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Les carriers - Créteil

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Sommaire<strong>Les</strong> Bleuets p.4la cité des Bleuets p.6, Paul Bossard p.8, Biblibleuets p.9, la MPTdes Bleuets-Bordières p.9, la résidence Castel p.9, Jean-Paul Viguier p.10,les carrières de calcaire grossier à Créteil p.11<strong>Les</strong> Buttes p.14Le château p.14, le quartier p.14, les occupations successives del’édifice p.15, le Carmel Sainte-Thérèse p.16, la scierie p.17Le Centre Hospitalier Intercommunal p.18<strong>Les</strong> Jardins Familiaux p.21<strong>Les</strong> Bords de Marne p.22<strong>Les</strong> îles p.22, les artistes de l’Abbaye p.24, l’île de Brise-Pain p.27,l’île Sainte-Catherine p.29, le chemin du Bras du Chapitre p.29, lesinondations p.31Créteil-Village p.32<strong>Les</strong> bains douches p.33, l’école Victor Hugo p.33, le marché p.34, lamaison du Combattant p.35, la MJC Village p.36, la Grande Rue p.36,la cave de la fin du XV e siècle p.37, l’église p.38, la bibliothèqueVillage p.38Autour du parcours : le cimetière p.39


Amis promeneurs,“Ce troisième Carnet de VoyagesCristoliens vous emmène dans le quartierdes Bleuets, construit dans les années 60,puis vous fait remonter le temps à traversles Buttes et les Bords de Marne, jusqu’aucœur du village ancien de Créteil.Diversité des époques, diversité aussidu tissu architectural et urbain, del’habitat collectif au tissu pavillonnaire,en passant par les maisons de maîtreet les villas pittoresques.Un itinéraire plein de charme, apaisépar la présence de l’eau, illustré pardes témoignages d’habitants et desregards d’artistes photographes.Architecte, archiviste, archéologueet historien vous font partager leurconnaissance de ces lieux, mosaïqued’une ville où toutes les époques semêlent et se répondent.Je vous souhaite une agréable promenadeà travers notre ville.”Laurent CATHALADéputé Maire


Bleuets<strong>Les</strong> Bleuets“Nous avons acheté un terrain- qui avait un style lunaireplein de cailloux - et c’est monmari, qui n’était pas maçon,qui a construit la maison. Iltravaillait dans un bureau.Il était handicapé d’unemain. C’est le samedi et ledimanche, après le travailou les jours de fête, qu’il aconstruit le petit nid pour sesenfants. Lorsque nous avonsacheté le terrain, il n’étaitpas comme vous le voyezmaintenant : c’était des carrièreset il a fallu creuser àtrois mètres de profondeurpour trouver du sol dur. On aacheté le terrain en mai 1955.En mai 1957, tout était faitmême le chauffage et latapisserie. C’est dire le travailqui a été fait.Avant de venir à la rue desBleuets, nous habitions àMaisons-Alfort dans une seulepièce avec deux enfants.Auparavant j’étais chez mesparents à Maisons-Alfort rueParmentier. Je suis née dansle Gard, à Nîmes. Je suis arrivéeavec mes parents à Maisons-Alfort à l’âge de trois mois etje suis toujours dans le Valde-Marne.Nous n’étions pas riches etnous avons construit malgrébeaucoup de difficultés financières.Je travaillais à Paris,je prenais le train à la garede Maisons-Alfort-Alfortvillejusqu’à la gare de Lyon où jeprenais le métro. Par la suitej’ai travaillé durant trente ansà la mairie de Bonneuil-sur-Marne au secrétariat du maire.4


Lorsque l’on montait sur lagauche de la rue, il y avait unpetit renfoncement avec uncafé qui faisait le coin, puis unboucher et un boulanger, enface il y avait une épicerie. Ily avait aussi des jardinsouvriers. A l’époque, de chezMadame Gohel qui habite aun°61, on apercevait la tourEiffel au loin, c’est vous direqu’il n’y avait pas grandchose.A la place du garage, il y avaitun poulailler : nous avions desfaisans dorés, des pigeons,des poules, des canards,enfin tout ce que l’on peuttrouver dans un poulailler.Une grand-mère habitait dansle quartier, son mari était gravementmalade, elle venaittous les jours chercher un œufpour lui et j’avais pris l’habituded’en mettre un de côtépour elle.La plupart des maisons ontété construites par leurs propriétaires.Il y avait une ambianceformidable d’amitié :on s’entraidait, on mangeaittous ensemble.”Témoignage recueilli rue desBleuets auprès de MadameRenée Guyon par Delphine,Caroline, Firmin, Gaëlle, Luce,Vithursan, Hedi, Marouane,Loubna, et Laëticia de laMaison Pour Tous des Bleuets.Ce témoignage provient desateliers mis en place parl’Association Images Buissonnièresà la Maison pour Tousdes Bleuets dans le cadred’animations liées au parcours.La mémoire des habitants estau centre de la mémoire de laville. Ils sont présents dansles différents témoignagesque vous trouverez parsemésdans le carnet mais égalementà travers ces ateliersdirigés par des artistesphotographes(Philippe Fabian,Marie-Hélène Le Ny et PierreFabris).<strong>Les</strong> premiers habitants duquartier ont partagé avec lesplus jeunes leur témoignageet permis la création d’œuvresphotographiques.5


<strong>Les</strong> BleuetsLa cité des BleuetsArchitecte :Paul BossardMaître d’ouvrage :Benjamin Kaplan(pour la société ICP)Organisme de gestion :SAGECOProgramme :500 logements, espaces vertsDate : 1959 à 1962En 1960, la cité des Bleuetss’installe à l’emplacementdu lieu-dit le Chemin deSaint-Maur.Situé dans la partie bassedes Bordières, ce lieu-ditdoit son nom au chemin deSaint-Maur à Maisons (rueChéret) qui le longe et quipermettait de relier l’abbayede Saint-Maur à sa terre deMaisons.<strong>Les</strong> bâtiments construits parPaul Bossard entre 1959 et1962, afin de répondre à lapénurie de logements dénoncéepar l’abbé Pierre en 1954,forment des petits parallélépipèdesà l’aspect minéral.<strong>Les</strong> immeubles sont orientésest-ouest et chaque appartement“traversant” bénéficied’un double ensoleillement.Des espaces verts vallonnésles entourent, sillonnés depetits cheminements piétonniers.6


La construction se fait enagençant des éléments préfabriqués,technique qui sedéveloppe à l’époque dansles grands ensembles.L’architecte a étudié lesmoindres détails : les matériauxsont homogènes ; lesangles des façades sonttraités comme des élémentsarchitecturaux et non commela rencontre de deux pans ;les bandeaux couronnant lesédifices sont incrustés depierre et constitués de plusieurséléments qui s’emboîtent; les panneaux de façadesont calculés d’après uneunité proche du modulor(unité de mesure de LeCorbusier) avec des portionsharmonieuses de pleins etde vides. Des faux plafondssont installés dans les hallsd’entrée pour déposer lesbagages.Le quartier se dote d’équipementsde proximité : le collègePlaisance (1960), l’écoleBeuvin (1963), une maisondes jeunes (1969) actuelleMaison pour Tous, un relaismairie (1983), une résidencepour personnes âgées (1984),une bibliothèque appeléeBiblibleuets (1985), l’écolematernelle Le Cléac’h (1986)et une halte-garderie (1991).7


