a c t u a l i t équelque chose avec le redécoupage.La réorganisation <strong><strong>de</strong>s</strong> territoires estun mal nécessaire et il est possible<strong>de</strong> négocier <strong><strong>de</strong>s</strong> changements. Au fil<strong><strong>de</strong>s</strong> ans, le nombre <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>cteurs adiminué au Québec et bien <strong><strong>de</strong>s</strong> chosesont changé, c’est normal qu’il y ait uneréforme pour tenir compte <strong>de</strong> cettenouvelle réalité. Il faudra une bonnedose <strong>de</strong> respect pour déterminer lesnouveaux territoires et les meilleuresfaçons <strong>de</strong> les gérer. Les gens <strong>de</strong>vrontaussi faire preuve d’empathie et comprendreles régions touchées par lesmodifications. »Au terme <strong>de</strong> l’exercice, <strong>Jean</strong>-François souhaite que les pro<strong>du</strong>cteurspuissent gar<strong>de</strong>r ou développer unsentiment d’appartenance pour leurrégion. « Ce n’est pas un divorce qu’onfait, c’est une union différente. »<strong>Jean</strong>-François utilise une imageforte pour décrire la situation actuelle.« C’est comme quelqu’un qui vientd’apprendre qu’il a le cancer et qui doitmaintenant vivre avec. Il faut maintenantessayer <strong>de</strong> faire en sorte que çapasse le mieux possible. Je ne pensepas que ce sera une structure plussaine, mais peut-être plus représentative.Toute structure a besoin d’argentet <strong>de</strong> l’utiliser le plus adéquatementpossible pour continuer à marcher et àavancer. C’est aussi ça qu’il faut gar<strong>de</strong>ren tête pour mener à bien l’exercice. »La Ferme Elmoral est située à Saint-Roch-<strong><strong>de</strong>s</strong>-Aulnaies.Quand il quitte la ferme pour ses fonctions d’administrateur, <strong>Jean</strong>-François sait qu’il peut comptersur son fils Alexandre et son frère Jacques pour que le travail suive son cours.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la régionIl pense que, malgré les particularités<strong>de</strong> chaque région, les pro<strong>du</strong>cteursdoivent continuer <strong>de</strong> <strong>de</strong>meurersolidaires pour faire avancer leursdossiers, que ce soit à l’échelle locale,provinciale ou nationale. C’est <strong>de</strong> cettefaçon qu’ils assureront la pérennité <strong>de</strong>leur système <strong>de</strong> mise en marché et lagestion <strong>de</strong> l’offre.Dans ce sens, <strong>Jean</strong>-François souhaitetravailler avec ses collègues aumaintien d’une gestion <strong>de</strong> l’offre fortepour tous les pro<strong>du</strong>cteurs. Là aussi, ilcroit que la négociation entre toutesles parties, et plus particulièrement ausein <strong><strong>de</strong>s</strong> provinces membres <strong>de</strong> P10,permettra aux pro<strong>du</strong>cteurs <strong>de</strong> faireface à une mondialisation <strong>de</strong> plus enplus envahissante. « Les pro<strong>du</strong>cteursdoivent trouver <strong><strong>de</strong>s</strong> façons <strong>de</strong> s’organiserentre eux et montrer qu’ils sontcapables <strong>de</strong> s’entendre pour éviter<strong>de</strong> se faire dicter <strong><strong>de</strong>s</strong> règles par legouvernement, souligne-t-il. Celles-cipourraient ne pas être nécessairementà notre avantage. »Il est aussi d’avis qu’il faut travaillerà gar<strong>de</strong>r l’intérêt <strong><strong>de</strong>s</strong> consommateurspour les pro<strong>du</strong>its laitiers. « C’est unebataille <strong>de</strong> tous les jours. Les normes<strong>de</strong> qualité que l’on se donne et leprogramme Lait canadien <strong>de</strong> qualitécontribueront dans ce sens. C’est aussiun moyen d’assurer la pérennité <strong>de</strong> lagestion <strong>de</strong> l’offre et d’assurer un bonrevenu à l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> pro<strong>du</strong>cteurspourvu que tout le mon<strong>de</strong> fasse sapart. »En terminant, <strong>Jean</strong>-François souligne: « Mes nouvelles fonctions me8octobre 2012 Le pro<strong>du</strong>cteur <strong>de</strong> lait québécois
