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Les origines de la rhinite chronique : données ostéoarchéologiques

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Annales françaises d’oto-rhino-<strong>la</strong>ryngologie et <strong>de</strong> pathologie cervico-faciale (2012) 129, 148—150Disponible en ligne surwww.sciencedirect.comHISTOIRE DE L’ORL<strong>Les</strong> <strong>origines</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rhinite</strong> <strong>chronique</strong> : donnéesostéoarchéologiquesP. Charlier a,b,∗ , I. Huynh-Charlier ca Service <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine légale et d’anatomie/cytologie pathologiques, CHU R.-Poincaré, AP—HP, UVSQ, 104, boulevardRaymond-Poincaré, 92380 Garches, Franceb Laboratoire d’éthique médicale et <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine légale, université <strong>de</strong> Paris-V, 45, rue <strong>de</strong>s Saint-Pères, 75006 Paris, Francec Service <strong>de</strong> radiologie, CHU Pitié-Salpétrière, AP—HP, 47-83, boulevard <strong>de</strong> l’Hôpital, 75651 Paris ce<strong>de</strong>x 13, FranceIntroductionLe développement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s paléopathologiques, c’est-àdirel’étu<strong>de</strong> médicale <strong>de</strong> restes humains anciens (squeletteset momies) retrouvés lors <strong>de</strong> fouilles archéologiques, permet,cas après cas, d’établir les jalons <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>sma<strong>la</strong>dies. Dans <strong>la</strong> présente recherche, on s’intéressera àl’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rhinite</strong> <strong>chronique</strong> et aux modifications tantanatomiques qu’environnementales ayant conduit à sonapparition et à son développement. Dans cette recherche,<strong>la</strong> radiographie (notamment <strong>la</strong> réalisation d’examens scanographiquesen coupes fines) et <strong>la</strong> fibroscopie ont ainsi pumontrer tout leur intérêt.Premiers temps <strong>de</strong> l’hommeMalgré <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> multiples examens radiologiques surles restes d’individus pré-humains (initialement dans un butpaléoneuro-morphologique et phylogénique), aucun remaniementinf<strong>la</strong>mmatoire <strong>chronique</strong> au niveau <strong>de</strong>s choanes et<strong>de</strong>s sinus n’a jamais été mis en évi<strong>de</strong>nce. Dans <strong>la</strong> limite∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : ph charlier@yahoo.fr (P. Charlier).<strong>de</strong> <strong>la</strong> mauvaise conservation d’un certain nombre <strong>de</strong> cespièces osseuses (compensée par le grand nombre <strong>de</strong>s sujetsexaminés : près d’une centaine, ce qui est statistiquementsignificatif), il est possible <strong>de</strong> conclure à l’absence <strong>de</strong> <strong>rhinite</strong><strong>chronique</strong> chez ces popu<strong>la</strong>tions. Certes, <strong>de</strong>s remaniementsinf<strong>la</strong>mmatoires <strong>chronique</strong>s ont été observés chez les préhumains,mais ils ne correspondaient en réalité qu’à <strong>de</strong>slésions en rapport avec <strong>de</strong>s foyers infectieux d’origine auricu<strong>la</strong>ireou <strong>de</strong>ntaire [1—3] : <strong>la</strong>rge fistule mastoïdienne enpleine zone criblée rétroméatique sur le crâne d’Homo rho<strong>de</strong>siensis<strong>de</strong> Broken Hill ; ostéite <strong>de</strong> <strong>la</strong> région antrale avecfistule dans <strong>la</strong> gouttière du sinus <strong>la</strong>téral chez un néanthrope ;fréquents abcès apicaux. Comment expliquer cette particu<strong>la</strong>rité? La faible espérance <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> ces individus ne suffitraisonnablement pas, et il semble falloir privilégier d’autresjustifications : absence d’hypersensibilité ou d’agent irritanten quantité suffisante pour être pathogène, d’une part ;morphologie très particulière <strong>de</strong>s cavités sinusiennes (plusvolumineuses, plus ouvertes, donc plus aérées et moins propicesà l’obstruction), d’autre part.L’homme <strong>de</strong> Néan<strong>de</strong>rthal est, <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue,caractéristique : l’examen systématique <strong>de</strong>s fosses nasales(cornets) et <strong>de</strong>s sinus <strong>de</strong> plusieurs dizaines d’individuss’est révélé vierge <strong>de</strong> toute lésion évocatrice <strong>de</strong> <strong>rhinite</strong><strong>chronique</strong>. Est-ce dû à l’anatomie très particulière <strong>de</strong>s os<strong>de</strong> <strong>la</strong> face chez les Néan<strong>de</strong>rthaliens (cavités sinusiennes1879-7261/$ – see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.aforl.2011.11.012


