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Le Centenaire de la Société Française d'Histoire de la Médecine

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<strong>Le</strong> <strong>Centenaire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société Française<strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cinePropos sur son histoire (1902 -2002) *Docteur A<strong>la</strong>in SÉGAL **Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société Française <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine"Quand on traite une question on a ledroit d'être médiocre : on a même le droit<strong>de</strong> se tromper : on n'a pas le droit d'êtreignorant et <strong>de</strong> ne pas savoir ce que lesautres ont dit avant nous". Ainsi s'exprimaitCharles Richet dans ses "Mémoiressur moi et les autres" et nous essayerons<strong>de</strong> faire nôtres ces rigoureuses paroles <strong>de</strong>l'un <strong>de</strong> nos plus anciens membres car ceprestigieux maître entra au sein <strong>de</strong> notreSociété le 8 février 1905, n'étant donc pasencore prix Nobel <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine.Dans l'évocation <strong>de</strong> l'historique <strong>de</strong>notre Société Française <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>Mé<strong>de</strong>cine (S.F.H.M.), il est <strong>de</strong> mon <strong>de</strong>voird'y associer entièrement certains <strong>de</strong> mesprédécesseurs soit en raison <strong>de</strong> leurs travauxsur notre passé, soit en raison <strong>de</strong>snotes ou archives <strong>la</strong>issées par leurs soins.Nous comptons essentiellement évoquercertains points <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sociétéreposant sur un acquis transmis mais encorrigeant ou resituant éventuellement ce <strong>de</strong>rnier, voire surtout en prolongeant aussi cequi a été commencé par nos prédécesseurs. Nous pensons ici particulièrement auprofesseur Jean Cheymol qui a su donner une dynamique dans son historique <strong>de</strong>s* <strong>Centenaire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société française <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine, 29-30 novembre 2002.** 38 bis rue <strong>de</strong> Cour<strong>la</strong>ncy, 51100 Reims.HISTOIRE DES SCIENCES MEDICALES - TOME XXXVII - N° 3 - 2003 275


soixante-dix années <strong>de</strong> <strong>la</strong> S.F.H.M. au point <strong>de</strong> pouvoir poursuivre encore bien <strong>de</strong>srubriques dans l'avenir. Monsieur Cheymol avait pu bénéficier <strong>de</strong> nos anciennesarchives ce qui rend son travail actuellement fort précieux. Depuis, une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>nos vieilles archives ont fait l'objet d'une sélection prédatrice <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s Archivesnationales (transfert, par exemple, <strong>de</strong>s diplômes du grand Magendie (don du DrHenriot) et <strong>de</strong> bien d'autres pièces anciennes offertes à notre Société pour son musée etsa bibliothèque), puis par <strong>la</strong> suite l'archiviste détachée à <strong>la</strong> Faculté, Ma<strong>de</strong>moiselleCatherine Moureaux a dû, après un tri sommaire, abandonner aux Archives nationalesl'ensemble <strong>de</strong>s documents <strong>la</strong>issés à sa gar<strong>de</strong>, dont les registres du Conseil. Ce<strong>la</strong> n'estdonc point perdu mais n'a pas encore fait l'objet d'un tri accessible.Néanmoins, il nous faut tenter quelque peu <strong>de</strong> jeter un autre regard sur notre passé ens'interrogeant sur le bien-fondé ou pas <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong> santéet nous aimerions aussi donner notre sentiment sur <strong>la</strong> manière dont on appréhen<strong>de</strong>actuellement cette partie <strong>de</strong> l'histoire. <strong>Le</strong> fait <strong>de</strong> se maintenir cent ans pour une sociétésavante à caractère historique renferme sûrement un certain sens quant à l'attente quel'on a bien voulu lui accor<strong>de</strong>r mais ce<strong>la</strong> signifie aussi que cette même société a surépondre en partie à cette attente. Ainsi, les hommes qui l'ont perpétrée méritent notrereconnaissance. Parallèlement, nous sommes en droit <strong>de</strong> nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r quelle p<strong>la</strong>cenous <strong>de</strong>vons accor<strong>de</strong>r dans le cursus <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s médicales à l'histoire <strong>de</strong>s idées et àcelle <strong>de</strong>s hommes qui ont contribué à ces supposés progrès <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé.Nous avons dit "supposé" car ce qui est considéré comme un progrès aujourd'hui serapeut-être l'échec <strong>de</strong> <strong>de</strong>main et ce n'est pas tout ce qui a surgi autour du sang contaminéqui va nous contredire et, pourtant, voir ressusciter un patient après une transfusionreste toujours pour un mé<strong>de</strong>cin un moment fort dans son existence professionnelle.Autrement exprimé, <strong>la</strong> lucidité scientifique d'un moment ne sera t-elle pas parfois ultérieurementprise en défaut. Un simple exemple : les vaccinations <strong>de</strong> masse en Afrique,si justifiées pour l'éradication <strong>de</strong> <strong>la</strong> variole, n'ont-elle pas engendré par <strong>la</strong> suite uneexplosion d'hépatite B et par conséquence <strong>de</strong>s hépato-carcinomes, certes plus en raison<strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> employée, mais le résultat morbi<strong>de</strong> est là. Cependant, si nous <strong>de</strong>vonsrépondre en permanence aux principes <strong>de</strong> précaution ne risquons-nous pas <strong>de</strong> freinerégalement <strong>de</strong> réels progrès humanitaires dans une <strong>la</strong>tence peut-être inopportune et il nes'agit pas ici <strong>de</strong> l'esprit d'un primum non nocere d'unGui <strong>de</strong> Chauliac. Vaste sujet <strong>de</strong> réflexion que l'Histoirepeut éc<strong>la</strong>irer. Je vous rassure : tout n'importe pas auxseuls mé<strong>de</strong>cins car l'industrie pharmaceutique, dont onsait quelle n'a à répondre à aucune règle déontologique,pourrait sûrement mieux ai<strong>de</strong>r l'humanité souffrante et,par exemple, le seul problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> lèpre <strong>de</strong>vrait êtreréglé <strong>de</strong>puis longtemps si nous y mettions tous le justeprix. La mondialisation impose déjà <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs que lepolitique <strong>de</strong>vra assumer par une concertation délivrantau plus vite <strong>de</strong>s applications concrètes. Nous n'osons passoulever le problème du Sida dont on veut trop vite écrirel'histoire alors que l'épidémie reste encore en pleindébut d'expansion. <strong>Le</strong> magistral ouvrage <strong>de</strong> notre regrettécollègue Mirko Grmek a pour titre Histoire du Sida


mais on oublie qifil avait ajouté en sous-titre avec <strong>la</strong> pru<strong>de</strong>nte rigueur que nous luiconnaissions Début et origine d'une pandémie actuelle. Nous constatons que certainspays, afin d'essayer <strong>de</strong> porter une assistance justifiée à leur popu<strong>la</strong>tion, établissent <strong>de</strong>scourts-circuits en captant illicitement <strong>de</strong>s brevets <strong>de</strong> fabrication, prétendus génériquespour l'industrie pharmaceutique, qui commence, pour ne pas perdre complètement <strong>la</strong>face, à baisser les prix <strong>de</strong> vente <strong>de</strong>s médications <strong>de</strong> tri-thérapie. Pour l'Afrique, on prévoit,semble t-il, au moins 60 millions <strong>de</strong> morts par le Sida en 2020 et pourtant nousn'observons pas encore <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s réactions communes pour pallier les disparitésd'accès aux soins. Pas étonnant <strong>de</strong> voir lors du 33ème Forum <strong>de</strong> léna notre collègue leprofesseur Mattei, Ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé, estimer que "c'est bien <strong>la</strong> conscience moralequi doit fon<strong>de</strong>r <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> l'industrie pharmaceutique". Gare aux révoltes ! Mais, il ya sûrement une raison à cette attitu<strong>de</strong> et l'histoire <strong>de</strong>s épidémies nous en livre unepartie : le sida se distille insidieusement et n'a pas l'aspect effrayant et aussi terrorisantd'une foudroyante épidémie <strong>de</strong> peste pulmonaire. A ce sujet, nous restons profondémentmarqués par un exposé prémonitoire du Professeur Mol<strong>la</strong>ret lors d'une <strong>de</strong> nos sortiesprovinciales à Bor<strong>de</strong>aux le 25 juin 1994 où celui-ci annonçait <strong>la</strong> survenue possibleà tout moment d'une épidémie <strong>de</strong> peste à Bombay et, c'est avec stupéfaction que nousavons appris son apparition quelques mois plus tard, épidémie jugulée d'ailleurs avecuneremarquable efficacité par les autorités sanitaires indiennes et c'était pourtant uneforme pulmonaire ! Ce<strong>la</strong> fait réfléchir : le fait du moment sera l'histoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>main surlequel nous serons jugés quant à nos capacités <strong>de</strong> compréhension ou d'intervention surce <strong>de</strong>rnier mais aussi sur nos insuffisances. Notre seule défense restera <strong>la</strong> notion objective<strong>de</strong> l'absence <strong>de</strong> connaissance à cette époque d'une ou <strong>de</strong> certaines réalités morbi<strong>de</strong>sque les recherches scientifiques ne soupçonnaient pas ou n'avaient pas encore pumettre en évi<strong>de</strong>nce avec leurs conséquences. En revanche, il paraît intolérable <strong>de</strong>connaître un éventuel danger et au nom d'un quelconque intérêt commercial ou autre <strong>de</strong>le <strong>la</strong>isser courir. Ceci pour remémorer à tous l'intrication évi<strong>de</strong>nte d'autres faits économiques,sociaux et politiques dans ce qui touche à <strong>la</strong> santé <strong>de</strong>s hommes et ceux-ci marquenttoujours les événements du moment. On se doit donc d'étudier un phénomènemorbi<strong>de</strong> dans le contexte <strong>de</strong> son actualité et observer tout ce qui gravite autour avantd'afficher un jugement qui risque sinon d'être aussi inadéquat que peu ou non fondé.Notre sentiment est qu'actuellement nous essayons d'écrire trop précipitamment l'histoireactuelle <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé mais ce<strong>la</strong> s'explique par le foisonnement et <strong>la</strong>rapidité <strong>de</strong>s découvertes scientifiques. Il nous paraît opportun <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r du recul, <strong>de</strong>rapporter les faits, <strong>de</strong> les répertorier et passer ensuite tous ces matériaux à <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>critique. L'histoire <strong>de</strong>s idées mérite encore plus <strong>de</strong> recul.<strong>Le</strong>s débuts <strong>de</strong> <strong>la</strong> SociétéRevenons à notre <strong>Centenaire</strong> et aux débuts <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société. Il convient <strong>de</strong> constater que<strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société s'est faite en <strong>de</strong>ux temps. <strong>Le</strong> premier moment remonte àl'année 1893 où, celui qui sera le premier prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> notre Société, Raphaël B<strong>la</strong>nchard(1857-1919), alors jeune professeur d'histoire naturelle, se soignait d'attaques d'asthmeau Mont-Dore, station dans une pério<strong>de</strong> d'activité florissante parmi les stations thermales.Pour juguler l'ennui inhérent à l'ambiance <strong>de</strong> <strong>la</strong> cure, il fut décidé entre lesmé<strong>de</strong>cins traités et les mé<strong>de</strong>cins traitants <strong>de</strong> donner un banquet, certes corporatif, mais277


