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note de conjoncture mars 2000 - Epsilon - Insee

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Directeur <strong>de</strong> la publication :Paul ChampsaurRédacteurs en chef :Michel DevilliersNicolas SobczakLaurent MénardPascal RivièreContributeursBertrand BalletEmmanuel BergerOlivier BiauFrançois BoutonSophie BuffeteauRaphaël CancéPatrick CorbelAlexandre DraznieksRichard DuhautoisHélène Erkel-RousseLisa FratacciFrançoise Gauvin-GrimaudAlexandre GautierSophie GuérinChristine Gonzalez-DemichelMarie GouyonSabine GuillaumeSylvain Mahour<strong>de</strong>auEmmanuel MasséSandra MontielVirginie MoraStéphane MysonaLucien PollinaSimon QuantinMarie ReynaudCatherine StosDavid ThesmarClaire WarzeeFrédéric WilhelmSecrétariat <strong>de</strong> rédaction :Evelyne LernerSecrétariat :Catherine Berthod-ZaugMise en page :Marie-José PetitDelphine PuiraveauUne version abrégée est disponible sur le serveurInternet <strong>de</strong> l’INSEE à l’adresse suivante :Rédaction achevée le 24 <strong>mars</strong> <strong>2000</strong>http://www.insee.frISSN 0766-6268Impression d’après documents fournisIMPRIMERIE NATIONALE


SITUATION ET PERSPECTIVESDE L’ÉCONOMIE FRANÇAISEVITESSE DE CROISIÈRE• Vue d’ensemble .............................................................................................. 8• Des prévisions <strong>de</strong> décembre 1999... aux révisions <strong>de</strong> <strong>mars</strong> <strong>2000</strong> .............. 17DOSSIERS• Retour sur 1999 ............................................................................................ 20• Les exportations françaises <strong>de</strong> produits manufacturés : 1997-1999 .......... 23• Investissement <strong>de</strong>s entrepriseset contraintes financières entre 1985 et 1996 ............................................. 32FICHES THÉMATIQUES• Environnement international <strong>de</strong> la zone euro.............................................. 42• Conjoncture dans la zone euro.................................................................... 48• Pétrole et matières premières....................................................................... 56• Échanges extérieurs ..................................................................................... 58• Financement <strong>de</strong> l’économie.......................................................................... 62• Éléments du compte <strong>de</strong>s administrations publiques .................................... 64• Prix à la consommation................................................................................. 66• Emploi ........................................................................................................... 69• Chômage....................................................................................................... 74• Salaires ......................................................................................................... 77• Revenus <strong>de</strong>s ménages ................................................................................. 80• Consommation <strong>de</strong>s ménages ....................................................................... 84• Investissement .............................................................................................. 87• Stocks............................................................................................................ 89• Production ..................................................................................................... 91• Résultats <strong>de</strong>s entreprises ............................................................................. 96COMPTE ASSOCIÉ


Vitesse <strong>de</strong> croisièrePar la vigueur du rebond observé <strong>de</strong>puisle printemps <strong>de</strong>rnier, l’année 1999 a démontréla robustesse <strong>de</strong> la phase d’expansionen cours <strong>de</strong>puis trois ans. A peine écornés parle "trou d’air", les résultats <strong>de</strong> l’année <strong>de</strong>rnièresont parmi les meilleurs <strong>de</strong> ladécennie : une croissance moyenne <strong>de</strong> 2,7%(et <strong>de</strong> 3,2% en glissement), une inflationsous-jacente modérée, et surtout la création<strong>de</strong> 465 000 emplois (dont 370 000 dans lesecteur marchand) autorisant un recul <strong>de</strong>près d’un point du taux <strong>de</strong> chômage. Cesrésultats traduisent la permanence d’unecontribution soutenue <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure,tant <strong>de</strong> l’investissement que <strong>de</strong> laconsommation, et le rôle privilégié <strong>de</strong> secteurscomme le bâtiment ou l’automobile.Mais l’accélération <strong>de</strong> la croissance française<strong>de</strong>puis le printemps tient aussi à lavigueur retrouvée <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale.Au début <strong>de</strong> l’an <strong>2000</strong>, l’environnementinternational <strong>de</strong> la zone euro reste très porteur.Les conditions <strong>de</strong> change sont en effettrès favorables aux exportations européennesqui bénéficient d’un commerce mondialprogressant à 8% l’an après son sursaut <strong>de</strong>l’été <strong>de</strong>rnier. L’économie américaineconserve une croissance très vive, grâce àune <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure soutenue. Ni le resserrement<strong>de</strong> la politique monétaire ni l’affaiblissement<strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> richesse ne semblentréellement entamer son dynamisme.Toutefois les déséquilibres <strong>de</strong> l’économieaméricaine sont importants. Notamment lerisque d’une correction boursière brutale esttoujours présent. L’économie britanniquepoursuit une reprise vigoureuse, mais accompagnée<strong>de</strong> tensions. Des grands pays industrialisés,seul le Japon reste à l’écartd’une croissance mondiale qui avoisinerait4% cette année. Dans la zone euro, l’Italie etl’Allemagne profitent <strong>de</strong> la reprise du commercemondial pour réduire leur retard entermes <strong>de</strong> rythme <strong>de</strong> croissance. L’activitén’accélérant plus en Espagne et aux Pays-Bas, les écarts <strong>de</strong> croissance au sein <strong>de</strong> lazone s’amenuisent autour d’une moyenneproche <strong>de</strong> 3,5%.C’est sur ce rythme que la croissancefrançaise s’est elle-même installée <strong>de</strong>puistrois trimestres. Les conditions sont réuniespour qu’elle s’y maintienne, comme le suggèrentles enquêtes <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>. L’investissementpoursuivrait son expansion grâceaux bonnes anticipations <strong>de</strong> croissance et à<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> financement favorables.Les créations d’emplois resteraient vives(200 000 emplois marchands) au premier semestre,alimentant l’augmentation <strong>de</strong>s revenusd’activité et permettant un recul à 10%du taux <strong>de</strong> chômage à la mi-<strong>2000</strong>. Dans cesconditions, les ménages maintiendraientleurs dépenses <strong>de</strong> consommation sur unrythme <strong>de</strong> 3%, grâce à un fléchissement dutaux d’épargne qui permettrait <strong>de</strong> compenserle pincement du pouvoir d’achat lié à laremontée <strong>de</strong> l’inflation. Le glissement <strong>de</strong>sprix à la consommation est passé par unmaximum <strong>de</strong> 1,6% en janvier. Grâce à lastabilisation <strong>de</strong>s prix du pétrole et à la baisse<strong>de</strong> la TVA, il reviendrait à 1,2% en juin. Avecla poursuite <strong>de</strong> la phase d’expansion, lestensions continueraient <strong>de</strong> se développer.Mais ni leur niveau actuel, ni le relèvement<strong>de</strong>s taux d’intérêt qu’elles favorisent ne sont<strong>de</strong> nature à infléchir à court terme le rythme<strong>de</strong> la croissance.


Croissance à risque aux États-UnisLe dynamisme <strong>de</strong> l’économie américaine ne se démentpas, avec un rythme <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 6% ausecond semestre <strong>de</strong> 1999. La progression passée <strong>de</strong>smarchés boursiers et immobiliers a continué d’alimenterle dynamisme <strong>de</strong> la consommation.L’investissement est resté extrêmement vigoureux, endépit <strong>de</strong> la remontée <strong>de</strong>s taux longs. Au premier semestre<strong>de</strong> <strong>2000</strong>, l’activité <strong>de</strong>vrait continuer <strong>de</strong> croîtrefortement, portée par une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure soutenue,même si quelques facteurs plai<strong>de</strong>nt pour un léger ralentissement<strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong>s ménages. La hausse <strong>de</strong>l’inflation liée à la remontée <strong>de</strong>s cours du pétrole vienten effet peser sur le pouvoir d’achat. Par ailleurs, l’envolée<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> haute technologie ne compense pasentièrement la stagnation <strong>de</strong>s valeurs traditionnellesenregistrée <strong>de</strong>puis mai 1999. Les évolutions boursièresne <strong>de</strong>vraient donc plus soutenir aussi fortement laconsommation <strong>de</strong>s ménages par l’effet <strong>de</strong> richesse.Ce très fort dynamisme <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure ne setraduit pas pour le moment par un regain <strong>de</strong> tensionsinflationnistes dans la sphère réelle. Hors énergie etproduits alimentaires, l’inflation en janvier <strong>2000</strong> resteen-<strong>de</strong>çà <strong>de</strong> 2%. La hausse du coût du travail résultantd’un marché du travail tendu est complètement absorbéepar d’exceptionnels gains <strong>de</strong> productivité. Le tauxd’utilisation <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> production <strong>de</strong>meure proche<strong>de</strong> sa moyenne <strong>de</strong> long terme.L’emballement <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> certains actifs financiers faitcependant peser un aléa sur ce scénario <strong>de</strong> croissanceforte et régulière. En particulier, les anticipations <strong>de</strong>profit <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> l’indice NASDAQ associées auxnouvelles technologies peuvent apparaître exagérémentoptimistes. Ainsi, le risque d’une correction brutalequi pèserait sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure reste toujoursprésent.Rebond technique au JaponL’activité a stagné au Japon en 1999 (+0,3% enmoyenne annuelle) avec un <strong>de</strong>uxième semestre en netrecul. Les perspectives pour le premier semestre <strong>de</strong><strong>2000</strong> ne sont pas aussi défavorables, mais restent médiocres: l’activité pourrait progresser d’environ 2,5%,en raison essentiellement d’un rebond technique etgrâce à une stimulation budgétaire supplémentaire.La reprise en Asie est certes à l’origine d’un redressementpartiel <strong>de</strong> l’industrie, et <strong>de</strong> la confiance <strong>de</strong>sentrepreneurs japonais. Mais le faible <strong>de</strong>gré d’ouverture<strong>de</strong> l’économie et l’appréciation du yen nepermettront pas au dynamisme du commerce mondiald’entraîner un redémarrage net <strong>de</strong> la croissance audébut <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure <strong>de</strong>meureen effet déprimée. Le revenu <strong>de</strong>s ménages est affectépar les baisses <strong>de</strong> salaires et la hausse du chômage <strong>de</strong>sjeunes. La confiance <strong>de</strong>s ménages, après un rebond aupremier semestre <strong>de</strong> 1999, resterait affectée par la dégradationdu marché du travail. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>sentreprises ne <strong>de</strong>vrait pas être beaucoup mieux orientée,en raison <strong>de</strong> leurs difficultés d’accès au crédit.Alors que la politique monétaire a épuisé ses marges <strong>de</strong>manoeuvre, le contexte déflationniste <strong>de</strong> l’économiecontraint <strong>de</strong> nouveau le gouvernement à substituer <strong>de</strong>la consommation publique à la consommation privée.Ces mesures <strong>de</strong>vraient transitoirement soutenir la croissancemais pourraient porter le déficit public au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>8 points <strong>de</strong> PIB en <strong>2000</strong>.FRANCE : ÉQUILIBRE RESSOURCES EMPLOIS EN VOLUME(aux prix <strong>de</strong> 1995, données cvs-cjo, moyennes trimestrielles ou annuelles, en %)1998 1999 <strong>2000</strong>1998 1999<strong>2000</strong>1 er T. 2 e T. 3 e T. 4 e T. 1 er T. 2 e T. 3 e T. 4 e T. 1 er T. 2 e T.acquis*PIB (100%) 0,9 0,9 0,4 0,7 0,4 0,8 1,0 0,9 0,9 0,9 3,4 2,7 3,0Importations (23%) 2,9 1,3 0,5 0,2 -0,9 2,2 2,3 2,9 2,1 2,1 9,6 3,3 7,7(dont marchandises) (20%) 3,3 1,2 0,7 0,6 -0,3 2,0 2,6 4,0 2,1 2,2 10,4 4,6 8,7Dépense <strong>de</strong> consommation<strong>de</strong>s ménages(54%) 0,8 1,3 0,5 0,6 0,3 0,6 0,7 0,7 0,8 0,7 3,6 2,3 2,4Dépense <strong>de</strong> consommation<strong>de</strong>s APU(23%) 0,1 0,4 0,2 0,3 0,6 0,4 0,3 0,9 0,2 0,5 1,0 1,7 1,6FBCF totale (19%) 1,5 1,7 1,4 1,7 2,4 1,2 1,4 1,7 1,4 1,3 6,1 7,0 4,7dont : SNF EI (10%) 2,1 1,9 1,5 1,2 3,1 0,8 1,7 2,0 1,5 1,5 7,3 7,4 5,3Ménages (4%) -0,1 1,6 0,8 2,8 1,9 2,7 0,7 1,3 1,5 0,9 3,4 7,8 4,3Exportations (26%) 1,0 0,8 0,7 -1,0 -0,7 2,8 4,4 0,5 2,1 2,0 6,9 3,6 7,0(dont marchandises) (21%) 1,7 0,6 0,9 -1,1 -0,5 3,0 5,4 1,0 2,1 2,3 7,8 4,5 8,2Deman<strong>de</strong> intérieurehorsstocks0,7 1,2 0,6 0,8 0,8 0,7 0,8 1,0 0,8 0,7 3,4 3,1 2,6ContributionsDeman<strong>de</strong> intérieurehors stocks0,7 1,1 0,6 0,7 0,8 0,7 0,7 0,9 0,8 0,7 3,3 3,0 2,6Variations <strong>de</strong> stocks 0,6 -0,2 -0,2 0,2 -0,4 0,0 -0,4 0,5 0,1 0,1 0,4 -0,4 0,4Echanges <strong>de</strong> bienset services-0,4 -0,1 0,1 -0,3 0,0 0,2 0,6 -0,6 0,0 0,0 -0,4 0,2 0,0Prévision* L’acquis pour <strong>2000</strong> est la croissance en moyenne annuelle qui serait obtenue si la variable considérée restait au niveau du <strong>de</strong>uxième trimestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>.8 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Croissance et tensions au Royaume-UniLe Royaume-Uni a achevé l’année 1999 sur un rythme<strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3,5%, bénéficiant à la foisd’une consommation dynamique et <strong>de</strong> l’embellie ducommerce mondial. La croissance pourrait légèrementralentir, à un rythme proche <strong>de</strong> 3% au premier semestre<strong>de</strong> <strong>2000</strong>, avec le tour plus restrictif pris par la politiquemonétaire en réponse aux tensions observées dansl’économie.Les exportations resteraient dynamiques. Les carnetsétrangers <strong>de</strong>s industriels continuent d’être bien garnis,en dépit du niveau élevé <strong>de</strong> la livre sterling. Très soutenue,la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ménages <strong>de</strong>vrait rester le ressortprincipal <strong>de</strong> la croissance au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>.En raison <strong>de</strong>s tensions sur le marché du travail - le taux<strong>de</strong> chômage est à 4,1% en décembre 1999 - le dynamisme<strong>de</strong>s salaires réels permet une importanteprogression du pouvoir d’achat <strong>de</strong>s ménages. Laconsommation britannique bénéficie également <strong>de</strong>l’enrichissement <strong>de</strong>s ménages qui découle <strong>de</strong> l’augmentation<strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s biens immobiliers et <strong>de</strong> la haussepassée <strong>de</strong>s actions. L’investissement <strong>de</strong>s entreprisesresterait assez dynamique au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>,même si le resserrement <strong>de</strong>s taux d’intérêt pèse sur lesconditions <strong>de</strong> financement.<strong>de</strong> la zone au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. L’Italie, restéeun retrait à la fin <strong>de</strong> l’année <strong>de</strong>rnière, accélèrerait à sontour en début d’année.Dans un contexte international moins porteur, avec lafin du rattrapage <strong>de</strong>s pays d’Asie et la légère inflexionau Royaume-Uni, les exportations <strong>de</strong> la zone euroralentiraient légèrement.En phase avec cette légère inflexion, l’activité industrielle<strong>de</strong>vrait cesser d’accélérer en début d’année <strong>2000</strong>.Les <strong>de</strong>rniers indicateurs <strong>conjoncture</strong>ls suggèrent que lepoint haut <strong>de</strong> la reprise industrielle a été atteint. Aprèsla rapi<strong>de</strong> amélioration intervenue <strong>de</strong>puis le printemps1999, qui a porté les sol<strong>de</strong>s d’opinion à <strong>de</strong>s niveauxsupérieurs aux maxima du cycle précé<strong>de</strong>nt, les enquêtessemblent en effet se stabiliser. Sur les <strong>de</strong>ux premiersmois <strong>de</strong> l’année, le sol<strong>de</strong> sur les perspectives <strong>de</strong> productionn’enregistre plus d’amélioration tandis quel’opinion sur la production passée recule légèrement.L’investissement serait dynamique. Depuis <strong>de</strong>ux trimestres,les tensions sur l’appareil productif se fontplus sensibles. Les perspectives <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sont encoretrès favorables et la hausse <strong>de</strong>s taux d’intérêt n’aque légèrement renchéri les coûts <strong>de</strong> financement.La reprise <strong>de</strong> l’activité s’accompagne <strong>de</strong> tensions. Lesprix <strong>de</strong> production accélèrent notablement sous l’effetdu redressement <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> production, reflet <strong>de</strong>shausses <strong>de</strong> prix <strong>de</strong>s biens intermédiaires et <strong>de</strong> l’accélération<strong>de</strong>s salaires. Les anticipations <strong>de</strong> prix <strong>de</strong>sindustriels sont orientées à la hausse en janvier <strong>2000</strong>.Les prix à la consommation dans les services accélèrentsensiblement <strong>de</strong>puis le milieu <strong>de</strong> l’année <strong>de</strong>rnière. L’inflation<strong>de</strong>s actifs immobiliers, qui nourrit en partie ledynamisme <strong>de</strong> la consommation, continue <strong>de</strong> progresserfortement en début <strong>2000</strong> (l’indice Halifax croît <strong>de</strong>16% en janvier en glissement annuel).2,52,01,51,00,50,0-0,5PERSPECTIVES DE PRODUCTION DANS LA ZONE EUROINDUSTRIES MANUFACTURIERESmm3, en points d’écart-typeItalieAllemagneFrance2,52,01,51,00,50,0-0,5Croissance soutenue dans la zone euro-1,0-1,0L’activité a accéléré en 1999 pour atteindre un rythme<strong>de</strong> croissance proche <strong>de</strong> 4% au second semestre. Sensibleà l’été, le rebond dans l’industrie impulsé par lareprise du commerce mondial s’est accompagné d’unelégère accélération <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure au secondsemestre. Ce dynamisme <strong>de</strong>vrait se maintenir au premiersemestre <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>. L’environnementinternational pourrait être un peu moins porteur et laproduction industrielle n’accélérerait plus. Mais l’investissementet la consommation resteraient trèsvigoureux. Au total, l’activité progresserait à un rythmeannualisé <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3,5%. L’activité <strong>de</strong> l’ensemble<strong>de</strong> la zone, favorisée par <strong>de</strong>s conditions monétairesencore favorables et la diminution du chômage, paraîtainsi s’installer sur un plateau <strong>de</strong> croissance soutenueoù les tensions inflationnistes resteraient assez limitées.-1,512108641995 1996 1997 1998 1999 <strong>2000</strong>Etats-UnisJaponTAUX DE CHOMAGEen %zone euroRoyaume-Uni-1,51210864Cette vigueur est commune à la plupart <strong>de</strong>s États quicomposent la zone. L’Allemagne a rattrapé une gran<strong>de</strong>partie <strong>de</strong> son retard au second semestre <strong>de</strong> 1999 et<strong>de</strong>vrait épouser le rythme <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> l’ensemble291 92 93 94 95 96 97 98 99 00sources : nationales et Eurostat2Mars <strong>2000</strong> 9


La consommation <strong>de</strong>s ménages serait soutenue grâce àl’amélioration <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> l’emploi. Elle progresseraitdans la première moitié <strong>de</strong> <strong>2000</strong> à un rythmesupérieur à 3%. Les créations d’emplois soutiennent lepouvoir d’achat <strong>de</strong>s ménages en dépit d’une certainemodération salariale et du retournement à la hausse <strong>de</strong>l’inflation. La baisse du taux <strong>de</strong> chômage, <strong>de</strong> 10,4% fin1998 à 9,6% fin 1999, contribue à l’amélioration <strong>de</strong> laconfiance <strong>de</strong>s consommateurs et tend à réduire l’épargne<strong>de</strong> précaution.Les tensions inflationnistes restent modérées dans lazone euro. Le glissement annuel <strong>de</strong> l’IPCH s’est établià +2,0% en février <strong>2000</strong>, contre +0,8% un an plus tôt.Cette remontée <strong>de</strong> l’inflation résulte pour l’essentiel <strong>de</strong>la hausse <strong>de</strong>s cours du pétrole et <strong>de</strong>s matières premières.L’impact se poursuivra mécaniquement jusqu’à la findu premier semestre, au cours duquel le glissementpourrait <strong>de</strong>meurer au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 2%. De son côté, l’inflationsous-jacente n’augmente que progressivement.Elle resterait en effet contenue par le maintien d’unecertaine modération salariale qui limite les effets <strong>de</strong>second tour du renchérissement du prix du pétrole, etpar la concurrence accrue dans plusieurs secteurs <strong>de</strong>sservices.Expansion régulière en FranceL’activité en France aura accéléré un peu plus tôt que lereste <strong>de</strong> la zone euro en 1999. La production manufacturièrea rebondi dès le second trimestre pour s’établirsur un rythme <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 6% qui s’est maintenu surle reste <strong>de</strong> l’année. Les effets d’entraînement <strong>de</strong> cerebond industriel sur les autres secteurs ont installél’activité globale sur un rythme <strong>de</strong> croissance régulièreau second semestre. La croissance a atteint sur cettepério<strong>de</strong> un rythme annuel proche <strong>de</strong> 4%.Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, la vigueur <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>intérieure ne se démentirait pas, si bien que l’activitéprogresserait à un rythme comparable. Cette phased’expansion régulière, soutenue par <strong>de</strong>s conditions monétairesfavorables, s’appuie à la fois sur le dynamisme<strong>de</strong>s exportations et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure. Elle estcaractérisée par la vigueur simultanée <strong>de</strong> l’investissementet <strong>de</strong> l’emploi ainsi que la robustesse <strong>de</strong> laconsommation. Elle s’accompagne d’une progression<strong>de</strong>s tensions, notamment dans certains secteurs particulièrementsollicités comme l’automobile et laconstruction. Mais celles-ci ne se transmettent pourl’instant que très partiellement aux coûts et aux prix.Les exportations françaises resteraient dynamiques. Lamoindre hausse enregistrée au quatrième trimestre nesignale pas en effet un ralentissement marqué. Ellevient seulement corriger un troisième trimestre exceptionnel.Depuis le <strong>de</strong>uxième trimestre <strong>de</strong> 1999, lesexportations progressent à un rythme annualisé supérieurà 10%. Au premier semestre <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>, ellesresteraient sur une pente supérieure à 8%. L’infléchissement<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale ne serait pas trèsmarqué et ses effets seraient en partie compensés parles gains <strong>de</strong> compétitivité <strong>de</strong> l’euro, qui s’est déprécié<strong>de</strong> 12,5% face au dollar <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> 1999.Investissement et emploi dynamiquesLe niveau élevé <strong>de</strong>s taux d’utilisation <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong>production et les perspectives <strong>de</strong> débouchés favorablescontribueraient au maintien d’un investissement <strong>de</strong>sentreprises vigoureux. Les conditions <strong>de</strong> financementrestent propices, grâce à <strong>de</strong>s taux d’intérêt réels encoretrès modérés en dépit <strong>de</strong> leur remontée récente. Lesconséquences <strong>de</strong>s tempêtes du mois <strong>de</strong> décembre <strong>de</strong>vraienten outre induire un léger surcroît <strong>de</strong> dépenses<strong>de</strong> construction. Seul l’investissement en logicielspourrait ralentir légèrement au premier semestre, aprèsl’effort consenti pour le passage <strong>de</strong> l’an <strong>2000</strong>. Avec unrythme annualisé <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> 6 % au premiersemestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, les dépenses d’investissement continueraientainsi <strong>de</strong> s’inscrire dans la dynamique quis’est engagée au milieu <strong>de</strong> l’année 1997 et s’est poursuiviesans accroc <strong>de</strong>puis lors. L’effortd’investissement <strong>de</strong>s entreprises est en effet resté aussivigoureux en 1999 qu’en 1998 : il a progressé enmoyenne annuelle <strong>de</strong> 7,4% après 7,3%, un rythmenettement supérieur à celui observé lors <strong>de</strong> la reprise <strong>de</strong>1994-1995.Cet effort d’équipement s’accompagne d’une croissanceinédite <strong>de</strong> l’emploi. Avec 465 000 postes <strong>de</strong>travail supplémentaires (après 385 000 en 1998), l’an-1,35TAUX DE CHANGE1,3510EVOLUTION DE LA FBCF DES SNF-EIEN FRANCEen %101,301,301,251,201,15euro/yeneuro/dollar1,251,201,1550501,101,101,051,05-5-51,001,000,95source : Banque <strong>de</strong> France1999 <strong>2000</strong>0,95-1080 82 84 86 88 90 92 94 96 98-1010 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


LES EFFETS DES VARIATIONS DU PRIX DU PÉTROLE SUR L’INFLATION(<strong>de</strong>puis 1997)Entre fin 1997 et fin 1999, le prix du pétrole a connu <strong>de</strong>uxphases distinctes : une baisse liée à la crise asiatique puisune hausse, suite à la réduction <strong>de</strong> l’offre décidée parl’OPEP en <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier. Ainsi le brent, qui s’établissait enmoyenne à 19$ au quatrième trimestre <strong>de</strong> 1997 a chutéà 11$, au quatrième trimestre <strong>de</strong> 1998. Ensuite, il anettement augmenté, atteignant plus <strong>de</strong> 25$ au quatrièmetrimestre <strong>de</strong> 1999. Un choc sur les prix d’une telle ampleur,les cours ayant plus que doublé, ne s’était pasobservé <strong>de</strong>puis 1974. Or, au regard <strong>de</strong> l’économie mondiale,et en particulier <strong>de</strong> l’économie française, le chocpétrolier <strong>de</strong> l’année 1999 ne semble pas avoir eu lesmêmes conséquences qu’il y a vingt cinq ans.1,61,20,80,40,0IMPACT DES PRODUITS PETROLIERSSUR LE GLISSEMENT ANNUEL DE L’INFLATIONen %1,61,20,80,40,0Constat <strong>de</strong>scriptifL’essentiel <strong>de</strong>s variations récentes <strong>de</strong> l’inflation est dû auxmouvements du pétrole. En effet, les mouvements dupétrole ne semblent pas avoir perturbé le glissement <strong>de</strong>sprix hors énergie qui diminue <strong>de</strong>puis 1997. En revanche,la lecture du glissement annuel <strong>de</strong> l’indice d’ensemble,qui inclut donc l’énergie, est très révélatrice : 1998 a ainsiété marquée par la désinflation importée en raison <strong>de</strong> lachute <strong>de</strong> prix du pétrole alors qu’en 1999, l’accélération<strong>de</strong> l’inflation en fin d’année est imputable au choc pétrolier.Il est même possible d’évaluer sur une année l’impactdirect <strong>de</strong> l’accélération du glissement <strong>de</strong>s seuls produitspétroliers sur l’inflation :Toutes choses égales par ailleurs, en février <strong>2000</strong>, leglissement annuel <strong>de</strong>s produits pétroliers (+24,3%)contribue donc pour 1,2 point au glissement annuel <strong>de</strong>l’indice <strong>de</strong>s prix à la consommation.Mécanismedéc.1997déc.1998déc.1999GA d’ensemble 1,1 0,3 1,3GA ensemble hors énergie 1,3 0,9 0,6déc.1998déc.1999fév.<strong>2000</strong>GA d’ensemble 0,3 1,3 1,4GA produits pétroliers -7,1 20,5 24,3pondération produits pétroliers 5,19% 4,17% 4,80%impact <strong>de</strong>s produits pétrolies -0,4 0,9 1,2On peut distinguer <strong>de</strong>ux étapes dans la diffusion <strong>de</strong>svariations du cours du pétrole sur l’inflation.L’effet <strong>de</strong> premier tour : il s’agit d’un impact direct, via leprix <strong>de</strong>s produits pétroliers. C’est sur le poste "produitspétroliers" que les mouvements du brent (à la haussecomme à la baisse) ont un effet quasi-mécanique. Ceposte, constitué <strong>de</strong>s carburants, du fioul domestique et du-0,41998 1999 <strong>2000</strong>gaz liquéfié, représente environ 5% <strong>de</strong> l’indice d’ensemble.Pour autant, le très fort renchérissement du brent nes’est pas répercuté complètement sur les produits pétroliers.En février <strong>2000</strong>, alors que le glissement annuel duprix du brent en francs atteint plus <strong>de</strong> 200%, le glissementdu regroupement "produits pétroliers" s’établit à +24,3%.Ce rapport d’environ 1/8 se décompose, en moyenne,comme suit :• Opération <strong>de</strong> raffinage : sur l’évolution du prix du produitraffiné, l’évolution du prix du produit brut n’est répercutéequ’à 80%. Cela tient au fait que, grosso modo, leprix du pétrole ne représente que 80% <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>production <strong>de</strong> l’industrie du raffinage. Les autres coûts(essentiellement les salaires) restent à court terme inertes.• Opération <strong>de</strong> distribution : sur l’évolution du prix duproduit distribué, l’évolution du prix du produit raffinén’est répercutée qu’à 65%. Là encore, le produit raffinéne correspond qu’à 65% <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> production <strong>de</strong>l’industrie <strong>de</strong> la distribution.On passe ainsi d’un glissement <strong>de</strong> 200% pour le brent, àenviron 100% (=200%*0.8*0.65) pour le carburant horstaxe.• La fiscalité : celle-ci a la particularité <strong>de</strong> s’appliquer à unvolume physique et non à une valeur (ce qui est le cas<strong>de</strong> la TVA) : ce qui signifie qu’en cas <strong>de</strong> variation du prixH.T., elle reste inchangée. Par exemple, en janvier1999, 1 litre <strong>de</strong> super H.T. coûte 0,9F et la taxe est <strong>de</strong>4,2F. En décembre 1999, le prix hors taxe a doublé(1,80F) alors que la taxe est toujours <strong>de</strong> 4,20F. Unepartie important du prix T.T.C. (comprise entre 70% et80%) est donc complètement inerte lorsque le prix dupétrole varie et il faut diviser par 4 (HT/TTC≅1/4) lavariation du prix HT pour estimer la variation du prixTTC. On obtient donc un glissement d’environ 25% pourle prix T.T.C. <strong>de</strong>s carburants. C’est bien ce qu’on observesur le glissement <strong>de</strong>s prix du regroupement"produits pétroliers" qui s’établit en février <strong>2000</strong> à+24,3%.-0,4Mars <strong>2000</strong> 11


Finalement, en divisant par 8 le glissement annuel du prixdu brent, on a une estimation du glissement <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s"produits pétroliers". Compte tenu <strong>de</strong> leur poids dansl’indice d’ensemble (5%), l’impact sur le glissement annueld’ensemble se déduit <strong>de</strong>s variations du cours dubrent à un facteur d’environ : 1/160.Les effets <strong>de</strong> second tour : les matières premières sont<strong>de</strong>s consommations intermédiaires dans le processus <strong>de</strong>production. La hausse <strong>de</strong> leur cours tend ainsi à renchérirles coûts <strong>de</strong> production qui, à terme, peuvent se répercutersur les prix <strong>de</strong> production et les prix à la consommation.Les salaires, pour éviter <strong>de</strong> voir leur pouvoir d’achatdiminuer, s’in<strong>de</strong>xent à leur tour à la hausse, ce qui engendreune nouvelle augmentation <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> production.C’est la boucle prix-salaires, dont les effets peuvent êtretrès forts, comme ce fut le cas dans les années 1970.C’est à travers l’inflation sous-jacente, qui exclut pardéfinition le prix <strong>de</strong>s produits énergétiques, que l’on pourraitpercevoir une éventuelle diffusion <strong>de</strong>s prix du pétroleà l’ensemble <strong>de</strong> l’économie. Or, l’inflation sous-jacente estrestée stable en 1998 (à la suite <strong>de</strong> la chute du cours dubrent) et en 1999 (à la suite <strong>de</strong> son fort renchérissement).On peut essayer d’expliquer pourquoi le choc pétrolier <strong>de</strong>1999, n’a pas eu les mêmes conséquences que celui <strong>de</strong>1974. Tout d’abord, le fait <strong>de</strong> n’avoir rien constaté surl’inflation sous-jacente (stable autour <strong>de</strong> +0,7% - +0,8%)est probablement dû au mouvement d’aller retour rapi<strong>de</strong>du prix du pétrole : son renchérissement <strong>de</strong> 1999 aprèssa baisse <strong>de</strong> 1998 n’aurait pas eu le temps <strong>de</strong> se diffuserpleinement à l’économie. Plus fondamentalement, leseffets <strong>de</strong> diffusion induits par le renchérissement <strong>de</strong>250200150100500-50GLISSEMENT ANNUEL DES PRIXen %indice <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> produits pétroliercarburant H.T.brent en Fproduit raffiné1998 1999 <strong>2000</strong>l’énergie sont modérés dans la mesure où le processus<strong>de</strong> production est relativement moins consommateurd’énergie que par le passé. Le poids relatif <strong>de</strong>s servicesdans l’économie s’est accru et l’intensité en pétrole <strong>de</strong> laproduction industrielle a diminué. La moindre dépendanceénergétique, conséquence <strong>de</strong>s nombreuxinvestissements <strong>de</strong>s années 1980, n’est pas le seul élémentpour expliquer ce nouveau contexte bien réel. Lecontexte <strong>de</strong> modération salariale et le mo<strong>de</strong> d’in<strong>de</strong>xation<strong>de</strong>s salaires en France limitent également les tensionsinflationnistes. Depuis 1983, il n’y a plus d’in<strong>de</strong>xationautomatique <strong>de</strong>s salaires sur les prix passés.250200150100500-50née 1999 a enregistré <strong>de</strong>s créations d’emplois exceptionnelles.Dans les secteurs concurrentiels, la hausse<strong>de</strong>s effectifs salariés (+370 000) résulte <strong>de</strong> la croissance,et aussi <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> diminution du coût dutravail entrepris <strong>de</strong>puis plusieurs années et <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>court terme <strong>de</strong> la réduction du temps <strong>de</strong> travail. Aupremier semestre <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>, les créations d’emploissalariés marchands se poursuivraient à un rythmesoutenu, en ligne avec l’activité économique. Les créationsd’emplois salariés atteindraient 200 000 environdans le secteur concurrentiel et l’emploi total progresserait<strong>de</strong> 1%.Ce rythme exceptionnel <strong>de</strong> créations d’emplois permetune décrue rapi<strong>de</strong> du chômage en 1999 à un rythmeproche <strong>de</strong> 1 point par an. Cette baisse s’est nettementaccentuée au cours du second semestre <strong>de</strong> 1999, enphase avec l’accélération <strong>de</strong> l’activité. Bénéficiant toujoursdu rythme soutenu <strong>de</strong>s créations d’emplois aucours <strong>de</strong>s mois à venir, le taux <strong>de</strong> chômage se replieraitd’environ 0,5 point pour atteindre 10% <strong>de</strong> la populationactive à la fin juin <strong>2000</strong>.Dans ce contexte, la confiance <strong>de</strong>s ménages reste auplus haut. L’indicateur résumé <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>sconsommateurs a progressé tout au long <strong>de</strong> l’année1999 pour atteindre <strong>de</strong>s niveaux historiques en find’année. Il s’y maintient début <strong>2000</strong>. Ce climat <strong>de</strong>confiance a stimulé la consommation <strong>de</strong>s ménages.Après une légère inflexion en début d’année 1999, laconsommation a retrouvé un rythme <strong>de</strong> progressionassez soutenu, en ligne avec la progression du pouvoird’achat du revenu. Cette dynamique se maintiendraitau premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. Les dépenses <strong>de</strong> consommationcontinueraient <strong>de</strong> progresser à un rythme annuelproche <strong>de</strong> 3% : le taux d’épargne diminuerait donc trèslégèrement, grâce à la baisse du chômage et peut-être àla progression <strong>de</strong> la bourse.Tensions réelles accrues, progression modérée<strong>de</strong> l’inflation sous-jacenteLa vigueur <strong>de</strong> l’activité s’accompagne <strong>de</strong>puis le début<strong>de</strong> l’année 1999 d’un surcroît <strong>de</strong> tensions sur l’appareilproductif. Les tensions sont particulièrement vives dansl’automobile. Dans la construction, les goulots <strong>de</strong> productionaugmentent fortement ces <strong>de</strong>rniers mois,particulièrement en raison <strong>de</strong> difficultés <strong>de</strong> recrutement.En outre, en amont <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> production, lesfacteurs qui avaient concouru à la modération <strong>de</strong>s prixà la consommation en début d’année 1999 se sontprogressivement retournés et le contexte apparaît plusinflationniste. Les prix <strong>de</strong>s matières premières importéesont en effet enregistré une nette remontée, sous12 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL ET COÛT HORAIRE DU TRAVAILAvertissement : l’élaboration <strong>de</strong>s évolutions présentéesci-<strong>de</strong>ssous a nécessité <strong>de</strong> nombreuses hypothèses etapproximations. Ces évolutions sont à considérer avecune très gran<strong>de</strong> précaution, car elles sont susceptibles <strong>de</strong>révisions importantes. En particulier, les variations <strong>de</strong> ladurée effective du travail ne sont pas issues <strong>de</strong> la comptabiliténationale mais estimées à partir <strong>de</strong> l’enquêteACEMO sur le passé et, en prévision, à partir <strong>de</strong>s fluxd’entrées dans le dispositif négocié et d’une estimation<strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>s dispositions légales.La mise en oeuvre <strong>de</strong> la réduction du temps <strong>de</strong> travails’accompagne mécaniquement d’une accélération <strong>de</strong>ssalaires horaires. Au moment où la durée effective dutravail diminue, le maintien <strong>de</strong> la rémunération mensuelle("compensation intégrale") suppose en effet une hausseà due concurrence du taux <strong>de</strong> salaire horaire. En ce sens,la réduction du temps <strong>de</strong> travail pour un employé sedistingue d’un passage à temps partiel, à l’occasion duquelrémunération mensuelle et temps <strong>de</strong> travaildiminuent conjointement (à taux <strong>de</strong> salaire horaire inchangé).De fait, en dépit <strong>de</strong> la modération <strong>de</strong>s salairesmensuels, les résultats provisoires <strong>de</strong> l’enquête ACEMOfont apparaître une vive progression du salaire horaire :pour les seuls ouvriers, le SHBO (salaire horaire <strong>de</strong> baseouvrier) progresse à un rythme supérieur à 4% au secondsemestre <strong>de</strong> 1999.Le suivi <strong>conjoncture</strong>l <strong>de</strong>s coûts salariaux se trouve donccompliqué. Avec la diffusion progressive <strong>de</strong> la réductiondu temps <strong>de</strong> travail, les salaires horaires continueront <strong>de</strong>progresser à un rythme plus soutenu que les salairesmensuels. Cela signifie que les coûts salariaux <strong>de</strong>s entreprisessont susceptibles d’être renchéris. Mais pourapprécier complètement leur évolution, il convient <strong>de</strong> tenircompte <strong>de</strong>s allégements supplémentaires <strong>de</strong> charges etd’impôts qui pèsent sur le facteur travail.Cet encadré propose quelques éléments <strong>de</strong> suivi ducoût horaire du travail dans le contexte <strong>de</strong> réductiondu temps <strong>de</strong> travail. Les estimations suggèrent quele coût horaire nominal du travail (en tenant compte<strong>de</strong> l’allégement <strong>de</strong> la taxe professionnelle sur lessalaires) <strong>de</strong>vrait légèrement accélérer. Il s’établiraitsur une pente <strong>de</strong> +2,5% en rythme annuel début <strong>2000</strong>,contre +2,0% auparavant.Plus précisément, cette évolution du coût horaire se décompose<strong>de</strong> la façon suivante (voir le tableau).• Le salaire moyen gar<strong>de</strong>rait un rythme <strong>de</strong> croissancemodérée <strong>de</strong> +2,0% début <strong>2000</strong>, notamment sous l’hypothèseque le choc <strong>de</strong> prix associé à la hausse <strong>de</strong>scours du pétrole du second semestre <strong>de</strong> 1999 se répercuteraitpeu dans les salaires, en tout cas à cetteéchéance.• Sous l’effet <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong> la durée du travail, lesalaire horaire progresserait alors à un rythme proche<strong>de</strong> 3,5%. La durée du travail <strong>de</strong>vrait en effetdiminuer à un rythme annualisé proche <strong>de</strong> +1,5% audébut <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>. Les prévisions <strong>de</strong> durée sontconformes aux flux d’entrées dans le dispositif <strong>de</strong> réductionnégociée du temps <strong>de</strong> travail et tiennentcompte, pour les salariés qui ne sont pas couverts parun accord, <strong>de</strong> l’application à partir <strong>de</strong> février <strong>2000</strong> dudispositif législatif provisoire sur les heures supplémentaires(bonification <strong>de</strong> 10% attribuée par défaut sousCoût horaire du travail (champs : EB-EP)Salaire mensuel moyen (1)- durée hebdomadaire temps plein(en variation trimestrielle, %)1998 1999 <strong>2000</strong> (p)T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 (p) T1 T20,4-0,10,5-0,0= Salaire horaire 0,5 0,5 0,6 0,5 0,6 0,6 0,7 0,9 0,9 0,9+ Contribution <strong>de</strong>s allégements <strong>de</strong> charges 0,2 0,0 -0,2 0,2 0,0 0,0 -0,2 -0,1 -0,2 -0,1= Coût horaire du travail(au sens <strong>de</strong> la Comptabilité Nationale) (2) (3)0,8 0,5 0,3 0,7 0,6 0,6 0,5 0,8 0,7 0,8+ Contribution <strong>de</strong>s allégements <strong>de</strong> la part"salaires" <strong>de</strong> la taxe professionnelle (4)0,0 0,0 0,0 0,0 -0,3 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1= Coût horaire du travail consolidé(yc. Taxe Professionnelle sur salaires)0,8 0,5 0,4 0,7 0,3 0,5 0,4 0,8 0,6 0,7- Productivité horaire 0,4 0,7 -0,4 0,2 0,1 0,4 0,5 1,0 0,9 0,9Coût salarial unitaire consolidé 0,4 -0,1 0,7 0,5 0,2 0,1 0,0 -0,2 -0,3 -0,20,5-0,00,5-0,00,5-0,10,5-0,10,4-0,30,5-0,40,5-0,40,5-0,4(p) Prévisions(1) Salaire mensuel moyen par personne en équivalent temps plein (et donc corrigé <strong>de</strong> l’accroissement du temps partiel).(2) (rémunération <strong>de</strong>s salariés + impôts sur la main d’oeuvre) / volume d’heures travailléesremarque : la part <strong>de</strong> la taxe professionnelle sur les salaires est comptabilisée dans les "autres impôts sur la production" en Comptabilité Nationale.(3) La décomposition du coût horaire a été approchée par la combinaison <strong>de</strong> ses différentes composantes.La décomposition est faite à partir <strong>de</strong> la formule approchée suivante : ∆c/c=∆w/w-∆h/h+∆(1+t)/(1+t)avec ∆c/c=évolution du coût horaire, ∆w/w=évolution du salaire mensuel moyen, ∆h/h=évolution <strong>de</strong> la durée hebdomadaire,∆(1+t)/(1+t)=évolution du taux <strong>de</strong> prélèvement sur le travail(4) Il est prévu que la part "salaires" <strong>de</strong> la taxe professionnelle continue <strong>de</strong> diminuer d’environ 10 milliards par an jusqu’en 2003.Mars <strong>2000</strong> 13


forme <strong>de</strong> repos compensateur pour les heures supplémentairescomprises entre 35 et 39 heures parsemaine).• Grâce aux allégements <strong>de</strong> charge, le coût horairedu travail (au sens <strong>de</strong> la comptabilité nationale)progresserait moins rapi<strong>de</strong>ment, à un rythme proche<strong>de</strong> 3%. Les allégements supplémentaires sur lescotisations patronales <strong>de</strong>vraient en effet contribuer àdiminuer le coût du travail pour près <strong>de</strong> 0,5% en rythmeannualisé au début <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>. Ces allégementstiennent compte <strong>de</strong> l’extension <strong>de</strong> la ristourne dégressivequi prend la forme d’un seul et même barèmed’exonération, dégressif jusqu’à 1,8 Smic et d’un montantforfaitaire <strong>de</strong> 4 000 F au-<strong>de</strong>là.• Après prise en compte <strong>de</strong> la suppression progressive<strong>de</strong> la part "salaires" <strong>de</strong> la taxe professionnelle,le coût salarial horaire "consolidé" (qui n’est plusun concept <strong>de</strong> comptabilité nationale) progresseraitdonc à un rythme <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2,5%. L’allégement<strong>de</strong> la taxe professionnelle <strong>de</strong>vrait en effet contribuer àdiminuer le coût salarial pour près <strong>de</strong> 0,5%. Au totaldonc, les allégements <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s prélèvementsviendraient compenser aux <strong>de</strong>ux tiers l’effet du renchérissementlié à la réduction <strong>de</strong> la durée du travail (1%pour 1,5%).Enfin, avec les gains <strong>de</strong> productivité qui accompagnent lareprise et le dynamisme prévu <strong>de</strong> l’activité, le coût salarialunitaire baisserait légèrement début <strong>2000</strong>. Ainsi, le dynamisme<strong>de</strong> l’activité, les baisses d’impôt et les modalitésd’application transitoires <strong>de</strong> la loi sur les 35 heures enterme d’horaire, <strong>de</strong> salaire et <strong>de</strong> charges se combinent <strong>de</strong>telle sorte que le coût salarial unitaire n’est pas affecté aupremier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>.l’effet conjoint <strong>de</strong> la hausse du cours du pétrole et <strong>de</strong>l’impact <strong>de</strong> la reprise mondiale sur le cours <strong>de</strong>s autresmatières premières. En lien avec l’accélération <strong>de</strong> l’activité<strong>de</strong>puis le printemps <strong>de</strong>rnier, cette hausse <strong>de</strong>s cours<strong>de</strong>s matières premières explique le redressement <strong>de</strong>sperspectives personnelles <strong>de</strong> prix <strong>de</strong>s industriels. Lesprix <strong>de</strong> vente industriels sont désormais orientés à lahausse, essentiellement dans les biens intermédiaires.102,5102,0101,5101,0INDICE DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELSbiens intermédiairesbiens <strong>de</strong> consommationbiens d’équipement professionnelautomobile102,5102,0101,5101,0Pourtant, les tensions inflationnistes restent contenues.Le glissement annuel <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s prix à laconsommation atteint +1,3% en fin d’année, après+0,3% fin 1998. Les effets directs <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>sproduits pétroliers contribuent pour 0,9 point au glissementannuel <strong>de</strong> l’indice d’ensemble fin 1999. Ils<strong>de</strong>vraient culminer à 1,2 point au printemps pour progressivementse dissiper avec la stabilisation du prix dupétrole. L’inflation sous-jacente, qui exclut les produitsà prix volatils, est restée pour sa part voisine <strong>de</strong> +0,7%tout au long <strong>de</strong> l’année 1999.100,5100,099,599,01999 <strong>2000</strong>100,5100,0Les effets <strong>de</strong> diffusion (dits "<strong>de</strong> second tour") induitspar le renchérissement <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>vraient être modérés,en raison <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> la concurrence <strong>de</strong>l’industrie au sein <strong>de</strong> la zone euro et du poids relatif <strong>de</strong>sservices moins consommateurs d’énergie, en particulieren France. Surtout, malgré la remontée <strong>de</strong>l’inflation, la modération salariale semble acquise : leglissement annuel du salaire mensuel <strong>de</strong> base (SMB)est resté quasiment stable au quatrième trimestre(+1,7% après +1,6% au trimestre précé<strong>de</strong>nt), et ne<strong>de</strong>vrait pas enregistrer d’accélèration notable à courtterme. Enfin, l’intensification <strong>de</strong> la concurrence, notammentdans le secteur <strong>de</strong>s transports et communications,continue <strong>de</strong> limiter la progression <strong>de</strong>s prix dansles services.Avec l’arrivée à son maximum <strong>de</strong> l’effet du renchérissementdu prix du pétrole, l’inflation aurait donc atteintun point haut en début d’année, à +1,6% puis reculeraità +1,2% fin juin en raison <strong>de</strong> la baisse du taux normal<strong>de</strong> TVA. L’inflation sous-jacente progresserait pour sapart légèrement pour atteindre 1,0% en juin <strong>2000</strong>, unpeu au-<strong>de</strong>ssus du niveau observé à la fin <strong>de</strong> 1999, sousl’effet <strong>de</strong> la vigueur <strong>de</strong> l’activité et <strong>de</strong> la diffusion durenchérissement passé <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> production. ■99,599,014 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


