13.07.2015 Views

Revue Trimestrielle de Droit Financier Numéro 4 ... - Latham & Watkins

Revue Trimestrielle de Droit Financier Numéro 4 ... - Latham & Watkins

Revue Trimestrielle de Droit Financier Numéro 4 ... - Latham & Watkins

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

DOCTRINECe document est protégé au titre du droit d'auteur par les conventions internationales en vigueur et le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992. Toute utilisation non autorisée constitue une contrefaçon, délit pénalementsanctionné jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amen<strong>de</strong> (art. L. 335-2 CPI). L'utilisation personnelle est strictement autorisée dans les limites <strong>de</strong> l'article L. 122-5 CPI et <strong>de</strong>s mesures techniques <strong>de</strong> protection pouvantaccompagner ce document. This document is protected by copyright laws and international copyright treaties. Non-authorised use of this document constitutes a violation of the publisher's rights and may be punished by up to 3years imprisonment and up to a € 300 000 fine (Art. L. 335-2 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle). Personal use of this document is authorized within the limits of Art. L. 122-5 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle and DRM protection.uet agences <strong>de</strong> notation 5 évaluent la performance <strong>de</strong>sentreprises à la lueur <strong>de</strong> critères ESG, dont la standardisations’accroît 6 . En 2007, un dollar sur neuf investisen gestion collective aux Etats-Unis l’a été sur la base<strong>de</strong> facteurs ESG 7 . Au Canada, ces investissements ontreprésenté 530 milliards <strong>de</strong> dollars sous la poussée <strong>de</strong>sfonds <strong>de</strong> pension 8 . En Europe, la tendance est similaire9 . La tendance ne semble pas impactée par lacrise financière. Ainsi, en marge d’Eurofi, Matt Christensen,directeur exécutif d’Eurosif a indiqué « qu’endépit, et à cause, <strong>de</strong> la tourmente financière actuelle, lessujets environnementaux, sociétaux et <strong>de</strong> gouvernance,<strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> plus en plus pertinents etimportants pour les investisseurs » 10 . De manière similaire,Nathalie Monnoyeur, qui dirige le développement<strong>de</strong> l’ISR au sein <strong>de</strong> l’IDEAM, une filiale duCrédit Agricole, a confirmé que la crise actuelle« pousse les gestionnaires d’actifs à aller au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>scritères d’analyse financiers traditionnels pour considérerles risques environnementaux, sociétaux et <strong>de</strong>gouvernance » 11 .Il est intéressant <strong>de</strong> noter que ces investissements sontréalisés sur la base <strong>de</strong> notations effectuées d’une partsur l’information communiquée par les entreprisesconcernées et d’autre part, en considération <strong>de</strong>sréponses données par les entreprises aux questionnairesqui leur sont adressés par les indices et agences<strong>de</strong> notation précitées.On constate également une montée en puissance dumouvement consumériste éthique. Une étu<strong>de</strong> récented’IBM/Economist Intelligence Unit, effectuée auprès<strong>de</strong> 1.130 organisations diverses dans 40 pays différents,a confirmé le nombre croissant <strong>de</strong> consommateursconcernés par ces sujets et qui seraient prêts àpayer plus cher pour <strong>de</strong>s produits conformes à <strong>de</strong>sexigences éthiques et environnementales 12 . Seloncette étu<strong>de</strong>, les dirigeants d’entreprises seraient prêts•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••bal Accountability Rating (the rating was <strong>de</strong>velopped by CSR consultancycsrnetwork and international think-thank AccountAbility, and firstappplied in 2004) etc. The Global Reporting Initiative’s SustainabilityReporting Gui<strong>de</strong>lines is one of the leading frameworks for ESG criteria.5 Exemples : Sustainability Asset Management agency (Dow Jones), InnovestStrategic Value Advisors, Vigeo Group, Global AccountabilityRating (la notation a été développée par le CSR consultancy csrnetworkand international think-thank AccountAbility, et appliquée pour la premièrefois en 2004) etc.6 The Global Reporting Initiative’s Sustainability Reporting Gui<strong>de</strong>lines estl’un <strong>de</strong>s schema directeurs lea<strong>de</strong>r.7 <strong>Revue</strong> <strong>de</strong> presse, Social Investment Forum, Mar. 5, 2008 available athttp://www.socialinvest.org ; « Marché canadien <strong>de</strong> l’ISR », Etu<strong>de</strong> Novethic,Nov. 14, 2007, available at http://www.novethic.fr8 <strong>Revue</strong> <strong>de</strong> presse, Social Investment Forum, Mar. 5, 2008 available athttp://www.socialinvest.org ; « Marché canadien <strong>de</strong> l’ISR », Etu<strong>de</strong> Novethic,Nov. 14, 2007, disponible à http://www.novethic.fr9 McKinsey & Company, « Shapping the New Rules of Competition : UNGlobal Compact Participant Mirror », July 2007 at 5 ; voir aussi « Howmore companies are embracing social responsibility as good business, »Wall Street Journal, Mar. 10, 200810 <strong>Revue</strong> <strong>de</strong> presse, Environmental Finance, « Europe SRI market doublesin two years - Eurosif », Oct. 2, 2008, disponible à http://www.environmental-finance.com/onlinews/1002eur.html.11 I<strong>de</strong>m.12 R. Weisman, « The Challenge of the Tougher Customer », Boston Globe,May 25, 20082 ; McKinsey & Company, « Shapping the New Rules ofCompetition : UN Global Compact Participant Mirror, » Juillet 2007,point 9uuà consacrer 25 % d’investissements en plus enmoyenne au cours <strong>de</strong>s trois prochaines années pourrépondre à cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.L’image <strong>de</strong> marque également <strong>de</strong>vient tributaire <strong>de</strong> laRSE. Une marque agrège l’ensemble <strong>de</strong>s images etvaleurs attachées au produit et à l’entreprise. Elleinduit une relation <strong>de</strong> confiance quant à la qualité duproduit, <strong>de</strong>stinée à séduire et fidéliser les clients etconsommateurs. Dans un contexte où les clients etconsommateurs sont soucieux <strong>de</strong> questions environnementaleset sociétales, faillir en ces domaines pourraitdurablement affecter l’image d’une marque.Ainsi, investir en matière <strong>de</strong> RSE et dans les mécanismespermettant <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> la conformité <strong>de</strong>scomportements <strong>de</strong> l’entreprise avec sa communicationen ce domaine, pourrait être une composanteessentielle <strong>de</strong> la manière <strong>de</strong> conduire <strong>de</strong>s affaires, aumême titre que les contrôles <strong>de</strong> qualité produits effectuéstout au long <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> production. Ce<strong>de</strong>rnier élément est d’autant plus important dans unmon<strong>de</strong> globalisé où les moyens d’information diffusentinstantanément les bonnes et mauvaises nouvelles,vraies ou fausses. Il est donc essentiel, nonseulement <strong>de</strong> savoir