<strong>Les</strong> BleuetsPaul BOSSARD“Né le 21 mai 1928 en Bretagne, ilentre aux Beaux-Arts de Parisen 1950 et se fait remarquerpour ses idées nouvelles sur laconstruction et l’architectureet sa forte personnalité.Il révèle ses compétencesauprès de Michel et Jean-PierreBeguin et de Jean Dubuisson.Il conçoit aux Bleuets sa plusimportante réalisation quiconnut un grand retentissement.Cet ensemble de logementssociaux détonne aumilieu des constructions contemporaines.Malgré le succèsde ce projet, il ne renouvellepas l’expérience et se concentresur l’enseignement : aprèsun court passage à l’Institutd’Urbanisme et à l’Ecole spécialed’architecture de Paris, ildispense des cours à Lille de1978 à 1993.Il meurt le 11 août 1998, à l’âgede 70 ans, en région parisienne.Je suis arrivée à Créteil en1962, mes parents avaient étéexpropriés de leur pavillon duquartier de la Défense. Nousnous sommes installés dans lequartier des Bleuets, audépart, provisoirement, etnous y sommes restés […]Durant mes premières annéesà Créteil, il y avait encore desmaraîchers tout près de monimmeuble”Josiane Rossin“La cité des Bleuets, il y a unetrentaine d’années, au débutde sa construction, avait pourfonction de reloger les rapatriésd’Algérie et les famillesqui habitaient des cités d’urgence.Ce quartier s’est construitsur les anciennes carrièreset champignonnières de Créteilà la limite de Maisons-Alfort.Marie-AngeGénissel”8


BiblibleuetsLa bibliothèque à l’originedestinée aux jeunes enfantsa été bâtie en 1984. Unefresque réalisée en 1985 parl’artiste cristolien Jean-Léonard Stoskopf décore lemur d’entrée.Maisonpour Tous desBleuets-TilleulsDès 1965, la municipalitédécide la construction desdeux premières maisons dejeunes sur la commune, l’unedans le quartier du Centreancien et l’autre aux Bleuets.En 1968, l’aménagementd’un équipement est retenudans le cadre de l’opération“Mille clubs de jeunes”.La Maison pour Tous ouvreses portes en 1977.Résidence CastelAprès l’incendie de l’ancienimmeuble Castel en décembre1993, l’architecte Jean-PaulViguier projette la réalisationde trois petits bâtimentslivrés en mai 1998. A l’opposéde l’ancienne barre de douzeétages, la résidence composéede trois étages est conçueà échelle humaine tout enabritant le même nombre delogements (138).Construits à l'aide de matériauxnobles tels que la terrecuite, la briquette, le métal oul’aluminium, ces bâtimentssont pourvus de loggias et detoitures qui leur assurent unaspect extérieur particulièrementharmonieux. Ils s’inscriventparfaitement dans lepaysage urbain et contribuentà redynamiser l’ensemble duquartier.Le programme a su alliermodernité par l’aspect desfaçades et les matériauxutilisés et un certain classicismeafin de permettre uneintégration en douceur dansl’environnement urbain.9


<strong>Les</strong> BleuetsJean-Paul VIGUIER10Jean-Paul Viguier est né en 1946 àAzas (31), il obtient en 1970 lediplôme d’Architecte de l’EcoleNationale Supérieure des Beaux-Arts. Il participe au développementde l’architecture dans lesvilles nouvelles où il construitde nombreux logements et équipements.En 1986, il remporte aux côtésd’Alain Provost et PatrickBerger/Gilles Clément, le concourspour la construction duParc André Citroën qui sera leplus grand espace vert construità Paris depuis le Second Empire.En 1989, il gagne le concourspour l’édification du Pavillon dela France à l’Exposition Universellede Séville livré en 1992.A cette époque, il conçoit le projetd’aménagement du site duPont du Gard classé dans lesgrands travaux de l’Etat. Il remporteen 1990 le concours lancépar l’Epad pour la constructionde Cœur Défense et, en 1994, celuipour le futur siège de FranceTélévision à Paris.Il est un des rares français àconstruire aux Etats-Unis : ilachève en octobre 2001, àChicago, une tour destinée augroupe hôtelier Sofitel.Il multiplie les distinctions etrécompenses. En 1986, il obtientle Grand Prix National Architecture-Ambianceet Energie duMinistère de l'Equipement, l'Equerred'Argent d'Architecturepuis le Grand Prix du Moniteurdes Villes.En 1993, il est élu à l’Académied’Architecture avant d’en devenirle Président en 1999.Il est nommé à la CommissionNationale Supérieure des MonumentsHistoriques par leMinistre de la Culture et de laFrancophonie.A Créteil, Jean-Paul Viguier a égalementparticipé à la constructiondu quartier de la Source. Ilreprend les esquisses de FernandPouillon avec Michel Cantal-Dupart entre 1989 et 1992.


<strong>Les</strong> carrièresde calcairegrossier à CréteilL’originegéologiqueLe calcaire exploité à Créteilest un calcaire grossier d’origineLutécienne (55 à 45millions d’années). Il résulted’une sédimentation en fondde mer peu profonde. Il comporteplusieurs couches : uncalcaire tendre, mal agrégé,facile à découper ; un calcairefranc qui fournit un matériaudur, brillant et compact, dontle liais, un calcaire de trèsgrande qualité utilisé notammentpour la sculpture etla réalisation d’élémentsarchitecturaux comme lescolonnes.Origine etlocalisationdes carrièresLe début de l’exploitation ducalcaire grossier à Créteil estassez ancien. Dès le MoyenAge, l’extraction de ce matériauest avérée par la présencede “quarriers” et le toponyme“carrière” dans lesdocuments du XIII e siècle.Au cours du XIX e siècle, lesexploitations s’étendent surl’espace situé entre la ruede l’Echat et l’avenue duMaréchal de Lattre deTassigny, sur l’ensemble duquartier des Bordières, desdeux côtés de la rue Chéretjusqu’à la rue du Buisson et,plus ponctuellement, au norddu quartier des Buttes et auxLonguennes (entre la rue dePlaisance et l’avenue deCeinture).Dans les années 1820, plusde dix sept carrières decalcaire sont exploitées àCréteil.11


<strong>Les</strong> Bleuets<strong>Les</strong> techniquesd’exploitation<strong>Les</strong> <strong>carriers</strong> ont recours à plusieurstechniques d’extraction.Certaines carrières sontexploitées à ciel ouvert. C’estle cas notamment des chantiersouverts sur le flanc de laterrasse qui surplombe laMarne. Cette technique d’exploitationest très ancienne.<strong>Les</strong> carrières souterrainessont les plus fréquentes pourla période récente. Elles naissentparfois d’un chantier àciel ouvert mais sont le plussouvent reliées à l’extérieurpar un simple puits d’accèspermettant également letransport des blocs.Simples galeries creuséesdans le calcaire, les réseauxvont se complexifier et permettreune exploitationsystématique.Cette technique fragilise leterrain et n’est pas sans danger.Ainsi, le 23 août 1826, unarrêté est pris pour interdiresur le territoire de Créteil,l’exploitation par voie souterrainede la masse inférieure.L’usage des puits est réglementéet tout exploitant doitdisposer d’un puits d’accèsindividuel.<strong>Les</strong> blocs, au sortir de lacarrière, sont marqués.<strong>Les</strong> pierres étaient ensuitechargées dans des tombereauxqui contribuaient àla dégradation des routescomme en témoignent lesnombreux documents relatifsà ces détériorations.<strong>Les</strong> carrières de Créteil semblentavoir subi des problèmesd’inondation. C’est lecas notamment lors de lacrue de décembre 1840 dansla carrière Pavie située aunord de l’actuel quartier desButtes.Malgré le contrôle régulierdu service de l’InspectionGénérale des Carrières, desaccidents se produisent régulièrement.Ils sont dus à deséboulements et à des chutesde pierre.<strong>Les</strong> <strong>carriers</strong>Le statut des <strong>carriers</strong> est loind’être uniforme. Au XIX e siècle,trois types d’exploitant semblentcoexister : les marchands<strong>carriers</strong>, les maîtres <strong>carriers</strong> etles ouvriers <strong>carriers</strong>.<strong>Les</strong> demandes d’ouverture decarrière font l’objet d’uneenquête qui permet de vérifier12