les mé<strong>de</strong>cins en traitement durent s'y rendre en tenue <strong>de</strong> curiste, donc en vêtementsbariolés <strong>de</strong> raies, <strong>de</strong> carreaux <strong>de</strong> diverses couleurs, en sabots et surtout ils durent sefaire aussi porter en chaise vers le lieu <strong>de</strong>s agapes. A 19 heures, ce<strong>la</strong> ne passa pasinaperçu dans <strong>la</strong> station. Puis, il échoue à R. B<strong>la</strong>nchard <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r le banquet et, lorsdu toast, son érudition et son éloquence firent le reste car en évoquant le passé historique<strong>de</strong> telle station climatique il finit par regretter l'absence d'une société centralisantles étu<strong>de</strong>s médico-historiques. Enfin, il conclut en proposant une telle création. Ce<strong>la</strong> futaccueilli avec beaucoup d'enthousiasme par <strong>la</strong> quarantaine <strong>de</strong> convives venus <strong>de</strong> tousles coins <strong>de</strong> notre France, mé<strong>de</strong>cins ou proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine car j'ai noté le fabricantparisien d'instruments Aubry. <strong>Le</strong> docteur Percepied du Mont-Dore, autrefois évoqué(en 1969) pour son savoir par le docteur J. Godonnèche rédigea sur un registre l'acte <strong>de</strong>création et inscrivit les diverses décisions prises dont celles <strong>de</strong> prévoir d'autresréunions. Il faut reconnaître qu'à cette époque, les mé<strong>de</strong>cins se trouvaient porteursd'une soli<strong>de</strong> culture littéraire comprenant le <strong>la</strong>tin et souvent le grec. Des revues médico-historiquescomme celles <strong>de</strong>s Cabanes et autre Lutaud comb<strong>la</strong>ient une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d'instruction historique complémentaire au <strong>de</strong>meurant, il faut le reconnaître, souventsource <strong>de</strong> détente par le côté anecdotique. D'autres <strong>la</strong>issaient déjà <strong>de</strong>s travaux historiquesconsidérables comme Emile Littré ou Charles Daremberg mais il faut y ajouterles Malgaigne, Ménière et autres Edouard Nicaise, Guillon, Verneuil sans parler <strong>de</strong> <strong>la</strong>cohorte d'éminents historiens provinciaux qui surent au bon moment sauver les tracesdu passé médical par un autre regard <strong>de</strong>s archives et documents subsistants. Beaucoupd'entre eux formeront le premier noyau provincial lors <strong>de</strong>s débuts <strong>de</strong> notre Société, luiinculquant une <strong>de</strong>stinée nationale. L'époque était donc propice mais, hé<strong>la</strong>s, l'éloignementet les autres activités <strong>de</strong> R. B<strong>la</strong>nchard stoppèrent cet é<strong>la</strong>n jusqu'au moment où, à<strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l'année 1901, le docteur Albert Prieur vint lui soumettre un projet bien établi<strong>de</strong> création d'une Société française <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine ce qui sou<strong>la</strong>gea <strong>la</strong>conscience <strong>de</strong> notre premier prési<strong>de</strong>nt d'être passé outre et <strong>de</strong> n'avoir pas poursuiviquand même l'œuvre qui s'annonçait bien ! Cependant, à sa décharge, il faut reconnaîtreque l'accueil concernant cette création par le professeur Jean AlexandreLaboulbène (1825-1898), alors titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaire d'histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine, fut<strong>la</strong>mentablement une fin <strong>de</strong> non recevoir bien que <strong>la</strong> première prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sociétélui soit d'emblée offerte par R. B<strong>la</strong>nchard. Pourtant, sa chaire d'histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cinene fut pas pour lui une voie <strong>de</strong> passage car il <strong>la</strong> conserva jusqu'au bout en oeuvrant trèsconsciencieusement. Cet homme érudit et savant (un genre d'insecte porte son nom) a-t-il cru que certaines personnalités <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société lui feraient <strong>de</strong> l'ombre ou croyait-ild'emblée à l'insuccès ?Finalement, le projet d'Albert Prieur, soli<strong>de</strong>ment charpenté, apportait aussi <strong>la</strong> garantied'un bon nombre d'adhésions et d'ailleurs avec une scrupuleuse honnêtetéR. B<strong>la</strong>nchard ajoute dans ses souvenirs : "En effet, c'est au Dr Prieur que revient lemérite <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong> notre société. J'ai un p<strong>la</strong>isir tout particulier à lui rendre cettejustice et à le féliciter <strong>de</strong> son initiative". Cette union dynamique entre ces <strong>de</strong>ux hommespermettra d'asseoir soli<strong>de</strong>ment le projet pour aboutir à <strong>la</strong> séance créatrice du 29 janvier1902 qui se tint dans le petit amphithéâtre <strong>de</strong> cette Faculté, encore notre siège officiel.<strong>Le</strong> mois suivant eut lieu une assemblée générale qui vota les statuts et entérina à l'unanimitéle premier bureau avec comme Prési<strong>de</strong>nt le professeur R. B<strong>la</strong>nchard et commeSecrétaire général le docteur Albert Prieur, alors rédacteur d'une revue à caractère278


historique La France médicale, soli<strong>de</strong>ment entouré <strong>de</strong> bons historiens. Ce fait donnait ànotre Société <strong>de</strong>s capacités importantes dans <strong>la</strong> perspective du futur bulletin. Celui-ci<strong>de</strong>vait recevoir le fruit <strong>de</strong>s travaux présentés à <strong>la</strong> tribune comme le stipu<strong>la</strong>ient les premiersstatuts <strong>de</strong> l'association déc<strong>la</strong>rée le 15 février 1902 sous le N° 150-169 et validésdans le Journal Officiel du 20 février 1902. <strong>Le</strong>s conseils éc<strong>la</strong>irés <strong>de</strong> Léon Prieur, frèredu secrétaire général, avocat à <strong>la</strong> Cour d'Appel <strong>de</strong> Paris, permirent <strong>la</strong> réalisationd'excellents statuts dont nous pouvons encore retirer <strong>de</strong> grands profits quant à leursagesse, l'esprit d'ouverture et le sens d'un convivial développement. Notre Société avraiment bénéficié <strong>de</strong> cette fameuse loi du 1er juillet 1901 sur les associations promulguéepar le Prési<strong>de</strong>nt Emile Loubet et surtout son Prési<strong>de</strong>nt du Conseil, ministre <strong>de</strong>l'Intérieur et <strong>de</strong>s Cultes, le radical Pierre Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau. Cet homme politiqueéminent nous louche <strong>de</strong> plus près car il fut le conjoint <strong>de</strong> <strong>la</strong> sœur du Commandant JeanCharcot qui adhéra à notre Société dans les tout premiers. Notre France restait encoremarquée par l'affaire Dreyfus et Pierre Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau dut faire face aussi auxreproches virulents <strong>de</strong>s conservateurs et <strong>de</strong>s soutiens <strong>de</strong>s diverses congrégations religieusesqui voyaient là, non sans fon<strong>de</strong>ment, un moyen réducteur <strong>de</strong> leur activité etcapacité d'expression. Ainsi espérait-il voir appliquer avec une réelle mesure les règlesqui encadrent les congrégations et ce<strong>la</strong> dans un esprit libéral. Ce fut son erreur car sonsuccesseur le docteur Emile Combes, pourtant ancien séminariste (d'autres diraientparce que !) en fera une véritable machine <strong>de</strong> guerre. Nous n'étions pas complètementsorti <strong>de</strong> l'affaire Dreyfus mais aussi en plein débat sur <strong>la</strong> <strong>la</strong>ïcité. L'histoire vient seulement<strong>de</strong> rendre une juste p<strong>la</strong>ce aux mérites <strong>de</strong> Pierre Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau et <strong>de</strong> sa loi carnous savons désormais quel rôle joue le mon<strong>de</strong> associatif dans <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> notre paysaussi bien sur le p<strong>la</strong>n éducatif, sportif, culturel, et surtout dans le domaine sanitaire etsocial. Nous comptons au moins 700 000 associations et il s'en crée plus <strong>de</strong> 60 000 paran ! Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau a bien eu raison <strong>de</strong> soutenir qu'"il n'y a pas d'armure plus soli<strong>de</strong>contre l'oppression, ni d'outil plus merveilleux pour les gran<strong>de</strong>s œuvres que cetteliberté <strong>de</strong> s'associer avec <strong>de</strong>s personnes <strong>de</strong> son choix pour un objectif librement défini".Nous pensons que nos cent ans d'existence en sont une belle preuve avec <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>stravaux contenus dans les trois revues successives qui ont marqué notre histoire.<strong>Le</strong>s statuts et <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> <strong>la</strong> SociétéRevenons sur <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société et l'évolution <strong>de</strong> nos statuts qui jusqu'à présent ontconnu seulement et officiellement cinq modifications et j'ai le grand p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> vousexprimer que le Conseil d'Etat vient d'entériner nos <strong>de</strong>rnières modifications soumises<strong>de</strong>puis 1996 à l'appréciation du Ministère <strong>de</strong> l'Intérieur et <strong>de</strong>s ministères concernés.Elles ont été l'objet d'un arrêté en date du 10 juillet 2002 et son inscription au Journalofficiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> République Française du 20 juillet 2002 comble notre longue attente.Nous revenons à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux vice-prési<strong>de</strong>nts ce qui donne plus <strong>de</strong> perspectivequant à l'alternance prési<strong>de</strong>ntielle entre <strong>la</strong> province et <strong>la</strong> capitale, élément tant souhaitépar le docteur A. Pecker dont nous nous souvenons tous <strong>de</strong> <strong>la</strong> sagesse rayonnante. Ces<strong>de</strong>rniers statuts sont désormais en conformité avec les souhaits du légis<strong>la</strong>teur, échaudépar l'affaire <strong>de</strong> l'Association pour <strong>la</strong> Recherche sur le Cancer, car notre reconnaissanced'utilité publique donne, certes, bien <strong>de</strong>s prérogatives en particulier pour toutes lesformes <strong>de</strong> dons, mais d'impératifs et réguliers <strong>de</strong>voirs sont imposés afin <strong>de</strong> transmettre279