TENSIONS ET PRIX EN FRANCEL’accroissement <strong>de</strong>s tensions <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> la repriseen 1997 est à certains égards comparable à celuiobservé lors <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> forte expansion <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>sannées 1980. Pourtant, les évolutions <strong>de</strong> prix et les anticipationsd’inflation restent bien plus modérées. Laremontée <strong>de</strong>s tensions réelles ne <strong>de</strong>vrait donc pas remettreen cause la modération <strong>de</strong> l’inflation sous-jacente àcourt terme.Montée <strong>de</strong>s tensions sur les capacités <strong>de</strong> productionLa vigueur <strong>de</strong> l’activité s’accompagne <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>l’année 1999 d’un surcroît <strong>de</strong> tensions sur l’appareil productif.Les taux d’utilisation <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> production(les TUC) dans l’industrie manufacturière ont augmenté<strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1,5 point au cours <strong>de</strong>s six <strong>de</strong>rniers mois. Ilss’établissent désormais à plus <strong>de</strong> 2 points au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>leur moyenne <strong>de</strong> longue pério<strong>de</strong>. Les tensions sont particulièrementvives dans l’automobile. Les goulots <strong>de</strong>production dans l’industrie manufacturière ont nettementprogressé et atteignent un niveau quasiment égal à leurmaximum historique. Dans la construction, les goulots <strong>de</strong>production augmentent fortement ces <strong>de</strong>rniers mois. Lessol<strong>de</strong>s d’opinion sont désormais à <strong>de</strong>s niveaux comparables,voire supérieurs, aux niveaux enregistrés à la fin <strong>de</strong>sannées 1980.Accroissement <strong>de</strong>s tensions sur le marché du travailL’amélioration <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong>puis 1997 et la vigueur <strong>de</strong>l’activité s’accompagnent d’un accroissement <strong>de</strong>s difficultés<strong>de</strong> recrutement dans l’industrie et le bâtiment. Labaisse du chômage à la fin <strong>de</strong>s années 1980 s’était, elleaussi, accompagnée <strong>de</strong> tensions sur le marché du travail.Les enquêtes donnent néanmoins une image contrastée<strong>de</strong> l’ampleur relative <strong>de</strong>s tensions aujourd’hui et à l’époque.Dans l’industrie, les difficultés <strong>de</strong> recrutement restentinférieures à celles enregistrées à la fin <strong>de</strong> la décennie1980 et leur rythme <strong>de</strong> progression est moins soutenu.Par contraste, les difficultés <strong>de</strong> recrutement dans le secteurdu bâtiment retrouvent les niveaux élevés <strong>de</strong>s années1990-1991. De surcroît, si le niveau du chômage àla fin <strong>de</strong>s années 1980 est sensiblement plus faible, sabaisse est aujourd’hui beaucoup plus rapi<strong>de</strong> qu’elle ne l’aété à l’époque.Des salaires réels qui n’accélèrent pasA la fin <strong>de</strong>s années 1980, les salaires réels avaientaccéléré vivement, pour progresser notamment à unrythme supérieur à 3% à la fin <strong>de</strong> 1989. A contrario, lareprise actuelle n’enregistre pas vraiment d’accélération<strong>de</strong>s salaires réels. Ceux-ci accélèrent certes entre lami-1997 et le début <strong>de</strong> 1999 : ils progressent à un rythmed’environ 2% par an. Mais cette accélération a surtoutrésulté <strong>de</strong> la baisse non anticipée <strong>de</strong> l’inflation avec lachute du prix du pétrole. En contrepartie, la progression<strong>de</strong>s salaires réels se stabilise <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l’année1999, avec la remontée <strong>de</strong> l’inflation. Appréciés avecl’inflation sous-jacente, qui représente plus fidèlement latendance <strong>de</strong> l’inflation, ils progressent à un rythme trèsrégulier d’environ 1% par an <strong>de</strong>puis 1995.Des anticipations d’inflation toujours modéréesdans l’industrieLe niveau <strong>de</strong>s anticipations d’inflation est aujourd’huisensiblement inférieur à celui <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>s années 1980.En effet, malgré leur remontée <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> 1999,les perspectives <strong>de</strong> prix <strong>de</strong>s ménages et <strong>de</strong>s industrielsrestent modérées. Plus spécifiquement, les anticipations<strong>de</strong> prix restent très en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> celles observées à la fin<strong>de</strong>s années 1980, alors que les perspectives d’activitésont comparables et qu’il existe un lien cyclique manifesteentre perspectives d’activité et <strong>de</strong> prix.Ce changement <strong>de</strong> régime semble s’être opéré au milieu<strong>de</strong>s années 1990 avec la décrochage inédit entre lesperspectives d’activité, qui progressent, et les anticipationsd’évolution <strong>de</strong> prix, en diminution. Il transcrit80DIFFICULTES DE RECRUTEMENTen %bâtimentIndustrie804030PERSPECTIVES DE PRIX ET D’ACTVITE DANS L’INDUSTRIEsol<strong>de</strong>s d’opinion30206060201010040400-10-10-202020-20-30-30-40087 89 91 93 95 97 990-4087 89 91 93 95 97 99-50Mars <strong>2000</strong> 15


l’abaissement durable <strong>de</strong>s anticipations d’inflation quiconditionnent les évolutions <strong>de</strong> l’inflation et signale ainsiun déplacement <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> Phillips <strong>de</strong> court terme.Ce recul <strong>de</strong>s anticipations d’inflation peut être rapprochédu nouveau contexte européen qui s’est instauré à mesureque la perspective <strong>de</strong> l’Union Monétaire est <strong>de</strong>venueplus crédible (fin <strong>de</strong>s dévaluations compétitives, indépendance<strong>de</strong> la banque centrale, engagement ferme durespect <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> Maastricht, notamment en matière<strong>de</strong> finances publiques). C’est ce que suggère la différenceobservée entre le secteur <strong>de</strong> l’industrie, très ouvert à laconcurrence, celui <strong>de</strong>s services, plus protégé et caractérisépar une déconnexion beaucoup moins prononcée, etle secteur du BTP, plus protégé encore et dans lequelrythme d’activité et perspectives <strong>de</strong> prix restent parfaitementen phase.30150-15-30-45-60PERSPECTIVES DE PRIX ET D’ACTVITE DANS LE BATIMENTsol<strong>de</strong>s d’opinionperspectives <strong>de</strong> prixactivité prévue87 89 91 93 95 97 9930150-15-30-45-60L’ÉTAT DE LA CONJONCTURE LU PAR UN INDICATEUR SYNTHÉTIQUESans annoncer un retournement <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>, la dégradation<strong>de</strong> l’indicateur, entamée en novembre, indique unematuration du cycle industriel en France.INDICATEUR DE RETOURNEMENT DE CONJONCTUREindustrie manufacturière - Mars <strong>2000</strong>Note <strong>de</strong> lecture : l’indicateur <strong>de</strong> retournement <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>est calculé à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> sol<strong>de</strong>s d’opinion tirés <strong>de</strong>l’enquête mensuelle d’activité dans l’industrie. Son principe<strong>de</strong> construction est le suivant : la dynamique d’ensemble<strong>de</strong>s sol<strong>de</strong>s est supposée dépendre <strong>de</strong> la phase <strong>conjoncture</strong>lletraversée ; celle-ci, favorable ou défavorable, estreprésentée par une variable qualitative non directementobservée. On estime, à travers l’évolution <strong>de</strong>s sol<strong>de</strong>s d’opinion,la probabilité que cette variable inobservable setrouve dans l’une ou l’autre position (<strong>conjoncture</strong> favorableou défavorable). Les résultats obtenus sont représentéssous la forme d’une courbe, retraçant à chaque date ladifférence entre la probabilité pour que la phase <strong>conjoncture</strong>llesoit favorable et la probabilité pour qu’elle soitdéfavorable. L’indicateur évolue donc entre +1 et -1.1,00,50,0-0,5-1,01993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 <strong>2000</strong>1,00,50,0-0,5-1,016 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


DES PRÉVISIONS DE DÉCEMBRE 1999... AUX RÉVISIONS DE MARS <strong>2000</strong>(évolutions en glissement semestriel (%) ou unités indiquées)Second semestre 1999 Premier semestre <strong>2000</strong>décembre1999<strong>mars</strong><strong>2000</strong>décembre<strong>2000</strong>Pétrole : prix du baril <strong>de</strong> “Brent daté” en dollars (niveau) 22,4 22,3 22,0 25,0Taux <strong>de</strong> change euro/dollar 1,1 1,0 1,1 1,0Biens et servicesPIB 2,1 1,9 1,5 1,8Importations 4,7 5,2 3,1 4,2Consommation <strong>de</strong>s ménages 1,8 1,4 1,2 1,5FBCF totale 3,2 3,1 2,2 2,7dont : SQS-EI 4,1 3,7 2,5 2,9Exportations 6,0 4,9 3,2 4,1Contribution <strong>de</strong>s stocks à la croissance du PIB 0,0 0,1 0,2 0,2Deman<strong>de</strong> intérieure hors stocks 1,8 1,6 1,3 1,5Produits manufacturésProduction 3,8 2,7 2,5 3,2Consommation <strong>de</strong>s ménages 2,9 2,1 1,6 2,1Variations <strong>de</strong> stocks (milliards <strong>de</strong> Francs 95) 0,5 0,6 14,5 19,5Coûts d’exploitation unitaires (1) -0,2 0,4 0,3 0,0Prix <strong>de</strong> production 0,2 0,2 0,5 0,7Prix à la consommation (ensemble) (2) 1,0 1,3 1,2 1,2ensemble hors énergie (2) 0,5 0,6 0,8 0,6produits manufacturés du secteur privé (2) -0,3 -0,4 0,0 -0,6Salaire mensuel <strong>de</strong> base 0,9 0,9 1,0 1,0Salariés <strong>de</strong>s secteurs essentiellement marchands 1,3 1,5 1,5 1,4Taux d’épargne 15,3 15,5 15,4 15,8Sol<strong>de</strong>s (milliards <strong>de</strong> francs courants)Agro-alimentaire caf-fab 38,0 34,4 40,7 32,9Energie caf-fab -46,0 -44,9 -51,9 -47,1Produits manufacturés caf-fab 54,1 47,7 51,3 36,6Ensemble fab-fab 73,7 65,1 69,9 52,1Prévision(1) hors prélèvements obligatoires(2) glissement annuel en fin <strong>de</strong> semestre<strong>mars</strong><strong>2000</strong>Le diagnostic est globalement peu modifié par rapport à la<strong>note</strong> <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong> précé<strong>de</strong>nte : l’acquis <strong>de</strong> croissance àla fin du second trimestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> s’établit à 3%, trèslégèrement au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s 2,9% retenus en décembre.Mais le profil <strong>de</strong> la croissance prévue est plus régulier, sansaccélèration fin 1999 ni ralentissement début <strong>2000</strong>.Ces modifications résultent pour l’essentiel d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>mondiale au profil plus régulier, <strong>de</strong> l’absence d’effet "bug"et <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la tempête.Au second semestre <strong>de</strong> 1999, l’industrie est apparue moinsdynamique que prévu. Après une très forte accélération autroisième trimestre <strong>de</strong> 1999, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> extérieure a eneffet marqué le pas au quatrième trimestre. Cependant, lavigueur inattendue <strong>de</strong> la croissance aux États-Unis et larobustesse <strong>de</strong> la reprise dans les zones émergentes invitentà reprendre à la hausse l’évolution du commercemondial en début <strong>2000</strong>. Parallèlement, l’effet "bug" incorporédans les prévisions <strong>de</strong> décembre ne semble pas avoirjoué aussi fortement qu’anticipé, ce qui a contribué à lisserla <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s entreprises (variations <strong>de</strong> stocks et investissement).Au total, la production manufacturière <strong>de</strong>vraitpoursuivre son expansion à un rythme comparable à celuiqui prévaut <strong>de</strong>puis le second semestre <strong>de</strong> 1999, au lieu duralentissement prévu en décembre.Les réparations rendues nécessaires par la tempête <strong>de</strong> findécembre sont responsables d’une légère révision à lahausse <strong>de</strong> l’investissement en bâtiment au premier semestre.Celles-ci contribuent aussi à un surcroît <strong>de</strong>consommation <strong>de</strong>s ménages.Enfin, la prévision d’inflation reste inchangée, à 1,2% enjuin <strong>2000</strong>. La baisse du taux normal <strong>de</strong> la TVA vient en effetcompenser les effets <strong>de</strong> la poursuite <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>s prixdu pétrole et <strong>de</strong> l’accélération du prix <strong>de</strong>s produits frais.Mars <strong>2000</strong> 17


Retour sur 1999Michel DEVILLIERSDépartement <strong>de</strong> la <strong>conjoncture</strong>Par la vigueur du rebondobservé après le trou d’airdu premier trimestre, l’année1999 a montré la robustesse<strong>de</strong> la phase d’expansion entamée<strong>de</strong>puis trois années.L’impression <strong>de</strong> léger reculd’une année sur l’autre donnéepar une augmentation duPIB <strong>de</strong> 2,7% en moyenne annuelle(contre 3,2% en 1998)doit être nuancée par laconsidération du glissementdu PIB sur l’année : 3,2%,soit plus que chacune <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux années précé<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong>cette phase <strong>de</strong> reprise. Ceciai<strong>de</strong> à comprendre l’exceptionnellevigueur <strong>de</strong>scréations d’emplois (370 000dans le secteur marchand,465 000 au total) et le reculconsécutif <strong>de</strong> près d’un pointdu taux <strong>de</strong> chômage.Comme l’année précé<strong>de</strong>nte, la progression<strong>de</strong> l’activité, analysée autravers <strong>de</strong>s contributions comptablesà la croissance, a presque totalementreposé sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieurehors stocks. Laconsommation <strong>de</strong>s ménages s’estencore montrée dynamique, attestantune nouvelle fois que la Francecultive, plus que ses voisins, le cerclevertueux emploi-consommation-croissance.Une mention particulièredoit être faite du logementdont la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> très vive, alimentéetant par les taux d’intérêt attractifsque <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> politiqueéconomique, a soutenu l’activitétout au long <strong>de</strong> l’année. Même sileur contribution à la croissance esten moyenne restée faible, leséchanges extérieurs ont constitué leprincipal facteur d’accélération <strong>de</strong>l’activité à partir du <strong>de</strong>uxième trimestre.On a enregistré une progression<strong>de</strong>s exportations proche<strong>de</strong> 10% l’an. De plus, la perceptiond’un arrêt <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> ralentissementdu commerce mondial a stimuléles anticipations <strong>de</strong>s entrepreneurs.Ainsi, le redressementrapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s échanges mondiaux estune première réponse à la questionque fait inévitablement apparaîtreun retour sur 1999 : pourquoi leralentissement du <strong>de</strong>uxième semestre<strong>de</strong> 1998, accompagné d’unvif infléchissement <strong>de</strong>s anticipations,n’a-t-il pas, à l’image <strong>de</strong> cequi s’était passé en 1995, débouchésur un freinage marqué <strong>de</strong> l’activité? Ou pourquoi la crise asiatiquen’a-t-elle généré qu’un simple troud’air ?Des argumentations <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux typespeuvent être développées : les premièresmettent en avant que la criseasiatique comportait, par ses effetsdirects <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong>s taux d’intérêtet <strong>de</strong> ralentissement <strong>de</strong> l’inflation,<strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> stimulation <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> dans les pays développésqui allaient contrebalancer les effetsplus visibles, <strong>de</strong> prime abord,du freinage du commerce mondialsur les appareils industriels. Les secon<strong>de</strong>smettent en évi<strong>de</strong>nce lameilleure résistance <strong>de</strong> l’Europeaux chocs extérieurs, due à la création<strong>de</strong> la zone euro : lors <strong>de</strong>s crisesprécé<strong>de</strong>ntes, le freinage <strong>de</strong> la croissanceétait amplifié par les fluctuations<strong>de</strong> changes entre les monnaieseuropéennes et peut-être plus encorepar les hausses <strong>de</strong> taux d’intérêt<strong>de</strong>stinées à limiter ces fluctuations.On trouvera dans les fiches <strong>de</strong> cette<strong>note</strong> une <strong>de</strong>scription détaillée <strong>de</strong>1999. Aussi ne soulignera-t-on icique les trois traits marquants <strong>de</strong>l’année écoulée :- le premier est la vigueur du rebond<strong>de</strong> l’activité, qui permet <strong>de</strong> repasserà un rythme annuel <strong>de</strong> croissancesupérieur à 3% dès le <strong>de</strong>uxièmetrimestre.- le <strong>de</strong>uxième, déjà évoqué, estl’importance <strong>de</strong>s créations d’emplois: avec 465 000 nouveaux emplois,1999 marque la meilleureperformance <strong>de</strong>s cinquante <strong>de</strong>rnièresannées.- le troisième est le retour <strong>de</strong>s tensions: celles-ci restent modérées(sauf dans le BTP), mais 1999 marqueun retour à la hausse tant <strong>de</strong>stensions physiques que <strong>de</strong> l’inflationet <strong>de</strong>s taux d’intérêt.Rebond vigoureux <strong>de</strong> l’activitéContrairement à l’année précé<strong>de</strong>nte,1999 présente un profil faisantressortir une accélération <strong>de</strong>l’activité, qui s’installe à partir du20 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Retour sur 1999milieu <strong>de</strong> l’année sur un rythme <strong>de</strong>croissance proche <strong>de</strong> 4% l’an. Cetteévolution reflète d’abord l’évolution<strong>de</strong> la production manufacturière: en faible progression au premiertrimestre (dans laprolongation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième moitié<strong>de</strong> 1998), elle revient dès le<strong>de</strong>uxième trimestre sur une croissanceproche <strong>de</strong> 6% l’an, principalementen raison du rebond <strong>de</strong>s exportations,qui vient s’ajouter à une<strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure hors stocks(notamment <strong>de</strong> consommation) envive progression dès le début <strong>de</strong>l’année. Il est vrai que les anticipations<strong>de</strong>s ménages n’ont à aucunmoment été affectées par la criseasiatique, les français ne semblantsensibles qu’à la baisse du chômageet à l’augmentation <strong>de</strong> pouvoird’achat générée par la désinflationimportée. Par ailleurs,l’investissement <strong>de</strong>s entreprisesn’a marqué qu’un léger fléchissementen début d’année, comme siles entrepreneurs avaient toujourscru que le ralentissement <strong>de</strong> l’activitéserait <strong>de</strong> courte durée. Une indicationsimilaire est donnée, on leverra, par l’évolution <strong>de</strong>s créationsd’emplois. Contrairement à ce quia été observé en 1998, la contributiondu commerce extérieur est légèrementpositive, la réanimation<strong>de</strong>s exportations ayant été un peuplus rapi<strong>de</strong> que celle <strong>de</strong>s importations.Autre symétrie par rapport àl’année précé<strong>de</strong>nte, la contribution<strong>de</strong>s stocks à la croissance est négativeen 1999. Deux explicationspeuvent être avancées : sur le début<strong>de</strong> l’année, le bas niveau <strong>de</strong>s cours<strong>de</strong>s matières premières et le moindredynamisme <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> incitaientà un déstockage ; sur la secon<strong>de</strong>moitié <strong>de</strong> l’année, lacontribution négative <strong>de</strong>s stockssemble au contraire reliée au vifdéveloppement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, notammentd’exportations.6040200-20-40-60Les secteurs non industriels (services,commerces) ont en généralconnu une accélération <strong>de</strong> l’activitéen cours d’année, étant sensibles àl’effet d’entraînement exercé parl’industrie. Une mention particulièredoit être faite du secteur dubâtiment et <strong>de</strong>s travaux publics, quia connu une année faste. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> logements était déjà activeen 1998 en raison <strong>de</strong> la baisse<strong>de</strong>s taux d’intérêt. Elle a été nettementrenforcée par l’arrivée àterme du dispositif Périssol dont lebénéfice nécessitait une acquisitionavant la fin août 1999. La poussée<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s’est traduite par unevague <strong>de</strong> mises en chantier qui ontatteint 310 000 sur l’année. L’activitédans le bâtiment, sur le secondsemestre, a été renforcée par l’allégement<strong>de</strong> la TVA.Nouvelle année record pourles créations d’emploisDès le premier trimestre, la croissance<strong>de</strong> l’emploi a surpris par savigueur, ne semblant pas avoir étéaffectée par le "trou d’air". Cettecroissance s’est accélérée en find’année et, au total, l’année 1999apparaît exceptionnelle : 465 000emplois créés (après 385 000 en1998) dont 370 000 dans le secteurconcurrentiel. Pour l’essentiel(320 000), ces emplois se sont situésdans le tertiaire marchand,mais la construction - du fait <strong>de</strong> sonactivité soutenue - et l’industrie -malgré son fléchissement <strong>de</strong> débutd’année - ont également connu <strong>de</strong>sévolutions positives. La croissanceINDICATEURS DU CLIMAT CONJONCTURELsol<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réponses, cvs, en %90 91 92 93 94 95 96 97 98 99<strong>de</strong> l’emploi en 1999 est principalementle résultat du dynamisme <strong>de</strong>l’activité ; mais le <strong>de</strong>uxième semestrea été aussi marqué par les premierseffets notables <strong>de</strong> la réductiondu temps <strong>de</strong> travail. On doitaussi souligner le maintien d’unefaible productivité apparente dutravail (0,6% en moyenne annuelle,0,9% en glissement annuel, dans lesecteur marchand).Très naturellement, et malgré uneaugmentation plus forte que l’annéeprécé<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> travail,l’année 1999 a été aussi une annéeexceptionnelle pour la baisse duchômage. En terme <strong>de</strong> chômageBIT, la décrue a été <strong>de</strong> 256 000chômeurs sur l’année. Ce recul anotamment profité aux jeunes <strong>de</strong>moins <strong>de</strong> 25 ans.Un retour <strong>de</strong>s tensions1999 marque une étape dans le cyclecommencé à la fin 1996 car elleest l’année où, caractéristique classiquedu phénomène <strong>de</strong> maturation,<strong>de</strong>s tensions <strong>de</strong>viennent plus manifesteset où l’inflation prend unetendance ascendante. Toutefois, lesniveaux atteints sur ces <strong>de</strong>ux pointsà la fin <strong>de</strong> 1999 ne sont pas telsqu’ils puissent peser à court termesur la poursuite <strong>de</strong> la phase d’expansion.En effet, le seul secteur0-8-16-24-32-40-48Mars <strong>2000</strong> 21


Retour sur 19994321CONTRIBUTIONS A LA CROISSANCE DU PIBmoyennes annuelles en %4321taux d’utilisation <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong>production, en progression surtoute l’année, se situe à la fin <strong>de</strong>1999 environ <strong>de</strong>ux points au-<strong>de</strong>ssus<strong>de</strong> son niveau moyen <strong>de</strong> longuepério<strong>de</strong>, mais également <strong>de</strong>uxpoints en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> son maximumdu début 1990.0-1-2-390 91 92 93 94 95 96 97 98 99enregistrant <strong>de</strong> réelles tensions estle secteur <strong>de</strong> la construction : lesgoulots <strong>de</strong> production y ont fortementaugmenté, particulièrementen raison <strong>de</strong> difficultés <strong>de</strong> recrutement,et atteignent <strong>de</strong>s niveauxcomparables à ceux enregistrés audébut <strong>de</strong>s années 90. On ne peutdonc exclure l’existence à courtterme d’une contrainte sur le niveaud’activité du secteur. Parailleurs, les tensions dans le bâtimenttrouvent une traduction dansPIBCommerce extérieurDeman<strong>de</strong> intérieureune nette accélération <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>slogements. Dans l’industrie, seulel’automobile rencontre <strong>de</strong>s difficultésen terme <strong>de</strong> goulot <strong>de</strong> production.Malgré un marché très actif,on ne voit pas pour autantd’accélération <strong>de</strong>s prix. La seulerépercussion <strong>de</strong>s tensions est unevive augmentation <strong>de</strong>s investissementsdans ce secteur en 1999 et,selon les prévisions <strong>de</strong>s constructeurs,en <strong>2000</strong>. Si l’on considèrel’industrie dans son ensemble, le0-1-2-3De 0,2% en janvier, le glissementannuel <strong>de</strong>s prix à la consommationest passé à 1,3% en décembre.Cette accélération est le reflet duredressement <strong>de</strong>s prix du pétrole,l’inflation sous-jacente restant stabiliséeau voisinage <strong>de</strong> 0,7%.L’évolution <strong>de</strong> 1999 ne doit doncpas nourrir <strong>de</strong> craintes sur l’évolutionà court terme <strong>de</strong> l’inflationdans la mesure où une stabilisation<strong>de</strong>s cours pétroliers est vraisemblable.Toutefois la vigueur <strong>de</strong> l’activitémondiale a aussi entraîné unehausse <strong>de</strong>s autres matières premièresindustrielles. Hausses <strong>de</strong>s coûtsimportés et tensions se sont conjuguéespour relever les perspectivesd’inflation à moyen terme, ce qui afavorisé un relèvement progressif<strong>de</strong>s taux à long terme et suscite unevigilance accrue <strong>de</strong>s autorités monétaires.■22 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Les exportations françaises <strong>de</strong>produits manufacturés : 1997-1999Emmanuel BERGERDivision "Échanges extérieurs"David THESMARDivision "Synthèse <strong>conjoncture</strong>lle"Ce dossier s’attache à comprendrel’évolution <strong>de</strong>sexportations françaises <strong>de</strong>puisle déclenchement <strong>de</strong> lacrise asiatique, à la mi-1997.Il se concentre sur l’évolution<strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong>biens manufacturés quiconditionnent largementcelle <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>sexportations.Le tassement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>en provenance directe <strong>de</strong>s zonesémergentes aurait ainsicontribué à près d’un tiersdu ralentissement <strong>de</strong>s exportationsfrançaises en 1998,malgré la faible part <strong>de</strong>s ventesà <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> ces paysdans le commerce français.L’essentiel du ralentissementprovient cependant plus indirectement<strong>de</strong> la décélération<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en provenance<strong>de</strong>s pays les plusindustrialisés (et en particulier<strong>de</strong> la zone euro).Toutefois, les seules évolutions<strong>de</strong> la compétitivité et <strong>de</strong>la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale ne ren<strong>de</strong>ntcompte que d’une partie<strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong>s exportations.Le profil heurté <strong>de</strong> lafin <strong>de</strong> l’année 1999 reste difficileà interpréter. Cesdifficultés renvoient à <strong>de</strong>sproblèmes marqués d’incohérence<strong>de</strong>s flux mondiaux aucours <strong>de</strong> 1999.Depuis trois années, la chronique<strong>de</strong> la croissance en France, commedans la zone euro, semble avoir étéimprimée par les inflexions <strong>de</strong> sonenvironnement international. La<strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure a certes constituéle socle principal <strong>de</strong> la croissance,mais les évolutions du commerceextérieur ont joué un rôledéterminant dans le profil d’activité.De fait, au cours <strong>de</strong> l’année1998, le tassement <strong>de</strong>s exportationssemble entraîner l’activité françaisedans un "trou d’air" : au premiertrimestre <strong>de</strong> 1999, les ventes àl’étranger reculent (-1%), alors quela croissance du PIB s’infléchit surun rythme <strong>de</strong> 1,5%. En contrepartiele rebond <strong>de</strong>s exportations dès lesecond trimestre nourrit la reprise<strong>de</strong> l’activité qui, sur les trois <strong>de</strong>rnierstrimestres <strong>de</strong> l’année, progresseà un rythme annualisé <strong>de</strong>3,5%.Ces fluctuations sont évi<strong>de</strong>mmentà mettre en rapport avec la crisesurvenue en Asie du Sud-Est à partir<strong>de</strong> l’été 1997, et à sa généralisationà d’autres zones émergentes aucours <strong>de</strong> l’année 1998, à mesureque s’accroît la défiance <strong>de</strong>s investisseursvis à vis <strong>de</strong>s marchés émergents.Plusieurs crises <strong>de</strong> changeont ainsi été accompagnées <strong>de</strong> récessionsprofon<strong>de</strong>s dans nombre <strong>de</strong>ces pays, jusqu’alors gros importateurs.La reprise, amorcée dès la mi 1998dans certains pays d’Asie, sembleaujourd’hui assurée : le commercemondial accélère fortement au secondsemestre <strong>de</strong> 1999. Dans cecontexte, les exportations françaisesaccélèrent à plus <strong>de</strong> 12% enrythme annualisé. Au quatrièmetrimestre néanmoins, le fort ralentissement<strong>de</strong>s exportations françaises(+1%) a quelque peu contrastéavec l’accélération du commercemondial.Ce dossier s’attache à comprendrel’évolution <strong>de</strong>s exportations françaises<strong>de</strong>puis le déclenchement <strong>de</strong>la crise asiatique, à la mi-1997. Il seconcentre sur l’évolution <strong>de</strong>s exportations<strong>de</strong> biens manufacturésqui conditionnent largement celle<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s exportations.Les exportations françaisesdu début à la fin <strong>de</strong> la criseasiatiqueImportance <strong>de</strong>s échangesindustrielsParallèlement à la chute <strong>de</strong>s importationsasiatiques et au tassementdu commerce mondial, les exportationsfrançaises commencent à ralentirau premier trimestre <strong>de</strong> 1998.Tout au long <strong>de</strong> l’année 1998, lacroissance <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong> produitsmanufacturés se tasse progressivementjusqu’à atteindre sonpoint bas au premier trimestre <strong>de</strong>1999 (-0,8%), si l’on excepte la reprisetechnique du troisième trimestre<strong>de</strong> 1998, essentiellementdue à <strong>de</strong>s ventes exceptionnellesd’armement. Le retournements’opère au <strong>de</strong>uxième trimestre <strong>de</strong>1999.La baisse continue <strong>de</strong>s exportationsen 1998 s’explique surtout par l’affaissementdu commerce interindustriel: alors que le ralentissement<strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong> biens <strong>de</strong>consommation est compensé par labonne tenue du marché automobile,les exportations <strong>de</strong> biens à <strong>de</strong>stination<strong>de</strong> l’industrie (biensMars <strong>2000</strong> 23


Les exportations françaisess <strong>de</strong> produits manufacturés : 1997-1999➊654321EXPORTATIONS DE PRODUITS MANUFACTURESContribution par grands secteursen %produits manufacturésbiens intermédiairesbiens d’équipementautomobilebiens <strong>de</strong> consommation65432100-1-1-21997 1998 1999source : Comptes nationaux trimestriels-2d’équipement et intermédiaires)ralentissent très fortementdès le premier trimestre <strong>de</strong> 1998.Au second trimestre <strong>de</strong> 1999, lareprise se manifeste d’abord par lerebond <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong> biensintermédiaires (qui contribuent àhauteur <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tiers à la croissance<strong>de</strong>s exportations). Puis, au secondsemestre <strong>de</strong> 1999, alors que le commerce<strong>de</strong> biens intermédiaires <strong>de</strong>meuretrès dynamique, les exportations<strong>de</strong> biens d’équipementaccélèrent légèrement.Profil heurté <strong>de</strong>s exportations ausecond semestre <strong>de</strong> 1999Au second semestre <strong>de</strong> 1999, lesexportations françaises présententun profil inattendu, à première vuedifficilement conciliable avec l’accélérationprogressive du commercemondial . Après un troisièmetrimestre en forte accélération(+5,1%), celles-ci se tassent fortement(+1%). Ce profil, que l’onobserve aussi par exemple dans lescomptes trimestriels allemands,italiens, britanniques et japonais(graphique 6), semble refléter davantagele caractère exceptionnel<strong>de</strong> l’accélération enregistrée autroisième trimestre, qu’une réelleinflexion.L’analyse <strong>de</strong>s données douanièrespar pays <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination apporte <strong>de</strong>séléments intéressants. Les ventes<strong>de</strong> la France vers le Royaume-Unifournissent un début d’explication.Au troisième trimestre, l’économiebritannique accélère <strong>de</strong> manière inattendue: la croissance rebondit à1%, notamment sous l’effet d’uneforte reprise <strong>de</strong> ses exportations industriellesen direction <strong>de</strong> l’Amériquelatine et <strong>de</strong> l’Asie. Celles-cicroissent <strong>de</strong> 5,7%, entraînant lesimportations qui accélèrent à 4,3%.Dans ce contexte, la contribution<strong>de</strong>s exportations en direction duRoyaume-Uni à la croissance totale<strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong> biens françaisaugmente <strong>de</strong> presque 2 points entrele <strong>de</strong>uxième et le troisième trimestre.Puis, du troisième au quatrièmetrimestre, celle-ci diminue <strong>de</strong>1,8 point, alors que la croissancebritannique se stabilise à 0,8% etque ses importations sont corrigéesà la baisse.Le profil <strong>de</strong>s importations britanniquessur le second semestre ne permetcependant d’expliquer qu’unepartie <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s exportationsfrançaises. Au troisième trimestre,les exportations à <strong>de</strong>stination duProche et Moyen Orient, d’habitu<strong>de</strong>très peu dynamiques, ontcontribué à hauteur <strong>de</strong> 1,2 point à lacroissance totale <strong>de</strong>s exportations<strong>de</strong> biens (soit environ 1 point <strong>de</strong>plus qu’au trimestre précé<strong>de</strong>nt).Cette contribution exceptionnelleest corrigée <strong>de</strong> 2 points au trimestresuivant pour s’établir à -1% ; ellecorrespond à <strong>de</strong>s ventes d’Airbus.Il semble toutefois <strong>de</strong> plus en plusdifficile <strong>de</strong> considérer les exportationsd’Airbus comme <strong>de</strong>s événementsexceptionnels (voir encadré).Finalement, les exportations d’automobilescontribuent pour 1 pointà l’accélération <strong>de</strong>s exportationsenregistrée au troisième trimestre,puis pour 1,5 point au ralentissementdu trimestre suivant. Ce profilheurté peut être en partie relié auniveau exceptionnel <strong>de</strong>s immatriculationsobservé au Royaume-Unià l’été, et ensuite corrigé à l’automne.Au total, la très forte accélérationdu troisième trimestre témoigne dubond, en partie exceptionnel, <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> en provenance duRoyaume-Uni, d’exceptionnellesventes d’automobiles chez nos partenairescommerciaux, et, dans unemoindre mesure, <strong>de</strong> ventes d’Airbusà <strong>de</strong>stination du Moyen Orient.Même si l’analyse <strong>de</strong> ces donnéesne permet pas <strong>de</strong> comprendre complètementle profil heurté <strong>de</strong>s exportationsau second semestre, il nesemble donc pas que le repli duquatrième trimestre signale un ralentissementbrutal <strong>de</strong>s exportationsfrançaises qui puisse être extrapoléen début <strong>2000</strong>.24 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Les exportations françaises <strong>de</strong> produits manufacturés : 1997-1999Mécanismes <strong>de</strong> transmission<strong>de</strong> la crise <strong>de</strong>s paysémergentsDévaluations dans les pays émergentset dépréciation <strong>de</strong> l’euro <strong>de</strong>puisson lancementLes effets directs <strong>de</strong>s crises <strong>de</strong>change dans les pays émergents surla compétitivité <strong>de</strong>s exportationsfrançaises sont limités. Le taux <strong>de</strong>change s’apprécie légèrement entrela fin 1997 et le quatrième trimestre<strong>de</strong> 1998, pour se déprécier fortement<strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l’année1999.En juillet 1997, la panique <strong>de</strong>s investisseursétrangers, suscitée par<strong>de</strong>s déficits commerciaux persistantset un système financier suren<strong>de</strong>ttéqui connaît ses premièresfaillites, précipite l’effondrementdu baht thaïlandais et du ringgitmalaysien ; au mois d’août la roupieindonésienne, puis en octobre lewon coréen tombent sous les attaquesspéculatives. La crise brésiliennes’est elle aussi traduite parune dévaluation <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 30% dureal. Crise <strong>de</strong> change, la crise asiatiques’est donc d’abord manifestéepar <strong>de</strong>s dévaluations susceptiblesd’affecter la compétitivité <strong>de</strong>s produitsfrançais.Au troisième trimestre <strong>de</strong> 1997, lacrise qui affecte le baht thaïlandaiset le ringgit malaysien contribue àl’appréciation du franc. Cette appréciationpar rapport aux monnaiesthaïlandaise et malaysienneculmine au quatrième trimestre <strong>de</strong>1997, moment à partir duquel lesautres pays émergents d’Asie et leJapon enregistrent eux aussi <strong>de</strong> fortesvariations du change.Tout au long <strong>de</strong> l’année 1998, lamonnaie française continue <strong>de</strong>s’apprécier face à la livre anglaiseet au dollar américain, ce quiconduit à un niveau maximum dutaux <strong>de</strong> change effectif réel du francau quatrième trimestre <strong>de</strong> 1998,alors que les monnaies asiatiques seréapprécient quelque peu en milieud’année.Cependant, entre le second trimestre<strong>de</strong> 1997 et la fin 1998, le taux <strong>de</strong>change effectif réel ne s’apprécieau total que modérément au regard<strong>de</strong> ses évolutions passées (environ3%). Compte tenu <strong>de</strong>s délais <strong>de</strong>transmission qui existent entre ladégradation <strong>de</strong> la compétitivité et labaisse <strong>de</strong>s exportations qui en résulte(voir plus bas pour une analyseplus quantitative), cette légèredégradation <strong>de</strong> la compétitivité necommencera à faire sentir ses effetssur les exportations qu’à partir dupremier trimestre <strong>de</strong> 1998.Le mouvement <strong>de</strong> dépréciationréelle qui débute au premier trimestre<strong>de</strong> 1999 a plus d’amplitu<strong>de</strong>.L’euro n’a en effet cessé <strong>de</strong> voir savaleur diminuer vis à vis <strong>de</strong>s principalesmonnaies partenaires, notammentle dollar et la livre sterling.Cet effet est renforcé parl’appréciation nominale, et surtoutLes exportations d’Airbus : un coup <strong>de</strong> pouce exceptionnel ?La France, où la plupart <strong>de</strong>s Airbus sont assemblés, exporteen moyenne une trentaine d’avions (A300, A320, A330 ouA340) par trimestre. La série correspondante qui, mêmedésaisonnalisée, est relativement volatile, représente unepart importante <strong>de</strong>s exportations : <strong>de</strong>puis 1997, les Airbusreprésentent environ 10% <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong> produitsmanufacturés. Doit-on considérer <strong>de</strong> fortes exportationsd’Airbus comme un événement exceptionnel ?Le graphique ci-<strong>de</strong>ssous suggère que, <strong>de</strong>puis 1996, lesventes d’Airbus progressent <strong>de</strong> manière très régulière. Lesexportations d’Airbus contribuent donc significativement àla croissance trimestrielle <strong>de</strong>s exportations manufacturières.Contrairement à la pério<strong>de</strong> s’étendant <strong>de</strong> 1992 à 1996, lesécarts <strong>de</strong> contributions d’un trimestre à l’autre sont plusfaibles, conformément aux gains <strong>de</strong> parts <strong>de</strong> marché d’Airbus.Les fortes exportations d’Airbus <strong>de</strong>viennent une composantestructurelle <strong>de</strong>s exportations françaises.18VALEUR DES AIRBUS EXPORTES PAR TRIMESTREen Mds, données CVS182,5CONTRIBUTION DES VENTES D’AIRBUSà la croissance <strong>de</strong>s exportationsen %2,516162,01,52,01,514141,01,012120,50,50,00,01010-0,5-0,588-1,0-1,066-1,5-2,0-1,5-2,0492 93 94 95 96 97 98 99source : Douanes4-2,593 94 95 96 97 98 99source : Douanes-2,5Mars <strong>2000</strong> 25


Les exportations françaises <strong>de</strong> produits manufacturés : 1997-1999réelle, <strong>de</strong>s monnaies asiatiques,alors que le différentiel d’inflationpar rapport à la plupart <strong>de</strong> ses partenairesextra zone euro est favorableà la compétitivité <strong>de</strong>s produitsfrançais. Au total, le taux <strong>de</strong> changeeffectif réel se déprécie d’un peumoins <strong>de</strong> 6%.Cet affaiblissement relatif <strong>de</strong> l’euroconduit à une amélioration <strong>de</strong> lacompétitivité <strong>de</strong>s produits françaistout au long <strong>de</strong> l’année 1999. Anouveau, ce n’est qu’avec un délaimoyen <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux trimestres que labaisse <strong>de</strong> l’euro fera sentir ses premierseffets sur les ventes françaisesà l’étranger, soit donc à partir <strong>de</strong>l’automne 1999.L’impact indirect <strong>de</strong> la criseasiatiqueseurs à l’égard <strong>de</strong>s économiesémergentes. Ces récessions, accompagnéesd’une importantecontraction <strong>de</strong>s importations, sesont traduites par un ralentissementdu commerce mondial en 1997-1998, dont ont pâti les exportationsfrançaises.De fait, les exportations globales envaleur passent d’un rythme d’environ4,1% par trimestre, à un rythmemoyen <strong>de</strong> -0,5% par trimestre sur lapério<strong>de</strong> 1998:1 - 1999:1. En dépit<strong>de</strong> leur faible poids dans les exportationsfrançaises (environ 12%), lachute <strong>de</strong>s exportations vers les zonesémergentes (ici ASEAN,MERCOSUR et Europe centrale etorientale) a contribué à hauteur <strong>de</strong>1 point au ralentissement <strong>de</strong>s exportationstotales, soit presque unquart du ralentissement du total(voir tableau).CONTRIBUTION DES GRANDES DESTINATIONS A LA CROISSANCED’ENSEMBLE DES EXPORTATIONS MANUFACTURÉES AVANT,PENDANT ET APRÈS LA CRISE(moyenne en %)1997:1-1997:3 1997:3-1999:1 1999:2-1999:4Total 4,1 -0,6 3,6Zone euro 1,5 0,0 2,0Zones émergentes 0,5 -0,3 0,2Royaume-Uni 0,6 0,0 0,4États-Unis 0,4 0,1 0,5La crise <strong>de</strong>s pays émergents a aussieu un impact direct sur le commercemondial. Dans les paysconcernés, elle a en effet provoquéune brusque contraction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>intérieure à travers notamment<strong>de</strong> l’effondrement <strong>de</strong> la valeur<strong>de</strong>s actifs <strong>de</strong>s ménages et <strong>de</strong> nombreusesentreprises, ainsi qu’à traversle brusque gonflement <strong>de</strong> la<strong>de</strong>tte libellée en dollars.D’abord concentrée sur l’Asie, lacrise a finalement entraîné dans larécession les pays d’Europe <strong>de</strong>l’Est, ainsi que le Brésil et l’Argentinedu fait <strong>de</strong> la transmission d’unedéfiance généralisée <strong>de</strong>s investis-➋TAUX DE CHANGE EFFECTIF REEL DU FRANC10098969492901997 1998 1999source : Direction <strong>de</strong> la prévision10098969492901086EXPORTATIONS DE BIENSContribution par gran<strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinationsen %totalzones émergentesEtats-unisRoyaume-Unizone euro1086➌442200-2-2-41997 1998 1999source : Douanes-426 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Les exportations françaises <strong>de</strong> produits manufacturés : 1997-1999Néanmoins, l’essentiel <strong>de</strong> la chute<strong>de</strong>s exportations observée tout aulong <strong>de</strong> 1998 tient à la décrue progressive<strong>de</strong>s exportations à <strong>de</strong>stination<strong>de</strong> l’union européenne, et enparticulier <strong>de</strong> la zone euro. Lacontribution moyenne <strong>de</strong> la zone àla croissance trimestrielle <strong>de</strong>s exportationstotales passe ainsi <strong>de</strong>1,5% en 1997 à 0% (soit environ untiers du ralentissement pour la seulezone euro). Le ralentissement <strong>de</strong>sventes à l’ensemble Royaume-Uni,États-Unis et zone euro expliqueraitla moitié du ralentissement total.Le rebond du <strong>de</strong>uxième trimestre<strong>de</strong> 1999 apparaît lié au retournementbrutal <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en provenance<strong>de</strong> la zone euro. Au second86420-2CONTRIBUTION DES ZONES EMERGENTESAUX EXPORTATIONS DE LA ZONE EUROen %totalzones émergentes-41997 1998 1999sources : Eurostatsemestre, à la reprise du commerceintra zone euro s’ajoute le retour <strong>de</strong>la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en provenance duRoyaume-Uni et <strong>de</strong>s États-Unis àleur niveau d’avant crise. A nouveau,la reprise <strong>de</strong>s ventes à <strong>de</strong>stination<strong>de</strong>s zones émergentes n’areprésenté qu’environ un quart <strong>de</strong>l’accélération <strong>de</strong>s trois <strong>de</strong>rniers trimestres<strong>de</strong> 1999.C’est donc à travers ses partenairescommerciaux plus traditionnelsque la crise <strong>de</strong>s pays émergentstransite pour atteindre la France.En effet, la zone euro est presque<strong>de</strong>ux fois plus exposée que laFrance aux pays émergents. L’utilisation<strong>de</strong>s données douanières86420-2-4➍fournies par eurostat (voir encadré)permet d’illustrer ce point : enmoyenne sur 1995-1999, les exportations<strong>de</strong> la zone à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>sNouveaux pays Industrialisés, <strong>de</strong>l’Amérique latine et <strong>de</strong>s pays d’Europecentrale et orientale totalisaientenviron 20% <strong>de</strong> l’ensemble(contre environ 12% pour laFrance). Autre manifestation <strong>de</strong> sesliens plus étroits avec les pays encrise, le profil <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong>la zone est similaire à celui <strong>de</strong> laFrance, mais semble avancé d’un,voire <strong>de</strong>ux trimestres : celles ci ontralenti dès le quatrième trimestre <strong>de</strong>1997, pour rebondir à partir du premiertrimestre <strong>de</strong> 1999 (cf. graphique4)L’impact <strong>de</strong> la crise <strong>de</strong>s pays émergentssur les exportations françaisesest donc indirect dans une largemesure, ce qui explique pourquoi,en 1998, les exportations françaisesbaissent moins fortement et plustardivement que celles <strong>de</strong> la plupart<strong>de</strong> ses partenaires commerciaux.Les exportations japonaises chutentdès le troisième trimestre <strong>de</strong>1997 (dévaluation du baht thaïlandaiset du ringgit malaysien). Puis,les exportations britanniques, américaines,alleman<strong>de</strong>s et italiennesralentissent dès le quatrième trimestre.La France n’entre dans lacrise qu’un trimestre après eux, etressort moins affectée <strong>de</strong> la crise,comme l’illustre le graphique 5.125120115110FranceAllemagneEtats-UnisRoyaume-UniJaponItalieEXPORTATIONS DE LA FRANCE ET DE CINQ PARTENAIRES(niveau, base 100 en 1996 T4)125120115110➎10510510010095sources : nationales1996 1997 1998 199995Mars <strong>2000</strong> 27


