Les exportations françaises <strong>de</strong> produits manufacturés : 1997-1999654EXPORTATIONS DE PRODUITS MANUFACTURESet contribution <strong>de</strong>s différentes composantesen %taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s exportationsrésiduscompétitivité<strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale654➐32321100-1-1-21997 1998 1999sources : Comptes nationaux trimestriels, Direction <strong>de</strong> la prévision-2Estimation d’une équation d’exportationsDe manière standard, l’équation est spécifiée sous la formed’un modèle à correction d’erreur. Le long terme relie leniveau <strong>de</strong>s exportations à celui <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale(avec une élasticité unitaire) et à la comptétitivité.On met en évi<strong>de</strong>nce l’existence <strong>de</strong> la relation <strong>de</strong> co-intégrationsuivante :(1) log(EXP) = log (DEM) + 0,4*log(COMP)Un choc <strong>de</strong> 1% sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale explique donc àlong terme une hausse <strong>de</strong> 1% du volume d’exportation. Unehausse <strong>de</strong> 1% <strong>de</strong> la compétitivité française (c’est à dire undifférentiel d’inflation <strong>de</strong> 1 point entre la France et le restedu mon<strong>de</strong> par exemple, ou une dépréciation <strong>de</strong> 1 point <strong>de</strong>l’euro par rapport aux autres monnaies) accroît les exportationsfrançaises <strong>de</strong> 0,4 point.On <strong>note</strong> que dans cette estimation la compétitivité n’a pasd’effet instantané ; elle n’agit qu’à travers la force <strong>de</strong> rappel :il faut entre 3 et 4 trimestres pour que <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> compétitivitése traduisent pleinement par une hausse <strong>de</strong>s exportations.La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale a quant à elle un effetimmédiat mais limité, le <strong>de</strong>lai <strong>de</strong> transmission complet <strong>de</strong>cet effet étant lui aussi <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> trois à quatre trimestres.L’élasticité <strong>de</strong> court terme (à un trimestre) <strong>de</strong>s exportationsvaut 0,5 pour la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> (contre 1 dans le long terme), et0,2 pour la compétitivité (contre 0,4 à long terme). Cesélasticités sont comparables à celles qui sont utilisées dansles modèles AMADEUS et METRIC. Le graphique suivantillustre la performance <strong>de</strong> notre équation sur le passé (ensimulation statique et en glissement annuel) :Cette élasticité <strong>de</strong> long terme <strong>de</strong>s exportations à la compétitivitéest moins élevée que ce qui était traditionnellementobtenu dans les estimations en ancienne base. Par ailleurs,on <strong>note</strong>ra l’absence <strong>de</strong> trend déterministe.A court terme, le taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s exportations estainsi expliqué par le taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>mondiale et <strong>de</strong> la compétitivité, ainsi qu’un terme dit "<strong>de</strong>correction d’erreur" qui corrige partiellement l’écart entreexportations observées et cible <strong>de</strong> long terme.2520exportationsEXPORTATIONSglissement annuel en %2520(2) dlog(EXP) = 0,2*dlog(EXP-3) + 0,5*dlog(DEM)(1,8) (3,0)15101510+ 0,3*dlog(DEM-1) + 0,3*dlog(DEM-2)(2,0) (2,0)55R2 = 0,47DW = 1,96STD = 0,016- 0,4[log(EXP-1) - log(DEM-1) - 0,4log(comp-1)](4,3)0prévisions d’exportations (statique)-592 93 94 95 96 97 98 99sources : Comptes nationaux trimestriels, Direction <strong>de</strong> la prévision0-530 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>
