléments écologiques etfonctionnels. Elle sera privilégiée dans <strong>la</strong> démarche.Détaillons les éléments occupant ce territoire, en faisant appel à <strong>de</strong>s notions <strong>de</strong>géographie physique puis humaine :> <strong>la</strong> logique écologiqueUn territoire granitique au relief doucement vallonné, <strong>de</strong>s affleurements rocheuxdépourvus <strong>de</strong> végétation, un cours d’eau et <strong>de</strong>s rives, une végétation et une fauneadaptées aux conditions climatiques <strong>de</strong> moyenne montagne.> <strong>la</strong> logique fonctionnelleDes fonds humi<strong>de</strong>s utilisés pour l’élevage bovin, <strong>de</strong>s haies arborées délimitantles parcelles agricoles, <strong>la</strong> forêt gérée sur les hauteurs et pentes moins favorablesà l’agriculture, un bâtiment situé à mi-pente, une route reliant cet espace rural à<strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges et zones urbaines.Recomposons maintenant ce paysage en faisant appel à <strong>de</strong>s critères purementvisuels.> <strong>la</strong> logique visuelle.Un paysage rural que l’on découvre progressivement, un territoire lisible avecune alternance d’espaces ouverts et <strong>de</strong> volumes boisés, <strong>de</strong>s espaces ouverts aupremier et second p<strong>la</strong>n, une masse forestière sur les hauteurs en arrière p<strong>la</strong>n, unetrame arborée discontinue, un axe <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion épousant les courbes du relief,une gran<strong>de</strong> cohérence visuelle <strong>de</strong> l’ensemble.


10 APPROCHE PAYSAGERE DE LA FORÊTPrincipes générauxLes critères d’appréciation<strong>de</strong>s paysages forestiersUne alternance d’espaces ouverts et d’espaces arborésstructure le champ <strong>de</strong> vision, représentant un espace accessibleque l’on découvre progressivement.L’oeil est sélectif, toute observation donne lieu à une évaluationpositive ou négative. Certains aspects forestiers provoquentune incompréhension pouvant s’accompagner d’uneréaction <strong>de</strong> rejet, d’autres aspects sont admis et très appréciés.Les espaces forestiers constituent <strong>de</strong>s éléments paysagersindispensables, faisant référence à un milieu naturel stable.Les perceptions <strong>de</strong> l’extérieur et <strong>de</strong> l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt sontcomplémentaires. Les réactions d’un observateur sont souventliées au premier contact qu’il a avec cette forêt.LA FORÊT PERÇUE DE L’EXTÉRIEUR : UNECOMPOSANTE AU SEIN D’UN TERRITOIRE PLUS VASTELes lignes droites verticales sont admises dans l’espace agricolequi est associé à <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> travail organisé. Elles sont plusdifficilement acceptées au sein <strong>de</strong> l’espace forestier associé à <strong>la</strong>notion <strong>de</strong> naturel.Au pied <strong>de</strong>s Monts d’Ambazac (87)Les couleurs renouvellent les paysages au fil <strong>de</strong>s saisons.Une trace indirecte <strong>de</strong> présence humaine apporte un caractèresécurisant.Le Puy <strong>de</strong> <strong>la</strong> Monédière,Madranges (19) L’automne sur les versants <strong>de</strong> <strong>la</strong> Comba<strong>de</strong>, Surdoux (87) C<strong>la</strong>irière, Châtelus-le-Marcheix (23)