Les exportations françaises <strong>de</strong> produits manufacturés : 1997-1999Apport <strong>de</strong> la modélisationpour la compréhension <strong>de</strong>sévolutions <strong>de</strong>s exportationsLe pouvoir explicatif <strong>de</strong>sdéterminants traditionnelsLa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale adressée à laFrance s’est sensiblement détérioréependant l’année 1998 jusqu’aupremier trimestre <strong>de</strong> 1999. L’analyseprécé<strong>de</strong>nte suggère l’importance<strong>de</strong> l’effet indirect <strong>de</strong> la crisedans les pays émergents sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>mondiale adressée à laFrance : les récessions ont causé untassement <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong>s autrespays industrialisés plus exposés,qui, en retour, ont réduit leur<strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’importation <strong>de</strong> biensfrançais.Simultanément, bien que la dévaluationqui a suivi les crises <strong>de</strong>change n’ait que légèrement dégradéla compétitivité du secteur manufacturierfrançais la dépréciationprogressive <strong>de</strong> l’euro vis à vis <strong>de</strong> lalivre sterling et du dollar à partir dudébut 1999 pourrait avoir un effetpositif un peu plus important sur lesexportations. Afin d’évaluer l’impactquantitatif <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>et <strong>de</strong> compétitivité, tout entenant compte <strong>de</strong> leur délai d’action,nous estimons une relation entreexportations manufacturées, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>mondiale et compétitivité.L’équation relie les exportationsmanufacturées à ses <strong>de</strong>ux déterminantsmacro-économiques traditionnels: compétitivité, et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>mondiale (voir encadré).Nous modélisons les exportationsmanufacturées aux prix <strong>de</strong> 1995,fournies par les comptes trimestriels,sur la pério<strong>de</strong> 1985:1 -1999:2. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale estestimée par la Direction <strong>de</strong> la prévision,ainsi que sa décompositionpar gran<strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinations. Nousconstruisons <strong>de</strong> plus un indice <strong>de</strong>compétitivité trimestriel, qui éva-Mesurer le commerce extérieur <strong>de</strong> la zone euro (1)Les données statistiques sur les échanges extérieurs <strong>de</strong> lazone euro sont affectées <strong>de</strong> problèmes importants quiincitent à une pru<strong>de</strong>nce plus gran<strong>de</strong> qu’à l’accoutuméedans l’interprétation. Les sources statistiques disponiblessur le commerce extérieur <strong>de</strong> la zone sont, comme pour lespays membres, les données douanières et celles <strong>de</strong> lacomptabilité nationale (qui en général s’appuient sur lesdonnées douanières et les balances <strong>de</strong>s paiements). Lesdonnées douanières apportent une information détaillée surles échanges <strong>de</strong> biens <strong>de</strong> la zone, par secteur d’activité, etpar partenaire commercial. Ces données sont en valeur.Elles sont l’objet <strong>de</strong> compléments et <strong>de</strong> retraitements pourdonner les comptes nationaux trimestriels <strong>de</strong> la zone, quiincluent les services, et utilisent <strong>de</strong>s données douanièresnon publiées afin <strong>de</strong> calculer <strong>de</strong>s indices d’exportations etd’importations en volume.La constitution <strong>de</strong> ces séries au niveau <strong>de</strong> la zone esteffectuée par Eurostat à partir <strong>de</strong>s données nationales. Lesséries mensuelles d’exportations et d’importations <strong>de</strong>l’Union Monétaire sont ainsi produites par Eurostat à partir<strong>de</strong> sources douanières nationales. Celles-ci sont obtenuesen additionnant simplement les flux <strong>de</strong> commerce déclaréspar les 11 états membres avec <strong>de</strong>s états non membres <strong>de</strong>l’Union Européenne. Pour les importations, la notion <strong>de</strong>provenance (pays visité par les marchandises) est privilégiéeaux dépens <strong>de</strong> la notion d’origine (pays où les marchandisesont été transformées pour la <strong>de</strong>rnière fois), afind’éviter <strong>de</strong> compter <strong>de</strong>ux fois certains flux liés au transitdans un état membre. En ce qui concerne le commerce <strong>de</strong>sétats membres <strong>de</strong> l’Union Monétaire avec les quatre étatsnon membres <strong>de</strong> la zone euro, l’information est rassembléeà partir <strong>de</strong>s formulaires Intrastat, dont l’objet est <strong>de</strong> réunirtoutes les données <strong>de</strong> flux intracommunautaires.Cette métho<strong>de</strong>, qui a le mérite <strong>de</strong> la simplicité, souffrenéanmoins d’un handicap important : au sein <strong>de</strong> la zoneeuro, le commerce intrazone n’est pas équilibré. En Europe,comme dans le reste du mon<strong>de</strong>, les flux miroirs ne s’égalisentpas : les exportations déclarées par le pays A à <strong>de</strong>stination<strong>de</strong> B sont différentes (et en général supérieures aux)importations que B a déclaré en provenance <strong>de</strong> A. Cemanque <strong>de</strong> cohérence <strong>de</strong>s statistiques nationales provienten particulier <strong>de</strong>s spécificités du règlement Intrastat dontl’objet est d’harmoniser les sources douanières nationales(2) . Ainsi, l’ensemble <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> lazone à <strong>de</strong>stination d’autres pays <strong>de</strong> la zone dépasse l’ensemble<strong>de</strong>s importations intrazone d’en moyenne 4,5% <strong>de</strong>sflux, soit environ 0,9 point <strong>de</strong> PIB <strong>de</strong> la zone. Cet écart,stable sur la pério<strong>de</strong> 1996-1999 rend plus délicate l’interprétation<strong>de</strong>s flux au sein <strong>de</strong> la zone, et pourrait provenir <strong>de</strong>l’existence d’un biais dans les déclarations faites aux douanes.La possibilité <strong>de</strong> déduire la TVA à l’exportation, etl’obligation <strong>de</strong> la payer sur les produit importés constituenotamment une incitation à sur-déclarer les exportations età sous-déclarer les importations.Dans les comptes trimestriels <strong>de</strong> la zone, le problème estencore accru. En effet, ces comptes sont produits en "additionnant"les comptes trimestriels <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s paysmembres. Ainsi la consommation <strong>de</strong> la zone est égale à lasomme <strong>de</strong>s consommations <strong>de</strong>s pays membres, <strong>de</strong> mêmepour les importations, les exportations, etc. Les exportations<strong>de</strong> la zone au sens <strong>de</strong>s comptes trimestriels incorporentdonc celles <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> la zone à <strong>de</strong>stination d’autrespays <strong>de</strong> la zone... qui ne sont donc pas <strong>de</strong>s exportations,mais du commerce intrazone! Cette métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> comptabilisationamène à surestimer à la fois importations et exportations,qui <strong>de</strong>viennent donc plus difficilement interprétables.Les parts <strong>de</strong>s exportations et <strong>de</strong>s importations dansle PIB <strong>de</strong> la zone, ainsi que leurs volumes sont surévalués(environ d’un facteur 3). Ainsi, ces séries <strong>de</strong> flux se prêtentmoins facilement à la modélisation par les équations traditionnellesque les séries nationales. De plus, cette méthodologiene permet pas <strong>de</strong> purger le sol<strong>de</strong> extérieur <strong>de</strong>l’excé<strong>de</strong>nt d’exportations "intrazones", qui contribue ainsi àla croissance du PIB.(1) Les auteurs remercient Pauline GIVORD et Laurent BOUS-CHARAIN pour leurs éclaircissements.(2) Intrastat définit en effet un système <strong>de</strong> seuils permettantd’exonérer <strong>de</strong> déclaration les entreprises ayant un montantd’échanges limité.28 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Les exportations françaises <strong>de</strong> produits manufacturés : 1997-1999lue le prix relatif <strong>de</strong>s produits françaissur les huit marchés étrangersles plus importants (1) , en tenantcompte <strong>de</strong> la concurrence <strong>de</strong>s paystiers.Nous exploitons cette équation afind’évaluer les contributions respectives<strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> la compétitivitéet <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale <strong>de</strong>puisla crise asiatique jusqu’à la fortereprise <strong>de</strong>s exportations au<strong>de</strong>uxième trimestre <strong>de</strong> 1999 (cf.graphique 7).Les résidus sont importants, surtouten début et en fin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>. Néanmoins,cette équation confirmel’importance quantitative <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>mondiale au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong>considérée. Les exportationspassent d’un rythme trimestrielmoyen <strong>de</strong> 3,8% (sur 1997) à 0,5%sur la pério<strong>de</strong> 1998:1 1999:1. Letassement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondialeexplique près <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers (2,1points) <strong>de</strong> ce ralentissement <strong>de</strong> 3,3points. Au <strong>de</strong>uxième trimestre <strong>de</strong>1999, la très forte reprise du commercemondial explique quant àelle 5,1 points <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>sexportations, soit plus <strong>de</strong> la moitiédu total <strong>de</strong> l’accélération. Le légertassement <strong>de</strong> la compétitivité, puisson redressement, n’auraient eupour sa part qu’un effet très limitésur les exportations (voir tableau).En 1998, l’évolution <strong>de</strong> la compétitivitéa eu un impact faiblementpositif sur les exportations françaises,illustrant le fait que la compétitivitén’a été que faiblement touchéepar les dévaluationsconsécutives aux crises <strong>de</strong> changedans les pays émergents. A la suite<strong>de</strong> la dépréciation <strong>de</strong> l’euro à partirdu début 1999, le rebond <strong>de</strong>s gains<strong>de</strong> compétitivité s’amorce et contribueà hauteur <strong>de</strong> 0,8 point au total(+9,2 points) <strong>de</strong> la reprise <strong>de</strong>s exportationsentre le second et le <strong>de</strong>rniertrimestre <strong>de</strong> 1999. Plus notablesque la perte <strong>de</strong> compétitivitéinduite par la crise, les gains <strong>de</strong>compétitivité consécutifs à la dépréciation<strong>de</strong> l’euro représentent àpeine 10% <strong>de</strong> la hausse et apparaissentdonc limités.Selon nos estimations, les variations<strong>de</strong> la compétitivité et du commercemondial permettent doncd’expliquer environ les <strong>de</strong>ux tiersdu ralentissement, puis <strong>de</strong> l’accélération<strong>de</strong>s exportations françaisessur la pério<strong>de</strong> 1998:1-1999:4. Letiers restant n’est donc pas appréhendépar les déterminants traditionnels<strong>de</strong>s exportations, ce qui illustreles limites <strong>de</strong> notre approchequantitative. Notre modèle éprouveen particulier <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s difficultésà retracer la violente accélération<strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et troisième trimestres<strong>de</strong> 1999, suivie du brusque ralentissementenregistré au trimestresuivant. En effet, ce mouvementbrutal ne se retrouve ni dans la dynamique<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale,ni dans celle <strong>de</strong> la compétitivité ausecond semestre. Dans ces conditions,le résidu se "retourne", car lemodèle sous estime l’accélérationdu troisième trimestre, puis surestimele quatrième trimestre.Doutes soulevés par le profil <strong>de</strong>sexportations au second semestre<strong>de</strong> 1999➏6420-2EXPORTATIONS DE BIENS ET SERVICESDANS CINQ PAYS EUROPEENSen %FranceAllemagneRoyaume-UniJaponItalie6420-2Le profil <strong>de</strong>s exportations françaisesau <strong>de</strong>rnier semestre <strong>de</strong> 1999<strong>de</strong>meure donc largement inexpliqué.Le dynamisme <strong>de</strong>s exportationsd’automobiles et d’Airbus remarquéplus haut permetd’interprêter une partie <strong>de</strong> ce résidu.Cependant, le dynamisme autroisième trimestre du Royaume-Uni est incorporé dans le calcul <strong>de</strong>la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale, et ne peutdonc être invoqué ici.-41998 1999sources : Bun<strong>de</strong>sbank, OSN, <strong>Insee</strong>-4Une interrogation subsiste aussi surla qualité <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> commerceextérieur au troisième tri-CONTRIBUTION DES DIVERS DÉTERMINANTS AU TOTAL DESEXPORTATIONS MANUFACTURÉES SUR TROIS PÉRIODES(moyenne en %)1997:1-1997:4 1998:1-1999:1 1999:2-1999:4Total 3,8 0,5 3,1Deman<strong>de</strong> mondiale 2,7 0,6 1,9Compétitivité 0,0 0,0 0,3Résidu 1,1 -0,1 0,9(1) Allemagne, Belgique-Luxembourg, Espagne,État-Unis, Italie, Japon, Pays-Bas etRoyaume-Uni. L’effet direct <strong>de</strong>s pays asiatiquesn’est donc pas pris en compte ; cependant,nous avons vérifié que les variations dutaux <strong>de</strong> change réel effectif discuté plus hautne sont pas plus importantes en 1997-1998 quecelles <strong>de</strong> la compétitivité que nous utilisonspour estimer notre équation.Mars <strong>2000</strong> 29


Les exportations françaises <strong>de</strong> produits manufacturés : 1997-1999654EXPORTATIONS DE PRODUITS MANUFACTURESet contribution <strong>de</strong>s différentes composantesen %taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s exportationsrésiduscompétitivité<strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale654➐32321100-1-1-21997 1998 1999sources : Comptes nationaux trimestriels, Direction <strong>de</strong> la prévision-2Estimation d’une équation d’exportationsDe manière standard, l’équation est spécifiée sous la formed’un modèle à correction d’erreur. Le long terme relie leniveau <strong>de</strong>s exportations à celui <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale(avec une élasticité unitaire) et à la comptétitivité.On met en évi<strong>de</strong>nce l’existence <strong>de</strong> la relation <strong>de</strong> co-intégrationsuivante :(1) log(EXP) = log (DEM) + 0,4*log(COMP)Un choc <strong>de</strong> 1% sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale explique donc àlong terme une hausse <strong>de</strong> 1% du volume d’exportation. Unehausse <strong>de</strong> 1% <strong>de</strong> la compétitivité française (c’est à dire undifférentiel d’inflation <strong>de</strong> 1 point entre la France et le restedu mon<strong>de</strong> par exemple, ou une dépréciation <strong>de</strong> 1 point <strong>de</strong>l’euro par rapport aux autres monnaies) accroît les exportationsfrançaises <strong>de</strong> 0,4 point.On <strong>note</strong> que dans cette estimation la compétitivité n’a pasd’effet instantané ; elle n’agit qu’à travers la force <strong>de</strong> rappel :il faut entre 3 et 4 trimestres pour que <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> compétitivitése traduisent pleinement par une hausse <strong>de</strong>s exportations.La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale a quant à elle un effetimmédiat mais limité, le <strong>de</strong>lai <strong>de</strong> transmission complet <strong>de</strong>cet effet étant lui aussi <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> trois à quatre trimestres.L’élasticité <strong>de</strong> court terme (à un trimestre) <strong>de</strong>s exportationsvaut 0,5 pour la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> (contre 1 dans le long terme), et0,2 pour la compétitivité (contre 0,4 à long terme). Cesélasticités sont comparables à celles qui sont utilisées dansles modèles AMADEUS et METRIC. Le graphique suivantillustre la performance <strong>de</strong> notre équation sur le passé (ensimulation statique et en glissement annuel) :Cette élasticité <strong>de</strong> long terme <strong>de</strong>s exportations à la compétitivitéest moins élevée que ce qui était traditionnellementobtenu dans les estimations en ancienne base. Par ailleurs,on <strong>note</strong>ra l’absence <strong>de</strong> trend déterministe.A court terme, le taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s exportations estainsi expliqué par le taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>mondiale et <strong>de</strong> la compétitivité, ainsi qu’un terme dit "<strong>de</strong>correction d’erreur" qui corrige partiellement l’écart entreexportations observées et cible <strong>de</strong> long terme.2520exportationsEXPORTATIONSglissement annuel en %2520(2) dlog(EXP) = 0,2*dlog(EXP-3) + 0,5*dlog(DEM)(1,8) (3,0)15101510+ 0,3*dlog(DEM-1) + 0,3*dlog(DEM-2)(2,0) (2,0)55R2 = 0,47DW = 1,96STD = 0,016- 0,4[log(EXP-1) - log(DEM-1) - 0,4log(comp-1)](4,3)0prévisions d’exportations (statique)-592 93 94 95 96 97 98 99sources : Comptes nationaux trimestriels, Direction <strong>de</strong> la prévision0-530 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Les exportations françaises <strong>de</strong> produits manufacturés : 1997-1999mestre dans l’ensemble <strong>de</strong>s pays.Aux États-Unis, au Royaume-Uni,en Italie, en Allemagne et enFrance, les exportations accélèrenttrès fortement, alors que dans tousces pays (sauf aux États-Unis), lesimportations <strong>de</strong>meurent peu dynamiques.Un recensement plus exhaustif<strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> commerce mondialfait effectivement apparaîtreune forte contraction du déficitmondial (2) au troisième trimestre.Cependant, celui-ci s’était fortementaccru au premier semestre <strong>de</strong>1999. Il se pourrait donc que lesexportations aient été sous-estiméesau début 1999, ce qui auraitentraîné une surestimation <strong>de</strong> leuraccélération du troisième trimestre.Cette sous estimation pourrait provenir<strong>de</strong>s exportations à <strong>de</strong>stination<strong>de</strong> l’Asie émergente, où la reprises’amorce dès la fin 1998.Comme le suggèrent les flux estiméspar les comptables nationaux<strong>de</strong> divers pays (cf. graphique 6), ilse pourrait aussi que le commercemondial se soit effectivement tasséau quatrième trimestre, en contradictionavec les estimations (encoreprovisoires) <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale.Pour certains pays, les donnéesdouanières pour le quatrièmetrimestre ne sont pas encore disponibles,si bien que les chiffres <strong>de</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale pour le quatrièmetrimestre sont encore largementbasés sur <strong>de</strong>s hypothèses. Ilspeineraient donc à épouser cet acci<strong>de</strong>ntinfra-annuel et seraient "troplisses". Ces données seront peutêtrerévisées et permettront d’affinernotre diagnostic.Évaluer la contribution <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>en provenance <strong>de</strong>s zonesémergentesLes ventes directes aux pays émergentsconstituent une faible part <strong>de</strong>sventes françaises à l’étranger(12%). Leurs fortes variationspourraient néanmoins avoir contribué<strong>de</strong> manière significative aumouvement <strong>de</strong>s exportations françaises.Afin <strong>de</strong> pouvoir fournir uneréponse quantitative à cette question,nous utilisons la décomposition<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale parprovenance, et évaluons à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>notre équation les contributionsrespectives <strong>de</strong>s différentes zonesaux exportations françaises.Le graphique 8 illustre les contributionsrespectives <strong>de</strong> la zone euro et<strong>de</strong>s pays émergents (comprenantici la Chine, l’Amérique latine,l’Asie du Sud-Est, la Corée du Sud➑et les pays d’Europe centrale etorientale). Le ralentissement <strong>de</strong>sexportations entre l’année 1997 etla pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise (1998:1-1999:1)est <strong>de</strong> 3,3% par trimestre, grossièrementdivisible en trois tiers : untiers (0,9 point) provient en effet duralentissement <strong>de</strong> la zone euro,consécutif au ralentissement ducommerce mondial. Le ralentissement<strong>de</strong>s exportations à <strong>de</strong>stination<strong>de</strong>s États-Unis et du Royaume-Unicontribue aussi pour environ untiers <strong>de</strong> l’ensemble (0,8 point).Même si elle n’est pas majoritaire,la contribution du tassement <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> en provenance <strong>de</strong>s zonesémergentes (1,1%, soit un tiers dutotal) reste donc significative. ■CONTRIBUTION DE LA DEMANDE DES ZONES EMERGENTESAUX EXPORTATIONS MANUFACTURIEREen %66exportations totales5contribution émergentscontribution zone euro543210(2) A l’échelle du mon<strong>de</strong>, la totalité <strong>de</strong>s importationsmesurées excè<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s exportationsmesurées.-11997 1998 1999sources : Comptes nationaux trimestriels, Direction <strong>de</strong> la prévision43210-1Bibliographie1 - Ouvrage Collectif (1998) "Le commerce extérieur <strong>de</strong> produits manufacturés", Economie et prévision n° 134, vol 32 - Direction <strong>de</strong> la Prévision (1999) "Une réestimation <strong>de</strong> l’équation d’exportations <strong>de</strong> produits manufacturés"3 - H. Michaudon, C. Prigent (1998) "Une présentation du modèle AMADEUS", document <strong>de</strong> travail DEEE4 - P. Krugman (1999) "Analytical afterthoughts on the Asian crisis"Ce mimeo est disponible sur le web : http://mit.edu/krugman/www/MINICRIS.htm5 - INSEE (1998) "Problèmes posés par le calcul <strong>de</strong>s balances commerciales <strong>de</strong> l’union monétaire", <strong>note</strong> interne6 - EUROSTAT (1998) "Les statistiques d’échanges <strong>de</strong> biens : gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’utilisateur"Mars <strong>2000</strong> 31


Investissement <strong>de</strong>s entrepriseset contraintes financièresentre 1985 et 1996Richard DUHAUTOISDivision "Marchés et stratégiesd’entreprises"Laurent MÉNARDDivision "Synthèse <strong>conjoncture</strong>lle"Cette étu<strong>de</strong> décrit les évolutions<strong>de</strong> l’investissement <strong>de</strong>sentreprises selon la taille etle secteur, et les relie auxévolutions <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs financièressusceptibles <strong>de</strong>traduire <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong>financement. Établie à partir<strong>de</strong> données individuelles originales(fichier <strong>de</strong>s BénéficesRéels Normaux), elle faitapparaître que l’investissementeffectif <strong>de</strong> certainesentreprises ne dépend passeulement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>anticipée et <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>sfacteurs, mais aussi <strong>de</strong>variables financières.Ce rôle apparaîtparticulièrement fort pourles petites entreprises et enpério<strong>de</strong> <strong>de</strong> récession. Leur effetest plus sensible dans lesecteur tertiaire que dans lesecteur industriel.La stagnation <strong>de</strong>l’investissement après 1990a donc pour partie résulté <strong>de</strong>la contrainte <strong>de</strong> financementqui a bridé l’investissement<strong>de</strong>s petites entreprises du secteur<strong>de</strong>s services.Une version exhaustive <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> serapubliée prochainement dans le numéro spécial<strong>de</strong> la revue Économie & Statistiqueconsacré à l’investissement.Après une croissance soutenue entre1985 et 1990, l’investissement<strong>de</strong>s entreprises françaises a stagnéjusqu’en 1996. D’un point <strong>de</strong> vuemacroéconomique, son évolutionest restée en-<strong>de</strong>çà <strong>de</strong> ce qu’auraientimpliqué ses déterminants traditionnels,anticipation <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>et profitabilité. Cette étu<strong>de</strong> retientune approche microéconomiqueafin d’explorer la diversité <strong>de</strong>s situationsindividuelles d’entreprises.Elle montre la très forte hétérogénéité<strong>de</strong> l’investissement auniveau microéconomique. Les entreprisesont <strong>de</strong>s évolutions trèscontrastées <strong>de</strong> leurs investissementsselon leur taille et leur secteurd’activité.C’est l’investissement <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>sentreprises et du secteur industrielqui a diminué au début <strong>de</strong>s années90. Mais cette évolution reflète enpartie <strong>de</strong>s déformations <strong>de</strong> structure.La part <strong>de</strong> l’industrie et la part<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entreprises dans la valeurajoutée totale ont en effet diminuécontinûment <strong>de</strong> 1985 à 1996.L’évolution du ratio investissementsur valeur ajoutée fait apparaîtreune faiblesse <strong>de</strong> l’investissementdans les petites entreprises etdans le secteur tertiaire à partir <strong>de</strong>1992.Cette faiblesse du taux d’investissementpeut être reliée à la hausse<strong>de</strong>s taux d’intérêt réels, qui entraîneun choc sur le coût du financementexterne <strong>de</strong>s entreprises. Ce coûtsemble jouer <strong>de</strong> manière différenciéeselon la phase <strong>conjoncture</strong>lle.En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance forte, lestaux d’intérêt auraient un impactréduit sur l’évolution <strong>de</strong> l’investissement<strong>de</strong>s entreprises. La forteaugmentation <strong>de</strong> l’investissement àpartir <strong>de</strong> 1985-1986 a, par exemple,coïncidé avec une phase <strong>de</strong> croissance<strong>de</strong>s taux d’intérêt réels. Lorsquela croissance est plus faible, lestaux d’intérêt mais aussi d’autresaspects <strong>de</strong> la structure financière<strong>de</strong>s entreprises pèsent davantage.En cas <strong>de</strong> hausse du taux d’intérêtréel, l’investissement peut aussiêtre affecté par la limitation <strong>de</strong> l’offre<strong>de</strong> crédit. Un organisme <strong>de</strong> créditpeut, par exemple, utiliser lesactifs <strong>de</strong> l’entreprise comme garantieexplicite ou implicite <strong>de</strong>s prêtsqu’il accor<strong>de</strong>. Si ces actifs sont suffisammentélevés relativement auxprêts sollicités, l’entreprise n’estpas contrainte financièrement.Dans le cas contraire, l’entrepriseest contrainte. Dans cette optique,une hausse <strong>de</strong>s taux d’intérêt peutavoir un double effet. Elle renchéritle coût du capital, et elle peut enmême temps rendre plus difficilel’accès d’une entreprise au crédit,puisque la hausse <strong>de</strong>s taux diminuela valeur <strong>de</strong>s actifs.Cette étu<strong>de</strong> relie les évolutions <strong>de</strong>l’investissement <strong>de</strong>s entreprisesobservées par taille et par secteuraux évolutions <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs financièressusceptibles <strong>de</strong> traduire cescontraintes <strong>de</strong> solvabilité. Dans cecadre, l’investissement effectif <strong>de</strong>certaines entreprises ne dépend passeulement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> anticipéeet <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s facteurs, mais aussi<strong>de</strong> variables financières : un indicateur<strong>de</strong> profit, un taux d’intérêt etun taux d’en<strong>de</strong>ttement.Les estimations indiquent que lerôle <strong>de</strong> ces variables financières estdécroissant avec la taille <strong>de</strong> l’entreprise.Quelle que soit la phase <strong>de</strong>croissance, l’investissement <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>s entreprises ne semble pasrelié à leur structure financière. En32 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Investissement <strong>de</strong>s entreprises et contraintes financières entre 1985 et 19962520151050-5CROISSANCE DE L’INVESTISSEMENT DES ENTREPRISESen %fichiers BRNcomptes nationaux2520151050-5➊revanche, le taux <strong>de</strong> marge et letaux d’en<strong>de</strong>ttement jouent un rôleimportant sur l’investissement <strong>de</strong>spetites entreprises en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> récession.Par ailleurs, le taux d’intérêtet le taux <strong>de</strong> marge ont un effetplus important dans le secteur tertiaireque dans le secteur industriel.Au total, entre 1990 et 1996, lesentreprises <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 20 salariésont été les plus contraintes dansleur décision d’investir, particulièrementdans le secteur tertiaire.-1086 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96sources : fichiers bénéfices réels normaux (BRN), comptes nationaux-10Stagnation <strong>de</strong> l’investissementaprès 1990 : l’industriemais aussi les services500INVESTISSEMENT DES ENTREPRISESmilliards <strong>de</strong> francs 1985500Stagnation <strong>de</strong> l’investissementtotal <strong>de</strong> 1990 à 199645040035030025020085 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96source : fichiers bénéfices réels normaux (BRN)450400350300250200➋Après une croissance soutenue entre1985 et 1990, l’investissement<strong>de</strong>s entreprises françaises s’est stabiliséau cours <strong>de</strong>s années 90. En1996, le volume <strong>de</strong>s investissementsétait ainsi quasi i<strong>de</strong>ntique auvolume <strong>de</strong> 1990. Le ralentissementmarqué traduit certes celui <strong>de</strong> l’activitéjusqu’en 1993, mais la reprise<strong>de</strong> 1994-1995 ne s’est pas accompagnéed’une hausse marquée <strong>de</strong>l’investissement. Ces évolutions,calculées à partir <strong>de</strong> fichiers <strong>de</strong> donnéesindividuelles d’entreprises,La source <strong>de</strong> données et la construction du panelLa source utilisée est le fichier <strong>de</strong>s Bénéfices réels normaux(BRN). Ce fichier est un échantillon du fichier <strong>de</strong>s Bénéficesindustriels et commerciaux (BIC) qui recense toutes lesentreprises du secteur marchand. Le fichier <strong>de</strong>s BRN fournit<strong>de</strong>s informations sur les entreprises dont le chiffre d’affairesest supérieur à 3,5 millions <strong>de</strong> francs. Il contient environ600 000 entreprises par an <strong>de</strong> 1985 à 1996. 90% <strong>de</strong>sentreprises ont moins <strong>de</strong> 20 salariés. Le fichier couvre lessecteurs <strong>de</strong> l’industrie, <strong>de</strong>s services et <strong>de</strong> la construction.L’investissement est mesuré comme la variation <strong>de</strong>s immobilisationsau bilan <strong>de</strong> l’entreprise d’un exercice sur l’autre.Est prise en compte la variation <strong>de</strong>s immobilisations corporelles(les terrains, les constructions, les installations, l’outillage,le matériel <strong>de</strong> transport, le matériel informatique,etc.) ainsi qu’une partie <strong>de</strong> la variation <strong>de</strong>s immobilisationsincorporelles (les concessions, brevets et droits similaires,les fonds commerciaux, etc.). Les frais d’établissement etles frais <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> développement ne sont pasintégrés dans l’investissement.Cette mesure <strong>de</strong> l’investissement tient compte <strong>de</strong>s terrainset ignore le crédit-bail. Elle diffère sur ces <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> lamesure <strong>de</strong> l’investissement en comptabilité nationale, quiignore les terrains et retraite le crédit-bail en investissement.Ce retraitement induit également une différence dansla mesure <strong>de</strong> la valeur ajoutée : le crédit-bail est comptabilisédans les consommations intermédiaires dans ces donnéesd’entreprises alors qu’il ne l’est pas dans les comptesnationaux.Toutes les entreprises ont été regroupées par taille et parsecteur sur les 12 années étudiées. Après le traitement <strong>de</strong>la base <strong>de</strong> données (l’élimination <strong>de</strong>s points aberrants, <strong>de</strong>ssecteurs manquants dans une classe <strong>de</strong> taille, etc.), lepanel contient 4 classes <strong>de</strong> taille (0 à 19 salariés, <strong>de</strong> 20 à49 salariés, <strong>de</strong> 50 à 499 salariés et plus <strong>de</strong> 500 salariés)pour 74 secteurs (52 secteurs <strong>de</strong> l’industrie et 22 secteurs<strong>de</strong>s services) sur 12 ans, soit 3552 observations.Mars <strong>2000</strong> 33


Investissement <strong>de</strong>s entreprises et contraintes financières entre 1985 et 1996sont plus heurtées que dans lescomptes nationaux, mais les profilssont comparables dans les <strong>de</strong>uxsources.Diminution <strong>de</strong>s investissementsdans l’industrie, ralentissementdans les servicesEn décomposant l’évolution générale<strong>de</strong> l’investissement, on peutmontrer que les dynamiques respectives<strong>de</strong> l’investissement dansles services et dans l’industrie sontnettement déconnectées à partir <strong>de</strong>1990. L’investissement dans l’industriechute <strong>de</strong> 1991 à 1994, puisse redresse légèrement en 1995 et1996, mais sans retrouver son niveau<strong>de</strong> 1990. De son côté, l’investissementdans les services continue<strong>de</strong> croître jusqu’en 1992, puisse stabilise (cf. graphique 3). L’investissementdans les services estsupérieur <strong>de</strong> 40% à l’investissementdans l’industrie en 1996, alorsqu’ils étaient équivalents à la fin<strong>de</strong>s années 1980.Le tableau 1 entre dans un détailsectoriel plus fin, au niveau 36 <strong>de</strong>la nomenclature <strong>de</strong>s activités françaises(NAF).➌280260240220200180160140120100Il présente la part <strong>de</strong> l’investissementd’un secteur dans l’investissementtotal en début <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> etl’évolution <strong>de</strong> l’investissement <strong>de</strong>ce secteur sur <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s. Leproduit <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux nombres représentela contribution du secteur à lacroissance <strong>de</strong> l’investissement. Entre1985 et 1990, les secteurs quiont le plus contribué à la croissance<strong>de</strong> l’investissement sont l’automobileet la chimie pour l’industrie, lecommerce <strong>de</strong> détail et les activitésimmobilières pour les services. Entre1990 et 1996, les secteurs industrielsont pratiquement tous eu unecontribution négative ; pour les services,les activités immobilièresont continué à contribuer fortementà la croissance <strong>de</strong> l’investissement,ainsi que les activités culturelles.L’INVESTISSEMENT DANS L’INDUSTRIE ET LES SERVICESmilliards <strong>de</strong> francs 1985industrieservices85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96source : fichiers bénéfices réels normaux (BRN)280260240220200180160140120100TABLEAU 1 :PRINCIPALES CONTRIBUTIONS DES SECTEURS A LA CROISSANCE DE L’INVESTISSEMENTSecteursparten 85(en%)évolution85-90(en %)contributionà l’évolutiondu totalparten 90(en %)évolution90-96(en %)en volume (fancs 1985, en NAF36)contributionà l’évolutiondu totalparten 96(en %)Agricole et alimentaire (B0) 6,7 +61,1 4,1 6,2 +3,9 0,2 6,2Automobile (D0) 4,7 +120,0 6,0 6,3 -11,7 -0,7 5,3Chimie et caoutchouc (F4) 4,8 +95,0 5,1 6,1 -15,8 -1,0 4,9Métallurgie (F5) 7,7 +26,0 2,6 7,1 -52,9 -3,8 3,2Construction (H0) 4,4 +63,5 2,8 4,1 -20,2 -0,8 3,2Autres secteurs industriels 24,1 +31,2 11,7 18,9 +0,5 0,4 18,5Total industrie 52,4 +61,7 32,3 48,7 -11,8 -5,7 41,3Commerce <strong>de</strong> gros (J2) 8,2 +47,2 3,9 6,9 +1,5 0,1 6,7Commerce <strong>de</strong> détail (J3) 5,6 +89,4 6,6 8,1 +12,8 1,0 8,8Transports (K0) 5,6 +56,8 4,4 7,0 +21,0 1,5 8,1Activité immobilière (M0) 9,1 +173,2 15,8 14,3 +26,2 3,7 17,3Conseil et assistance (N2) 5,6 +35,3 2,0 4,4 -14,1 -0,6 3,6Hôtels et restaurants (P1) 2,1 +132,1 2,8 2,8 -2,1 -0,1 2,7Activités culturelles (P2) 3,2 +62,2 2,0 3,0 +103,5 3,1 5,9Autres secteurs tertiaires 10,2 -17,6 4,2 4,8 +22,9 1,1 5,6Total services 47,6 +87,5 41,7 51,3 +19,0 9,8 58,7Ensemble 100,0 +74,0 74,0 100,0 +4,0 4,0 100,034 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Investissement <strong>de</strong>s entreprises et contraintes financières entre 1985 et 1996Un investissement moins dynamiquedans les gran<strong>de</strong>s entreprises350L’INVESTISSEMENT SELON LA TAILLE DES ENTREPRISESmilliards <strong>de</strong> francs350L’investissement n’a pas évoluénon plus <strong>de</strong> la même façon dans lesgran<strong>de</strong>s et les petites entreprises. Al’exception <strong>de</strong> l’année 1990, marquéepar <strong>de</strong>s investissementsimportants dans <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s entreprises<strong>de</strong> la sidérurgie, l’investissement<strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 500salariés est systématiquementmoins dynamique que celui <strong>de</strong>s entreprises<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 500 salariés.Alors que ces <strong>de</strong>ux catégoriesavaient un montant d’investissementsimilaire en 1985, l’investissement<strong>de</strong>s petites et moyennes entreprisesest presque <strong>de</strong>ux fois plusimportant que celui <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s en1996.Diminution <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>sentreprises et <strong>de</strong> l’industrie dansla valeur ajoutée➍3002502001501005006560moins <strong>de</strong> 500 salariésplus <strong>de</strong> 500 salariés85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96source : fichiers bénéfices réels normaux (BRN)PART DE L’INDUSTRIE ET DES SERVICESDANS LA VALEUR AJOUTEEen %industrie30025020015010050065605555Ces différences dans l’évolution <strong>de</strong>l’investissement selon le secteur oula taille peuvent être mises en rapportavec <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> larépartition <strong>de</strong> la valeur ajoutée. Surtoute la pério<strong>de</strong>, la part <strong>de</strong> l’industriedans la valeur ajoutée se réduit,ainsi que la part <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entreprises.Ces modifications illustrentla "tertiarisation" <strong>de</strong> l’économie,plus rapi<strong>de</strong> et plus forte en Francequ’en Allemagne ou en Italie, et lesrestructurations <strong>de</strong>s grands groupesqui ont externalisé une partie <strong>de</strong>leur production, créant <strong>de</strong>s entreprises<strong>de</strong> dimensions inférieures.➎504540353085 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96source : fichiers bénéfices réels normaux (BRN)70servicesPARTS DES ENTREPRISES DANS LA VALEUR AJOUTEESELON LEUR TAILLEen %504540353070Ces tendances <strong>de</strong> moyen terme doiventêtre prises en considérationpour interpréter correctement lesévolutions <strong>de</strong> l’investissement à unniveau désagrégé et éventuellementmieux mettre en lumièred’autres ressorts plus <strong>conjoncture</strong>ls.Une analyse parallèle du tauxd’investissement, c’est-à-dire le ratioinvestissement sur valeur ajoutée,constitue la façon la plus simple<strong>de</strong> distinguer les différentsfacteurs.➏65605550454035moins <strong>de</strong> 500 salariésplus <strong>de</strong> 500 salariés3085 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96source : fichiers bénéfices réels normaux (BRN)6560555045403530Mars <strong>2000</strong> 35


Investissement <strong>de</strong>s entreprises et contraintes financières entre 1985 et 1996Diminution du taux d’investissementdans les services et les petitesentreprises après 1992En raison <strong>de</strong>s déformations <strong>de</strong> larépartition <strong>de</strong> la valeur ajoutée, letaux d’investissement n’a pas suivitout à fait la même évolution que levolume d’investissement. Dansl’industrie, les évolutions du tauxd’investissement sont analogues àcelles du niveau : hausse jusqu’en1990, baisse <strong>de</strong> 1990 à 1994 et redémarrageen fin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>. Maisdans les services, le taux d’investissementdiminue en fin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>alors que le niveau <strong>de</strong> l’investissementétait stabilisé. Par taille d’entreprises,le contraste est assez netentre le taux d’investissement <strong>de</strong>sentreprises <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 20 salariés etcelui <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 20salariés. Le taux d’investissement<strong>de</strong>s petites entreprises est beaucoupplus volatil que celui <strong>de</strong>s autres entreprises,et diminue nettement enfin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>. Cette inflexion estcohérente avec l’évolution <strong>de</strong> lapart <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 20salariés qui n’investissent pas :cette part est passée d’environ 30%à la fin <strong>de</strong>s années 1980 à près <strong>de</strong>38% en 1996, alors qu’elle est stablepour les autres entreprises.➐➑2520151026242220181614TAUX D’INVESTISSEMENTDANS L’INDUSTRIE ET LES SERVICESen %industrieservices85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96TAUX D’INVESTISSEMENTSELON LA TAILLEen %plus <strong>de</strong> 500 salariésmoins <strong>de</strong> 500 salariés2520151026242220181614Contraintes financières etdécisions d’investissement1285 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 9612Accès au crédit et situation financière<strong>de</strong>s entreprisesEn pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> forte croissance, lesanticipations favorables <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>conduisent les entreprises à réaliser<strong>de</strong>s investissements massifs quiviennent, à leur tour, stimuler lacroissance. A l’inverse, <strong>de</strong>s anticipationsdéfavorables entraînentune diminution <strong>de</strong>s investissementsqui pèse en retour sur lacroissance. Il s’agit du traditionneleffet "multiplicateur-accélérateur",qui rend l’investissement très cyclique.Cependant, les décisions d’investirne sont pas seulement influencéespar les perspectives <strong>de</strong>débouchés. Elles peuvent l’être➒3836343230PART DES ENTREPRISES DE MOINS DE 20 SALARIESQUI N’INVESTISSENT PASen %85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96383634323036 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Investissement <strong>de</strong>s entreprises et contraintes financières entre 1985 et 1996également par <strong>de</strong>s modalités et <strong>de</strong>spossibilités <strong>de</strong> financement qui varientselon la situation financière<strong>de</strong>s entreprises.Le financement d’un investissementpar en<strong>de</strong>ttement est un substitutimparfait au financement parfonds propres. Les asymétries d’informationentre le prêteur et l’emprunteursur le marché du créditpeuvent en effet renchérir le coût dufinancement d’un investissement etpeser sur sa réalisation. Le prêteurconnaît inévitablement moins bienle projet que l’emprunteur. Il exigedonc en contrepartie une primecouvrant, soit le risque associé àcette information imparfaite, soitles dépenses supportées pour améliorerson information, par exempleen engageant un audit du projet.Dans les <strong>de</strong>ux cas, il répercute lecoût supplémentaire sur l’emprunteur.Le prêteur peut aussi refuser<strong>de</strong> s’engager s’il estime le risquetrop important (ce qui revient à uncoût infini).Le point essentiel tient à ce que,pour un même projet, ces asymétriesd’information ne pèsent pas <strong>de</strong>la même façon sur toutes les entreprises.En effet le risque estimé parle prêteur ne dépend pas seulement<strong>de</strong>s caractéristiques intrinsèques duprojet d’investissement, il dépen<strong>de</strong>n même temps <strong>de</strong> l’appréciationqu’il porte sur la situation financière<strong>de</strong> l’entreprise. Les actifs <strong>de</strong>l’entreprise peuvent par exempleservir <strong>de</strong> garantie et diminuer laprime <strong>de</strong> risque dans la mesure oùle prêteur peut les récupérer en cas<strong>de</strong> défaillance <strong>de</strong> l’emprunteur.Sont ainsi introduits <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>seuil dans l’offre <strong>de</strong> crédit et lesdépenses d’investissement sansrapport direct avec les projets, maisreliés à la situation financière <strong>de</strong>l’entreprise.Trois indicateurs <strong>de</strong> la santé financièred’une entrepriseLa santé financière d’une entreprisen’est pas une gran<strong>de</strong>ur observable,pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> difficulté<strong>de</strong> mesure du capital etd’incertitu<strong>de</strong> sur les profits futurs.Son estimation <strong>de</strong>vrait combiner aumoins trois éléments : la profitabilité<strong>de</strong> l’exploitation présente, lecoût <strong>de</strong>s financements externespassés et le taux d’en<strong>de</strong>ttement. Laprofitabilité <strong>de</strong> l’exploitation présentepermet d’estimer la capacité<strong>de</strong> l’entreprise à rémunérer et àrembourser ses prêteurs, le coût <strong>de</strong>sfinancements externes passés indiquele risque attaché à l’entreprisepar les prêteurs passés, le taux d’en<strong>de</strong>ttementdonne une idée <strong>de</strong> la valeurliquidative nette présente <strong>de</strong>l’entreprise.Les données du fichier permettent<strong>de</strong> construire trois indicateurs <strong>de</strong>mesure <strong>de</strong> ces éléments. La profitabilité<strong>de</strong> l’exploitation présentepeut être approchée par le ratio excé<strong>de</strong>ntbrut d’exploitation sur valeurajoutée (1) ; le coût <strong>de</strong>s financementsexternes passés est évaluépar le ratio frais financiers sur <strong>de</strong>tte,duquel on retranche l’augmentation<strong>de</strong>s prix du capital ; enfin letaux d’en<strong>de</strong>ttement est mesuré parle ratio <strong>de</strong>tte (<strong>de</strong>ttes stables + découvertsbancaires + effets portés àl’escompte) sur ressources propres(fonds propres + résulat net comptable+ amortissement et provisions).On calcule donc pour chacun<strong>de</strong>s 74 secteurs un taux <strong>de</strong>marge, un taux d’intérêt réel et untaux d’en<strong>de</strong>ttement.Taux d’investissement et indicateursfinanciers : un impact plusfort dans les services que dansl’industrieOn estime l’équation (1) pour testerla relation entre le taux d’investissement,le taux <strong>de</strong> marge, le tauxd’intérêt réel apparent et le tauxd’en<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> précé<strong>de</strong>nte.La régression sur l’ensemble <strong>de</strong>ssecteurs donne <strong>de</strong>s coefficients quiont tous le signe attendu : positifpour le taux <strong>de</strong> marge et négatifpour les <strong>de</strong>ux autres variables.Équation(1)⎛ I ⎞⎜⎝VA⎟⎠ it = θ + α ⎛ EBE ⎞⎜⎝VA ⎟⎠ it + β ⎛ FF⎜⎝END − ṗ ⎞ ⎟⎠ it+ λ ⎛ END ⎞⎜⎝RESS ⎟⎠ it−1 + µ i + Φ t + ε iti = 1 à 74, secteurs NAF, t = 1985 à 1996,µi est un effet individuel, φt est un effet temporel, εit est un bruit blanc.(1) Ce ratio est plutôt un taux <strong>de</strong> marge qu’untaux <strong>de</strong> profit au sens où il ne rapporte pas unflux sur un stock <strong>de</strong> capital mais un flux sur unflux. Mais la mesure du capital au coût historiqued’acquisition pratiquée en comptabilitégénérale n’a pas <strong>de</strong> sens économique sur unepério<strong>de</strong> où le rythme d’inflation s’est profondémentmodifié.TABLEAU 2 : LE TAUX D’INVESTISSEMENT ET LES INDICATEURSFINANCIERSVariables Moyenne Écart-type Minimum MaximumTaux d’investissement 0,18 0,15 0,03 1,03Taux <strong>de</strong> marge 0,26 0,12 0,03 0,87Taux d’intérêt réel 0,12 0,03 0,03 0,37Taux d’en<strong>de</strong>ttement 0,43 0,25 0,11 3,59Mars <strong>2000</strong> 37