agir <strong>de</strong> manière éthique, maiségalement <strong>de</strong> le faire savoir, ce qui induit, on l’a vu,une inflation <strong>de</strong> la communication extra-financièredans ce domaine.L’activisme actionnarial lié à la RSE <strong>de</strong>vient une tendancelour<strong>de</strong> qui doit être prise en considération. Atitre d’exemple, l’année <strong>de</strong>rnière, plusieurs Etatsaméricains (notamment la Californie, New York et laFlori<strong>de</strong>) ont décidé <strong>de</strong> désinvestir <strong>de</strong>s milliards <strong>de</strong>dollars d’investissement dans <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> pension,pour les réallouer à <strong>de</strong>s fonds dédiés à l’environnementou aux technologies propres 13 . De la mêmemanière, au début <strong>de</strong> l’année 2008, l’« InvestorNetwork on Climate Risk », avec l’appui d’investisseursinstitutionnels, <strong>de</strong> gestionnaires d’actifs, <strong>de</strong> trésoriersd’Etat et <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong> pension, ont initié uneaction visant à imposer aux entreprises <strong>de</strong> s’impliquerdans la lutte contre le réchauffement climatique et àamener la SEC à requérir <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> divulguer<strong>de</strong>s informations spécifiques sur leur action à cetégard 14 . L’Illinois, le New Jersey, l’Oregon et la Louisianeont répondu à la crise au Darfour en édictantune législation interdisant aux banques, aux caissesd’épargnes et établissements <strong>de</strong> crédit, d’utiliserl’argent public déposé en leurs comptes pour octroyer<strong>de</strong>s prêts aux entreprises ayant <strong>de</strong>s activités au Soudan15 . Le gouvernement fédéral US se joint égalementau mouvement. Au mois d’avril 2008, la SEC aautorisé les fonds <strong>de</strong> pension à sol<strong>de</strong>r les positionsqu’ils détenaient dans <strong>de</strong>s entreprises actives au Soudan16 . En Europe, au mois <strong>de</strong> février 2008, plusieurssociétés cotées, qui ont adhéré au Pacte Mondial <strong>de</strong>s•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••13 Voir A. O<strong>de</strong>ll, « Fighting Climate Change, State by State, » 27 Février2008, disponible à Social.Funds.com14 Voir I<strong>de</strong>m.15 « Some US States Move to Bar Investments Linked to Sudan », InternationalHerald Tribune, 21 Février, 2006.16 SEC <strong>Revue</strong> <strong>de</strong> presse <strong>Numéro</strong> PR-2008-17 (12 Février 2008), « SECProposes Regulations to Implement Sudan Accountability and DivestmentAct of 2007 ».RTDF N° 4 - 2008 u Doctrine / Emmanuel Drai 100


DOCTRINECe document est protégé au titre du droit d'auteur par les conventions internationales en vigueur et le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992. Toute utilisation non autorisée constitue une contrefaçon, délit pénalementsanctionné jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amen<strong>de</strong> (art. L. 335-2 CPI). L'utilisation personnelle est strictement autorisée dans les limites <strong>de</strong> l'article L. 122-5 CPI et <strong>de</strong>s mesures techniques <strong>de</strong> protection pouvantaccompagner ce document. This document is protected by copyright laws and international copyright treaties. Non-authorised use of this document constitutes a violation of the publisher's rights and may be punished by up to 3years imprisonment and up to a € 300 000 fine (Art. L. 335-2 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle). Personal use of this document is authorized within the limits of Art. L. 122-5 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle and DRM protection.uNations Unis 17 , se sont vu enjoindre par <strong>de</strong>s fondsd’investissement représentant 2 milliards <strong>de</strong> livresd’investissement direct, <strong>de</strong> produire leur « rapport surle progrès », rapport exigé par le Pacte Mondial pourdécrire l’action <strong>de</strong> l’entreprise adhérente dans lesdomaines visés par le Pacte. La logique est assezclaire. De la même manière qu’un investisseur ayantacheté <strong>de</strong>s « comptes » souhaite y avoir accès, lesinvestisseurs éthiques veulent pouvoir vérifier la réalité<strong>de</strong>s informations ayant déterminé leur décisiond’investissement.L’activisme actionnarial dans ce domaine <strong>de</strong>vrait<strong>de</strong>venir un comportement standard. Ainsi, <strong>de</strong>s gestionnairesd’actifs, <strong>de</strong>s prestataires <strong>de</strong> services financierset <strong>de</strong>s titulaires d’actifs représentant un montant<strong>de</strong> 15 mille milliards <strong>de</strong> dollars d’actifs, ont récemmentadhéré aux Principes pour l’Investissement Responsabledéfinis sous l’égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> L’UNEP et du PacteMondial <strong>de</strong>s Nations Unis au mois d’avril 2006. Or, les2 e et 3 e principes stipulent :« Nous serons <strong>de</strong>s investisseurs actifs et intègreronsles questions ESG dans nos politiques et pratiquesd’actionnaires [...] développer une politique actionnarialeactive conforme à ces principes et la communiquerà l’extérieur, exercer ses droits <strong>de</strong> vote ou endéléguer l’exercice [...] participer au développement<strong>de</strong> politiques, <strong>de</strong> dispositifs <strong>de</strong> régulation et <strong>de</strong> normesallant dans ce sens (comme la promotion et laprotection <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s actionnaires). - déposer <strong>de</strong>srésolutions d’actionnaire conformes aux considérationsESG <strong>de</strong> long terme.Nous rechercherons une transparence appropriéeen matière <strong>de</strong> problématiques ESG <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>sentités dans lesquelles nous investissons [...] <strong>de</strong>man<strong>de</strong>run reporting standardisé sur les problématiquesESG (en utilisant <strong>de</strong>s outils tels que la GlobalReporting Initative) - <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r que les problématiquesESG soient intégrées aux rapports financiersannuels - <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s informations aux entreprisessur leur adoption et leur adhésion aux normes,aux co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conduite ou initiatives internationales(telle que le Pacte Mondial <strong>de</strong>s NationsUnies), - soutenir les initiatives d’autres actionnaireset les résolutions en faveur <strong>de</strong> la transparence sur lesproblématiques ESG »De tels principes <strong>de</strong>vraient contribuer à changer durablementla physionomie <strong>de</strong>s assemblées généralesd’actionnaires.