Par Steff LECHIENTHE KMissile liégeois, THE K délivre unemusique explosive, véritable fontainede jouvence... Petit entretien avecSébastien Von Landau, chanteur etguitariste.Avec un tel projet, comment expliquez-vousavoir signé chez Jaune Orange ? Commentune musique aussi “spéciale” peut-elletrouver preneur aujourd'hui ?Ils sont éclectiques chez JO, suffit de leurdemander gentiment. C'est plutôt à eux, je pense,qu'il faut poser la question: “Comment expliquezvousavoir signé THE K. ?” On est dans le collectifdepuis mars 2010. Ce sont nos prestations livequi ont du les convaincre à l'époque. Ensuite, on adu apprendre à faire un bon disque. Deux malentendus,un bakchich (refusé) et une menace demort plus tard et le tour était joué.Comment avez-vous remporté le Concours-Circuit d'ailleurs ? Qu'est ce qui selon vous afait la différence ?photo © O. DONNETLe jury en avait peut-être marre de voir des caricaturesde groupes neo-math-metal. Peut-êtrequ'il n'a pas été séduit par la poésie death decertains groupes, ou par les riffs has been façonIron Maiden d'autres. Et, dans le tas de rescapés(dont nous) qui restait en finale, c'étaient tous desgroupes de cinq membres et on est trois. Enmoyenne on faisait plus de bruit par musicienprésent sur scène, ça a du jouer. On en garde unbon souvenir parce que ça nous a permis d'existeraux yeux d'un plus large public tout en restantfidèle à notre “niche”... On fait du social en fait. Onéduque un plus grand nombre de gens au noiserock.Et sur scène, justement, ça donne quoi ?c'est comment ?“On est The K, et c'est pas pour nous vanter maison va vous en mettre plein la gueule.” Tout çasans virilité et sans testostérone.Quand vous composez un morceau (comme“Dawn Riser”, par exemple)... Ça vientcomment ?Dans mon bain. J'allume l'eau chaude, j'ai uneidée de mélodie alors j'oublie de mettre l'eau34 • <strong>165</strong> NOVEMBRE 2012
froide. Je me crame la cuisse. Je sors de labaignoire en jurant. Je dis “merde, merde, faitchier...” et tout un tas de trucs du genre et j'essayede siffloter l'air en passant une serviette debain autour de moi. Puis je cours jusque dans lebureau, ma serviette tombe, je mets de l'eaupartout. Je coupe l'album de Nick Cave qui passesur le lecteur et j'enregistre à l'arrache avec lemicro du Mac. Ensuite, on va dans le garage denotre batteur et on fait tourner le riff avec lui eton le développe et on le décline sous toutes lesformes possibles pour avoir assez de matière afinde composer d'autres trucs qui sont raccord.Pour les paroles, on se saoule. Il fume de l'herbe(je supporte pas ça) et on écrit toutes les insanitésqui nous passent par la tête, un peu commeCharles Bukowski dans ses nouvelles comme “LaSirène Baiseuse De Venice, Californie”. Deuxtypes volent un cadavre dans une morgue pour semarrer. Ils ramènent la viande chez eux. Et ilsdécouvrent une femme en fait. Ils avaient paspensé qu'ils pouvaient avoir volé un cadavre degonzesse. Ils baisent le cadavre, c'est le meilleurcoup de leur vie. Et une fois desaoulés, ils vont lefoutre à l'eau sur Venice Beach. Généralement lesparoles viennent après la musique mais là justementtu me causes de “Dawn Riser” et c'est lecontre-exemple parfait ! On parle du quotidiendans nos chansons. C'est ça qui rend le truc unpeu cruel. Parce que rien n'est plus effrayant quela routine du jour, tu vois ? On parle pas d'anges,de satanisme, de démons, de guerre ou detoutes cette conneries d'heroïc fantasy. Le banal,le fait divers, le truc le plus simple qu'il soit pouren sublimer son aspect étonnement mais naturellementmalsain.De qui révériez-vous faire la premièrepartie ?Les autres je ne sais pas mais pour ma partIceage, The Men, Part Chimp, Shellac, PissedJeans. On a joué avec Buildings récemment,c'était déjà une bonne surprise pour nous.Bon, et la France, c'est pour quand ?Bientôt, on y travaille dur. On a quelques plan pour2013. Le clip va sortir d'ici la fin du mois d'octobreet ça va nous aider à démarcher un peuplus facilement. La date des Rockomotives deVendôme approche à grand pas aussi (3novembre). On espère que ça va être un point dedépart chez vous. On y est déjà venu quelques foiset on en garde de chouettes souvenirs.VENDREDI 02 NOVEMBRE A Hasselt [B] MODSAMEDI 24 NOVEMBRE A Liège [B] LA ZONESAMEDI 08 DECEMBRE A Charleroi [B] ROCKERILLLTDMSInsérer Titre Oxide tonesLTDMS officie dans lepost-rock (4 plages pourprès de 50 minutes) ets'en sort plutôt bien.Adeptes des ruptures eten cela en droite ligne deleurs prédécesseurs, ils agrémentent leur musiquede flûte, apportant ainsi quelque chose deplus (et de surprenant) aux ambiances aériennesqu'ils semblent affectionner. Quatre titres tout aulong desquels on ne s'ennuie pas !www.ltdms.beVITOR HUBLOTContes De La LibidoOrdinaire COD&SVICTOR HUBLOT reprenddes classiques de la chansonfrançaise pour évoquerl'amour sous toutesses formes (Trénet, Vian,Lio, Johnny...). Peut-on encore parler de reprise ?Il s'agirait plutôt d'un viol parfaitement assumépar cet étrange personnage qui n'en est pas àson premier méfait. Un album surréaliste, farfelu,underground... Autant de bonnes raisons pourlaisser une oreille traîner. Délassant, en somme !www.vitorhublot.comSCHOOL IS COOLEntropology PiasVainqueur de l'Humo Rock Rally 2010, SCHOOLIS COOL sait varier les plaisirs. Entre deux bonsmorceaux de rock flamand, ils nous envoie desmélodies pop et légères, avec des envolées lyriquesmillimétrées accompagnées de cordes, dechœurs et de percussions étourdissants ! Untalent à découvrir très rapidement.www.schooliscool.beTHE KMy Flesh Reveals MillionsOf SoulsJaune Orange/ PIASRenouant avec un rocknoise punk tranchant, THEK possède une aptitudenaturelle à écorcher, débiter,passer au hachoir tout ce qui s'écoute.Rageuse, leur musique ne laisse pas indifférent.Bougrement efficace, leur musique doit trouverson prolongement naturel sur scène, dans uneorgie de râles, de riffs et dans la fureur !<strong>165</strong> NOVEMBRE 2012 • 35