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LITTLE BOBBLUESBASTARDSBreak Down The WallsDixiefrog / HarmoniaMundiPlus de trente ans decomplicité unissent leguitariste Gilles Mallet et Roberto Piazza - le genre dedétail qui, en musique, compte bien davantage qu'enpolitique... Quant à ce qui relie le blues au rock ‘n'roll,je vous renvoie à Muddy Waters : “The blues had ababy, and they called it rock n' roll”... Nous sommesen 1966. Au Havre, un jeune nabot rital, fils d'ouvriersrécemment immigrés sous nos climatspluvieux, sort de chez le disquaire local, un album deHowlin' Wolf sous le bras. Lot de consolation : lenouveau Stones qu'il était venu acheter n'avait pasencore franchi la Manche... Déclic et disjoncteur :c'est la même musique, mais avec des poils autour !Dès lors, tout se met en place : les Animals d'EricBurdon, les Lemons de Vigon et les VIP's de MikeHarrison interprètent donc tous le même jaja, quel'on nomme alors par défaut rhythm’n'blues. 45 pigesplus tard, le nabot n'a guère poussé, mais son ombrese projette sur le dernier demi-siècle comme unerédemption : avec les Dogs (RIP), LITTLE BOB rachètepresque à lui seul cinq décennies de tarfufferiepseudo-rock en France (de Richard Anthony à JackieQuartz). Alors, ce nouvel LP (son 18ème en 36 ans)n'est pas foncièrement plus blues que les précédents(hormis la présence obsédante de Mickey Blow, exharmodes Stunners). Il démontre néanmoins lapersistance d'une flamme qui ne s'est jamais éteintedepuis ce soir pluvieux de 66, où un jeune prolo sansautre perspective s'est fait happer par le loup duMississippi. Les rencontres les plus marquantes sontsouvent les plus imprévisibles.Patrick DALLONGEVILLEMARILLIONSounds ThatCan't Be MadeIntact RecordsL’un des grands noms durock/hard progressifnous offre en cette find’année 2012 un must dugenre ! Rien que le titred’ouverture (“Gaza”) estun concept album à lui seul (Peter Gabriel n’est pasloin !). Plus de dix -sept minutes d’immersion en terreconnue, voir balisée par tant d’années passées àdéfendre une musique presque savante, mais pourqui sait tendre l’oreille et se laisser aller à sesémotions, MARILLION nous plonge dans la dureté dumonde (la guerre et ses enfants victimes). Commehappé par la force sourde d’une lame de fond,Sounds That Can't Be Made nous envahit avec délectationde son rock faussement tranquille, et nouslaisse à penser que si nos britanniques avaient sortisplus de Hits tout au long de leur carrière, ils auraientété l’égal d’un Toto, le titre “Power” et sa toute puissancemélodique en atteste (la voix de Steve Hogarthy est d’ailleurs pour beaucoup).Trente quatre ans et quinze albums plus tard, MARIL-LION a bel et bien sa place dans le paysage musicalactuel !DJ NEUROTICen concert 15/11 Lille [59] LE SPLENDIDMOSS ICONComplete DiscographyTemporary Residence LtdTrès peu de labels aussi renommé que TemporaryResidence Ltd décident de sortir des groupes aussiculte, principalement pour parler d’une période charnièreoù très peu de médias se sont réellementpenchés sur cette scène. Pourtant la liste estélogieuse, originale, fusionnelle. MOSS ICON incarneà merveille cette période, à ressentir cette énergiebrute et authentique. Pour beaucoup très politisés,engagés dans divers mouvements sous une impulsionmusicale enregistrée très DIY. La suite endeviendra encore plus intéressante quand on sait queles membres de MOSS ICON ont crée Universal Orderof Armageddon, Born Against, The Convocation Of...Encore aujourd’hui, ils sont l’inspiration de bonnombre de groupes ! Intemporel !Grégory SMETSNEUROSISHonor Found In DecayNeurot RecordingsNEUROSIS revient de très très loin. Perçu comme ungroupe underground à part entière dès le début deleur carrière, ils n’ont jamais cédé à ce qui les animebien au contraire, glorifiant dans les abîmes les plusobscures leur musique sombre remplie de décryptageslunaires. En éventrant l’univers et la terre deleur musique hirsute aux chants sortis tout droit del’enfer, NEUROSIS veut nous entraîner dans cetteambiance Honor Found In Decay. On y découvre toutela prouesse du groupe avec “At The Well”, “BleedingThe Pigs”, “Casting Of The Ages”, “Raise TheDawn”. Ce ne sera pas le meilleur album du groupe,mais comment peut-on agir à sens inverse devant ungroupe aussi authentique qui a su créer un uniqueparallèle avec sa propre musique, comme siNEUROSIS se battait contre un autre NEUROSIS.Souhaitons leur que le combat dure encore très trèslongtemps.Grégory SMETS165 NOVEMBRE 2012 • 43