Investissement <strong>de</strong>s entreprises et contraintes financières entre 1985 et 1996L’effet du taux <strong>de</strong> marge, significatifau seuil <strong>de</strong> 10%, est estimé à0,15 : si le taux <strong>de</strong> marge augmente<strong>de</strong> 4 points, le taux d’investissementaugmente <strong>de</strong> 0,6 point. Letaux d’intérêt et le taux d’en<strong>de</strong>ttementsont tous les <strong>de</strong>ux significatifsau seuil <strong>de</strong> 5%. Le coefficient dutaux d’intérêt réel apparent (-0,29)est le plus important en valeur absolue,mais la variation <strong>de</strong> ce tauxd’intérêt reste dans un intervalletrès étroit, ce qui limite son impact.Le phénomène inverse joue pour lecoefficient du taux d’en<strong>de</strong>ttement(-0,04) : il est faible en valeur absoluemais s’applique à une gran<strong>de</strong>urdont la chute a été assez spectaculairesur la pério<strong>de</strong>.Si on distingue le secteur industrieldu secteur tertiaire, le taux d’intérêtcontinue <strong>de</strong> jouer pratiquementdans la même proportion. En revanche,le taux <strong>de</strong> marge et le tauxd’en<strong>de</strong>ttement n’ont plus le mêmeeffet dans chaque secteur : l’effetdu taux <strong>de</strong> marge est beaucoup plusimportant dans le secteur tertiaire(0,23) et n’est plus significatif dansle secteur industriel. A l’inverse, letaux d’en<strong>de</strong>ttement n’est significatifque dans l’industrie.Un impact significatif seulementpour les petites entreprisesOn cherche maintenant à différencierle rôle <strong>de</strong>s variables explicativesselon la taille <strong>de</strong>s entreprises.On estime l’équation (2) où les variablessont les mêmes que dansl’équation (1) mais on autorise <strong>de</strong>ssensibilités différentes pour chaqueclasse <strong>de</strong> taille.Le rôle <strong>de</strong>s profits, <strong>de</strong>s taux d’intérêtet <strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement est particulièrementimportant pour les pluspetites entreprises (moins <strong>de</strong> 50 salariés).Pour les gran<strong>de</strong>s entreprises(50 salariés et plus), seul le tauxd’intérêt est significatif. On observeque le taux d’intérêt joue unrôle décroissant avec la taille : lecoefficient est <strong>de</strong>ux fois et <strong>de</strong>mieplus élevé, en valeur absolue, pourles moins <strong>de</strong> 20 salariés que pourles 500 salariés et plus : -0,48contre -0,20. Les estimations dansle secteur industriel ressemblentbeaucoup à celles effectuées danstous les secteurs. Dans le secteurtertiaire, les résultats sont peu encourageants: aucune variable n’estsignificative au seuil <strong>de</strong> 5%, et cellesqui le sont au seuil <strong>de</strong> 10% sontdifficilement explicables.Un impact plus fort après 1990On cherche maintenant à différencierle rôle <strong>de</strong>s variables explicativesselon la pério<strong>de</strong>, c’est-à-diredans une phase <strong>de</strong> croissance soutenue(1985-1990), puis dans unephase marquée par une récession etune reprise hésitante (1991-1996).TABLEAU 3 : ESTIMATEURS (1) "WITHIN" DE L’ÉQUATION 1Taux <strong>de</strong> margeTaux d’intérêt réelTaux d’en<strong>de</strong>ttement (-1)Variables Ensemble Industrie Services0,15**(0,08)-0,29*(0,06)-0,04*(0,02)0,11(0,1)-0,28*(0,07)-0,06*(0,02)0,23**(0,14)-0,31*(0,14)-0,02(0,03)Les chiffres entre parenthèses correspon<strong>de</strong>nt à l’écart-type.* : significatif à 5%.** : significatif à 10%.(1) Des Dummies temporelles sont introduites, mais ne sont pas répertoriées pour ne pas alourdir les tableaux.TABLEAU 4 : ESTIMATEURS "WITHIN" DE L’ÉQUATION 2Taux <strong>de</strong> marge (-20 salariés)Taux <strong>de</strong> marge (+500 salariés)Taux d’intérêt réel (-20 salariés)Taux d’intérêt réel (+500 salariés)Variables Ensemble Industrie ServicesTaux d’en<strong>de</strong>ttement (-1) (-20 salariés)Taux d’en<strong>de</strong>ttement (-1) (+500 salariés)Les chiffres entre parenthèses correspon<strong>de</strong>nt à l’écart-type.* : significatif à 5%.** : significatif à 10%.0,30*(0,15)0,03(0,08)-0,48*(0,18)-0,20*(0,08)-0,07*(0,03)-0,00(0,03)0,33*(0,15)-0,10(0,07)-0,55*(0,19)-0,11**(0,06)-0,11**(0,05)-0,01*(0,02)TABLEAU 5 : ESTIMATEURS "WITHIN" DE L’ÉQUATION 3Taux <strong>de</strong> marge (85-90)Taux <strong>de</strong> marge (91-96)Taux d’intérêt réel (85-90)Taux d’intérêt réel (91-96)0,04(0,27)0,26(0,17)0,28(0,64)-0,49*(0,25)-0,04(0,04)0,04(0,08)Variables Ensemble Industrie ServicesTaux d’en<strong>de</strong>ttement (-1) (85-90)Taux d’en<strong>de</strong>ttement (-1) (91-96)0,07(0,09)0,19*(0,08)-0,38*(0,11)-0,27*(0,06)-0,04(0,02)-0,05*(0,02)Les chiffres entre parenthèses correspon<strong>de</strong>nt à l’écart-type.* : significatif à 5%.** : significatif à 10%.0,04(0,11)0,16(0,10)-0,47*(0,15)-0,26*(0,07)-0,03(0,03)-0,13*(0,03)0,16(0,18)0,23**(0,14)-0,28**(0,17)-0,38*(0,15)-0,03(0,04)-0,02(0,03)38 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Investissement <strong>de</strong>s entreprises et contraintes financières entre 1985 et 1996On estime l’équation (3) où les variablessont les mêmes que dansl’équation (1) avec un coefficientparticulier calculé pour chacune<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s.Les résultats montrent que les variables<strong>de</strong> financement jouent plusfortement en secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong>. Envaleur absolue, les coefficients dutaux <strong>de</strong> marge et du taux d’en<strong>de</strong>ttementsont supérieurs pendant laphase <strong>de</strong> récession. Le coefficientdu taux d’intérêt fait exception : ilest plus fort en première pério<strong>de</strong>pour l’ensemble <strong>de</strong>s secteurs. Maisla distinction industrie-services faitapparaître un contraste très net.L’effet du taux d’intérêt est plusfort en première pério<strong>de</strong> dans l’industrie.Mais dans les services, l’effetdu taux d’intérêt est faible et peusignificatif dans les années 80 et<strong>de</strong>vient plus fort et plus significatifau début <strong>de</strong>s années 90.Des contraintes sur le taux d’investissement<strong>de</strong>s petites entreprisesdu secteur <strong>de</strong>s services après1990On a vu qu’il existait <strong>de</strong>s différencesen fonction <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> l’entrepriseet du cycle. Il reste à combinerles <strong>de</strong>ux. On estimel’équation (4) où les variables sontles mêmes que dans l’équation (1),en contraignant les coefficients àêtre égaux en première pério<strong>de</strong> toutestailles confondues et en calculantun coefficient particulier pourchaque taille sur la pério<strong>de</strong> 1990-1996.Dans la première colonne du tableau6, on retrouve les résultats<strong>de</strong>s équations (1), (2) et (3) : d’unepart, plus les entreprises sont petites,plus l’impact <strong>de</strong>s variables estimportant ; d’autre part, pendant laphase <strong>de</strong> croissance soutenue, lesvariables jouent un rôle moinsgrand sur le taux d’investissement.TABLEAU 6 : ESTIMATEURS "WITHIN" DE L’ÉQUATION 4Taux <strong>de</strong> marge (85-90)Taux <strong>de</strong> marge (- 20 salariés)secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong>Taux <strong>de</strong> marge (+500 salariés)secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong>Taux d’intérêt réel (85-90)Taux d’intérêt réel (- 20 salariés)secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong>Taux d’intérêt réel (+500 salariés)secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong>Taux d’en<strong>de</strong>ttement (-1) (85-90)Variables Ensemble Industrie ServicesTaux d’en<strong>de</strong>ttement (-1) (- 20 salariés)secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong>Taux d’en<strong>de</strong>ttement (-1) (+500 salariés)secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong>Les chiffres entre parenthèses correspon<strong>de</strong>nt à l’écart-type.* : significatif à 5%.** : significatif à 10%.Après 1990, une baisse <strong>de</strong> 3 pointsdu taux <strong>de</strong> marge se traduirait parune baisse d’environ 1 point dutaux d’investissement pour les entreprises<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 20 salariés.Pour les plus gran<strong>de</strong>s entreprises(plus <strong>de</strong> 500 salariés), le coefficientn’est pas significatif. L’effet dutaux d’intérêt réel apparent présentela même variation selon lataille : une hausse <strong>de</strong> 2 points dutaux d’intérêt se traduit par unebaisse du taux d’investissement <strong>de</strong>1 point pour les plus petites entrepriseset <strong>de</strong> seulement d’un quart <strong>de</strong>point pour les plus gran<strong>de</strong>s. La distinctionentre les <strong>de</strong>ux secteursconfirme les précé<strong>de</strong>nts résultats :les effets du taux <strong>de</strong> marge et dutaux d’intérêt sont <strong>de</strong>ux fois plusimportants dans les services lorsquele coefficient est significatif.L’effet <strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement dans l’industrieest toujours significatif,sauf pour les plus gran<strong>de</strong>s entreprises; en revanche, il ne joue pas dansles services quelle que soit la taille<strong>de</strong> l’entreprise (2) .Au total, les petites entreprises ontété les plus contraintes dans leurdécision d’investir entre 1990 et1996, particulièrement dans le secteur<strong>de</strong>s services.0,09(0,09)0,33*(0,12)0,04(0,07)-0,39*(0,11)-0,50*(0,13)-0,12*(0,06)-0,03(0,02)-0,07**(0,04)-0,01(0,02)0,04(0,10)0,27**(0,15)0,03(0,08)-0,47*(0,15)-0,38*(0,12)-0,19*(0,07)-0,02(0,03)-0,18*(0,05)-0,04(0,04)0,21(0,19)0,53*(0,19)0,00(0,14)-0,32**(0,18)-1,07*(0,40)-0,15(0,18)-0,03(0,04)-0,03(0,04)0,01(0,04)Les résultats confirment les intuitions<strong>de</strong> l’analyse du canal large ducrédit : les petites entreprises quin’ont pas facilement accès à d’autresmo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> financement que lescrédits bancaires ont été les plustouchées par le resserrement <strong>de</strong> lapolitique monétaire au début <strong>de</strong>sannées 90. Dans une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>développement <strong>de</strong>s petites entreprisesdu secteur tertiaire, la hausse<strong>de</strong>s taux d’intérêt ou la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>garanties pour avoir accès aux financementsbancaires peuventavoir un impact négatif marqué surl’investissement et l’activité. ■(2) On peut relier ce résultat sur le taux d’en<strong>de</strong>ttementen mettant en avant l’aspect pluscyclique <strong>de</strong>s investissements industriels. Eneffet, les investissements dans <strong>de</strong> gros équipementsdoivent représenter une part importante<strong>de</strong> l’investissement total. Une petite entreprisequi a renouvelé son équipement s’est sansdoute fortement en<strong>de</strong>ttée et ne compte pasréinvestir tout <strong>de</strong> suite. En ce qui concerne lesgran<strong>de</strong>s entreprises, leur en<strong>de</strong>ttement seraitmoins sensible du fait d’un renouvellementd’équipement plus diffus dans le temps. Il estvraisemblable que cette variable ne capte pasun effet d’ordre financier.Mars <strong>2000</strong> 39


Investissement <strong>de</strong>s entreprises et contraintes financières entre 1985 et 1996Bibliographie indicativeAccardo J., L. Bouscharain, M. Jlassi, "Le progrès technique a t-il ralenti <strong>de</strong>puis 1990 ?",Economie et Statistique n° 323, 1999.Aerts, A.T., "L’évolution <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s salaires dans la valeur ajoutée en France reflète-telleles évolutions individuelles sur la pério<strong>de</strong> 1979-1994 ?", Document <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> laDESE n° 9813, INSEE, 1998.Artus P., "Les entreprises françaises vont-elles recommencer à s’en<strong>de</strong>tter ?", Revue d’économiefinancière, 1999.Bernanke B., M. Gertler, S. Gilchrist, "The financial accelerator and the flight to quality",The review of Economics and Statistics, LXXVIII (1), 1996.Herbet, J.B., H. Michaudon, "Y a t-il un retard d’investissement en France <strong>de</strong>puis le début<strong>de</strong>s années 1990 ?", 1999.Jensen M., W. Meeckling, "Theory of the firm : managerial behavior, agency costs and ownershipStructure", Journal of financial economics 3, 1976.Le Corroler C., F. Le Vigoureux, "Les moyennes entreprises <strong>de</strong> l’industrie ont-elles <strong>de</strong>scomportements spécifiques ?", Economie et Statistique n° 319-320, 1998.Modigliani F., M. Miller, "The cost of capital, corporate finance and the theory of investment",American Economic Review 48, 1958.Myers S., N. Majlluf, "Corporate financing and investment Decisions when firms have informationthat investors do not have", Journal of financial economics 13, 1984.Oliner S., G. Ru<strong>de</strong>bush, "Is there a broad channel for Monetary Policy ?", working paperseries, Board of Governors of the fe<strong>de</strong>ral Reserve System, 1994.Prigent C., "La part <strong>de</strong>s salaires dans la valeur ajoutée : une approche macro-économique",document <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> la DESE n° 9812, INSEE, 1998.Rapport sur les comptes <strong>de</strong> la nation 1999-<strong>2000</strong>, "Faiblesse <strong>de</strong> l’investissement <strong>de</strong>puis1990", INSEE, 1999.Rosenwald F., "La décision d’investir", document <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> la DESE n° 9406, INSEE,1994.Rosenwald F., "Suivi <strong>conjoncture</strong>l <strong>de</strong> l’investissement", document <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> la DESEn° 9410, INSEE, 1994.Rosenwald F., "Le financement <strong>de</strong> l’investissement <strong>de</strong>s petites entreprises industrielles : laplace prépondérantes <strong>de</strong> l’auto-financement", Economie et Statistique n°319-320, 1998.Rosenwald F., "L’impact <strong>de</strong>s contraintes financières dans la décision d’investissement", document<strong>de</strong> travail <strong>de</strong> la DESE n° 9907, INSEE, 1999.Stiglitz J., A. Weiss, "Credit rationing in markets with imperfect information", Americaneconomic review 71(3), 1981.40 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


FichesThématiques


Environnementinternational <strong>de</strong> la zone euroAprès la forte accélération <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> l’année 1999,l’activité mondiale reste très favorablement orientée.La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure prend le relais <strong>de</strong>sexportations comme moteur <strong>de</strong> la reprise dans leszones émergentes. Les États-Unis poursuivent leurexpansion à un rythme très soutenu grâce à une<strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure exceptionnellement vigoureuse.Au Royaume-Uni, l’activité reste dynamique, mêmesi le resserrement du policy-mix vient en tempérer lavigueur. En revanche, le Japon, toujours sous perfusionbudgétaire, n’enregistrerait qu’une reprisetechnique au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>.La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale adressée à la zone eurocontinuerait donc <strong>de</strong> progresser vivement, à unrythme annualisé <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 9%, après 12% à lafin <strong>de</strong> 1999. Cette légère inflexion traduirait essentiellementl’achèvement du rattrapage <strong>de</strong> certainspays d’Asie en crise, et l’assagissement <strong>de</strong> la croissancedans les économies anglo-saxonnes.Les tensions inflationnistes restent limitées. La vigueur<strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s intérieures et la diffusion durenchérissement du pétrole <strong>de</strong>vraient certes encorepousser l’inflation à la hausse. D’important gains <strong>de</strong>productivité viennent cependant gager la hausse <strong>de</strong>scoûts <strong>de</strong> production, si bien que les tensions réellesprogressent faiblement. En revanche, les marchésd’actifs (bourse et immobilier) continuent d’enregistrer<strong>de</strong> très fortes progressions.États-Unis : forte croissance et absenceapparente <strong>de</strong> tensions réellesL’économie américaine aura surpris une nouvellefois en affichant au second semestre <strong>de</strong> 1999 unrythme <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> 6%. Le dynamisme <strong>de</strong> laconsommation privée et publique ne se dément pas.Portée par une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure toujours vigoureuseet <strong>de</strong>s exportations au dynamisme retrouvé,l’activité <strong>de</strong>vrait continuer <strong>de</strong> croître à un rythmesupérieur à son potentiel <strong>de</strong> long terme. Néanmoinscertains déséquilibres continuent <strong>de</strong> s’accroître.Les perspectives <strong>de</strong> croissance dans l’industrie restenttrès favorables en début d’année <strong>2000</strong>. L’indice<strong>de</strong> production industrielle produit par le NAPM (1)accélère ainsi pour progresser <strong>de</strong> +9% en glissementannuel en février. Depuis le troisième trimestre <strong>de</strong>1999, les industriels américains bénéficient <strong>de</strong> la(1) National Association of Purchase Managersreprise du commerce mondial. Les carnets <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>à l’exportation continuent d’être bien garnis.Les gains <strong>de</strong> compétitivité consécutifs à l’appréciationréelle du yen et <strong>de</strong>s monnaies asiatiques<strong>de</strong>vraient avoir leur plein effet au premier semestre<strong>de</strong> <strong>2000</strong>. Les exportations <strong>de</strong>vraient ainsi croître aurythme <strong>de</strong> 10%.L’investissement <strong>de</strong>meure lui aussi très bien orienté.Le repli <strong>de</strong>s dépenses en équipements et en logicielsenregistré au quatrième trimestre doit en effet davantageêtre rapproché <strong>de</strong>s doutes pesant sur leséquipements informatiques à la veille <strong>de</strong> l’an <strong>2000</strong>que d’une réelle inflexion. En janvier <strong>2000</strong>, les comman<strong>de</strong>s<strong>de</strong> biens d’équipement ont bondi <strong>de</strong> 6% parrapport au mois précé<strong>de</strong>nt, soit le plus fort accroissement<strong>de</strong>puis février 1996. Après un certaintassement en 1998, le rebond <strong>de</strong>s profits en 1999encourage les entreprises américaines à investir, afin<strong>de</strong> substituer du capital au travail, dont le marché esttrès tendu. Dans la construction, l’activité ne <strong>de</strong>vraitpas trop pâtir <strong>de</strong> la remontée <strong>de</strong>s taux longs, commel’atteste le redressement <strong>de</strong>s mises en chantier <strong>de</strong>puisoctobre 1999. Dans ces conditions, l’investissementprivé progresserait en ce début d’année <strong>2000</strong> à unrythme soutenu.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la vigueur <strong>de</strong> l’activité industrielle, laconsommation privée reste le principal moteur <strong>de</strong> lacroissance américaine, comme le confirment leschiffres publiés pour le mois <strong>de</strong> janvier par le Departmentof Commerce. Les dépenses <strong>de</strong>s ménagesenregistreraient néanmoins un léger ralentissementau premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> (+4% en rythme annualisé,contre environ 5% au semestre précé<strong>de</strong>nt). Lessalaires réels ralentissent <strong>de</strong>puis l’été 1999, principalementsous l’effet <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong> l’inflation. Parailleurs, les actions <strong>de</strong> haute technologie s’envolent(+50% entre novembre 1999 et février <strong>2000</strong>) alorsque les valeurs traditionnelles stagnent <strong>de</strong>puis mai1999. Les évolutions boursières ont donc continué àalimenter, quoique dans une moindre mesure, le dynamisme<strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong>s ménages parl’effet <strong>de</strong> richesse.Le très fort dynamisme <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure nese traduit pas pour l’heure par un regain <strong>de</strong> tensionsinflationnistes dans la sphère réelle. Les prix à laconsommation hors énergie et alimentaire n’ont eneffet pas cessé <strong>de</strong> ralentir (moins <strong>de</strong> 2% en glissementannuel en janvier <strong>2000</strong>). L’accélération <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong>smatières premières ne s’est pas répercutée dans lesprix <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s produits finis. La forte haussedu coût du travail (+3,4% entre décembre 1998 et42 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


PIB DES PRINCIPAUX PAYS INDUSTRIALISÉS HORS ZONE EURO (part <strong>de</strong>s pays dans l’OCDE)(variations annuelles et glissements semestriels en %)Moyennes annuelles Glissements semestriels (1)1998 1999 <strong>2000</strong>1999 <strong>2000</strong>1 er S. 2 nd S. 1 er S.ÉTATS-UNIS (34,0 %)4,3 4,1 4,4 PIB 1,4 3,1 2,111,6 11,8 10,4 Importations (16%) 6,4 5,9 5,04,9 5,3 4,4 Consommation privée (68%) 2,8 2,6 2,11,7 3,7 3,6 Consommation publique (17%) 1,6 3,3 0,911,8 8,0 6,0 FBCF privée totale (17%) 3,8 2,2 3,92,2 3,6 9,1 Exportations (13%) -0,4 4,9 4,76,5 5,6 4,6 Contributions (2) : Deman<strong>de</strong> intérieure hors stocks 2,9 2,8 2,30,1 -0,4 0,3 Variations <strong>de</strong> stocks -0,6 0,6 0,1-1,3 -1,3 -0,5 Commerce extérieur -1,0 -0,3 -0,2JAPON (17,2 %)-2,5 0,3 1,2 PIB 2,5 -2,4 2,4-7,6 5,1 5,2 Importations (11%) 5,0 7,2 -0,4-0,6 1,2 0,0 Consommation privée (59%) 2,0 -1,8 0,91,5 1,3 0,3 Consommation publique (9%) -0,5 0,8 0,3-7,5 -0,7 2,4 FBCF totale (29%) 4,6 -3,8 3,9-2,5 1,8 6,1 Exportations (14%) 1,5 5,4 2,4-2,5 0,6 0,7 Contributions (2) : Deman<strong>de</strong> intérieure hors stocks 2,4 -2,1 1,7-0,6 0,1 0,3 Variations <strong>de</strong> stocks 0,4 -0,1 0,30,8 -0,3 0,2 Commerce extérieur -0,4 -0,1 0,4ROYAUME-UNI (5,6 %)2,2 1,9 2,9 PIB 1,1 1,6 1,48,1 7,2 8,1 Importations (34%) 2,0 7,7 3,13,3 3,6 2,8 Consommation privée (63%) 2,5 1,5 1,21,0 3,4 2,6 Consommation publique (19%) 2,0 1,6 1,19,9 4,9 5,3 FBCF totale (18%) 0,9 2,3 2,62,0 3,5 7,5 Exportations (31%) 1,5 -6,4 2,84,1 3,8 3,3 Contributions (2) : Deman<strong>de</strong> intérieure hors stocks 2,1 1,6 1,60,0 -0,5 0,1 Variations <strong>de</strong> stocks -0,8 0,4 0,1-2,1 -1,4 -0,5 Commerce extérieur -0,2 -0,4 -0,2Prévision(1) Variation entre le <strong>de</strong>rnier trimestre du semestre considéré et le <strong>de</strong>rnier trimestre du semestre précé<strong>de</strong>nt.(2) Il est possible, pour <strong>de</strong>s raisons statistiques, que la somme <strong>de</strong>s contributions ne correspon<strong>de</strong> pas exactement à la variation du PIB à une date donnée.Source : Direction <strong>de</strong> la prévisiondécembre 1999) est complètement absorbée par <strong>de</strong>sgains <strong>de</strong> productivité horaire qui semblent accélérerau second semestre <strong>de</strong> 1999 (environ +5% en rythmeannualisé). Enfin, le taux d’utilisation <strong>de</strong>s capacités<strong>de</strong> production <strong>de</strong>meure modéré.4PRODUCTIVITE HORAIRE DU TRAVAILET TENSIONS INFLATIONNISTES AUX ETATS-UNISglissement annuelproductivité horaire4Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, la croissance américaine<strong>de</strong>vrait donc <strong>de</strong>meurer très dynamique.L’absence durable <strong>de</strong> tensions inflationnistes reposenéanmoins sur la pérennité <strong>de</strong> l’accélération <strong>de</strong> laproductivité observée <strong>de</strong>puis quelques années, alorsque les hausses récentes <strong>de</strong> taux ne semblent pasavoir freiné la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure.321321inflation sous-jacente094 95 96 97 98 99source : BLSA plus long terme, les déséquilibres <strong>de</strong> l’économieaméricaine sont préoccupants. La disparité croissanteentre les valeurs traditionnelles et celles quisont liées aux nouvelles technologies, ainsi que lehaut niveau <strong>de</strong>s Price Earning Ratios prévalant sur leNASDAQ fait en effet peser un doute sur la validité<strong>de</strong>s anticipations <strong>de</strong> profits. Le niveau élevé <strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement<strong>de</strong>s ménages, et surtout la compositioncroissante <strong>de</strong> leurs portefeuilles en actions les rendraientparticulièrement vulnérables à un risque <strong>de</strong>correction boursière. Si les anticipations <strong>de</strong>vaientêtre corrigées, les entrées <strong>de</strong> capitaux étrangers pourraientse tarir ; le déficit commercial américain, quiatteint au quatrième trimestre <strong>de</strong> 1999 son plus hauthistorique (95 milliards <strong>de</strong> dollars), pourrait fragiliserle dollar et stimuler l’inflation importée. Dans lecontexte d’un marché du travail très tendu (387.000créations d’emploi au mois <strong>de</strong> janvier), le risque0Mars <strong>2000</strong> 43


24022020018016014012010080VALEURS DE HAUTE TECHNOLOGIE CONTRE VALEURSTRADITIONNELLES A LA BOURSE DE NEW-YORKDow-JonesNASDAQ801998 1999 <strong>2000</strong>inflationniste pourrait réapparaître rapi<strong>de</strong>ment,contraignant l’économie américaine à un ralentissementtrès marqué.La pérennité <strong>de</strong> la reprise japonaisen’est pas assuréeAu quatrième trimestre, l’activité se contracte <strong>de</strong>1,4%, après un recul <strong>de</strong> 1% au troisième. La croissancedu PIB s’établit donc pour 1999 à 0,3% enmoyenne annuelle. Au-<strong>de</strong>là d’une correction techniqueen début d’année, les perspectives <strong>de</strong>redressement à court terme <strong>de</strong> l’économie japonaisen’ont guère progressé.Il faut <strong>note</strong>r que les difficultés croissantes <strong>de</strong> l’EconomicPlanning Agency pour appréhen<strong>de</strong>r l’activiténationale ren<strong>de</strong>nt le diagnostic <strong>conjoncture</strong>l délicat.Les estimations préliminaires du PIB, basées sur <strong>de</strong>sindicateurs <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, pourraient notamment sousestimerle dynamisme <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong>services, et donc être sujettes à d’importantes révisionsà la hausse. L’indicateur d’activité publié parle MITI, basé sur l’évolution <strong>de</strong> l’offre, semble peindrepour sa part un tableau plus optimiste <strong>de</strong>l’économie japonaise. Ces <strong>de</strong>ux indicateurs pourraienttoutefois ne pas accor<strong>de</strong>r suffisammentd’importance au dynamisme du pays dans les secteursinnovants, et aux nouveaux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>consommation.La reprise en Asie est à l’origine du redressementpartiel <strong>de</strong> l’industrie, et <strong>de</strong> la confiance <strong>de</strong>s entrepreneursjaponais <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> 1999. Mais labonne tenue du commerce mondial aura peu <strong>de</strong> répercussionsur l’économie japonaise qui restefaiblement ouverte (les exportations représententmoins <strong>de</strong> 15 points <strong>de</strong> PIB). Au total, les exportationsne contribueraient que faiblement à la croissance dupremier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, d’autant que le yen restetrès apprécié.240220200180160140120100La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure, seule clef d’une reprise pérenne,<strong>de</strong>meure déprimée. Ce contexte contraint legouvernement à substituer <strong>de</strong> la consommation publiqueà la consommation privée en mobilisant l’excèsd’épargne disponible dans le pays. Au premiersemestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, l’activité <strong>de</strong>vrait donc rebondirpour <strong>de</strong>s raisons essentiellement techniques et grâceà une stimulation budgétaire supplémentaire. Au<strong>de</strong>là<strong>de</strong> ce rebond, le rythme sous-jacent d’activitéresterait proche <strong>de</strong> 1%.Les déterminants <strong>de</strong> l’investissement en équipementsont plutôt mal orientés, bien que la réduction <strong>de</strong>ssur-capacités productives semble s’interrompre avecla reprise industrielle et le rétablissement <strong>de</strong>s profits.Les restructurations dans le secteur bancaire se poursuiventet contractent l’offre <strong>de</strong> crédit (les encours <strong>de</strong>crédit ont décru <strong>de</strong> 5,5% entre octobre 1998 et octobre1999). Du côté <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> crédit, lastagnation du marché immobilier continue <strong>de</strong> déprimerles actifs <strong>de</strong>s entreprises et limite leurspossibilités d’emprunt. L’investissement rési<strong>de</strong>ntiel<strong>de</strong>vrait pâtir lui aussi <strong>de</strong> la maigre performance dumarché immobilier, et <strong>de</strong> l’arrêt <strong>de</strong>s subventions à laconstruction associées au <strong>de</strong>rnier plan <strong>de</strong> relance.La consommation <strong>de</strong>s ménages ne <strong>de</strong>vrait pas affichernon plus <strong>de</strong> dynamique propre. Afin <strong>de</strong> réduireleurs sureffectifs tout en limitant les licenciements,les entreprises japonaises ont choisi <strong>de</strong>puis 1997 <strong>de</strong>retar<strong>de</strong>r les embauches <strong>de</strong> jeunes et <strong>de</strong> s’appuyer plussystématiquement sur les contrats à durée déterminée.Le revenu <strong>de</strong>s ménages serait affecté par lesbaisses <strong>de</strong> salaires exigées par les entreprises enéchange du maintien <strong>de</strong>s emplois (-1,1% en 1999),alors que le chômage <strong>de</strong>s jeunes s’accroîtrait. Dansce contexte, la confiance <strong>de</strong>s ménages, après unrebond au premier semestre <strong>de</strong> 1999, resterait affectéepar un sentiment d’insécurité croissant sur lemarché du travail.Dans ce contexte, la croissance japonaise repose <strong>de</strong>nouveau sur la stimulation budgétaire, alors que lapolitique monétaire semble avoir épuisé ses marges<strong>de</strong> manoeuvre. Le gouvernement a présenté en novembre1999 un plan <strong>de</strong> relance : celui-ci impliquel’injection <strong>de</strong> 18 trillions <strong>de</strong> yens (soit environ 1 point<strong>de</strong> PIB) dans l’économie, dont environ 4 trillions <strong>de</strong>yens d’argent public. Le plan pourrait stimuler à luiseul la croissance <strong>de</strong> plus d’un quart <strong>de</strong> PIB en <strong>2000</strong>mais pousser le déficit public au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 8 points<strong>de</strong> PIB.Royaume-Uni: la croissances’accompagne <strong>de</strong> tensionsLe Royaume-Uni a achevé l’année 1999 sur unrythme <strong>de</strong> croissance légèrement supérieur à 3,5%,bénéficiant à la fois d’une consommation dynamiqueet <strong>de</strong> l’embellie du commerce mondial. Très soutenue,la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ménages <strong>de</strong>vrait rester le ressortprincipal <strong>de</strong> la croissance au premier semestre <strong>de</strong><strong>2000</strong>. La politique monétaire a déjà pris un tour plusrestrictif en réponse aux tensions observées dansl’économie si bien que le PIB britannique retrouveraitune pente proche <strong>de</strong> 3%.44 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, les exportations s’inscriraientsur un rythme <strong>de</strong> croissance d’environ 6%(contre 8% au semestre précé<strong>de</strong>nt), en ligne avec leretour progressif du commerce mondial à sa tendance<strong>de</strong> long terme. La forte décrue du quatrième trimestre(-1,6%, après +5,7% au trimestre précé<strong>de</strong>nt) doitdonc s’interpréter comme une correction, après <strong>de</strong>sventes exceptionnelles <strong>de</strong> pétrole à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>l’Amérique du Nord au troisième trimestre. Les carnetsétrangers <strong>de</strong>s industriels continuent en effetd’être bien garnis, en dépit du niveau élevé <strong>de</strong> la livresterling.86420INDICATEURS DE TENSIONS AU ROYAUME-UNIen %salaire nominal moyencoûts salariaux unitaires86420Étant données les perspectives favorables dans l’industrie,l’investissement <strong>de</strong>vrait rester dynamique aupremier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. En glissement semestriel,il pourrait s’établir à 2,5%, en dépit du léger tassement<strong>de</strong>s profits survenu en 1999 (-2%) et duresserrement <strong>de</strong>s conditions monétaires.-2sources : WEFA1998 1999-2La consommation privée <strong>de</strong>meurerait le moteur privilégié<strong>de</strong> la croissance. En réponse aux tensions surle marché du travail, les salaires continuent <strong>de</strong> croîtretrès rapi<strong>de</strong>ment (plus <strong>de</strong> 6% en glissement annuel fin1999) et permettent une importante progression dupouvoir d’achat <strong>de</strong>s ménages. La consommation britanniquebénéficie en supplément <strong>de</strong>l’enrichissement <strong>de</strong>s ménages. Cet effet richesse,s’appuyant plus largement sur l’inflation immobilièreque sur celle <strong>de</strong>s actifs boursiers, aurait unimpact non négligeable sur le dynamisme <strong>de</strong> la consommation(voir encadré).2,01,51,0CONTRIBUTION DE LA HAUSSE DES PRIX DE L’IMMOBILIERA LA CROISSANCE DE LA CONSOMMATIONen %série historique2,01,51,00,50,5Cette forte reprise s’accompagne <strong>de</strong> tensions. Lesprix <strong>de</strong> production accélèrent notablement sous l’effetdu redressement <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> production, reflet<strong>de</strong>s hausses du prix <strong>de</strong>s biens intermédiaires et <strong>de</strong>l’accélération <strong>de</strong>s salaires. Les anticipations <strong>de</strong> prix<strong>de</strong>s industriels restent orientées à la hausse en janvier<strong>2000</strong>. La concurrence accrue entre détaillants les apoussés à comprimer leurs marges, si bien que lahausse <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> production ne s’est pas encorecomplètement transmise aux prix <strong>de</strong> détail. Cependant,<strong>de</strong>puis le milieu <strong>de</strong> l’année, les prix à laconsommation dans les services accélèrent sensiblement.Finalement, l’inflation immobilière continue<strong>de</strong> progresser fortement en début <strong>2000</strong> (l’indice Halifaxcroît <strong>de</strong> 16% en janvier en glissement annuel).0,0contribution <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l’immobilier-0,51998 1999sources : ONS, HALIFAX, FT0,0-0,5La politique monétaire <strong>de</strong>vrait donc continuer <strong>de</strong> seresserrer. Le dynamisme <strong>de</strong> la consommation, le taux<strong>de</strong> chômage historiquement bas, la remontée <strong>de</strong>scours <strong>de</strong>s matières premières font l’objet d’une surveillanceattentive <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> la Banque Centrale,qui a relevé son taux directeur <strong>de</strong> 100 points <strong>de</strong> base<strong>de</strong>puis septembre 1999. Malgré la réalisation prévued’un surplus en <strong>2000</strong>, la politique budgétaire <strong>de</strong>vrait<strong>de</strong>venir plus accommodante que l’année précé<strong>de</strong>nte.Au total, le policy mix <strong>de</strong>vrait donc peser davantagesur l’investissement que sur la consommation <strong>de</strong>sménages à l’horizon <strong>de</strong> la prévision.PIB D’AUTRES RÉGIONS DU MONDE(variations annuelles en %)Moyennes annuelles1998 1999 <strong>2000</strong>EUROPE DE L’EST -1,6 2,1 2,2Russie -4,9 1,5 1,0Europe centrale et orientale 3,0 2,8 3,9ASIE EN CRISE (1) -6,3 4,2 5,9AMÉRIQUE LATINE (2) 2,1 0,3 3,2Prévision(1) Corée, Hong Kong, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Taïwan,Thaïlan<strong>de</strong>.(2) Argentine, Brésil, Chili, Mexique, Vénézuéla.Source : Direction <strong>de</strong> la PrévisionMars <strong>2000</strong> 45


Une mesure <strong>de</strong> l’effet richesse au Royaume-UniAprès une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> trois années <strong>de</strong> stabilité, le prix <strong>de</strong>l’immobilier au Royaume-Uni accélère fortement au cours<strong>de</strong> l’année 1999, le glissement annuel passant <strong>de</strong> 4% enjanvier 1999 à 16% en janvier <strong>2000</strong>. Le patrimoine <strong>de</strong>sménages britanniques s’est ainsi fortement réévalué ; ceteffet "richesse" est susceptible d’avoir stimulé leurconsommation. L’objet <strong>de</strong> cet encadré est <strong>de</strong> mesurerl’ampleur <strong>de</strong> cet effet.Les ménages britanniques ont en effet la possibilité d’hypothéquerleur logement afin d’obtenir un prêt à laconsommation (equity withdrawal). La forte croissancesur la pério<strong>de</strong> considérée <strong>de</strong> l’encours <strong>de</strong> ces hypothèquessuggère que cet impact pourrait êtrenon-négligeable. Il préoccupe d’ailleurs <strong>de</strong>puis l’été lesautorités monétaires britanniques qui le considèrentcomme l’un <strong>de</strong>s principaux facteurs <strong>de</strong> tensions inflationnistes.Pour modéliser la consommation <strong>de</strong>s ménages, nousavons estimé un modèle à correction d’erreur sur <strong>de</strong>sdonnées trimestrielles couvrant la pério<strong>de</strong> 1983:1 -1999:4. Les variables explicatives sont le pouvoir d’achatdu revenu, le taux <strong>de</strong> chômage pour rendre compte <strong>de</strong>l’épargne <strong>de</strong> précaution et l’inflation (effet d’encaissesréelles) ainsi que <strong>de</strong>s variables mesurant la richesse <strong>de</strong>sménages. Celles-ci sont constituées par l’indice <strong>de</strong>s prixdu logement comme mesure <strong>de</strong> la richesse immobilièreet l’indice FTSE comme approximation du patrimoinefinancier, déflatées par l’indice <strong>de</strong>s prix à la consommation.L’existence d’une relation <strong>de</strong> cointégration estconfirmée par un test ADF.Les élasticités <strong>de</strong> nos variables boursières et immobilièressont non négligeables, ce qui suggère que leurcontribution sera importante (les variations <strong>de</strong> ces indicespeuvent être plus gran<strong>de</strong>s que celles du RDB réel). A courtterme, le modèle à correction d’erreur complet s’écrit :∆lnCON = 0,01 + 0,23∆lnHAL + 0,18∆lnBOU(7,7) (6,0) (1,7)- 0,01∆TXC(-1) + 0,01∆TXC(-4) + 0,002∆TXREEL(-1)(-2,7) (2,5) (-2,7)- 0,002∆TXREEL(-4) - 0,30.RES(-1)(3,1) (-4)R 2 = 0,58σ = 0,0079%DW = 1,96∆ : variationTRE : taux d’intérêt réel à 3 moisRES-1 : résidu <strong>de</strong> la relation <strong>de</strong> long terme retardé d’unepério<strong>de</strong>Cette équation semble reproduire correctement les fluctuationspassées <strong>de</strong> la consommation à partir <strong>de</strong>l’évolution <strong>de</strong> ses déterminants :A long terme, l’homogénéité du modèle est garantie enimposant qu’une augmentation <strong>de</strong> la richesse et du revenu<strong>de</strong>s ménages se traduit par une augmentationproportionnelle <strong>de</strong> leur consommation. C’est pourquoinous avons contraint à 1 la somme <strong>de</strong>s coefficientsconcernant les variables <strong>de</strong> revenu et <strong>de</strong> richesse dansl’équation <strong>de</strong> cointégration. L’estimation <strong>de</strong> cette relationproduit les coefficients suivants :54SIMULATION DYNAMIQUE DE LA CONSOMMATIONglissement annuel en %54ln(CON) = 0,79ln(RDB) + 0,13ln(HAL) + 0,08ln(BOU)-0,01TXC - 0,15 ln(RPI) + RES33CON : consommations <strong>de</strong>s ménages en volumeRDB : revenu disponible brut déflatéBOU : indice boursier déflatéHAL : indice Halifax déflaté (prix <strong>de</strong>s logements)TXC : taux <strong>de</strong> chômageRPI : Retail Price In<strong>de</strong>x en niveau (prix à la consommation)RES : résidus stationnaire210simulation dynamiquesérie historique1995 1996 1997 1998 199921046 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Notre approche nous permet donc d’évaluer les contributionsrespectives <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l’immobilier et <strong>de</strong> l’évolution<strong>de</strong>s marchés financiers à la croissance <strong>de</strong> la consommationsur l’ensemble <strong>de</strong> l’année 1999 (cf. graphiqueci-contre).L’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’effet richesse estimé sur le passé (1) noussuggère qu’au total, on peut attribuer 1,7 point, soit plusd’un tiers du glissement annuel <strong>de</strong> la consommation en1999, à la hausse <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l’immobilier. Il convienttoutefois <strong>de</strong> remarquer que, selon nos estimations, lacontribution <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>s titres cotés à Londres seraitelle aussi non-négligeable (+0,8 point). Au Royaume-Uni,les plus-values boursières ont elles aussi alimenté lacroissance <strong>de</strong> la consommation. L’effet <strong>de</strong> richesse auraitdonc pu contribuer à plus <strong>de</strong> la moitié du dynamismerécent <strong>de</strong> la consommation au Royaume-Uni.La hausse <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l’immobilier ne commence àcontribuer à la consommation qu’à partir du second trimestre<strong>de</strong> 1999, pour atteindre son point culminant à l’été.L’équation laisse donc la très forte accélération <strong>de</strong> laconsommation <strong>de</strong>s ménages au premier trimestre trèslargement inexpliquée (la partie inexpliquée par le modèles’établit alors à 1,2%).2,01,51,00,50,0-0,5CONTRIBUTION DE LA HAUSSE DES PRIX DEL’IMMOBILIER A LA CONSOMMATIONen %consommationcontribution du logementcontribution <strong>de</strong> la bourse1998 19992,01,51,00,50,0-0,5(1) C’est au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 1986-1989 que la hausse <strong>de</strong>s prix<strong>de</strong> l’immobilier est la plus forte : les encours <strong>de</strong> crédits gagés surles biens immobiliers suggèrent qu’alors l’effet <strong>de</strong> richesse a ététrès important. Notre estimation quantitative repose donc avanttout sur les évolutions <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong>.Zones émergentes :la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure prend lerelais <strong>de</strong>s exportationsLes pays d’Asie en crise achèveraient l’année avecune croissance moyenne <strong>de</strong> 4,2%. La consommationprivée semble avoir déjà pris le relais du commerceextérieur comme moteur <strong>de</strong> la croissance. La Corée,avec une croissance sur l’année <strong>de</strong> 10%, a dépasséson niveau d’avant la crise. La Malaisie, les Philippineset la Thaïlan<strong>de</strong>, dont le rebond n’avait pas étéaussi spectaculaire, <strong>de</strong>vraient encore disposer d’unpotentiel <strong>de</strong> légère accélération. L’Indonésie <strong>de</strong>vraitenfin sortir <strong>de</strong> la récession, pendant que les restructurationssemblent commencer.En Europe <strong>de</strong> l’Est, la Hongrie et la Pologne sontsorties plus vivement que prévu du contrecoup <strong>de</strong> lacrise russe et <strong>de</strong>s effets défavorables du "flight toquality". Ces <strong>de</strong>ux pays croîtraient à un rythme <strong>de</strong>4% en 1999 et accéléreraient en début <strong>2000</strong> du fait<strong>de</strong> la vigueur <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure, notammenten Pologne.En Amérique latine, la situation est moins favorable :même si les répercussions <strong>de</strong> la crise semblent avoirété moins importantes que prévu, la sortie <strong>de</strong> crise<strong>de</strong>vrait se faire à un rythme d’environ 3%. ■Quelques liens utiles :États-UnisBureau of Economic Analysis :www.bea.doc.govBureau of Labor Studies :www.stats.bls.govCensus Bureau :www.census.govet notamment :www.census.gov/cgi-bin/briefroom/BriefRmDepartment of Commerce :www.doc.govNational Association of Purchase Managers :www.napm.orgJaponMinistry of Industry and International Tra<strong>de</strong> :www.miti.go.jpEconomic Planning Agency :www.epa.go.jpBanque du Japon :www.boj.or.jpJapan Center of Economic Research :www.jcer.or.jpRoyaume-UniBanque d’Angleterre :www.bankofengland.co.ukOffice for National Statistics :www.ons.gov.ukMars <strong>2000</strong> 47


