Télécharger le dossier de presse - OCIM

Une logique à l’œuvreLa femme, la folie, la création procèdent eneffet d’une logique signifi ante qui fait échoà des temps forts de la vie de Camille. Cettelogique s’articule dans un nouage qui a sonimportance dans l’abord du cas CamilleClaudel. Ces trois signifi ants offrent plusieursgrilles de lecture et peuvent s’entendredifféremment selon que nous les abordionssous l’angle des courants esthétique,historique ou psychanalytique.Ces regards différents apportent dans leurensemble la possibilité de mieux comprendrela femme, l’artiste et la particularité de sonart. Des citations nous orientent et fournissentun trésor inestimable sur des points de réelsque la psychanalyse tente de repérer et dedénouer. Ils s’affi chent également dans lemarbre et dans le cheminement de sa vie.La femme, la folie, la création doit doncs’entendre comme une problématique quiouvre sur ces bouts de réel circonscrits et surl’origine de ce qui fait point d’achoppement,point de rupture et mise en exergue d’unesouffrance à l’œuvre chez Camille. Ceréel met en lumière l’énigme d’unecertaine étrangeté reconnue dansl’œuvre et la mise en évidenced’une solution que Camillea construite avec hargne etcourage les trente premièresannées de sa vie, créant uneœuvre incarnée de ce qu’ily a de plus intime et ce plussombre en elle.La puissance de création et d’invention deCamille réside dans cette réussite provisoirede puiser continûment dans ce qui laconstitue intrinsèquement. Femme, folie etcréation sont en conséquence trois signifi antsindissociables qui concrétisent ce qu’elleparvient temporairement à faire tenir dans savie et dans l’œuvre. Trois termes, au fond, quenous avons extraits de cette riche élaboration.Pris dans cette logique, ils désignent combienl’intime occupe une place prépondérantedans l’œuvre.Désolidarisés et pris individuellement, ilsouvrent sur une autre problématique révélatricede cette psychose qui l’exile peu àpeu. Épuisée, en effet, elle s’est égarée dansun cheminement chaotique et douloureuxinhérent à la rudesse de son art, aux diffi cultésfi nancières écrasantes et nombreuses ainsiqu’à son combat absolu de reconnaissance.La folie s’extrait de ce bricolage précairemettant en exergue un monde crépusculairedans lequel elle va s’enfermer. Au fond, lacréation ne soutient plus celle qui se laissetomber dans le trou noir de l’horreur. Le videse déploie, son monde se délite et produitune femme désarrimée de l’Autre et dumonde. Et cette logique signifi ante femme,folie, création ne tient plus que dans unassemblage désordonné, délié. De la grâceà l’exil explicite donc le long cheminementd’une femme qui entre dans la lumière parl’art puis s’éteint peu à peu dans l’ombred’une effroyable tragédie personnelle.Camille Claudel – De la grâce à l’éxil11La femme, la folie, la création