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ENQUETE NATIONALE SUR L’ACCESDES MENAGES AUX OUVRAGESD’ASSAINISSEMENT FAMILIAL 2010BURKINA FASOMoins de 10% de ménages en milieu urbain et moins de1% de ménages en milieu rural ont accès àl’assainissement familial au Burkina Faso en 2010MINISTERE DE L’AGRICULTUREET DE L’HYDRAULIQUESOMMAIRELa Direction générale de l’assainissement des eaux usées et excreta (DGAEUE) duMinistère de l’agriculture et de l’hydraulique (MAH) a organisé, avec l’appui de l’Institutnational de la statistique et de la démographie (INSD), de la Direction générale desressources en eau (DGRE) et de l’Office national de l’eau et de l’assainissement(ONEA), la première Enquête nationale sur l’accès des ménages aux ouvragesd’assainissement familial (ENA-2010).Cette opération pionnière dans le secteur de l’assainissement au Burkina Faso avaitpour objectif général d’obtenir des données statistiques fiables sur l’accès desménages aux ouvrages d’assainissement familial aux niveaux national, régional etprovincial. Ces données permettront d’établir la situation de référence du pays enassainissement, laquelle sera utilisée pour le pilotage du secteur.Ce document présente les principaux résultats de l’enquête. Une monographienationale plus complète et plus détaillée est disponible et 13 monographies régionalessont en cours d’élaboration.1. Accès des ménages à l’assainissement familial1.1. Pratiques de défécationBeaucoup de ménages défèquent dans lanature, un phénomène qui est trèsfréquent en milieu rural.L’utilisation de la nature comme lieu d’aisanceest une pratique répandue au Burkina Faso,elle concerne 6 ménages sur 10. La situationest cependant radicalement différente selon lemilieu d’habitation. En milieu rural, 8 ménagessur 10 n’utilisent pas de latrines. Par contre,en milieu urbain, le phénomène est inversepuisque ce sont près de 9 ménages sur 10 quiutilisent une latrine quel que soit le type detechnologie considéré. Bien que la pratiquede défécation dans la nature subsiste enmilieu urbain, elle est aujourd’huiessentiellement rurale.Comme on peut le voir sur la carte 1, dans7 des 13 régions du Burkina Faso, plus de70% des ménages utilisent la naturecomme lieu d’aisance, notamment à l’estet au sud du pays. Seule la région duCentre, essentiellement urbaine, afficheune situation nettement meilleure que lamoyenne nationale.Au niveau provincial, la défécation dans lanature concerne plus de 70% desménages dans plus de 30 provinces surles 45 que compte le pays.Carte 1 : Proportion de ménages déféquant dans la nature par région1- Accès des ménages àl’assainissement2- Typologie des ouvrages3- Gestion des eaux uséesContacts :Direction générale de l’assainissementdes eaux usées et excretaB.P : 7025 Ouagadougou 03Tél : (00226) 50 3261 11Fax : (00226) 50 324524E-mail : dgaeue.dgaeue@yahoo.frSite web : www.eauburkina.orgSeules la province du Kadiogo dans larégion du Centre et celle du Houet dansla région des Hauts-Bassins sedistinguent nettement. Dans cesprovinces, moins d’un tiers desménages défèquent à l’air libre. En fait,ces deux provinces abritent les deuxplus grandes villes du Burkina :Ouagadougou et Bobo-Dioulassorespectivement.Graphique 1 : Répartition des ménages selon lespratiques de défécation par milieu d’habitation(en %)12,880,462,887,219,637,2Urbain Rural EnsembleUtilisation d'une latrineDéfécation dans la nature1

1.2. Types de latrines utiliséesL’utilisation d’une latrine améliorée estrare et concerne seulement 1 ménagesur 10.Les commentairesici portent sur lesménages par rapport aux ouvrages qu’ilsutilisent, en ne considérant que la latrine« la plus améliorée » si un ménage endispose de plusieurs types différents.Au Burkina Faso, la plupart desménages utilisent des latrines nonaméliorées.Quel que soit le milieu d’habitation, sur100 ménages utilisant une latrine, 88utilisent des latrines traditionnelles dont 16utilisent des latrines sans dalle en béton.En milieu rural, plus du tiers des ménagesutilisent des latrines traditionnelles sansdalle en béton alors qu’ils sont très peu àutiliser