11 APPROCHE PAYSAGERE DE LA FORÊTPrincipes générauxLA FORÊT VÉCUE DE L’INTÉRIEUR : UN VOLUMEMETTANT EN SCÈNE DES AMBIANCES SPÉCIFIQUESSans attrait, certaines ambiances forestières sont ressentiescomme oppressantes. De même que certaines friches, <strong>la</strong>forêt <strong>de</strong>vient hostile, gênante et source <strong>de</strong> conflit.Une apparence <strong>de</strong> gâchis, qu’il soit d’origine naturelle ou pas, une coupeà une échelle disproportionnée ou une apparence sale conduisent à uneappréciation négative <strong>de</strong>s actions forestières.Une forêt dévastée par<strong>la</strong> tempêteFriches et forêt <strong>de</strong>nse à Vassivière (23)Un chemin, un puits <strong>de</strong> lumière, <strong>de</strong>s couleurs, un patrimoineremarquable… ces petits détails créent une ambiance, unmilieu forestier magique…Un espace où les interventions sont réalisées avec beaucoup <strong>de</strong> soin, <strong>de</strong>slisières ménageant <strong>de</strong>s vues vers l’extérieur… Ces éléments donnentl’image d’une forêt rassurante et bien organisée.Futaie <strong>de</strong> Doug<strong>la</strong>s, Compreignac (87)Tumulte du ruisseau sur les rochers, Pradines (19)J.-L. Lacorre, ONFAmélioration feuillue et bois <strong>de</strong> chauffage, Laurière (87)


12 APPROCHE PAYSAGERE DE LA FORÊTSensibilité paysagèreLa sensibilité paysagère correspond à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxcomposantes indépendantes : <strong>la</strong> qualité du paysage et <strong>la</strong> pressionvisuelle s’exerçant sur ce paysage. Cette évaluation qualitative etquantitative s’applique à tout territoire concerné par un regard ouun projet.La qualité paysagère,les éléments remarquablesL’intérêt d’un paysage relève <strong>de</strong>s domaines esthétique etpatrimonial. L’évaluation esthétique fait appel à <strong>de</strong>s notions<strong>de</strong> composition harmonieuse et diversifiée, d’apparencenaturelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt, et d’absence <strong>de</strong> point noir paysager.La dimension patrimoniale d’un site est liée à ses valeursculturelles, historiques ou écologiques.Plus simplement, un paysage visuellement remarquable attireles regards, provoque émotion et admiration. La plupartéprouvent le besoin <strong>de</strong> le gar<strong>de</strong>r en mémoire, ont envie <strong>de</strong>le peindre, <strong>de</strong> le photographier. Les paysages remarquablessont souvent mentionnés dans les gui<strong>de</strong>s touristiques.Un paysage harmonieux autour du Lac <strong>de</strong> Lavaud-Ge<strong>la</strong><strong>de</strong> (23)Point noir paysager :une décharge sauvagesur <strong>la</strong> vallée<strong>de</strong> <strong>la</strong> Maronne (15)


13 APPROCHE PAYSAGERE DE LA FORÊTSensibilité paysagèreLe gros Fayau, Thouron (87)Le caractère remarquable d’un paysage peut être attesté parun statut <strong>de</strong> protection (site inscrit ou c<strong>la</strong>ssé).Mais au-<strong>de</strong>là<strong>de</strong> <strong>la</strong> démarche juridique, un paysage forestier peut êtreremarquable par son appartenance à un territoire <strong>de</strong> renomméerégionale ou nationale.Un paysage renommé, <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Dordogne (19)Pont sur <strong>la</strong> Maul<strong>de</strong>, Royère-<strong>de</strong>-Vassivière (23)Le château <strong>de</strong> Sédières impressionne le paysage environnant (19)Dans le détail, <strong>de</strong>s éléments particuliers sont disséminés au sein <strong>de</strong>sforêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> région. Murets et ruines témoins du passé, arbrespittoresques ou à <strong>la</strong> forme monumentale constituent souvent autantd’éléments <strong>de</strong> repères paysagers au sein d’un projet. Ils appartiennentà <strong>la</strong> mémoire collective et constituent <strong>de</strong>s éléments visuellementremarquables.


