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<strong>La</strong> <strong>Gazette</strong> - Jeudi 1er décembre 20112 ActuQui est vraiment BLe député UMP <strong>de</strong> la première circonscription développe une conception très personnel<strong>le</strong> <strong>de</strong> la liberté <strong>de</strong> la presse. Avectrois artic<strong>le</strong>s soigneusement concoctés par la rédaction, la <strong>Gazette</strong> vous propose <strong>de</strong> découvrir l’élu sous un jour nouveau.Le député UMPface aux jugesBernard Depierre, député UMP <strong>de</strong> la premièrecirconscription, était <strong>de</strong>vant <strong>le</strong>s juges <strong>de</strong>sprud’hommes jeudi matin. Son ancienneattachée par<strong>le</strong>mentaire, Stéphanie Marquant,lui reproche, entre autres, <strong>de</strong> l’avoir licenciéependant son congé maladie.LE CONGÉ MALADIE est fait pourprotéger <strong>le</strong> salarié » enrage MaîtreTe<strong>le</strong>nga, l’avocat <strong>de</strong> StéphanieMarquant. Courant 2009, l’attachéepar<strong>le</strong>mentaire remarque certaines pratiquesdu député, qu’el<strong>le</strong> juge incompatib<strong>le</strong>s avecl’éthique d’un élu du peup<strong>le</strong>. Exemp<strong>le</strong> :Bernard Depierre utilise son IRFM (In<strong>de</strong>mnitéreprésentative <strong>de</strong> frais <strong>de</strong> mandats) pourrembourser l’emprunt <strong>de</strong> son appartementpersonnel. « Il n’y a rien d’illégal »rétorque<strong>le</strong> député <strong>de</strong>vant <strong>le</strong>s juges <strong>de</strong>s prud’hommes.Effectivement, rien ne l’interdirait, sauf peutêtrela mora<strong>le</strong>… D’autres éléments chiffonnentStéphanie Marquant. El<strong>le</strong> en aurait parlé audéputé qui n’aurait rien voulu savoir. Cettesituation la ronge. En janvier, Daniel<strong>le</strong> Juban,suppléante <strong>de</strong> Bernard Depierre, quitte l’UMPet rejoint <strong>le</strong> MoDem. Le député ne comprendpas et rejette la faute sur ses collaborateurs,et bien entendu sur Stéphanie Marquant. Les<strong>de</strong>ux protagonistes soulignent <strong>le</strong>urs différences.Stéphanie craque et part en congé maladie <strong>le</strong>27 janvier. Le 8 février, Depierre la sollicite parcourrier pour qu’el<strong>le</strong> retourne un ordinateur.Le 9, Depierre rencontre <strong>le</strong> délégué syndical<strong>de</strong>s attachés par<strong>le</strong>mentaires. Le 10, StéphanieMarquant reçoit la visite d’un contrô<strong>le</strong>ur <strong>de</strong>la CPAM. Le 19 février, el<strong>le</strong> est convoquéeà la sécu pour un nouveau contrô<strong>le</strong>. Le 1ermars, Stéphanie est contactée <strong>de</strong> nouveau parl’Assurance maladie. Son mé<strong>de</strong>cin prolongeson arrêt. Bernard Depierre l’appel<strong>le</strong> à plusieursreprises, selon Stéphanie, entre <strong>le</strong> 15 et <strong>le</strong> 22mars afin qu’el<strong>le</strong> revienne travail<strong>le</strong>r. Dansla foulée, après six ans au service du député,Stéphanie passe pour la première fois <strong>de</strong>vant<strong>le</strong> mé<strong>de</strong>cin du travail. Le 12 juin, StéphanieMarquant rédige un mail pour accepter que<strong>le</strong> 22 juin 2010, dans <strong>le</strong> cabinet <strong>de</strong> l’avocat<strong>de</strong> Bernard Depierre, un ren<strong>de</strong>z-vous pourposer <strong>le</strong>s bases d’un licenciement préalab<strong>le</strong>se dérou<strong>le</strong>. Mais il n’aboutira pas. Dans cemail du 18 juin, Stéphanie Marquant écrit :« Je ne peux donc cautionner dans <strong>le</strong> cadre <strong>de</strong>mon travail <strong>de</strong>s actes qui sont en contradictionprofon<strong>de</strong> avec ce que je suis et ce en quoi jecrois. » Il n’en faut pas moins pour BernardDepierre pour fixer, <strong>le</strong> 17 juil<strong>le</strong>t, un ren<strong>de</strong>zvouspréalab<strong>le</strong> pour un licenciement pour fautegrave.Les juges donneront <strong>le</strong>ur verdict début février,en p<strong>le</strong>ine campagne pour la prési<strong>de</strong>ntiel<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s.législativesJérémie Demayjeremie@gazette-cotedor.fr<strong>La</strong> liberté à l’âge <strong>de</strong> pierrePressions et intimidation sur la presse sont <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>squi ne fonctionnent plus. Le député UMP BernardDepierre <strong>le</strong>s utilise pourtant. Dernier exemp<strong>le</strong>, samedi26 novembre en marge <strong>de</strong> JDA / Pau.A SOIRÉE COMMENÇAIT bien. <strong>La</strong>JDA Dijon l’emporte sur Pau, aprèsprolongations, 91-86. Tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong>est