<strong>Les</strong> <strong>origines</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rhinite</strong> <strong>chronique</strong> : données ostéoarchéologiques 149extrêmement volumineuses, notamment au niveau <strong>de</strong>ssinus frontaux présentant un aspect en « chou-fleur ») ?Cette pneumatisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> face est-elle liée au poids <strong>de</strong>l’ensemble du crâne ou s’explique-t-elle par une théoriemécaniste correspondant à <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s forces entraînantune diminution du stress mécanique engendré dans lesos par <strong>la</strong> mastication [4,5] ?NéolithiqueL’histoire <strong>de</strong> l’évolution humaine est constituée d’une lentemodification <strong>de</strong>s structures anatomiques permettant uneadaptation progressive et constante <strong>de</strong> l’homme à sonmilieu. Ainsi était atteint un re<strong>la</strong>tif état d’équilibre. Mais,au cours du Néolithique, les migrations <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion etl’apparition <strong>de</strong>s premières communautés <strong>de</strong> vie vont aboutirà une véritable révolution sanitaire, à l’origine <strong>de</strong> multiplesma<strong>la</strong>dies qu’on peut qualifier <strong>de</strong> « mo<strong>de</strong>rnes ». En effet,entre 10 000 et 5000 ans av. J.-C., en divers points <strong>de</strong> <strong>la</strong>surface terrestre, <strong>de</strong>s communautés se mettent à passerrapi<strong>de</strong>ment d’un état <strong>de</strong> chasseurs—pécheurs—collecteursvivant <strong>de</strong> chasse, <strong>de</strong> trappe et <strong>de</strong> récolte <strong>de</strong> baies et<strong>de</strong> racines à celui d’agriculteurs—pasteurs, producteurs <strong>de</strong>nourriture. Accompagnant cette sé<strong>de</strong>ntarisation et cettedomestication <strong>de</strong>s espèces sauvages animales (élevage) etvégétales (agriculture), <strong>de</strong> nouvelles ma<strong>la</strong>dies vont toutbonnement apparaître [6].L’atopie, tout d’abord, sous <strong>la</strong> forme d’allergies oud’intolérances alimentaires, respiratoires ou cutanées : parexemple chez un nourrisson pour lequel le <strong>la</strong>it maternel étaitremp<strong>la</strong>cé par du <strong>la</strong>it <strong>de</strong> vache ou, plus vraisemb<strong>la</strong>blement,<strong>de</strong> brebis ou <strong>de</strong> chèvre ; ou encore chez ceux qui, en guise<strong>de</strong> vêtements, se sont couverts <strong>de</strong> peaux, <strong>de</strong> <strong>la</strong>ine ou <strong>de</strong>fibres tissées à <strong>la</strong> teinture irritante. La culture <strong>de</strong> graminées,lentement sélectionnées pour offrir un maximum <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment,se dérou<strong>la</strong>it au plus proche <strong>de</strong>s habitations, tandisque les grains, stockés en gran<strong>de</strong> quantité dans les greniers,constituaient un pool d’allergènes au contact direct<strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté (moisissant fréquemment en fin <strong>de</strong> saison,libérant <strong>de</strong>s produits eux aussi allergisants, notamment<strong>de</strong>s mycéliums <strong>de</strong> type Aspergillus). En conséquence, cettepromiscuité humains—humains, humains—animaux domestiques,animaux domestiques-animaux domestiques a étéà l’origine <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong> véritables phénomènes allergiques,mais aussi <strong>de</strong> brassages <strong>de</strong> germes à l’origine<strong>de</strong> nouvelles ma<strong>la</strong>dies à commencer par <strong>la</strong> tuberculosehumaine, <strong>la</strong> lèpre et <strong>la</strong> brucellose humaine [6].De telles lésions <strong>de</strong> <strong>rhinite</strong> <strong>chronique</strong> peuvent ainsi êtreconstatées sur les squelettes appartenant aux premièrescommunautés organisées sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ges. Unexemple est fourni par les restes <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeune fille découverteà Rome à l’emp<strong>la</strong>cement d’anciens marécages (Equus Domitiani2), datée <strong>de</strong> l’âge du bronze tardif (datation carbone14 : 1250 à 990 cal. av. J.-C.). Cet individu, dont <strong>la</strong> dysmorphiefaciale et corporelle indiquait qu’elle était atteintedu syndrome <strong>de</strong> Down (trisomie 21), fut sacrifié d’un coup<strong>de</strong> hache porté au crâne, puis déposé sans ménagement àdistance <strong>de</strong>s structures funéraires contemporaines. Caractéristique<strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, le sujet était porteur <strong>de</strong> lésionsflori<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>rhinite</strong> <strong>chronique</strong> caractérisées par <strong>de</strong>s choanesparticulièrement hypertrophiques, criblés <strong>de</strong> multiplesFigure 1 Vue <strong>de</strong> face <strong>de</strong>s fosses nasales <strong>de</strong> l’individu EquusDomitiani 2 : noter le caractère hypertrophique et inf<strong>la</strong>mmatoire<strong>de</strong>s choanes.