Conjoncture dans la zone euroLa croissance dans la zone euro s’est nettementredressée, pour s’installer à la fin <strong>de</strong> l’année 1999sur une pente proche <strong>de</strong> 4%. Ce dynamisme <strong>de</strong>vraitcontinuer <strong>de</strong> prévaloir au début <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>. La<strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure gagnerait en effet en vigueur,grâce à la consommation <strong>de</strong>s ménages qui accélérerait,notamment en Italie. L’environnementinternational serait toutefois un peu moins porteur.Ainsi l’activité progresserait à un rythme annualiséproche <strong>de</strong> 3,5% au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>.Les tensions inflationnistes dans la zone euro restenttoujours très modérées. En 1999, la montée <strong>de</strong> l’inflationa résulté essentiellement <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>scours du pétrole et <strong>de</strong>s matières premières. Le glissementannuel <strong>de</strong> l’IPCH s’est établi à +2,0% enfévrier <strong>2000</strong>, contre +0,8% un an plus tôt. Il serait<strong>de</strong> 2,0% à la mi-<strong>2000</strong>, après un point haut au débutdu printemps où culmineraient les effets mécaniques<strong>de</strong> la hausse du prix <strong>de</strong> l’énergie. L’inflation sous-jacenteest toujours contenue par le maintien <strong>de</strong> lamodération salariale et la libéralisation <strong>de</strong> certainssecteurs (transport, énergie, ...).Avec la crise <strong>de</strong>s pays émergents, l’année 1999 auralaissé apparaître <strong>de</strong>s divergences marquées entrepays. L’Espagne, les Pays-Bas et l’Irlan<strong>de</strong> ontcontinué d’enregistrer <strong>de</strong> très fortes croissances tandisque l’Allemagne et l’Italie restaient en retrait,avec <strong>de</strong>s rythmes <strong>de</strong> croissance sensiblement inférieursà la moyenne <strong>de</strong> la zone. Ces écarts <strong>de</strong>vraients’atténuer en <strong>2000</strong>. Les pays les plus dynamiquesn’accéléreraient plus, cependant que l’Allemagnepuis l’Italie combleraient leur retard.progresseraient sur un rythme annualisé <strong>de</strong> 7%, après10% au second semestre <strong>de</strong> 1999. Si le commerceextérieur a fortement soutenu la croissance enmoyenne sur le <strong>de</strong>uxième semestre <strong>de</strong> 1999, sacontribution <strong>de</strong>viendrait plus neutre au premier semestre<strong>de</strong> <strong>2000</strong>.De fait, les <strong>de</strong>rniers indicateurs <strong>conjoncture</strong>ls suggèrentque le point haut <strong>de</strong> la reprise industrielle a étéatteint. Après la rapi<strong>de</strong> amélioration intervenue <strong>de</strong>puisle printemps 1999, les enquêtes se stabilisent.La tendance <strong>de</strong> la production passée, comme lescarnets <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et les perspectives <strong>de</strong> produc-TAUX DE CHANGE EFFECTIF REEL ET DEMANDE MONDIALEzone euro102indice base 100 en 1995en variation trimestrielle5<strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale -->989490868278


tion, ont atteint <strong>de</strong>s niveaux supérieurs aux maximadu cycle précè<strong>de</strong>nt. Sur les <strong>de</strong>ux premiers mois <strong>de</strong>l’année, le sol<strong>de</strong> sur les perspectives <strong>de</strong> productionn’enregistre plus d’amélioration tandis que l’opinionsur la production passée recule légèrement. Avec unecroissance <strong>de</strong> 7% en terme annualisé au quatrièmetrimestre, la production industrielle <strong>de</strong> la zone eurone <strong>de</strong>vrait plus accélérer. Dans certains pays (Allemagne,Italie, Espagne), celle-ci voit son rythme <strong>de</strong>croissance se stabiliser ou s’infléchir légèrement.La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure constitue le socle <strong>de</strong> la croissanceeuropéenne, grâce à <strong>de</strong>s marchés du travailgénéralement très favorablement orientés. La faibleperformance enregistrée en Italie sur la fin <strong>de</strong> 1999ne serait que transitoire.Le dynamisme <strong>de</strong> secteurs riches en main-d’oeuvretels que les services a en effet permis <strong>de</strong> fortescréations d’emplois <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans. Celles-ci ontaussi été favorisées par les mesures prises en vued’améliorer le fonctionnement du marché du travail(développement du travail à temps partiel et <strong>de</strong>scontrats temporaires) et d’en diminuer le coût (baisse<strong>de</strong>s charges sur les bas salaires). L’emploi dans l’ensemble<strong>de</strong> l’économie progresse <strong>de</strong> 1,7% englissement annuel au troisième trimestre <strong>de</strong> 1999. Cerythme soutenu a permis une baisse continue du taux<strong>de</strong> chômage <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans, passé <strong>de</strong> 11,4% fin1997 à 9,6% fin 1999.La consommation, peu dynamique au premier semestre<strong>de</strong> 1999, a sensiblement accéléré en secon<strong>de</strong>partie d’année. Les créations d’emplois ont soutenula progression du pouvoir d’achat <strong>de</strong>s ménages endépit d’une certaine modération salariale et du retournementà la hausse <strong>de</strong> l’inflation. La baisse dutaux <strong>de</strong> chômage a contribué à l’amélioration <strong>de</strong> laconfiance <strong>de</strong>s consommateurs, qui se traduit par unebaisse <strong>de</strong> l’épargne <strong>de</strong> précaution. Au premier semestre<strong>de</strong> <strong>2000</strong>, ce mouvement se raffermirait : laconsommation accélèrerait légèrement. Elle s’établiraitsur un rythme <strong>de</strong> croissance annualisé <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>3% dans la première moitié <strong>de</strong> <strong>2000</strong>.La confiance <strong>de</strong>s industriels et la bonne orientation<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ont été favorables à l’investissement,qui est resté dynamique au <strong>de</strong>uxième semestre <strong>de</strong>1999. Depuis <strong>de</strong>ux trimestres, les tensions sur l’appareilproductif se font plus sensibles. Dans lesenquêtes <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>, les industriels jugent lescapacités <strong>de</strong> production largement insuffisantes tan-PRÉVISIONS POUR LA ZONE EUROVariations annuelles1997 1998 1999(variations annuelles et trimestrielles en %)Variations trimestrielles1998 1999 <strong>2000</strong>1 er T. 2 e T. 3 e T. 4 e T. 1 er T. 2 e T. 3 e T. 4 e T. 1 er T. 2 e T.PIBTaux <strong>de</strong> croissance 2,2 2,8 2,2 0,8 0,5 0,4 0,2 0,6 0,5 1,0 0,9 0,9 0,9Glissement annuel - - - 3,7 2,9 2,6 2,0 1,7 1,8 2,3 3,1 3,4 3,8IMPORTATIONSTaux <strong>de</strong> croissance 8,7 9,1 5,7 3,0 1,1 0,7 0,7 1,4 2,1 2,1 1,8 2,2 2,1Glissement annuel - - - 12,6 10,2 8,2 5,6 4,0 5,0 6,4 7,5 8,4 8,5CONSOMMATION DES MÉNAGESTaux <strong>de</strong> croissance 1,4 3,0 2,5 1,1 0,7 0,7 0,6 0,7 0,3 0,7 0,8 0,8 0,8Glissement annuel - - - 2,7 2,8 3,4 3,1 2,8 2,4 2,4 2,6 2,6 3,2Contribution 0,8 1,7 1,4 0,6 0,4 0,4 0,3 0,4 0,2 0,4 0,4 0,4 0,5FBCFTaux <strong>de</strong> croissance 2,1 4,4 4,5 1,8 -0,7 2,0 0,6 1,6 0,7 1,7 0,5 1,7 1,4Glissement annuel - - - 6,3 3,1 4,6 3,8 3,6 5,1 4,8 4,6 4,7 5,4Contribution 0,4 0,9 0,9 0,4 -0,1 0,4 0,1 0,3 0,2 0,4 0,1 0,4 0,3EXPORTATIONSTaux <strong>de</strong> croissance 9,9 6,7 3,9 1,7 1,0 0,2 -0,9 0,4 2,4 3,3 1,4 2,2 1,8Glissement annuel - - - 11,8 8,8 4,8 2,0 0,7 2,1 5,2 7,7 9,6 9,0DEMANDE INTÉRIEURE HORSSTOCKSTaux <strong>de</strong> croissance 1,7 2,9 2,7 1,1 0,3 0,8 0,5 1,0 0,3 0,8 0,6 1,0 0,9Glissement annuel - - - 3,2 2,6 3,2 2,8 2,6 2,6 2,7 2,8 2,8 3,3Contribution 1,4 2,8 2,6 1,1 0,3 0,8 0,5 0,9 0,3 0,8 0,6 0,9 0,9ÉCHANGES EXTÉRIEURSContribution 0,6 -0,5 -0,5 -0,3 0,0 -0,2 -0,5 -0,3 0,1 0,4 -0,1 0,0 -0,1STOCKSContribution 0,3 0,5 0,1 0,0 0,2 -0,2 0,2 -0,1 0,1 -0,3 0,4 0,0 0,1PrévisonSource : <strong>Insee</strong>Mars <strong>2000</strong> 49


dis que leur taux d’utilisation est sensiblement remontéau quatrième trimestre. L’investissement<strong>de</strong>vrait donc accélérer au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>,même si la hausse <strong>de</strong>s taux d’intérêt peut en renchérirlégèrement le coût.Au total, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure hors stocks, progresseraità un rythme annualisé proche <strong>de</strong> 3,5%. Parailleurs, dès le quatrième trimestre, les industriels ontcommencé <strong>de</strong> reconstituer leurs stocks, encouragéspar un climat <strong>de</strong> confiance favorable et <strong>de</strong>s perspectives<strong>de</strong> prix en hausse. Ce mouvement pourrait seprolonger en début d’année <strong>2000</strong>.Ainsi, avec l’arrivée à maturité du cycle, le dynamisme<strong>de</strong> l’activité aurait atteint un point haut au<strong>de</strong>uxième semestre <strong>de</strong> 1999 dans l’ensemble <strong>de</strong> lazone euro. En <strong>2000</strong>, l’activité s’inscrirait alors surune pente <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3,5%.Stabilisation dans les paysles plus en avanceL’Espagne et les Pays-Bas font partie <strong>de</strong>s pays lesplus dynamiques <strong>de</strong> la zone euro. Si ces <strong>de</strong>ux paysbénéficient probablement d’un potentiel <strong>de</strong> croissanceplus élevé que les grands pays <strong>de</strong> la zone, ilssemblent, au vu <strong>de</strong>s enquêtes et <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> leuractivité, être aussi les plus avancés dans le cycle<strong>conjoncture</strong>l.Depuis plusieurs années, les enquêtes espagnoles etnéerlandaises se retournent plus tôt que les enquêteseuropéennes. Elles ont cessé d’accélérer sur la fin <strong>de</strong>l’année 1999, puis légèrement fléchi. Simultanément,la croissance <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>ux économies s’est stabilisée, voire a légèrementdécru pour l’Espagne, à la suite du très fort dynamisme<strong>de</strong>s trimestres précé<strong>de</strong>nts. De façon globale,au quatrième trimestre <strong>de</strong> 1999, la croissance a encoreenregistré une petite accélération aux Pays-Bas,2,01,51,0TAUX DE CROISSANCE DU PIBET CONTRIBUTION A LA CROISSANCEen %taux <strong>de</strong> croissance trimestrielcontribution <strong>de</strong>s échanges extérieurscontribution <strong>de</strong>s stockscontribution <strong>de</strong> la DIHS2,01,51,00,50,50,00,0-0,5-0,5-1,01997 1998 1999 <strong>2000</strong>-1,0prévision au-<strong>de</strong>là du pointillé5,04,0zone euroAllemagneItalieEspagnePays-BasPIB DANS LA ZONE EUROen glissement annuel5,04,03,03,02,02,01,01,00,00,0-1,01995 1996 1997 1998 1999sources : nationales, Eurostat-1,050 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Une reprise <strong>de</strong> l’inflation en 1999 dans la zone europrincipalement due aux prix <strong>de</strong> l’énergieEn un an, l’inflation dans la zone euro s’est redressée <strong>de</strong>1,2 point, passant <strong>de</strong> +0,8% en février 1999 à +2,0% enfévrier <strong>2000</strong>. Cette progression sensible est principalementattribuable à la hausse <strong>de</strong>s prix énergétiques,comme en témoigne la baisse du glissement annuel <strong>de</strong>sprix <strong>de</strong> l’indice hors énergie : très stable, celui-ci était <strong>de</strong>+1,0% en février <strong>2000</strong>, contre +1,3% un an auparavant.Des mouvements divergents d’inflation au sein<strong>de</strong> la zone euro durant l’année <strong>de</strong>rnièreLes pays <strong>de</strong> la zone euro ont vu leur inflation augmenterdans <strong>de</strong>s proportions parfois sensiblement différentes.Les effets <strong>de</strong> premier tour du relèvement du cours du brentexpliquent l’essentiel <strong>de</strong> ces évolutions, <strong>de</strong>s baisses <strong>de</strong>prix dans certains secteurs non énergétiques venant parfoisatténuer l’impact <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>s prix énergétiques.Les taux d’inflation en Autriche et en France restent parmiles plus modérés <strong>de</strong> la zone. Parmi les principaux pays<strong>de</strong> la zone euro, l’inflation dépasse désormais les 2% enItalie, et surtout en Espagne. La hausse <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>l’énergie induit une très vive accélération <strong>de</strong>s prix enIrlan<strong>de</strong> sur un an. Certains pays, comme les Pays-Bas etle Portugal, semblent avoir réussi à maîtriser leur inflation,repassée au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s 2%. En un an, le glissementannuel <strong>de</strong>s prix hors énergie a baissé <strong>de</strong> respectivement1,6 et 0,9 point dans ces <strong>de</strong>ux pays.L’inflation resterait proche <strong>de</strong> +2,0%ces prochains moisD’ici juin prochain, la stabilisation <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s produitspétroliers <strong>de</strong>vrait contribuer à infléchir le niveau <strong>de</strong> l’inflation.Cet effet serait néanmoins contrarié par la remontéedu glissement annuel <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l’alimentation et par lastabilisation <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s communications, après les fortesbaisses enregistrées au cours <strong>de</strong> l’année <strong>de</strong>rnière.Ainsi l’inflation <strong>de</strong>meurerait proche <strong>de</strong> 2% au cours dupremier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>.que dans la zone euro. A l’inverse, les plus fortes hausses<strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s produits alimentaires en France en fin d’annéeexpliquent la réduction <strong>de</strong> cet écart observée alors.L’impact du décalage <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sol<strong>de</strong>s en Francesur les valeurs <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> janvier et <strong>de</strong> févrierexplique les à-coups <strong>de</strong> l’écart d’inflation du début <strong>2000</strong>.Les effets <strong>de</strong> la stabilisation <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s produits énergétiquesétant sensiblement équivalents en France et dansla zone euro, la réduction début avril du taux normal <strong>de</strong>TVA en France contribuerait à accroître l’écart d’inflationentre la zone euro et la France au premier semestre <strong>de</strong><strong>2000</strong>. Celui-ci pourrait donc s’établir à environ 3/4 <strong>de</strong>point.Inflation <strong>de</strong> la zone euro(glissement annuel <strong>de</strong> l’IPCH, en %)fév. 1999 jan. <strong>2000</strong> fév. <strong>2000</strong>France 0,3 1,7 1,5Allemagne 0,1 1,9 2,1Italie 1,4 2,2 2,4Espagne 1,8 2,9 3,0Pays-Bas 2,0 1,4 1,5Belgique 1,0 1,8 2,1Autriche 0,3 1,4 1,9Finlan<strong>de</strong> 0,9 2,3 2,7Portugal 2,7 1,9 1,6Irlan<strong>de</strong> 2,3 4,4 4,6Luxembourg 0,6 3,5 2,6Zone euro 0,8 1,9 2,03,02,5INDICE DES PRIX A LA CONSOMMATION HARMONISEFrance et zone euroglissement annuelFrancezone euroécart : zone euro - France3,02,5La réduction <strong>de</strong> la TVA en France creuse l’écartd’inflation entre la zone euro et la Franceau premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>Au cours <strong>de</strong> l’année 1999, l’écart entre les glissementsannuels <strong>de</strong>s prix dans la zone euro et en France était <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> +0,5 point.Cette différence s’était légèrement accrue au cours dupremier semestre <strong>de</strong> 1999, du fait <strong>de</strong>s revalorisations <strong>de</strong>sloyers plus modérées en France que dans la zone euro,mais surtout en raison <strong>de</strong>s baisses enregistrées sur lesproduits frais en milieu d’année, plus sensibles en France2,01,51,00,50,0-0,52,01,51,00,50,0-0,51996 1997 1998 1999 <strong>2000</strong>prévision au-<strong>de</strong>là du pointilléMars <strong>2000</strong> 51


qui bénéficient traditionnellement plus fortement dusoutien du commerce extérieur, mais elle s’est légèrementtassée en Espagne. Avec le ralentissementattendu <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale, l’effet positif ducommerce extérieur est appelé à s’estomper en <strong>2000</strong>dans les <strong>de</strong>ux économies. Cela pourrait être le signed’une stabilisation à venir <strong>de</strong> la croissance dans lazone euro.L’évolution enregistrée en France à la fin 1999 peutrenforcer cette hypothèse <strong>de</strong> stabilisation au niveaueuropéen. Cependant, l’Allemagne et l’Italie, encoreen retrait en 1999, <strong>de</strong>vraient accélérer.Convergence <strong>de</strong> l’Allemagne et <strong>de</strong> l’Italieau sein <strong>de</strong> la zone euroL’Allemagne et l’Italie enregistrent <strong>de</strong>s rythmes <strong>de</strong>croissance sensiblement plus faibles que le reste <strong>de</strong>la zone euro <strong>de</strong>puis près <strong>de</strong> cinq ans. Cette évolutionglobale recouvre <strong>de</strong> fortes disparités. Le retard économique<strong>de</strong>s "nouveaux Län<strong>de</strong>r" évoque souscertains aspects le Mezzogiorno, alors que l’Allemagne<strong>de</strong> l’Ouest comme le Nord <strong>de</strong> l’Italie connaissentvraisemblablement une croissance nettement pluscomparable à celle <strong>de</strong> la zone euro. Conjoncturellement,ces <strong>de</strong>ux économies ont été plus durementtouchées que la plupart <strong>de</strong> leurs partenaires lors <strong>de</strong> lacrise <strong>de</strong>s pays émergents. L’Italie a surtout pâti <strong>de</strong> laconcurrence accrue <strong>de</strong>s pays asiatiques dans les secteursoù elle était spécialisée. L’Allemagne aparticulièrement souffert <strong>de</strong> la récession qui a suividans les pays d’Europe <strong>de</strong> l’Est, partenaires privilégiés<strong>de</strong> ce pays.Le redressement <strong>de</strong> l’économie alleman<strong>de</strong> est sensibleà partir du troisième trimestre <strong>de</strong> 1999.L’amélioration <strong>de</strong> l’environnement international alargement favorisé cette reprise, ainsi que le redressementnotable <strong>de</strong> la consommation privée (plus <strong>de</strong>2,5% au second semestre en rythme annualisé aprèsmoins <strong>de</strong> 2%). Cette amélioration a notamment résulté<strong>de</strong>s fortes hausses <strong>de</strong> salaire négociées auprintemps (le revenu disponible brut a crû <strong>de</strong> 2,4%en 1999, après +1,6% en 1998).L’Allemagne <strong>de</strong>meure néanmoins l’un <strong>de</strong>s pays lesmoins dynamiques d’Europe en matière <strong>de</strong> créationd’emplois (l’emploi a baissé <strong>de</strong> 17 000 entre décembre1998 et décembre 1999). Ce manque <strong>de</strong>dynamisme est surtout lié à la situation <strong>de</strong> l’emploidans les nouveaux "Län<strong>de</strong>r". De plus, le marché dutravail allemand doit composer avec une législationplus rigi<strong>de</strong> que celle <strong>de</strong> ses partenaires. Le pacte pourl’emploi, qui <strong>de</strong>vrait se poursuivre en <strong>2000</strong>, entendconforter les mesures déjà prises contre le chômage<strong>de</strong>s jeunes. Le Gouvernement envisage également <strong>de</strong>développer les possibilités <strong>de</strong> travail à temps partielen modifiant la législation. Les créations d’emploispourraient ainsi accélérer en <strong>2000</strong> et la baisse du taux<strong>de</strong> chômage <strong>de</strong>vrait alors s’intensifier, favorisée parailleurs par <strong>de</strong>s facteurs démographiques entraînantla diminution <strong>de</strong> la population active. La hausse durevenu <strong>de</strong>s ménages se combinerait alors à une baissedu taux d’épargne pour soutenir la consommation.En termes <strong>de</strong> croissance, l’Allemagne pourrait ainsirattraper la zone euro à l’horizon <strong>de</strong> la mi-<strong>2000</strong>.2PERSPECTIVES DE PRODUCTION DANS LA ZONE EURODANS L’INDUSTRIE MANUFACTURIEREsol<strong>de</strong>s d’opinion centrés-réduits2Ces <strong>de</strong>ux économies s’inscrivent aujourd’hui dans<strong>de</strong>s scénarios comparables <strong>de</strong> rattrapage <strong>conjoncture</strong>l<strong>de</strong> la zone euro. A la fin <strong>de</strong> l’année 1999,l’Allemagne connaît un rythme <strong>de</strong> croissance légèrementinférieur à celui enregistré dans la zone euro(3,2% contre 3,8% en rythme annualisé au secondsemestre). La performance italienne reste encore enretrait. Le quatrième trimestre, nettement en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong>ce qui était attendu, laisse apparaître une pente <strong>de</strong>croissance <strong>de</strong> 2,5% sur le second semestre. Dans les<strong>de</strong>ux pays, on <strong>de</strong>vrait assister au début <strong>de</strong> l’année<strong>2000</strong> à un renforcement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure qui,sur la fin <strong>de</strong> 1999, avait pâti <strong>de</strong> la faiblesse <strong>de</strong>l’investissement en Allemagne et <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> laconsommation privée en Italie. De plus, à la suite dudéstockage enregistré au troisième trimestre dans laplupart <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> la zone euro, un restockage estintervenu, qui se poursuivrait au début <strong>de</strong> l’année<strong>2000</strong>.10-1-221zone euroAllemagneItalie10-1-221Au total, l’Allemagne rejoindrait, à l’horizon <strong>de</strong> lami-<strong>2000</strong>, un rythme <strong>de</strong> croissance comparable à celui<strong>de</strong> la zone euro. La croissance italienne resterait unpeu en-<strong>de</strong>çà.0-1-2zone euroEspagnePays-Bas1995 1996 1997 1998 1999 <strong>2000</strong>sources : INSEE, IFO, ISAE, Commission européenne (DGII)0-1-252 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


En Italie, l’accélération <strong>de</strong> la croissance au secondsemestre a été avant tout déclenchée par la reprisevigoureuse <strong>de</strong>s exportations, notamment au troisièmetrimestre. Toutefois, la consommation <strong>de</strong>sménages <strong>de</strong>meure atone, malgré <strong>de</strong>s créations d’emploisdynamiques (près <strong>de</strong> 400 000 emplois créés en1999). Le taux <strong>de</strong> chômage a nettement baissé en1999, particulièrement au second semestre. Il se situeà 11% en fin d’année.Au quatrième trimestre, le rythme <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>l’indice <strong>de</strong> la production industrielle ralentit légèrement.Les enquêtes <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong> dans l’industrierestent bien orientées : l’activité industrielle ne connaîtraitdonc au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, avec lamaturation du cycle, qu’un léger ralentissement.Par ailleurs, le rythme vif <strong>de</strong>s créations d’emplois enItalie permet d’attendre pour le début <strong>de</strong> l’année<strong>2000</strong> un décollage <strong>de</strong> la consommation privée, mêmesi la reprise <strong>de</strong> l’inflation pourrait continuer à peserquelque peu sur le pouvoir d’achat <strong>de</strong>s ménages :toujours notablement supérieur à l’inflation dans lazone euro (+2% en janvier 1999), le glissement annuel<strong>de</strong>s prix à la consommation harmonisés s’établità +2,2% début <strong>2000</strong>, et pourrait progresser encorejusqu’au printemps. ■12,512,011,511,010,510,09,59,0TAUX DE CHOMAGECVS1995 1996 1997 1998 1999sources : nationales, Eurostatzone euroAllemagneItalie12,512,011,511,010,510,09,59,0PIB DES PRINCIPAUX PAYS DE LA ZONE EUROVariationsannuelles1998 1999(variations annuelles et trimestrielles en %)Variations trimestrielles1998 1999 <strong>2000</strong>3 e T. 4 e T. 1 er T. 2 e T. 3 e T. 4 e T. 1 er T. 2 e T.ALLEMAGNE1,9 1,4 PIB 0,3 -0,1 0,7 0,1 0,9 0,7 0,9 0,88,0 6,9 Importations 0,5 0,5 2,5 2,9 1,9 0,3 2,3 1,52,1 2,1 Consommation <strong>de</strong>s ménages 0,9 0,4 1,0 -0,1 0,7 0,6 0,5 0,5-0,5 0,1 Consommation publique -0,8 -0,3 1,9 -1,2 0,0 -0,6 0,5 0,30,9 2,1 FBCF totale 1,6 -0,5 1,8 0,0 1,2 -0,5 1,9 1,56,4 3,9 Exportations -0,6 -2,6 1,6 3,3 3,0 0,8 2,5 1,72,3 1,7 Contributions (1) : Deman<strong>de</strong> intérieure hors stocks 0,7 0,0 1,3 -0,3 0,6 0,1 0,8 0,70,9 0,4 Variations <strong>de</strong> stocks -0,1 0,7 -0,4 0,2 -0,1 0,3 0,1 0,0-0,3 -0,7 Commerce extérieur -0,3 -0,9 -0,3 0,1 0,3 0,2 0,1 0,1ITALIE1,3 1,4 PIB 0,4 -0,1 0,3 0,5 0,8 0,4 0,7 0,76,1 4,9 Importations -0,7 2,9 -0,7 2,8 -0,2 2,8 1,8 1,51,7 1,7 Consommation <strong>de</strong>s ménages 0,5 0,5 0,7 0,2 0,2 -0,1 0,5 0,41,3 0,8 Consommation publique 0,1 0,3 0,2 0,0 0,1 0,3 0,4 0,43,5 4,4 FBCF totale 0,6 0,0 2,0 1,5 1,1 1,8 1,4 1,31,2 -0,4 Exportations 0,2 -3,9 -1,3 2,4 3,4 1,5 2,0 1,81,9 2,1 Contributions (1) : Deman<strong>de</strong> intérieure hors stocks 0,4 0,3 0,8 0,4 0,4 0,3 0,6 0,60,6 -1,0 Variations <strong>de</strong> stocks -0,3 1,4 -0,4 0,2 -0,6 0,4 0,0 0,0-1,1 0,4 Commerce extérieur 0,3 -1,9 -0,2 -0,1 1,0 -0,3 0,1 0,1ESPAGNE4,0 3,7 PIB 0,9 0,8 0,8 1,1 1,1 1,0 0,9 0,911,1 12,6 Importations 3,9 2,2 3,4 3,6 2,3 2,9 2,4 2,44,1 4,4 Consommation <strong>de</strong>s ménages 0,9 1,0 1,4 0,7 1,3 0,9 1,1 1,02,0 1,8 Consommation publique 0,7 0,9 0,7 0,2 -0,2 -0,3 1,1 1,19,5 8,3 FBCF totale 5,4 2,7 -0,2 3,0 3,2 0,7 2,3 1,87,1 8,5 Exportations 1,1 -0,5 3,1 2,5 3,0 4,7 1,9 1,75,1 5,0 Contributions (1) : Deman<strong>de</strong> intérieure hors stocks 1,9 1,4 1,0 1,2 1,5 0,7 1,4 1,30,5 0,7 Variations <strong>de</strong> stocks 0,1 0,5 0,1 0,5 -0,6 -0,2 -0,2 0,0-1,6 -2,0 Commerce extérieur -1,1 -1,1 -0,3 -0,6 0,1 0,5 -0,3 -0,4Prévision(1) Il est possible, pour <strong>de</strong>s raisons statistiques, que la somme <strong>de</strong>s contributions ne correspon<strong>de</strong> pas exactement à la variation du PIB à une date donnée.Sources : Direction <strong>de</strong> la prévision et Comptes trimestriels nationauxMars <strong>2000</strong> 53


Tensions inflationnistes limitées dans la zone euroL’inflation est sensiblement remontée dans la zone euroau cours <strong>de</strong> l’année 1999. Elle s’établit à 2,0% en février<strong>2000</strong> contre 0,8% un an plus tôt. Cette remontée est liéeà la hausse <strong>de</strong>s cours du pétrole et <strong>de</strong>s matières premières.L’inflation sous-jacente est, pour sa part, restéequasiment stable. Si la vigueur <strong>de</strong> l’activité peut fairecraindre l’apparition <strong>de</strong> tensions inflationnistes, celles-ci<strong>de</strong>vraient, au moins à court terme, rester contenues.15105PRIX A L’IMPORTATIONET TAUX DE CHANGEen glissement annuelprix à l’importation ->210Forte hausse <strong>de</strong>s prix à l’importationEn forte baisse tout au long <strong>de</strong> 1998, les prix à l’importationse sont retournés à la hausse <strong>de</strong>puis le printemps1999. La hausse <strong>de</strong>s prix du pétrole et <strong>de</strong>s matièrespremières ainsi que la dépréciation <strong>de</strong> l’euro expliquentce mouvement. Ceci a provoqué une accélération <strong>de</strong>s prixà la production, qui ont augmenté <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 4% en 1999en glissement annuel. En <strong>2000</strong>, la stabilisation <strong>de</strong>s coursdu pétrole et une moindre dépréciation <strong>de</strong> l’euro <strong>de</strong>vraientrésorber le surcroît d’inflation importée.0-5-1012,5113,512,0003,211,52,911,0-1-12,610,5-2perspectives <strong>de</strong> production-22,3


ecul, reste relativement élevé (+9,6%) en janvier <strong>2000</strong>.Sauf peut-être dans quelques secteurs, l’offre n’est paslimitée par une pénurie <strong>de</strong> main d’oeuvre.Les perspectives <strong>de</strong> prix <strong>de</strong>s industriels sont en hausse<strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l’année, mais viennent seulement <strong>de</strong>dépasser leur moyenne <strong>de</strong> long terme. De plus, <strong>de</strong>puis1996, leurs fluctuations, quoique toujours en phase aveccelles <strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong> production, se situent nettementen <strong>de</strong>çà. Tout se passe comme si les entrepreneursavaient <strong>de</strong>puis lors intégré dans leurs anticipations unniveau d’inflation durablement plus bas.La modération salariale se poursuitDepuis <strong>de</strong>ux ans, le marché du travail s’est nettementamélioré et <strong>de</strong> fortes créations d’emplois ont permis unebaisse sensible du taux <strong>de</strong> chômage (<strong>de</strong> près <strong>de</strong> 2 points).Cette baisse ne semble pas remettre en cause la modérationsalariale qui prévaut dans la plupart <strong>de</strong>s pays. Lessalaires nominaux remontent <strong>de</strong>puis la mi-1999 (2,2%d’acquis au troisième trimestre <strong>de</strong> 1999), mais progressentà <strong>de</strong>s rythmes inférieurs à l’inflation. On n’observepas <strong>de</strong> hausse significative du coût du travail dans la zoneeuro.La modération salariale ne <strong>de</strong>vrait pas être remise encause en <strong>2000</strong>. La baisse du taux <strong>de</strong> chômage résulted’une <strong>conjoncture</strong> favorable, mais aussi <strong>de</strong> réformes relativesau marché du travail, qui ont probablement permisune diminution du chômage structurel. L’accroissement<strong>de</strong> la flexibilité du marché du travail dans la zone euro<strong>de</strong>vrait permettre dans les mois qui viennent une poursuite<strong>de</strong> la baisse du taux <strong>de</strong> chômage, sans engendrer<strong>de</strong> pression à la hausse sur les salaires. Par exemple, enItalie, le nombre <strong>de</strong> travailleurs à temps partiel s’est accru<strong>de</strong> 15% en 1999. Dans le même temps, en Espagne, lescontrats à durée déterminée, jusque là très limités, ontaugmenté <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 9%.Mars <strong>2000</strong> 55


Pétrole etmatières premièresLe cours du brent, pétrole <strong>de</strong> la mer du Nord, a triplé<strong>de</strong>puis le mois <strong>de</strong> février 1999, pour s’établir à 30$le baril au début du mois <strong>de</strong> <strong>mars</strong> <strong>2000</strong>. Cette remontéebrutale est d’abord venue corriger la forte baisseenregistrée à partir <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> l’année 1997, à lasuite du ralentissement <strong>de</strong> l’économie mondiale et <strong>de</strong>la hausse à contretemps <strong>de</strong> l’offre mondiale <strong>de</strong> pétrole.L’accord <strong>de</strong> Vienne <strong>de</strong> <strong>mars</strong> 1999 a resserrébrutalement l’offre. Les effets sur les cours ont étéexacerbés par le regain <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> occasionné parla forte reprise <strong>de</strong> l’activité. Malgré quelques dissensions,l’OPEP <strong>de</strong>vrait graduellement <strong>de</strong>sserrer sesquotas <strong>de</strong> production à partir du printemps <strong>2000</strong>, sibien que le prix du pétrole se détendrait quelque peu.Le cours du brent pourrait ainsi revenir en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong>25$ le baril avant la fin <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>.Le prix <strong>de</strong>s matières premières s’est pour sa partredressé <strong>de</strong>puis la mi-1999, principalement en raison<strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong>s matières minérales.L’accélération <strong>de</strong> l’activité mondiale en <strong>2000</strong> ainsique le retour <strong>de</strong>s fonds d’investissement sur certainsmarchés <strong>de</strong>s matières premières industrielles <strong>de</strong>vraientprolonger la remontée <strong>de</strong>s prix.Baisse attendue du prix du pétrolecourant <strong>2000</strong>La discipline avec laquelle les pays membres <strong>de</strong>l’OPEP ont observé, dès avril 1999, l’accord <strong>de</strong>restriction <strong>de</strong> production a conduit à une très viveremontée du prix du pétrole. De février 1999 audébut <strong>de</strong> <strong>mars</strong> <strong>2000</strong>, le cours du brent est ainsi passéd’environ 10$ à 30$ le baril, valeur qui n’avait jamaisété atteinte <strong>de</strong>puis le contre-choc pétrolier <strong>de</strong> 1986 (1) .COURS DU PETROLEET DES MATIERES PREMIERES IMPORTEESen <strong>de</strong>vises, indice 100 en 1990en dollars par baril11530brent, prix spot à Rotterdam ->11010510095908580759


gagner supporté lors <strong>de</strong> la précé<strong>de</strong>nte chute <strong>de</strong>s coursen 1997 et 1998. Ces états veulent en outre se gar<strong>de</strong>rd’une action prématurée : le <strong>de</strong>uxième trimestre estla pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus faible <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, et la <strong>de</strong>rnièreaugmentation à contre temps <strong>de</strong>s quotas en 1997avait contribué au plongeon <strong>de</strong>s cours du pétrolejusqu’au début <strong>de</strong> l’année 1999. A contrario, l’ArabieSaoudite et le Vénézuela, les <strong>de</strong>ux principaux paysexportateurs du cartel, estiment qu’une augmentationgraduelle <strong>de</strong> la production n’engendrerait pasune chute brutale <strong>de</strong>s cours, compte tenu <strong>de</strong> l’accélérationattendue <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et du faible niveau<strong>de</strong>s stocks, au plus bas <strong>de</strong>puis 10 ans.De ce fait, un assouplissement graduel <strong>de</strong>s quotaspourrait intervenir à partir du début du second trimestre<strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>. Dans cette hypothèse, les coursdu brent pourraient se situer en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> 25$ à la fin<strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>.Forte remontée <strong>de</strong>s matières premièresindustrielles au cours <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>Le prix <strong>de</strong>s matières premières remonte <strong>de</strong>puis lesecond trimestre <strong>de</strong> 1999 après une chute initiée à lami-1997 (-30% en <strong>de</strong>vises entre mai 1997 et février1999) en raison <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> surcapacités <strong>de</strong>production et d’un défaut <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> causée par lacrise <strong>de</strong>s pays émergents. La reprise <strong>de</strong>puis la mi-1999 permet la poursuite <strong>de</strong> la remontée du prix <strong>de</strong>smatières premières industrielles.Le prix <strong>de</strong>s matières industrielles se redresse plussensiblement que celui <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s matièrespremières en raison <strong>de</strong> la forte hausse du prix <strong>de</strong>smatières minérales <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l’année 1999.Cette <strong>de</strong>rnière tient au redémarrage <strong>de</strong>s économiesasiatiques, ces pays absorbant environ un tiers <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> métaux. Ce mouvement <strong>de</strong>vrait se poursuivreau même rythme durant l’année <strong>2000</strong> (soitPRIX DES MATIÈRES PREMIÈRESVariations GlissementsIndice en <strong>de</strong>vises annuelles en % annuels en %base 100=19901998 1999 1998 1999Ensemble -16,4 -6,8 -17,1 8,7Alimentaires -18,4 -20,1 -21,0 -11,9- Denrées tropicales -8,4 -23,8 -16,3 -16,1- Oléagineux -29,6 -15,7 -26,3 -6,9Industrielles -15,6 -1,3 -15,5 17,3- Minérales -16,1 -0,5 -13,2 19,1- Agro-industrielles -14,7 -2,7 -19,8 13,9environ +25%) en raison <strong>de</strong> l’accélération <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> industrielle mondiale. Certains achats spéculatifscontribueraient à accroître ce phénomène.Les cours <strong>de</strong> l’aluminium enregistrent <strong>de</strong> surcroît leseffets d’une rupture partielle d’approvisionnementen alumine, composé à la base du raffinage, conséquence<strong>de</strong> la mise hors service d’une <strong>de</strong>s plusimportantes unités <strong>de</strong> production. En revanche, lescours du nickel pourraient baisser sensiblement dansle courant <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong> dès que le nouveau procédéd’obtention <strong>de</strong> ce métal (high pressure acidleach), à bas coûts <strong>de</strong> production, se sera avéré utilisableà gran<strong>de</strong> échelle, notamment en Australie.Le prix <strong>de</strong>s matières agro-industrielles s’est appréciéplus modérément <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l’année 1999.La hausse <strong>de</strong>vrait être plus forte au début <strong>de</strong> l’année<strong>2000</strong>, avec le retour <strong>de</strong>s fonds d’investissement surce marché. La pâte à papier et le caoutchouc naturelsont <strong>de</strong>s matières fortement liées à l’activité industrielle.La hausse du prix <strong>de</strong> la pâte à papier, dont laproduction avait été volontairement réduite en réponseà la baisse <strong>de</strong>s cours en 1998, <strong>de</strong>vrait donc sepoursuivre. Une forte hausse du prix du caoutchoucnaturel est attendue cette année. Celle-ci serait dueau resserrement <strong>de</strong> la production opéré en 1999 et àla reprise <strong>de</strong> la consommation. En 1999, la consommationa en effet accéléré, tandis qu’une partie <strong>de</strong>spetits producteurs a préféré ne pas récolter, comptetenu du prix très bas du caoutchouc naturel. En outre,cette matière première est rendue plus compétitivepar le prix élevé du pétrole. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour la laineet le coton augmenterait significativement cette année.L’Australie, producteur dominant <strong>de</strong> la laine,après avoir réduit son cheptel ovin en réponse auplongeon <strong>de</strong>s cours en 1998, est en passe <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>rla totalité <strong>de</strong> ses stocks gouvernementaux. Unehausse sensible du prix <strong>de</strong> la laine est donc envisageablepour l’année <strong>2000</strong>. Malgré l’abondanterécolte attendue cette saison qui équilibrerait laconsommation également en hausse, le prix du coton<strong>de</strong>vrait sensiblement augmenter en raison <strong>de</strong> mouvementsspéculatifs. Au total, une remontée d’au moins15% en dollars du prix <strong>de</strong>s matières industrielles estattendue en <strong>2000</strong>.Le prix <strong>de</strong>s matières alimentaires remonte <strong>de</strong>puisla mi-1999, après avoir sensiblement reculé <strong>de</strong>puisle printemps 1997. Cette hausse est liée aux conditionsclimatiques défavorables qui ont affectéponctuellement les récoltes <strong>de</strong> soja et <strong>de</strong> café danscertaines régions. La hausse enregistrée en 1999 duprix <strong>de</strong>s matières alimentaires ne <strong>de</strong>vrait pas se prolongeret le prix <strong>de</strong>vrait faiblement évoluer en <strong>2000</strong>.Les récoltes <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>nrées, très importantes du fait<strong>de</strong> l’extension <strong>de</strong>s surfaces cultivées et <strong>de</strong> l’amélioration<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments, <strong>de</strong>vraient en effet permettre<strong>de</strong> faire face à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. ■Mars <strong>2000</strong> 57


Échanges extérieursAprès avoir subi les effets <strong>de</strong> la crise <strong>de</strong>s pays émergents,les échanges commerciaux se sont nettementintensifiés. Les exportations se sont redressées àpartir du <strong>de</strong>uxième trimestre <strong>de</strong> 1999. Elles ont progressésur le reste <strong>de</strong> l’année à un rythme annualisésupérieur à 10%, notamment grâce à un troisièmetrimestre exceptionnel. Cette amélioration résulte durebond <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale et <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong>compétitivité <strong>de</strong> l’euro, qui s’est déprécié <strong>de</strong> 12,5%face au dollar <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> 1999. Au premiersemestre <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>, le rythme <strong>de</strong> progression<strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong>vrait légèrement s’infléchir, enligne avec une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale un peu moinsdynamique.201612840DEMANDE MONDIALE ET EXPORTATIONSglissements annuels en %exportations<strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale201612840Les importations ont vu leur rythme <strong>de</strong> croissanceaugmenter continûment grâce à la robustesse <strong>de</strong>l’activité domestique et au fort rebond industriel.Elles ont ainsi crû à un rythme annualisé proche <strong>de</strong>10% <strong>de</strong>puis le printemps 1999. Leur rythme <strong>de</strong> progression<strong>de</strong>vrait se stabiliser au début <strong>2000</strong>, la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure n’accélérant plus.-4-491 92 93 94 95 96 97 98 99 00sources : INSEE, Direction <strong>de</strong> la prévisionprévision au-<strong>de</strong>là du pointilléAprès avoir contribué au redressement <strong>de</strong> la croissanceen 1999, les échanges extérieurs <strong>de</strong>vraientainsi prendre une orientation plus neutre en débutd’année <strong>2000</strong>. L’excé<strong>de</strong>nt commercial se stabiliserait,après avoir légèrement reculé en 1999 sousl’effet <strong>de</strong> l’alourdissement <strong>de</strong> la facture énergétique.201612IMPORTATIONS ET DEMANDE INTERIEUREglissements annuels en %20161288Rebond <strong>de</strong>s exportationsau second semestreLes exportations <strong>de</strong> biens ont enregistré une croissance<strong>de</strong> 13% en rythme annuel au second semestre<strong>de</strong> 1999, après un premier semestre plutôt atone à5%. Ce rebond <strong>de</strong>s exportations, perceptible dès le<strong>de</strong>uxième trimestre, a résulté <strong>de</strong> la reprise du commercemondial et <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong> lacompétitivité liée à la faiblesse <strong>de</strong> l’euro.La bonne performance enregistrée au troisième trimestre(+5,1%) est principalement le fait du secteur<strong>de</strong>s biens manufacturés, avec <strong>de</strong> très fortes hausses<strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong> biens d’équipement, d’automobileset <strong>de</strong> biens intermédiaires. Ce résultatexceptionnel a fait l’objet d’une correction au quatrièmetrimestre. La hausse <strong>de</strong>s exportationsmanufacturières s’est établie à +1,0% avec <strong>de</strong> faiblesrésultats dans l’automobile et une baisse dans les40-4-891 92 93 94 95 96 97 98 99 00sources : INSEE, Direction <strong>de</strong> la prévisionimportations<strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieureprévision au-<strong>de</strong>là du pointillébiens d’équipement. Sur l’ensemble du semestre, lesexportations manufacturées progressent néanmoinsà un rythme exceptionnel, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 12%.Les exportations <strong>de</strong>vraient rester dynamiques au premiersemestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> sur une pente <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>10%, en ligne avec le léger infléchissement <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale et l’affaiblissement progressif<strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> compétitivité.40-4-858 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Hausse continue <strong>de</strong>s importations ausecond semestreLes importations ont commencé à se redresser ausecond trimestre <strong>de</strong> 1999 pour rester ensuite extrêmementdynamiques. Cette forte croissance <strong>de</strong>simportations est liée à la reprise <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>intérieure, conséquence <strong>de</strong> la vigueur <strong>de</strong> l’investissementen France et <strong>de</strong> la progression continue <strong>de</strong> laconsommation. Parallèlement, la hausse <strong>de</strong>s exportations,entraînant une forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> produitsnécessaires à leur production, a contribué elle aussiau dynamisme <strong>de</strong>s importations. La forte hausse <strong>de</strong>simportations concerne principalement les produitsmanufacturés qui progressent à un rythme <strong>de</strong> plus<strong>de</strong> 14% sur le second semestre <strong>de</strong> 1999, et plusparticulièrement <strong>de</strong>s biens intermédiaires. Les importations<strong>de</strong> biens <strong>de</strong> consommation etd’automobiles sont elles aussi dynamiques.Les importations <strong>de</strong>vraient continuer <strong>de</strong> croître à unrythme soutenu au cours du premier semestre <strong>de</strong><strong>2000</strong>, en raison <strong>de</strong> la forte croissance <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>intérieure.Redressement <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s échangesLes prix à l’exportation se sont redressés au cours <strong>de</strong>l’année 1999 à la faveur <strong>de</strong> la reprise industrielleeuropéenne. Ils progressent sur une pente proche <strong>de</strong>1,2% l’an <strong>de</strong>puis le second trimestre en lien avecl’accélération <strong>de</strong>s prix industriels. La progression<strong>de</strong>s prix d’exportation reste néanmoins modérée auregard <strong>de</strong> la vigueur <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale et <strong>de</strong>l’augmentation <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> l’énergie. Le contexteinternational reste en effet très concurrentiel, particulièrementdans l’industrie, et la modération <strong>de</strong>scoûts salariaux permet <strong>de</strong> profiter pleinement <strong>de</strong>sgains <strong>de</strong> compétitivité liés à la dépréciation <strong>de</strong> l’euro.Dans un contexte inflationniste qui reste très modéré,les prix d’exportation <strong>de</strong>vraient conserver le rythme<strong>de</strong> progression qui prévaut <strong>de</strong>puis le second trimestre(+0,3% <strong>de</strong> croissance trimestrielle). Ce rythme pourraitnéanmoins être un peu plus dynamique si lesexportateurs utilisaient une partie <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> compétitivitéconsécutifs à la dépréciation <strong>de</strong> l’euro pouraugmenter leurs marges.1081061041021009896949290TAUX DE CHANGE EFFECTIF DU FRANCindice 100 en 1990réelnominal92 93 94 95 96 97 98 99Les prix <strong>de</strong>s importations se sont pour leur partfortement renchéris <strong>de</strong>puis le second trimestre sousl’effet <strong>de</strong>s très fortes augmentations du prix du pétrole.Cet effet a été amplifié par la dépréciationcontinue <strong>de</strong> l’euro au cours <strong>de</strong> l’année 1999. Avecl’arrêt <strong>de</strong> la hausse du prix du pétrole, les prix <strong>de</strong>simportations <strong>de</strong>vraient retrouver une progressionplus modérée au cours <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>, proche <strong>de</strong>1,5% par an.Stabilisation <strong>de</strong> l’excé<strong>de</strong>ntagro-alimentaire en 1999Grâce à un bon second semestre, l’excé<strong>de</strong>nt agroalimentaires’est stabilisé au cours <strong>de</strong> l’année 1999(63 milliards après 60 milliards en 1998).Au premier semestre <strong>de</strong> 1999, les exportations ontété freinées par la faiblesse <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en provenance<strong>de</strong>s pays émergents. Les ventes <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> <strong>de</strong>volaille et <strong>de</strong> porcs à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> la Russie se sonteffondrées. Par ailleurs, les exportations ont été affectéespar une forte baisse <strong>de</strong>s prix, le ralentissement<strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s asiatique et russe ayant conduit à unecompétition plus âpre.1081061041021009896949290SOLDE COMMERCIALNiveaux semestriels (CVS)1998 1999 <strong>2000</strong>1 er S. 2 nd S. 1 er S. 2 nd S. 1 er S.Niveaux annuels(en milliards <strong>de</strong> francs)1997 1998 1999Agriculture / IAA 30,90 28,71 28,68 34,37 32,98 66,07 59,60 63,05Énergie -34,03 -28,29 -32,53 -44,87 -47,12 -88,35 -62,32 -77,40Manufacturés (1) 49,14 45,33 35,30 47,71 36,59 134,29 94,47 83,02Total Caf / Fab 46,01 45,75 31,45 37,21 22,45 112,01 91,76 68,67Total Fab / Fab (2) 71,75 71,40 57,27 65,07 52,09 164,21 143,15 122,34Prévision(1) Y compris divers et matériel militaire.(2) Le taux <strong>de</strong> passage <strong>de</strong>s importations CAF à FAB est <strong>de</strong> 0,967 en 1997 et <strong>de</strong> 0,970 en 1998, 1999 et <strong>2000</strong>.Source : Comptes trimestrielsMars <strong>2000</strong> 59