•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••17 « Funds Favour Sustainable Returns », Financial Times, 21 janvier 2008.En considération <strong>de</strong>s tendances qui précè<strong>de</strong>nt, laRSE s’invite également à la table <strong>de</strong> la conformitécontractuelle. Les praticiens constatent que <strong>de</strong> plus enplus d’entreprises qui communiquent sur la RSE,imposent à leurs cocontractants <strong>de</strong> déclarer et garantirqu’ils respecteront un certains nombre <strong>de</strong> règlesESG auxquelles le contrat renvoie. Ainsi, voit-oncommencer à se <strong>de</strong>ssiner <strong>de</strong>s différends liés, non pas àla mauvaise réalisation <strong>de</strong>s clauses relatives à l’objet« technique » du contrat, mais à la violation <strong>de</strong> cesdéclarations et garanties qui sont vues par leurs bénéficiairescomme porteuses <strong>de</strong> risques à l’égard <strong>de</strong> leursinvestisseurs et pour leur image <strong>de</strong> marque.II. Les conséquences juridiquesattachées à la RSE – obligationset <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong>s entreprises cotéesFace à un phénomène <strong>de</strong> cette ampleur, le juriste doits’interroger sur les conséquences juridiques qui s’y attachentet en particulier sur trois questions : existe-t-il une obligation<strong>de</strong> conformité <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong> l’entreprise avec lescritères ESG sur lesquels elle communique ? Dans l’affirmative,sur qui pèse cette obligation ? Enfin, quelles sont lesconséquences pratiques d’une telle obligation ?1. Existence d’une obligation <strong>de</strong> contrôle<strong>de</strong> la conformité <strong>de</strong>s comportements<strong>de</strong> l’entreprise avec les critères ESGsur lesquels elle communique ?Le droit est un élément accompagnateur <strong>de</strong>s phénomènessociaux économiques. Il vise notamment à assurer la protection<strong>de</strong>s éléments pris en considération par <strong>de</strong>s parties pourconsentir à une relation économique ou juridique. Ainsi, leCo<strong>de</strong> civil prévoit que le consentement d’une partie à uncontrat doit être libre et éclairé. Il prévoit les sanctions <strong>de</strong> laviolation <strong>de</strong> cette règle. Selon la même logique, le droit <strong>de</strong>smarchés financiers prévoit notamment que l’informationdivulguée doit être précise, exacte et sincère et que lescomptes d’une entreprise doit donner une image exacte,sincère et véritable <strong>de</strong> sa situation économique, commercialeet financière. La logique est i<strong>de</strong>ntique à celle du Co<strong>de</strong>civil : protéger le consentement <strong>de</strong>s investisseurs.Qu’en est-il en matière <strong>de</strong> RSE ? Il n’existe pas <strong>de</strong> texteédictant une norme RSE et sa sanction. Cependant, sur labase <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>ments qui viennent d’être rappelés et comptetenu <strong>de</strong> l’importance croissante <strong>de</strong> l’ISR, les règles ESG queles entreprises se fixent à elles-mêmes et sur lesquelles ellescommuniquent, pourraient être une source <strong>de</strong> responsabilitésnouvelles.1.1. En tout premier lieu, la communicationinstitutionnelle <strong>de</strong>s émetteurs pourrait êtredésormais concernée par la RSERappelons en les règles :uuL’information périodique et permanente doit être« sincère, précise et exacte » 18 . L’information divulguéesur les sites Internet <strong>de</strong>s émetteurs doit obéirégalement à cette obligation 19 .Tout émetteur doit, dès que possible, porter à laconnaissance du public toute information privilégiéedéfinie à l’article 621-1 du règlement général <strong>de</strong>l’AMF et qui le concerne directement 20 . Rappelonsqu’une information privilégiée est une information•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••18 RG AMF 223-1.19 Recommandation COB numéro 98-05.20 RG AMF 223-2 § I.RTDF N° 4 - 2008 u Doctrine / Emmanuel Drai 101


DOCTRINECe document est protégé au titre du droit d'auteur par les conventions internationales en vigueur et le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992. Toute utilisation non autorisée constitue une contrefaçon, délit pénalementsanctionné jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amen<strong>de</strong> (art. L. 335-2 CPI). L'utilisation personnelle est strictement autorisée dans les limites <strong>de</strong> l'article L. 122-5 CPI et <strong>de</strong>s mesures techniques <strong>de</strong> protection pouvantaccompagner ce document. This document is protected by copyright laws and international copyright treaties. Non-authorised use of this document constitutes a violation of the publisher's rights and may be punished by up to 3years imprisonment and up to a € 300 000 fine (Art. L. 335-2 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle). Personal use of this document is authorized within the limits of Art. L. 122-5 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle and DRM protection.uprécise qui n’a pas été rendue publique, qui concernedirectement ou indirectement, un ou plusieurs émetteursd’instruments financiers et qui, si elle était renduepublique, serait susceptible d’avoir une influencesensible sur le cours <strong>de</strong>s instruments financiersconcernés ou le cours d’instruments financiers quileur sont liés.Notons que la rédaction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux textes précités, ne selimite pas stricto sensu à la seule information financière,et pour cause, puisqu’ils se rapportent, ainsi queles infractions boursières d’ailleurs, à ce qui est susceptibled’influencer le cours d’un instrumentfinancier.On l’a vu, <strong>de</strong>s indices éthiques et <strong>de</strong>s agences <strong>de</strong> notationévaluent la performance non financière <strong>de</strong>s sociétés ayantmis en place un programme RSE sur la base <strong>de</strong> l’informationqu’elle communique publiquement et <strong>de</strong>s réponses donnéesaux questionnaires que ces indices et agences <strong>de</strong> notationleur adressent périodiquement. Sur cette base, <strong>de</strong>s investisseursacquièrent ensuite <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> l’entreprise, ou <strong>de</strong>sproduits dérivés comprenant ces actions.Dans ce contexte, un événement révélant une nonconformitéimportante avec l’un <strong>de</strong>s critères ESG sur lesquelsl’entreprise a communiqué, pourrait être considérécomme une information pouvant influer sur le cours <strong>de</strong>l’action, puisque, s’il était connu, les investisseurs éthiquespourraient réévaluer l’opportunité <strong>de</strong> maintenir leurs positionssur les actions <strong>de</strong> l’entreprise concernée, ou sur lesinstruments financiers qui y sont liés.Compte tenu <strong>de</strong> cette réalité, les émetteurs pourraient donc<strong>de</strong>voir reconsidérer la qualité <strong>de</strong> l’information non financièrequ’ils communiquent publiquement, ainsi que les systèmesd’information et <strong>de</strong> contrôle interne qui l’entourent.En effet, les décisions rendues enseignent que pour êtreexacte, l’information doit suivre la vérité. Par ailleurs, pourêtre sincère, l’information doit faire l’objet d’une appréciationraisonnable <strong>de</strong>s risques. Pour être précise, enfin, l’informationdoit être complète. Comment communiquer <strong>de</strong>manière exacte, sincère et précise sans contrôle interne permettantd’assurer la maîtrise <strong>de</strong> la conformité avec la normeRSE auto-définie et