(cliché P. Charlier)pertuis vascu<strong>la</strong>ires, réalisant une obstruction osseuse quasicomplète <strong>de</strong>s fosses nasales (Fig. 1) [7].Égypte ancienneAu sein <strong>de</strong> cette civilisation ancienne, <strong>la</strong> pratique intense<strong>de</strong>s soins d’embaumement corporel (externes et internes :momification) n’al<strong>la</strong>it pas <strong>de</strong> pair avec <strong>de</strong>s connaissancesanatomiques précises. La lecture <strong>de</strong>s papyrus médicaux nepermet pas <strong>de</strong> retrouver <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> cas <strong>de</strong> <strong>rhinite</strong><strong>chronique</strong> [8], et l’on en est tenu à <strong>de</strong>s données paléopathologiquespour évaluer <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> cette lésion danscette popu<strong>la</strong>tion. Dans cette perspective, les outils radiographiqueset fibroscopiques appliqués à d’innombrablesmomies et restes squelettiques ont permis <strong>de</strong> mieux cernerl’importance du problème et <strong>de</strong> poser <strong>de</strong>s diagnostics remarquablementprécis [9—13]. Le fibroscope permet d’allerdirectement au cœur <strong>de</strong>s cavités aériennes, <strong>de</strong> proposer<strong>de</strong> visu un diagnostic et <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s prélèvements àvisée anatomopathologique, mycologique, génétique, toxicologique,etc.De telles lésions touchent <strong>de</strong>s individus <strong>de</strong> « c<strong>la</strong>ssessociales » extrêmement variées (paysans, artisans,« nobles »), mais également d’<strong>origines</strong> géographiquesdiverses (bords du Nil, oasis, sites désertiques, région duDelta, nome d’Alexandrie). La juxtaposition <strong>de</strong> chacun<strong>de</strong> ces cas ostéoarchéologiques a permis <strong>de</strong> proposer uneorigine multifactorielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rhinite</strong> <strong>chronique</strong> dans cecontexte chronoculturel : sable du désert mis en suspensioncréant un empoussièrement respiratoire fréquent ;poussières <strong>de</strong> bois précieux chez les artisans (ébénistes,notamment) <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong>s Rois et <strong>de</strong>s Reines (momies<strong>de</strong> Deir-el-Medineh) ; graminées chez les agriculteurs(comparables à celles <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions néolithiques).Malheureusement, ces lésions ne sont pas évi<strong>de</strong>ntesà observer compte tenu <strong>de</strong>s fréquentes <strong>de</strong>structions<strong>de</strong>s cornets et du sinus ethmoïdal survenant lors <strong>de</strong>l’excérébration : retrait <strong>de</strong>s matières cérébrales par les<strong>la</strong>mes criblées lors du processus <strong>de</strong> momification à l’ai<strong>de</strong>


150 P. Charlier, I. Huynh-Charlierd’un instrument fin et métallique, généralement du côtégauche, c’est-à-dire le côté consacré à <strong>la</strong> mort. Seulsquelques <strong>la</strong>mbeaux <strong>de</strong> fosses nasales sont généralementencore présents, dont l’observation peut alors permettreun diagnostic rétrospectif. En outre, <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>clichés radiographiques (radiographie standard, scannerou, <strong>de</strong>puis peu, IRM) autorise en parallèle <strong>la</strong> recherched’autres signes ostéoarchéologiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rhinite</strong> <strong>chronique</strong>: l’épaississement osseux <strong>de</strong>s parois sinusiennes,l’aspect inf<strong>la</strong>mmatoire <strong>de</strong>s choanes (hypervascu<strong>la</strong>risationavec hypertrophie), les complications locorégionales.