content, sauf Bernard Depierre, députéUMP <strong>de</strong> la première circonscription. Il alpaguevigoureusement, durant la soirée, <strong>le</strong> directeur<strong>de</strong>s trois publications <strong>de</strong> la <strong>Gazette</strong> (Besançon,Côte-d’Or, et gazetteINFO) Thomas Barbier.Une vio<strong>le</strong>nce dans l’attitu<strong>de</strong> qui oblige lasécurité à intervenir.Ce qui rend Bernard Depierre chafouin : la<strong>Gazette</strong> a eu <strong>le</strong> malheur <strong>de</strong> suivre son audienceaux prud’hommes <strong>de</strong> Dijon. Pire, el<strong>le</strong> publieune partie <strong>de</strong>s dossiers évoqués au tribunal.N’a-t-il pas digéré que gazetteINFO expliqueque Stéphanie Marquant, son ancienne attachéepar<strong>le</strong>mentaire, conteste son licenciement,intervenu pendant son arrêt maladie, pour fautegrave ? À moins que ce ne soit l’évocation duremboursement <strong>de</strong> son appartement avec sonin<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> frais <strong>de</strong> représentation (IRFM) ?« Il n’y rien d’illégal » s’égosillait <strong>le</strong> député<strong>de</strong>vant <strong>le</strong>s juges. En tout cas, pour BernardDepierre, la curiosité <strong>de</strong>s journalistes estvraiment un vilain défaut.Le député avait déjà prévenu à plusieursreprises la <strong>Gazette</strong> qu’il ne souhaitait pas queson procès ait une couverture médiatique.Exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> 15 septembre <strong>de</strong>rnier, <strong>le</strong> journalrelate l’ajournement <strong>de</strong> son procès auxprud’hommes. Quelques jours après, BernardDepierre croise <strong>le</strong> directeur <strong>de</strong> la <strong>Gazette</strong>.Depierre explique <strong>le</strong> caractère privé <strong>de</strong> sonhistoire, et invite ar<strong>de</strong>mment à ne plus écriresur ce sujet. Interloquée par cette volonté<strong>de</strong> discrétion inhabituel<strong>le</strong> chez un élu, larédaction fait la sour<strong>de</strong> oreil<strong>le</strong> aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s personnages <strong>le</strong>s plus importantsdu département. Jeudi 24 novembre, vers 9 h10, la <strong>Gazette</strong> est bien présente au tribunal, etsalue <strong>le</strong> député. Ce <strong>de</strong>rnier envoie un SMS àThomas Barbier dans la foulée : « Mon affaire<strong>de</strong> pridhommes (sic) passe aujourd’hui. C’estprivé. Je compte sur vous. Cordia<strong>le</strong>ment, B.Depierre ». Dès <strong>le</strong> <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main, vendredi 25novembre, la <strong>Gazette</strong> met en ligne l’artic<strong>le</strong>.Depierre souhaite tel<strong>le</strong>ment la confi<strong>de</strong>ntialité<strong>de</strong> cette affaire qu’il <strong>le</strong> fait savoir, sans détoursà Thomas Barbier dès <strong>le</strong> samedi 26 novembre,en marge <strong>de</strong> la rencontre <strong>de</strong> la JDA / Pau.Coup <strong>de</strong> siff<strong>le</strong>t <strong>de</strong> l’arbitre. Fin du match.Depierre se lève et invective <strong>le</strong> directeur <strong>de</strong> lapublication. Ce <strong>de</strong>rnier, sentant que BernardDepierre frô<strong>le</strong> <strong>le</strong> dérapage, s’en va. Direction lasoirée d’après-match. Une accalmie <strong>de</strong> courtedurée. Le député entre dans la sal<strong>le</strong> et se diriged’un pas volontaire sur Thomas Barbier, à telpoint que ce <strong>de</strong>rnier est obligé <strong>de</strong> recu<strong>le</strong>r. MaisDepierre ne se calme pas. Loin <strong>de</strong> là. <strong>La</strong> colère<strong>le</strong> submerge il éructe <strong>de</strong>s syllabes s’approchantparfois <strong>de</strong> mots. Thomas lui explique, àplusieurs reprises, qu’il ne souhaite pas luipar<strong>le</strong>r. Le directeur <strong>de</strong> la <strong>Gazette</strong> mentionne,entre autres, la liberté <strong>de</strong> la presse… En vain.L’évocation <strong>de</strong> ce principe tombe dans l’oreil<strong>le</strong>d’un sourd. Les mains du député tournentautour du visage <strong>de</strong> Thomas, sans <strong>le</strong> toucher, etla sécurité intervient. Ce type <strong>de</strong> comportementet <strong>le</strong>s métho<strong>de</strong>s employées par cet élu <strong>de</strong> laRépublique sont non seu<strong>le</strong>ment dignes d’unautre âge, mais surtout n’ont pas <strong>le</strong>ur placedans une démocratie qui a besoin <strong>de</strong> reposersur <strong>de</strong>s va<strong>le</strong>urs saines .Jérémie Demayjeremie@gazette-cotedor.frPHOTO JÉRÉMIE DEMAY

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