font réaliser davantage l’importance<strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction laitière à la gran<strong>de</strong>ur<strong>du</strong> Québec. Quand on vit sur saferme, on est souvent loin <strong><strong>de</strong>s</strong> préoccupationsou <strong><strong>de</strong>s</strong> réalités vécuespar les pro<strong>du</strong>cteurs <strong>de</strong> l’Abitibi, <strong>de</strong> laMauricie, <strong>de</strong> Saint-Hyacinthe ou <strong><strong>de</strong>s</strong>autres régions. Apprendre à communiqueravec nos pairs, c’est aussi unefaçon <strong>de</strong> faire avancer les dossiers. Laville gagne beaucoup sur la campagneaujourd’hui. Tôt ou tard, les préoccupations<strong><strong>de</strong>s</strong> autres régions pourraientaussi <strong>de</strong>venir les nôtres. Encore unefois, c’est important <strong>de</strong> tisser <strong><strong>de</strong>s</strong> liens<strong>de</strong> solidarité entre nous. »<strong>de</strong> prendre une décision définitive, ila voulu s’assurer qu’il n’y avait pasd’autres intéressés et que tout seraiten place à sa ferme pour la quitterl’esprit tranquille afin <strong>de</strong> s’occuper <strong><strong>de</strong>s</strong>dossiers qui lui incomberaient dans sesfonctions d’administrateur à la FPLQ.L’arrivée <strong>de</strong> son fils Alexandre commeemployé sur l’entreprise pour ai<strong>de</strong>r sonfrère Jacques pendant son absencelui a donc permis d’accepter le poste.Pour <strong>Jean</strong>-François, chaque choseen son temps. Il part <strong>du</strong> principe qu’ilfaut se concentrer sur ce qu’il y a àfaire. « Si je suis en réunion, je suisen réunion et c’est sur ça que je meconcentre. Quand je suis à la ferme,c’est le travail à la ferme qui a priorité.» Dans les <strong>de</strong>ux cas, il essaie <strong>de</strong>mener à bien son travail.Depuis octobre 2011, <strong>Jean</strong>-Françoisfait partie <strong>du</strong> conseil d’administration<strong>de</strong> la Ferme-école <strong>de</strong> l’ITA <strong>de</strong> LaPocatière. Il est aussi administrateur<strong>de</strong> la Coop IGA <strong>de</strong> Saint-<strong>Jean</strong>-Port-Joli<strong>de</strong>puis avril 2011.De 2000 à 2010, <strong>Jean</strong>-François aété vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Association<strong>du</strong> hockey mineur pour la région <strong>de</strong>Montmagny-L’Islet. « Ce que j’ai vécuau sein <strong>de</strong> cette organisation m’amèneà faire un parallèle avec ce qui se passeactuellement dans notre région commepro<strong>du</strong>cteurs <strong>de</strong> lait. On couvrait lemême territoire que celui proposépar le nouveau redécoupage. Mêmesi chaque région avait ses préoccupationset que ça ne marchait pas toujourscomme on voulait, on a toujoursété capables <strong>de</strong> travailler ensemble. »hiStoriQue <strong>de</strong> lAFerme elmorAlEn 1982, <strong>Jean</strong>-François et son frèreJacques achètent la ferme <strong>de</strong> leur pèreAmédée (qui, lui, l’avait acheté <strong>de</strong> sonbeau-père) située à Saint-<strong>Jean</strong>-Port-Joli ainsi que la ferme d’un étranger.Cette <strong>de</strong>rnière, située dans le mêmevillage, <strong>de</strong>viendra plus tard le lieu <strong>de</strong>rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>Jean</strong>-François. En 1993,Louise Côté-Gendreau, la conjointe <strong>de</strong><strong>Jean</strong>-François, <strong>de</strong>vient aussi proprié-le troupeau holstein pur sang comprend130 têtes dont 72 vaches en lactation.S’impliQuer entièrement<strong>Jean</strong>-François est administrateur auSyndicat <strong><strong>de</strong>s</strong> pro<strong>du</strong>cteurs <strong>de</strong> lait <strong>de</strong> la<strong>Côte</strong>-<strong>du</strong>-<strong>Sud</strong> <strong>de</strong>puis 2005. Avouant nepas être le plus grand syndicaliste àl’époque, il avait quand même dit ouiquand on lui avait <strong>de</strong>mandé s’il voulaits’impliquer. « Rapi<strong>de</strong>ment, j’ai trouvéça intéressant, parce que ça m’a apportait<strong>de</strong> l’information que je n’avais paset que je n’allais pas nécessairementchercher. J’étais le type <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>cteurà me dire : ça va bien, pourquoi m’enmêler. Ça m’a permis <strong>de</strong> voir la pro<strong>du</strong>ctionautrement et <strong>de</strong> voir les dossiersdifféremment. »L’idée <strong>de</strong> pousser le défi un peu plusloin en prenant la relève <strong>de</strong> Gilles A.Michaud à la prési<strong>de</strong>nce <strong>du</strong> syndicat<strong>de</strong> la région lui plaisait. Mais avant<strong>Jean</strong>-François et sa conjointe louise ont quatre enfants : éliot, élisabeth, Amanda et Alexandre.octobre 2012 Le pro<strong>du</strong>cteur <strong>de</strong> Lait québécois 9