Les exportations françaises <strong>de</strong> produits manufacturés : 1997-1999mestre dans l’ensemble <strong>de</strong>s pays.Aux États-Unis, au Royaume-Uni,en Italie, en Allemagne et enFrance, les exportations accélèrenttrès fortement, alors que dans tousces pays (sauf aux États-Unis), lesimportations <strong>de</strong>meurent peu dynamiques.Un recensement plus exhaustif<strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> commerce mondialfait effectivement apparaîtreune forte contraction du déficitmondial (2) au troisième trimestre.Cependant, celui-ci s’était fortementaccru au premier semestre <strong>de</strong>1999. Il se pourrait donc que lesexportations aient été sous-estiméesau début 1999, ce qui auraitentraîné une surestimation <strong>de</strong> leuraccélération du troisième trimestre.Cette sous estimation pourrait provenir<strong>de</strong>s exportations à <strong>de</strong>stination<strong>de</strong> l’Asie émergente, où la reprises’amorce dès la fin 1998.Comme le suggèrent les flux estiméspar les comptables nationaux<strong>de</strong> divers pays (cf. graphique 6), ilse pourrait aussi que le commercemondial se soit effectivement tasséau quatrième trimestre, en contradictionavec les estimations (encoreprovisoires) <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale.Pour certains pays, les donnéesdouanières pour le quatrièmetrimestre ne sont pas encore disponibles,si bien que les chiffres <strong>de</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale pour le quatrièmetrimestre sont encore largementbasés sur <strong>de</strong>s hypothèses. Ilspeineraient donc à épouser cet acci<strong>de</strong>ntinfra-annuel et seraient "troplisses". Ces données seront peutêtrerévisées et permettront d’affinernotre diagnostic.Évaluer la contribution <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>en provenance <strong>de</strong>s zonesémergentesLes ventes directes aux pays émergentsconstituent une faible part <strong>de</strong>sventes françaises à l’étranger(12%). Leurs fortes variationspourraient néanmoins avoir contribué<strong>de</strong> manière significative aumouvement <strong>de</strong>s exportations françaises.Afin <strong>de</strong> pouvoir fournir uneréponse quantitative à cette question,nous utilisons la décomposition<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale parprovenance, et évaluons à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>notre équation les contributionsrespectives <strong>de</strong>s différentes zonesaux exportations françaises.Le graphique 8 illustre les contributionsrespectives <strong>de</strong> la zone euro et<strong>de</strong>s pays émergents (comprenantici la Chine, l’Amérique latine,l’Asie du Sud-Est, la Corée du Sud➑et les pays d’Europe centrale etorientale). Le ralentissement <strong>de</strong>sexportations entre l’année 1997 etla pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise (1998:1-1999:1)est <strong>de</strong> 3,3% par trimestre, grossièrementdivisible en trois tiers : untiers (0,9 point) provient en effet duralentissement <strong>de</strong> la zone euro,consécutif au ralentissement ducommerce mondial. Le ralentissement<strong>de</strong>s exportations à <strong>de</strong>stination<strong>de</strong>s États-Unis et du Royaume-Unicontribue aussi pour environ untiers <strong>de</strong> l’ensemble (0,8 point).Même si elle n’est pas majoritaire,la contribution du tassement <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> en provenance <strong>de</strong>s zonesémergentes (1,1%, soit un tiers dutotal) reste donc significative. ■CONTRIBUTION DE LA DEMANDE DES ZONES EMERGENTESAUX EXPORTATIONS MANUFACTURIEREen %66exportations totales5contribution émergentscontribution zone euro543210(2) A l’échelle du mon<strong>de</strong>, la totalité <strong>de</strong>s importationsmesurées excè<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s exportationsmesurées.-11997 1998 1999sources : Comptes nationaux trimestriels, Direction <strong>de</strong> la prévision43210-1Bibliographie1 - Ouvrage Collectif (1998) "Le commerce extérieur <strong>de</strong> produits manufacturés", Economie et prévision n° 134, vol 32 - Direction <strong>de</strong> la Prévision (1999) "Une réestimation <strong>de</strong> l’équation d’exportations <strong>de</strong> produits manufacturés"3 - H. Michaudon, C. Prigent (1998) "Une présentation du modèle AMADEUS", document <strong>de</strong> travail DEEE4 - P. Krugman (1999) "Analytical afterthoughts on the Asian crisis"Ce mimeo est disponible sur le web : http://mit.edu/krugman/www/MINICRIS.htm5 - INSEE (1998) "Problèmes posés par le calcul <strong>de</strong>s balances commerciales <strong>de</strong> l’union monétaire", <strong>note</strong> interne6 - EUROSTAT (1998) "Les statistiques d’échanges <strong>de</strong> biens : gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’utilisateur"Mars <strong>2000</strong> 31
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