ce type de latrine en milieu urbain.Graphique 3 : Proportion de ménages utilisant des latrines améliorées par région (en %)NationalP. CentralCentreCentre EstEstCentre NordSahelCentre OuestB. MouhounSud OuestH. BassinsCascadesNordCentre Sud1,71,65,54,44,2Graphique 2 : Répartition des ménages selon lestypes de latrines utilisées par milieu d’habitation(en %)9,48,88,03,283,911,212,811,235,655,817,917,415,873,012,9 8,6 11,2Urbain Rural NationalLatrines amélioréesLatrine traditionnelle avec dalle en béton + SanPlatLatrine traditionnelle sans dalle en bétonSi les ménages semblent avoir uncomportement relativement homogène enutilisant massivement des latrinestraditionnelles, ce constat doit être nuancéselon les régions et les provinces du Burkina.22,1Dans les régions du Plateau Central,du Centre et duCentre-Est, laproportion des ménages qui utilisentdes latrines améliorées estsupérieure à la moyenne nationale.Cette situation pourrait s’expliquerpar la réalisation d’activitéssuivantes en faveur del’assainissement dans ces régions :- La campagne d’assainissementdans le Plateau Central ;- Le Plan Stratégiqued’Assainissement de la ville deOuagadougou dans le Centre ;- Le Programme intégréd’hydraulique villageoise,d’Education pour la Santé et leProgramme d’Appui auDéveloppement du Secteur del’Eau et de l’Assainissement(PADSEA II) dans le Centre-Est.Moins de 5% de ménages enrevanche utilisent des latrinesaméliorées dans les régions desHauts-Bassins, des Cascades, duNord et du Centre-Sud. Tandis quedans les régions de l’Est et duCentre-Ouest, la proportion deménages utilisant des latrinesaméliorées est proche de celleobservée au niveau national.1.3. Taux d’accès à l’assainissement familialL’accès à l’assainissement au BurkinaFaso est globalement un phénomènemarginalLe taux d’accès à l’assainissementfamilial est le nombre de ménages ayantaccès à l’assainissement familial rapportéau nombre total de ménages. Selon leProgramme national d’approvisionnementen eau potable et d’assainissement (PN-AEPA), un ménage a accès àl’assainissement familial s’il utilise unelatrine améliorée (qu’elle soit partagéeavec d’autres ménages ou non) dont lenombre total d’utilisateurs quotidiens estinférieur ou égal à dix.Au Burkina Faso, l’accès àl’assainissement familial est unphénomène rare. Cela ne concerne que3,1% des ménages au niveau national.Ce taux, inférieur aux estimations faitesjusqu’à présent, masque une importantedisparité selon le milieu d’habitation.Ainsi, près de 10% de ménages urbainset moins de 1% de ménages ruraux ontaccès à l’assainissement familial.Graphique 4 : Taux d’accès à l’assainissementfamilial par milieu d’habitation (en %)9,60,83,1Urbain Rural NationalLe phénomène est essentiellement urbain.Ceci s’explique par la stratégie menée parl’ONEA en matière d’assainissementfamilial dans les villes du Burkina Fasoavec la mise en place progressive desPlans stratégiques d’assainissement (PSA)depuis la fin des années 90.Graphique 5 : Taux d’accès à l’assainissementfamilial par zone de résidence (en %)10,20,63,1Zone lotie Zone non lotie NationalLe niveau d’accès à l’assainissementfamilial selon la zone de résidence est trèssimilaire à celui selon le milieu d’habitation.En effet, dans les zones non loties, 1ménage sur 100 a accès àl’assainissement familial. En zone lotie parcontre, 10 ménages sur 100 ont accès àl’assainissement familial.2

On relève des disparités d’accès àl’assainissement familial selon la régionde résidence des ménages. La région duCentre, essentiellement urbaine, est celledont le taux est le plus important. Il est de13,1%, ce qui est 4 fois supérieur au tauxnational.Deux autres régions se détachent del’ensemble : le Plateau Central et lesHauts-Bassins dont les taux d’accèsapprochent le taux d’accès national. Enrevanche dans les régions du Centre-Sud,du Nord, du Sud-Ouest et de l’Est, lasituation est alarmante puisque le tauxdans ces régions n’atteint même pas 1 %.Graphique 6 : Taux d'accès à l'assainissement familial par région (en %)NationalCentreP. CentralH. BassinsCentre-EstCascadesB. MouhounSahelCentre-…Centre-NordEstSud-OuestNordCentre-Sud3,12,62,41,71,21,21,21,21,00,80,70,40,113,1L’accès à l’assainissement familial variesignificativement en fonction descaractéristiques du chef de ménage (sexeet alphabétisation), de son statutd’occupation du logement et de la sourced’approvisionnement en eau de boissondu ménage.Ainsi, les ménages dirigés par les femmesont relativement plus accès àl’assainissement que ceux dirigés par leshommes. On connait l’importance etl’impact de l’hygiène et del’assainissement sur la santé des femmeset des enfants. L’utilisation d’une latrineest une meilleure garantie d’hygiène,d’intimité et de sécurité.L’alphabétisation joue également un rôleimportant dans l’accès àl’assainissement : les ménages dirigés parune personne alphabétisée ont dix foisplus accès que les ménages dirigés parune personne non alphabétisée.L’accès à l’assainissement est presqueexclusivement réservé aux ménagesles plus aisés.De façon globale, le taux d’accès àl’assainissement familial est lié au niveaude vie du ménage :le taux des 20% desménages les plus pauvres est presquenul, tandis que celui des 20% desménages les plus aisés est de 13%, soit10 points au-dessus du taux national.Graphique 8 : Taux d’accès àl’assainissement familial selon le niveau devie des ménages (en %)0,10,6 0,6 1,013,01er 2e 3e 4e 5eQuintile du niveau de vieL’accès à l’assainissement des ménageslocataires est nettement meilleur que celuides ménages propriétaires de leurlogement. Cela pourrait s’expliquer par lefait que la location du logement est unphénomène principalement urbain. Leslogements loués sont très souventéquipés de latrines améliorées.Graphique 7 : Taux d’accès à l’assainissement selon le sexe et le statut d’alphabétisationdu chef de ménage, le statut d’occupation du logement et la source d’approvisionnement eneau de boisson du ménage (en %)FémininMasculinNon alphabétiséAlphabétiséLogé à titre gratuitLocatairePropriétaireEau non potablePoints d'eau …Branchement privé0,80,31,12,33,92,92,42.1. Stock et types d’ouvrages d’assainissement d’excretaLa plupart des ouvrages sont deslatrines traditionnelles avec dalle enbéton.Le nombre d’ouvrages d’assainissementfamilial pour excreta est estimé à1 033 000 pour l’ensemble du pays. Cequi donne un ratio théorique de 16habitants par ouvrage.L’ouvrage le plus répandu est la latrinetraditionnelle avec dalle en béton. Prèsdes trois quarts du stock total d’ouvragesd’assainissement familial sont de ce type.Le stock d’ouvrages améliorés est estiméà 127 300, soit une proportion de 12% dustock global et un ratio de 133 habitantspar ouvrage amélioré.La répartition du stock d’ouvrages parmilieu de résidence indique globalementque le milieu urbain renferme 668 600ouvrages, soit près des deux tiers du stockglobal.L’accès à l’assainissement familial estfortement corrélé avec l’accès desménages à un branchement privé d’eau.Par contre,ilsemble peu influencé parl’accès à des points d’eau potable tels queles forages, puits modernes et bornesfontaines.2. Typologie des ouvrages d’assainissement pour excreta8,29,922,9En milieu rural, environ 9 ouvrages sur 10sont des latrines traditionnelles ; 9% sontdes latrines améliorées (latrines VIP etEcosan).Graphique 9 : Répartition des ouvrages selonle type par milieu d’habitation (en %)2,882,835,4 14,356,0 73,414,4 8,6 12,3Urbain Rural NationalLatrines amélioréesLatrine traditionnelle avec dalle en béton +SanPlatLatrine traditionnelle sans dalle en béton3

2.2. Localisation et usage des ouvragesPlus de la moitié des ouvrages sontpartagés par plusieurs ménages.Au niveau national, 84% des latrines sontsituées dans les concessions. Cetteproportion est cependant beaucoup moinsélevée en milieu rural et en zone non lotieoù environ 65% seulement des latrinessont dans les concessions.La plupart de latrines sont utiliséesexclusivement pour les excreta : 1 latrinesur 10 est utilisée à la fois pourl’évacuation des excreta et des eauxusées. Ce constat est valable qu’elles quesoient la zone de résidence et la région.En milieu rural, plus de 70% des ouvragessont partagés alors que cela nereprésente que 56% des ouvragesurbains.Un ouvrage d’assainissement pour lesexcreta est utilisé quotidiennement par 11personnes en moyenne, quel que soit letype d’ouvrage considéré. Ce nombre estplus élevé en milieu rural qu’en milieuurbain. 