les qualités du requérant : saréputation, sa profession(n’exerce-t-il que le métier decarrier ?), son anciennetédans cette profession, sescompétences techniques etsa situation financière.Le salaire de l’ouvrier carrierétait globalement plus importantque celui perçu dansd’autres domaines d’activité.La réutilisationdes carrières enchampignonnières,brasseriesou caves à vinA partir de 1820, les expériencesde l’agronome Chambrysur les champignons vontpermettre le développementde la culture de l’agariccomestible ou champignonde Paris.La présence à Créteil d’anciennescarrières est propiceà cette culture. Dès 1839, desautorisations sont accordéesdans les anciennes exploitationsdes Bordières. <strong>Les</strong>demandes vont ensuite semultiplier jusque dans la premièremoitié du XX e siècle.<strong>Les</strong> champignonnières vontse concentrer dans le quartierdes Bordières et dansl’espace délimité par la ruede l’Echat et l’avenue duMaréchal de Lattre deTassigny.<strong>Les</strong> champignonnières sontégalement soumises aucontrôle du service del’Inspection Générale desCarrières qui instruit lesdemandes de modification duréseau souterrain et veille à laprévention des risques. Dansles champignonnières, deuxpuits sont exigés afin d’assurerun bon aérage des galerieset une issue de secours.<strong>Les</strong> carrières vont égalementsusciter l’installation de cavesà bière et de caves à vin.Thierry Galmiche,Archéologue municipalMon père est né en 1890 àMaisons-Alfort, il a participé aucreusement des cavages(anciennes carrières de Créteil)à la barre à mine.Lorsque j’ai habité en 1939 larue Maurice Déménitroux, il n’yavait pas d’eau courante, nousutilisions une pompe à eau dansla cour pour arroser nos culturesmaraîchères.”Témoignage d’un cristolien“En 1932, j’avais alors 14 ans,j’étais déjà en apprentissage etj’allais souvent m’amuser avecmes copains dans les cavages(anciennes carrières autrefoiscreusées sur l’emplacementactuel du quartier des Bleuets-Bordières).Nous y retrouvions la bande deMaisons-Alfort et nous nousengagions dans les souterrainspour faire “les malins”…Pour y voir clair, nous prenionsdes bouts de pneus de bicyclettesque nous allumions aprèsles avoir trempés dans le cambouis…Oh ! Ça produisait debelles lueurs !… Mais quand onsortait de là-dedans nous étionsdans un état !…“ ”Jean ChampelleCes témoignages ont étérecueillis par les bibliothécaires,en 1999, dans le cadre de l’opération“Créteil se raconte”, menéeavec de nombreux partenaires.Ils ont été publiés sous le titre“<strong>Les</strong> Gens du Village racontent”,recueil qui retrace l’expositiondes photos de Jean-Pierre Cardinet des poèmes de Michel Besnier.13


Buttes<strong>Les</strong> ButtesLe caractère pavillonnaire duquartier des Buttes contrastefortement avec l’habitat collectifdes Bleuets.Le quartier s’est construit surle domaine du Château desButtes, dont le parc a été lotià partir de 1855.Le châteauJusqu’à la fin du XVIII e siècle,le quartier n’est composéque de champs. La premièrebâtisse est édifiée sous ledirectoire au cours des années1796/1797 par les épouxReverony.Différents propriétaires sesuccèdent : Thérèse JeanneUrsule Bonnemant, épouse duGénéral Victor LéopoldBerthier, l’un des chefs d’étatmajorde la Grande Armée(1806-1808), Jean-Françoisd’Avrange du Kermont, commissaireordonnateur en Hôteldes Invalides (1808-1822),Jean-Paul Chapuy-Lepine, horlogerdu roi qui contribuera àagrandir la propriété (1822-1843).Le quartierDeux jeunes mariés, Monsieuret Madame Lemaire, achètentle domaine en 1858 afinde s’initier à la pratique fréquenteà cette époque de laspéculation financière.Le domaine est morcelé en 79lots revendus séparément.<strong>Les</strong> îlots sont desservis par6 voies nouvellement créées :l’avenue de Ceinture, qui clôtla partie la plus ancienne dudomaine, l’allée de Maisons,l’allée du Buisson (actuelleallée Maurice Angot), l’avenuede l’église (rue AnatoleFrance), l’avenue de la Marneet l’avenue Pauline.L’exploitation des carrières,plâtrières, fours à chaux,briqueteries et sablièresdevient interdite.A partir de 1861, des demeuresde styles variés sont érigéessur les différentes parcelles.Monsieur et Madame Renaultacquièrent l’îlot où se trouvele château des Buttes. En1889, l’édifice subit d’importantesmodifications projetéespar l’architecte Nanteuille.14


que nous remercions vivement.<strong>Les</strong> façades sont inversées :la façade principale, qui faisaitface à l’avenue Sainte-Marie,est réorientée au Sud-Ouest.L’entrée principale de la propriétése fait alors au n° 12 del’avenue de Ceinture.L’historique du quartier provientdes recherches publiées par MadameMadeleine Jurgens, présidente del’association des Amis de Créteil,Occupationssuccessivesde l’édificeEn 1901, un établissementprivé médico-pédagogiquevient s’installer dans les mursde l’ancien château.Puis le château devient écolepour la première fois en octobre1926.En 1934, il est projeté d’yinstaller un musée qui neverra pas le jour.En 1941, les allemands réquisitionnentle château desButtes et y établissent la“Kommandantur”.Durant les derniers mois de laguerre, la maison est utiliséecomme centre d’accueil pourles prisonniers rapatriés ;puis, dès la rentrée de 1945,elle redevient une école.De nombreuses résidencesse dressent aux alentoursdu château et voient croîtrela population du quartierde Buttes. L’établissementscolaire doit s’adapter à ce flotd’écoliers. Le château, réservéà l’administration, est complétéde bâtiments parsemésdans le parc afin d’accueillirles nombreuses classes.En 1966, un Institut médicopédagogiqueconstruit parl’architecte Jacques Charpentierest ouvert à l’école des Buttes.Il devient en novembre 2002l’Institut médico-éducatifFrançoise Leloup (directricede l’école maternelle Savignatde 1962 à 1979) établi depuisnovembre 2002 au : 2, rueSaussure dans de nouveauxlocaux, œuvre d’Annie-Brigitteet Louis Soria.15


Au cœur du silence et de lasolitude, les Carmélites s’insèrentdans le monde par leurprière, et lors des célébrationsouvertes aux fidèles.La scierieA l’emplacement de l’actuelleagence ASSEDIC, 21, 23, avenueSainte Marie, s’élevaitautrefois une scierie mécaniquemue par la vapeur.Situé à proximité des puitsd’extraction de calcairegrossier, cet équipement étaitutilisé pour la découpe despierres.La création de cet établissementest à l’initiative demessieurs Chapuy-Lepine,Guellard-Dumesnil et Mariequi forment le 9 novembre1824, une société pour lesciage de la pierre.La scierie est implantée surun terrain appartenant à M.Chapuy-Lepine, propriétairedu domaine des Buttes. Dès1826, il se retire de la sociétéet revend, l’année suivante,à ses associés l’emplacementde la scierie.L’accès à l’exploitation estdélimité par une grille qu’ilest toujours possible d’admirerà quelques mètres plus àl’ouest de son emplacementd’origine. A l’intérieur del’enclos, l’entrée est encadréede deux pavillons d’habitationà un étage. Au fond de lacour, se trouve le bâtimentd’exploitation avec la machineà vapeur et la pompe à feu.Suite à des problèmes financiers,la scierie est miseen liquidation judiciaire en1843. <strong>Les</strong> bâtiments disparaîtrontau cours des dernièresannées du XIX e siècle.Thierry Galmiche (d’aprèsMadeleine Jurgens des Amisde Créteil, Le domaine desButtes)La scierie a fait place, dansles années 30, à une vinaigrerie.Depuis 1968, l’emplacementest occupé par les bureauxdes ASSEDIC. Le bâtimenttémoigne d’une architecturecontemporaine, faite deverre et d’acier. Il est de tailleet de proportions s’intégrantbien au tissu pavillonnaireexistant et observe la mêmeattitude de retrait par rapportà la rue. L’architecte <strong>Les</strong>ne-Bernadac a accentué l’horizontalitédu bâtiment parl’implantation des brisessoleilen acier, tout le long dela façade vitrée.Laetitia Grigy,C.A.U.E. du Val-de-Marne17