15 APPROCHE PAYSAGERE DE LA FORÊTSensibilité paysagèreAIRES URBAINES ET PÔLES RURAUX DU LIMOUSINPôles urbainsCouronnes périurbainesPôles rurauxPériphérie <strong>de</strong>s pôles rurauxZone rurale isolée ou sous faible influence urbaineL’espace rural limousin s’organise autour <strong>de</strong>s petites villes. Quelquespôles urbains concentrent cependant une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s activités et<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion régionale : autour <strong>de</strong> Limoges et Saint-Junien, entreBrive et Tulle, à Ussel et à Guéret. Les pôles ruraux accueillent <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionen lui offrant un environnement économique et socioculturel aucoeur du territoire régional.Sources : “Schéma collectif <strong>de</strong>s espaces naturels et ruraux - Contribution <strong>de</strong> l’État en Région <strong>Limousin</strong>” (juin 1999).Origine <strong>de</strong>s données : INSEE-DATAR “Territoires vécus”, inventaire communal 1998, INSEE-Ministère <strong>de</strong> l’Agriculture


16 APPROCHE PAYSAGERE DE LA FORÊTSensibilité paysagèreTERRITOIRES À FORTS ENJEUX PAYSAGERSPôles urbainsCouronnes périurbainesLes paysages régionaux caractéristiques ou aux qualités esthétiquesreconnues correspon<strong>de</strong>nt aux axes <strong>de</strong>s vallées <strong>de</strong> <strong>la</strong> Creuse, <strong>de</strong> <strong>la</strong>Dordogne, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vienne et leurs affluents, aux contours du PNRPérigord-<strong>Limousin</strong> ainsi qu’aux massifs situés sur les hauteurs duP<strong>la</strong>teau <strong>de</strong> Millevaches, <strong>de</strong> Blond ou d’Ambazac.Les territoires à fort enjeux <strong>de</strong> loisir sont centrés sur <strong>de</strong>s forêtspériurbaines, <strong>de</strong>s grands <strong>la</strong>cs et <strong>de</strong>s rivières aménagés pour le public.Sources : “Schéma collectif <strong>de</strong>s espaces naturels et ruraux - Contribution <strong>de</strong> l’État en Région <strong>Limousin</strong>” (juin 1999).Origine <strong>de</strong>s données : DIREN <strong>Limousin</strong>.


17 APPROCHE PAYSAGERE DE LA FORÊTSensibilité paysagèreL’utilisation<strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité paysagèreDe faible à forte (voire très forte), unesensibilité paysagère n’est jamais nulle.Au sein d’un projet, l’évaluation <strong>de</strong> cettesensibilité et sa cartographie indiquerontau gestionnaire comment doser sesefforts en matière d’intervention enfaveur du paysage.L’intervention du forestier sera d’autantplus délicate que <strong>la</strong> sensibilité du secteurest forte.Cette approche ne fournit pas d’indicationsur les mesures paysagères àprendre : seule l’analyse du type <strong>de</strong>paysage et les recommandationsassociées jouent ce rôle. Mais les traitementspaysagers retenus s’attacherontà valoriser au mieux l’aspect <strong>de</strong> <strong>la</strong> zoned’étu<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vuei<strong>de</strong>ntifiés.Carte IGN n° 2233E (Egletons-Meymac) ©IGN–SCAN25®2000 - Autorisation n° GC01-13EXEMPLE D’ÉVALUATION DE LA SENSIBILITÉ PAYSAGÈREFORÊTS SECTIONALESDE MOUSTIER- VENTADOUR(19)Carte <strong>de</strong>s éléments remarquableset <strong>de</strong>s sensibilitéspaysagèresPoints <strong>de</strong> vueÉléments remarquablesRuines du Château <strong>de</strong>VentadourRocher CervièreLa Sou<strong>de</strong>illette (rivière)Haie <strong>de</strong> chênesPoint noir paysagercarrièreSensibilité paysagèrefortemoyennefaibleSources : Aménagement forestier <strong>de</strong>s Forêts sectionales<strong>de</strong> Moustier-Ventadour (19)La sensibilité paysagère <strong>de</strong> ces pentes boisées varie considérablement selonleur visibilité.Les ruines du Château <strong>de</strong> Ventadour occupent un éperon rocheux entre les gorges <strong>de</strong><strong>la</strong> Sou<strong>de</strong>illette et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vigne. Ce promontoire escarpé offre une vue imprenable surl’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée, et en particulier les versants boisés <strong>de</strong>s forêts sectionales <strong>de</strong>Moustier-Ventadour. Plus bas, <strong>la</strong> route départementale constitue un autre axe <strong>de</strong>découverte <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée, passant au niveau du Rocher Cervière qui conforte l’aspectsauvage du site. Plus loin, sur le p<strong>la</strong>teau <strong>de</strong> Prailloux, une haie <strong>de</strong> chênes anime unsentier pittoresque et ombragéLes ruines du château <strong>de</strong> Ventadour dominent <strong>la</strong> vallée


18 APPROCHE PAYSAGERE DE LA FORÊTEnjeux paysagers liés à <strong>la</strong> forêtL’aménagement du territoireet l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêtDiverses dynamiques externes à <strong>la</strong> forêt expliquentaujourd’hui <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu’elle occupe au sein d’unterritoire: évolution <strong>de</strong> sa répartition spatiale, mais aussi<strong>de</strong>s regards posés et <strong>de</strong>s attentes exprimées sur cetespace.> <strong>la</strong> pression démographique(positive ou négative), en milieu urbain ou rural.> l’évolution <strong>de</strong> l’aménagement <strong>de</strong> l’espace ruralet, notamment, <strong>de</strong> l’agriculture. La forêt occupe <strong>de</strong> touttemps <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce que l’homme lui <strong>la</strong>isse. Certaines pentesont toujours été boisées, d’autres zones forestièressont <strong>la</strong> conséquence plus récente d’un abandon <strong>de</strong>terres agricoles difficiles à mettre en valeur avec lestechniques actuelles.> l’évolution sociologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionLa majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion est citadine et éprouve lebesoin d’un espace naturel mais sécurisant. Elle est à <strong>la</strong>recherche d’authenticité et d’une nature ordonnée, luipermettant <strong>de</strong> percevoir <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’homme dans lepaysage.> le tourisme ruralAssocié aux changements <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie, il est uneconséquence du facteur précé<strong>de</strong>nt et peut doncbasculer en fonction <strong>de</strong> cette évolution, sans que lesraisons en soient c<strong>la</strong>irement exprimées.Au sein d’un territoire, les problèmes paysagers liés à <strong>la</strong> forêt sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxordres :• certains sont liés à <strong>de</strong>s dynamiques externes à <strong>la</strong> forêt. Ils ne sont plusdu seul ressort du propriétaire ou gestionnaire forestier. Nous entrons alorsdans une problématique d’aménagement d’un territoire à plusieurs composantesgérées par <strong>de</strong>s acteurs variés : agriculteur, agent <strong>de</strong> voirie, élu local,animateur <strong>de</strong> développement local…• d’autres sont étroitement dépendants <strong>de</strong>s objectifs et actions menées dansle cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion d’un patrimoine forestier*. Des dynamiques internes à<strong>la</strong> forêt sont donc à l’origine d’éventuels conflits visuels.Tous ces facteurs génèrent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s particulières sur le territoire quicréent <strong>de</strong> nouvelles dynamiques paysagères associant généralement <strong>la</strong> forêt.Leurs conséquences à court terme peuvent être très différentes <strong>de</strong>s conséquencesà long terme.(*) Le paysage géré à l’échelle <strong>de</strong> plusieurs propriétésforestières est abordé en dynamique interne à <strong>la</strong> forêt.