du risque <strong>de</strong> non-conformité ? Rappelonsà cet égard que les entreprises doivent mentionner dansleurs prospectus les facteurs <strong>de</strong> risque. En toute logique, enl’absence d’un contrôle interne <strong>de</strong> la conformité <strong>de</strong>s comportementsaux critères ESG communiqués publiquement, lerespect <strong>de</strong> l’obligation <strong>de</strong> divulguer une information« exacte, précise (i.e. complète) et sincère » et <strong>de</strong> mentionnerles facteurs <strong>de</strong> risque, pourrait nécessiter, afin <strong>de</strong> ne pasinduire en erreur ceux qui investissent sur <strong>de</strong>s bases ESG,d’indiquer que ce contrôle fait défaut. Cependant, une telledéclaration anéantirait l’intérêt <strong>de</strong> la communication éthique.La mise en place d’un contrôle <strong>de</strong> la conformité est doncun élément indissociable <strong>de</strong> la mise en place d’un programmeRSE et d’une communication ESG.On voit bien également, que <strong>de</strong>s investisseurs lésés pourraienttenter <strong>de</strong> s’appuyer sur les dispositions qui précè<strong>de</strong>ntpour tenter d’obtenir réparation du préjudice qu’ils auraientsubi.Ce raisonnement pourrait d’autant plus être suivi que l’évolutionlégislative récente tend à contraindre les entreprisescotées communiquant sur <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> performanceextra-financiers à s’assurer <strong>de</strong> la conformité <strong>de</strong> leurs comportementsdans ce domaine. Le titre V <strong>de</strong> la loi du 3 juillet2008 transposant la directive 2006/46/CE du 14 juin 2006 amodifié l’article L. 225-37 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce dont l’alinéa6 dispose désormais que «dans les sociétés faisant appelpublic à l’épargne, le prési<strong>de</strong>nt du conseil d’administrationrend compte, dans un rapport joint au rapport mentionné auxarticles L. 225-100, L.225-102, L. 225-102-1 et L. 233-26, <strong>de</strong> lacomposition, <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> préparation et d’organisation<strong>de</strong>s travaux du conseil, ainsi que <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> contrôleinterne et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques mises en place par la société,en détaillant notamment celles <strong>de</strong> ces procédures qui sontrelatives à l’élaboration et au traitement <strong>de</strong> l’informationcomptable et financière pour les comptes sociaux et, le caséchéant, pour les comptes consolidés ». Des dispositions similairesportent sur le Prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> Surveillance.Rappelons que l’article 225-100 dispose que « dans la mesurenécessaire à la compréhension <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s affaires et <strong>de</strong>la situation <strong>de</strong> la société, l’analyse (que présente le rapportannuel) comporte le cas échéant, <strong>de</strong>s indicateurs clefs <strong>de</strong>performance <strong>de</strong> nature non financière, ayant trait à l’activité<strong>de</strong> la société, notamment <strong>de</strong>s informations relatives aux questionsd’environnement et <strong>de</strong> personnel », « le rapport comporteégalement une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s principaux risques etincertitu<strong>de</strong>s auxquels la société est confrontée ». Enfin, l’article225-102 prévoit que « les entreprises cotées doiventpublier <strong>de</strong>s informations sur la manière dont la société pren<strong>de</strong>n compte les conséquences sociales et environnementales <strong>de</strong>son activité ». Cette information doit également être« exacte, précise et sincère ».En faisant référence au rapport mentionné aux articlesL. 225-100 et L. 225-102, l’article L. 225-37 vise non seulementles informations <strong>de</strong> nature financière, mais égalementcelles se rapportant « aux facteurs <strong>de</strong> performance <strong>de</strong> naturenon financière »et«aux conséquences sociales et environnementales<strong>de</strong> son activité ». Il précise, par ailleurs, que lerapport spécial du prési<strong>de</strong>nt du conseil d’administration,doit détailler « notamment » les procédures se rapportant autraitement <strong>de</strong> l’information comptable et financière.L’emploi du terme « notamment » et le renvoi au rapportmentionné aux articles L. 225-100 et L. 225-102, semble ainsisuggérer que les procédures <strong>de</strong> contrôle interne et <strong>de</strong> gestion<strong>de</strong>s risques, doivent également porter sur les informations <strong>de</strong>nature non financière.En définitive, cette conclusion semble logique si l’on considèrel’une <strong>de</strong>s finalités première <strong>de</strong> la réglementation <strong>de</strong>smarchés financiers : s’assurer que les investissements s’effectuentsur la base d’un consentement libre et éclairé. Lorsqueseuls les résultats financiers <strong>de</strong>s émetteurs étaient pris encompte par les investisseurs, <strong>de</strong>s règles garantissant laconformité <strong>de</strong>s comptes étaient suffisantes. Les investisseursconsidérant désormais <strong>de</strong> manière croissante les facteursnon financiers, certains fondant même leurs décisionsd’investissement sur ces critères, il <strong>de</strong>vient logique que cesrègles soient étendues au contrôle <strong>de</strong> la conformité <strong>de</strong>scomportements <strong>de</strong> l’émetteur avec l’information ESG qu’ildéci<strong>de</strong> <strong>de</strong> communiquer publiquement.Cette tendance est générale.Au Royaume-Uni, le Companies Act, tel qu’entré en vigueurau mois d’octobre 2007, a codifié les obligations <strong>de</strong>s administrateurs<strong>de</strong>s sociétés cotées au Royaume-Uni. Les administrateursdoivent considérer 6 facteurs obligatoires au coursRTDF N° 4 - 2008 u Doctrine / Emmanuel Drai 102


DOCTRINECe document est protégé au titre du droit d'auteur par les conventions internationales en vigueur et le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992. Toute utilisation non autorisée constitue une contrefaçon, délit pénalementsanctionné jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amen<strong>de</strong> (art. L. 335-2 CPI). L'utilisation personnelle est strictement autorisée dans les limites <strong>de</strong> l'article L. 122-5 CPI et <strong>de</strong>s mesures techniques <strong>de</strong> protection pouvantaccompagner ce document. This document is protected by copyright laws and international copyright treaties. Non-authorised use of this document constitutes a violation of the publisher's rights and may be punished by up to 3years imprisonment and up to a € 300 000 fine (Art. L. 335-2 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle). Personal use of this document is authorized within the limits of Art. L. 122-5 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle and DRM protection.du processus décisionnel : l’intérêt <strong>de</strong>s employés <strong>de</strong> lasociété, la nécessité d’améliorer les relations <strong>de</strong> l’entrepriseavec ses fournisseurs, ses