Le CentreHospitalierIntercommunalHospitalierIntercommunalLe 3 novembre 1937, l’hôpitalintercommunal de Créteil pouvaitadmettre les premiersmalades. C’est vers 1930qu’Auguste Marin, maire deSaint-Maur-des-Fossés,Conseiller général de la Seinesouhaita la construction d’unhôpital permettant à la populationlocale d’être prise encharge médicalement dans debonnes conditions de proximité,évitant d’être dirigéevers les hôpitaux parisiens,alors lointains.<strong>Les</strong> communes de Bonneuilsur-Marne,Créteil, Joinvillele-Pontet Saint-Maur-des-Fossés créèrent après accordsmutuels, un syndicat. Le terrainbordant la rue de Saint-Maur à Créteil, appartenaitalors à l’Assistance publiquede Paris, qui mettait à ladisposition de son personnelde petits lots de terrains pourquelques cultures individuelles.L’Assistance publique deParis consentit à vendre ceterrain pour la construction dufutur hôpital.Pendant la seconde guerremondiale, le Docteur M.Sureau, chef de service dela maternité, obtint quel’établissement ne soit pasréquisitionné dès lors qu’ilhospitaliserait les militaires.18


Une école d’infirmière, enfonction pendant cinquanteans, fut fondée en 1947.Dans les années 1950, sousla pression des médecins eten fonction de l’évolutiondes besoins, fut organisédurant cette période l’un despremiers enseignementspost-universitaires (E.P.U.)de France, permettant àtous, par des conférences etdes stages dans les services,de se tenir au courant desformidables progrès queconnaissait alors la médecinedans tous ses compartimentsde dépistage, de diagnosticet de traitement.<strong>Les</strong> années 1960 furent marquéespar la laïcisation dupersonnel. Peu à peu, les religieusesoccupant les postesde responsabilités dans lesservices, quittèrent l’hôpital.La création du quartier duMont-Mesly (en 1955) puis dunouveau Créteil (dans lesannées 1960) permit un apportde population très importantdans une ville qui deviendra laPréfecture du Val-de-Marne.La vie locale va se transformeret de nouveaux besoins médicauxvont app raître. C’estpendant cette période que futconstruit l’hôpital HenriMondor qui ouvrira sesportes en 1969-1970.Il fallait alors organiser lacohabitation entre les deuxhôpitaux. Des conventionssignées entre le C.H.I.C. et leC.H.U. rendirent facile la cohabitationpour certains servicesdont les spécialités ne seraientexercées qu’au seul C.H.I.C.Pour les autres services, unesituation de type compétitifs’établit peu à peu, bénéficiantaux malades dans lamesure où chaque équipeavait à cœur de se tenir à lapointe du progrès.Le C.H.I.C. ne cesse de semoderniser. En janvier 1993,un accélérateur de particulesest inauguré dans le servicede cancérologie ; en avril1997, une nouvelle maternitéest ouverte.D’après le Docteur RobertLegros, Ancien chef de servicedu C.H.I.C(Clio 94 n°6, 1988, p.51-61)19


Le Centre HospitalierIntercommunalL’architecturedes années 30Après la première guerre mondiale,le discours des architectesest celui du renouvellementesthétique, jusque-làdominé par la culture classiquedont l’Ecole des Beaux-Arts est l’un des principauxtenants et dont la doctrinemajeure est le classicisme.Fort des théories avantgardistes,le Mouvement Moderneva quant à lui s’opposerà l’académisme et prônerune plus grande sobriété, enrapport avec les nouveauxmodes de vie.L’architecture des années 30est une architecture simple,rationnelle, ordonnée, harmonieuseet saine, faite debriques et de béton arméoù se mêlent souvent deuxlangages.En effet, les principes académiquesde composition monumentalese retrouvent dans lahiérarchisation des espaces,l’aspect perspectif de l’axeprincipal, l’omniprésence dela symétrie et certaines allusionsà un ordonnancementclassique.Pourtant, un langage moderneest perceptible tant par l’esthétiquedes constructions cubiques,et des toits terrasses,chers aux architectes modernes; que par la technique deconstruction utilisée mettantnotamment en application lesprincipes de la préfabricationet de la standardisation.Ce n’est plus une architectureélitiste, une architecture desvillas, des palais ou des hôtelsparticuliers, mais une architecturedu peuple, pour lepeuple qui doit satisfaire àune exigence majeure, cellede la fonctionnalité adaptéeaux nouvelles conditions devie et d’hygiène.L’hôpital intercommunal illustrece genre d’architecture. L’écoleVictor Hugo en est un autreexemple que l’on rencontreraplus tard sur notre itinéraire.Laetitia Grigy, C.A.U.E.du Val-de-Marne20


<strong>Les</strong> Jardins<strong>Les</strong>FamiliauxJardinsFamiliaux<strong>Les</strong> Jardins Familiaux quibordent le chemin de Halagesont gérés par l’associationLa Ligue Française du Coinde Terre et du Foyer –Fédération Nationale desJardins, fondée en 1896 etreconnue d’utilité publiqueen 1909.<strong>Les</strong> Jardins Familiaux sontdes “parcelles de terre mises,par une initiative désintéressée,à la disposition despères de famille comme tels,en dehors de toute autreconsidération, afin qu’ils lescultivent et en jouissent pourles seuls besoins de leurfoyer”.Un groupe de jardins estcomposé d’un nombre deparcelles très variable (de 10à 500) ; la taille des parcellesoscille de 100 à 300 m 2 .La parcelle comporte engénéral un abri permettantde ranger les outils, de fairesécher les récoltes, d’abriterle jardinier et sa famille partemps de pluie.Extrait de la brochurede l’association21


<strong>Les</strong> Bords de Marne<strong>Les</strong> Bords de Marne<strong>Les</strong> îlesLa Marne renferme des îlesqui, au fil du temps, ontchangé de visage. On connaîtl’île Brise-Pain, l’île Sainte-Catherine à laquelle a étérattachée l’île des Peuplierset les îlots des Ravageurs.Entre ces îles, serpententdes bras d’eau : ce sont lesguidelières ou guyères.Longtemps inhabitées, ellesfurent successivement desprairies parsemées d’arbres,un lieu de promenade, debaignade, de festivités…<strong>Les</strong> lavandières venaient laverleur linge sur les bords deMarne. En 1862, un bateaulavoirfut installé en bas del’ancienne rue des Ottats(actuelle rue Robert Legeay).Le spectacle qu’offraient leslavandières inspira un poèmeà Victor Hugo.“Sachez qu’hier, de malucarne,j’ai vu, j’ai couvert de clinsd’yeuxune fille qui dans la Marnelavait des torchons radieux.Près d’un vieux pont, dansles saulées,elle lavait, allait, venait ;l’aube et la brise étaientmêléesà la grâce de son bonnet.Extrait de “Choses écrites àCréteil”, 22 septembre 1859.”<strong>Les</strong> lieux continuent à attirerles artistes. De nombreuxpeintres du dimanche viennentposer leur chevalet aubord de l’eau.22


Un abreuvoir qui existe toujours,installé en bas de la ruedu Moulin, permettait auxmoutons, vaches, chèvres etchevaux de s’abreuver. Passagepavé s’avançant dans larivière, les animaux pouvaients’y baigner.La première maison, construitevers 1865, s’appelait la villaSainte-Catherine. Elle étaitaccessible depuis la ville par lapasserelle des Uzelles. Uneallée de platanes accueillaitles citadins.La villa devient le DomaineSainte-Catherine et marquel'apparition des auberges etguinguettes sur les Bords deMarne dont font partie le centenaireCochon de lait, l’archede Noël (située sur la pointeest de l’île Barbière), la guinguettedu Sergent Bobillot.Jusqu’en 1870, l’eau de lapetite rivière fait tourner troismoulins. En bas de la rue duMoulin, le vieux moulin, ancienmoulin banal, mentionné dès1265, est transformé au débutdu XIX e siècle en filature. Ilbrûle en 1894 et est démoli en1904.Edifié en 1684, le moulin neuf(nom du XVIII e siècle) ou moulind’aval se trouvait à la pointede l’île Brise-Pain. Il devient,au cours du XIXème siècle,une usine hydraulique pourdiverses industries. Partiellementdémoli, il disparaît vers1905.Le moulin d’en-haut ou moulind’amont est construit de 1793à 1795 par Mme Bailly, propriétairedu Vieux Château.Situé entre les Coudriers etl’île des Peupliers, il moud dela farine jusqu’au SecondEmpire et est détruit lors descombats de 1870.23


