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68 - JEANNIE EGAN NUNGURRAYISans titreAcrylique sur toile - 30 x 76 cmEthnie Warlpiri - Yuendumu - Désert Central400 / 500 €Jeannie est née en décembre 1947.Elle commence à peindre en 1987 et remporte cette année unprix lors du fameux National Aboriginal art Award décerné auMuseum and Art Galleries of the Northern territory de Darwin(Rothman’s Foundation Award). Ses œuvres figurent dès lorsdans de prestigieuses expositions. Elle nous a quitté il y aquelques mois.Collections : ADK, AGM, AGNSW, AGWA, ANG, FK, HC,HM, MAGNT, MQB, NGV,…6869 - KATHLEEN PETYARREMountain Devil Lizard Dreaming (Sandstorm)Acrylique sur toile - 66 x 67 cmEthnie Anmatyerre - Utopia - Désert Central1 500 / 1 800 €Toile atypique de la série la plus prisée de Kathleen. Bien entendu, on reconnaît la matricede la toile, le grand X, symbolisant le voyage d’Ancêtres (cf : Kathleen petyarre : Geniusof Place - by Christine Nicholls and Ian North - ed : Wakefield Press). Mais Kathleen,démontre une fois de plus son génie. Alors que son succès lui assure la vente de toutesses œuvres, elle n’hésite pas à se renouveller. Avec ce grand X, la tradition est respectée.Mais ici elle abandonne son fond pointilliste (fait d’un pointillisme très fin, réalisé àl’aide de pics à brochette) pour la ligne. Le côté géométrique qu’elle expérimente d’avantagedepuis quelques mois est mis en avant. Une déclinaison très originale de sa sérieMoutain Devil Lizard.Collections : AGSA, ATSIC, CHMQH, FK, FU, HaC, KRC, MAGNT, MC, MQB, MPL,NGA, NGV, SEC, TV…6970 - ANONYMESans titrePigments naturels sur écorce d’eucalyptus21 x 40,5 cm - Groote Eylandt - vers 19601 200 / 1 600 €Les écorces de l’île de Groote Eyland, au Nord de l’Australie,sont caractérisées par un fond très sobre, le plus souvent trèsfoncé, sur lequel le ou les motifs viennent se découper (ici desvaches de mer).36 I30 mai 2010 - 18h IGAÏA I70
71 - JOHN MAWURNDJULPoteau Mortuaire (Hollow Log Coffin)Pigments naturels sur tronc d’eucalyptus212 x 20 cm - 2008Maningrida - Terre d’Arnhem6 000 / 7 000 €Très beau poteau de John Mawurndjul, dans l’esprit de ces récentes productionspour lesquelle la demande est très importante.John est né vers 1952 en Terre d’Arnhem centrale. Il entre en contact avecl’homme blanc à l’âge de 12 ans alors que, pour des raisons de santé, safamille rejoint Maningrida, important centre de peuplement en Terre d’ArnhemCentrale. Sa réputation de peintre remonte au temps où il peint les corps desinitiés. Il commence à peindre les écorces sous l’impulsion de son frère aîné,lui-même artiste réputé (Jimmy Njiminjuma).Il se concentre au départ sur des thèmes importants comme le Python Arc enCiel, le Kangourou ou les Esprits Yawkyawk. Plus tard, il entre dans une nouvellephase, abandonnant les éléments figuratifs mais toujours en s’inspirantdes éléments traditionnels. Cette nouvelle tendance le propulse rapidement auplus haut niveau de la scène artistique.Il participe à de nombreuses expositions prestigieuses (notamment en France,les Magiciens de la Terre en 1989 au Centre Pompidou) et il est sélectionnépour le projet architectural du Musée du Quai Branly.Il reçoît patr ailleurs de nompbreuses récompenses et une magnifique monographielui est consacrée (Christian Kaufman, Rarrks John Mawurndjul -Journey throught time in Northern Australia, Ed. Musée Tinguely, Bâle, 238 p.).Collections : A, AAM, AGNSW, AGSA, AGWA, GM, KRC, LM, MAGNT,MCA, NGA, NGV, PHAC, QAG, SAM, SEC,…Ces poteaux funéraires sont utilisés dans les derniers cycles des rituels dedécès. Au départ, le corps recouvert des peintures totémiques est enterré - soitplacé sur une plateforme dans un arbre.Puis, après plusieurs mois, voire plusieurs années, on déterre les ossements. Ilspeuvent être partagés entre les membres proches du défunt jusqu’à ce qu’ondécide de réaliser la dernière cérémonie. On regroupe alors les ossements, onles recouvre d’ocre, on les broie et on les place dans des poteaux peints avecles motifs du clan du défunt. Celui-ci est placé sur un site associé spirituellementau défunt et laissé là jusqu’à ce qu’il se détériore naturellement.Il faut admettre que ces dernières années, ces cérémonies, très complexes àorganiser, ont disparu (parfois les os sont conservés dans un linge et placésdans une valise!). Seuls quelques anciens possèdent toutes les connaissancespour réaliser ces rites qui marquaient la fin des tabous (alimentaires ou associésau nom du défunt).Cette cérémonie porte des noms différents selon les groupes linguistiques :Dupun est le nom le plus répandu mais aussi Lorrkon, Djalumbu, Mululu,…Ce poteau est fait à partir d’un tronc d’eucalyptus (eucalyptus tetradonta) évidénaturellement par les termites.La découverte de cette cérémonie par le grand public été faite grâce à ce quel’on connaît aujourd’hui sous le nom du Mémorial Aborigène.Deux cents poteaux peints par les artistes de Ramingining, un poteau parannée d’occupation de l’Australie ; à la fois un acte de résistance, une professionde foi, un outil pédagogique et une incroyable œuvre d’art. Cet épisode esttrès souvent relaté dans les livres consacrés à l’art aborigène.Le grand initié Yambal Durrurrnga dira du Mémorial : « Les Balanda (terme quidésigne les non aborigènes), viennent visiter et prendre des photos mais ils neconnaissent pas le fond de l’histoire. Vous voyez, c’est un pouvoir. Pour lesYolngu (non par lequel les Aborigènes du centre de la terre d’Arnhem se désignent),c’est un pouvoir, c’est une partie de l’être - une partie d’eux-mêmes ».I GAÏA I 30 mai 2010 - 18h I 37
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