clients et autres parties prenantes,l’impact <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> la société sur l’environnement et lasociété, la nécessité pour la société <strong>de</strong> maintenir <strong>de</strong>s comportementséthiques répondant à <strong>de</strong>s standards élevés et lanécessité d’agir <strong>de</strong> manière loyale entre membres <strong>de</strong> lasociété, tout critère se rapportant précisément aux objectifs<strong>de</strong> la RSE et à ce que cherchent à mesurer les investisseurséthiques. Le rapport annuel <strong>de</strong> l’émetteur doit évi<strong>de</strong>mmentpermettre aux investisseurs <strong>de</strong> vérifier la prise en compteeffectives <strong>de</strong> ces 6 critères par les administrateurs 21 .Les Etats-Unis, pays dont la législation ne prévoit pas <strong>de</strong>disposition particulière en matière <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> performanceextra-financiers, semblent désormais prendre enconsidération les conséquences <strong>de</strong> ce mouvement. A cetégard, l’affaire récente Pax World Management Corp 22apporte un éclairage intéressant. Traditionnellement, seulesles inexactitu<strong>de</strong>s portant sur <strong>de</strong>s informations ayant <strong>de</strong>sconséquences financières étaient considérées par la SECcomme pouvant être « material » et par conséquent, <strong>de</strong>nature à influer sur la décision <strong>de</strong>s investisseurs. Seule uneinformation financière inadéquate était donc susceptibled’être qualifiée d’infraction à la réglementation <strong>de</strong>s marchésfinanciers. En l’espèce, Pax World Management Corp est unfonds dont la politique d’investissement <strong>de</strong>vait être déterminéeen partie par <strong>de</strong>s critères éthiques. Il s’interdisait enparticulier d’investir dans certaines entreprises qui ne respectaientpas <strong>de</strong> critères éthiques prédéfinis. Pax WorldManagement Corp n’a pas respecté ces critères d’investissements.Par ailleurs, Pax World Management Corp n’a pasrespecté les procédures qu’il avait définies pour s’assurer <strong>de</strong>la conformité <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong>s cibles dans lesquellesil avait investi avec les critères éthiques ayant déterminél’investissement. Aucun <strong>de</strong>s investisseurs ayant confié lagestion <strong>de</strong> leurs fonds à Pax World Management Corp n’asubi <strong>de</strong> préjudice du fait <strong>de</strong> ces violations, ses performancesétant satisfaisantes. Cependant, et <strong>de</strong> manière inédite, laSEC a considéré que la violation par Pax World ManagementCorp <strong>de</strong> ses critères d’investissement constituait uneviolation portant sur une information <strong>de</strong> nature à influer surla décision <strong>de</strong>s investisseurs. L’importance croissante <strong>de</strong>sinvestissements éthiques semble ainsi modifier la perceptionqu’ont les autorités <strong>de</strong> marché <strong>de</strong>s informations susceptiblesd’influencer les investisseurs et <strong>de</strong>vant être communiquéesau marché.Le Danemark a voté à la mi-décembre 2008 une loi imposantaux entreprises Danoises <strong>de</strong> publier leur politique RSE et lamanière dont elles la mettent en œuvre. 23La Financial Supervisory Commission <strong>de</strong> Taiwan, dans lecadre <strong>de</strong> ses initiatives visant à créer l’un <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong>gestion d’actifs <strong>de</strong> cette région du globe, vient d’imposer auxsociétés cotées sur le marché Taïwanais, <strong>de</strong>s obligationsd’information en matière <strong>de</strong> RSE 24 .On le voit, la RSE dépasse désormais le simple effet <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>pour s’intégrer <strong>de</strong> plus en plus dans le corpus législatif etjuridique <strong>de</strong>s places financières.•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••21 UK Companies Act 2006, sections 172 (1) et 417 (1).22 http://www.sec.gov/news/press/2008/2008-157.htm23 http://www.greenbiz.com/news/2009/01/08/mandatory-csr-reporting<strong>de</strong>nmarks-largest-companies24 http://www.asianinvestor.net/article.aspx?CIaNID=910481.2. La communication RSE pourrait égalementavoir <strong>de</strong>s conséquences en matière comptableet <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s comptesLa comptabilité doit donner une image sincère et fidèle dupatrimoine <strong>de</strong> l’entreprise, <strong>de</strong> ses activités et <strong>de</strong> ses résultats.Les normes IFRS telles que validées par la Commissioneuropéenne, prévoient que les états financiers incluent « toutautre document utile à la compréhension <strong>de</strong>s comptes ». Cesnormes sont utilisables désormais pour les sociétés étrangèrescotées sur les marchés US. Un risque lié à une nonconformitééthique susceptible d’impacter les comptes (risque<strong>de</strong> perte d’un marché, risque d’exigibilité anticipée d’uncontrat, etc.), mais non reflétée dans ceux-ci, pourraitconduire à les considérer comme ne répondant pas à cesobligations.Il n’existe pas <strong>de</strong> norme professionnelle pour apprécier laqualité d’un contrôle interne. Cependant, la CompagnieNationale <strong>de</strong>s Commissaires aux Comptes (CNCC) a rappeléque les Commissaires aux comptes doivent évaluer si lapolitique sociale ou environnementale avait un impact sur lasituation financière <strong>de</strong> l’entreprise et, dans ce cas, qu’il leurrevenait d’en vérifier la cohérence et la sincérité. Le CNCCpose le débat : « Peut-on raisonnablement certifier les comptes<strong>de</strong>s entreprises sans se préoccuper du développement durable? » 25 .En outre, les Commissaires aux comptes doivent apprécierla sincérité <strong>de</strong>s déclarations formulées en matière <strong>de</strong>contrôle interne : que doivent-ils faire quand l’absence d’uncontrôle <strong>de</strong> la conformité <strong>de</strong>s comportements avec la charteéthique, ne permet pas raisonnablement d’apprécier et <strong>de</strong>contrôler un risque <strong>de</strong> non-conformité pouvant avoir unimpact dans les comptes ? Et ce, notamment quand l’entrepriseest listée par un indice éthique ?La tendance est là, selon la CNCC, les auditeurs externesinterviennent dans 72 % <strong>de</strong>s cas sur la vérification <strong>de</strong>s informationssociales et environnementales dans le rapportannuel et vont au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la lecture d’ensemble <strong>de</strong>mandéepar la loi. A plus <strong>de</strong> 60 %, ces informations recevraient uneattestation spécifique. 92 % <strong>de</strong>s sociétés du CAC 40 ontpublié <strong>de</strong>s informations <strong>de</strong> cet ordre et 83 % <strong>de</strong>s sociétéscotées les font vérifier par leurs Commissaires aux comptes.2. Sur qui porte la responsabilité du contrôle<strong>de</strong> la conformité <strong>de</strong>s comportements ?2.1. La responsabilité du contrôle porte enpremier lieu sur les membres du Conseild’administration et selon les cas, sur sonPrési<strong>de</strong>ntL’article 225-35 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce dispose qu’il appartientaux administrateurs <strong>de</strong> se saisir <strong>de</strong> « toute questionintéressant la bonne marche <strong>de</strong> la société et procé<strong>de</strong>r auxcontrôles et vérifications qu’ils jugent opportun. ». Pour cela,la loi <strong>de</strong> Sécurité Financière désormais codifiée, a imposé auPrési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> communiquer à chaque administrateur tous lesdocuments et informations nécessaires à l’accomplissement•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••25 Communiqué <strong>de</strong> presse du département Appel Public à l’Epargne duCNCC, 19 novembre 2007, sur le séminaire relatif à la vérification d’informationsrelatives au développement durable.RTDF N° 4 - 2008 u Doctrine / Emmanuel Drai 103