<strong>Les</strong> Bords de Marne<strong>Les</strong> artistes de l’AbbayeA l’automne 1906, quelques écrivainset artistes s’installentdans une vieille maison au 37, ruedu Moulin.Ils y fondent l’Abbaye de Créteil,association fraternelle d’artistes.S’y retrouvent les poètes CharlesVildrac et René Arcos, les écrivainsGeorges Duhamel, Henri Martin-Barzun et Alexandre Mercereau,les peintres Albert Gleizes et HenriDoucet, le dessinateur BertholdMahn, le compositeur AlbertDoyen.Loin de l’art académique et de sesmondanités, la communauté rêvede se consacrer à la création enpuisant dans la solidarité d’unevie collective. Ils apprennent lemétier d’imprimeur et de relieur,pour vivre et diffuser leursœuvres.Pendant un an, ils réalisent unequinzaine d’ouvrages et attirentde nombreux amis notammentlors de la fête de l’été, qu’ilsorganisent dans le parc.<strong>Les</strong> difficultés financières et lepoids de la vie en commun aboutissentà la séparation du groupeen janvier 1908.Néanmoins, les artistes continuerontà se retrouver régulièrementet poursuivront chacunleur chemin artistique.Créteil garde leur souvenir àtravers de nombreux noms derue dans le quartier du Mont-Mesly. Un important fonds dedocuments concernant l’Abbayede Créteil est conservé à laBibliothèque Village. En 1996, laVille a marqué le quatre-vingtdixième anniversaire de la créationde l’Abbaye à travers unensemble de manifestations intitulé“L’Abbaye : Rêve d’artistes”.Une nouvelle plaque a été apposéesur leur maison au 37 de larue du Moulin.L’association des Amis deGeorges Duhamel et de l’Abbayede Créteil est créée en 1974, sesstatuts renforcent l’étroite collaborationde l’Association et dela Bibliothèque de Créteil.Au XIX e siècle, la Marne est unlieu de trafic commercialimportant. Sous l’impulsionpolitique de Napoléon III quisouhaitait moderniser la navigationdans un but économique,un port fut construitpour l’embarquement de marchandisesdiverses circulantentre le haut marnais et Paris.Un barrage permit la régulationdu flux de l’eau.Jusqu’au milieu du XIX e siècle,le passage de la Marne se faisaiten bac, au niveau du portet l’accès aux îles était tributairedes barques…Le pont de Créteil date de1840 et sa traversée étaitd’abord payante. Reconstruiten 1872 après avoir étédémoli partiellement en 1870par l’armée française, il subsistejusqu’en 1964. Puis il est24


transformé : il perd ses archesde dentelle métallique auprofit d’un tablier droit et estplusieurs fois élargi. PaulCézanne le rendit célèbregrâce à son “Pont sur laMarne à Créteil” (1883, MuséePouchkine à Moscou).Le pont Noël porte le nom dupropriétaire du Moulin d’enhautparce qu’il est édifié en1912 sur les anciennes piles.Dans son prolongement, lapasserelle de la Pie, construiteaprès la démolition du barragedes trois moulins, reliel’île Sainte-Catherine à Saint-Maur. Trois autres passerellespermettent le passage d’uneîle à l’autre.La passerelle de Créteil estremplacée par une passerellesuspendue en 1897, puistotalement rénovée en 1980.La passerelle des Uzelles“permet de faire la transitionentre l’île Brise-Pain et leVillage. Détruite en 1870, elleest plusieurs fois reconstruiteen bois avant de devenirmétallique.La passerelle des Coucous estinstallée sur les piles duMoulin Vieux et donne accèsà l’île au-dessus du Moulin(île des Coucous) et à l’îleBrise-Pain.Comme tous les gamins duquartier, j’observais les mariniers.Il y avait une manœuvredélicate, car le chemin deHalage de Créteil se situait rivegauche alors que l’ancienneécluse était accotée à la riveopposée, côté Saint-Maur. Ilfallait donc effectuer manuellement,et à contre-courant, latraversée d’une rive à l’autre.Le cheval était dételé et passaitsur l’autre rive, soit en empruntantle pont de Créteil, soit enmontant à bord. Il y avait, eneffet, une écurie sur chaquepéniche. Je me rappelle que surcertaines on apercevait aussides poules… Armés de longuesperches en bois – les gaffes -,les mariniers commençaientpar éloigner la péniche de larive en s’appuyant sur cettedernière, puis sur le fond du litde la Marne, aussi loin qu’ils lepouvaient. L’un deux descendaitensuite dans la barquetraînée à l’arrière de la péniche,chargeait le cordage dehalage amarré à l’avant pourl’amener jusqu’à la rive opposéeet haler manuellement lapéniche. Il fallait une grandedextérité avec la godille, c’està-direl’aviron placé à l’arrièrede la barque, pour faire avancerl’embarcation dans la bonnedirection.”Bernard Couppé25


<strong>Les</strong> Bords de Marne“Mon épouse et moi-mêmeavons quitté Créteil deux ansaprès notre mariage. En faitje suis redevenu Cristolienlorsque j’ai adhéré à l’associationdes pêcheurs deCréteil “La Goujonnette”.Durant mes années d’enfance,vers 1955, se trouvait unepetite plage de béton, à proximitédu pont de Saint-MaurCréteil que l’on nommait lePlaqui. Un ancien légionnairePaulo y avait établi sesquartiers, il pêchait et vendaitsa friture à un restaurantproche."Claude Duprez,dit “Diappo”navigateur, pêcheur26“Au cours de l’été, il y avaitune ou deux fêtes nautiques,quai du Halage. Parmi lesattractions, on pouvait voirdes joutes nautiques, descourses de natation, descourses au canard, desdémonstrations d’esquimautage,des courses de canoëset, pour clore la fête, un défiléde bateaux à rames et depédalos fleuris, l’ensembleaccompagné par une fanfareou une harmonie. Sur le quai,des jeux étaient organiséspour les enfants : courses ensac, concours de pêche à laligne, jeux d’adresse, etc.Dans une guinguette, situéeentre l’avenue Laferrière et larue de Mayenne, les amateursde danse pouvaient s’endonner à cœur joie, au sonde l’accordéon ou d’unorchestre musette. Il y avaitaussi de nombreux peintresqui installaient leurs chevaletssur les berges, pour tenter dereproduire sur leur toile tousles paysages et les scènesprécédemment décrites.”Bernard CouppéLe Halage t’as troquéTon barrage tes pêcheurs testroquetsQue d’visages emportésVers les plages d’l’éternitéOù y’a toujours le courantD’la Marne qui traîne seschalandsLe Moulin L’Ile Brise-painLa baignade la cascadeTes guinguettes jours defêtesIls savaient prendre du bontemps”Chansonde Georges Le Restif,chanteur, auteur,compositeur Cristolien