19 APPROCHE PAYSAGERE DE LA FORÊTEnjeux paysagers liés à <strong>la</strong> forêtCes actions ne sont pas du seul ressort du forestier, mais entrent généralement dans une problématiquedépendant d’autres acteurs extérieurs à <strong>la</strong> forêt.Dynamique externe à <strong>la</strong> forêtIndicateursEnjeux paysagersRecommandations paysagèresExtension <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt dans lesespaces à dominante agricole• épaississement <strong>de</strong>s haies nonentretenues• abandon <strong>de</strong>s terres à handicaptopographique• apparition <strong>de</strong> timbres-poste• mitage et déstructuration visuelle <strong>de</strong> l’espace• apparition d’un élément incongru dans lepaysage• disparition <strong>de</strong> l’accès visuel à l’eau eteffacement d’autres points <strong>de</strong> repèresattractifs• fermeture d’espaces-clés : rebords d’interfluves,versants <strong>de</strong> vallées secondaires…• mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s outils i<strong>de</strong>ntifiant lesenjeux paysagers• gérer <strong>de</strong>s espaces-clés pour maîtriser lesboisements• structurer l’espace en renouve<strong>la</strong>nt les arbreset bosquets• adapter l’échelle et <strong>la</strong> forme <strong>de</strong>s boisements aupaysage local• privilégier les essences déjà présenteslocalement• entretenir les éléments paysagers remarquablesExtension <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt dans lespaysages à dominante forestière• enfrichement <strong>de</strong>s lisières agricoles aucontact <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt• boisement <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>irières résiduelles• fermeture <strong>de</strong>s perspectives, disparition <strong>de</strong>srepères visuels• enserrement <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges par <strong>la</strong> forêt,entraînant une dispersion du bâti en cas <strong>de</strong>nouvelle construction• uniformisation du paysage : les aspérités durelief sont masquées par <strong>la</strong> forêt• mettre en oeuvre une gestion <strong>de</strong>s espaces-clés àmaintenir ouverts• adopter un outil d’aménagement réservant unespace-tampon entre ville et campagne• engager une gestion sylvo-paysagère <strong>de</strong>s fricheset accrus forestiers• diversifier les essences et aménager les lisières• aménager <strong>de</strong>s espaces arborés semi-ouvertsprès <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>gesOuverture et défrichementdans les espaces à dominanteagricole• arasement <strong>de</strong> haies• disparition <strong>de</strong>s arbres dans l’espaceagricole• disparition <strong>de</strong>s accès aux forêts isolées• simplification excessive du paysage, disparition<strong>de</strong> points <strong>de</strong> repères dans <strong>la</strong> forêt• altération <strong>de</strong>s caractéristiques bocagèreslocales• adopter un outil d’aménagement donnant unstatut particulier aux composantes arborées dupaysage• préserver les lisières anciennes et stables autour<strong>de</strong>s vieux massifs• maintenir un réseau <strong>de</strong> haies et bosquetsstructurant l’espaceOuverture et défrichementdans les espaces à dominanteforestière• exploitation abusive <strong>de</strong>s peuplements• arasement <strong>de</strong>s lisières forestières• création d’ouverture et <strong>de</strong> perspectives• géométrie <strong>de</strong>s lisières• disparition d’éléments remarquables• mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s outils i<strong>de</strong>ntifiant les enjeuxpaysagers• pour une gestion paysagère <strong>de</strong>s lisièresforestières, construire un dialogue entreagriculteur et forestierExtension <strong>de</strong> l’urbanisation enmilieu agricole et forestier• <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’abattage <strong>de</strong> vieux arbresprès <strong>de</strong>s habitations• revendication d’espaces forestiers“refuges”• <strong>de</strong>s espaces forestiers “poubelle” en limite <strong>de</strong>zone habitée• un mitage <strong>de</strong> l’espace• une disparition <strong>de</strong>s éléments remarquables enlisière• outils d’aménagement réservant un espacetamponentre le milieu forestier et les espaceshabités• créer <strong>de</strong>s espaces arborés


