Guide des cavités souterraines en Seine-Maritime - Département de ...

B/ QUELS RISQUES POUR LA POPULATION ?L’existence de ces vides souterrains serait sans conséquence si ces exploitations ne se dégradaient pasau fil du temps sous les effets conjugués de l’eau et des charges importantes qui sont supportées par lespiliers. Les risques engendrés par leur présence peuvent apparaître brutalement, sans qu’il soit possibled’en prévoir la survenue, ni l’importance. Ils constituent de ce fait un danger pour la sécurité des biens etdes personnes.1 - COMMENT EXPLIQUER LA PRÉSENCE DE CAVITÉS SOUTERRAINES EN ZONEURBAINE ?L’existence de cavités souterraines (marnières, carrières de pierres de taille) en zone urbaine s’expliqueessentiellement par :– une urbanisation qui a souvent gagné les anciennes zones d’exploitation de la marne ;– le fait que beaucoup de constructions ont été édifiées à partir de matériaux que l’on pouvait extrairesur place.2 - L’ORIGINE DES EFFONDREMENTSLa résistance à l’effondrement dépend de nombreux paramètres : de la nature de la roche, de ses caractéristiquesmécaniques, de son environnement géologique (karstification, profondeur de la nappe phréatique).À l’échelle de la carrière, ce sont souvent le taux de défruitement, la taille et la position des piliers ainsique la hauteur des galeries qui sont à l’origine des mécanismes d’instabilité.La dégradation des carrières souterraines peut intervenir de plusieurs façons :– le phénomène peut être lié à la rupture de piliers qui se transmet à la façon d’un emporte-piècejusqu’à la surface,– le deuxième mode de dégradation est le phénomène de fontis. Il ne correspond pas à la ruptured’un pilier, mais peut se produire à partir de la rupture du toit de l’exploitation. Ce phénomène ne seproduit qu’à condition qu’il demeure assez de vide pour que les éboulis puissent se propager,– des affaissements peuvent également survenir quand les argiles ou les poches de sable fluent par lepuits d’accès, après rupture du parement.Les effondrements de marnières et autres cavités naturelles sont favorisés par une pluviométrie abondantespécialement en période hivernale ou printanière. Ainsi, durant l’hiver 1994/1995 à forte pluviométrie,59 bâtiments ont été endommagés dont une maison d’habitation totalement engloutie. Cette tendance s’esttrès largement poursuivie au cours des années qui ont suivi et notamment en 1999, 2 000 et 2 001. On notetoutefois depuis 2002 un ralentissement du rythme des effondrements, en raison essentiellement d’unemoindre pluviométrie.L’existence de zones d’engouffrement, qu’elles soient d’origine naturelle comme les bétoires, ou artificiellecomme les puits et les puisards, peut être également la cause de pollutions ponctuelles des eauxsouterraines. En effet, la turbidité des eaux, qui est souvent liée à la présence de ces points d’absorption àproximité des captages d’eau potable, constitue un problème majeur qui touche la moitié des collectivitésdu département.13