Les exportations <strong>de</strong> produits agricoles ont connu unetrès forte croissance au troisième trimestre <strong>de</strong> 1999avec une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> internationale très forte en champagne,eaux <strong>de</strong> vie et eaux naturelles. Ainsi, àl’approche <strong>de</strong> l’an <strong>2000</strong>, les ventes <strong>de</strong> champagneaux États-Unis et au Royaume-Uni ont progressé trèsvigoureusement ainsi que les ventes <strong>de</strong> cognac à<strong>de</strong>stination du Japon. A la fin <strong>de</strong> l’année 1999, lesventes <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> porcine (à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> la Russieet du Japon), bovine (vers l’Allemagne et la Grèce)et ovine se sont redressées.Alourdissement <strong>de</strong> la facture énergétiqueLa facture énergétique s’est alourdie en 1999, lesol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s échanges extérieurs sur le poste énergiepassant <strong>de</strong> -60,8 milliards <strong>de</strong> francs en 1998 à -75,5milliards <strong>de</strong> francs en 1999 (caf-fab).Cette dégradation est essentiellement due au renchérissementdu prix du pétrole, que n’a pu compenserle dynamisme <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong> produits raffinéset d’électricité en 1999. Les importations en valeur<strong>de</strong> pétrole brut et d’hydrocarbures ont ainsi progressé<strong>de</strong> 20,6% en 1999. Au cours du premier trimestre <strong>de</strong><strong>2000</strong> la facture énergétique <strong>de</strong>vrait se stabiliser, unebaisse graduelle du prix du pétrole étant attendue ausecond trimestre.Dégradation du sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s transactionscourantes en 1999En 1999, le sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s transactions courantes a baissé<strong>de</strong> 23 milliards <strong>de</strong> francs par rapport à l’année précé<strong>de</strong>nte,s’établissant aux alentours <strong>de</strong> 213 milliards.Ce repli résulte d’une dégradation du sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s revenuset du sol<strong>de</strong> commercial. Le sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s services aenregistré en 1999 une légère hausse tandis que ledéficit du sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s transferts courants est resté stable.Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, le sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>stransactions courantes <strong>de</strong>vrait se stabiliser par rapportau premier semestre <strong>de</strong> l’année précé<strong>de</strong>nte.En 1999, le sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s services s’est établi à 120milliards <strong>de</strong> francs, ce qui représente une progression<strong>de</strong> 10 milliards <strong>de</strong> francs par rapport à l’année 1998.Cette hausse est attribuable au sol<strong>de</strong> touristique quia augmenté <strong>de</strong> 12 milliards <strong>de</strong> francs. Les recettestouristiques ont enregistré <strong>de</strong> très fortes hausses surles trois premiers trimestres <strong>de</strong> 1999. Elles ont pro-DEMANDE MONDIALE ADRESSÉE A LA FRANCE (TOUS BIENS)1997 1998 1999La part <strong>de</strong> marché représentée par chaquezone en 1985 est indiquée entre parenthèses(en volume, évolution en %)Glissements semestriels (3)1998 1999 <strong>2000</strong>1 er S. 2 nd S. 1 er S. 2 nd S. 2 nd S.6,0 5,3 4,2 9 pays OCDE (65%) (1) 3,4 0,8 2,7 2,9 2,54,9 4,4 3,1 dont : UE à 6 (56%) (2) 2,6 0,5 2,0 2,3 2,02,3 -0,1 0,0 Hors OCDE (23%) -1,3 -0,9 0,2 1,3 1,09,7 5,9 4,9 Total (100%) 2,8 0,3 3,1 4,7 4,0Prévision(1) Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Belgique, Pays-Bas, Etats-Unis, Japon, Canada, Espagne.(2) Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Belgique, Pays-Bas, Espagne.(3) Variation entre le semestre considéré et le semestre précé<strong>de</strong>nt.Source : Direction <strong>de</strong> la PrévisionBALANCE DES TRANSACTIONS COURANTES(sol<strong>de</strong>s bruts en milliards <strong>de</strong> francs)Niveaux semestrielsNiveaux annuels1998 1999 <strong>2000</strong>1 er S. 2 nd S. 1 er S. 2 nd S. 1 er S.1997 1998 1999MARCHANDISES (1) 74 80 66 75 64 164 154 141SERVICES (2) 50 60 53 67 58 106 110 120- liés aux échanges extérieurs 14 18 10 19 12 35 32 29- liés aux échanges <strong>de</strong> technologie 6 6 6 5 6 10 12 11- voyages 33 39 39 45 42 67 72 84- autres services -3 -3 -2 -2 -2 -6 -6 -4REVENUS 6 23 0 8 5 19 29 8TRANSFERTS COURANTS -19 -38 -13 -43 -22 -56 -56 -56TRANSACTIONS COURANTES 111 125 106 107 105 234 236 213Prévision(1) Ce concept diffère du sol<strong>de</strong> douanier, car il ne prend pas en compte les échanges sans paiement et sans transfert <strong>de</strong> propriété.(2) Nouvelle nomenclature <strong>de</strong> la balance.Sources : Banque <strong>de</strong> France, estimations INSEE60 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


gressé <strong>de</strong> 15 milliards <strong>de</strong> francs sur l’année 1999. Enrevanche, les dépenses <strong>de</strong>s français à l’étranger sontrestées quasiment stables par rapport à l’année précé<strong>de</strong>nte.Le sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s services liés aux échangesextérieurs a enregistré une légère baisse en 1999,tandis que celui <strong>de</strong>s services liés aux échanges <strong>de</strong>technologie s’est maintenu. Au premier semestre <strong>de</strong><strong>2000</strong>, le sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s services continuerait <strong>de</strong> progresser,soutenu par une bonne orientation du sol<strong>de</strong>touristique.Après avoir connu un niveau exceptionnellementélevé en 1998, le sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s revenus s’est replié <strong>de</strong>21 milliards <strong>de</strong> francs. Cette dégradation s’expliqueessentiellement par la forte diminution <strong>de</strong>s intérêtsperçus par les rési<strong>de</strong>nts au titre <strong>de</strong>s "autres investissements".Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, le sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>srevenus s’améliorerait légèrement par rapport aupremier semestre <strong>de</strong> 1999 en raison d’une hausse <strong>de</strong>srecettes <strong>de</strong>s intérêts perçus par les rési<strong>de</strong>nts.Enfin, en 1999, le déficit du sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s transfertscourants s’est à nouveau établi à 56 milliards <strong>de</strong>francs. Il <strong>de</strong>vrait s’accentuer en <strong>2000</strong> en raison d’uneaugmentation <strong>de</strong>s prélèvements sur les recettes <strong>de</strong>l’Etat au profit du budget <strong>de</strong>s communautés européennes.■Mars <strong>2000</strong> 61


Financement <strong>de</strong> l’économieLe resserrement progressif <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> financements’est poursuivi au début <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>. Lestaux courts se sont redressés, notamment sous l’effetdu relèvement <strong>de</strong>s taux directeurs <strong>de</strong> la BCE. Lesren<strong>de</strong>ments obligataires ont continué leur progression,à l’oeuvre <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l’année <strong>de</strong>rnière,avec l’arrêt <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> "préférence pour la qualité"et la remontée <strong>de</strong>s anticipations d’inflation. En termesréels, les taux restent néanmoins à <strong>de</strong>s niveauxtrès favorables.6,05,55,04,54,0COURBE DE RENDEMENTS DES TITRES D’ETATen %février <strong>2000</strong>mai 1999janvier 19996,05,55,04,54,0Compte tenu <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> marché,les conditions <strong>de</strong> crédit se sont un peu tendues. Mais,tiré par la forte <strong>conjoncture</strong>, l’en<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong>s ménageset <strong>de</strong>s entreprises a accéléré au cours <strong>de</strong>s<strong>de</strong>rniers mois. Les agrégats <strong>de</strong> monnaie ont progresséavec vigueur au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers mois : leglissement <strong>de</strong> M3 zone euro s’établit <strong>de</strong>puis janvier1999 au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> sa valeur <strong>de</strong> référence <strong>de</strong> 4,5%,mais tend à ralentir désormais.3,53,02,52,01 m6 m1 an2 anssource : Banque <strong>de</strong> FranceProgression <strong>de</strong>s taux obligataires5 ans10 ans3,53,02,52,0Resserrement progressif <strong>de</strong> la politiquemonétaireLa BCE a augmenté, le 3 février et le 16 <strong>mars</strong> sestaux directeurs <strong>de</strong> 25 points <strong>de</strong> base après le resserrementopéré en novembre. Elle a ainsi porté sonprincipal taux d’intervention (taux <strong>de</strong>s appels d’offreshebdomadaires ou taux <strong>de</strong> refi) à 3,5% contre3% en début d’année. Ces décisions se sont inscritesdans un contexte marqué par <strong>de</strong>s perspectives favorablesen matière d’activité et <strong>de</strong> remontée <strong>de</strong>l’inflation dans la zone euro.Les taux courts ont poursuivi leur mouvement <strong>de</strong>redressement : au total, l’euribor 3 mois est remonté<strong>de</strong> près <strong>de</strong> 100 points <strong>de</strong> base <strong>de</strong>puis le mois <strong>de</strong> mai1999 où il avait atteint son plus bas niveau en termenominal. Il s’établit à 3,54% en février. Cependant,en termes réels, cette tension est très limitée : moins<strong>de</strong> 10 points <strong>de</strong> base.Les opérateurs continuent <strong>de</strong> tabler sur une poursuite<strong>de</strong> ce processus. Les taux implicites <strong>de</strong>s contrats àterme euribor 3 mois reflètent <strong>de</strong>s anticipations <strong>de</strong>remontée <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 70 points <strong>de</strong> base àl’horizon du mois <strong>de</strong> septembre prochain. La pente<strong>de</strong> la partie <strong>de</strong> court terme <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong>s taux s’estfortement accrue : l’écart entre le taux à <strong>de</strong>ux ans etle taux à un mois est passé <strong>de</strong> 20 points <strong>de</strong> base enmai <strong>de</strong>rnier à 120 points <strong>de</strong> base en février <strong>2000</strong>.Depuis le début <strong>de</strong> l’année <strong>de</strong>rnière, les ren<strong>de</strong>mentsobligataires poursuivent leur remontée <strong>de</strong> part etd’autre <strong>de</strong> l’Atlantique. Ce processus est venu compenserla forte baisse intervenue antérieurement enlien avec le phénomène <strong>de</strong> "préférence pour la qualité"dû à la crise asiatique. Cette hausse a par ailleursété entretenue par une résurgence d’anticipations enmatière d’inflation, dans un contexte où le dynamisme<strong>de</strong> l’activité outre-Atlantique ne se démentpas et où la reprise dans la zone euro est avérée.Au total, les taux à 10 ans français ont progressé <strong>de</strong>185 points <strong>de</strong> base <strong>de</strong>puis janvier 1999 pour s’établirà 5,62% en février, soient <strong>de</strong>s niveaux proches <strong>de</strong> lami-97. En termes réels toutefois, la remontée <strong>de</strong>staux longs français <strong>de</strong>puis janvier 1999 n’excè<strong>de</strong> pas0,65 point <strong>de</strong> base. Dans les autres pays <strong>de</strong> la zoneeuro, l’évolution a été analogue <strong>de</strong> sorte que lesécarts en matière <strong>de</strong> taux longs n’ont pas enregistré<strong>de</strong> modification substantielle.Poursuite <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>s marchésd’actions <strong>de</strong> la zone euroDans la zone euro, les marchés d’actions ont fortementprogressé tout au long <strong>de</strong> l’année passée et cemouvement s’est poursuivi en <strong>2000</strong>. L’indice CAC40 a ainsi franchi la barre symbolique <strong>de</strong>s 6000 enfévrier après avoir dépassé le niveau <strong>de</strong> 5000 ennovembre. Au total, l’indice CAC 40 a progressé <strong>de</strong>62 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


plus <strong>de</strong> 62% <strong>de</strong>puis la fin <strong>de</strong> l’année 98, soit légèrementplus que l’indice Eurostoxx 50 qui regroupe lesprincipales valeurs <strong>de</strong> la zone euro.9TAUX A 10 ANSmoyenne mensuelle niveau en %9Cette évolution a été alimentée par différents facteurs: la sensible appréciation du dollar a favoriséles valeurs exportatrices ; l’annonce ou la réalisationd’opérations <strong>de</strong> fusions-acquisitions a soutenu cetteévolution haussière ; enfin, la constante amélioration<strong>de</strong>s perspectives <strong>conjoncture</strong>lles dans la zone nourritl’optimisme <strong>de</strong>s investisseurs.8765Etats-Unis8765Légère remontée du coût du crédit4France4Compte tenu <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong> taux, lesconditions <strong>de</strong> crédit se sont un peu dégradées <strong>de</strong>puisl’été. S’agissant <strong>de</strong>s ménages, le taux moyen <strong>de</strong>scrédits à la consommation, après avoir atteint unétiage en mai à 8,93%, est légèrement remonté pours’établir à 9,04% en fin d’année. Dans le mêmetemps, le taux <strong>de</strong>s crédits à l’habitat s’est accru <strong>de</strong> 45points <strong>de</strong> base. En ce qui concerne les entreprises, lestaux moyens <strong>de</strong>s crédits toutes échéances confonduesont augmenté <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 60 points <strong>de</strong> base.3141210861995 1996 1997 1998 1999 <strong>2000</strong>source : Banque <strong>de</strong> FrancesociétésménagesENDETTEMENT INTERIEURglissement annuel en %314121086Dynamisme <strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement<strong>de</strong>s agents privésEn dépit <strong>de</strong> la remontée du coût du crédit, l’en<strong>de</strong>ttement<strong>de</strong>s agents privés a continué d’évoluer <strong>de</strong>manière très dynamique, progressant au rythme <strong>de</strong>8,6% en janvier <strong>2000</strong> contre 5,7% un an auparavant.Cette évolution traduit une accélération <strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement<strong>de</strong>s ménages comme <strong>de</strong>s sociétés. Cedynamisme concerne tant les crédits d’investissementque <strong>de</strong> trésorerie.Ralentissement <strong>de</strong>s actifs monétairesLe glissement annuel <strong>de</strong> l’agrégat M3 zone euro s’estétabli à 5% en janvier contre 5,6% il y a un an.L’agrégat M3 évolue à un rythme qui se rapproche<strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> référence <strong>de</strong> 4,5% retenue par leConseil <strong>de</strong> la BCE après avoir progressé sensiblementplus vite pendant l’essentiel <strong>de</strong> l’année<strong>de</strong>rnière. Ce dynamisme s’est expliqué notammentpar la vigueur <strong>de</strong> la progression <strong>de</strong>s titres d’OPCVMmonétaires et <strong>de</strong>s instruments du marché monétaire.Les rythmes <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s dépôts à vue ontralenti tout au long <strong>de</strong> l’année 1999 tout en <strong>de</strong>meurantsoutenus dans la zone euro dans son ensemble :le glissement annuel s’est établi respectivement à3,1% en France et 9,5% dans la zone euro en janvier<strong>2000</strong>. Outre les facteurs à l’œuvre <strong>de</strong>puis longtempsqui alimentent un arbitrage en faveur <strong>de</strong> ces actifs(modération <strong>de</strong> l’inflation et bas niveau <strong>de</strong>s tauxd’intérêt à court terme), cette évolution très dynamiquepourrait s’expliquer par un certain attentismeconcernant les placements plus longs en raison <strong>de</strong>santicipations <strong>de</strong> remontée <strong>de</strong>s taux obligataires.420-2-41995 1996 1997 1998 1999 <strong>2000</strong>source : Banque <strong>de</strong> FranceLes dépôts remboursables avec un préavis inférieurou égal à trois mois (terminologie <strong>de</strong> la BCE désignantles comptes sur livrets) ont baissé en France etralenti dans la zone euro : leurs glissements annuelsse sont établis respectivement à -0,3% et 2,4% enjanvier contre 4% et 6% un an auparavant. En France,ce tassement sensible est à l’œuvre <strong>de</strong>puis le milieu<strong>de</strong> l’année 1998 à la suite <strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong> la rémunération<strong>de</strong> la quasi-totalité <strong>de</strong>s placements administrés(livrets A, livrets bleus, Co<strong>de</strong>vi). Il a aussi été alimentépar l’attrait <strong>de</strong> plus en plus modéré <strong>de</strong>s livretsimposables, compte tenu <strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> cesproduits, qui sont fixés librement <strong>de</strong>puis juin 1998.Le redressement observé en juin et juillet <strong>de</strong> l’année<strong>de</strong>rnière du glissement <strong>de</strong>s comptes sur livrets françaisn’a été que ponctuel, en raison <strong>de</strong> la nouvellebaisse <strong>de</strong> la rémunération <strong>de</strong>s produits à taux réglementésintervenue le 1er août 1999 (baisse <strong>de</strong> 3% à2,25% <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong>s livrets A et bleus).Les placements monétaires à terme et/ou négociables(titres d’OPCVM monétaires, dépôts à terme, certificats<strong>de</strong> dépôt) sont en nette accélération dans lazone euro comme en France : leurs glissements annuelssont passés <strong>de</strong> respectivement 7,5% et 6,8% enjanvier 1999 à 21,3% et 21% en janvier <strong>2000</strong>. Cemouvement est à relier au ralentissement graduel <strong>de</strong>sdépôts à vue. Il est aussi caractéristique <strong>de</strong>s phases<strong>de</strong> remontée <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments à court terme. ■420-2-4Mars <strong>2000</strong> 63


Éléments du compte<strong>de</strong>s administrations publiquesL’évolution <strong>de</strong>s finances publiques est marquée en1999 par une accélération <strong>de</strong>s recettes fiscales liéeà la vigueur <strong>de</strong>s revenus en 1998 et à la reprise <strong>de</strong>l’activité en 1999. Le déficit <strong>de</strong>s administrationspubliques s’est élevé à 155,7 milliards <strong>de</strong> francs en1999, soit 1,8% du PIB après 2,7% en 1998. Lesprélèvements obligatoires ont atteint 45,6% du PIBen 1999 après 44,8% en 1998.Les recettes fiscales <strong>de</strong>sadministrations publiques ontprogressé <strong>de</strong> 6,1% en 1999Le produit <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s impôts sur le revenuacquittés par les ménages a progressé <strong>de</strong> 7,5%, aprèsune hausse <strong>de</strong> 39,4% en 1998 qui avait été accompagnéed’une forte baisse <strong>de</strong>s cotisations maladie (1) . Leproduit <strong>de</strong> la CSG, classée dans cette rubrique encomptabilité nationale, a augmenté <strong>de</strong> 6,7% cetteannée. Ce rythme, plus soutenu que celui <strong>de</strong>s revenus,pourrait s’expliquer par les effets différés <strong>de</strong> lahausse du taux <strong>de</strong> 1998 sur certaines catégories <strong>de</strong>revenus. Le produit <strong>de</strong> l’impôt sur le revenu <strong>de</strong>sménages a progressé <strong>de</strong> 7,4% en 1999 après unecroissance <strong>de</strong> 3,6% en 1998. Cette progression s’expliquepar le dynamisme <strong>de</strong>s revenus en 1998,particulièrement dans les tranches élevées.La forte progression <strong>de</strong>s bénéfices imposables réalisésen 1998 a conduit au versement <strong>de</strong> sol<strong>de</strong>s <strong>de</strong>liquidation importants en 1999 et à une revalorisation<strong>de</strong>s acomptes versés en cours d’année 1999. Elleexplique l’augmentation <strong>de</strong> 24,3% <strong>de</strong> l’impôt sur lessociétés (après une progression <strong>de</strong> 9% en 1998).Le produit net <strong>de</strong> la TVA (2) a progressé <strong>de</strong> 4,1% en1999 après une augmentation <strong>de</strong> 2,6% en 1998. Cetteprogression s’explique par la vigueur <strong>de</strong>s emploistaxables (consommation <strong>de</strong>s ménages, FBCF <strong>de</strong>sménages, ...).(1) Le taux <strong>de</strong> la CSG a été porté, au 1er janvier 1998, <strong>de</strong>3,4% à 7,5% sur les revenus <strong>de</strong> l’activité et <strong>de</strong> l’épargne et<strong>de</strong> 3,4% à 6,2% sur les revenues <strong>de</strong> remplacement. Parallèlement,la cotisation d’assurance maladie a été abaissée<strong>de</strong> 4,75 points pour les revenus d’activité et <strong>de</strong> 2,8 pointspour les revenus <strong>de</strong> remplacement.(2) TVA totale, y compris la partie <strong>de</strong> cet impôt <strong>de</strong>stinée auBAPSA (budget annexe <strong>de</strong>s prestations sociales agricoles)qui n’apparaît pas dans les chiffres budgétaires.IMPÔTS PERÇUS PAR LES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES (1) (évolution en %)Moyennes annuelles Niveaux en millions <strong>de</strong> francsGlissementsemestriel1997 1998 1999 1997 1998 1999 1 er s <strong>2000</strong>Impôts sur la production et les importations 3,6 3,7 3,0 1 322 451 1 371 324 1 411 908 1,8TVA totale grévant les produits (2) 3,5 2,6 4,1 645 186 662 022 688 895 3,8Impôts spécifiques sur les produits 3,5 4,4 2,5 372 051 388 438 688 895 -0,8Impôts sur les salaires et main d’oeuvre -0,3 3,0 4,6 88 029 90 633 94 819 3,0Autres impôts liés à la production 5,3 3,7 0,1 261 022 270 741 270 994 0,4Impôts courants sur le revenu et le patrimoine 9,7 26,7 10,2 779 762 988 257 1 089 005 2,7Impôts sur le revenu versés par les sociétés 17,0 9,0 24,3 181 885 198 317 246 561 -5,3Impôts sur le revenu versés par les ménages (3) 9,9 39,4 7,5 490 685 684 052 735 476 6,4Autres impôts sur le revenu et le patrimoine -0,9 -0,6 0,8 103 728 103 106 103 912 -2,6Impôts en capital 19,0 -4,4 9,8 45 697 43 857 48 150 6,4Total <strong>de</strong>s impôts perçus par les APU 6,0 11,9 6,1 2 148 110 2 403 438 2 549 064 2,2PrévisionLes impôts sont ici classés et évalués selon les conventions <strong>de</strong> la Comptabilité Nationale.(1) Centrales, locales et <strong>de</strong> sécurité sociale.(2) y compris TVA communautaire.(3) Au sens <strong>de</strong> la Comptabilité nationale (y compris CSG et RDS).64 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Les recettes <strong>de</strong> la taxe intérieure sur les produitspétroliers (TIPP) ont augmenté <strong>de</strong> 2,3%, après unehausse <strong>de</strong> 4,8% en 1998. Ce ralentissement s’expliquepar la faible croissance, en volume, <strong>de</strong> laconsommation <strong>de</strong> produits pétroliers (+0,3%).Avec les mesures fiscales déjàdécidées, les recettes fiscalesralentiraient en <strong>2000</strong>En dépit du dynamisme <strong>de</strong>s revenus imposables en1999, les recettes d’impôt sur le revenu ne progresseraientque <strong>de</strong> 1,6% en <strong>2000</strong>, en raison <strong>de</strong> la baisse<strong>de</strong>s taux sur les premières tranches <strong>de</strong> barême.Le produit <strong>de</strong> l’impôt sur les bénéfices <strong>de</strong>s sociétés,net <strong>de</strong>s restitutions, ralentirait avec une croissance <strong>de</strong>2,3%. Ce ralentissement serait dû notamment à lasuppression, à compter <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, <strong>de</strong> la contributionexceptionnelle adoptée dans le cadre <strong>de</strong> la loi portant"mesures urgentes à caractère fiscal et financier" du10 novembre 1997.Compte tenu <strong>de</strong> la baisse du taux <strong>de</strong> TVA appliquéeaux travaux d’entretien du logement et <strong>de</strong> la baissed’un point du taux normal prévue au début du moisd’avril, les recettes <strong>de</strong> TVA nettes <strong>de</strong>s remboursements<strong>de</strong>vraient progresser <strong>de</strong> 1,2% en <strong>2000</strong>.Les recouvrements <strong>de</strong> TIPP <strong>de</strong>vraient augmenter <strong>de</strong>3,2% en <strong>2000</strong>. Cette évolution s’appuie sur unehypothèse <strong>de</strong> progression modérée <strong>de</strong> la consommationglobale <strong>de</strong>s produits pétroliers et prend encompte la poursuite du rattrapage tarifaire entre legazole et le super ainsi qu’un gel <strong>de</strong> la TIPP sur lesuper sans plomb. ■Mars <strong>2000</strong> 65


Prix à la consommationAprès s’être maintenu en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> +0,4% au premiersemestre <strong>de</strong> 1999, le glissement annuel <strong>de</strong>s prix à laconsommation s’est redressé à partir <strong>de</strong> l’automne.Il atteint 1,3% en fin d’année, après 0,3% fin 1998et 1,1% fin 1997. Cette accélération <strong>de</strong>s prix résultedu très fort renchérissement du cours du pétroleconjugué à la dépréciation <strong>de</strong> l’euro. La forte hausse<strong>de</strong>s produits pétroliers contribue en effet pour 0,9point à la remontée du glissement annuel <strong>de</strong> l’indiced’ensemble. L’inflation sous-jacente (1) , qui exclutles produits à prix volatils, est restée pour sa partvoisine <strong>de</strong> 0,7% durant l’ensemble <strong>de</strong> l’année 1999.3,53,02,52,01,51,0PRIX A LA CONSOMMATION EN FRANCEglissement annuel en %inflation totaleinflation sous-jacente3,53,02,52,01,51,00,50,5Cette modération ne <strong>de</strong>vrait pas être remise en causeen début d’année <strong>2000</strong>. L’effet du renchérissementdu prix du pétrole <strong>de</strong>vrait atteindre son maximum auprintemps. Par ailleurs, la baisse d’ un point du tauxnormal <strong>de</strong> TVA, qui <strong>de</strong>vrait entrer en vigueur débutavril, diminuerait le glissement annuel d’ensembled’environ 0,3 point. L’inflation s’établirait à 1,2%en juin, après avoir plafonné à 1,6%. L’inflationsous-jacente progresserait légèrement pour atteindre1% en juin <strong>2000</strong>. Les effets <strong>de</strong> diffusion induitspar le renchérissement <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>vraient en effetrester modérés, en raison <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> la concurrencedans l’industrie, et du contexte <strong>de</strong> modérationsalariale. Par ailleurs, les tensions sur les capacités<strong>de</strong> production restent circonscrites à quelques secteursspécifiques tels que l’automobile et laconstruction. Enfin, les baisses <strong>de</strong> prix dans certainssecteurs tels que les transports et communications,<strong>de</strong>vraient continuer <strong>de</strong> limiter la progression <strong>de</strong>s prixdans le secteur <strong>de</strong>s services.L’accélération <strong>de</strong>s prix, imputable essentiellementau renchérissement du pétrole, est commune à laplupart <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> la zone euro, où l’inflation s’établissaità 2,0% en février <strong>2000</strong>. Elle est supérieure à2% en Italie (2,4%), en Espagne (3,0%), au Luxembourg(2,6%) et en Irlan<strong>de</strong> (4,6%). La France, poursa part, <strong>de</strong>meure l’un <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> la zone avec le plusfaible taux d’inflation <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> 1998.(1) Indice hors tarifs publics et produits à prix volatils,corrigé <strong>de</strong>s mesures fiscales et <strong>de</strong>s variations saisonnières.0,093 94 95 96 97 98 99 00prévision au-<strong>de</strong>là du pointilléNote <strong>de</strong> lecture :A partir <strong>de</strong> janvier 1999, l’inflation est calculée en base 1998.Les chiffres <strong>de</strong> l’inflation sous-jacente ont été recalculés <strong>de</strong>puis janvier1990 à l’occasion du changement <strong>de</strong> base.Net rebond <strong>de</strong>s prix alimentaires dèsl’automne 1999Après les fortes baisses <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s produits fraisobservées durant l’été, le glissement annuel <strong>de</strong>s prix<strong>de</strong>s produits alimentaires a rebondi à partir <strong>de</strong> l’automne,atteignant +1,1% en décembre 1999 après-0,4% en août. La chute <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s produits frais <strong>de</strong>l’été, due à <strong>de</strong>s conditions climatiques particulièrementfavorables à la production, a été pratiquementeffacée par la hausse saisonnière <strong>de</strong>s légumes <strong>de</strong> cethiver, plus marquée que les années précé<strong>de</strong>ntes enraison d’une offre peu abondante. Le glissementannuel <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s produits frais s’est ainsi redressénettement, passant <strong>de</strong> -9,0% en août à -0,3% endécembre. Les prix alimentaires hors produits fraisont également accéléré à l’approche <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> find’année (+1,2% en décembre, après +0,7% en juin1999). En particulier, le glissement annuel <strong>de</strong>s prixdu groupe "champagne, mousseux et cidre" a atteint+5,5% à la fin <strong>de</strong> 1999.Au cours du premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, sous l’hypothèsed’un retour <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong>s produits fraisalimentaires à leur niveau tendanciel, le glissementannuel <strong>de</strong>s produits alimentaires continuerait à progresserlégèrement à 1,3% en juin <strong>2000</strong> après 1,1%en février.0,066 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


LES PRIX A LA CONSOMMATION (1) (évolution en %)0Tassement probable <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>sproduits énergétiquesEn raison <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>s cours du brent, les prix <strong>de</strong>sproduits pétroliers sur les marchés internationaux ontfortement augmenté (multiplication par 2,5 en unan). La reconduction par l’OPEP à la fin septembre<strong>de</strong>s quotas <strong>de</strong> production <strong>de</strong> pétrole, l’accroissement<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> liée à la reprise <strong>de</strong> l’activité en Asie,tout comme la hausse saisonnière durant l’hiver, ontaccentué cette remontée <strong>de</strong>s cours. La dépréciation<strong>de</strong> l’euro vis-à-vis du dollar a également contribué àla hausse <strong>de</strong>s prix à l’importation du pétrole brut. Leprix <strong>de</strong>s carburants et du fioul domestique ont suivicette évolution : le glissement annuel <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>sproduits pétroliers atteignait +20,5% en décembre1999, après -7,1% en décembre 1998. Sous l’hypothèsed’une légère baisse du cours du brent à partirdu printemps, le glissement annuel du prix <strong>de</strong>s produitspétroliers s’établirait à +18,1% en juin <strong>2000</strong>.Pour l’ensemble <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l’énergie, le glissementannuel passerait ainsi <strong>de</strong> +12,9% en février à +10,4%en juin <strong>2000</strong>. Cette évolution résulterait <strong>de</strong> la décélérationmécanique du glissement annuel <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>sproduits pétroliers, d’une diminution <strong>de</strong> tarif <strong>de</strong>l’électricité dans le cadre du contrat <strong>de</strong> plan <strong>de</strong> l’entrepriseavec l’Etat qui <strong>de</strong>vrait être du même ordre<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que l’année <strong>de</strong>rnière (-2,0% en mai1999) et d’une nette hausse du prix du gaz <strong>de</strong> ville(après -4,9% en mai 1999) qui répercute avec uncertain délai le renchérissement du pétrole.En <strong>2000</strong>, recul <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s produitsmanufacturés sous l’effet <strong>de</strong> la baisse<strong>de</strong> la TVAEn dépit <strong>de</strong> hausses <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s matières premièresindustrielles et <strong>de</strong>s biens intermédiaires en amont <strong>de</strong>la chaîne <strong>de</strong> production, et malgré une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>sménages toujours très soutenue (+4,1% en moyenneannuelle), les prix <strong>de</strong>s produits manufacturés sontrestés orientés à la baisse en 1999 (-0,4% en moyenneannuelle). Notamment, les prix <strong>de</strong>s automobiles neuvess’inscrivent en repli <strong>de</strong> -1,6% (en moyenneannuelle), malgré une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> exceptionnellementélevée. Ce mouvement accompagne les nombreusescampagnes <strong>de</strong> promotions organisées dans ce secteurtrès concurrentiel. Les prix <strong>de</strong>s produits d’électroniquegrand public baissent également du fait <strong>de</strong> laforte concurrence (politique offensive <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong>distribution) et <strong>de</strong> la reprise <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> productivité.Ainsi, en moyenne annuelle, les prix <strong>de</strong>s "matériels<strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> l’information y comprismicro-ordinateurs" se replient <strong>de</strong> -25,7% en 1999.Au début <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>, les prix <strong>de</strong>s produitsmanufacturés ont connu <strong>de</strong>s évolutions heurtées. Ledécalage <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sol<strong>de</strong>s a eu pour effet <strong>de</strong>faire remonter mécaniquement le glissement annuel<strong>de</strong> janvier (y compris pour l’inflation sous-jacente) :ainsi, la baisse mensuelle observée sur le poste "habillement-chaussures"en janvier <strong>2000</strong> (-3,5%) était<strong>de</strong>ux fois plus faible que celle <strong>de</strong> janvier 1999(-6,8%). Le glissement annuel <strong>de</strong>s produits manufacturésprésente un pic en janvier <strong>2000</strong> (+0,4%) qui faitplace à un creux au mois <strong>de</strong> février (-0,7%). Au-<strong>de</strong>làRegroupements(pondérations <strong>2000</strong>)juin1998Glissements annuels en fin <strong>de</strong> semestredéc. juin déc.1998 1999 1999juin<strong>2000</strong>Moyennes annuelles1997 1998 1999Alimentation (17,5%) 2,7 0,5 0,1 1,1 1,3 1,8 1,6 0,6Tabac (2,0%) 3,1 3,1 4,5 4,5 3,9 8,0 3,1 4,4Produits manufacturés (30,6%) 0,2 0,0 -0,4 -0,4 -0,6 -0,1 0,1 -0,4Énergie (7,8%) -2,4 -5,2 -1,1 9,6 10,4 2,2 -3,0 0,5dont produits pétroliers (4,8%) -3,2 -7,1 2,0 20,5 18,1 4,1 -4,1 4,6Services (42,3%) - - 1,1 0,9 0,6 - - 1,1dont loyers-eau (7,8%) 2,4 2,2 1,9 1,5 0,5 1,7 2,2 1,8dont services <strong>de</strong> santé (5,1%) 1,0 0,4 0,2 0,9 0,6 0,6 0,6 0,6dont services publics,-0,8 0,8 0,4 0,6 -0,1 0,6 -0,2 0,5puis transports-communications (4,7%)dont services du secteur privé,2,0 2,0 1,0 0,9 1,0 1,8 1,9 1,0puis autres services (24,7%)Ensemble (100%) 1,0 0,3 0,3 1,3 1,2 1,2 0,7 0,5Ensemble hors énergie (92,2%) 1,4 0,9 0,4 0,6 0,5 1,1 1,0 0,6Ensemble hors tabac (98,0%) 1,0 0,3 0,3 1,2 1,2 1,1 0,6 0,5Inflation sous-jacente (62,2%) (1) 0,8 0,8 0,7 0,7 1,0 0,7 0,8 0,7Prévision(1) Indice hors tarifs publics et produits à prix volatils, corrigé <strong>de</strong>s mesures fiscales.Mars <strong>2000</strong> 67


<strong>de</strong> ce bruit transitoire, le redressement <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>production et le rebond <strong>de</strong> l’activité induiraient durantles prochains mois une légère accélération <strong>de</strong>sprix <strong>de</strong>s biens manufacturés qui <strong>de</strong>vrait être compenséepar la baisse du taux normal <strong>de</strong> la TVA : leglissement annuel <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> ce secteur serait <strong>de</strong>-0,6% au mois <strong>de</strong> juin <strong>2000</strong>, après -0,4% à la fin <strong>de</strong>l’année 1999.Modération <strong>de</strong>s prix dans les servicesEn 1999, malgré une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> vigoureuse <strong>de</strong>s ménages(+2,5% en moyenne annuelle), les prix <strong>de</strong>sservices ont eu une évolution contenue. Le glissementannuel <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s servicess’établissait à +0,9% en décembre 1999, sous l’effet<strong>de</strong> la modération salariale et <strong>de</strong>s fortes pressions liéesà la concurrence (notamment dans les secteurs <strong>de</strong>l’assurance, <strong>de</strong>s transports et <strong>de</strong>s télécommunications).Cette progression modérée intègre égalementl’effet <strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong> TVA sur les travaux dans lelogement.En 1999, les prix du secteur "loyers, eau et enlèvement<strong>de</strong>s ordures ménagères" ont décélérélégèrement, leur glissement annuel passant <strong>de</strong> +2,2%fin 1998 à +1,5% fin 1999. En janvier <strong>2000</strong>, ceglissement se réduit fortement (+0,3%) sous l’effet<strong>de</strong> la suppression du droit <strong>de</strong> bail pour les locatairespayant moins <strong>de</strong> 3000F <strong>de</strong> loyer mensuel. Cettebaisse a diminué le prix du regroupement "loyerseffectifs" <strong>de</strong> -1,3% en janvier <strong>2000</strong>. A la fin dupremier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, le glissement annuel dusecteur "loyers, eau et enlèvement <strong>de</strong>s ordures ménagères"s’établirait à +0,5%. En effet, la reprise dumarché immobilier et l’accélération <strong>de</strong> l’indice ducoût <strong>de</strong> la construction au troisième trimestre <strong>de</strong> 1999(+1,37% après +0,59% le trimestre précé<strong>de</strong>nt) <strong>de</strong>vraientse refléter sur le rythme <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>sprix <strong>de</strong> ce secteur, même si la baisse du droit <strong>de</strong> bailpèse sur le glissement annuel du poste tout au long<strong>de</strong> l’année.Les relèvements tarifaires dans les services <strong>de</strong> santéont atteint +0,9% fin décembre. En l’absence <strong>de</strong>changements tarifaires importants annoncés pour<strong>2000</strong>, et sous l’hypothèse d’une limitation <strong>de</strong>s réévaluations<strong>de</strong> tarifs liées à la contrainte <strong>de</strong> respect <strong>de</strong>sobjectifs nationaux <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> santé,le glissement annuel du prix <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> santé<strong>de</strong>vrait s’établir à +0,6% en juin <strong>2000</strong>.Les prix <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> transports et <strong>de</strong> communicationsont un profil heurté tout au long <strong>de</strong> l’année 1999et terminent l’année à +0,6% en glissement annuel.Dans les services <strong>de</strong> transports (+1,1% fin 1999), leseffets <strong>de</strong> la concurrence ont accru la volatilité <strong>de</strong>sprix, en particulier dans le secteur <strong>de</strong>s transportsaériens, où les variations sont essentiellement saisonnières.En ce qui concerne les prix <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>télécommunications, après une modification tarifairesur les abonnements et les communications (+0,9%le 1er <strong>mars</strong> 1999), l’entrée sur le marché d’un nouvelopérateur a favorisé les baisses <strong>de</strong> tarif (-0,2% englissement annuel en décembre 1999). En l’absence<strong>de</strong> changements tarifaires dans les télécommunications,le glissement annuel <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s "transports ettélécommunications" <strong>de</strong>vrait légèrement diminuerdans les premiers mois <strong>de</strong> l’année (-0,1% en juin<strong>2000</strong>, après 0,1% en février) sous l’effet <strong>de</strong> la baissedu taux normal <strong>de</strong> la TVA début avril.L’évolution <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s "autres services (2) " est restéetrès modérée en 1999 (+0,9% en décembre 1999)sous l’effet <strong>de</strong> la modération salariale et <strong>de</strong> laconcurrence vive dans les secteurs <strong>de</strong> l’assurance(-1,2% en décembre 1999) et <strong>de</strong>s services financiers(-0,5%). La baisse <strong>de</strong> la TVA sur les travaux dans lelogement, effective <strong>de</strong>puis le 15 septembre, a éténettement perceptible aux mois <strong>de</strong> septembre et d’octobre.L’impact <strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong> la TVA est évalué àenviron -0,5 point sur le glissement annuel du secteur<strong>de</strong>s "autres services", soit -0,1 point sur le glissementannuel d’ensemble. Certains groupes directementconcernés par la mesure, comme la "pose <strong>de</strong> revêtement<strong>de</strong> sols et murs" par exemple, ont connu unebaisse cumulée <strong>de</strong>puis septembre d’environ -9,0%.Pour le premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, les prix tendraientà s’accroître légèrement sous l’effet du redressementprogressif <strong>de</strong>s coûts salariaux, même si l’intensité <strong>de</strong>la concurrence continue à peser sur la hausse <strong>de</strong>sprix. Par ailleurs, la tempête survenue en décembre<strong>de</strong>rnier pourrait avoir comme conséquence un relèvement<strong>de</strong>s tarifs d’assurance ainsi que <strong>de</strong>s hausses<strong>de</strong> prix <strong>de</strong>s services liées directement aux réparations.Néanmoins, la baisse du taux normal <strong>de</strong> la TVAdébut avril diminuerait légèrement le glissement annuel<strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s "autres services" : +1% en juin<strong>2000</strong>, après +1,1% en février. ■(2) Le secteur "autres services" regroupe la plupart <strong>de</strong>s"services du secteur privé" <strong>de</strong> la base 1990 (services pourl’habitation, services finnciers, hôtels-cafés-restaurants,...), auxquels ont été intégrées, entre autres, lesextensions <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong> l’indice base 1998 : les assurances,les services domestiques et juridiques, les formalitésadministratives et certains services <strong>de</strong> protection sociale(assistantes maternelles, maisons <strong>de</strong> retraite).68 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