aux autorités administratives nos divers changements concernant le Conseil d'administration,le fruit <strong>de</strong> nos assemblées et notre situation financière et comptable. En 1902.curieusement, les fondateurs avaient voulu quatre vice-prési<strong>de</strong>nts mais aussi un archivistebibliothécaire car ils sentirent vite <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> réceptionner les divers dons <strong>de</strong>livres anciens, d'étu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> documents et même déjà d'objets médicaux anciens. Iln'existait pas <strong>de</strong> Conseil d'administration. Mais, en février 1905 lors <strong>de</strong> l'assembléegénérale, le bureau fit adopter <strong>de</strong>s modifications importantes dont <strong>la</strong> création d'unConseil d'administration appuyé <strong>de</strong> diverses commissions et revint à <strong>la</strong> formule d'unbureau avec <strong>de</strong>ux vice-prési<strong>de</strong>nts comme dans nos statuts actuels. Il existe <strong>de</strong>smembres actifs et honoraires mais aussi <strong>de</strong>s membres perpétuels et donateurs dont lesversements sont capitalisés. Il n'est donc pas étonnant qu'une p<strong>la</strong>ce particulière leur futdévolue au sein <strong>de</strong> ce premier Conseil. Mais point <strong>de</strong> membres d'honneur et ce<strong>la</strong> resteraainsi jusqu'au début <strong>de</strong> 1920 où nous observons <strong>de</strong>s modifications dans l'énoncé <strong>de</strong>sarticles, dont le numéro 4 qui indique <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> membres d'honneur, <strong>de</strong> membresdonateurs, <strong>de</strong> membres perpétuels et <strong>de</strong> membres actifs. Mais il existe <strong>de</strong>s curiositésdans le bulletin car, par <strong>la</strong> suite, dans les années 1926 il est publié un extrait <strong>de</strong> cetarticle alors sans membres d'honneur puis subitement en 1939 s'effectue une correctiondu même extrait publicitaire <strong>de</strong>s statuts avec <strong>la</strong> réapparition <strong>de</strong> membres d'honneurexistant officiellement <strong>de</strong>puis 1920. Nous avons retrouvé l'ensemble <strong>de</strong> ces glorieuxmembres et dressé une liste avec l'année <strong>de</strong> nomination. Des gloires y figurent commele professeur Max Neuburger mai encore le savant Jean Rostand et le Chanoine égyptologueEtienne Drioton, professeur au Collège <strong>de</strong> France. Cependant, les procès verbauxédités du moment n'évoquent guère certaines modifications et nous espérons queles anciens registres <strong>de</strong> nos Conseils seront retrouvés aux Archives <strong>de</strong> France ! Nouspensons que c'est à ce moment aussi que l'idée <strong>de</strong> donner plus <strong>de</strong> corps à <strong>la</strong> Sociétéfrançaise en intégrant les sociétés montpelliéraine et lyonnaise sous forme <strong>de</strong> filiales estapparue car en 1937 nous retrouvons une société florissante <strong>de</strong> 514 membres dont 368<strong>de</strong> Paris et alentours mais également 76 lyonnais et 68 montpelliérains. Nous remarquonsaussi que <strong>la</strong> responsabilité du secrétaire général est lour<strong>de</strong> car il est alors "chargé<strong>de</strong> <strong>la</strong> publication du bulletin dont il corrige les épreuves et qu'il signe comme gérant" !Depuis le début <strong>de</strong> notre existence, le vote par correspondance fut adopté et on a <strong>la</strong>issélongtemps trois ans aux mauvais payeurs avant <strong>de</strong> les rayer <strong>de</strong>s listes. A cette époque,dans <strong>la</strong> cotisation était inclus d'emblée le servie du bulletin <strong>de</strong> <strong>la</strong> société ce qui veutdire que les dix francs d'autrefois avaient une lour<strong>de</strong> valeur car d'après nos calculs corroboréspar notre efficace trésorière, Madame Pal<strong>la</strong>rdy, ce<strong>la</strong> représente désormais <strong>la</strong>seule cotisation à <strong>la</strong> Société. L'abonnement est en plus ! La <strong>de</strong>rnière guerre n'a pas étésans <strong>la</strong>isser quelques blessures. <strong>Le</strong> remarquable Maxime Laignel-Lavastine donnaitdans <strong>la</strong> Presse médicale <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>stes nouvelles sur nos activités ralenties et nous<strong>de</strong>vons une gran<strong>de</strong> reconnaissance au professeur Eugène Olivier d'avoir tenu les rênes<strong>de</strong> <strong>la</strong> Société dans ces pénibles moments et d'avoir, dès <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s hostilités, réactivénotre souffle en <strong>de</strong>venant le secrétaire général, c'est-à-dire le moteur essentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong>reprise. Notre organe officiel s'installe alors grâce à Monsieur André Manoury dans <strong>la</strong>revue Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine et au c< urs <strong>de</strong> l'année 1954 nous observons une autremodification <strong>de</strong> huit articles statutaires et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux du règlement intérieur mais j'ai leregret <strong>de</strong> n'avoir pas pu mettre <strong>la</strong> main sur leur rédaction. Espérons que ceux-ci serontindiqués dans les registres partis aux Archives Nationales. C'est l'époque où surgit <strong>la</strong>280


nomination <strong>de</strong> certains à l'éméritat. Lorsque notre reconnaissance d'utilité publique parle décret du 11 avril 1973 est paru au Journal officiel du 17 avril, c'est certes <strong>la</strong> ténacitédu secrétaire général <strong>de</strong> l'époque Jean-Charles Sournia qui est couronnée là où sesremarquables prédécesseurs comme Marcel Fosseyeux et André Finot avaient échouémais c'est aussi l'apparition <strong>de</strong> statuts fortement modifiés avec les avantages et <strong>de</strong>voirs<strong>de</strong> <strong>la</strong> reconnaissance d'utilité publique mais aussi l'intégration <strong>de</strong>s Comités locauxcomme ceux <strong>de</strong> Lyon (1933) et Montpellier (1934). L'idée était <strong>de</strong> faciliter l'alternanceprési<strong>de</strong>ntielle entre Paris et <strong>la</strong> Province. Ces comités locaux recevaient statutairementpour fonctionner seulement un tiers <strong>de</strong>s cotisations <strong>de</strong> leurs membres et notre conseilpouvait accepter d'autres comités dans l'espoir <strong>de</strong> voirnotre Société augmenter son rayonnement national. Ce<strong>la</strong>,il faut le reconnaître, a été un fiasco et nous nous souvenonsd'avoir assisté dans le bureau du docteur Durel, au14 rue <strong>de</strong>s Carmes, avec notre ami le docteur MichelValentin à <strong>de</strong>s conseils houleux sur ce seul sujet <strong>de</strong>s attributionsfinancières et <strong>de</strong>s postes revenant aux comitésqui supportaient aussi très mal <strong>la</strong> tutelle parisienne !Nous avons alors évité, ou contourné ce sujet épineux et<strong>la</strong>issé finalement les comités locaux s'autogérer, maiscomplètement en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s règles statutaires.Cependant, notre Société semble baisser les bras sur lesacquis <strong>de</strong> son passé qui <strong>de</strong>meurent d'une part les restes<strong>de</strong> sa bibliothèque et les dons déposés au musée. Plusaucune rubrique statutaire <strong>de</strong> contrôle ne les concerne. Dr Michel VALENTINAvec les problèmes <strong>de</strong> plus en plus lourds posés par <strong>la</strong>gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> revue et celui <strong>de</strong>s comités locaux, notre Société est entrée dans une zone<strong>de</strong> turbulence malgré l'excellent travail effectué en séance sous <strong>la</strong> férule du secrétairegénéral <strong>de</strong> ces années le docteur Michel Valentin. Dans le fond, <strong>de</strong>ux groupes se sontprogressivement opposés, ne concevant pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon <strong>la</strong> manière <strong>de</strong> se sortir <strong>de</strong><strong>la</strong> situation critique. Dans cette mémorable séance du 15 décembre 1984 au Val-<strong>de</strong>-Grâce, ce fut l'explosion dans un lieu si aimablement prêté par le Mé<strong>de</strong>cin GénéralInspecteur Pierre <strong>Le</strong>febvre, alors Directeur <strong>de</strong> l'E.A.S.S.A. Nous revoyons l'afflictionque ce<strong>la</strong> causa à cet ami si exquis et bienveil<strong>la</strong>nt. Néanmoins, nous avons assisté à <strong>la</strong>prési<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> plus courte <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> notre association car c'est pendant une quinzaine<strong>de</strong> minutes que le professeur Roger Rullière présida les <strong>de</strong>stinées <strong>de</strong> <strong>la</strong> S.F.H.M.avant <strong>de</strong> donner sa démission car l'équipe qu'il souhaitait voir autour <strong>de</strong> lui en vued'effectuer <strong>de</strong>s réformes ne fut point acceptée par un vote en bloc. Autrefois, ce type <strong>de</strong>vote s'effectua souvent dans notre association mais certains estimèrent <strong>de</strong>voir s'en teniraux seuls statuts du moment et au mo<strong>de</strong> d'élection c<strong>la</strong>ssique d'un bureau, en refusant<strong>de</strong> voter globalement selon le souhait du professeur Rullière pour une équipe proposéepar ses soins. Mais, le ver était déjà dans le fruit pour eux aussi qui n'avaient pas su<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>la</strong> révision <strong>de</strong>s statuts en raison d'articles ingérables ! Aussitôt, une scissions'effectua avec <strong>la</strong> démission du conseil d'éléments utiles à <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société tels MmeImbault-Huart, le professeur J-C Sournia, le Dr Vial, Monsieur De<strong>la</strong>by, le Dr C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>Roussel, Monsieur A<strong>la</strong>in Brieux et moi-même. <strong>Le</strong> professeur Roger Rullière s'enretourna vivre alors les <strong>de</strong>rniers moments <strong>de</strong> <strong>la</strong> seule Chaire <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine281