L’île Brise-PainL’île Brise-Pain est située auNord-Est de la terre ferme.Elle est bordée à l’Est par laMarne, à l’Ouest par le Brasdu chapitre, et séparée del’île Sainte-Catherine au Sudpar la Guyère.Au XVII e siècle, les lieuxétaient formés d’un éparpillementd’îles. Certainesétaient affermées, en 1664,au meunier du Moulinneuf. <strong>Les</strong> autres, propriétéde l’Hôtel-Dieu, puis del’Assistance Publique, sontdes prairies.Au XIX e siècle, la réunion del’ancienne île Brise-Pain, decelle de l’Archevêché et deplusieurs îlots forme l’actuelleîle Brise-Pain.“C’est en 1955 que mesparents ont acheté le restaurantdu Domaine Sainte-Catherine. Dans les années60, j’y ai ouvert une discothèque.Dans son cadrechampêtre, ce complexe,réunissant restaurant etdiscothèque, était une nouveautéà l’époque.(…) Nous recevions les jeunesde la région, mais aussiune clientèle parisienne dejournalistes, chanteurs, producteurs…Le show-biz sedéplaçait à Créteil.C’étaient les années rock etla musique nous venait desEtats-Unis. Un titre mettaitsix mois pour nous parvenir.Tout le monde venait ici :Johnny Halliday, SylvieVartan, Lucky Blondo, Sheila,Jean-Jacques Debout, ClaudeFrançois, Jacques Dutronc,Christophe… Serge Lamaétait un habitué. Il s’estmarié ici.”Propos recueillis auprèsd’André-Yves Pécheux27


<strong>Les</strong> Bords de Marne“Lorsque je retourne à Créteil,j’aime à me promener au borddu Bras-du-Chapître, qui a bienchangé depuis les années cinquante.A cette époque – lesanciens s’en souviennent-ils ? –il y avait une baignade aménagéesur les bords de la Marne :la Baignade Sainte-Catherine.Plage de sable presque fin,cabines en béton, terrain devolley-ball, pontons en boisavec plongeoirs pour le hautvol, tremplin, grand bain et petitbain surveillés par un couplesympathique… c’était un lieutrès fréquenté les dimanchesaprès-midi d’été. Toute unegénération de Cristoliens aappris à nager ici. On se baignaitdans la Marne, je présume qu’àl’époque elle n’était paspolluée. Le grand défi était dela traverser à la nage pourse retrouver, sur la rive d’enface, à Saint-Maur-des-Fossés.28De temps à autre, une chansonconnue, on dirait maintenant“un tube”, égrenait ses notesde musique. En remontant laMarne, en direction du Pont deCréteil, un grand espace étaitaussi le rendez-vous des jeuneset des moins jeunes. On ydisputait des parties acharnéesde football, de volley-ball oude tennis-ballon. A l’époque,j’avais l’impression d’être envacances ici. Des campeursvenaient d’ailleurs y passerquelques jours pour se détendreou s’amuser. Cette époque trèsinsouciante a disparu. Desaménagements portuaires ontété réalisés et la BaignadeSainte-Catherine, telle que jel’ai connue, n’existe plus. Maisje me souviendrai toujours deces grandes vacances, au bordde la Marne, à Créteil.”Louis Jolly


L’îleSainte-CatherineLe nom de cette île provientde ses anciennes propriétaires :l’île appartenait aux religieusesde l’hôpital Sainte-Catherinede la rue Saint-Denis, quil’affermaient aux habitantsde Créteil.Au XIX e siècle, l’île desPeupliers et l’île Ronde sontrattachées à l’île Sainte-Catherine notamment grâceau comblement du bras deVillette. Un nouvel axe transversalest tracé et permetl’accès au port d’un côté etau pont des Uzelles de l’autre.Il s’agit de l’actuelle avenuedes Uzelles. <strong>Les</strong> lotissementsse construiront autour decette rue, à la fin du XIX e etXX e siècles, et formeront lesquatre voies longitudinalesde l’île.Actuellement l’île offre unediversité de demeures toutesplus originales les unes queles autres.Le chemin du Brasdu ChapitreLe chemin du Bras du Chapitreest bordé de platanes bicentenaires.Ce chemin était réputégrâce aux auberges et guinguettesqui le bordaient : AuSergent Bobillot et Le Cochonde lait.Aujourd’hui, ce chemin est unsentier botanique où se trouveune multiplicité d’arbres : desfrênes, noyers, des aulnesglutineux, saules blancs, érablessycomores, cornouillerssanguins, aubépines, robiniers,marronniers d’Inde etpeupliers blancs.Dans le cadre de l’aménagementdu square Jullien, surles bords de Marne, la Ville deCréteil a fait appel en 1989 àdeux lycées professionnelspour la construction d’unkiosque à musique. Cetteinitiative a pour but de favoriserla participation de la ville àl’action éducative des établissementsscolaires, en rapprochantle système éducatif desréalités économiques.Le lycée d’enseignement professionnelMansart de Saint-Maur a été chargé de la réalisationde la charpente et leLEP Curial de Paris a effectué lacouverture. Le kiosque estinauguré en même temps quele barrage du Bras du chapitre,le 18 juin 1989.29


<strong>Les</strong> Bords de Marne“Lorsque je suis arrivé en 1975dans le quartier du Bras-du-Chapitre, je suis tombé amoureuxdu site : cet aspect sauvage,c’était superbe ! J’avais dénichéune vieille maison que j’aiachetée puis rénovée.En 1977, j’ai créé une associationde protection de l’environnement.Nous organisions desdragages avec les voisins pourassainir le canal. Nous ôtionsde vieilles barques, de la ferraille,des carcasses de voitures,etc…J’ai réalisé une fresque de 45mètres de long reproduisanttoute la longueur du Bras-du-Chapitre, depuis le pont deCréteil jusqu’à la rue du barrage.Le dimanche, poussant unebrouette contenant monma-tériel (encre de chine,pastels et rouleaux de toile),je peignais des longueurs de15 m en 15 m.”Monsieur Dubois30“Mes parents et moi-mêmesommes arrivés à Créteil en1929, j’avais trois ans. Après unnouveau départ, nous y sommesrevenus en 1938-1939. A cetteépoque, mon magasin decycles était un café-hôtelbillard-restauranttenu parmes parents : l’Etoile d’Oz. Destroènes ombrageaient la cour etune terrasse s’ouvrait sur la rue.Beaucoup de maraîchers s’arrêtaientle temps d’une pause àl’Etoile d’Oz. Chaque fin desemaine, les Parisiens déboulaientavec le tramway, le 13 quiallait au Louvre. Ils venaientpêcher et mangeaient dans lacour. Des guinguettes jalonnaientle Bras-du-Chapitre :l’Arche de Noël, Le Pélican, lePetit Venise, puis le SergentBobillot et le Cochon de lait…<strong>Les</strong> cafés, à l’époque, jouaientun grand rôle : c’était lafamille.”Claude Libourel


La belle demeure, située aunuméro 15 du chemin duBras-du-Chapitre, n’est pasinconnue des amateurs decartes postales anciennes.Elle y est souvent représentée,légendée ainsi : “CottageZ’Alfred – propriété d’unartiste !” L’artiste en questiony figure d’ailleurs parfois aupremier plan. Il s’agissaitd’Alfred Sulzbach qui exerçaitla profession d’artiste lyriquesous le nom de Sulbac. Fortconnu à la fin du XIX e et audébut du XX e siècle, il chantaitsur les scènes parisiennes.Le cottage Z’Alfred a étérestauré récemment.D’après les recherches effectuéespar Madeleine Jurgens et ClaudeLemans des Amis de Créteil.“<strong>Les</strong> inondationsLorsqu’il y eut les inondationsde l’hiver 1955, les eauxde la Marne montèrent defaçon alarmante. Mes grandsparentsrefusèrent de quitterleur maison et durent êtreévacués en barque par lespompiers !En février 1956, la Marne gela.Et les inondations reprirent en1959 : les résidents du Halageconstituèrent, alors l’Associationdes Inondables de Créteil(AIC)”.Plus anciennes, les inondationsde janvier 1910 ont particulièrementmarqué lesesprits. Toute la plaine deCréteil était inondée jusqu’aubas de la rue des Mèches.L’atelier d’écriture animé parYves Javault, dans le cadre del’animation Créteil se raconte,les a retranscrites à sa façon àtravers une pièce de théâtreintitulée “Deux-mille feuilless’il vous plait” :“Tout va à vau l’eau, c’est lemoment de le dire. La cruem’a tout emporté : la cabane,les outils, les cloches, tout. Ilme reste que mes yeux pourpleurer.”31


