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Revue Trimestrielle de Droit Financier Numéro 4 ... - Latham & Watkins

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DOCTRINECe document est protégé au titre du droit d'auteur par les conventions internationales en vigueur et le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992. Toute utilisation non autorisée constitue une contrefaçon, délit pénalementsanctionné jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amen<strong>de</strong> (art. L. 335-2 CPI). L'utilisation personnelle est strictement autorisée dans les limites <strong>de</strong> l'article L. 122-5 CPI et <strong>de</strong>s mesures techniques <strong>de</strong> protection pouvantaccompagner ce document. This document is protected by copyright laws and international copyright treaties. Non-authorised use of this document constitutes a violation of the publisher's rights and may be punished by up to 3years imprisonment and up to a € 300 000 fine (Art. L. 335-2 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle). Personal use of this document is authorized within the limits of Art. L. 122-5 Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle and DRM protection.uprécise qui n’a pas été rendue publique, qui concernedirectement ou indirectement, un ou plusieurs émetteursd’instruments financiers et qui, si elle était renduepublique, serait susceptible d’avoir une influencesensible sur le cours <strong>de</strong>s instruments financiersconcernés ou le cours d’instruments financiers quileur sont liés.Notons que la rédaction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux textes précités, ne selimite pas stricto sensu à la seule information financière,et pour cause, puisqu’ils se rapportent, ainsi queles infractions boursières d’ailleurs, à ce qui est susceptibled’influencer le cours d’un instrumentfinancier.On l’a vu, <strong>de</strong>s indices éthiques et <strong>de</strong>s agences <strong>de</strong> notationévaluent la performance non financière <strong>de</strong>s sociétés ayantmis en place un programme RSE sur la base <strong>de</strong> l’informationqu’elle communique publiquement et <strong>de</strong>s réponses donnéesaux questionnaires que ces indices et agences <strong>de</strong> notationleur adressent périodiquement. Sur cette base, <strong>de</strong>s investisseursacquièrent ensuite <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> l’entreprise, ou <strong>de</strong>sproduits dérivés comprenant ces actions.Dans ce contexte, un événement révélant une nonconformitéimportante avec l’un <strong>de</strong>s critères ESG sur lesquelsl’entreprise a communiqué, pourrait être considérécomme une information pouvant influer sur le cours <strong>de</strong>l’action, puisque, s’il était connu, les investisseurs éthiquespourraient réévaluer l’opportunité <strong>de</strong> maintenir leurs positionssur les actions <strong>de</strong> l’entreprise concernée, ou sur lesinstruments financiers qui y sont liés.Compte tenu <strong>de</strong> cette réalité, les émetteurs pourraient donc<strong>de</strong>voir reconsidérer la qualité <strong>de</strong> l’information non financièrequ’ils communiquent publiquement, ainsi que les systèmesd’information et <strong>de</strong> contrôle interne qui l’entourent.En effet, les décisions rendues enseignent que pour êtreexacte, l’information doit suivre la vérité. Par ailleurs, pourêtre sincère, l’information doit faire l’objet d’une appréciationraisonnable <strong>de</strong>s risques. Pour être précise, enfin, l’informationdoit être complète. Comment communiquer <strong>de</strong>manière exacte, sincère et précise sans contrôle interne permettantd’assurer la maîtrise <strong>de</strong> la conformité avec la normeRSE auto-définie et du risque <strong>de</strong> non-conformité ? Rappelonsà cet égard que les entreprises doivent mentionner dansleurs prospectus les facteurs <strong>de</strong> risque. En toute logique, enl’absence d’un contrôle interne <strong>de</strong> la conformité <strong>de</strong>s comportementsaux critères ESG communiqués publiquement, lerespect <strong>de</strong> l’obligation <strong>de</strong> divulguer une information« exacte, précise (i.e. complète) et sincère » et <strong>de</strong> mentionnerles facteurs <strong>de</strong> risque, pourrait nécessiter, afin <strong>de</strong> ne pasinduire en erreur ceux qui investissent sur <strong>de</strong>s bases ESG,d’indiquer que ce contrôle fait défaut. Cependant, une telledéclaration anéantirait l’intérêt <strong>de</strong> la communication éthique.La mise en place d’un contrôle <strong>de</strong> la conformité est doncun élément indissociable <strong>de</strong> la mise en place d’un programmeRSE et d’une communication ESG.On voit bien également, que <strong>de</strong>s investisseurs lésés pourraienttenter <strong>de</strong> s’appuyer sur les dispositions qui