en France. Convenons qu'il y eut, sûrement, <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> conflit <strong>de</strong> personnes etles tentatives <strong>de</strong> conciliation <strong>de</strong>s sages du moment comme le Mé<strong>de</strong>cin Général Pierre<strong>Le</strong>febvre, le professeur Jean Cheymol, le professeur Mirko Grmek, les docteurs AndréPecker et Pierre Durel échouèrent. Nous passons sur <strong>la</strong> procédure au Tribunal <strong>de</strong>Gran<strong>de</strong> Instance en notant que nous fûmes avec le professeur Sournia les seuls du groupedissi<strong>de</strong>nt à réintégrer simplement l'auditoire <strong>de</strong> notre Société estimant l'un et l'autreque, si le conseil s'en tenait à <strong>la</strong> stricte application <strong>de</strong>sstatuts <strong>de</strong> 1973, à régler au plus tôt les <strong>de</strong>ttes <strong>de</strong> <strong>la</strong> publication<strong>de</strong> <strong>la</strong> revue, à repenser <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> façon mo<strong>de</strong>rne,quitte à changer les statuts, nous <strong>de</strong>vions pouvoir sortirnotre association du gouffre. Nous <strong>de</strong>vons une éternellereconnaissance au docteur André Pecker qui rég<strong>la</strong> <strong>de</strong>ses propres <strong>de</strong>niers avec sa discrétion coutumière les facturesconcernant <strong>la</strong> revue, faisant ainsi respirer notre trèsfaible trésorerie. Puis surgit pour notre association cetteimmense chance que fut <strong>la</strong> nomination au poste <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> Monsieur le professeur André Cornet secondépar son épouse Mme le Docteur Anna Cornet dont nousconnaissions les soli<strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> gestion. C'est biend'ailleurs dans l'intérêt majeur <strong>de</strong> notre structure queDr Anna CORNETnotre Conseil sut le retenir à <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce pour sixannées éga<strong>la</strong>nt ainsi Paul Dorveaux, celui qui <strong>de</strong>vintl'admirable archiviste <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong>s sciences, alors directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliothèque <strong>de</strong>l'Ecole <strong>de</strong> pharmacie. Après le départ du docteur V-P Comiti, je fus sollicité pour leposte <strong>de</strong> secrétaire général et, bien que l'envie <strong>de</strong> refuser celui-ci me gagna, connaissant<strong>la</strong> situation délicate, je ne l'ai point fait car j'admirais <strong>la</strong> stature et le calme souverain <strong>de</strong>Monsieur Cornet, et sur l'insistance <strong>de</strong> mon père entré avec moi en 1977 à notreSociété (nos parrains furent les regrettés Pierre Hillemand et Emile Gilbrin), nous nepouvions refuser ce<strong>la</strong> à un <strong>de</strong> nos maîtres en gastro-entérologie et nous prîmes possessiondu poste le 17 décembre 1988, conscient <strong>de</strong>s difficultés possibles du fait <strong>de</strong> monre<strong>la</strong>tif éloignement <strong>de</strong> Paris. J'espère encore avoir réalisé vraiment les souhaits et aspirations<strong>de</strong> Monsieur Cornet mais je puis témoigner que <strong>la</strong> rigueur s'instal<strong>la</strong> vite. <strong>Le</strong>bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation et <strong>de</strong> l'état réel du fichier fut, non sans mal, établi malgré l'étatd'abandon du fichier subsistant, au point même <strong>de</strong> nous engendrer d'autres angoisses. Ilest impensable que le fron<strong>de</strong>ur, impulsif et si sympathique Jean Angot ait pu quelquetemps auparavant annoncer dans notre revue (N° 4 <strong>de</strong> 1985) un nombre <strong>de</strong> membres <strong>de</strong>plus <strong>de</strong> 700, mais peut-être ignorait-il l'état du fichier et <strong>de</strong>s cotisations perçues oubien, luci<strong>de</strong>, il espérait ainsi ne pas affoler nos membres <strong>de</strong> l'objective réalité !D'ailleurs, cette situation précise ressortira dans les rapports <strong>de</strong> l'assemblée générale dusamedi 19 décembre 1987 dont celui du trésorier Pierre Goubert (1987, 21, N° 4, 338passim) qui inscrit un nombre <strong>de</strong> 447 collègues en règle au 30 novembre 1987 reconnaissant"pour mémoire, 339 en 1984, 444 en 1985, 479 en 1986". Notons que subtilementle nombre <strong>de</strong> membres englobait ceux <strong>de</strong>s filiales qui, pourtant, s'étaient libérées<strong>de</strong> fait <strong>de</strong> toute tutelle financière, altérant ainsi tout raisonnement comptable. Alors, lebureau sous l'égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> Monsieur Cornet dut déchanter et nous comprîmes rapi<strong>de</strong>mentque bien <strong>de</strong>s services dont celui <strong>de</strong> l'envoi <strong>de</strong> notre revue étaient alloués à <strong>de</strong>s282


personnes qui avaient négligé <strong>de</strong>puis longtemps l'élémentaire <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> l'envoi <strong>de</strong> <strong>la</strong>cotisation et <strong>de</strong> l'abonnement. Ils grevaient lour<strong>de</strong>ment le budget d'autant que rienn'avait été entrepris pour rayer <strong>de</strong>s listes ces récalcitrants. Madame le docteur AnnaCornet avec notre prési<strong>de</strong>nt s'attachèrent à récupérer non sans résultats par <strong>de</strong>s rappelspersonnalisés <strong>de</strong>s membres <strong>la</strong>issés en plus sans nouvelles en raison d'un fichier auxadresses erronées... car c'était pratiquement 400 personnesqui <strong>de</strong>vaient disparaître <strong>de</strong> nos listes. Ce fut un<strong>la</strong>beur <strong>de</strong> longue haleine mais vital pour l'avenir. Nous neserions sûrement pas tous ici pour ce jour magnifique,sans l'ar<strong>de</strong>ur vigi<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> Monsieur et Madame Cornet, <strong>de</strong>leur amie Madame Pocoulé, <strong>de</strong> Madame Samion-Contet,qui sauva bien <strong>de</strong>s abonnements à <strong>la</strong> revue, en particulierun bon nombre émanant <strong>de</strong> l'étranger. La Société avaitenfin compris que c'est bien avec ses membres cotisants etses abonnements effectifs que nous <strong>de</strong>vions désormaisnaviguer afin d'avoir comme l'avait souhaité notre ancienprési<strong>de</strong>nt lyonnais A<strong>la</strong>in Bouchet <strong>de</strong>s eaux paisibles à traverser.En <strong>de</strong>hors du travail permanent re<strong>la</strong>tionnel d'unerichesse humaine considérable, travail qui incombe auPr Jacques POSTELsecrétaire général, nous avons avec les autres membres dubureau dont notre ami Jacques Postel préparé alors nos diverses séances aidé par ledocteur A. <strong>Le</strong>llouch comme secrétaire <strong>de</strong> séance. Certains membres comme Monsieurle professeur Sicard, Jean Théodoridès, Mme le professeurGourevitch, le professeur Jacques Postel, le professeurGabriel Richet et bien d'autres encore prenaient en charge<strong>de</strong>s séances à thèmes qui sont souvent <strong>de</strong>s réussites par <strong>la</strong>masse d'informations parfois nouvelles émises par lesauteurs sollicités. Un bon exemple reste à nos yeux <strong>la</strong>séance consacrée en 1983 à François Magendie queCharles Lichtentheiler considérait comme un tournant parses idées dans l'histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine. Ce type <strong>de</strong>réunion a toujours réussi à notre Société <strong>de</strong>puis sa fondation.En effet, à l'instigation du prési<strong>de</strong>nt RaphaëlB<strong>la</strong>nchard, il fut organisé en 1902 d'importantes manifestationspour le centenaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Xavier Bichat.Pr André SICARDCette année du bicentenaire <strong>de</strong> sa disparition, hé<strong>la</strong>s, nousessayons <strong>de</strong> sauver sa statue trônant en triste état au milieudu péristyle <strong>de</strong> l'ancienne Faculté. Pourtant, notre Société, alors présidée par leMé<strong>de</strong>cin Général P. <strong>Le</strong>fèbvre a réussi en coordonnant son action avec d'autres sociétéssavantes dont l'Académie <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine à remplir certains <strong>de</strong>voirs comme le transfertaux Invali<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s cendres du prestigieux Dominique Larrey le 14 et 15 décembre 1992.L'ai<strong>de</strong> et le soutien du Conseil ont toujours été précieux en particulier dans <strong>la</strong> recherche<strong>de</strong> séances provinciales enrichissantes, donnant ainsi aux provinciaux une tout autreidée <strong>de</strong> notre Société. Si nous jetons un regard sur les trente <strong>de</strong>rnières années, on se doit<strong>de</strong> reconnaître que notre Société a vraiment cherché à s'ouvrir à d'autres régions quecelles traditionnelles <strong>de</strong> nos alliés <strong>de</strong> toujours que sont les régions montpelliéraines et283