13 personnes contre 10.Si l’on ne prend en compte que lesouvrages d’assainissement améliorés, lenombre moyen d’utilisateurs quotidienspar ouvrage amélioré est de 8 personnesau niveau global, ce qui est conforme à lanorme fixée par le PN-AEPA. Au niveaurégional cependant (Carte 2), cette normeest dépassée dans 7 régions sur 13. Lapression sur les ouvrages améliorés estla plus fortedans les régions du Centre-Nord, du Plateau Central et du Centre-Est, avec un nombre moyen d’utilisateursquotidiens supérieur à 12.Carte 2 : Nombre moyen d’utilisateurs quotidiens par ouvrage amélioré d’excreta par régionEn milieu rural la quasi-totalité des latrinessont utilisées exclusivement pour lesexcreta. En milieu urbain en revanche, lasituation est un peu différente : car on yrelève une plus grande proportion delatrines à usage mixte.Graphique 10 : Proportion de latrines selon lestatut de partage par milieu d’habitation(en %)55,773,962,144,326,137,9Urbain Rural NationalNe partage pasPartage l'ouvrage2.3. Modes de stockage des excretaet vidangeUne très faible proportiond’ouvragesestéquipée de systèmesaméliorés de stockage d’excreta.La quasi-totalité des latrines du BurkinaFaso sont équipées de fosses simples : 9ouvrages sur 10. En milieu rural, seules2,4% de latrines sont équipées desystèmes améliorés de stockage (fosseseptique, fosse étanche ou compartimentEcosan).En milieu urbain par contre, 10% delatrines en sont équipées, principalementde fosses septiques. L’assainissementcollectif est quasi inexistant, ce qui reflèteles orientations prises au niveau nationalen faveur de l’assainissement autonomeindividuel.Au niveau global, 7 latrines sur 10 n’ontjamais été vidangées. Soit en milieu urbain6 ouvrages sur 10 et 9 ouvrages sur 10 enmilieu rural qui n’ont jamais été vidangés.Le partage des latrines entre plusieursménages est courant dans le pays. Parmiles ouvrages identifiés, 6 sur 10 sont ainsiutilisés. Le partage de l’ouvrage estnettement plus important en milieu rural etplus encore en zone non lotie.3. Gestion des eaux usées3.1. Utilisation des douches etévacuation des eaux uséesLes eaux usées des douches sontprincipalement évacuées dans lanature.Au niveau national, 8 ménages sur 10utilisent une douche aménagée (espaceau minimum délimité par un matériauquelconque permettant d’assurer l’intimitéet utilisé pour se laver). Ce sont 15ménages sur 100 qui n’utilisent pas dedouche (pas de douche aménagée ouutilisation d’une latrine pour selaver).Cependant, 18 ménages sur 100utilisent une douche améliorée (raccordéeà un système adéquat d’évacuation deseaux usées).La nature est le mode principald’évacuation des eaux de douche ; celaconcerne 8 ouvrages sur 10. En milieurural, la quasi-totalité des eaux dedouches sont évacuées dans la nature.En milieu urbain, pour 4 ouvrages sur 10,le mode d’évacuation des eaux usées dedouche est un système amélioré et 1ouvrage sur 4 rejette les eaux uséesdirectement dans la nature.Parmi les douches améliorées, 65% nesont pas vidangées. Cela s’explique parle fait que ces ouvrages sontprincipalement conçus pour infiltrer leseaux usées après un prétraitementnaturel.3.2. Utilisation des bacs à laverL’usage de bacs à laver est unphénomène très rare.Dans l’ensemble du pays, seuls 2ménages sur 100 les utilisent. Plus queles eaux de douche, la quasi-totalité deseaux de vaisselle et de lessive sontrejetées dans la nature.Eléments de méthodologieL’ENA-2010 est une enquête parsondage couvrant tout le territoirenational. Son échantillon de 58 480ménages a été tiré à deux degrés dansles 90 strates constituées des milieuxd’habitation (urbain et rural) et des 45provinces du pays. Cette méthodologiepermet d’obtenir des résultatssignificatifs au niveau de chaque strateavec une bonne précision.Le visa attribué par le Conseil Nationalde la Statistique (CNS) est leN°AP2010002CNSCS4.4