DOCTRINECe document est protégé au titre du droit d'auteur par les conventions internationales en vigueur et le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992. Toute utilisation non autorisée constitue une contrefaçon, délit pénalementsanctionné jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amen<strong>de</strong> (art. L. 335-2 CPI). L'utilisation personnelle est strictement autorisée dans les limites <strong>de</strong> l'article L. 122-5 CPI et <strong>de</strong>s mesures techniques <strong>de</strong> protection pouvantaccompagner ce document. This document is protected by copyright laws and international copyright treaties. Non-authorised use of this document constitutes a violation of the publisher's rights and may be punished by up to 3years imprisonment and up to a € 300 000 fine (Art. L. 335-2 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle). Personal use of this document is authorized within the limits of Art. L. 122-5 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle and DRM protection.<strong>de</strong> sa mission (i<strong>de</strong>m pour les Conseils <strong>de</strong> Surveillance).L’article 225-100 dispose que « dans la mesure nécessaire à lacompréhension <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s affaires et <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong>la société, l’analyse (que présente le rapport annuel) comportele cas échéant, <strong>de</strong>s indicateurs clefs <strong>de</strong> performance <strong>de</strong>nature non financière, ayant trait à l’activité <strong>de</strong> la société,notamment <strong>de</strong>s informations relatives aux questions d’environnementet <strong>de</strong> personnel », « le rapport comporte égalementune <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s principaux risques et incertitu<strong>de</strong>s auxquelsla société est confrontée ». L’article 225-102 prévoit que« les entreprises cotées doivent publier <strong>de</strong>s informations sur lamanière dont la société prend en compte les conséquencessociales et environnementales <strong>de</strong> son activité ». Enfin, l’articleL. 225-37 alinéa 6 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce impose désormaisau Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> contrôleinterne et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques mises en place par la société.L’IFA conclut à cet égard : « le cadre juridique d’une prise encharge <strong>de</strong>s questions RSE existe bien et que, notamment avecles dispositions <strong>de</strong>s articles 225-100 et 225-102, le législateur aexprimé sa volonté <strong>de</strong> voir prendre en compte par les administrateursles conséquences RSE <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> leurs sociétés.D’une part, ils ont besoin <strong>de</strong> ces informations pour mieuxcomprendre et analyser la situation <strong>de</strong> la société, dans le cadregénéral <strong>de</strong> leur mission d’administrateur ; d’autre part, enadoptant le rapport d’activité dans lequel figurent ces informations,ils sont responsables <strong>de</strong> la façon dont la sociétéintègre et en gère les conséquences. Et le Prési<strong>de</strong>nt qui ne leurfournirait pas tous les documents nécessaires à l’accomplissement<strong>de</strong> leur mission, faillirait dans sa propre mission. »«Ilexiste désormais un risque RSE, au même titre que le risquefinancier ou le risque d’opération » 26 .2.2. Le Conseil d’administration pourraitpartager une partie <strong>de</strong> sa responsabilitéavec le Comité d’auditRappelons que la 8 e Directive 27 , impose la mise en placed’un Comité d’audit qui <strong>de</strong>vra notamment être chargé du« suivi <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> contrôle interne, d’auditinterne, le cas échéant, et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> la société ».Dans la mesure où, on l’a vu, les procédures <strong>de</strong> contrôleinterne et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques doivent englober désormaisles facteurs <strong>de</strong> performance non financiers, le Comité d’audit<strong>de</strong>vrait, selon toute logique, se trouver investi <strong>de</strong> la responsabilitéd’assurer un contrôle <strong>de</strong> l’effectivité opérationnelle<strong>de</strong> ces procédures. Les ordonnances <strong>de</strong>vant préciser le rôledu Comité d’audit 28 permettront <strong>de</strong> clarifier ses responsabilitésà cet égard.On notera avec intérêt que l’IFA recomman<strong>de</strong>, d’ores etdéjà, que le Comité d’audit s’assure : que le processus <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong>s risques significatifs est en adéquation avec lastratégie <strong>de</strong> la société ; que les contrôles décrits fonctionnentcorrectement ; <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> contrôles inopinés par laDirection pour vérifier que les procédures sont appliquées ;<strong>de</strong> l’existence d’une procédure d’évaluation et/ou d’auto•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••26 IFA Rapport Septembre 2007.27 Directive 2006/46/CE du 14 juin 2006.28 Aux termes <strong>de</strong> la loi du 3 juillet 2008 transposant la 8 e directive, ilappartiendra à la chancellerie <strong>de</strong> déterminer par ordonnance les pouvoirset obligations du Comité d’audit.