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6Téléphonie mobile Depuis le 17 février dernier, le Président de la République a signé un décret faisant obligationà toutes les compagnies travaillant dans ce secteur de recenser tous leurs clients. Le point de cette opération.Ettien AmoikonMinistre des Techniques de l’Informationet de la CommunicationPHOTO: BOSSON HONORÉÉconomieFraternité Matin / Jeudi 31 mars 2011“L’identification des abonnésest une question de sécurité”M. le ministre, le Président dela République vient de signer(c’était le 17 février dernier)un décret posant le principe de«l’obligation d’identificationsystématique de tous lesabonnés par les exploitants etles fournisseurs de services detélécommunications ouvertsau public». En d’autrestermes, tous les abonnésdes sociétés de téléphoniemobile doivent être identifiés.A quel objectif répond unetelle opération?Avant de répondre à votre question,permettez que je remercieFraternité Matin, ses responsableset le personnel pour tout cevous faites pour la Côted’Ivoire. Effectivement, le 17février 2011, S.E.M LaurentGbagbo, Président de laRépublique, a signé le décretportant identification de tous lesabonnés des compagnies detéléphonie mobile exerçant enCôte d’Ivoire. Ce décret répondà deux objectifs essentiels : lepremier marque la volonté politiquedu Gouvernement d’élaborerun certain nombre de textespour réglementer l’universdes technologies de l’<strong>info</strong>rmationet de la communication,mais surtout pour amener lesopérateurs à fournir des servicesde qualité aux usagers. Lesecond objectif est sécuritaire:nous devons faire en sorte queles abonnés, en tant que personnesphysiques, morales et institutionsde la République, soientsécurisés. Ce qui permettraitque tout individu indélicat, quiutiliserait la téléphonie mobile,soit pour menacer une tiercepersonne, soit pour l’escroquerpuisse être identifié et poursuivitrès rapidement.Cette opération met enexergue une réalité: laCôte d’Ivoire ne connaît pas lenombre de détenteurs de pucesde téléphones mobiles existantsur son territoire. Cela ressembleà un vrai laxismede la part de l’Etat…On ne peut pas parler des problèmesqui se posent à noussans tenir compte de ce que lacrise nous impose depuis prèsde dix ans. Au nom de la recherchede la paix, le Président de laRépublique a été amené à composeravec la rébellion. Toutessortes de gouvernements ont étévus dans notre pays, et ce départementministériel a été tenudepuis le début de la rébellionjusqu’à la présidentielle de2010 par le Rdr. Et tous, noussavons que très souvent, lesdécisions prises par le Présidentde la République ne furent pasexécutées par les ministres issusde la rébellion et des partis del’opposition. Rappelons qu’en2008, à l’issue d’un séminairequi s’est tenu à Yamoussoukro,le Président de la Républiqueavait fait des recommandationsfermes pour l’identification desabonnés. Cela n’a pas été suivi.Qu’est-ce qui vous permetde croire que, cette fois,les abonnés seront bel etbien identifiés?Quand nous avons pris fonction,avec nos collaborateurs, nousavons élaboré ce projet de décretque le Président de laRépublique a signé le 17 févrierdernier. Nous avons eu desséances de travail avec les opérateursdu secteur. Nous sommeseffectivement en train denous organiser pour que tous lesabonnés soient identifiés.Sans avoir les détailsnominaux des abonnés,avez-vous tout de mêmeune idée du nombre qu’ilsreprésentent aujourd’hui?Les opérateurs m’ont indiqué,au début du mois de mars, quetoutes les compagnies réuniescomptaient 15 millions cinqcent mille abonnés.Avez-vous l’assurance queles compagnies de téléphoniemobile s’impliqueront réellementdans cette opération?Oui. Nous sommes en phase.Pour ce décret, nous les avonsconsultées. Elles avaient prisconnaissance du projet, elles ontfait des observations dont nousavons tenu compte. Après lasignature du décret, nous lesavons à nouveau réunies pourleur demander de mettre enapplication ce décret que nousavons, ensemble, élaboré.Qu’est-ce que l’abonné doitcomprendre par cette opérationd’identification?Cela veut simplement dire quetout abonné qui a un portable etune puce doit se rendre chez sonopérateur pour qu’il prenne sonidentité. Il doit s’y rendre, soitavec un permis de conduire,pour les nationaux, soit avec sacarte nationale d’identité. Pourles mineurs, ils doivent se munirde la pièce de l’un leurs parents.Les élèves, la carte scolaire suffit.Pour les Fds, elles, sonttenues de se présenter avec leurcarte professionnelle, les réfugiés,avec leur carte de réfugiés.Et les étrangers, avec leur cartenationale. Pour les syndicats etles coopératives, ce sont lesrécépissés qui sont exigés. Lesassociations, pour leur part, doiventse rendre chez l’opérateuravec le Procès-verbal de leurdernier congrès. Pour les entreprises,si l’on prend par exemplele cas de Fraternité Matin,c’est le directeur général, sonreprésentant qui doit fournir sonacte de nomination.De combien de temps disposentles abonnés pour se faireidentifier?Le décret dit que l’opérationdoit s’achever au bout de sixmois. Elle a commencé enfévrier et doit donc