précè<strong>de</strong>ntpour tenter d’obtenir réparation du préjudice qu’ils auraientsubi.Ce raisonnement pourrait d’autant plus être suivi que l’évolutionlégislative récente tend à contraindre les entreprisescotées communiquant sur <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> performanceextra-financiers à s’assurer <strong>de</strong> la conformité <strong>de</strong> leurs comportementsdans ce domaine. Le titre V <strong>de</strong> la loi du 3 juillet2008 transposant la directive 2006/46/CE du 14 juin 2006 amodifié l’article L. 225-37 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce dont l’alinéa6 dispose désormais que «dans les sociétés faisant appelpublic à l’épargne, le prési<strong>de</strong>nt du conseil d’administrationrend compte, dans un rapport joint au rapport mentionné auxarticles L. 225-100, L.225-102, L. 225-102-1 et L. 233-26, <strong>de</strong> lacomposition, <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> préparation et d’organisation<strong>de</strong>s travaux du conseil, ainsi que <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> contrôleinterne et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques mises en place par la société,en détaillant notamment celles <strong>de</strong> ces procédures qui sontrelatives à l’élaboration et au traitement <strong>de</strong> l’informationcomptable et financière pour les comptes sociaux et, le caséchéant, pour les comptes consolidés ». Des dispositions similairesportent sur le Prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> Surveillance.Rappelons que l’article 225-100 dispose que « dans la mesurenécessaire à la compréhension <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s affaires et <strong>de</strong>la situation <strong>de</strong> la société, l’analyse (que présente le rapportannuel) comporte le cas échéant, <strong>de</strong>s indicateurs clefs <strong>de</strong>performance <strong>de</strong> nature non financière, ayant trait à l’activité<strong>de</strong> la société, notamment <strong>de</strong>s informations relatives aux questionsd’environnement et <strong>de</strong> personnel », « le rapport comporteégalement une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s principaux risques etincertitu<strong>de</strong>s auxquels la société est confrontée ». Enfin, l’article225-102 prévoit que « les entreprises cotées doiventpublier <strong>de</strong>s informations sur la manière dont la société pren<strong>de</strong>n compte les conséquences sociales et environnementales <strong>de</strong>son activité ». Cette information doit également être« exacte, précise et sincère ».En faisant référence au rapport mentionné aux articlesL. 225-100 et L. 225-102, l’article L. 225-37 vise non seulementles informations <strong>de</strong> nature financière, mais égalementcelles se rapportant « aux facteurs <strong>de</strong> performance <strong>de</strong> naturenon financière »et«aux conséquences sociales et environnementales<strong>de</strong> son activité ». Il précise, par ailleurs, que lerapport spécial du prési<strong>de</strong>nt du conseil d’administration,doit détailler « notamment » les procédures se rapportant autraitement <strong>de</strong> l’information comptable et financière.L’emploi du terme « notamment » et le renvoi au rapportmentionné aux articles L. 225-100 et L. 225-102, semble ainsisuggérer que les procédures <strong>de</strong> contrôle interne et <strong>de</strong> gestion<strong>de</strong>s risques, doivent également porter sur les informations <strong>de</strong>nature non financière.En définitive, cette conclusion semble logique si l’on considèrel’une <strong>de</strong>s finalités première <strong>de</strong> la réglementation <strong>de</strong>smarchés financiers : s’assurer que les investissements s’effectuentsur la base d’un consentement libre et éclairé. Lorsqueseuls les résultats financiers <strong>de</strong>s émetteurs étaient pris encompte par les investisseurs, <strong>de</strong>s règles garantissant laconformité <strong>de</strong>s comptes étaient suffisantes. Les investisseursconsidérant désormais <strong>de</strong> manière croissante les facteursnon financiers, certains fondant même leurs décisionsd’investissement sur ces critères, il <strong>de</strong>vient logique que cesrègles soient étendues au contrôle <strong>de</strong> la conformité <strong>de</strong>scomportements <strong>de</strong> l’émetteur avec l’information ESG qu’ildéci<strong>de</strong> <strong>de</strong> communiquer publiquement.Cette tendance est générale.Au Royaume-Uni, le Companies Act, tel qu’entré en vigueurau mois d’octobre 2007, a codifié les obligations <strong>de</strong>s administrateurs<strong>de</strong>s sociétés cotées au Royaume-Uni. Les administrateursdoivent considérer 6 facteurs obligatoires au coursRTDF N° 4 - 2008 u Doctrine / Emmanuel Drai 102

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