évaluation du contrôle interne 29 . Ces missions correspon<strong>de</strong>ntaux conséquences pratiques <strong>de</strong>s obligations juridiquesi<strong>de</strong>ntifiées précé<strong>de</strong>mment pour assurer, dans lecontexte actuel, une communication « exacte, précise et sincère» en matière <strong>de</strong> RSE.3. Les conséquences opérationnellesattachées au contrôle <strong>de</strong> la conformité<strong>de</strong>s comportements ESG annoncésEn matière <strong>de</strong> RSE et <strong>de</strong> critères ESG, dire ne suffit pas. Cescritères touchent aux activités et comportements quotidiens<strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> l’entreprise. Le contrôle interne doit doncviser à mettre en œuvre une organisation permettant d’instaurerune culture <strong>de</strong> la conformité dans le cadre <strong>de</strong>s opérationscourantes. Les éléments nécessaires tiennent à l’objectifdu contrôle interne et à sa structure.3.1. L’objectif du contrôle interneL’objectif premier du contrôle interne est d’instaurer uneculture <strong>de</strong> la conformité au sein <strong>de</strong> l’entreprise. Quatreéléments, parties intégrantes du contrôle interne, sontimportants à cet égard. Ces quatre éléments sont pris enconsidération par les autorités <strong>de</strong> contrôle pour évaluerl’effectivité et l’efficacité du contrôle interne. Leur définitionet mise en place effective doivent donc être également considéréescomme <strong>de</strong>s sujets juridiques.Le management doit être en mesure d’annoncer effectivementaux membres <strong>de</strong> l’entreprise que la conformité est unepriorité opérationnelle pour l’entreprise. En effet, les membresd’une organisation vont s’attacher à respecter ce qu’ilsperçoivent comme étant une priorité réelle du management.Rappelons qu’Enron et WorldCom avaient <strong>de</strong>s programmeséthiques et <strong>de</strong> contrôle interne reconnus comme étant lesplus sophistiqués. Faute d’être une priorité annoncée dumanagement, ils n’ont jamais été effectivement appliquésavec les conséquences que l’on sait. Or, le management ne vapas annoncer comme étant une priorité, ce qui n’a pasd’impact opérationnel et économique sur l’entreprise.Cette condition en génère une autre, essentielle : les élémentssur lesquels le programme <strong>de</strong> conformité doit porter,doivent être relatifs à <strong>de</strong>s points qui sont considérés commeessentiels pour la réussite <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> l’entreprise et sonimage <strong>de</strong> marque. Cette approche conditionne les objectifs<strong>de</strong> la cartographie <strong>de</strong>s éléments que l’on va soumettre aucontrôle interne. On va rechercher à i<strong>de</strong>ntifier : les risques<strong>de</strong> réputation et <strong>de</strong> régulation majeur, mais aussi leséléments clefs qui sont considérés comme étant <strong>de</strong>s facteurs<strong>de</strong> performance.S’agissant <strong>de</strong>s risques : il convient <strong>de</strong> prendre en considération<strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> conformité : la conformité avec les loiset règlements en vigueur ; la conformité avec les normes quel’entreprise s’impose à elle-même. Souvent, on peut constaterque les co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bonne conduite ou chartes éthiques,annoncent que l’entreprise respecte telle ou telle norme ourecommandation émanant d’une organisation intergouvernementale,telles que celles énoncées notamment par l’OITou l’OCDE. Dans le cadre décrit dans cet article, il convient•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••29 Rapport IFA 23 mars 2003, Comité Audit, 100 bonnes pratiques, pages 25,etc.RTDF N° 4 - 2008 u Doctrine / Emmanuel Drai 104


DOCTRINECe document est protégé au titre du droit d'auteur par les conventions internationales en vigueur et le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992. Toute utilisation non autorisée constitue une contrefaçon, délit pénalementsanctionné jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amen<strong>de</strong> (art. L. 335-2 CPI). L'utilisation personnelle est strictement autorisée dans les limites <strong>de</strong> l'article L. 122-5 CPI et <strong>de</strong>s mesures techniques <strong>de</strong> protection pouvantaccompagner ce document. This document is protected by copyright laws and international copyright treaties. Non-authorised use of this document constitutes a violation of the publisher's rights and may be punished by up to 3years imprisonment and up to a € 300 000 fine (Art. L. 335-2 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle). Personal use of this document is authorized within the limits of Art. L. 122-5 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle and DRM protection.<strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> l’effectivité d’une telle déclaration et <strong>de</strong> safaisabilité compte tenu <strong>de</strong>s législations nationales en vigueur<strong>de</strong>s pays dans lesquels l’entreprise conduit ses activités.S’agissant <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> performance : ainsi que cela a étéexposé, un consensus <strong>de</strong> marché se dégage pour considérerque le rôle <strong>de</strong> la charte éthique est d’être un documentdirectement opérationnel répondant aux critères ESG quisont pris en considération par les parties prenantes – notammentles investisseurs - pour évaluer les facteurs <strong>de</strong> performanceextra-financiers <strong>de</strong> l’entreprise. Ces facteurs sont <strong>de</strong>plus en plus standardisés. Il appartient donc à l’entreprise <strong>de</strong>définir les règles ESG qu’elle va s’appliquer à elle-même, enconsidération <strong>de</strong> ses besoins opérationnels réels et <strong>de</strong>s critèresqui vont être effectivement considérés par ses différentesparties prenantes. Cet élément pourrait être fondamentalpour contribuer à la capacité <strong>de</strong> l’entreprised’attraire la masse financière « éthique », à satisfaire le« consumérisme éthique » et à limiter les risques liés à lamontée <strong>de</strong> l’activisme actionnarial.Définition et mise en place d’une métho<strong>de</strong> et d’un programme<strong>de</strong> formation spécifique <strong>de</strong>s échelons opérationnelsdirectement concernés par les éléments <strong>de</strong> conformité i<strong>de</strong>ntifiésavec quatre objectifs : qu’ils aient une parfaite connaissance<strong>de</strong>s sujets les concernant pour qu’ils puissent les i<strong>de</strong>ntifier; qu’ils aient connaissance d’arbitrages prédéfinis par lemanagement (il faut donc procé<strong>de</strong>r à ces arbitrages, via ladéfinition en amont <strong>de</strong> la politique éthique) pour qu’ilsn’aient pas à trancher eux-mêmes lorsqu’ils font face à cesujet ; qu’ils aient le réflexe <strong>de</strong> reporter à l’échelon supérieurlorsqu’ils font face à une situation qui n’a pas fait l’objet d’unarbitrage prédéfini ; qu’ils aient enfin l’obligation juridique<strong>de</strong> respecter ce qui précè<strong>de</strong> et la charte éthique.Définition et mise en place d’un système d’évaluation/sanction du respect <strong>de</strong> la conformité. L’objectif est ici <strong>de</strong>s’assurer que le message perçu par les membres <strong>de</strong> l’entreprisen’est pas « ne vous faites pas prendre », mais plutôt« respectez les règles ».3.2. La structure du contrôle interneIl n’existe pas en la matière <strong>de</strong> structure type idéale, chaquestructure <strong>de</strong>vant en effet notamment répondre et être adaptéeaux contraintes opérationnelles <strong>de</strong> l’entreprise et à saculture propre. Cependant, certains éléments <strong>de</strong>vraient êtreconsidérés compte tenu <strong>de</strong>s contraintes juridiques préciséesplus haut.3.2.1 Les entreprises communiquant sur la RSE pourraientconsidérer la mise en place d’une direction <strong>de</strong> la conformitéet <strong>de</strong>s risques qui englobe l’ensemble <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong>conformité qui rapporte directement au Directeur Général.Quatre