lyonnaises. Ce fut <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>s ouvertures sur Nancy, Nantes, Bor<strong>de</strong>aux, Rouen et Lilleentre autres. Cependant, <strong>la</strong> Société a su aussi se rendre chez <strong>de</strong>s voisins avec qui lesliens sont <strong>de</strong>puis très longtemps puissants et je pense à nos amis belges. Autrefois, leprofesseur Tricot-Royer avait tissé ici <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>s liensd'amitié dès 1914 et c'est maintenant avec son petit-filsle professeur Jean-Pierre Tricot d'Anvers, actuel prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> Société internationale <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>Mé<strong>de</strong>cine, que l'amitié perdure et nous gardons tous unsouvenir reconnaissant <strong>de</strong> l'accueil <strong>de</strong> nos amis belgeslors <strong>de</strong> <strong>la</strong> réunion d'Anvers. Notons toutefois qu'il estrare qu'une société se dép<strong>la</strong>ce en avion et pourtant nousl'avons fait en mai 1993 en nous rendant à Fès au Marocà l'invitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> toute jeune Association marocaine<strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine, présidée alors par le professeurDriss Moussaoui. Nous <strong>de</strong>vons souligner le rôleéminent joué à cette occasion par le directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> revueMichel ROUX-DESSARPSMichel Roux-Dessarps et surtout le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> cetteépoque le Mé<strong>de</strong>cin Général Pierre <strong>Le</strong>febvre, qui obtintque notre réunion fût tenue sous le haut patronage <strong>de</strong> S.M. le Roi Hassan II. Nousavons partagé l'émotion <strong>de</strong> certains accompagnateurs <strong>de</strong> revoir ce pays qui fut pour euxune <strong>de</strong>uxième patrie. Dans l'avenir, nous <strong>de</strong>vrons poursuivre ce type <strong>de</strong> rencontres carc'est <strong>la</strong> plus belle manière d'échanger et <strong>de</strong> tisser <strong>de</strong>s liens, facteurs <strong>de</strong> compréhension,<strong>de</strong> respect et d'ouverture à d'autres cultures. Cependant, lors du bicentenaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance<strong>de</strong> Laennec, commémoration p<strong>la</strong>cée sous le haut patronage <strong>de</strong> Monsieur ValéryGiscard d'Estaing, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, notre Société alors présidée par le doyennantais Jean-Pierre Kernéïs a été <strong>la</strong> cheville ouvrière d'un bril<strong>la</strong>nt colloque (18/19février 1981) portant sur <strong>la</strong> vie et l'œuvre <strong>de</strong> Laennec avec le concours du Collège <strong>de</strong>France p<strong>la</strong>cé sous l'autorité d'Yves Laporte mais avec aussi <strong>la</strong> présence du prix NobelJean Dausset, un <strong>de</strong>s successeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chaire <strong>de</strong> R.T. Laennec. L'activité du secrétairegénéral Michel Valentin fut débordante car il contribua énormément à l'expositionremarquable créée pour <strong>la</strong> circonstance avec l'Académie <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cineJe me dois maintenant d'évoquer le rôle <strong>de</strong> nos trésoriersmais dans les temps anciens notre Société s'étaitattaché le service précieux, désintéressé et fidèle d'unelignée issue du célèbre <strong>la</strong>boratoire pharmaceutique <strong>de</strong>Dausse Aîné (fondé en 1834) avec d'abord EmileBou<strong>la</strong>nger-Dausse puis son gendre Charles-Henri Génot<strong>de</strong>puis 1929 à 1974 et enfin notre regretté ami pharmacienPierre-André De<strong>la</strong>by, membre <strong>de</strong> cette dynastie. Ce<strong>de</strong>rnier fut aidé par A<strong>la</strong>in Brieux. Je ne pense pas queles quelques encarts publicitaires <strong>de</strong> cette vénérablemaison retrouvés dans nos bulletins aient pu compenserles <strong>la</strong>rgesses qu'ils nous prodiguèrent autrefois.Cependant, <strong>de</strong>puis les années réformatrices <strong>de</strong> <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce<strong>de</strong> Monsieur Cornet nous avons eu <strong>la</strong> chance <strong>de</strong>voir cette rigueur se poursuivre avec <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce du6 F F284A<strong>la</strong>in BRIEUX


professeur Pal<strong>la</strong>rdy aidé <strong>de</strong> son épouse Madame Marie-José Pal<strong>la</strong>rdy, notre actuelle et hautement efficace trésorière,si habilement soutenue par le docteur PierreThil<strong>la</strong>ud. Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion comptable, encore améliorépar leurs soins, est ancré définitivement dans l'institution.Toutefois, nous voudrions remercier chaleureusementl'importante majorité <strong>de</strong> nos membres qui , <strong>de</strong>puisquelques années, règlent leur dû dans les trois premiersmois <strong>de</strong> l'année en cours, permettant une navigationfinancière remplie <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> quiétu<strong>de</strong>.Regards sur nos travauxVous conviendrez volontiers avec nous que ce n'estpas trop notre rôle ici <strong>de</strong> donner une appréciation sur <strong>la</strong>Marie-José PALLARDYvaleur <strong>de</strong> tout ce qui a été livré dans nos revues successives. Vous retrouverez dansl'in<strong>de</strong>x général un utile et précis préambule historique <strong>de</strong> Madame Janine Samion-Contet qui retrace les divers épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> nosrevues. Nous <strong>de</strong>vons louer ici son admirable travailconcernant l'in<strong>de</strong>x répertoriant l'ensemble <strong>de</strong> nos travaux.Grâce à son extrême compétence elle a pu obtenircette précision qui augure pour <strong>la</strong> Société d'autres perspectivesd'avenir comme un dynamique C D rom. Celuicipourrait concerner dans un premier temps nos introuvablesnuméros du bulletin <strong>de</strong> <strong>la</strong> SFHM. Nous remercionsaussi ceux qui l'ont aidé dans <strong>de</strong>s contrôles obstinéscomme Mme Françoise Criquebec et le professeurJ-J Rousset, entre autres. Cependant, nous rappellerons àtous l'ar<strong>de</strong>ur méticuleuse du docteur Pierre Durel commerédacteur en chef puisque nous re<strong>la</strong>tons <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ceJanine SAMION-CONTETqu'avait établi le professeur Cheymol pour les soixantedixans <strong>de</strong> <strong>la</strong> SFHM. Pierre Durel, <strong>de</strong>puis son merveilleuxbureau avec sa fenêtre gothique, vestige ducloître <strong>de</strong>s Carmes, veil<strong>la</strong>it, selon les moyens <strong>de</strong>l'époque, à rendre à l'imprimeur <strong>de</strong>s manuscrits révisés etuniformisés au mieux <strong>de</strong>s normes du moment. Si, désormais,<strong>la</strong> revue a obtenu une audience internationale et setrouve dans <strong>de</strong> grands répertoires, nous le leur <strong>de</strong>vons en<strong>la</strong>rge partie mais il nous faut poursuivre l'effort enveil<strong>la</strong>nt bien à <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s textes publiés mais aussi à <strong>de</strong>bons résumés en ang<strong>la</strong>is et, si ce<strong>la</strong> est possible, dans<strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue <strong>la</strong> plus en rapport avec le sujet. Après réflexion,nous nous sommes livrés cet été à l'étu<strong>de</strong> <strong>la</strong> pluscomplète possible <strong>de</strong>s divers sujets imprimés dans<strong>la</strong> revue dans les douze premières années (1902-1913/14)et les douze <strong>de</strong>rnières années (1989/90-2001).Dr Pierre DUREL285


