La Prise de Son Animalière - Ecole nationale supérieure Louis ...

Pourquoi la stéréo ?On a vu de quels outils le preneur de son animalier pouvait disposer pour son travail,et étudié quelques applications possibles de ceux-ci en monophonie. Mais qu’il soit ingénieurdu son ou ornithologue, celui-ci a souvent le désir –et le besoin- de réaliser sesenregistrements en stéréophonie.Ainsi, si l’on souhaite enregistrer une ambiance, un paysage sonore, le choix de la stéréos’impose ; il s’agit bien sûr de profiter d’une ample spatialisation, qui donne de la largeur,mais aussi de la profondeur à l’enregistrement. Mais enregistrer en stéréo veut dire aussiapporter un gain appréciable en termes de perception des timbres. Le simple couple stéréos’impose alors.Mais la prise de son animalière va souvent consister, au-delà de l’enregistrement d’ambiance,à enregistrer des solistes, souvent à grande distance de ceux-ci. Or aujourd’hui, les prises deson à distance cherchent souvent à correspondre à un certain esthétisme : que ce soit pour lesdisques grand public ou pour les documentaires animaliers, on cherche à disposer d'une imagestéréo qui au minimum donne un contexte au sujet principal, mais parfois aussi jouedirectement la carte d'une image large et "impressionnante", visant à marquer l'auditeur.De même qu’on préfère entendre un violon enregistré dans une salle de concert plutôt quedans une chambre sourde, les systèmes de prise de son à distance qui ne font que retranscrireun son direct du chant de l’oiseau nous paraissent bien pauvre ; il ne s’agit pas seulementd’une question d’agrément, d’esthétisme, mais aussi de la qualité de restitution du timbre del’oiseau, de sa manière d’exciter l’environnement.Par ailleurs, si les systèmes directifs aident le soliste à bien ressortir dans son environnementsonore, on ne cherche que rarement à l’isoler totalement. Il s’agit de considérationsesthétiques, bien sûr : il est plus agréable d’entendre un grillon soliste entouré d’uneambiance, de préférence bucolique. Mais il s’agit aussi, dans le cas de documentaires parexemple, de transmettre à l’auditeur des informations précieuses sur l’environnement d’unsujet principal. Enfin, Messiaen, qui compare les oiseaux à des improvisateurs, avait aussibien compris que les chants de ceux-ci interagissent ; n’en entendre qu’un seul ne permetguère d’appréhender la partition. On cherche donc, au-delà du soliste, à restituer unenvironnement sonore, un contexte, des sources secondaires. L’enregistrement stéréo, parcequ’il permet de répartir ces sources dans une image spatiale plutôt que de les confondre dansla monophonie, est évidemment nécessaire.Dès lors, trois types de dispositifs peuvent s'imaginer :- mélanger une prise de son monophonique d’un soliste à une ambiance totalementdécorrélée, enregistrée à part, soit séparément mais dans le même environnement(lieu et heure), soit éventuellement dans un autre lieu, soit même tirée d'unesonothèque.- mélanger une prise de son monophonique à une ambiance prise sur le vif en mêmetemps avec un dispositif stéréo grâce à un magnétophone multipiste, ou avecmixage en direct.- Utiliser des systèmes visant à donner une largeur stéréo à un système très directifconçu à la base en mono.35