EmploiEn 1999, la croissance <strong>de</strong> l’emploi aura été exceptionnelle.Avec 465 000 postes <strong>de</strong> travailsupplémentaires (après 385 000 en 1998), l’année1999 a enregistré un volume <strong>de</strong> créations nettesd’emplois sans précé<strong>de</strong>nt au cours <strong>de</strong>s cinquante<strong>de</strong>rnières années. A la hausse record <strong>de</strong>s effectifssalariés concurrentiels (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 370 000), s’estajouté le dynamisme <strong>de</strong> l’emploi tertiaire non marchand.Dans les secteurs concurrentiels, cettevigueur résulte d’abord du rebond marqué <strong>de</strong> lacroissance, mais également <strong>de</strong>s premiers effets liés àla réduction du temps <strong>de</strong> travail. Si le moteur principal<strong>de</strong> l’emploi salarié <strong>de</strong>meure sans conteste lesecteur tertiaire, la construction et l’industrie ontégalement retrouvé <strong>de</strong>s rythmes <strong>de</strong> création d’emploisinédits <strong>de</strong>puis la fin <strong>de</strong>s années 1980.Au premier semestre <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>, les créationsd’emplois salariés marchands se poursuivraient à unrythme encore soutenu, en ligne avec l’activité. Leseffets <strong>de</strong> court terme <strong>de</strong> la réduction du temps <strong>de</strong>travail <strong>de</strong>vraient encore jouer favorablement. Lescréations d’emplois salariés marchands atteindraient200 000 environ. L’emploi totalprogresserait ainsi <strong>de</strong> 1,0% sur la première moitié <strong>de</strong>l’année.Dynamisme exceptionnel <strong>de</strong> l’emploisalarié marchand en 1999Amorcée à la fin <strong>de</strong> l’année 1996, la croissance <strong>de</strong>l’emploi salarié dans les secteurs concurrentiels (1)s’est encore amplifiée en 1999 : +2,7% en glissementannuel fin décembre 1999 (soit 370 000 créationsnettes d’emplois), après +2,1% en 1998. Un tel résultatn’avait pas été observé <strong>de</strong>puis 1989 : 340 000emplois avaient alors été créés dans les secteursconcurrentiels (soit +2,6% en glissement annuel findécembre).Durant l’hiver 1998-1999, les effectifs salariés ontbien résisté au creux <strong>conjoncture</strong>l lié aux conséquences<strong>de</strong> la crise asiatique, avant d’accélérer à nouveauà partir du printemps 1999, en relation avec le rebondmarqué <strong>de</strong> l’activité : +0,8% en glissement semestrielau second semestre <strong>de</strong> 1998, puis + 1,2% aupremier semestre <strong>de</strong> 1999 et finalement +1,5% au(1) Les secteurs concurrentiels correspon<strong>de</strong>nt à l’ensemble<strong>de</strong>s secteurs essentiellement marchands non agricoles, soitdonc l’ensemble <strong>de</strong> l’économie, hors agriculture, administration,éducation, santé et action sociale.86420-2EVOLUTION DE L’EMPLOI INTERIMAIREglissement annuel, série brute mm3 (en %)-41997 1998 1999source : UNEDICsecond. Après s’être accrue <strong>de</strong> 1,5% en 1998, laproductivité apparente du travail dans les secteursconcurrentiels a ainsi ralenti : elle progresse <strong>de</strong> 0,6%en moyenne annuelle en 1999.Quasiment stabilisé <strong>de</strong> novembre 1998 à août 1999en raison du ralentissement <strong>de</strong> l’activité industrielle,l’emploi intérimaire a redémarré fortement à l’automne,pour se stabiliser au cours <strong>de</strong> l’hiver. Selonles statistiques mensuelles <strong>de</strong> l’UNEDIC, l’évaluationprovisoire du glissement annuel <strong>de</strong> l’intérim à lafin janvier <strong>2000</strong> s’établit à +16,7% (après +18,3% englissement annuel à fin décembre 1999).Enfin, après avoir été orienté à la baisse <strong>de</strong> l’été 1998à l’automne 1999, l’emploi salarié dans les établissementsindustriels <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 salariés n’a cessé<strong>de</strong> progresser <strong>de</strong>puis septembre 1999, à un rythmemensuel <strong>de</strong> +0,1% (en données CJO-CVS).L’ensemble <strong>de</strong>s secteurs a profité <strong>de</strong> la vigueur retrouvée<strong>de</strong> l’activité. La croissance <strong>de</strong>s effectifs estrestée très soutenue dans le secteur tertiaire(+334 000 en 1999 après +266 000 en 1998). Elle aégalement été importante dans la construction et dansl’industrie (+29 000 et +12 000 respectivement), quiont retrouvé <strong>de</strong>s rythmes <strong>de</strong> création d’emplois voisins<strong>de</strong> ceux, records, <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>s années 1980.Cette accélération <strong>de</strong> l’emploi salarié concurrentiel,liée au rebond marqué <strong>de</strong> la croissance, résulte égalementdu dynamisme <strong>de</strong> la politique d’ai<strong>de</strong> àl’emploi marchand en 1999. Celle-ci aurait ainsi86420-2-4Mars <strong>2000</strong> 69


contribué pour près <strong>de</strong> 0,6% (après 0,4% en 1998) àla croissance <strong>de</strong> l’emploi dans les secteurs concurrentiels(soit environ <strong>de</strong> 80 000 emplois).Dans le secteur tertiaire non marchand, la poursuitedu programme "emplois-jeunes" (90 000 entrées en1999) a par ailleurs entraîné, sur l’année, une croissancesoutenue <strong>de</strong>s effectifs du secteur (+1,6%).Combiné à la progression exceptionnelle <strong>de</strong> l’emploisalarié marchand, ce mouvement s’est traduit par uneaccélération <strong>de</strong> l’emploi total : +465 000 postes <strong>de</strong>travail supplémentaires ont été créés, après +385 000en 1998.En <strong>2000</strong>, principal dispositif <strong>de</strong> la politique d’ai<strong>de</strong> àl’emploi marchand, la réduction collective du temps<strong>de</strong> travail produirait ses effets les plus importants surla croissance <strong>de</strong> l’emploi au premier semestre, comptetenu du rythme <strong>de</strong> signature <strong>de</strong>s accords observéen 1999 et <strong>de</strong>s délais d’embauche. La formation enalternance toujours dynamique, les allégements <strong>de</strong>charges sur les bas salaires, l’allégement <strong>de</strong> la taxeprofessionnelle et la baisse <strong>de</strong> la TVA sur les travauxdans les logements joueraient également en faveur<strong>de</strong> l’emploi au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>.14500EMPLOI SALARIE DANS LES SECTEURS CONCURRENTIELSniveaux CVS, en milliers14500Poursuite du dynamisme <strong>de</strong> l’emploisalarié au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>1400014000Bénéficiant d’une croissance soutenue au cours <strong>de</strong>l’hiver 1999-<strong>2000</strong>, l’emploi salarié continuerait <strong>de</strong>progresser sensiblement dans les secteurs concurrentielsau premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> : +1,4% englissement semestriel (cf. graphique). Tous les secteursen bénéficieraient, continuant ainsi àenregistrer <strong>de</strong>s hausses d’effectifs. Au total, les créationsnettes d’emplois salariés marchandsatteindraient 200 000.ÉVOLUTION DE L’EMPLOI13500130001350013000125001250080 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00source : ministère <strong>de</strong> l’Emploi et <strong>de</strong> la Solidaritéprévision au-<strong>de</strong>là du pointilléGlissements semestrielstaux d’évolutionen % - CVSGlissements annuelstaux d’évolutionen % - CVSNiveaux <strong>de</strong> fin d’annéeen milliers - Bruts1998 1999 <strong>2000</strong> 1997 1998 1999 1997 1998 19991 er S. 2 nd S. 1 er S. 2 nd S. 1 er S.Salariés <strong>de</strong>s secteursessentiellement marchands (1) 1,3 0,8 1,2 1,5 1,4 1,6 2,1 2,7 13480 13755 14117Industrie(y compris construction)0,3 0,0 0,2 0,6 0,6 -0,5 0,3 0,8 5159 5172 5212Industries agro-alimentaires -0,1 0,9 0,3 0,4 0,3 1,2 0,8 0,7 531 536 540Énergie -1,1 -0,9 -0,5 0,2 0,2 -2,4 -1,9 -0,2 247 242 242Construction 0,3 0,1 1,3 1,3 1,3 -0,9 0,4 2,6 1110 1113 1141Industrie manufacturière 0,4 -0,1 -0,2 0,4 0,5 -0,5 0,3 0,3 3271 3817 3289dont :Biens <strong>de</strong> consommation 0,0 -0,3 -0,8 -0,7 -1,7 -0,2 -1,4 740 738 728Automobile 0,2 -0,1 -0,4 1,1 -0,5 0,1 0,7 285 286 288Biens d’équipement 0,4 0,1 0,5 0,9 -0,2 0,5 1,3 798 803 813Biens intermédiaires 0,6 -0,1 -0,2 0,6 -0,2 0,5 0,5 1447 1454 1461Tertiaireessentiellement marchand1,9 1,2 1,8 2,0 1,9 2,9 3,2 3,9 8321 8583 8905dont :Commerces 0,8 1,2 1,1 1,6 1,1 2,1 2,7 2553 2607 2676Transports 1,9 1,4 1,7 2,4 1,3 3,4 4,2 928 960 1000Services marchands(y compris intérim) 3,1 1,4 2,8 2,5 5,3 4,5 5,4 3875 4047 4257Activités financières -0,2 0,4 0,1 0,5 -0,3 0,2 0,6 659 661 665Tertiaire essentiellement nonmarchand(y compris CES, CEC, ...)0,6 1,8 1,6 6192 6306 6410EMPLOI TOTAL(y compris salariés agricoles etnon salariés) 1,0 1,7 2,0 22436 22819 23273Prévision(1) Secteurs EB-EP70 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Accélération dans l’industrie début <strong>2000</strong>En 1999, l’emploi salarié industriel (non compris lesintérimaires occupés dans le secteur) a encore progressé: 12 000 créations nettes d’emplois ont étéenregistrées, après 10 000 en 1998. La crise asiatique<strong>de</strong> l’été 1998, qui avait particulièrement affecté lesecteur, a finalement eu <strong>de</strong>s effets limités sur l’emploiindustriel. Les effectifs salariés se sontlégèrement contractés au premier semestre <strong>de</strong> 1999(-0,1% en glissement semestriel). Le redémarragemarqué <strong>de</strong> l’activité intervenu à partir du printemps1999 a permis, au second semestre, la création <strong>de</strong>17 000 postes <strong>de</strong> travail (+0,4%). Au premier semestre<strong>de</strong> <strong>2000</strong>, l’emploi salarié accélérerait encore dansl’industrie manufacturière (+0,6%), en liaison avecla croissance soutenue <strong>de</strong> la production.Dans la branche <strong>de</strong>s biens intermédiaires, l’emploi asuivi les inflexions <strong>de</strong> la production : après avoirreculé <strong>de</strong> l’automne 1998 jusqu’à l’été 1999, leseffectifs ont redémarré à l’automne, accélérant nettementen fin d’année. Au total, 7 000 postes <strong>de</strong>travail ont été créés en 1999. La reprise <strong>de</strong> l’emploia été particulièrement vive dans la chimie.Enfin, la reprise <strong>de</strong> l’activité a été un peu moins nettedans l’industrie <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> consommation en 1999.Les effectifs y ont reculé continûment, notammentdans l’habillement-cuir. Sur l’ensemble <strong>de</strong> l’année,les pertes d’emplois sont importantes : -11 000 après-2 000 en 1998.En 1999 comme en 1998, l’automobile a été la brancheindustrielle la plus dynamique en termes <strong>de</strong>production. Après une année 1998 où les créationsnettes d’emplois (non compris les intérimaires occupésdans le secteur) avaient été limitées, l’emploisalarié y a nettement accéléré (+0,7% en 1999 après+0,1% en glissement annuel).Dans l’industrie <strong>de</strong>s biens d’équipement, la productiona fortement progressé en 1999. Sur l’année,l’emploi salarié y a progressé <strong>de</strong> 11 000 postes, aprèsune année 1998 où les créations nettes d’emploisavaient été faibles (+5 000 postes <strong>de</strong> travail). Leseffectifs ont augmenté dans tous les secteurs, et toutparticulièrement dans la branche <strong>de</strong>s composantsélectroniques.Croissance soutenue dansla constructionEn phase avec la reprise, les effectifs salariés (noncompris les intérimaires occupés dans le secteur)n’ont cessé <strong>de</strong> progresser <strong>de</strong>puis la fin 1998, aprèstrois ans <strong>de</strong> baisse ininterrompue. En 1999, la progression<strong>de</strong> l’emploi a été exceptionnelle, avec uneaccélération très nette en fin d’année : +2,6% englissement annuel fin décembre (après +0,4% en1998), soit un rythme <strong>de</strong> création d’emplois inédit<strong>de</strong>puis la fin <strong>de</strong>s années 1980. Toujours soutenu parle dynamisme <strong>de</strong> l’activité après la tempête <strong>de</strong> find’année, le bâtiment créerait environ 15 000 emploisau premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>.Le passage aux 35 heures en 1999A la fin décembre 1999, 21 569 accords <strong>de</strong> passage aux35 heures avaient été signés dans les entreprises, dontla plupart visaient à l’ai<strong>de</strong> financière dans le cadre <strong>de</strong> laloi du 13 juin 1998. Au total, ces accords couvrent2 622 742 salariés, dont 53% seulement appartiennent à<strong>de</strong>s entreprises ayant sollicité l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Etat. Les accords(aidés ou non aidés) visent dans leur très gran<strong>de</strong> majorité(94%) à créer <strong>de</strong>s emplois (volet "offensif") plutôt qu’à enpréserver (volet "défensif").En matière d’accords "aidés", les établissements industrielssont sur-représentés en regard <strong>de</strong> leur poids dansl’économie, puisqu’ils représentent, à la fin 1999, 37% <strong>de</strong>ssalariés concernés par ces accords, alors qu’ils emploientseulement 30% <strong>de</strong>s salariés <strong>de</strong>s secteurs concurrentiels.Les caractéristiques sectorielles <strong>de</strong>s entreprises "aidées"ont néanmoins évolué. Les établissements industriels,notamment ceux du secteur <strong>de</strong>s biens intermédiaires et<strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> consommation, ont été plus nombreux àsigner <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> ce type au départ : à la mi-1999,l’industrie employait plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s salariés concernés.Le second semestre <strong>de</strong> 1999 a vu l’accélération <strong>de</strong>la signature d’accords "aidés" par <strong>de</strong>s établissementsappartenant au secteur tertiaire (56% <strong>de</strong>s salariésconcernés à la fin 1999 contre 42% à la mi-1999), notammentdans le commerce et les services aux entreprises.Toujours en termes d’accords "aidés", les entreprises <strong>de</strong>moins <strong>de</strong> 20 salariés sont très nettement sous-représentéespar rapport à l’ensemble <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> leurtaille. Elles ne regroupent que 6% <strong>de</strong>s salariés concernésà la fin 1999 alors qu’elles représentent plus du tiers <strong>de</strong>l’ensemble <strong>de</strong>s salariés du secteur privé. Plus <strong>de</strong> la moitié<strong>de</strong>s salariés concernés par le passage aux 35 heures àla fin 1999 appartient à <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 200salariés. Enfin, les entreprises moyennes (<strong>de</strong> 20 à 199salariés) semblent avoir davantage signé ce type d’accordsau second semestre <strong>de</strong> 1999 qu’auparavant : 41%<strong>de</strong>s salariés concernés fin 1999 contre 35% à la mi-1999.Quant aux gran<strong>de</strong>s entreprises du secteur public (nonéligibles à l’ai<strong>de</strong> incitative), les plus importantes (EDF,SNCF, La Poste) ont d’ores et déjà signé <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong>passage aux 35 heures, dont les effets ont commencé àse faire sentir en fin d’année 1999.Mars <strong>2000</strong> 71


Bilan <strong>de</strong>s politiques d’ai<strong>de</strong> à l’emploi marchand en 1999En 1999, la politique d’ai<strong>de</strong> à l’emploi marchand a eu uneffet global sensiblement supérieur à celui observé l’annéeprécé<strong>de</strong>nte sur les créations nettes d’emplois salariés(0,6% après 0,4% en 1998). Cette augmentation résulteessentiellement <strong>de</strong> la montée en puissance du dispositif<strong>de</strong> réduction du temps <strong>de</strong> travail, combinée aux effetsd’allégement <strong>de</strong> charges.La réduction collective du temps <strong>de</strong> travail constitue leprincipal dispositif <strong>de</strong> la politique d’ai<strong>de</strong> à l’emploi marchan<strong>de</strong>n 1999. Elle produit ses effets les plus importantsà partir <strong>de</strong> l’été, notamment en raison <strong>de</strong>s délais d’embauche.Sur l’année, elle aurait permis <strong>de</strong> créer environ50 000 emplois. Après avoir fortement progressé en milieud’année, en relation avec la diminution <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>sincitatives associées aux 35 heures à partir du 1er juillet1999, les accords d’entreprise ont ralenti à l’automne puisrebondi en décembre 1999 et janvier <strong>2000</strong>, en liaison avecla fin du régime <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s incitatives pour les entreprises<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 20 salariés et une nouvelle baisse <strong>de</strong> ces ai<strong>de</strong>spour les autres.Le dispositif d’allégement <strong>de</strong> charges sur les bas salaires,désormais stabilisé, aurait produit un effet <strong>de</strong> près <strong>de</strong>20 000 emplois, équivalent à celui <strong>de</strong> l’an <strong>de</strong>rnier. Quantà la réforme <strong>de</strong> la taxe professionnelle, mise en place en1999, elle a également permis <strong>de</strong> créer quelques milliersd’emplois.En ce qui concerne les dispositifs spécifiques d’ai<strong>de</strong> àl’emploi marchand (formation en alternance, abattementen faveur <strong>de</strong> l’embauche à temps partiel, Contrat InitiativeEmploi (CIE), exonérations <strong>de</strong> charges à l’embauche),ceux-ci ont faiblement contribué à la croissance <strong>de</strong> l’emploien 1999 (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 6 milliers d’emplois créés), leureffet ralentissant par rapport à l’an <strong>de</strong>rnier.Les entrées dans ces dispositifs spécifiques ont été moinsnombreuses en 1999 qu’en 1998 (cf. tableau). Les embauchesrelatives à l’abattement en faveur du tempspartiel et les exonérations à l’embauche sont restéesstables et le dynamisme <strong>de</strong>s entrées en formation enalternance (10 000 <strong>de</strong> plus qu’en 1998) n’a pas suffi àcompenser la réduction très nette <strong>de</strong>s entrées en ContratsInitiative Emploi (37 000 <strong>de</strong> moins qu’en 1998), résultatdu recentrage <strong>de</strong>s CIE sur les publics prioritaires. Dansle domaine <strong>de</strong> la formation en alternance, les contratsd’apprentissage ont sensiblement progressé (9 000 <strong>de</strong>plus qu’en 1998), ainsi que les contrats <strong>de</strong> qualification(5 000 <strong>de</strong> plus qu’en 1998), désormais ouverts aux adultesdans le cadre <strong>de</strong> la loi contre les exclusions.Dès lors, les créations nettes d’emploi attribuables en1999 à ces dispositifs spécifiques se situent à un niveaunettement inférieur à 1998, en raison <strong>de</strong> la baisse dunombre <strong>de</strong> bénéficiaires <strong>de</strong> CIE.Flux d’entrées dans les dispositifs spécifiques d’ai<strong>de</strong> à l’emploi marchand(hors allégements généraux <strong>de</strong> charges et hors ai<strong>de</strong>s à la réduction du temps <strong>de</strong> travail)Flux d’entrées (en milliers) Évolutions (%)1997 1998 1999 1998/1997 1999/1998Emploi aidé dans le secteur marchand* 968 1 003 963 +3,6 -3,9dontAbaissement <strong>de</strong>s coûts salariaux* 550 550 505 0,0 -8,2dontAbattement temps partiel 225 218 222 -3,1 +1,8Contrat Initiative Emploi 213 195 158 -8,2 -18,9Exonérations à l’embauche 87 105 105 +20,7 0,0Formation en alternance 367 395 405 +7,7 +2,6Bilan <strong>de</strong>s politiques d’ai<strong>de</strong> à l’emploi non marchand en 1999En 1999, 405 000 personnes ont conclu un Contrat EmploiSolidarité (contre 441 000 en 1998). Les entrées enContrats Emploi Consolidés signés en 1999 (y comprisavenants <strong>de</strong> reconduction) s’élèvent à 120 000, en augmentationpar rapport à 1998 (99 000) dans le cadre <strong>de</strong> laloi contre les exclusions.Dans le secteur non marchand, les politiques d’ai<strong>de</strong>s àl’emploi ont permis la création nette d’environ 50 000emplois en 1999, après +46 000 en 1998. Le dynamisme<strong>de</strong>s emplois jeunes et la progression <strong>de</strong>s emplois consolidésont compensé la baisse toujours importante dunombre <strong>de</strong> bénéficiaires <strong>de</strong> CES, alliée à celle <strong>de</strong>s emploisville, lesquels ont été supprimés début 1998 (cf.tableau).Flux d’entrées dans les dispositifs d’ai<strong>de</strong> àl’emploi non marchandFlux d’entrées (milliers)Y compris reconduction <strong>de</strong>contrats1997 1998 1999Emploi aidé dans le secteurnon marchand627 610 636Contrats Emploi solidarité 502 441 405Contrats Emploi consolidé 91 99 120Contrats Emploi ville 11 0,2 0Emplois jeunes* 3 101 91* hors contrats <strong>de</strong> droit public <strong>de</strong> l’Education Nationale (estimés à environ20 000) qui en 1997 ont précédé les signatures <strong>de</strong> contrats emplois-jeunes.Sources : DARES, CNASEA, ANPE72 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


L’emploi tertiaire marchand toujoursdynamiqueAprès une année 1998 déjà très favorable (260 000créations nettes d’emplois soit +3,2% en glissementannuel), les effectifs salariés du secteur tertiaire marchandont encore progressé en 1999, avec unecroissance <strong>de</strong> +3,9%, en glissement annuel fin décembre(+330 000). Sur l’ensemble <strong>de</strong> l’année,plusieurs éléments favorables se sont conjugués :vigueur <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong>s ménages, croissancesoutenue <strong>de</strong> l’intérim en relation avec la repriseindustrielle et dynamisme <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> conseil etd’assistance avec les opérations liées à l’approche <strong>de</strong>l’an <strong>2000</strong>.Tous les secteurs ont bénéficié <strong>de</strong> la vigueur <strong>de</strong>l’activité. Les effectifs ont progressé très sensiblementdans les services aux particuliers <strong>de</strong> +5,6%après +4,0% en 1998 (activités récréatives, culturelleset sportives et hôtels et restaurants), ainsi que dansles services aux entreprises (+5,3% après +4,8%),qui comprennent les sociétés d’intérim, et dans lestransports (+4,2%). Viennent ensuite le commerce(+2,7%), le commerce <strong>de</strong> détail étant particulièrementdynamique, et les activités financières (+0,6%).Depuis l’automne 1998, l’emploi intérimaire a connuun profil heurté : quasi-stabilisation jusqu’à l’été1999 en liaison avec le ralentissement <strong>de</strong> l’activitéindustrielle, redémarrage marqué à l’automne en relationavec le rebond <strong>de</strong> l’activité industrielle et lacroissance soutenue <strong>de</strong> l’activité dans les autres secteurs,puis stabilisation au cours <strong>de</strong> l’hiver. Surl’ensemble <strong>de</strong> l’année 1999, les effectifs intérimairesse sont accrus d’environ 50 000, contribuant pourprès d’un cinquième à la croissance <strong>de</strong> l’emploitertiaire marchand.Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, l’emploi salarié tertiairemarchand accélérerait encore (+165 000 postes<strong>de</strong> travail créés), grâce à la bonne tenue <strong>de</strong> l’activité.Tous les secteurs continueraient ainsi à enregistrer<strong>de</strong>s créations nettes d’emplois.Croissance plus modérée <strong>de</strong> l’emploitertiaire non marchandEn 1999, l’emploi tertiaire non marchand a progresséà un rythme légèrement plus modéré qu’en 1998(+1,6% en glissement annuel, après 1,8%). Environ100 000 postes <strong>de</strong> travail ont ainsi été créés, dont lamoitié proviendrait <strong>de</strong>s emplois aidés, la progressionÉVOLUTION DE L’EMPLOI SALARIÉDANS LES SECTEURS CONCURRENTIELS EN 1999glissements annuels en %Services aux particuliers 5,5Services aux entreprises5,3Transports4,2CommerceEnsemble2,72,7Construction2,6Biens d’équipementAutomobileIAA1,30,70,7Activités financières 0,6Biens intermédiaires 0,5-0,2-0,4-1,4ÉnergieActivités immobilièresBiens <strong>de</strong> consommation<strong>de</strong>s emplois-jeunes et <strong>de</strong>s emplois consolidés ayanttrès largement compensé la baisse toujours importantedu nombre <strong>de</strong> bénéficiaires <strong>de</strong> CES.Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, les nouveaux emploisjeuneset la progression <strong>de</strong>s entrées en emploisconsolidés dans le cadre <strong>de</strong> la loi contre les exclusionsauraient encore un impact déterminant sur lacroissance <strong>de</strong> l’emploi tertiaire non marchand. Néanmoins,la contribution <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s emploisaidés serait plus limitée qu’au semestre précé<strong>de</strong>nt, lenombre <strong>de</strong> bénéficiaires <strong>de</strong> CES reculant encore.L’emploi total continue ainsi àprogresser vigoureusementEn 1999, l’emploi non salarié se serait encore dégradé,mais à un rythme comparable à celui <strong>de</strong> l’annéeprécé<strong>de</strong>nte, soit une baisse <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 13 000(après -10 000 en 1998), en liaison avec la baissestructurelle <strong>de</strong>s non salariés agricoles, dans uncontexte où la montée en charge <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong>préretraite <strong>de</strong>s agriculteurs s’achève progressivement.Comme en 1998, les autres secteurs d’activitéauraient bénéficié <strong>de</strong> la vigueur <strong>de</strong> l’activité économique: progression <strong>de</strong>s non salariés dans le secteurtertiaire, pertes limitées dans l’industrie et la construction.Après une année <strong>de</strong> croissance déjà soutenue (+1,7%en 1998), l’emploi total a enregistré une hausse sansprécé<strong>de</strong>nt en 1999 : +2,0% (soit environ 465 000postes supplémentaires). Une croissance toujourssoutenue (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> +1,0%) serait observée aupremier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, avec environ 240 000postes <strong>de</strong> travail supplémentaires. ■Mars <strong>2000</strong> 73


TAUX DE CHÔMAGE AU SENS DU BIT (1) (en %)ChômageEn 1999, le chômage au sens du BIT a enregistré unebaisse sans précé<strong>de</strong>nt avec un recul <strong>de</strong> 256 000chômeurs sur l’ensemble <strong>de</strong> l’année. La décrue s’estnettement accentuée au cours du second semestre <strong>de</strong>1999 en liaison avec le rebond marqué <strong>de</strong> l’activitééconomique et un rythme exceptionnel <strong>de</strong> créationsd’emplois. Le taux <strong>de</strong> chômage a reculé <strong>de</strong> 0,7 pointau cours du second semestre (soit -30 000 chômeurspar mois) contre une baisse <strong>de</strong> seulement 0,2 pointsur la première moitié <strong>de</strong> l’année (soit -10 000 chômeurspar mois). La baisse du chômage observée en1999 est d’autant plus remarquable qu’elle est intervenuedans un contexte <strong>de</strong> forte progression <strong>de</strong> l’offre<strong>de</strong> travail (+175 000 personnes en 1999).2624222018CHOMAGE au sens du BIT (par âge)taux en fin <strong>de</strong> mois, cvsmoins <strong>de</strong> 25 ans2624222018Ce recul du chômage s’est poursuivi en début d’année<strong>2000</strong>. Fin janvier, le nombre <strong>de</strong> chômeurs au sensdu BIT s’est établi à 2 711 000 personnes, soit untaux <strong>de</strong> chômage <strong>de</strong> 10,5% <strong>de</strong> la population active,en recul d’un point sur un an. Bénéficiant toujoursdu rythme soutenu <strong>de</strong>s créations d’emplois au cours<strong>de</strong>s mois à venir, le taux <strong>de</strong> chômage se replieraitencore d’environ 0,5 point pour atteindre 10% <strong>de</strong> lapopulation active à la fin juin <strong>2000</strong>.16141210ensemble25 à 49 ans16141210L’accentuation <strong>de</strong> la baisse du chômageprofite d’abord aux jeunes <strong>de</strong> moins <strong>de</strong>25 ans8650 ans et plus93 94 95 96 97 98 99 0086Au second semestre <strong>de</strong> 1999, le chômage <strong>de</strong>s jeunes<strong>de</strong> 15 à 24 ans a reculé <strong>de</strong> 12,1%, soit <strong>de</strong>ux fois plusvite que le chômage <strong>de</strong>s 25 ans et plus (-5,3% sur lamême pério<strong>de</strong>). Ainsi, sur l’ensemble <strong>de</strong> l’annéeécoulée, le nombre <strong>de</strong> chômeurs <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 25 ansa baissé <strong>de</strong> 77 000. Occupant plus souvent <strong>de</strong>s emploistemporaires (en janvier 1999, 30% <strong>de</strong>stravailleurs <strong>de</strong> 15 à 29 ans ont un emploi temporaire(1) cf. "L’activité <strong>de</strong>s 15-29 ans : stabilisation <strong>de</strong>puis 1995",<strong>Insee</strong> Première n° 699 - février <strong>2000</strong>.Niveaux en fin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>, CVS1998 1999 <strong>2000</strong>1 er T. 2 e T. 3 e T. 4 e T. 1 er T. 2 e T. 3 e T. 4 e T. 1 er S.Moyennes annuelles1997 1998 1999Ensemble 12,0 11,8 11,8 11,5 11,4 11,3 11,1 10,6 10,0 12,5 11,9 11,2Moins <strong>de</strong> 25 ans 22,9 22,6 22,6 22,3 22,3 22,0 21,0 19,7 24,9 22,8 21,625 à 49 ans 11,1 10,9 10,8 10,6 10,4 10,3 10,1 9,7 11,5 11,0 10,250 ans et plus 9,3 9,3 9,5 9,4 9,4 9,4 9,5 9,2 9,4 9,4 9,5Prévision(1) Les taux <strong>de</strong> chômage tiennent compte <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l’enquête emploi <strong>de</strong> janvier 1999.74 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


contre 6% pour les adultes (1) ), les jeunes sont aussiplus sensibles aux fluctuations <strong>conjoncture</strong>lles dumarché du travail que leurs aînés. Ainsi, au cours dupremier semestre <strong>de</strong> 1999, le chômage <strong>de</strong>s jeunesavait reculé moins vite que celui <strong>de</strong>s plus <strong>de</strong> 25 ans.Cette situation s’est renversée au second semestre enliaison avec le redémarrage <strong>de</strong> l’emploi intérimaire.Enfin, la politique <strong>de</strong> l’emploi en faveur <strong>de</strong>s jeunes(emplois jeunes, formation en alternance, programmeTRACE) est restée dynamique en 1999.Parmi les jeunes actifs, les fluctuations <strong>conjoncture</strong>llesdu chômage sont plus marquées pour les hommesque pour les femmes. Le chômage <strong>de</strong>s jeunes femmesconnaît, en effet, une baisse régulière <strong>de</strong>puis lami-1997, probablement en raison du dynamismecontinu du secteur tertiaire. Fin janvier <strong>2000</strong>, le taux<strong>de</strong> chômage <strong>de</strong>s jeunes s’établissait à 19,7% <strong>de</strong>sactifs <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 25 ans (17,6% <strong>de</strong>s jeunes hommeset 22,5% <strong>de</strong>s jeunes femmes).La baisse du chômage <strong>de</strong>s 25-49 anss’est également accrue fin 1999Comme les jeunes, mais dans une moindre mesure,les 25-49 ans ont bénéficié du dynamisme du marchédu travail au cours du troisième et, surtout, du quatrièmetrimestre <strong>de</strong> l’année écoulée. Ainsi, <strong>de</strong> fin juin1999 à fin décembre 1999, le nombre <strong>de</strong> chômeursdans cette tranche d’âge a diminué <strong>de</strong> près <strong>de</strong>120 000 personnes (-6,1%), soit une baisse <strong>de</strong>ux foisplus importante qu’au cours du premier semestre(-2,8%). Fin janvier <strong>2000</strong>, le chômage <strong>de</strong>s adultes <strong>de</strong>25 à 49 ans a reculé <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 180 000 personnes enun an, représentant les <strong>de</strong>ux-tiers <strong>de</strong> la baisse globaledu chômage, tous âges confondus. En relation avecle recul <strong>de</strong> l’emploi industriel, la baisse du chômage<strong>de</strong>s hommes avait été légèrement moins sensibleentre juin 1998 et juin 1999 alors que la baisse duchômage <strong>de</strong>s femmes avait légèrement accéléré. Ausecond semestre <strong>de</strong> 1999, l’accélération <strong>de</strong> l’emploia profité aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Finjanvier <strong>2000</strong>, le taux <strong>de</strong> chômage <strong>de</strong>s hommes adultess’établit à 7,8% et celui <strong>de</strong>s femmes adultes à11,7%, en baisse respectivement <strong>de</strong> 0,9 et 1 point enun an, soit un taux <strong>de</strong> chômage global <strong>de</strong> 9,5% <strong>de</strong>l’ensemble <strong>de</strong>s actifs <strong>de</strong> 25 à 49 ans.Le chômage <strong>de</strong>s plus <strong>de</strong> 50 ansne diminue qu’en fin d’année 1999Après avoir progressé modérément au cours <strong>de</strong>s troispremiers trimestres <strong>de</strong> l’année écoulée, le chômage<strong>de</strong>s plus <strong>de</strong> 50 ans a reculé sensiblement en find’année 1999. Sur l’ensemble <strong>de</strong> l’année 1999, lerecul du chômage dans cette tranche d’âge restecependant mo<strong>de</strong>ste, avec 5 500 chômeurs <strong>de</strong> moinsen un an (-1,3%). Cette évolution favorable du chômage<strong>de</strong>s plus <strong>de</strong> 50 ans s’est poursuivie en débutd’année <strong>2000</strong>. Fin janvier <strong>2000</strong>, le taux <strong>de</strong> chômage<strong>de</strong> cette classe d’âge s’est établi à 9,1%, enregistrantun recul <strong>de</strong> 0,4 point en un an.BOUCLAGE DE LA POPULATION ACTIVE(glissements annuels, données CVS en milliers)BÉNÉFICIAIRES DES POLITIQUES DE L’EMPLOIJOUANT SUR LA POPULATION ACTIVEévolutions annuelles au 31 décembre1997/19961998/1997Augmentation soutenue <strong>de</strong> l’offre<strong>de</strong> travail en 19991999 1998 1999Emploi total +239 +389 +466Contingent -30 -55 -37(1) Emploi total (y.c. contingent) +209 +334 +429(2) Chômage au sens BIT -39 -162 -256(3) Population active observée = (1)+(2) +170 +172 +173(4) Projection <strong>de</strong> population activetendancielle+140 +130 +150(5) Effet <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> politique<strong>de</strong> l’emploi+8 +25 +27(6) Population active potentielle = (4)+(5) +148 +155 +177(7) Défaut <strong>de</strong> bouclage = (3)-(6) +22 +17 -4(en milliers)1999/1998Stages et actions d’insertionet <strong>de</strong> formation+2 -5 -11Auprès <strong>de</strong>s adultes -2 -7 -11Auprès <strong>de</strong>s jeunes +4 +2 0*Mesures d’accompagnement<strong>de</strong>s restructurations-10 -20 -16et <strong>de</strong>s préretraitesConventions <strong>de</strong> conversion -5 -14 -7Préretraites ASFNE -21 -17 -17ARPE +16 +11 +8Total <strong>de</strong>s sorties<strong>de</strong> population active-8 -25 -27*Estimation INSEESources : Évaluations DARES, UNEDIC, données arrêtées au 31 janvier <strong>2000</strong>.La baisse du chômage observée en 1999 est d’autantplus remarquable qu’elle intervient dans un contexte<strong>de</strong> forte progression <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> travail. En effet,selon les projections, la population active tendanciellea augmenté plus fortement en 1999 qu’en 1998(+150 000 personnes en 1999 contre +130 000 en1998). Par ailleurs, les effets <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> l’emploisur l’offre <strong>de</strong> travail (stages <strong>de</strong> formationprofessionnelle et préretraites) sont globalementcomparables (cf. tableau). Ainsi, le nombre <strong>de</strong> bénéficiaires<strong>de</strong> stages d’insertion et <strong>de</strong> formation àl’emploi s’est réduit plus fortement en 1999 qu’en1998 ; en revanche, le nombre <strong>de</strong> bénéficiaires <strong>de</strong>conventions <strong>de</strong> conversion à la suite d’un licenciementéconomique a diminué moins fortement cetteannée que l’année précé<strong>de</strong>nte. Enfin, la progressionplus limitée <strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>de</strong> l’ARPE a entraînéune baisse globale du nombre <strong>de</strong> préretraités plusimportante en 1999 qu’en 1998. Au total, comptetenu <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> l’emploi, la populationactive potentielle, c’est à dire l’offre <strong>de</strong> travail,s’est accrue d’environ +175 000 en 1999, après+155 000 en 1998.Mars <strong>2000</strong> 75


Au total, la population active observée, telle qu’ellerésulte <strong>de</strong>s évaluations <strong>conjoncture</strong>lles <strong>de</strong> l’emploi etdu chômage, a connu <strong>de</strong>s évolutions très proches <strong>de</strong>celles <strong>de</strong> la population active potentielle en 1999comme en 1997 et 1998.Les créations d’emplois se poursuivant à un rythmeélevé au début <strong>de</strong> l’an <strong>2000</strong>, le taux <strong>de</strong> chômagediminuerait ainsi d’environ 0,6 point au premiersemestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> pour s’établir aux alentours <strong>de</strong>10,0% <strong>de</strong> la population active fin juin <strong>2000</strong>. ■Poursuite <strong>de</strong> la baisse du chômageen <strong>2000</strong>En l’an <strong>2000</strong>, l’offre <strong>de</strong> travail pourrait croître d’environ+140 000 personnes, compte tenu <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>la politique d’emploi. La progression tendancielle <strong>de</strong>la population active serait en effet moindre en <strong>2000</strong>qu’en 1999. De plus, le nombre <strong>de</strong> chômeurs enstages d’insertion et <strong>de</strong> formation évoluerait peu en<strong>2000</strong>. Par ailleurs, le dispositif <strong>de</strong> l’ARPE a étéreconduit jusqu’en juin <strong>2000</strong> sans en élargir l’accèsà l’ensemble <strong>de</strong>s salariés âgés <strong>de</strong> 58 ans (2) . Dans cesconditions, la baisse du nombre <strong>de</strong> préretraités sepoursuivrait à un rythme soutenu, quoique légèrementralenti par les départs en préretraites prévusdans le secteur automobile (3) . Au total, l’augmentation<strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> travail ralentirait légèrement en<strong>2000</strong> par rapport à 1999, tout en <strong>de</strong>meurant importante.(2) Parmi les salariés nés en 1942, seuls ceux ayant validés168 trimestres <strong>de</strong> cotisations à l’assurance-vieillesse et quiont commencé à travailler avant leur 16ème anniversairepourront bénéficier <strong>de</strong> l’ARPE dès le premier jour du moissuivant leur 58ème anniversaire.(3) Deux décrets officiels du 9 février <strong>2000</strong> avalisent l’"accordnational professionnel relatif à la cessation d’activité<strong>de</strong> salariés âgés" signé le 26 juillet 1999 dans le secteur <strong>de</strong>la métallurgie et concernant notamment les constructeursautomobiles. Cet accord vise à fournir un cadre juridiqueau mécanisme <strong>de</strong> cessation d’activité anticipée contre embaucheprévus dans les accords sur les 35 heures. Ledispositif, ouvert aux salariés ayant 55 ans et plus, garantitaux préretraités 65% <strong>de</strong> leur salaire antérieur brut. Cetteallocation sera versée par l’employeur entre 55 et 57 ans.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 57 ans, l’Etat participera au financement <strong>de</strong>l’allocation sous conditions et selon les modalités fixées parles décrets du 9 février : nécessité d’un accord d’entreprise,passage préalable <strong>de</strong> l’entreprise aux 35 heures, nature(pénibilité) <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>s bénéficiaires, participation progressive<strong>de</strong> l’Etat (<strong>de</strong> 20% à 50% <strong>de</strong> l’allocation) enfonction <strong>de</strong> l’âge du salarié.76 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


SalairesEn 1999, le salaire mensuel <strong>de</strong> base, au sens <strong>de</strong>l’enquête ACEMO, a continué <strong>de</strong> progresser modérément.Le glissement annuel s’établit à 1,7%,comme en 1998. Cette modération résulte d’abord<strong>de</strong> la faiblesse <strong>de</strong>s anticipations d’inflation qui prévalaienten début d’année 1999. Le brusque rebond<strong>de</strong>s prix lié à la hausse <strong>de</strong>s cours du pétrole a doncentraîné une décélération du pouvoir d’achat encours d’année 1999. Il réduit les gains qui avaientété enregistrés lors <strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong>s prix du pétrole,si bien qu’en moyenne annuelle le pouvoir d’achat<strong>de</strong>s salaires a progressé <strong>de</strong> la même façon qu’en1998 (1,2% en 1999 après 1,1%).En dépit d’un chômage sensiblement moins élevé et<strong>de</strong> l’accélération <strong>de</strong>s prix, cette modération <strong>de</strong>vraitse poursuivre au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> : leglissement annuel du salaire mensuel <strong>de</strong> base resteraitstable, aux environs <strong>de</strong> 1,8% en juin <strong>2000</strong>. Eneffet, pour près <strong>de</strong> 80% <strong>de</strong>s salariés concernés parla réduction du temps <strong>de</strong> travail, les conventionssalariales prévoient, outre la compensation intégraleimmédiate, une modération ou un maintienultérieur <strong>de</strong>s salaires. Ce contexte permettrait ainsi<strong>de</strong> limiter les effets <strong>de</strong> diffusion aux salaires <strong>de</strong> laforte remontée du prix du pétrole.En revanche, en termes <strong>de</strong> salaire horaire, la mise enoeuvre <strong>de</strong>s 35 heures s’est déjà traduite au secondsemestre par une nette accélération. Ainsi, pour lesseuls ouvriers, le salaire horaire <strong>de</strong> base (SHBO) aprogressé <strong>de</strong> 3,4% en glissement annuel en 1999. Aupremier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, la poursuite du mouvement<strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la durée du temps <strong>de</strong> travail<strong>de</strong>vrait contribuer à rehausser la progression dusalaire horaire : celui-ci pourrait croître <strong>de</strong> 2% englissement sur le semestre.La remontée <strong>de</strong> l’inflation a ralentiles gains <strong>de</strong> pouvoir d’achatLe salaire mensuel <strong>de</strong> base (SMB) progresse <strong>de</strong> 1,7%fin 1999 en glissement annuel, soit une évolutionanalogue à celle constatée fin 1998. Cependant, l’accélération<strong>de</strong>s prix à la consommation au secondsemestre <strong>de</strong> 1999, liée à la remontée <strong>de</strong>s cours dupétrole, a conduit à une moindre progression annuelle<strong>de</strong> son pouvoir d’achat, soit 0,4% après 1,5%fin 1998.6543210SALAIRES ET PRIXglissements annuel en %salaire mensuel <strong>de</strong> base (SMB)prix à la consommation90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00prévision au-<strong>de</strong>là du pointilléAu second semestre <strong>de</strong> 1999, le glissement semestrieldu SMB aurait atteint 0,8%, contre 0,6% à lamême pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année précé<strong>de</strong>nte. Cette évolutionintègre les effets <strong>de</strong> la hausse du SMIC du 1er juillet(+1,2%). Compte tenu d’une évolution <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>0,7%, le pouvoir d’achat du SMB n’aurait doncprogressé que <strong>de</strong> 0,1% sur la <strong>de</strong>uxième partie <strong>de</strong>l’année (0,9% l’année précé<strong>de</strong>nte).Comme en 1998, les négociations <strong>de</strong> branches portantexclusivement sur les salaires semblent avoir étépeu importantes. Celles-ci se sont en effet davantageorientées vers la réduction du temps <strong>de</strong> travail, lesaccords signés contenant <strong>de</strong>s dispositions salariales.Le second semestre <strong>de</strong> 1999 est marqué par unehausse importante du salaire horaire <strong>de</strong> base. Pour lesseuls ouvriers, celui-ci (1) a crû <strong>de</strong> 1,3% au troisièmetrimestre et <strong>de</strong> 0,9% au quatrième trimestre <strong>de</strong> 1999(contre 0,5% et 0,3% respectivement aux troisièmeet quatrième trimestres <strong>de</strong> 1998). Cette évolution estnotamment liée à la montée en charge <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong>réduction du temps <strong>de</strong> travail pour les entreprisesanticipant le passage aux 35 heures, avant la date <strong>de</strong>réduction <strong>de</strong> la durée légale du travail (1er fé-(1) Le salaire suivi dans l’enquête Acemo est un salaire <strong>de</strong>base, c’est-à-dire hors toutes les primes qui ne sont pas liéesà la réduction du temps <strong>de</strong> travail. Le SHBO comprendnéanmoins les primes <strong>de</strong> compensation, liées à la réductiondu temps <strong>de</strong> travail.6543210Mars <strong>2000</strong> 77


vrier <strong>2000</strong>). La durée hebdomadaire du travail <strong>de</strong>ssalariés à temps complet mesurée par l’enquête ACE-MO (voir l’encadré) en donne une appréciation :celle-ci s’est réduite, au troisième trimestre commeau quatrième trimestre (résultats provisoires), <strong>de</strong> -0,6% contre -0,2% pour le second trimestre et -0,1%pour le premier. D’après les bilans régulièrementeffectués par le Ministère <strong>de</strong> l’Emploi et <strong>de</strong> la Solidarité,il semblerait que la plupart <strong>de</strong>s entreprises quiréduisent la durée du travail dans le cadre <strong>de</strong> la loi du13 juin 1998 (loi Aubry I) prévoient une compensationsalariale afin <strong>de</strong> maintenir le niveau <strong>de</strong>rémunération mensuelle <strong>de</strong>s salariés. Cette compensationest intégrale pour plus <strong>de</strong> 80% <strong>de</strong>s salariés, aumoins partielle pour la quasi-totalité d’entre eux.Pour environ 60% <strong>de</strong>s salariés dans ce cas <strong>de</strong> figure,cette compensation prend la forme d’une hausse dusalaire horaire <strong>de</strong> base au sens strict. Les autressalariés bénéficient d’autres mesures <strong>de</strong> compensation,comme notamment une prime spécifiquecomptée dans le salaire mensuel <strong>de</strong> base.Progression toujours modérée <strong>de</strong>s gains<strong>de</strong> pouvoir d’achat au premier semestre<strong>de</strong> <strong>2000</strong>Les évolutions salariales constatées fin 1999 <strong>de</strong>vraientse poursuivre au premier semestre <strong>de</strong> l’année<strong>2000</strong>. Le mouvement <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la durée dutravail <strong>de</strong>vrait en effet favoriser la modération <strong>de</strong>ssalaires mensuels et contribuer à l’accélération <strong>de</strong>ssalaires horaires. Le glissement annuel du SMB sesituerait aux environs <strong>de</strong> 1,8% en juin <strong>2000</strong>, contre1,6% en juin 1999. Cette évolution reste modérée,Baisse <strong>de</strong> la durée du travail selon l’indicateur <strong>de</strong> durée <strong>de</strong> l’enquête AcemoL’enquête trimestrielle ACEMO du ministère <strong>de</strong> l’Emploiet <strong>de</strong> la Solidarité permet <strong>de</strong> suivre l’évolution <strong>de</strong> la duréehebdomadaire collective moyenne <strong>de</strong>s salariés à tempscomplet dans les établissements <strong>de</strong> 10 salariés et plus.Selon cette enquête, la durée hebdomadaire collectivemoyenne du travail <strong>de</strong>s salariés à temps complet s’établissaità 38,68 heures à la fin <strong>de</strong> l’année 1998. Elle seraitd’environ 38,10 heures fin 1999 selon les résultats provisoiresdu quatrième trimestre, soit une baisse <strong>de</strong> près <strong>de</strong>1,6% sur un an.Cette baisse, qui s’explique par la montée en charge <strong>de</strong>saccords <strong>de</strong> réduction du temps <strong>de</strong> travail, s’observe essentiellementsur la <strong>de</strong>uxième partie <strong>de</strong> l’année (-1,3% ausecond semestre <strong>de</strong> 1999). En particulier, au troisièmetrimestre, près <strong>de</strong> 12% <strong>de</strong>s salariés travaillent entre 35heures et moins <strong>de</strong> 36 heures par semaine, contre environ7% au second. Au cours du troisième trimestre, la baisse<strong>de</strong> la durée du travail est particulièrement marquée dansles secteurs <strong>de</strong> l’automobile (-2,7%) et <strong>de</strong>s services auxentreprises (-1,3%) et surtout dans le nettoyage. Au quatrièmetrimestre, la baisse <strong>de</strong> la durée semble être plusforte dans les secteurs <strong>de</strong> l’automobile et <strong>de</strong> l’énergie.Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> la durée du travail pourraitbaisser <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1% avec la poursuite du passage aux35 heures.INDICE DES TRAITEMENTS BRUTS DANS LA FONCTION PUBLIQUE D’ÉTATET INDICE DU SALAIRE MENSUEL DE BASE(évolution en %)Glissements semestriels Glissements annuels Moyennes annuelles1998 1999 <strong>2000</strong>1997 1998 1999 1997 1998 19991 er S. 2 nd S. 1 er S. 2 nd S. 1 er S.Indice brut <strong>de</strong>s traitements<strong>de</strong> la Fonction publique1,0 0,5 0,7 1,2 - 1,0 1,5 1,9 0,6 1,3 1,4Indice brut francs constants 0,5 0,8 0,1 0,5 - 0,5 1,3 0,6 -0,6 0,6 0,9S.M.B. (1) 1,0 0,6 0,9 0,8 1,0 2,0 1,7 1,7 2,2 1,8 1,7S.M.B. francs constants 0,5 0,9 0,3 0,1 0,5 1,5 1,5 0,4 1,0 1,1 1,2S.M.I.C. 2,0 0,0 0,0 1,2 0,0 4,0 2,0 1,2 2,9 3,0 1,6S.M.I.C. francs constants 1,5 0,3 -0,6 0,5 -0,5 3,5 1,8 -0,1 1,7 2,3 1,1Indice <strong>de</strong>s prix à la consommation (2) 0,5 -0,3 0,6 0,7 0,5 0,5 0,2 1,3 1,2 0,7 0,5PrévisionN.B : les données figurant dans ce tableau ne sont pas corrigées <strong>de</strong>s variations saisonnières.(1) Pour le <strong>de</strong>uxième semestre <strong>de</strong> 1998, l’évolution du SMB est celle <strong>de</strong> juillet à octobre 1998 et <strong>de</strong> septembre à décembre 1998 alors que l’évolution <strong>de</strong>s prix indiquéedans le tableau est celle <strong>de</strong> juillet 1998 à janvier 1999.(2) Les glissements sont calculés <strong>de</strong> janvier à juillet et <strong>de</strong> juillet à janvier jusqu’en 1998, et <strong>de</strong> décembre à juin et <strong>de</strong> juin à décembre à partir <strong>de</strong> 1999.78 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


malgré un chômage sensiblement moins élevé et uneaccélération <strong>de</strong> l’inflation observée dès la fin <strong>de</strong>l’année 1999.Un facteur significatif <strong>de</strong> modération du SMB réeltient à la modération salariale introduite dans lesaccords <strong>de</strong> passage aux 35 heures dans certainesentreprises. En effet, d’après le <strong>de</strong>rnier bilan <strong>de</strong> suivi<strong>de</strong>s réductions collectives du temps <strong>de</strong> travail effectuépar le Ministère <strong>de</strong> l’Emploi et <strong>de</strong> la Solidarité,pour près <strong>de</strong> 80% <strong>de</strong>s salariés concernés par uneréduction du temps <strong>de</strong> travail, les conventions prévoient,outre la compensation intégrale immédiate,une modération ou un maintien ultérieurs <strong>de</strong>s salairespendant environ <strong>de</strong>ux ans. Cet effet a commencé àpeser, <strong>de</strong> façon encore peu importante, sur l’évolutiondu SMB en 1999. Il se poursuivrait au premiersemestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> et pourrait contribuer à modérer laprogression du SMB d’environ 0,2% en juin prochain.Avec la remontée <strong>de</strong> l’inflation, l’évolution du pouvoird’achat serait moins favorable : le glissementannuel du SMB réel s’établirait à 0,6% en juin <strong>2000</strong>,contre 1,3% un an auparavant.Ralentissement <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> pouvoird’achat dans la Fonction publiqueen 1999En glissement annuel, l’indice <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> laFonction publique a progressé en décembre 1999 <strong>de</strong>1,9% en termes nominaux et <strong>de</strong> 0,6% en termes réels.L’accord sur le dispositif salarial prévoyait en 1999<strong>de</strong>s augmentations générales <strong>de</strong> 1,8%, dont 1,3% <strong>de</strong>revalorisation du point "Fonction publique" (0,5%accordé au 1er avril et 0,8% au 1er décembre). Parailleurs, le relèvement uniforme <strong>de</strong>s grilles indiciairesa également contribué à l’augmentation <strong>de</strong>l’indice d’ensemble. Outre ces mesures générales,l’accord prévoyait <strong>de</strong>s revalorisations en faveur <strong>de</strong>sbas salaires, attribuées au 1er juillet (+0,1%).En moyenne annuelle, l’indice <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> laFonction publique a progressé en 1999 <strong>de</strong> 1,4%contre 1,3% en 1998, soit une augmentation du pouvoird’achat <strong>de</strong> 0,9% (0,6% en 1998). Compte tenu<strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> structure (effet <strong>de</strong> carrièreet <strong>de</strong>s entrées-sorties), le salaire moyen par tête auraitaugmenté <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 2,2% en 1999, contre environ1,8% en 1998. L’accord salarial actuellement en vigueurportait sur les années 1998 et 1999. Aucunaccord prévoyant <strong>de</strong>s revalorisations n’a été signépour l’année <strong>2000</strong>. ■Mars <strong>2000</strong> 79