20 APPROCHE PAYSAGERE DE LA FORÊTEnjeux paysagers liés à <strong>la</strong> forêtLa gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt, une source <strong>de</strong> dynamique paysagèreDynamique externe à <strong>la</strong> forêtIndicateursEnjeux paysagersRecommandations paysagèresRenouvellement et transformation <strong>de</strong><strong>la</strong> forêt• gran<strong>de</strong>s coupes rases• contrastes inadaptés (forme, couleur,texture)court terme• transformation brutale <strong>de</strong>s ambiances paysagères• appauvrissement <strong>de</strong> l’attrait <strong>de</strong>s espaces forestiers• substitution d’essences indigènes par d’autresessences• apparition <strong>de</strong> géométrie supplémentairelong terme• apparition d’éléments paysagers “incongrus”• constitution d’une futaie attrayante• stabilisation du paysage avec essences etstructures durables• adapter <strong>la</strong> forme et <strong>la</strong> superficie du projet aucontexte paysager• maintenir et gérer <strong>de</strong>s bouquets du peuplementinitial• diversifier les essences introduites (choix etrépartition)• respecter les éléments remarquables et lecaractère d’un site• maintenir quelques espaces ouverts (humi<strong>de</strong>s,rocheux)• traitement particulier <strong>de</strong>s lisières exposées auxregardsReconstitution <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt aprèstempête• sommets forestiers écrêtés• arbres basculés, espace forestierinaccessiblecourt terme• perte d’i<strong>de</strong>ntité et <strong>de</strong> richesse <strong>de</strong>s ambiancesforestières• apparition <strong>de</strong> vastes chantiers forestierslong terme• diversification <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong>s peuplementsforestiers• adaptation <strong>de</strong>s objectifs au contexte paysager• maintien d’îlots <strong>de</strong> vieillissement• traitement particulier <strong>de</strong>s rémanents• maintenir ou créer <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vue• retrait <strong>de</strong>s boisements par rapport aux routes• fractionner les chantiers sylvicoles• traitement particulier <strong>de</strong>s espaces exposés auxregardsCoupe et exploitation en forêt• artificialisation <strong>de</strong> l’espace “naturel”• traces d’intervention humaine dans lespeuplementscourt terme• premières éc<strong>la</strong>ircies accentuant l’aspect artificiel• dégradation <strong>de</strong> chemins d’usages diverslong terme• simplification du peuplement• ouverture et accroissement <strong>de</strong> l’attrait paysager<strong>de</strong>s lieux• traitement adapté <strong>de</strong>s rémanents d’exploitation• prévoir le niveau <strong>de</strong> finition <strong>de</strong>s chantiersd’exploitation• maîtriser <strong>la</strong> durée d’exploitation en forêtfréquentée• respect <strong>de</strong>s essences secondaires etd’accompagnement• adapter <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> coupe au contextepaysager• irrégu<strong>la</strong>riser et diversifier les lisières lors <strong>de</strong>scoupesAmélioration d’un réseau <strong>de</strong> <strong>de</strong>sserteforestière• ouverture et accès aux peuplementsforestiers• visibilité <strong>de</strong>s terrassements et emprises• modification <strong>de</strong> l’aspect d’anciens cheminscourt terme• conflits d’usage <strong>de</strong> l’espace• accessibilité à <strong>de</strong> nouveaux paysages• disparition d’ambiances intimistes et <strong>de</strong> l’esprit<strong>de</strong>s lieuxlong terme• gestion facilitée <strong>de</strong>s peuplements forestiers• recenser les éléments remarquables à préserver• i<strong>de</strong>ntifier les usagers du site• créer <strong>de</strong>s équipements adaptés au caractère dusite (relief, visibilité)• développer <strong>la</strong> diversité du tracé (esprit <strong>de</strong>découverte <strong>de</strong> l’espace)• finition <strong>de</strong>s talusNon-gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt• impression <strong>de</strong> forêt “immobile”• peuplements <strong>de</strong>nses• bois <strong>de</strong> <strong>la</strong> tempête non-exploitéscourt terme• stabilité du paysage forestier• <strong>de</strong>s peuplements compacts et impénétrableslong terme• appauvrissement <strong>de</strong>s ambiances• <strong>de</strong>s peuplements voués à <strong>la</strong> coupe rase• sensibiliser les propriétaires et les élus au rôlepaysager <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt gérée• favoriser les regroupements <strong>de</strong> propriétaires• éviter <strong>la</strong> création d’espaces difficiles à gérer• inciter à l’amélioration sylvicole et paysagère <strong>de</strong>speuplements existants