<strong>Les</strong> premières étu<strong>de</strong>s endoscopiques sur momies égyptiennesdatent <strong>de</strong>s années 1970 et ont été marquées par<strong>la</strong> publication <strong>de</strong> Mania<strong>la</strong>wi portant sur l’examen <strong>de</strong>scriptif<strong>de</strong>s cavités crâniennes, thoraciques et abdominales <strong>de</strong>trois sujets [13]. Suivirent d’autres étu<strong>de</strong>s, généralementcentrées sur l’exploration <strong>de</strong> quantités plus importantes<strong>de</strong> momies, par exemple l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gaafar sur 20 individus<strong>de</strong>stinée à mieux décrire les techniques d’ethmoï<strong>de</strong>ctomielors du processus <strong>de</strong> momification [10]. Lors <strong>de</strong> l’examenpaléopathologique complet (et notamment fibroscopique)<strong>de</strong> 173 sujets provenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécropole <strong>de</strong> Thèbes Ouest,il fut noté <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie re<strong>la</strong>tivement difficileset un mauvais état <strong>de</strong> santé, caractérisé par une importanteusure occlusale, approximativement 30 % <strong>de</strong> <strong>de</strong>ntscariées, 16 % d’abcès <strong>de</strong>ntaires, 20 % <strong>de</strong> séquelles <strong>de</strong> traumatismesanciens, <strong>de</strong>s signes d’ostéopénie sévère et d’arthroseprécoce [11]. La réalisation d’endoscopies nasales et auricu<strong>la</strong>ireschez 250 momies thébaines a permis <strong>de</strong> décrire <strong>de</strong>nombreuses ma<strong>la</strong>dies <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête et du cou : fractures <strong>de</strong>s ospropres du nez, fracas crânien <strong>de</strong> gra<strong>de</strong> Le Fort III, otitesmoyennes aiguës évoluées avec perforations crâniennes,sinusites d’origine <strong>de</strong>ntaire, lésions <strong>de</strong> <strong>rhinite</strong> <strong>chronique</strong>sévère, etc. [12].Trois momies d’une collection universitaire d’At<strong>la</strong>ntaont fait l’objet d’un examen, non plus fibroscopique, maisradiographique, à l’ai<strong>de</strong> d’un scanner en coupes fines avecreconstructions en 3D [14]. <strong>Les</strong> excérébrations par <strong>de</strong>struction<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>me criblée étaient fréquentes, <strong>de</strong> même queles dépôts endocrâniens <strong>de</strong> produits d’embaumement à base<strong>de</strong> bitume et les cas d’usure occlusale sévère. Un cas <strong>de</strong>mastoïdite droite <strong>chronique</strong> avec lyse osseuse a été misen évi<strong>de</strong>nce chez un pharaon anonyme <strong>de</strong> <strong>la</strong> XIX e dynastie(sans anomalie contro<strong>la</strong>térale). Une fente <strong>la</strong>bio-pa<strong>la</strong>tinea été i<strong>de</strong>ntifiée chez un enfant <strong>de</strong> cinq ans daté <strong>de</strong>sXXV e —XXVI e dynasties (avec une compensation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dysmorphiefaciale par l’embaumeur à l’ai<strong>de</strong> d’une boulette<strong>de</strong> résine). Chez quelques rares momies <strong>de</strong> <strong>la</strong> XXI e dynastie,cerveau et dure-mère <strong>de</strong>sséchés n’avaient pas été retirés,préservant du même coup les formations ethmoïdales ; ils’agissait vraisemb<strong>la</strong>blement d’individus n’ayant pu bénéficier,pour <strong>de</strong>s raisons financières, d’embaumement <strong>de</strong>première c<strong>la</strong>sse, celui-ci se limitant alors à une éviscération<strong>de</strong>s organes abdomino-thoraciques, voire à un simpleliniment corporel externe sans éviscération.L’outil radiographique a également été utile lors <strong>de</strong><strong>la</strong> reconstitution faciale d’Harwa, artisan égyptien <strong>de</strong>sXXII e —XXIII e dynasties (x e -viii e siècles av. J.-C.) dont <strong>la</strong> momieest dorénavant conservée au musée égyptien <strong>de</strong> Turin[15]. Au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, réalisée selon un protocolemédicolégal, aucune lésion sinusienne ni choanale ne futmise en évi<strong>de</strong>nce.ConclusionLa paléopathologie, confrontée aux données issues <strong>de</strong>l’archéologie et aux données environnementales, permet <strong>de</strong>mieux comprendre comment certaines ma<strong>la</strong>dies « naissentet vivent » : <strong>la</strong> <strong>rhinite</strong> <strong>chronique</strong> est l’une <strong>de</strong> celles-ci. Àtravers l’étu<strong>de</strong> d’une entité nosologique bien précise, onsaisit également l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’homme dansson environnement, et les modifications progressives quisurviennent pour aboutir à un équilibre désormais précaireentre l’individu et son milieu.Déc<strong>la</strong>ration d’intérêtsTravail effectué pour le <strong>la</strong>boratoire Stallergènes en rapportdirect avec le sujet.Références[1] Baba H, Aziz F, Kaifu Y, et al. Homo erectus calvarium from thePleistocene of Java. Science 2003;299:1384—8.[2] Balzeau A, Grimaud-Hervé D, Jacob T. Internal cranial featuresof the Mojokerto child fossil (East Java, Indonesia). J Hum Evol2005;48:535—53.[3] Bräuer G, Gro<strong>de</strong>n C, Delling G, et al. Pathological alterations inthe archaic Homo sapiens cranium from Eliye Springs, Kenya.Am J Phys Anthropol 2003;120:200—4.[4] Guerrier Y, Mounier-Kuhn P. 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