Nous avons répertorié ce<strong>la</strong> en seize rubriques dont une <strong>de</strong> sujets divers comme droit etmé<strong>de</strong>cine, ventes <strong>de</strong> livres ou objets médicaux, discours à caractère historique etc.Nous avons mis à part l'étu<strong>de</strong> du livre médical, certaines bibliographies ou <strong>de</strong>s considérationssur l'histoire du livre. En effet, nous retrouvons parfois <strong>de</strong>s textes exceptionnelscomme celui du Professeur René <strong>Le</strong>doux-<strong>Le</strong>bard sur "La gravure en couleurs dansl'illustration <strong>de</strong>s ouvrages médicaux <strong>de</strong>puis les origines jusqu'à 1800" (texte duBulletin d'août 1911 et mars 1912). J'aimerais vous souligner que l'exposition"Anatomie <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur - Invention <strong>de</strong> l'estampe en couleur" organisée en février/mai1996 à <strong>la</strong> Bibliothèque nationale <strong>de</strong> France lui a été dédiée à titre posthume car son filsle professeur Guy <strong>Le</strong>doux-<strong>Le</strong>bard a su ouvrir les archives accumulées par son père etfait connaître les raretés <strong>de</strong> son impressionnante collection, fruit <strong>de</strong> longues recherchessur ce sujet. Cet ensemble était <strong>de</strong>stiné à un ouvrage qui ne vit malheureusement pas lejour. Ce<strong>la</strong> vous démontre <strong>la</strong> valeur vraiment exceptionnelle <strong>de</strong> certains exposés duBulletin et nous y retrouvons bien d'autres novateurs. Concernant les autres rubriquesnous ajouterons un tableau qui mettra en évi<strong>de</strong>nce l'évolution observée entre les 352exposés <strong>de</strong>s premières années et les 493 exposés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années. Remarquonsd'abord qu'autrefois l'auteur pouvait s'épandre abondamment sur un sujet. Ainsi, le DrPichevin abor<strong>de</strong>ra sur 93 pages du tome X <strong>de</strong> notre Bulletin l'histoire médico-légale <strong>de</strong>"La guillotine, Guillotin et <strong>la</strong> peine <strong>de</strong> mort", texte remarquablement documenté danslequel, plus tard, puisera amplement Monsieur le professeur Pierre Huard en connaisseur<strong>de</strong>s bonnes sources. Notre époque exige d'être plus concis expliquant le nombreplus élevé d'exposés d'autant que <strong>de</strong>s règles strictes ont été données aux auteurs. Nousremarquons essentiellement une nette diminution <strong>de</strong> sujets portant sur <strong>de</strong>s documentsanciens, diplômes et autres attestations passant <strong>de</strong> 27,5 % à 9,3 % ; <strong>de</strong> même l'étu<strong>de</strong><strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cines antiques évolue <strong>de</strong> 8 % à 3 %, également l'ethnomé<strong>de</strong>cine.Curieusement, les biographies sur les hommes marquants augmentent quelque peu enapparaissant moins hagiographiques. De nos jours, l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faits précis comme certainesma<strong>la</strong>dies, les épidémies, les spécialités médicales ou chirurgicales, les corporationsfont l'objet avec l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s institutions, <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychiatrie d'un regain incontestable,sûrement encore faible pour l'histoire <strong>de</strong>s idées. Nous sommes <strong>de</strong>venus plusscientifiques et moins lettrés et les conférences concernant Art et Mé<strong>de</strong>cine ouLittérature et Mé<strong>de</strong>cine régressent. <strong>Le</strong>s sujets sur l'anatomie ou <strong>la</strong> chirurgie et son instrumentationsont en nette reprise tout comme <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine ou <strong>la</strong> chirurgie aux armées.Malgré <strong>la</strong> présence d'éminents membres pharmaciens en notre sein nous ne retrouvonsguère <strong>de</strong> textes sur les pharmacopées ou <strong>la</strong> pharmacie dans ses rapports avec le corpsmédical. Finalement, ces pourcentages sont démonstratifs <strong>de</strong> l'évolution apportée sur <strong>la</strong>manière dont nous avons reçu nos connaissances attachant actuellement plus d'importanceaux apports et idées retirées <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> d'un sujet bien circonscrit. <strong>Le</strong>s gran<strong>de</strong>sfresques sont désormais dévolues aux livres mais peut-être sera-t-il utile que notreConseil d'administration envisage un jour l'idée comme autrefois <strong>de</strong> publier une œuvred'un collègue dont nous saurons que ce<strong>la</strong> représente le fruit d'une longue rechercheutile à tous. On pourrait aussi envisager un ouvrage collectif dirigé par une personnalitéreconnue afin qu'un certain nombre <strong>de</strong> membres répartis dans tous les recoins <strong>de</strong>l'hexagone participent à cette recherche orientée selon un fil directeur. Ce <strong>de</strong>rnier peutêtre issu d'un éventuel colloque <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société. Monsieur Pecker sut rassembler autrefoispour une telle réalisation nombre <strong>de</strong> nos membres et "La Mé<strong>de</strong>cine à Paris du XHIème286


au XXème siècle" fut une réussite exemp<strong>la</strong>ire. Cette formule attira d'autres vieillesfacultés comme Montpellier, Lyon, Strasbourg et Marseille qui adoptèrent ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>réalisation.<strong>Le</strong> problème <strong>de</strong> nos collectionsEn abordant maintenant le problème <strong>de</strong> nos collections, nous ouvrons un chapitredélicat et même affligeant qui va concerner d'une part <strong>de</strong>s objets, d'autre part <strong>de</strong>s autographes,certains documents anciens, <strong>de</strong>s gravures voire <strong>de</strong>s ouvrages iconographiquesreçus en don par notre Société et déposés au Musée <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine. C'estdans un numéro spécial consacré au cinquantenaire <strong>de</strong> notre Société (Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong>Mé<strong>de</strong>cine, 1953, N° 10, Vol 3, pp 42 passim) que l'historique <strong>de</strong> ce Musée a été autrefoisre<strong>la</strong>té par un <strong>de</strong> nos anciens prési<strong>de</strong>nts également conservateur du Musée,le docteurAndré Finot. Ce <strong>de</strong>rnier rapporta avec son légendaire humour sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong>s"Avatars d'un musée d'histoire" <strong>la</strong> création et les débuts <strong>de</strong> celui-ci dont on peut soulignerselon sa belle formule "<strong>la</strong> gestation pénible et prolongée, et <strong>la</strong> parturition dystocique".Dès <strong>la</strong> fondation <strong>de</strong> notre Société, Raphaël B<strong>la</strong>nchard et son secrétaire généralle docteur Prieur avaient bien vite jugé <strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> certains membres d'offrir ànotre jeune Société <strong>de</strong>s objets en rapport avec l'histoire médico-chirurgicale (instruments,vieux documents, gravures, sculptures, médailles, tapisseries, etc.). Toutefois,<strong>la</strong> Faculté possédait aussi quelques trésors <strong>la</strong>issés par les doyens successifs dont souventleur portrait ou leur buste voire d'autres pièces <strong>de</strong> collection. L'ensemble méritaitune attention particulière mais lorsque notre Société, très liée à <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faculté, souhaitatrouver <strong>de</strong>s locaux adéquats ce fut <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du professeur Debove, alors Doyen,une fin <strong>de</strong> non-recevoir, se dérobant <strong>de</strong>rrière l'avis du Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faculté. Cette attitu<strong>de</strong>peu constructive fut ensuite corrigée par le DoyenHenri Roger, homme d'une immense culture littéraire.C'est ainsi et malgré ce passé que, selon les termesd'André Finot, le buste au regard maussa<strong>de</strong> du DoyenDebove surveille <strong>la</strong> salle qui porte son nom mais leMusée, quant à lui, prit le nom du généreux donateur quefut le professeur Gilbert. La générosité prévoyante <strong>de</strong>celui-ci alloua une somme pour l'entretien mais <strong>la</strong>Gran<strong>de</strong> Guerre <strong>la</strong> consuma rapi<strong>de</strong>ment ! La fin <strong>de</strong> nonrecevoirposa <strong>de</strong>s problèmes que nous connaissons biencar <strong>de</strong>puis notre création nous menons une vie errantedigne du peuple si cher à notre regretté ami François <strong>de</strong>Vaux <strong>de</strong> Folletier. Eh ! oui, nous sommes <strong>de</strong>puis cent ansau 12, rue <strong>de</strong> l'Ecole <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine encore à <strong>la</strong> recherched'un gîte officiel et sûr. Ainsi vit-on migrer çà et là noslivres, nos pièces <strong>de</strong> collections, nos réserves et archives<strong>de</strong>puis le <strong>la</strong>boratoire <strong>de</strong> parasitologie à l'Ecole <strong>de</strong> pharmacie,à l'Académie <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine, aux Archives <strong>de</strong>François<strong>de</strong> VAUX-DE-FOLLETIER.<strong>Le</strong>s Stes-Marie, juillet 1982(photo Gérard Ron<strong>de</strong>au)l'Assistance Publique, à l'hôpital Sainte Anne et Saint-Louis, chez les secrétaires généraux,chez certains membres du Conseil, même chez les imprimeurs. Inutile <strong>de</strong> décriretous les aléas que ce type <strong>de</strong> migration engendre ! Soutenu par les efforts du professeurMénétrier, alors professeur <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine et ceux <strong>de</strong> l'archiviste le287