Créteil-VillageL’ancien Créteil ou Créteil-Village est situé au Nord-Estde la ville. Cœur historiquede Créteil, le quartier estriche d’un passé et d’unpatrimoine qui se traduisentpar la diversité de son architecture.En 1986-87, des travaux derénovation transforment lequartier en lieu de flânerie.Une allée piétonne avec uneplace permet de parcourir larue du général Leclerc. <strong>Les</strong>rues adjacentes sont égalementaménagées en zonepiétonnière. Charles Petri,architecte du projet, respectela tradition du centre cristolienet construit des immeubles,rue Pierre Brossolette, auxtoitures de tuiles, couleurspastels, agrémentés d’arbres.Le parking de la Place Henri“Dunant disparaît au profitd’un terrain de boules. Unnouveau parc de stationnementest construit dans lesous-sol de la rue PierreBrossolette, au sein d’un îlotvoué à l’édification de 51logements et 1 500 m 2 de zonecommerciale.Je suis arrivée à Créteil enjanvier 1939. J’allais avoir5 ans. J’habitais route d’Alfort,appelée aujourd’hui avenue duMaréchal-de-Lattre-de-Tassigny.Créteil était alors un village oùtout le monde se connaissaitplus ou moins.”Janine Jarry De Ladreux32


<strong>Les</strong> bains-douchesD’abord projetés au 57,Grande Rue (actuelle rue dugénéral Leclerc), les Bains-Douches seront construits,en 1923, au 16, rue desEcoles d’après les plans deLabaude, architecte del’Oeuvre française d’hygiène,et Henry, architecte communal.L’établissement, mis engérance, est composé de 16cabines de douche, 6 bains,“un hall d’attente et un logement.<strong>Les</strong> douches et bains,gratuits pour les enfants desécoles le jeudi, sont ouvertsà tous du jeudi au dimanche.A cette époque, la plupartdes logements n’étaient paséquipés de salles de bains. <strong>Les</strong>enfants des écoles pouvaientaller aux bains-douches, levendredi, chaque petit étaitaccompagné d’un grand.”Yvonne MaginieauL’école Victor HugoL’école communale, construiteen 1838, au 20, GrandeRue, s’avère exiguë dès lesannées 1860. Deux nouveauxbâtiments sont construits au4-6 et 10, rue des Ecoles parl’architecte De Beguillier. Lapremière pierre de “l’ écoledu Centre” est posée en1874. <strong>Les</strong> nouvelles écolescommunales comprennentquatre classes de garçons,trois classes de filles ainsiqu’une classe d’école maternelleet sont conçues pouraccueillir 314 enfants. L’écolemet en place un enseignementqui répond aux nouvelleslois de Jules Ferry (1881-1882) fondée sur l’obligation,la gratuité et la laïcité desécoles primaires.L’école s’agrandit progressivementet s’équipe : l’écoledes garçons acquiert en 1922une cabine de projectioncinématographique.33


Créteil-VillageAfin de répondre à l’accroissementde la population, destravaux d’agrandissementtrès importants commencenten 1931 et s’achèvent pour larentrée scolaire de 1938.Certaines parties sont démoliespour laisser place àl’actuel ensemble dessinépar l’architecte Treppe.Entre 1940 et 1941, l’écoledes filles est occupée par lestroupes allemandes. Le 10avril 1944, une bombe tombedans la cour de l’école. Legroupe scolaire Victor Hugoest inauguré par le maire, leDocteur Casalis, en juillet1947. La date et l’originede cette appellation noussont inconnues. Sans doute,s’agit-il d’un hommage aupoète qui fut inspiré parCréteil (“Choses écrites àCréteil”, extrait du recueil“<strong>Les</strong> Chansons des rues etdes bois”).Le marchéA partir de juin 1828, unpremier marché a lieu, lesamedi, le long de l’actuelleavenue de la République,puis, en 1858, avenue deVerdun, en 1879, rue duMoulin, pour revenir en 1880sur son lieu d’origine.Le marché couvert de la ruedes Ecoles est une constructionde l’architecte Franc quidate de 1889. Le bâtiment,large de 13 mètres et longde 30 mètres, est soutenupar des colonnes en fonte àchapiteaux. La nef centraleatteint presque les sept mètresde haut.34


Le marché est agrandi danssa largeur, en 1924, parl’architecte municipal AlbertHenry. L’ensemble a été rénovéen juillet 1984 par l’architecteSylvestre et augmenté d’uneavancée métallique.<strong>Les</strong> jours de marché, les ruesalentours sont investies parles commerçants qui animenttout le quartier.La maisondu CombattantLa maison fut construite vers1760 sur les plans de l’architecteLe Camus de Mezière. Lecontre-amiral de LatoucheTreville, chancelier d’Orléans,achète la propriété en 1790 ety établit une filature et uneraffinerie.Le 10 mai 1874, les épouxRabourdin vendent le domaineà la municipalité. Une partiedes jardins est affectée à laconstruction des écoles. Lebâtiment est utilisé commemairie. En 1901, la décorationintérieure de la salle desmariages est confiée à EugèneSimas, artiste parisien. <strong>Les</strong>toiles représentent quatrescènes se déroulant dans despaysages de Créteil. Cetensemble pictural a étérestauré récemment.Le bâtiment est plusieurs foisagrandi dans les années60, puis confié au Comitéd’entente des Anciens combattantsen 1974.L’ancienne horloge mécaniquede l’église Saint-Christophe orne son vestibule.Elle est régulièrement entretenuepar l’association desAmis de Créteil.“Derrière la mairie, desconcerts de musique étaientdonnés. Le responsable de lafanfare de Créteil était alorsHenri Pogneau. La troupe dethéâtre Rolla-Cordioux venaitégalement. <strong>Les</strong> jours de fêteforaine, des jeux étaient organiséspour les enfants : coursesen sac, etc... J’allais aussi,souvent, au cinéma. D’abordau Régina, installé, dans lesannées 30, dans la salle ducafé du cercle. Le samedi soiret le dimanche, il y avait desprojections accompagnées aupiano par madame Gils. Puisil y a eu Le Moderne, donton appréciait le confort desfauteuils tous neufs.”Yvonne Maginieau35


Créteil-Village36La Maison desJeunes et de laCulture VillageLe Centre Culturel a été crééen 1969 pour répondre auxbesoins des jeunes du quartier.Géré par la Municipalité,le centre était investi par denombreux bénévoles qui,dans la mouvance de 1968,rêvaient de construire unesociété ouverte et solidaire.Une gestion autonome s’ensuivitet, en septembre 1972,naquit l’association "CentreCulturel MJC Village".La MJC Village a été la premièreMJC de Créteil. Un lien culturelfort a été établi avec la salleJean Cocteau où se déroulaientles premiers spectacles avantl’ouverture de la Maison desArts et de la Culture AndréMalraux. Ces activités se sont“tournées tout naturellementvers les arts et enrichissent laprogrammation de spectacles.La Grande RueLa Grande Rue et ses commerçantsfont l’objet de nombreuxtémoignages.Je me souviens de certaineschoses qui faisaient quepresque chaque jour de lasemaine avait son bruit ou sonodeur particulière, le mardic’était le cri du cochon que l’onsaigne à la charcuterie Brisson,le mercredi la torréfactiondu café à la grande épicerieDelaporte au coin de la rue duDocteur Plichon et de la GrandeRue, le vendredi le bruit desroues ferrées du chariot delivraison de J. Damoy.”Francis Zaccagnini