21 APPROCHE PAYSAGERE DE LA FORÊTEnjeux paysagers liés à <strong>la</strong> forêtLes forêts rencontrées en <strong>Limousin</strong> sont très variées, par leurstructure et leur composition en essences, par leurspropriétaires, selon <strong>la</strong> gestion (ou non-gestion) qui s’y applique.Des dynamiques internes à <strong>la</strong> forêt expliquent ici l’impact <strong>de</strong><strong>la</strong> gestion forestière au sein du paysage. Ces changements sontplus ou moins perceptibles et parfois mal ressentis par lepublic, rési<strong>de</strong>nt ou touriste. Globalement, les actionsforestières mal acceptées par les regards extérieurscorrespon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s situations où <strong>la</strong> forêt ne répond plus auxdiverses attentes exprimées dans cet espace particulier. Ainsil’artificialisation d’un milieu considéré à tort comme naturelest une source <strong>de</strong> conflits fréquente.Dans <strong>la</strong> dynamique forestière et les problèmes paysagersqu’elle engendre, plusieurs facteurs sont à prendre en compte.>> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> propriété forestière,sa taille et son morcellement, son intégration dans une exploitation agricole oul’éloignement du propriétaire…, conditionnent bien souvent le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestionet les objectifs assignés à cet espace.>> les conditions écologiqueset <strong>la</strong> dynamique naturelle du milieu forestier offriront <strong>de</strong>s possibilités d’actionsplus ou moins variées. Ce facteur associé aux précé<strong>de</strong>nts et aux moyens(techniques ou financiers) disponibles déci<strong>de</strong>ra <strong>de</strong> l’opportunité d’uninvestissement forestier pour une production ligneuse <strong>de</strong> qualité.>> l’évolution <strong>de</strong>s techniquesdans les travaux entraîne une évolution parallèle <strong>de</strong> l’aspect <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt.L’organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte et <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s bois sont nécessaires etpeuvent nécessiter <strong>la</strong> création d’équipements adaptés.>> les enjeux paysagerssont également variables selon l’exposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt aux regards extérieurs etsa fréquentation (proximité d’un pôle urbain ou d’un site attractif), ainsi que sespotentialités internes.En plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique naturelle, <strong>de</strong>s actions plus ou moins voyantes façonnent ainsi les paysagesforestiers au fil du temps.Les diverses actions du forestier ont un impact variable selon leur situation topographique : ellespeuvent être un enrichissement paysager lorsqu’elles ouvrent <strong>de</strong>s perspectives intéressantes sur lesterritoires sous-jacents, elles peuvent appauvrir l’espace en faisant disparaître une ambianceforestière propice aux promena<strong>de</strong>s. Les coupes rases sont certainement les actions les plus perceptibleset parfois “traumatisantes” du fait <strong>de</strong> l’évolution brutale qu’elles engendrent.Des interventions plus discrètes participent à l’évolution du paysage forestier : les nettoyages etéc<strong>la</strong>ircies réalisés dans les jeunes années d’un peuplement conditionnent ainsi l’aspect dupeuplement arrivé au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> maturité tant admiré.La non-intervention est une solution d’attente souvent satisfaisante pour immobiliser un paysage surune courte pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> temps. Elle est cependant parfois dangereuse à plus long terme : elle conduitinéluctablement à une intervention lour<strong>de</strong> se concrétisant par une profon<strong>de</strong> transformationdu paysage.

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