PerspectivesA l e x a n d re Ruby<strong>Les</strong> belles promesses d’un comédien l i l a s i e nSi Alexandre Ruby, comédien lilasien âgé de 22 ans, a le physique du héros romantique,il préfère incarner des personnages aux destinées mouvementées. Émouvoir le publicdemeure l’objectif de son travail.drôle. Puis, grâce au rôle de Lachad a n s La Cerisaie, de Tc h e k h o v, ila p p rend à écouter davantageses partenaires. « C’est avec cetteécoute que l’on peut réagir auquart de tour et improviser.» E x i tla légère t é . Il découvre la gravité,notamment avec l’interprétationde Jacques dans Comme ilvous plaira, de Shakespeare .«<strong>Les</strong> répliques émotionnellementfortes procurent beaucoupde plaisir. » Deux années dec o n s e r v a t o i re en 2004-2005peaufinent la formation du jeunehomme. « La rigueur m’a permisde stopper un orgueil naissantde jeune comédien », re m a rq u e -t-il avec lucidité.Il a le profil du jeune pre m i e r.Svelte, teint pâle, voix grave etcet air romantique d’un autresiècle. Alexandre a pourtantchoisi la voie des personnagesau destin tragique. Tels Hamlet,de Shakespeare, et Lore n z a c c i o ,de Musset, deux rôles qu’il interprètedans une adaptationd’Antoine Bourseiller, ce moisci,au théâtre de Sure s n e s .«Musset s’est inspiré d’Hamletpour Lorenzaccio. D’où des similitudes: profondément tragiques(l’un sombre dans la folie, l’autredans la débauche), ces deux• www. a l e x r u b y. f r• Hamlet / Lorenzo,du 9 au 17 février,T h é â t re de Sure s n e s .• L’ I d i o t , à partirdu 28 février, auT h é â t re Déjazet (Paris 3 e ) .personnages vont être assassinés.C’est pourquoi Antoinea choisi de les réunir sur scène.»Le mentorDans la pièce, Alexandre partagele rôle d’Hamlet avec un autrecomédien, mais joue seul Lore n-zaccio. Il faut dire que le destin dece personnage – devenu assassinpar soif de justice – ainsi quel’aspect politique et atempore lde l’intrigue le fascinent: «J o u e rLorenzaccio est une possibilité devivre et de faire partager desémotions puissantes.»Son rêvedepuis toujours : l’incarn e r. Unrêve qui va se réaliser deux fois !À Suresnes, puis au pro c h a i nfestival d’Avignon où AntoineBourseiller présentera une adaptationplus longue de L o r e n z a c c i o.C’est en 2004 qu’Alexandrere n c o n t re celui qu’il appelle son«m e n t o r»: Antoine Bourseiller.Auteur et metteur en scène, illui confie son premier rôle decomédien professionnel dansL’ I d i o t, de Dostoïevski. En tourn é e ,la pièce remporte un énormesuccès. La presse est unanime,s a l u a n t « la présence, la grâce,le magnétisme et l’inspirationgéniale »du jeune <strong>Lilas</strong>ien.Sept ans de formationPour Alexandre, la passion de lascène remonte au collège. «À12 ans, j’ai eu le déclic, lors d’unexercice d’improvisation, en memettant dans la peau d’unv i e i l l a r d . » À 14 ans, il s’inscrit àdes cours de théâtre. Suiventsept années de formation, dontq u a t re sur la scène du théâtre LaB r u y è re, à Paris. Il a 16 ans lorsqu’iljoue sa pre m i è re pièce,Songe d’une nuit d’été, deS h a k e s p e a re, dans le rôle deBottom, un personnage trèsLa Comédie française« Aujourd’hui, je nage dans lebonheur », confie Alexandre, les o u r i re aux lèvres. En décembre ,il interprétait François dans L’ A m iJ o s e p h, de Maupassant, un filmréalisé par Gérard Jourd’hui pourFrance 2, avec Evelyne Bouix etRégis Laspales. Une nouvellet o u rnée se profile avec L’ I d i o t, puisce sera Avignon en juillet. Tr è ssoutenu par sa famille, le jeunehomme a maintenant un agent,a u t re personnage incontourn a b l edu milieu artistique pour chercherles contrats ! À long terme,l’ambition d’Alexandre:e n t rer àla Comédie française.Des <strong>Lilas</strong>, le comédien appréciele côté village. « Le rythme devie est plus calme que dans deplus grosses villes. J’aime particulièrementle dimanche matin,où enfin, après une semaine detravail, on prend le temps dev i v r e !»2 Infos <strong>Lilas</strong>