SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00L'exergie relative E' représente le travail qui pourrait être produit par un cycle de Carnotfonctionnant entre deux sources aux températures T1 et T2. Cette conception est susceptible dedéboucher sur une application pratique. En effet, lorsque dans un processus industriel, on doittransférer un important flux calorifique entre deux flui<strong>des</strong> qui se trouvent à <strong>des</strong> niveaux detempérature relativement éloignés l'un de l'autre, on peut alors envisager de valoriser la perted'exergie relative à l'échange en insérant un cycle moteur entre les deux sources que constituent lesdeux flui<strong>des</strong>. Cependant, ainsi qu'il résulte de la figure 3.4, l'énergie mécanique ainsi récupérable est,toutes autres choses égales, d'autant plus grande que le niveau de température moyen entre les deuxsources, est plus faible. Le domaine d'application le plus classique de cette conception est celui de laproduction combinée de chaleur et d'électricité : on dispose d’énergie à haute température dans esfumées de combustion, et on doit satisfaire <strong>des</strong> besoins thermique à relativement basse température(production d’eau chaude ou de vapeur à basse pression, par exemple) On peut envisager d’insérerun cycle de Rankine intermédiaire, et de produire de la vapeur à haute pression, qui sera détenduejusqu’à une pression intermédiaire dans une turbine pour produire un travail moteur, alors que lavapeur de contrepression sera utilisée pour le chauffage.Amélioration de l’échange convectif au moyen d’ailettesSi l'on compare un échangeur "liquide-liquide" à un échangeur "liquide-gaz", on constate quepour réaliser la même densité de flux calorifique, il faut utiliser un plus grand écart de températuredans le second cas, en raison du faible coefficient de convection qui caractérise les gaz. Maisl'accroissement de l'écart de température entraîne une augmentation de l'irréversibilité et donc uneperte d'exergie.Il est possible d'atténuer cette majoration en recourant à une extension de la surface d'échangela moins favorisée, c'est-a-dire en utilisant <strong>des</strong> ailettes. Les ailettes permettent ainsi de ramenergrosso modo la densité de flux à l'ordre de grandeur du cas le plus favorable (liquide-liquide), sanspour autant devoir consentir à une augmentation de l'irréversibilité.Isolation thermiqueLors d'un échange calorifique par convection au travers d’une paroi, la densité de flux s'écrit :q” = k (T 1 - T 2 )avec 1 k = 1 α 1+ e λ + 1 α 2où les coefficients de transmission α 1 et α 2 peuvent être considérés comme fixés a priori.Dans le cas d'un échangeur de chaleur où l'on cherche à réaliser une grande densité du flux, ons'efforce de donner au terme e/λ une valeur très faible. Dans le cas de l'isolation thermique où l'ondésire réduire l'échange, on s'attache au contraire à donner une valeur élevée à ce terme. Cettecondition est satisfaite en employant, pour réaliser la paroi (ou en lui associant), un matériau à faibleconductivité utilisé sous forte épaisseur.En pratique, dans les échangeurs, on s'impose généralement une densité de flux jugéesatisfaisante et l'on s'efforce de réduire l'écart de température nécessaire à l'échange calorifique soiten augmentant le coefficient k, soit en ayant recours aux ailettes, comme discuté au paragrapheprécédent. En réduisant ainsi l'écart de température, on atténue l'irréversibilité de l'échange, c'est-àdirela perte d'exergie.Chapitre 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.9
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00En ce qui concerne l'isolation thermique, l'écart de température est fixé a priori; par suite, laréduction de l'échange calorifique sera atteinte en augmentant la résistance thermique de la paroi. Icidonc, contrairement au cas de l'échangeur, c'est l'échange calorifique qu'on essaie de réduire, maisen ce faisant, on diminue aussi la perte d'exergie, qui est proportionnelle à la chaleur échangée dansla mesure où les températures T1 et T2 sont imposées.Il s'ensuit que les deux cas, à première vue opposés, de l'échangeur et de l'isolation thermique,présentent cette finalité commune qui est de tendre à réduire la perte d'exergie associée à l'échange.ECHANGEURS DE CHALEURComparaison <strong>des</strong> échangeurs théoriquesConsidérons un échangeur à courants parallèles et de sens contraires (fig. 3.5). Pour l'élémentde surface dS, on peut écrire, en désignant par G le débit et par c la chaleur spécifique :-pour le fluide chauffant : dT 1 = dQG 1c 1- pour le fluide chauffé: dT2 = dQG 2c 2⎛ 1d'où : d(T 1− T 2) = ⎜ − 1 ⎞⎟ dQ⎝ G 1c 1G 2c 2⎠T2”T1’ G1c1SdQdT2dT1dSG2c2T2’T1”Lorsqu'on a G 1 c 1 = G 2 c 2 , il vient :d (T 1 -T 2 ) = 0Figure 3.5Par suite, on obtient : T 1 -T 2 = constante. Par conséquent, si l'on réduit l'écart de températureentre les deux flui<strong>des</strong>, cette réduction est uniforme sur toute l'étendue de la surface d'échange. A lalimite, on tend vers l’annulation de l'écart de température et il en résulte la superposition <strong>des</strong> deuxcourbes de refroidissement et d'échauffement <strong>des</strong> deux flui<strong>des</strong>. L'échange est alors réversible et laperte d'exergie afférente s'annule.Lorsque G 1 c 1 ≠ G 2 c 2 , les courbes de refroidissement et d'échauffement divergent (fig. 3.6 Aet B). En tout autre point que celui-ci, l'écart de température entre les deux flui<strong>des</strong> est différent dezéro et il en résulte une irréversibilité inévitable de l'échange.T100.00T1T100.0075.00T275.0050.0050.00T125.0025.00T20.000.00 0.50 1.00G1 c1 > G2 c2S0.000.00 0.50 1.00G1 c1 < G2 c2SChapitre 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.10