La cave du 6, ruedu Général LeclercDes caves anciennes sontconservées dans le centreancien de Créteil.Au 6, rue du Général Leclerc,au niveau du second soussol,se trouve une cave à vinà cellules latérales particulièrementintéressante. Elle arécemment fait l’objet d’uneétude archéologique qui apermis de dater sa constructionde la première moitié duXVI e voire de l’extrême fin duXV e siècle.Le plan de ce vestige peutêtre décrit comme un rectangleouvert pour chacun desgrands côtés sur des alvéolesdisposées perpendiculairement.Chaque cellule abritait unebarrique et l’espace centralétait utilisé pour le déplacementdes fûts. Compte tenude la taille relativementimportante des tonneaux, il aété conçu large.L’espace central et les différentesalvéoles sont couverts parune voûte en berceau.Elles sont, tout comme lesmurs, réalisées en pierrede taille. L’ensemble estremarquable et présente uneharmonieuse homogénéité.La majorité des blocs utilisésporte un signe gravé. <strong>Les</strong>inscriptions les plus fréquentess’apparentent à des chiffresromains compris entre un etsix. Ces marques semblentavoir été tracées par lestailleurs de pierre employésdans les carrières de calcairelutécien desquelles les blocssont issus. <strong>Les</strong> constructeursfirent en effet le choix derecourir à un matériau deconstruction local prêt àl’emploi.Au début du XIX e siècle, lafonction de la cave changea.Elle ne servit plus au stockagedu vin mais fut partagéeentre différents locatairesqui construisirent des cloisonsen bois mises en évidencelors des fouilles archéologiques.L’identité du constructeur decette cave, un homme vivantpendant la Renaissance,n’est pas parvenue jusqu’ànous. Nul doute cependantqu’il possédait une certaineaisance financière. Etait-ilmarchand de vin ou vigneron,la question reste posée.Thierry Galmiche,Archéologue municipal37


Créteil-VillageL’égliseLa première église était édifiéedès l’époque carolingienne.Vers 1050, le clocher à troisétages commence à s’élever,puis sont bâties la crypte et lanef voûtée. La crypte conserveles reliques des martyrsAgoard et Aglibert et l’égliseest un lieu de pèlerinage les 24et 25 juin, dates de la fête dessaints. En 1607, est baptisée lagrosse cloche de l’église (1300kg) qui en compte aujourd’huitrois dont la plus récente a étéinstallée en 1992.<strong>Les</strong> panneaux de la chairede l’église, offerts par JulienClément en 1708, ont étérestaurés et placés dans lacrypte en 1998.L’orgue est installé en 1842.<strong>Les</strong> vitraux néo-gothiques duchevet datent de 1854.L’horloge actuelle date de 1993.L’église a subi de nombreuxdommages et a fait l’objet demultiples rénovations au fildes siècles.D’après les recherches effectuées parMadeleine Jurgens des Amis de CréteilLa bibliothèqueVillageEn 1928, la bibliothèquemunicipale, installée dansune salle de mairie, esttransférée au 5, avenue deVerdun, où se trouvait uneécole primaire belge quirépondait à une conventionentre les gouvernementsbelge et français (quelquesressortissants belges s’étantétablis à Créteil après la premièreguerre mondiale). <strong>Les</strong>lieux sont agrandis en 1961.En 1963, on peut y emprunterquelques disques.La bibliothèque a été totalementréaménagée en 1991.Elle vient d’être ravalée.38


Le cimetièreAutour du parcours :le cimetièredede CréteilUn cimetière est rarementun but de flânerie, pourtantcelui ci est, par le nombre etla qualité de ses sculptures,un musée à ciel ouvert dela statuaire funéraire. Sonhistoire remonte au début duXIX e siècle : la création d’unnouveau cimetière est devenueindispensable. En 1822,un emplacement est trouvésur la route de Paris.De beaux monuments sépulcrauxsont alors élevés :chapelles, colonnes doriqueset pilastres cannelés, cornichessculptées, allégories,portraits, guirlandes etoiseaux, mosaïques, vitrauxet épitaphes.C’est un enchevêtrement desstyles : néoclassique, romantiqueet symbolique au servicede la notoriété individuelle.Des plantations d’arbres viennentombrager le cimetière.Plus proche de nous, lemonument aux morts de laguerre de 1914-1918 a étéédifié par le sculpteurAlexandre Descatoire.39


Le cimetièrede CréteilOriginaire du Nord de laFrance, il fait partie de cettegénération d’artistes dudébut du siècle qui fut amenéeà imaginer ces monumentsdestinés à entretenirle souvenir du sacrifice detant d’hommes.A Créteil, il est composéd’une femme drapée représentantla paix. C’est unesculpture allégorique profaned’où se dégagent uneforce et une tension dramatiqueréelle.Enfin, en 1982, les anciennesportes monumentales enchêne de l’entrée de la prisondu Cherche Midi à Paris,par lesquelles sont passésde nombreux résistantscondamnés par le tribunalallemand, sont mises enplace, à proximité immédiatedu monument aux morts,sous forme d’un mémorial.Sur celui-ci sont inscrits lesnoms de résistants exécutéspar l’occupant nazi au coursde la guerre 1939-1945.Dressé sur l’esplanade dusouvenir, intégré dans sonporche de pierre, le portaildu Cherche Midi est devenumonument.Françoise Wyss,conservatrice du Patrimoine,Service Archives, Archéologieet Documentation40


Amis promeneursAmis promeneurs,saveur. Nous vous invitonsaussi à inventer vos itinéraires.Cette aventure historique sepoursuivra dans d’autresquartiers et donnera lieu àde nouveaux carnets et parcours.Notre visite s’achève. Nousespérons que ce carnet vousa permis de porter un nouveauregard sur des quartierstrès différents par leururbanisme, leur architectureet leur histoire.Maintenant vos futures promenadeset flâneries dansces lieux seront peut-êtreempreintes d’une nouvelleVos remarques et suggestionssont les bienvenues,vous pouvez les communiquerà la Direction de laCulture,- par courrier : Hôtel de Ville94010 Créteil Cedex- par téléphone au :01.41.94.29.10- par courriel :culture@ville-creteil.fr.41


Responsables de ce projetnnLa Direction de la CultureLe Service des Archives, de l’Archéologieet de la DocumentationRéalisation du carnet de voyages cristoliensnVille de Créteil (Direction de la Culture)nLe Conseil d’Architecture, d’UrbanismenConception graphique et impression : Agence Etcaeteraet d’Environnement du Val-de-Marne (CAUE 94)nDiffusion, communication : Direction de la CultureOnt participé à la rédaction du carnet de voyagesnnnCéline Illig et Christiane Bélert (Direction de la Culture)Françoise Wyss et Thierry Galmiche (Archives municipales)Laëtitia Grigy (C.A.U.E.)nCrédit photographiquen Couverture : Philippe FabianPhotos couleur de Patrick BertucelliCéline Illiget des ateliers de l’association " Images Buissonnières "n Photos noir et blanc :fonds des Archives municipales ,de la SAGECO, de monsieur Leclere de l’école des Butteset des habitants de la rue des Bleuets : madame Gohel, madame Guyon, madame Petit42


La Direction de la Culture tient à remercier les différents partenaires du projet :Le C.A.U.E. du Val-de-Marne (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement)Le Service des Archives, de l’Archéologie et de la DocumentationLe Service des Parcs et Jardins<strong>Les</strong> Bibliothèques de la Communauté d’Agglomération de la Plaine centrale du Val-de-Marneet en particulier Biblibleuets et la Bibliothèque VillageLa Maison pour Tous des BleuetsLa Maison des Jeunes et de la Culture VillageLa Mission Ville de CréteilLe Grand Projet de VilleImages BuissonnièresRemerciements particuliers à :L’Association des Amis de CréteilMonsieur Cencerrado de la Sageco<strong>Les</strong> habitants dont les témoignages agrémentent ce carnet de voyagesLe Carmel Sainte-ThérèseMonsieur Leclere de l’école des ButtesLa BRED-Banque Populaire (Direction Régionale et Marie Jacqueline Grillot, agence rue du général Leclerc)La Ligue française du coin de terre et du foyerMadame Courbé, Conservatrice du CimetièreCe parcours a vu le jour grâce au soutien financier de la Ville de Créteil, de la Politique de la Ville et de la DRAC Île-de-France.


Ce document est édité par la Direction de la Culture à 3 500 exemplaires.Il est disponible dans les relais-Mairie, les équipements socioculturels, les bibliothèques et auprès de la Direction de la Culture.Pour tous renseignements concernant le parcours – 01 41 94 29 10

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