docteur Neveu, gardien <strong>de</strong> nos trésors, le professeur Maxime Laignel-Lavastine putenfin faire inaugurer le 1er juillet 1921 le Musée avec le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'époque, le professeurJeanselme. Il y accueil<strong>la</strong>it aussi les congressistes du premier congrès <strong>de</strong> <strong>la</strong>Société Internationale <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine qui venait <strong>de</strong> naître <strong>de</strong> <strong>la</strong> ferme volontédu professeur Tricot-Royer après <strong>la</strong> réussite <strong>de</strong> son Congrès inaugural tenu à Anverssur l'Art <strong>de</strong> guérir en 1920. Notre Société avait reçu àcette occasion d'admirables dons voire <strong>de</strong>s collectionscomme celles <strong>de</strong> médailles <strong>de</strong>s doyens ou bien cellesd'autographes provenant <strong>de</strong> nos feus confrères le DrGuelliot et le Dr Thibierge. <strong>Le</strong> responsable <strong>de</strong> l'ensembleen était selon <strong>la</strong> volonté du Doyen le titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chaire<strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine donc le professeur Ménétrier.Nous savons tout ce<strong>la</strong> grâce à nos comptes rendus <strong>de</strong>séances et divers procès-verbaux, pièces légales paruesdans notre revue. Nos divers gardiens archivistes ont égalementtenu <strong>de</strong>s registres selon les termes <strong>de</strong>s statuts <strong>de</strong>l'époque et en rendaient compte aux assemblées tels lesérudits docteurs Raymond Neveu, André Finot, AndréJacqueline SONOLETHahn mais aussi Mme Hatt, Mlle Jacquiot, puis notreremarquable et dévouée Jacqueline Sonolet qui sut mettreces collections bien en valeur dans <strong>de</strong>s expositions remarquables ce dont témoignaientcertaines d'entre elles aux Entretiens <strong>de</strong> Bichat. Notre chance est d'avoir désormaisMadame M-V. Clin, un conservateur reconnu avec unposte officiel qui veille sur l'ensemble <strong>de</strong>s trésors <strong>de</strong>cette Faculté dont notre propre fonds. Nous pensonsnécessaire d'envisager désormais <strong>de</strong> revoir nos registreset nos procès-verbaux afin <strong>de</strong> bien connaître ce qui estpropriété <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société française <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>Mé<strong>de</strong>cine. Il sera alors grand temps <strong>de</strong> prévoir uneconvention entre notre association, l'Université Paris 5 etle Musée car nous <strong>de</strong>vons ce<strong>la</strong>, c'est -à-dire un regardattentif et vigi<strong>la</strong>nt, à ceux qui nous ont fait confiance ennous offrant <strong>de</strong>s objets à sauvegar<strong>de</strong>r. Nous <strong>de</strong>vronsaussi essayer <strong>de</strong> récupérer tout ce qui a été emporté, auxArchives Nationales et qui est notre pleine propriété.Voilà un ru<strong>de</strong> travail auquel nous pensons nous atteler Marie-Véronique CLINavec certains d'entre vous. <strong>Le</strong> fait pour notre Sociétéd'être reconnue d'utilité publique doit permettre au Musée une notoire facilité, en vue<strong>de</strong> dons enrichissant les collections et nous pourrons à nouveau solliciter nos / propresmembres dans cette perspective garantie. Une partie <strong>de</strong> l'avenir <strong>de</strong> ce Musée déjà trèsriche est là.Dans le <strong>de</strong>uxième volet <strong>de</strong> ce chapitre, il nous faut abor<strong>de</strong>r notre bibliothèqli'e^qui estsûrement l'élément ayant le plus souffert <strong>de</strong>s diverses migrations malgré <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>répertoires é<strong>la</strong>borés à divers moments. Nous <strong>de</strong>vrions possé<strong>de</strong>r entre six et huit milleouvrages ou pièces documentaires anciennes. Voici quelques trouvailles, fruits <strong>de</strong> nosstudieuses lectures estivales : en 1907, un catalogue édité dans le Bulletin donne au288


moins 576 volumes dont <strong>de</strong>s pièces peu courantes voirerarissimes sur <strong>la</strong> variole et <strong>la</strong> vaccine. De ce fonds, iln'existe plus rien. Suite au décès du premier secrétairegénéral Albert Prieur, <strong>la</strong> famille fit remettre à notreSociété sa bibliothèque médico-historique dont lesvolumes possédaient son ex-libris. Là encore, il ne subsisteplus rien. En 1927, on retrouve 779 ouvrages et brochuresinscrits et <strong>de</strong>s périodiques mais avec le manqueregretté <strong>de</strong> <strong>la</strong> fameuse revue La chronique médicaled'Augustin Cabanes faisant pourtant partie du don dudocteur Prieur. A ce propos et curieusement, jamais le DrCabanes n'adhéra à <strong>la</strong> Société ! En 1938, année où leDr Octave Guelliot, l'éminent historien <strong>de</strong> l'ancienneFaculté <strong>de</strong> Reims, ajouta aux dons antérieurs <strong>de</strong> nom- Dr Octave GUELLIOTbreux objets gallo-romains dont un autre cachet d'oculiste,année aussi du don par le docteur G. Thibierge d'unimportant lot <strong>de</strong> gravures, nous dénotons grâce à MlleHenry seulement 1830 livres et brochures malgré le dontestamentaire, l'année précé<strong>de</strong>nte, par le professeurJeanselme <strong>de</strong> tous les livres qui pouvaient intéresser <strong>la</strong>Société. Ce chiffre est ridiculement faible si l'on inscrivaitce qui a été signalé sur chaque procès-verbal maisnous avons <strong>de</strong>ux explications possibles à fournir. 11 futun temps où le règlement intérieur <strong>de</strong>s statuts <strong>de</strong> 1905encore va<strong>la</strong>ble en 1912 stipu<strong>la</strong>it à l'article 11 : "les livresappartenant à <strong>la</strong> Société sont sur les registres inventaires<strong>de</strong> celle-ci et sont marqués du timbre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société. IlsDr Georges THIBIERGEsont ensuite déposés à <strong>la</strong> Bibliothèque <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faculté <strong>de</strong>Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Paris, où on les communique aux membres<strong>de</strong> <strong>la</strong> Société aux heures d'ouverture". Mon regard, nullement inquisiteur, se tournevers mon ami Guy Cobolet, le Directeur <strong>de</strong> cette magnifique bibliothèque dénomméeactuellement B.I.U.M pour qu'il ne se réjouisse pas trop vite car c'est seulement à notredissolution que cette partie <strong>de</strong> notre ancien fonds lui reviendrait selon l'article 26 <strong>de</strong>sstatuts modifiés en 1920. De plus nous fêtons nos cent ans <strong>de</strong> longévité ! Néanmoins,ce<strong>la</strong> se complique car <strong>la</strong> Société ré-instaure quelque temps après une bibliothèqueaccessible à ses seuls membres. Je crains aussi que dans les méfaits dus aux nombreuxtransbor<strong>de</strong>ments certaines restitutions ne se firent point car <strong>la</strong> confiance mutuellerégnait.Actuellement, nous <strong>de</strong>vons beaucoup à Monsieur Conan qui veille au mieux <strong>de</strong> nosintérêts, au 15, rue <strong>de</strong> l'Ecole <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine, sur le fonds actuel, enregistré systématiquement,mais il a <strong>de</strong> plus en charge les reliquats <strong>de</strong> l'ancienne Chaire <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>Mé<strong>de</strong>cine avec son remarquable fonds iconographique <strong>de</strong> douze mille diapositives,fruit essentiel <strong>de</strong>s travaux du professeur Charles Coury. Notre Société, il fautl'admettre, n'a pas bien su ou pu gérer ses divers fonds et ce<strong>la</strong> est dommage car <strong>la</strong> plusmo<strong>de</strong>ste brochure pourrait <strong>de</strong>venir un document du plus haut intérêt pour l'histoire <strong>de</strong><strong>de</strong>main. J'ai l'idée que là aussi une convention avec <strong>la</strong> BIUM serait un moyen définitif289


<strong>de</strong> stopper ces migrations <strong>de</strong>structrices et d'avoir une bibliothèque facilement accessiblepour nos membres qui compléterait le remarquable fonds historique géré parMlle Molitor. Nous aurions toutes <strong>la</strong>titu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> proposer dans cette autre perspectivenos souhaits essentiels et précis du moment sachant que <strong>de</strong>s avenants permettront toujours<strong>de</strong> s'adapter à d'autres situations que l'avenir peut réserver.<strong>Le</strong>s re<strong>la</strong>tions nationales et internationales <strong>de</strong> <strong>la</strong> S.F.H.M.Nous abordons maintenant comme <strong>de</strong>rnier point nos re<strong>la</strong>tions et d'abord celles àcaractère national. Nous gardons personnellement avec le Mé<strong>de</strong>cin Général Dulieu uncontact important mais son éloignement pour <strong>de</strong>s raisonspersonnelles <strong>de</strong> l'activité historique montpelliéraine sefait maintenant ressentir et nous n'avons plus au Conseil<strong>de</strong> représentant <strong>de</strong> ce haut lieu <strong>de</strong> l'histoire médicale. Iln'en est pas <strong>de</strong> même avec nos amis lyonnais <strong>de</strong> l'Institut<strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine qui nous tiennent particulièrementau courant <strong>de</strong> toute leur activité. Toutefois, d'autresvilles auxquelles nous sommes attachés gèrent un muséeou poursuivent un enseignement comme à Rennes oùœuvrait notre ami le professeur Chambon récemment disparu,comme Strasbourg, Nancy, Rouen et plus récemmentToulouse avec une forte activité canalisée par ledocteur Pierre Lile. <strong>Le</strong> docteur Pecker aurait maintenantMé<strong>de</strong>cin GénéralLouis DULIEU<strong>de</strong> <strong>la</strong> peine en voyant l'état léthargique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondationinternationale hippocratique <strong>de</strong> Cos pour <strong>la</strong>quelle je restele délégué <strong>de</strong> notre Société mais sans nouvelles du professeurMarketos. Notre Société continue <strong>de</strong> s'associer au mieux aux activités <strong>de</strong> <strong>la</strong>Société <strong>de</strong> l'Histoire <strong>de</strong>s Hôpitaux et notre tribune leur est ouverte. Nous avons encorerenforcé nos liens avec <strong>la</strong> Société <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pharmacie présidée actuellement parun ami <strong>de</strong> toujours Monsieur Christian Warolin. D'ailleurs, nous observons l'appartenanceà nos <strong>de</strong>ux sociétés <strong>de</strong> membres éminents comme le Doyen Jean F<strong>la</strong>haut, l'amiFrançois Chast, Monsieur Trepardoux qui rejoint notre bureau et d'autres encore. Nosséances communes sont toujours une réussite et noussommes très fiers d'être <strong>de</strong>s leurs ce qui nous autorise <strong>la</strong>lecture régulière <strong>de</strong> leur revue, précieuse source <strong>de</strong>connaissance. A tout ce<strong>la</strong>, il convient <strong>de</strong> souligner lesliens importants <strong>la</strong>issés par le professeur Pierre Huard,puis le professeur Mirko Grmek et maintenant Madamele professeur Danielle Gourevitch avec <strong>la</strong> quatrième section<strong>de</strong> l'École Pratique <strong>de</strong>s Hautes Étu<strong>de</strong>s ce qui nousvaut <strong>de</strong>s candidatures remplies d'heureuses perspectives.Finalement, notre Société se veut ouverte à tous et accè<strong>de</strong>bien volontiers à l'échange avec d'autres associationsplus spécifiques comme celle <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong>s spécialitésmédicales comme <strong>la</strong> parasitologie, <strong>la</strong> microbiologie, <strong>la</strong><strong>de</strong>rmatologie, l'éthique mais nous aimerions plus <strong>de</strong>contact avec les sciences humaines ou le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'art.Pr Danielle GOUREVITCH290


