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71 - JOHN MAWURNDJULPoteau Mortuaire (Hollow Log Coffin)Pigments naturels sur tronc d’eucalyptus212 x 20 cm - 2008Maningrida - Terre d’Arnhem6 000 / 7 000 €Très beau poteau de John Mawurndjul, dans l’esprit de ces récentes productionspour <strong>le</strong>squel<strong>le</strong> la demande est très importante.John est né vers 1952 en Terre d’Arnhem centra<strong>le</strong>. Il entre en contact avecl’homme blanc à l’âge de 12 ans alors que, pour des raisons de santé, safamil<strong>le</strong> rejoint Maningrida, important centre de peup<strong>le</strong>ment en Terre d’ArnhemCentra<strong>le</strong>. Sa réputation de peintre remonte au temps où il peint <strong>le</strong>s corps desinitiés. Il commence à peindre <strong>le</strong>s écorces sous l’impulsion de son frère aîné,lui-même artiste réputé (Jimmy Njiminjuma).Il se concentre au départ sur des thèmes importants comme <strong>le</strong> Python Arc enCiel, <strong>le</strong> Kangourou ou <strong>le</strong>s Esprits Yawkyawk. Plus tard, il entre dans une nouvel<strong>le</strong>phase, abandonnant <strong>le</strong>s éléments figuratifs mais toujours en s’inspirantdes éléments traditionnels. Cette nouvel<strong>le</strong> tendance <strong>le</strong> propulse rapidement auplus haut niveau de la scène artistique.Il participe à de nombreuses expositions prestigieuses (notamment en France,<strong>le</strong>s Magiciens de la Terre en 1989 au Centre Pompidou) et il est sé<strong>le</strong>ctionnépour <strong>le</strong> projet architectural du Musée du Quai Branly.Il reçoît patr ail<strong>le</strong>urs de nompbreuses récompenses et une magnifique monographielui est consacrée (Christian Kaufman, Rarrks John Mawurndjul -Journey throught time in Northern Australia, Ed. Musée Tinguely, Bâ<strong>le</strong>, 238 p.).Col<strong>le</strong>ctions : A, AAM, AGNSW, AGSA, AGWA, GM, KRC, LM, MAGNT,MCA, NGA, NGV, PHAC, QAG, SAM, SEC,…Ces poteaux funéraires sont utilisés dans <strong>le</strong>s derniers cyc<strong>le</strong>s des rituels dedécès. Au départ, <strong>le</strong> corps recouvert des peintures totémiques est enterré - soitplacé sur une plateforme dans un arbre.Puis, après plusieurs mois, voire plusieurs années, on déterre <strong>le</strong>s ossements. Ilspeuvent être partagés entre <strong>le</strong>s membres proches du défunt jusqu’à ce qu’ondécide de réaliser la dernière cérémonie. On regroupe alors <strong>le</strong>s ossements, on<strong>le</strong>s recouvre d’ocre, on <strong>le</strong>s broie et on <strong>le</strong>s place dans des poteaux peints avec<strong>le</strong>s motifs du clan du défunt. Celui-ci est placé sur un site associé spirituel<strong>le</strong>mentau défunt et laissé là jusqu’à ce qu’il se détériore naturel<strong>le</strong>ment.Il faut admettre que ces dernières années, ces cérémonies, très comp<strong>le</strong>xes àorganiser, ont disparu (parfois <strong>le</strong>s os sont conservés dans un linge et placésdans une valise!). Seuls quelques anciens possèdent toutes <strong>le</strong>s connaissancespour réaliser ces rites qui marquaient la fin des tabous (alimentaires ou associésau nom du défunt).Cette cérémonie porte des noms différents selon <strong>le</strong>s groupes linguistiques :Dupun est <strong>le</strong> nom <strong>le</strong> plus répandu mais aussi Lorrkon, Djalumbu, Mululu,…Ce poteau est fait à partir d’un tronc d’eucalyptus (eucalyptus tetradonta) évidénaturel<strong>le</strong>ment par <strong>le</strong>s termites.La découverte de cette cérémonie par <strong>le</strong> grand public été faite grâce à ce quel’on connaît aujourd’hui sous <strong>le</strong> nom du Mémorial Aborigène.Deux cents poteaux peints par <strong>le</strong>s artistes de Ramingining, un poteau parannée d’occupation de l’Australie ; à la fois un acte de résistance, une professionde foi, un outil pédagogique et une incroyab<strong>le</strong> œuvre d’art. Cet épisode esttrès souvent relaté dans <strong>le</strong>s livres consacrés à l’art aborigène.Le grand initié Yambal Durrurrnga dira du Mémorial : « Les Balanda (terme quidésigne <strong>le</strong>s non aborigènes), viennent visiter et prendre des photos mais ils neconnaissent pas <strong>le</strong> fond de l’histoire. Vous voyez, c’est un pouvoir. Pour <strong>le</strong>sYolngu (non par <strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s Aborigènes du centre de la terre d’Arnhem se désignent),c’est un pouvoir, c’est une partie de l’être - une partie d’eux-mêmes ».I GAÏA I 30 mai 2010 - 18h I 37

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