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Seine-Saint-Denis, territoire sacrifié - tolle, lege

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ACTUALITÉLe Monde 5Dimanche 28 - Lundi 29 septembre 2008Inquiétudes autour de la fictionLe Festival de la fiction TV de La Rochelle s’est fait l’écho des craintes qui agitent actuellement producteurs et diffuseursCRISE DU MARCHÉ publicitaire,rupture générationnelle avec lesanciens modèles de narration etleurs héros récurrents, irruptionde nouveaux distributeurs de contenus,réforme de l’audiovisuel quidevrait bouleverser l’équilibre deschaînes publiques : c’est sous cesauspices que s’est ouverte, le17 septembre, la 10 e édition du Festivalde la fiction TV à La Rochelle.Alors que la fiction cherche àsortir de l’ornière en renouvelantsa forme, deux débats se sonttenus sur les défis qu’elle doitrelever. D’une part, l’évolutiondes modes de consommation desimages et le débouché du Web.D’autre part, l’incertitude relativeà l’audiovisuel public, à unmoment où France Télévisions nesait toujours pas sur quel budgetPALMARÈSMeilleur téléfilm unitaire :Bruay-en-Artois, l’impossible véritéde Charlotte Brandstrom (TF1)Meilleure mini-série :Une lumière dans la nuitd’Olivier Guignard (France 2)Meilleure série de primetime : Clara Sheller d’AlainBerliner (France 2)Meilleure réalisation :Marc Rivière pour La Reineet le cardinal (France 2)Meilleur scénario : DidierLacoste et Pauline Rocafful pourUne femme à abattre (France 2)Meilleur film européen :Let’s go to the movies tomorrow(Pologne)elle pourra tabler à partir du 5 janvier2009, date à laquelle devraitêtre supprimée la publicité après20 heures. « Le compte y sera », aassuré Christophe Tardieu du cabinetde la ministre de la culturelors de la table ronde intitulée« Une réforme pour quoi ? ».« Quel compte ? », ont rétorquédes créateurs présents dans la salle.A cinquante jours du débat parlementaireprévu le 18 novembreet à 90 jours de la mise en œuvrede la réforme voulue par NicolasSarkozy, l’inquiétude est vive.Patrice Duhamel, directeur desantennes du groupe public, a faitétat d’une « période incroyablementdifficile ».Selon un bilan établi sur lesneuf premiers mois de l’année parla Ficam, la mise en production defictions de première partie de soiréea reculé de 24 % pour FranceTélévisions, de 75 % du côté deM6, qui privilégie désormais lesséries de 26 minutes, cinq foismois onéreuses, en avant-soirée.Seule TF1 a augmenté ses engagementsde 34 % mais LaurentStorch a annoncé dans Le Mondeson intention de diminuer les budgetsde 20 %.Or les chaînes de la télévisionnumérique terrestre (TNT) qui érodentl’audience des chaînes historiques,n’ont investi en 2007 que400 000 euros dans la création,soit l’équivalent du budget d’un épisodede 26 minutes, signale PascalRogard de la Société des auteurs etcompositeurs dramatiques (SACD).Interrogé sur les fictions télé qu’il« Les Bougon », série comique sur une famille affreuse, sale et méchante,a remporté le prix de la meilleure contribution artistique. LAURENT DENIS/M6avait appréciées récemment, ledéputé UMP Frédéric Lefèbvre, quicopréside le club parlementaire del’audiovisuel, a hésité. « Le documentaireRésistances, a-t-il finipar répondre, les émissions de fluxet “Plus belle la vie”. »La diversité des films proposésà La Rochelle a suspendu la morositéambiante. Les projections descinquante fictions inédites ont faitsalle comble. C’est un téléfilm d’Arteprésenté hors compétition –LaJournée de la jupe de Jean-PaulLilienfeld, avec Isabelle Adjani –qui a fait événement, par son scénarioau cordeau et sa mise en scènenerveuse. Un film-choc, drôleet tragique, récit de la prise d’otagesd’élèves de banlieue par uneprof nerveusement épuisée. A lahauteur d’Entre les murs, le filmde Laurent Cantet, palme d’or àCannes (en salles depuis le 24 septembre)par son brassage de questionnements(laïcité, violence,misogynie), ce téléfilm pourraitbénéficier d’une sortie au cinémaet figurer au Festival de Berlinavant sa diffusion sur Arte.Quant à la comédie, genre plébiscitémais difficile à réussir, elleconnaît un regain de vitalité. Entémoigne Aïcha, de Yamina Benguigui,et la série de M6 réaliséepar Sam Karmann, « Les Bougon». L’histoire d’une familleaffreuse, sale et méchante, reinede la débrouille et de l’illégalité,qui s’est vue décerner le prix de lameilleure… contribution artistique.Macha Sérya ENTRETIEN AVEC SAMUEL ETIENNE, ANIMATEUR DE « COMME UN VENDREDI » SUR FRANCE 3« Je veux proposer un ton différent »Le journaliste, qui animait la saison passée« L’Edition spéciale » sur Canal+, présenteraà partir du 3 octobre sur France 3 un magazinehebdomadaire d’actualité, « Comme unvendredi », diffusé à 23 h 25.Que comptez-vous apporter de nouveauavec « Comme un vendredi » ?De neuf, rien, ce serait présomptueux ! Jeveux simplement tenter de renouveler desexercices, proposer un ton différent, faire monmétier le plus honnêtement possible. « Commeun vendredi » est un magazine d’actualitéscentré sur un invité, plutôt un politique[Nicolas Hulot pour le premier numéro], avecune large place faite à l’image. Une sorte de« 7/7 » modernisée, avec un reportage, un« autoportrait supposé », un « zapping » enrégion, un invité surprise en contradicteur,une chronique de la sémiologue Mariette Darrigrand…Par cettemécanique, on espèrefaire découvrir sous unjour nouveau notre invité.Pour le ton, je le souhaitechaleureux, éloignédu mode brutal ettendu en vogue dansles interviews, où journalisteset invités semettent en scène commeau théâtre.C. SCHOUSBOE/FRANCE 3Vous animerez sur France 4 à partir dela mi-octobre un autre magazine politiqueréalisé avec des élèves du lycée Balzac, àParis. Est-ce un moyen de ramener vers latélévision un public qui s’en désintéresse ?En tout cas, nous allons vers eux pourqu’ils apportent à l’émission l’énergie et l’impertinenceque l’on a entre 16 et 18 ans, touten visant un public large. En associant deslycéens à l’émission, nous souhaitons, avec leproducteur Grégoire Olivereau, réconcilier lesjeunes avec la politique. Peut-être que par cebiais, nous leur donnerons aussi une autreimage de la télévision.Venant du privé, vous rejoignez le servicepublic en pleine tourmente. Etes-vousinquiet pour son avenir ?Quand on voit l’importance qu’a priseaujourd’hui la société des médias, disposerd’un audiovisuel public fort et indépendantme paraît indispensable dans une démocratie.Je ne vois pas comment le téléspectateur pourraitaccepter de continuer à payer sa redevancesi l’offre différente que propose le servicepublic n’était pas garantie.Propos recueillis par Sylvie Kerviel

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