Maintenant si nous nous tournons vers nos re<strong>la</strong>tions internationales ce n'est pas sanstristesse que nous avons vu disparaître l'Académie internationale <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>Mé<strong>de</strong>cine, émanation tirée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société internationale <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong>s Sciences qui<strong>de</strong>vait beaucoup au professeur Pierre Huard et à notre ami Jean Théodoridès. On peutméditer sur le fait que l'apparition <strong>de</strong> trop <strong>de</strong> sociétés ou associations contribue vite àl'extinction <strong>de</strong> beaucoup d'entre elles. Nous sommes enclins à penser que, dans unesociété, il ne faut pas hésiter à créer <strong>de</strong>s sections spécialisées composées <strong>de</strong>s membresvolontaires dans l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> secteurs particuliers. Cette disposition offrira à tous lesmembres <strong>de</strong> futures séances <strong>de</strong> haut niveau. Cependant, <strong>la</strong> confrontation <strong>de</strong>s idées,l'échange avec d'autres cultures restent pour l'historien <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine une source vitaleet nous nous tournons vers le professeur Jean-Pierre Tricot, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sociétéinternationale <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine pour le remercier <strong>de</strong> sa présence amicale à<strong>la</strong>quelle s'ajoute celle <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société belge <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine. <strong>Le</strong>hasard <strong>de</strong> l'histoire nous sert car le fait qu'il soit, ici, dans cet amphithéâtre prend unetoute autre signification quand on connaît les liens importants <strong>de</strong> son grand-père le professeurTricot-Royer avec notre Société dont il fut précocement membre partageant <strong>de</strong>sliens d'amitié avec certains <strong>de</strong>s nôtres comme Maxime Laignel-Lavastine et MarcelFosseyeux entre autres. Nous osons dire que sans <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> <strong>la</strong> républicaine Francecomme sans <strong>la</strong> royale Belgique il n'y aurait pas eu <strong>de</strong> Société internationale <strong>d'Histoire</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine (S1HM). Depuis sa fondation, <strong>la</strong> France reste une année sur <strong>de</strong>ux le lieuimpératif d'un Conseil d'administration <strong>de</strong> <strong>la</strong> dite Société. Prochainement, MadameFay, fille du professeur Jean-Charles Sournia, remettra à nos <strong>de</strong>ux associations, en souvenir<strong>de</strong> son père qui fut membre d'honneur <strong>de</strong> l'une et <strong>de</strong> l'autre, une somme afin <strong>de</strong>réaliser un prix. Celui-ci sera remis lors d'une séance <strong>de</strong> juin au moment d'un Conseilparisien <strong>de</strong> <strong>la</strong> SIHM. Nous arrêtons là les considérations sur nos re<strong>la</strong>tions avec <strong>la</strong> SIHMcar le professeur J-P Tricot vous en parlera <strong>de</strong>main. Nous n'avons pas évoqué les sommitésfrançaises qui furent <strong>de</strong>s nôtres mais je le ferai pour les membres étrangers. Voiciquelques grands noms dont certains vous surprendront : Julius Pagel, Karl Suddhoff,Victor Deneffe (Gand), Professeur Von Œfele, Dr Charles Cumston, Sir William Osier,Professeur Harvey Cushing (Harvard). Sir d'Arcy Power, O. Preisler, Dr GeorgesSarton, Dr Charles Singer, Professeur De Mets, Dr Arturo Castiglioni, John Fulton,Dr Fielding H. Garrison, Dr Huntington, Dr Victor Gomoiu, Dr Lilian Lindsay,Dr Loren Mac Kiney, professeur T.K. Monro (G<strong>la</strong>scow), Dr Sawada (Japon),Dr Henry Sigerist, Pr Van <strong>de</strong>r Hoeven, Dr Peypers (Janus), Sleim Ammar, etc.Beaucoup d'entre eux ont <strong>la</strong>issé une œuvre considérable en histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine etnous sommes fiers <strong>de</strong> les avoir comptés parmi nous.Néanmoins, si <strong>la</strong> Société française et ses membres le peuvent, nous souscrirons toujoursà nous rendre auprès <strong>de</strong> ceux qui nous y inviteront et notre communauté européennenous donne déjà bien <strong>de</strong>s richesses intellectuelles futures à entrevoir.ConclusionsNous avons sûrement omis <strong>de</strong>s points que certains auraient préféré voir évoquer ence jour glorieux mais nous soulignons le fait que nombre <strong>de</strong> nos prédécesseurs avaientdéjà <strong>la</strong>issé <strong>de</strong>s traces sur notre passé. Nous sommes aussi fiers d'y avoir les uns et lesautres contribué selon nos possibilités mais toujours avec <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> servir l'histoire<strong>de</strong> notre Art par le truchement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société. Oui, ce<strong>la</strong> est indéniable, nous avons <strong>la</strong>issé291


cent ans <strong>de</strong> travail, maintenant mis en valeur dans le volume in<strong>de</strong>x et cet ensemble serasûrement ce qui sera regardé et peut-être apprécié par nos successeurs. Ils nous pardonnerontnos erreurs d'appréciation car rien en ce mon<strong>de</strong> n'est définitif mais ils se douterontaisément que nous y avons mis tout notre cœur pour évoquer le plus justementl'œuvre et les idées <strong>de</strong> nos prédécesseurs.Depuis le début <strong>de</strong> mon exposé j'ai tenu à dire "nous" pour évoquer ajuste titre letravail commun aussi bien <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>nts prési<strong>de</strong>nts et <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong>s divers bureauxque celui <strong>de</strong> tous nos fidèles membres. Maintenant, c'est avec le "je" que je vais finir.Depuis vingt-cinq ans que je suis membre <strong>de</strong> notre Société je puis dire que je vous doisà tous un enrichissement personnel humain considérable. J'ai pu échanger, partager surbien <strong>de</strong>s points qui touchent à l'homme car ce qui concerne <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine et surtout sonhistoire est une source essentielle pour une approche humaniste. C'est dans cetteSociété plus que partout ailleurs, que j'ai rencontré certes <strong>de</strong> vrais savants ou éruditsmais souvent d'authentiques humanistes. Certains m'ont marqué et leur disparitionnous dévoile d'autant plus le manque <strong>de</strong> leurs conseils éc<strong>la</strong>irés ou <strong>de</strong> leur sagesse.Je voudrais avec chaleur marquer ma reconnaissance à tout le Conseil qui m'a choisipour prési<strong>de</strong>r les <strong>de</strong>stinées <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société dans ce moment marquant qu'est notre<strong>Centenaire</strong>. Je puis vous assurer que j'y ai mis beaucoup <strong>de</strong> cœur et <strong>de</strong> temps mais ce<strong>la</strong>n'aurait pas été possible sans mon bureau avec notre secrétaire général le mé<strong>de</strong>cin enchef Jean-Jacques Ferrandis et notre commission du <strong>Centenaire</strong> présidée par le professeurDanielle Gourevitch, remarquablement soutenue par le Dr Pierre Thil<strong>la</strong>ud, le professeurPal<strong>la</strong>rdy et Madame, le professeur J.-J. Rousset, Michel Roux-Dessarps, le professeurJacques Postel. <strong>Le</strong> Dr Christian Régnier nous a apporté sa compétence efficacepour <strong>la</strong> communication et <strong>la</strong> diffusion du programme <strong>de</strong> ces journées. Bien sûr, jen'oublie pas tous ceux qui ont amplement participé à l'exposition sur J.-B. Baillièrecomme Mesdames Clin, Davaine et Molitor ainsi que Mr Guy Cobolet. Mais ne vou<strong>la</strong>ntpoint oublier quiconque, sachez que je pense aussi à tous ceux qui ont contribué à cetteréussite, si mo<strong>de</strong>ste soit leur action, et particulièrement ceux qui ont d'emblée été partieprenante en souscrivant par leur inscription à nos belles journées. La Société vous enest reconnaissante. Actuellement en France, l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> notre passé reste dans l'acquisitiondu savoir médico-chirurgical un élément vraiment dérisoire. <strong>Le</strong> Maître qu'étaitGeorges Canguilhem souligne ce fait dans une conférence <strong>de</strong> 1972 sur L'idée <strong>de</strong> naturedans <strong>la</strong> pensée et <strong>la</strong> pratique médicales. "Qu'on le regrette ou non, le fait est que nuln'est tenu, aujourd'hui, pour exercer <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine, d'avoir <strong>la</strong> moindre connaissance <strong>de</strong>son histoire". Cette situation, toujours regrettable, se trouve exploitée admirablementpar le grand philosophe qui nous démontre un enten<strong>de</strong>ment parfait au travers d'unebonne connaissance historique <strong>de</strong>s idées émises dans le passé <strong>de</strong>puis Hippocrate. "Onpeut donc continuer, même à l'âge <strong>de</strong> <strong>la</strong> pharmaco-dynamie industrielle, <strong>de</strong> l'impérialismedu <strong>la</strong>boratoire <strong>de</strong> biologie, du traitement électronique <strong>de</strong> l'information diagnostique,à parler <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature, pour désigner le fait initial d'existence <strong>de</strong> systèmes autorégu<strong>la</strong>teursvivants, dont <strong>la</strong> dynamique est inscrite dans un co<strong>de</strong> génétique".Donc longue vie à notre Société Française <strong>d'Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine qui reste l'un<strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers bastions <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> du passé médical. Espérons seulement pouvoir parfoisréfuter quelque peu Raymond Queneau qui affirmait que "l'histoire est <strong>la</strong> science dumalheur <strong>de</strong>s hommes".292

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