raisons à cela. Tout d’abord, les critères ESG englobentun champ dont l’étendu contribue à centraliser aumême niveau les questions <strong>de</strong> conformité et <strong>de</strong>s risquesopérationnels. Ensuite, il est désormais <strong>de</strong> la responsabilitédu Conseil d’Administration et du Directeur Général <strong>de</strong>veiller au respect <strong>de</strong> la conformité et <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> la miseen place <strong>de</strong>s procédures adéquates. Les défauts <strong>de</strong> conformitépeuvent donc, in fine, engager la responsabilité <strong>de</strong>smembres du Conseil d’Administration, et notamment, duDirecteur Général et il serait donc logique qu’une directionunifiée permette <strong>de</strong> gérer cette responsabilité particulière.Par ailleurs, l’éthique étant <strong>de</strong>venue un élément <strong>de</strong> la chaîne<strong>de</strong> valeur, elle tend à <strong>de</strong>venir une fonction opérationnellequi doit être suivie par le Directeur Général au même titreque les autres fonctions opérationnelles. Enfin, en cas <strong>de</strong>crise, il est utile qu’une direction unifiée existe afin <strong>de</strong> maîtriserl’information - donc la communication -, et <strong>de</strong> minimiserles conséquences pour la réputation et <strong>de</strong> pouvoir rapi<strong>de</strong>mentorganiser la ligne <strong>de</strong> défense <strong>de</strong> l’entreprise. Onrappellera à cet égard le caractère crucial <strong>de</strong>s positions prisesdans les premiers instants d’une crise.La direction <strong>de</strong> la conformité doit inclure l’ensemble <strong>de</strong>sdirections concernées – juridique (qui est au premier chefcelle qui peut apprécier la conformité), financière et comptable,etc.3.2.2 Une structure d’alerte avec <strong>de</strong>ux objectifs : prévenir lescrises en faisant remonter les risques avant qu’ils ne seconcrétisent ; si un risque se matérialise, permettre à l’entreprise<strong>de</strong> l’apprendre avant que son existence ne se répan<strong>de</strong>,sans contrôle, à l’extérieur. Pour cela, <strong>de</strong>s procédures spécifiquesaux risques i<strong>de</strong>ntifiés sont mises en place au niveau <strong>de</strong>séchelons opérationnels auquel il peut se matérialiser.L’effectivité <strong>de</strong> ces procédures est favorisée par l’établissement<strong>de</strong> délégations <strong>de</strong> pouvoirs intégrant le risque RSEdans les obligations <strong>de</strong>s délégataires concernés.Il faut pouvoir gérer le risque qui survient. Une chaîne <strong>de</strong>contrôle interne spécifique, sur un mo<strong>de</strong> « up the lad<strong>de</strong>r »doit permettre <strong>de</strong> faire remonter vers le centre compétent lesdifficultés RSE majeures i<strong>de</strong>ntifiées. Idéalement, le responsable<strong>de</strong> la conformité doit alors pouvoir bloquer en amont lasituation à risque et définir les mesures correctrices en relationavec les directions susceptibles d’être impliquées selonla nature et l’amplitu<strong>de</strong> du risque (direction financière,DRH, direction commerciale et éventuellement DirectionGénérale). En cas <strong>de</strong> non-conformité avérée, cela permetégalement <strong>de</strong> centraliser l’information afin (i) d’en limiterl’impact et (ii) <strong>de</strong> gérer la communication interne et externe<strong>de</strong> l’entreprise en adéquation avec les enjeux stratégiques <strong>de</strong>celle-ci. Les délégations intègrent cette chaîne <strong>de</strong> contrôle,les délégataires <strong>de</strong>venant les vecteurs <strong>de</strong> la remontéed’information. Il faut s’assurer <strong>de</strong> la compétence <strong>de</strong>s échelonsconcernés. Une formation adéquate leur est donc dispenséepour qu’ils puissent réagir à <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> nonconformité.3.2.3 Mise en place d’un processus d’évaluation <strong>de</strong> la chaîne<strong>de</strong> conformité au-travers <strong>de</strong> contrôles réguliers (« dawnraids », audit aléatoires, etc.). Les résultats <strong>de</strong> cette évaluationdoivent être soumis à l’organe compétent et, à tout lemoins, au Conseil d’Administration.3.2.4 Transfert du risque : le risque RSE étant i<strong>de</strong>ntifié etencadré, l’assurance pourrait <strong>de</strong>venir un élément <strong>de</strong> l’arsenal<strong>de</strong> prévention.Comment puis-je mesurer les effets positifs <strong>de</strong> la RSE ?Cette question est souvent posée. Image <strong>de</strong> marque, InvestissementSociétalement Responsable et activisme actionnarialsont <strong>de</strong>s réponses tangibles. Toutefois la question n’estpeut être plus d’actualité. L’universalité du phénomène et lapression croissante <strong>de</strong>s parties prenantes ten<strong>de</strong>nt à démontrerque les entreprises doivent désormais conduire leursactivités en fonction <strong>de</strong>s critères ESG qui leur sont applicableset le faire savoir.Cette communication engendre désormais <strong>de</strong>s contraintesjuridiques ayant <strong>de</strong>s prolongements opérationnels. La RSERTDF N° 4 - 2008 u Doctrine / Emmanuel Drai 105


DOCTRINEporte sur <strong>de</strong>s comportements. L’émetteur doit donc mettreen place une organisation et une chaîne <strong>de</strong> contrôle internequi assurent la conformité <strong>de</strong>s comportements aux critèresESG annoncés et permettent ainsi <strong>de</strong> donner une informationexacte, précise et sincère aux investisseurs.Ce document est protégé au titre du droit d'auteur par les conventions internationales en vigueur et le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992. Toute utilisation non autorisée constitue une contrefaçon, délit pénalementsanctionné jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amen<strong>de</strong> (art. L. 335-2 CPI). L'utilisation personnelle est strictement autorisée dans les limites <strong>de</strong> l'article L. 122-5 CPI et <strong>de</strong>s mesures techniques <strong>de</strong> protection pouvantaccompagner ce document. This document is protected by copyright laws and international copyright treaties. Non-authorised use of this document constitutes a violation of the publisher's rights and may be punished by up to 3years imprisonment and up to a € 300 000 fine (Art. L. 335-2 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle). Personal use of this document is authorized within the limits of Art. L. 122-5 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle and DRM protection.En s’inscrivant dans la chaîne <strong>de</strong> valeur <strong>de</strong>s entreprises, laRSE est <strong>de</strong>venue une fonction opérationnelle nécessaire à laconduite <strong>de</strong>s affaires dans un mon<strong>de</strong> globalisé. Il n’est doncpas surprenant que les organes d’administration et <strong>de</strong>contrôle <strong>de</strong>s émetteurs qui communiquent sur les programmesRSE, aient désormais à surveiller l’effectivité <strong>de</strong>cette fonction.eRTDF N° 4 - 2008 u Doctrine / Emmanuel Drai 106

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!