prendre finau mois d’août. Mais déjà, aumois de mai, c’est-à-dire troismois après la signature duditdécret, les compagnies doiventsuspendre de manière provisoiretous les abonnés qui ne seseront pas fait identifier. Si troismois après cette interpellation,ils ne l’ont toujours pas fait, lacompagnie a le devoir de désactiverdéfinitivement leurs puces.Le décret portant sur cetteopération a été signé enfévrier et pourtant, depuiscette date, des puces pré-activéescontinuent d’être venduesau coin des rues. Pourquoin’avoir pas profité desnouvelles dispositions prisespour mettre fin à ce marchéqui prolonge l’anarchie contrelaquelle le gouvernement veutlutter?Nous avons discuté de celaaussi avec les compagnies detéléphonie mobile. Elles ontindiqué qu’elles avaient déjàdes puces pré-activées sur lemarché et qu’il fallait qu’onleur laisse un peu de temps pourles vendre. Vous savez, cesentreprises avaient demandéqu’on leur permette de conduirecette opération à son terme aubout de 18 mois ou d’un an. Auniveau du conseil de gouvernement,le délai de six mois a étérequis et c’est cette période quis’est imposée à nous tous.De quels moyens disposentl’Etat pour contraindre lescompagnies de téléphoniemobile à conduire cette opérationjusqu’au bout?Nous pensons que nous n’auronspas besoin de les ycontraindre. Nous avons discutéavec elles à toutes les étapes del’opération et nous pensons queleurs responsables sont dans detrès bonnes dispositionsd’esprit. Ce sont d’ailleurs euxqui nous ont proposé la mise enplace d’un comité de suivi. Il ya donc une plate-forme quinous permet de nous rencontreret suivre le processus. Maisn’oublions pas que l’Etat disposed’instruments dont le premierest l’Atci (Agence des télécommunications)qui doit nous fournirun bilan partiel de l’opération.Il y a aussi des dispositionsdans le code des télécommunications.M. le ministre, il y a une réellediscrétion autour de cetteopération qui est lancéedepuis le mois de février.Il n’y a pas de campagnede sensibilisation…Les responsables des compagniesnous disent qu’ils ont descanaux propres à eux et nous nedoutons pas de leur efficacité.Le mercredi 23 mars dernier,nous avons eu une réunion aveceux et ce jour-là, un point avaitété fait qui nous garantissait queprès de 20% des abonnésavaient déjà été identifiés. Nousavons décidé de les accompagnerà travers des actions d’<strong>info</strong>rmation.Nous allons aussidonner l’exemple en nous faisantidentifier publiquement.Depuis quelque temps, il n’estplus possible aux abonnés d’émettredes Sms, ni d’en recevoir.Une privation frustrantequand on sait que communiquerest un droit…Très juste, mais la communicationne doit pas mettre en dangerla vie d’autrui. Nous avonsconstaté que des individus indélicatsutilisaient les Sms, soitpour menacer d’honnêtescitoyens, soit pour en insulterd’autres, soit encore pour appelerà un soulèvement populairepour déstabiliser les institutionsde la République. Pour la sérénitédes citoyens et la stabilitédes institutions, nous avons étéamenés à suspendre les Smsjusqu’à nouvel ordre.La levée de cette suspensionn’est donc pas pour demain ?Nous sommes en crise, je souhaiteque les abonnés comprennentque face à des situationsparticulières, l’Etat a le devoirde prendre des dispositions particulières.Si la situation redevientnormale, nous allons rapidementlever cette suspension.Le monde de l’Internet offreplus de liberté que celui dutéléphone cellulaire…Nous sommes en train de prendredes dispositions…Pour nous faire entrer dansune phase de censure…A situation exceptionnelle,mesures exceptionnelles. Et laCôte d’Ivoire n’est pas l’inventeurde tels systèmes sécuritaires.Les Etats-Unis, reconnuscomme pays de liberté etchampion de la démocratie,nous donnent chaque jourl’exemple de ce qu’il faut fairequand la stabilité de l’Etat estmenacée.Vous faites partie des ministresqui ont pris fonction sans passationdes charges avec leurprédécesseur. De quel type deministère avez-vous hérité?Quand le 9 décembre, le secrétariatgénéral du gouvernementnous a invité à une passationdes charges nous sommes venuet n’avons trouvé que des secrétaireset deux directeurs centraux.Le ministre sortant n’apas répondu à cette invitation.Nous n’avons donc reçu aucundossier. Nous avons trouvé unministère sinistré: sans ordinateurs,ni véhicules. Le seul véhiculeque nous avons trouvé surplace n’avait ni boîte noire, nibatterie, ni clé de contact. Il yavait également un manquecriant de personnel. Nous avonsété obligé de nous adresser à lafonction publique pour faireface à la situation. Bref, nous yavons trouvé une administrationcomplètement désarticulée.C’est une triste réalité.Il faut aussi dire qu’au momentoù nous arrivions, les travailleurs,surtout ceux de laposte, enregistraient déjà quatremois de salaire non payés. Trèsrapidement, avec le Président dela République et le gouvernementdirigé par le Premierministre Aké N’Gbo, nousavons réglé cette situation. Il y acertes encore quelques difficultés,mais elles sont liées à lasituation sociopolitique.INTERVIEW RÉALISÉE PARAGNÈS KRAIDY

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