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Le Centenaire de la Société Française d'Histoire de la Médecine

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soixante-dix années <strong>de</strong> <strong>la</strong> S.F.H.M. au point <strong>de</strong> pouvoir poursuivre encore bien <strong>de</strong>srubriques dans l'avenir. Monsieur Cheymol avait pu bénéficier <strong>de</strong> nos anciennesarchives ce qui rend son travail actuellement fort précieux. Depuis, une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>nos vieilles archives ont fait l'objet d'une sélection prédatrice <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s Archivesnationales (transfert, par exemple, <strong>de</strong>s diplômes du grand Magendie (don du DrHenriot) et <strong>de</strong> bien d'autres pièces anciennes offertes à notre Société pour son musée etsa bibliothèque), puis par <strong>la</strong> suite l'archiviste détachée à <strong>la</strong> Faculté, Ma<strong>de</strong>moiselleCatherine Moureaux a dû, après un tri sommaire, abandonner aux Archives nationalesl'ensemble <strong>de</strong>s documents <strong>la</strong>issés à sa gar<strong>de</strong>, dont les registres du Conseil. Ce<strong>la</strong> n'estdonc point perdu mais n'a pas encore fait l'objet d'un tri accessible.Néanmoins, il nous faut tenter quelque peu <strong>de</strong> jeter un autre regard sur notre passé ens'interrogeant sur le bien-fondé ou pas <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong> santéet nous aimerions aussi donner notre sentiment sur <strong>la</strong> manière dont on appréhen<strong>de</strong>actuellement cette partie <strong>de</strong> l'histoire. <strong>Le</strong> fait <strong>de</strong> se maintenir cent ans pour une sociétésavante à caractère historique renferme sûrement un certain sens quant à l'attente quel'on a bien voulu lui accor<strong>de</strong>r mais ce<strong>la</strong> signifie aussi que cette même société a surépondre en partie à cette attente. Ainsi, les hommes qui l'ont perpétrée méritent notrereconnaissance. Parallèlement, nous sommes en droit <strong>de</strong> nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r quelle p<strong>la</strong>cenous <strong>de</strong>vons accor<strong>de</strong>r dans le cursus <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s médicales à l'histoire <strong>de</strong>s idées et àcelle <strong>de</strong>s hommes qui ont contribué à ces supposés progrès <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé.Nous avons dit "supposé" car ce qui est considéré comme un progrès aujourd'hui serapeut-être l'échec <strong>de</strong> <strong>de</strong>main et ce n'est pas tout ce qui a surgi autour du sang contaminéqui va nous contredire et, pourtant, voir ressusciter un patient après une transfusionreste toujours pour un mé<strong>de</strong>cin un moment fort dans son existence professionnelle.Autrement exprimé, <strong>la</strong> lucidité scientifique d'un moment ne sera t-elle pas parfois ultérieurementprise en défaut. Un simple exemple : les vaccinations <strong>de</strong> masse en Afrique,si justifiées pour l'éradication <strong>de</strong> <strong>la</strong> variole, n'ont-elle pas engendré par <strong>la</strong> suite uneexplosion d'hépatite B et par conséquence <strong>de</strong>s hépato-carcinomes, certes plus en raison<strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> employée, mais le résultat morbi<strong>de</strong> est là. Cependant, si nous <strong>de</strong>vonsrépondre en permanence aux principes <strong>de</strong> précaution ne risquons-nous pas <strong>de</strong> freinerégalement <strong>de</strong> réels progrès humanitaires dans une <strong>la</strong>tence peut-être inopportune et il nes'agit pas ici <strong>de</strong> l'esprit d'un primum non nocere d'unGui <strong>de</strong> Chauliac. Vaste sujet <strong>de</strong> réflexion que l'Histoirepeut éc<strong>la</strong>irer. Je vous rassure : tout n'importe pas auxseuls mé<strong>de</strong>cins car l'industrie pharmaceutique, dont onsait quelle n'a à répondre à aucune règle déontologique,pourrait sûrement mieux ai<strong>de</strong>r l'humanité souffrante et,par exemple, le seul problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> lèpre <strong>de</strong>vrait êtreréglé <strong>de</strong>puis longtemps si nous y mettions tous le justeprix. La mondialisation impose déjà <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs que lepolitique <strong>de</strong>vra assumer par une concertation délivrantau plus vite <strong>de</strong>s applications concrètes. Nous n'osons passoulever le problème du Sida dont on veut trop vite écrirel'histoire alors que l'épidémie reste encore en pleindébut d'expansion. <strong>Le</strong> magistral ouvrage <strong>de</strong> notre regrettécollègue Mirko Grmek a pour titre Histoire du Sida

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