Revenus <strong>de</strong>s ménagesLe pouvoir d’achat du revenu disponible brut <strong>de</strong>sménages a progressé à un rythme soutenu en 1999(+2,6% en moyenne annuelle). Il a légèrement ralentipar rapport à l’année précé<strong>de</strong>nte (+2,9% en 1998)sous l’effet <strong>de</strong> revenus d’activité un peu moins dynamiqueset <strong>de</strong> la forte croissance <strong>de</strong>s impôts directs.Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, le revenu disponiblebrut <strong>de</strong>s ménages bénéficierait du dynamisme <strong>de</strong>l’activité, et <strong>de</strong> la progression toujours forte <strong>de</strong> l’emploi.Le pouvoir d’achat continuerait <strong>de</strong> progresserà un rythme annuel voisin <strong>de</strong> 2,5% en ce début <strong>2000</strong>.Maintien <strong>de</strong> la croissance du revenudisponible brutSur l’ensemble <strong>de</strong> l’année 1999, le fléchissement <strong>de</strong>l’activité économique a entraîné un léger ralentissement<strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong>s non-salariés, mais les salairesbruts sont restés en forte progression. Les prestationssociales et les revenus financiers ont nettement accéléré.Les impôts directs, liés au fort dynamisme <strong>de</strong>srevenus en 1998, ont connu une croissance élevée.Globalement, le revenu disponible brut <strong>de</strong>s ménagesa donc enregistré un ralentissement en 1999. Il progresse<strong>de</strong> +3,4% en moyenne annuelle, après +3,7%en 1998. Le pouvoir d’achat du revenu a subi unfléchissement analogue (+2,6% en moyenne annuelle,après +2,9% en 1998).Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> la masse salariale bruteprogresserait à un rythme aussi soutenu que durantl’année 1999 (environ 4% en termes annualisés),toujours grâce au dynamisme <strong>de</strong> l’emploi. Les revenus<strong>de</strong>s non-salariés accéléreraient. Au total, lerevenu disponible brut <strong>de</strong>s ménages croîtrait aumême rythme qu’au second semestre <strong>de</strong> 1999.Accélération <strong>de</strong>s revenus d’activitéLes revenus d’activité sont restés dynamiques en1999 (+3,4% en moyenne annuelle, après +3,8% en1998), malgré le léger ralentissement qui a touché lesrevenus <strong>de</strong>s entrepreneurs individuels. Ils ont principalementété soutenus par la masse salariale reçuepar les ménages grâce à un emploi particulièrementdynamique.REVENU DISPONIBLE BRUT DES MÉNAGES(évolution en %)Glissements semestriels Glissements annuels Moyennes annuelles1998 1999 <strong>2000</strong>1997 1998 1999 1997 1998 19991 er S. 2 nd S. 1 er S. 2 nd S. 1 er S.Salaires bruts (58%) 2,0 1,8 2,0 2,0 2,2 3,4 3,9 4,0 2,8 3,9 3,9Prestations sociales en espèces (32%) 1,2 2,1 1,7 1,0 1,1 3,7 3,3 2,7 3,1 2,8 3,5Excé<strong>de</strong>nt brut d’exploitation (25%) 1,8 1,0 1,1 1,6 2,3 3,7 2,8 2,7 2,7 3,5 3,5Revenus <strong>de</strong> la propriété (12%) 3,7 4,5 4,8 4,0 3,7 6,4 8,4 9,0 5,1 7,4 9,3Prélèvements sociauxet fiscaux (-23%) 3,7 4,6 0,0 2,3 2,9 1,0 8,4 2,3 2,4 4,3 6,0dont : Cotisations<strong>de</strong>s salariés (-10%) -21,4 1,9 2,3 1,6 2,2 -2,1 -19,9 3,9 -2,8 -20,5 4,5Cotisations<strong>de</strong>s non salariés (-2%) -28,6 10,4 -4,9 11,1 -5,2 -4,2 -21,2 5,7 -0,1 -24,8 4,6Impôts sur le revenuy compris CSG et CRDS (-11 %) 34,8 5,4 -0,7 1,7 4,3 5,6 42,1 1,0 8,4 33,7 7,1Revenu disponible brut (100 %) 1,5 1,3 2,4 1,7 1,8 4,5 2,8 4,1 3,2 3,7 3,4Prix <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong>sménages (comptes trimestriels) 0,3 0,2 0,6 0,5 0,6 1,3 0,4 1,2 1,4 0,7 0,8Pouvoir d’achat du RDB 1,2 1,1 1,8 1,1 1,3 3,1 2,4 2,9 1,8 2,9 2,6PrévisionNB : Les chiffres entre parenthèses donnent la structure <strong>de</strong> l’année 1997.80 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Sur le champ <strong>de</strong>s SNF-EI (sociétés non-financièreset entreprises individuelles), la hausse <strong>de</strong> la massesalariale est proche <strong>de</strong> 4% en moyenne annuelle en1999, comme en 1998. Les créations d’emplois ontencore été importantes : l’emploi salarié dans lesecteur <strong>de</strong>s SNF-EI a progressé <strong>de</strong> +2,1% enmoyenne annuelle en 1999, après +2,0% en 1998.Dans ce même secteur, le salaire moyen par têteenregistre en 1999 une progression <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>2,0%. Dans la Fonction publique, la masse salarialeversée est restée dynamique en 1999 (+3,5% enmoyenne annuelle, après +3,7% en 1998), sous l’effet<strong>de</strong> la création <strong>de</strong> nombreux emplois jeunes ainsique <strong>de</strong>s revalorisations successives <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong>traitement brut <strong>de</strong> la Fonction publique (+0,8% au 1 eravril et +1,2% au 1 er novembre). Le dynamisme <strong>de</strong>srevenus salariaux est venu compenser le ralentissement<strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong>s non-salariés. Ces <strong>de</strong>rniers onten effet davantage subi le ralentissement <strong>de</strong> l’activitédu début <strong>de</strong> l’année 1999. Ainsi, l’excé<strong>de</strong>nt brutd’exploitation <strong>de</strong>s entrepreneurs individuels progresseen 1999 <strong>de</strong> +1,1%, après +3,2% en 1998.Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, le maintien d’unrythme <strong>de</strong> croissance soutenu <strong>de</strong> l’activité permettraitune accélération <strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong>s non-salariés.L’excé<strong>de</strong>nt brut d’exploitation <strong>de</strong>s entrepreneurs individuelsprogresserait sur un rythme annualiséproche <strong>de</strong> 6% (après 4% à la fin du second semestre<strong>de</strong> 1999). D’autre part, les revenus salariaux continueraient<strong>de</strong> progresser vivement grâce à un emploitoujours très dynamique. La masse salariale <strong>de</strong>sSNF-EI progresserait à un rythme un peu inférieur à5% à la fin du premier semestre comme à la fin dusemestre précé<strong>de</strong>nt, avec un effectif salarié en progression<strong>de</strong> 3% environ et un rythme <strong>de</strong> croissance<strong>de</strong>s salaires quasi-stable et proche <strong>de</strong> 2%. En revanche,la masse salariale versée par les administrationspubliques connaîtrait une légère décélération surl’année <strong>2000</strong> (+3,0% en moyenne annuelle, après+3,5% en 1999). Globalement les revenus d’activitéss’installeraient sur un rythme annuel proche <strong>de</strong> 4,5%à la fin du premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> (après 3,5% àla fin du second semestre <strong>de</strong> 1999).Modération <strong>de</strong>s prestations socialesen début <strong>2000</strong>Les prestations sociales en espèces ont fortementaccéléré en 1999 (+3,5% en moyenne annuelle, après+2,8% en 1998).La branche famille est la principale responsable <strong>de</strong>cette forte progression. En effet, la suppression <strong>de</strong> lamise sous condition <strong>de</strong> ressources <strong>de</strong>s allocationsfamiliales au 1 er janvier 1999 a entraîné une croissance<strong>de</strong>s prestations familliales <strong>de</strong> 4,1% l’année<strong>de</strong>rnière, après la baisse <strong>de</strong> 0,4% enregistrée en 1998.Cette augmentation <strong>de</strong>s versements est compenséepar la baisse du plafond du quotient familial. Globalement,cette mesure n’a donc pas eu d’impactimportant sur le revenu <strong>de</strong>s ménages.La branche chômage a également vu ses versementsfortement progresser en 1999 (+3,0% en moyenneannuelle, après +2,3% en 1998), en dépit <strong>de</strong> la baissedu nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi. Cette augmentationrésulte <strong>de</strong> la reconduction <strong>de</strong> l’ARPE(Allocation <strong>de</strong> Remplacement Pour l’Emploi) et duvieillissement <strong>de</strong> la population in<strong>de</strong>mnisée.LES TRANSFERTS SOCIAUX REÇUS ET VERSÉS PAR LES MÉNAGES(évolution en %)Glissements semestriels Glissements annuels Moyennes annuelles1998 1999 <strong>2000</strong> 1997 1998 1999 1997 1998 19991 er S. 2 nd S. 1 er S. 2 nd S. 1 er S.Prestations sociales en espècesreçues par les ménages (100 %) 1,2 2,1 1,7 1,0 1,1 3,7 3,3 2,7 3,1 2,8 3,5Prestations <strong>de</strong> Sécurité Sociale (71 %) 1,1 1,9 1,8 0,1 1,7 5,4 3,0 1,9 4,3 2,8 3,2dont : Versés par le Régime général 0,7 2,2 2,0 0,7 1,8 5,0 2,9 2,7 3,4 2,6 3,9Prestations <strong>de</strong> régimes privés (6 %) 3,1 1,7 1,2 3,1 0,4 1,7 4,9 4,3 2,2 4,5 3,7Prestations directes d’employeur (14 %) 1,5 1,9 2,3 2,3 1,8 -1,1 3,4 4,6 -0,9 2,9 4,3Prestations d’assistance socialeversées par les administrations (9%) 0,8 4,4 0,2 4,1 -4,1 -0,7 5,2 4,3 0,6 0,9 4,6Total <strong>de</strong>s prélèvements sociaux 3,1 3,0 1,1 2,3 1,1 4,1 6,2 3,4 3,6 4,9 4,6Cotisations sociales effectives verséespar les ménages (100%) -7,6 2,4 1,5 1,8 1,1 1,3 -5,3 3,4 0,6 -5,9 4,0dont : Cotisations <strong>de</strong>s employeurs (1) (59%) 3,0 1,9 1,8 1,1 1,2 4,1 5,0 2,9 2,8 4,9 3,7Cotisations <strong>de</strong>s salariés (34 %) -21,4 1,9 2,3 1,6 2,2 -2,1 -19,9 3,9 -2,8 -20,5 4,5Cotisations <strong>de</strong>s non salariés (8 %) -28,6 10,4 -4,9 11,1 -5,2 -4,2 -21,2 5,7 -0,1 -24,8 4,6PrévisionNB : les chiffres entre parenthèses donnent la structure <strong>de</strong> l’année 1997(1) Les cotisations employeurs sont à la fois reçues et versées par les ménages en comptabilité nationale ; elles n’ont donc pas d’effet sur le revenu disponible brut.Mars <strong>2000</strong> 81


-0,Malgré le plan <strong>de</strong> rétablissement <strong>de</strong>s comptes <strong>de</strong> laSécurité Sociale, en gran<strong>de</strong> partie fondé sur la maîtrise<strong>de</strong>s dépenses maladie, les prestations socialesen espèces versées par la branche maladie (essentiellement<strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités journalières) ont gardé unecroissance soutenue en 1999 (+4,0% en moyenneannuelle après +4,0% en 1998).En ce qui concerne les prestations sociales verséespar la branche vieillesse, leur progression a été i<strong>de</strong>ntiqueà celle <strong>de</strong> l’année précé<strong>de</strong>nte (+3,8% enmoyenne annuelle).De la même façon qu’en 1998, à l’occasion <strong>de</strong> l’annoncedu relèvement <strong>de</strong>s minima sociaux (1) <strong>de</strong> 2% aupremier janvier <strong>2000</strong>, le gouvernement a décidé leversement d’une "prime exceptionnelle" pour lestitulaires <strong>de</strong> ces allocations. Cette prime s’élève àenviron 1,6 milliard <strong>de</strong> francs versés en décembre1999.Le projet <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> finances <strong>de</strong> la Sécurité Socialepour l’année <strong>2000</strong> permet d’anticiper une stabilisationdu rythme <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s prestationssociales. Globalement, les prestations sociales enespèces reçues par les ménages <strong>de</strong>vraient rester surune pente <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2,0% au cours du premiersemestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>.Un coup <strong>de</strong> pouce <strong>de</strong> 0,3 point est prévu sur lesbranches famille et vieillesse. En effet, la Base Mensuelle<strong>de</strong>s Allocations Familiales (BMAF), ainsi queles pensions <strong>de</strong> retraite sont revalorisées <strong>de</strong> 0,5% (aulieu <strong>de</strong> 0,2% à législation inchangée).L’ONDAM (Objectif National <strong>de</strong>s Dépenses Maladie)est fixé à +2,5% en <strong>2000</strong> par rapport auxobjectifs rebasés <strong>de</strong> 1999 ; sur la base <strong>de</strong> l’objectifinitial <strong>de</strong> 1999 (629,9 milliards <strong>de</strong> francs), la hausseest <strong>de</strong> 4,5%. En ce qui concerne les in<strong>de</strong>mnitésjournalières, elles <strong>de</strong>vraient fortement ralentir en<strong>2000</strong>, en raison <strong>de</strong>s mesures prises par le gouvernementconcernant les arrêts <strong>de</strong> travail donnant lieu à<strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités journalières.La convention d’assurance chômage, qui était normalementapplicable du 1 er janvier 1997 au 31décembre 1999, est prorogée <strong>de</strong> six mois ; cetteprorogation vaut également pour les autres dispositifsliés à l’UNEDIC, comme l’ARPE et lesconventions <strong>de</strong> coopération. Cependant, la baisse dunombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi <strong>de</strong>vrait tout <strong>de</strong>même entraîner un ralentissement <strong>de</strong>s prestationsversées par la branche chômage au premier semestre<strong>de</strong> <strong>2000</strong>.Enfin, les prestations sociales directement verséespar les administrations publiques, malgré la revalorisation<strong>de</strong>s minima sociaux et sous l’hypothèsed’une reconduction <strong>de</strong> la majoration <strong>de</strong> l’ARS (Allocation<strong>de</strong> Rentrée Scolaire), ne <strong>de</strong>vraient pasconnaître <strong>de</strong> hausse significative.Des prélèvements sur les ménagesdynamiquesEn 1999, les prélèvements obligatoires ont accéléré(+6,0% en moyenne annuelle, après +4,3% en 1998).Les taux <strong>de</strong> cotisations du régime général sont restésinchangés. Seuls les régimes complémentaires(AGIRC-ARRCO), dans le cadre du rétablissement<strong>de</strong> leurs comptes décidé en avril 1996, ont augmentéleur taux à la hauteur <strong>de</strong>s années précé<strong>de</strong>ntes. Lepoids <strong>de</strong>s cotisations sociales sur les revenus est doncresté stable en 1999 (2) .Le dynamisme <strong>de</strong>s prélèvements résulte donc essentiellement<strong>de</strong> celui <strong>de</strong> l’impôt sur le revenu. En effet,outre la baisse du plafond du quotient familial qui estvenue compenser le rétablissement <strong>de</strong> l’universalité(1) sont concernés le RMI (Revenu Minimum d’Insertion),l’ASS (Allocation <strong>de</strong> Solidarité Spécifique) et l’AI (Allocationd’Insertion).(2) Les allégements <strong>de</strong> cotisations sociales, prévus par laloi dans le cadre <strong>de</strong> la réduction du temps <strong>de</strong> travail,concernent en effet les cotisations employeurs.DE LA MASSE SALARIALE DES SOCIÉTÉS NON FINANCIÈRES ET ENTREPRISES INDIVIDUELLESÀ CELLE REÇUE PAR LES MÉNAGES(évolution en %)Glissements semestriels Glissements annuels Moyennes annuelles1998 1999 <strong>2000</strong>1 er S. 2 nd S. 1 er S. 2 nd S. 1 er S.1997 1998 1999 1997 1998 1999Entreprises non financières(SNF - EI) (67 %) 2,1 1,9 2,1 2,2 2,4 3,8 4,0 4,3 3,1 4,1 4,1dont Salaire moyen par tête 0,8 1,0 1,0 0,9 1,0 2,5 1,8 1,9 2,4 2,0 1,9Sociétés financières (5 %) 1,0 0,7 0,8 1,1 1,4 1,8 1,6 1,9 2,3 1,4 1,8Administrations publiques (25 %) 2,2 1,7 1,9 1,3 1,6 2,4 4,0 3,2 1,8 3,7 3,5Ménages hors EI (1,8 %) 3,2 3,3 2,6 2,6 2,8 5,5 6,6 5,3 7,0 6,3 5,7Masse salariale brute reçuepar les ménages (100 %) 2,0 1,8 2,0 2,0 2,2 3,4 3,9 4,0 2,8 3,9 3,9PrévisionNB : Les chiffres entre parenthèses donnent la structure <strong>de</strong> l’année 199782 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


<strong>de</strong>s allocations familiales, la croissance <strong>de</strong> cet impôta résulté <strong>de</strong> la forte progression <strong>de</strong>s revenus en 1998,en particulier dans les tranches les plus élevées.Les mesures annoncées à la mi-<strong>mars</strong> par le gouvernementn’ont pas d’inci<strong>de</strong>nce sur les modalités <strong>de</strong>sprélèvements pesant sur le revenu <strong>de</strong>s ménages aupremier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. La croissance <strong>de</strong>s prélèvementsdirects refléterait donc celle <strong>de</strong>s revenusd’activité.Les revenus financiers soutiennent lerevenu <strong>de</strong>s ménagesLe sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong> la propriété s’est encoreinscrit en nette accélération en 1999 (+9,3% enmoyenne annuelle, après +7,4% en 1998). Il est engran<strong>de</strong> partie soutenu par <strong>de</strong>s revenus distribués <strong>de</strong>ssociétés toujours très dynamiques (+18,1% en 1999,après +14,6% en 1998).Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, les revenus financierssoutiendraient toujours le revenu <strong>de</strong>s ménages malgréun ralentissement (+3,7% en glissementsemestriel, après +4,8% à la fin du second semestre<strong>de</strong> 1999). En effet les revenus distribués <strong>de</strong>s sociétés,tout comme les revenus <strong>de</strong> la propriété distribués,restent très dynamiques (respectivement +4,9% et+3,8% en glissement semestriel à la fin du premiersemestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>). En revanche, les intérêts verséspar les ménages retrouveraient une croissance positiveen <strong>2000</strong> sous l’effet <strong>de</strong> la remontée <strong>de</strong>s tauxlongs. ■Mars <strong>2000</strong> 83


1 -Consommation <strong>de</strong>s ménagesEn 1999, les dépenses <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s ménagesse sont accrues <strong>de</strong> 2,3% en moyenne annuelle.Après une légère inflexion en début d’année, laconsommation a retrouvé au printemps un rythme <strong>de</strong>croissance assez soutenu. Elle a été stimulée par ledynamisme du pouvoir d’achat du revenu et un climat<strong>de</strong> confiance très favorablement orienté, enphase avec la progression <strong>de</strong> l’emploi et la baisse duchômage.Cette dynamique ne <strong>de</strong>vrait pas connaître d’inflexionau premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. Les dépenses <strong>de</strong>consommation <strong>de</strong>s ménages continueraient <strong>de</strong> progresserà un rythme annuel proche <strong>de</strong> 3%, un peusupérieur à la progression du pouvoir d’achat.Le taux d’épargne diminuerait donc très légèrementau premier semestre <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>. L’améliorationcontinue <strong>de</strong> la situation sur le marché du travail,garante du dynamisme du revenu et d’un niveau <strong>de</strong>confiance toujours élevé, inciterait les ménages àréduire leur épargne <strong>de</strong> précaution, en dépit <strong>de</strong> laremontée <strong>de</strong>s taux d’intérêt.Croissance vigoureuse <strong>de</strong> laconsommation en 199986420-2-4DEPENSES DE CONSOMMATION DES MENAGESaux prix <strong>de</strong> 1995glissement annuel en %totaleproduits manufacturésservices91 92 93 94 95 96 97 98 99 00prévision au-<strong>de</strong>là du pointilléAprès une croissance exceptionnelle en 1998 (+3,6%en moyenne annuelle), les dépenses <strong>de</strong> consommation<strong>de</strong>s ménages sont restées soutenues en 1999.Leur progression s’établit à 2,3% en moyenne annuelle.Après une légère inflexion en début d’année,la croissance <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> consommation s’estpoursuivie à un rythme régulier <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3%jusqu’à la fin <strong>de</strong> l’année. Ce dynamisme traduit lavigueur du revenu disponible qui, dans un contexte<strong>de</strong> modération salariale, a bénéficié <strong>de</strong> l’accélération<strong>de</strong> l’emploi (+2,7% en glissement annuel en 1999après +2,1% en 1998). Par ailleurs, les gains <strong>de</strong>pouvoir d’achat du revenu n’ont été que modérémentaffectés par la hausse <strong>de</strong> l’inflation en fin d’année,alors que la baisse du chômage a été soutenue. Dansce cadre, la confiance <strong>de</strong>s ménages n’a cessé <strong>de</strong>s’améliorer. L’indicateur résumé <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s86420-2-4DÉPENSES DE CONSOMMATION ET PRINCIPALES COMPOSANTESGlissements semestriels1998 1999 <strong>2000</strong>1 er S. 2 nd S. 1 er S. 2 nd S. 1 er S.Glissementsannuels(évolution en %)Moyennesannuelles1997 1998 1999 1997 1998 1999Dépenses totales <strong>de</strong>consommation <strong>de</strong>s ménages (1) 2,0 1,1 0,9 1,5 1,5 2,4 3,2 2,4 0,2 3,6 2,3dont :- Alimentation (19,2%) 0,2 0,2 1,1 1,0 0,9 2,4 0,4 2,2 0,5 1,7 1,6- Énergie (7,6%) 4,8 1,4 -2,2 1,8 0,5 -2,4 6,2 -0,4 -1,8 3,3 0,5- Services (48,2%) 2,0 1,1 1,1 1,5 1,5 2,4 3,2 2,6 1,5 3,3 2,5- Produits manufacturés (25,0%) 2,3 1,8 1,9 2,0 2,1 4,9 4,2 4,0 -1,0 5,8 4,1Dépenses individualisables<strong>de</strong>s administrations 1,8 0,5 0,8 1,6 0,6 2,4 2,4 2,4 1,5 2,7 1,9Consommation effective totale 2,0 1,0 0,9 1,5 1,3 2,4 3,0 2,4 0,5 3,4 2,2PrévisionNB : Les données entre parenthèses donnent la part du poste en 1997.(1) Y compris sol<strong>de</strong> territorial.84 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


consommateurs, mesuré par les enquêtes <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>,a enregistré une vive progression tout au long<strong>de</strong> 1999, pour atteindre <strong>de</strong>s maxima historiques à lafin <strong>de</strong> l’année.18EPARGNE DES MENAGESen % du revenu disponible brut18Dynamisme maintenu au premiersemestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>Le rythme <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> consommation<strong>de</strong>vrait se maintenir à l’horizon du premiersemestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. Les <strong>de</strong>rnières enquêtes <strong>de</strong><strong>conjoncture</strong> enregistrent un tassement <strong>de</strong> la confianceau début <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. Mais celle-ci reste à <strong>de</strong>sniveaux très élevés et les perspectives d’emploi <strong>de</strong>meurentfavorablement orientées. Au total, laprogression <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> consommation se maintiendraità un rythme annuel proche <strong>de</strong> 3% au premiersemestre, rythme légèrement supérieur à celui durevenu réel.Croissance soutenue <strong>de</strong>s achatsen produits manufacturésLa consommation <strong>de</strong> produits manufacturés a étéparticulièrement soutenue en 1999 (+4,1% enmoyenne annuelle). Ce dynamisme est essentiellementimputable aux dépenses en biens durables(+7,8%), et en particulier aux achats d’automobiles(+10,1%). Les dépenses en véhicules neufs (près <strong>de</strong>2,15 millions d’immatriculations sur l’ensemble <strong>de</strong>l’année) ont notamment bénéficié d’une baisse <strong>de</strong>prix significative (-0,9%), allant <strong>de</strong> pair avec <strong>de</strong>nombreuses campagnes <strong>de</strong> promotion dans un secteurtrès concurrentiel. Les ménages ont égalementfortement accrû leurs achats en produits <strong>de</strong> l’électroniquegrand public (+13,0%) et, dans une moindremesure, en électroménager (+5,2%).Les achats en textile et habillement ont fléchi à l’été,essentiellement en raison <strong>de</strong> conditions climatiquespeu propices, mais elles se sont vivement redresséesen fin d’année, leur progression s’établissant à 1,9%en moyenne annuelle.A l’image <strong>de</strong>s immatriculations enregistrées sur les<strong>de</strong>ux premiers mois <strong>de</strong> l’année (185 000 par mois),les dépenses <strong>de</strong>s ménages en automobiles <strong>de</strong>vraientrester soutenues au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. Lesdépenses en biens d’équipement du logement (1) <strong>de</strong>vraientêtre favorablement orientées au premiersemestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. Les dépenses en électronique se141062épargne totaleépargne financière91 92 93 94 95 96 97 98 99 00source : comptes trimestriels, INSEEprévision au-<strong>de</strong>là du pointilléDEPENSES TOTALES DE CONSOMMATION DES MENAGES (prix <strong>de</strong> 1995)ET INDICATEUR DE CONFIANCE DES MENAGES6glissement annuel en % sol<strong>de</strong> résumé d’opinions, CVS, en %2indicateur <strong>de</strong> confiance --->5-4


Au total, les dépenses en produits manufacturés resteraientfavorablement orientées, avec un glissementannuel qui se stabiliserait à 4% sur le semestre.Progression plus modérée <strong>de</strong>sdépenses en autres biensLes dépenses <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s ménages en produitsénergétiques (+0,5% en moyenne annuelle) ontété freinées en 1999 par le vif renchérissement duprix <strong>de</strong>s carburants et <strong>de</strong>s combustibles. Elles ne seredresseraient que très progressivement au cours <strong>de</strong>cette année.Soutenue par une reprise en fin d’année, la progression<strong>de</strong>s dépenses alimentaires a atteint 1,6% en1999. Elle <strong>de</strong>vrait se poursuivre à un rythme <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> 1,5% au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>.Forte consommation en servicestouristiques et en télécommunicationsEn 1999, les dépenses <strong>de</strong> consommation en servicesont progressé <strong>de</strong> 2,5% en moyenne annuelle. Ellesont en particulier bénéficié <strong>de</strong> la vigueur <strong>de</strong> laconsommation en services liés au tourisme, tant <strong>de</strong>la part <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nts que <strong>de</strong>s touristes étrangers. Lesdépenses d’hôtels-cafés-restaurants se sont ainsi accrues<strong>de</strong> 3,2% et celles <strong>de</strong> transports et voyages <strong>de</strong>3,7%. Par ailleurs, les dépenses en services <strong>de</strong> télécommunications,stimulées par l’essor <strong>de</strong> latéléphonie mobile et, dans une moindre mesure, d’internet,ont progressé <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 8% en 1999, tandisque les dépenses en téléphonie traditionnelle reculaientnettement. Les baisses ininterrompues <strong>de</strong> prixdans ce secteur <strong>de</strong>vraient continuer d’imprimer à cesservices liés aux nouvelles technologies un rythme<strong>de</strong> progression élevé en <strong>2000</strong>. Au premier semestre<strong>de</strong> <strong>2000</strong>, les dépenses en services se maintiendraientsur un rythme annuel voisin <strong>de</strong> 2,5%. ■86 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


InvestissementL’investissement <strong>de</strong>s entreprises est resté aussi dynamiqueen 1999 qu’en 1998 : il progresse <strong>de</strong> 7,4%après 7,3%. Un tel rythme, nettement supérieur àcelui observé lors <strong>de</strong> la reprise <strong>de</strong> 1994-1995, estproche <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>s années 1980. Il résultedu dynamisme <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et <strong>de</strong> conditions <strong>de</strong>financement très favorables.Les taux d’intérêt réels restent très modérés en dépitdu mouvement récent <strong>de</strong> remontée. Ces conditions <strong>de</strong>financement externe propices se sont en outre accompagnéesd’une amélioration <strong>de</strong>s capacitésd’autofinancement <strong>de</strong>s entreprises, grâce à la progressiondu taux <strong>de</strong> marge associée à l’accélération<strong>de</strong> l’activité.L’amélioration <strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong> débouchés, avecle rebond <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> étrangère en produits manufacturésà compter du second trimestre et lavigueur <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> adressée au secteur tertiairetout au long <strong>de</strong> l’année, ont conforté les projetsd’investissement <strong>de</strong>s chefs d’entreprise. L’effort spécifiqued’investissement informatique a aussicontribué à ce rythme <strong>de</strong> progression soutenu.Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> l’investissement, s’appuyantsur une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> toujours favorable, <strong>de</strong>vraitrester dynamique. La remontée <strong>de</strong>s taux d’utilisationet l’apparition <strong>de</strong> certains goulots <strong>de</strong>vraient soutenirles dépenses d’équipement. Les conséquences <strong>de</strong>stempêtes du mois <strong>de</strong> décembre induiraient en outreun léger surcroît <strong>de</strong> dépenses <strong>de</strong> construction. Seull’investissement en logiciels pourrait ralentir légèrementau premier semestre, après l’effort consentipour le passage à l’an <strong>2000</strong>.Deman<strong>de</strong> dynamique et conditions <strong>de</strong>financement exceptionnelles en 1999Le ralentissement <strong>de</strong> l’effort d’équipement, consécutifau ralentissement général <strong>de</strong> l’activité observé àl’hiver 1998/1999, n’aura été que transitoire et finalementpeu marqué. Dès le premier semestre <strong>de</strong> 1999les entreprises ont à nouveau investi à un rythmesoutenu, bénéficiant <strong>de</strong> conditions <strong>de</strong> financementtrès favorables.Dans l’industrie, l’accélération <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, sensibledès la fin du <strong>de</strong>uxième trimestre, a conforté laprogression soutenue <strong>de</strong>s dépenses d’équipement.L’amélioration <strong>de</strong>s sol<strong>de</strong>s d’opinion sur les perspectives<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> a été nette dès la fin du premiersemestre. La reprise forte <strong>de</strong>s exportations et l’accélération<strong>de</strong> l’activité se sont accompagnées d’unenette progression <strong>de</strong>s taux d’utilisation <strong>de</strong>s capacités<strong>de</strong> production. Ceux-ci ont fortement augmenté enfin d’année, pour s’établir à <strong>de</strong>s niveaux supérieurs<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux points dans l’industrie manufacturière à lamoyenne <strong>de</strong> longue pério<strong>de</strong>. Le dynamisme <strong>de</strong> l’activitédans le tertiaire et l’effort d’équipement induitINVESTISSEMENT PRODUCTIF DES SOCIÉTÉS NON FINANCIÈRESET DES ENTREPRENEURS INDIVIDUELS(aux prix <strong>de</strong> 1995, évolutions en %)moyennes annuelles1995 1996 1997 1998 1999Par secteur d’activité (1)Agriculture (8%) 9,0 8,2 10,9 0,2 0,0Industrie (35%) 5,6 9,0 2,1 9,3 8,0dont industrie manufacturière 13,5 11,7 1,7 8,8 7,0Construction (2%) 4,6 -13,0 -7,0 6,7 7,0Tertiaire (55%) 0,1 -5,9 0,9 6,5 8,1Ensemble <strong>de</strong>s SNFEI 2,8 0,3 2,0 7,3 7,4Par produitProduits manufacturés 5,7 2,1 3,9 10,9 9,4Bâtiment et travaux publics -2,3 -8,7 -5,7 -0,1 2,9Source : Comptes nationaux annuels et trimestriels(1) Structure <strong>de</strong> l’investissement en valeur en 1997Mars <strong>2000</strong> 87


par la préparation du passage à l’an <strong>2000</strong> ont égalementdéterminé un surcroît <strong>de</strong> dépensesd’équipement.Enfin l’autofinancement <strong>de</strong>s entreprises a évoluéfavorablement. Malgré le renchérissement <strong>de</strong>s coûts<strong>de</strong> production entraîné par la diffusion <strong>de</strong> l’augmentation<strong>de</strong>s prix du pétrole, les marges d’exploitationont progressé grâce aux gains <strong>de</strong> productivité. Ainsid’après les réponses à l’enquête <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong> surl’investissement d’octobre, <strong>de</strong>rnière enquête où leschefs d’entreprise ont été interrogés sur les facteursinfluençant l’investissement, le contexte <strong>de</strong> financementétait jugé positif, plus favorable encore qu’endébut d’année.Effort d’investissement particulièrementélevé dans l’automobile, les biens <strong>de</strong>consommation et le tertiaireL’investissement en produits manufacturés a augmentéen moyenne annuelle d’un peu plus <strong>de</strong> 9% envolume en 1999, soit un rythme proche <strong>de</strong> celuiatteint l’année précé<strong>de</strong>nte. La baisse <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> laformation du capital fixe - le recul <strong>de</strong>s prix a été d’unpeu plus <strong>de</strong> 2% en 1999 - a également constitué unfacteur propice aux dépenses d’équipement. La vigueur<strong>de</strong> l’investissement en produits manufacturéss’est manifestée en particulier dans le domaine <strong>de</strong>sbiens d’équipement avec une progression <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 10% en un an, notamment pour les dépenses enmatériel informatique. La progression <strong>de</strong> l’investissementen bâtiment a elle aussi été significative,atteignant pratiquement le rythme <strong>de</strong> 3% en moyenneannuelle alors qu’il avait stagné en 1998. S’agissant<strong>de</strong>s investissements en services enfin, la progressionsoutenue, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 6% en un an, a pour plus <strong>de</strong>moitié résulté <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s dépenses enservices informatiques et logiciels.Dans l’industrie, l’investissement a progressé enmoyenne annuelle <strong>de</strong> 8%. Il a été particulièrementdynamique dans le secteur automobile, où la progressiondu montant <strong>de</strong>s dépenses d’équipement a atteintenviron 20% en 1999, et dans le secteur <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong>consommation.La robustesse <strong>de</strong> l’investissement en 1999 s’expliqueaussi par le dynamisme du secteur tertiaire. L’investissementy a progressé <strong>de</strong> 8% en 1999, contre un peuplus <strong>de</strong> 6% en 1998. Moins exposée aux chocs internationaux,l’activité y a en effet été peu affectée parle ralentissement <strong>conjoncture</strong>l et son accélération aété vive au second semestre. Ce dynamisme notammentressenti dans les services aux entreprises, acontribué au rythme d’équipement élevé. L’investissementdu secteur <strong>de</strong>s transports a également étésoutenu avec <strong>de</strong>s livraisons d’avions en début d’annéedans le transport aérien, et un rythmed’investissement vif dans les transports terrestres. Lareprise et l’accélération <strong>de</strong> l’activité du commerce ausecond semestre ont enfin également contribué audynamisme <strong>de</strong> l’investissement.Effort d’investissement encore soutenuau premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>...Au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, l’effort d’investissement<strong>de</strong>vrait se poursuivre à un rythme soutenu. Lerythme annuel <strong>de</strong> l’investissement en produits manufacturésatteindrait 8%, en léger retrait seulement parrapport à la fin <strong>de</strong> l’année 1999. Les déterminantsfondamentaux <strong>de</strong> l’investissement continuent d’évoluercomme en 1999. L’orientation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> etle niveau d’utilisation <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> productionimpliquent une vive progression <strong>de</strong>s dépensesd’équipement, afin d’accroître les capacités <strong>de</strong> production.Par ailleurs, la remontée <strong>de</strong>s taux longs n’estpas d’une ampleur telle qu’elle induirait un ralentissement<strong>de</strong> l’effort d’équipement. En revanche lesdépenses en informatique pourraient ralentir.... grâce à <strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>très favorables et aux besoins <strong>de</strong>reconstruction après la tempêteDans l’industrie les perspectives <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> resteraientfavorables. Les carnets <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> globauxse stabilisent en effet à un niveau élevé, et les carnets<strong>de</strong> comman<strong>de</strong> étrangers continuent <strong>de</strong> progresserlégèrement. De façon cohérente le sol<strong>de</strong> d’opinion<strong>de</strong>s industriels sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> étrangère prévuecontinue <strong>de</strong> progresser. Ces <strong>de</strong>rniers points confortentles prévisions <strong>de</strong>s industriels, telles qu’ellesressortent <strong>de</strong> l’enquête <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong> sur l’investissement,notamment dans l’automobile et les biensintermédiaires. D’après cette enquête, les industrielsse montrent relativement optimistes dans leurs prévisionsd’investissement pour l’an <strong>2000</strong>, révisantdans leur ensemble à la hausse leurs prédécentesprévisions du mois d’octobre : l’investissement progresserait<strong>de</strong> 9% en valeur en <strong>2000</strong> - contre 3%initialement prévus en octobre - , après 6% en 1999.Les grossistes, quant à eux, confirment que leursintentions <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> en équipements industrielssont bien orientées, comme l’indiquent leurs réponsesà l’enquête sur le commerce <strong>de</strong> gros.Les dépenses d’investissement augmenteraient à unrythme encore assez élevé dans le secteur tertiaire.Les perspectives d’activité restent soutenues dans lesservices aux entreprises (hors intérim). Les tempêtesamèneraient en outre un surplus d’activité dans laconstruction. Une partie <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> réparation<strong>de</strong>s immeubles et <strong>de</strong> remise à niveau <strong>de</strong>s réseauxélectriques se traduirait par un surcroît d’investissementen ce début d’année <strong>2000</strong>. ■88 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


StocksAprès avoir pesé sur la croissance au premier semestre,les variations <strong>de</strong> stocks ont contribué pour 0,1point au glissement du PIB du second semestre <strong>de</strong>1999. Cette orientation favorable du comportement<strong>de</strong> stockage reflète le redressement <strong>de</strong>s anticipations<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s entreprises avec la reprise<strong>de</strong> l’activité intervenue dès le printemps <strong>de</strong> 1999.Elle tient aussi au redressement <strong>de</strong>s anticipations <strong>de</strong>prix, sous l’effet <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>s prix du pétrole et<strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s matières premières industrielles. Lafermeté <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et la poursuite <strong>de</strong> l’augmentation<strong>de</strong>s prix, notamment pour les biensintermédiaires, <strong>de</strong>vraient prolonger ce comportementen début d’année. La contribution <strong>de</strong>svariations <strong>de</strong> stocks s’élèverait ainsi à 0,2 pointenviron au cours du premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>.Mouvement <strong>de</strong> restockageLes mouvements <strong>de</strong> stocks dans l’ensemble <strong>de</strong> l’économieont essentiellement été marqués par ceux <strong>de</strong>l’industrie manufacturière. Dans l’énergie, le déstockageen cours d’année 1999, lié à la forte haussedu prix du pétrole, aura aussi pesé sur l’activité.Après avoir handicapé l’évolution <strong>de</strong> la productionmanufacturière au début <strong>de</strong> 1999, le mouvement <strong>de</strong>sstocks y a contribué positivement en fin d’année. Cecomportement favorable traduit le redressement <strong>de</strong>santicipations <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s entreprisestout au long <strong>de</strong> l’année <strong>de</strong>rnière, comme le met enévi<strong>de</strong>nce l’amélioration <strong>de</strong> l’opinion <strong>de</strong>s industrielsaussi bien sur leurs perspectives <strong>de</strong> production quesur leurs carnets <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>. Au redressement <strong>de</strong>santicipations <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s’est ajouté celui <strong>de</strong>s anticipationsd’évolution <strong>de</strong> prix. Ces <strong>de</strong>rnièresremontent <strong>de</strong>puis le printemps <strong>de</strong> 1999 dans lesenquêtes <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong> dans l’industrie, en lien avecla hausse <strong>de</strong>s prix du pétrole et <strong>de</strong>s matières premièresindustrielles.Le profil trimestriel <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> l’année 1999 a ététrès heurté. Au troisième trimestre, la vigueur <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, et plus particulièrement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>étrangère, paraît avoir surpris les entreprises. Cellesciont par conséquent puisé dans leurs stocks afin <strong>de</strong>pouvoir répondre au choc <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, entraînant lefort mouvement <strong>de</strong> déstockage observé au troisièmetrimestre <strong>de</strong> 1999. La reconstitution <strong>de</strong>s stocks qui asuivi s’est traduite par une contribution à la croissance<strong>de</strong> la production manufacturière <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1%au quatrième trimestre.Les anticipations <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et <strong>de</strong> prix pour lepremier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> restent toujours favorablesau comportement <strong>de</strong> stocks. D’après les <strong>de</strong>rnièresenquêtes mensuelles dans l’industrie, l’opinion surles stocks se situe à un niveau bien en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> lanormale. La contribution <strong>de</strong>s stocks au glissement <strong>de</strong>la production manufacturière pourrait ainsi s’éleverà environ 0,5 point au premier semestre <strong>de</strong> cetteannée.Faible niveau <strong>de</strong>s stocks dansl’ensemble <strong>de</strong>s branchesmanufacturièresL’opinion <strong>de</strong>s industriels <strong>de</strong>s biens intermédiaires surleurs stocks se situe désormais à un niveau pratiquementégal à son minimum historique, après avoir étéau contraire proche <strong>de</strong> son maximum au début <strong>de</strong>l’année <strong>de</strong>rnière. La reprise <strong>de</strong> l’activité en Europe,et notamment celle <strong>de</strong>s échanges industriels, a fortementsollicité les entreprises du secteur, dont lescarnets <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> se sont continuellement rem-STOCKS DE PRODUITS MANUFACTURÉS1996 1997 1998 19991997 1998 1999 <strong>2000</strong>1 er S. 2 nd S. 1 er S. 2 nd S. 1 er S. 2 nd S. 1 er S.-30,5 -5,0 22,7 -5,2 Variations <strong>de</strong> stocks en Mds <strong>de</strong> F 1995 -6,5 1,5 16,3 6,4 -2,2 -3,1 15,9-0,6 0,3 0,3 -0,3PrévisionContribution <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> stocks àl’évolution <strong>de</strong> la production manufacturière(en points)-0,5 0,8 1,2 0,8 -0,4 -0,8 1,0Mars <strong>2000</strong> 89


plis <strong>de</strong>puis le printemps <strong>de</strong>rnier. Dans ce contexte où,<strong>de</strong> plus, les prix <strong>de</strong> vente se redressent sensiblement<strong>de</strong>puis le creux du début <strong>de</strong> 1999, l’incitation aurestockage est gran<strong>de</strong>. La contribution <strong>de</strong>s stocks àla production <strong>de</strong> cette branche observée au secondsemestre <strong>de</strong> l’année <strong>de</strong>rnière (environ 1,5 point),<strong>de</strong>vrait par conséquent rester perceptible au premiersemestre <strong>de</strong> cette année.5432CONTRIBUTIONS DES VARIATIONS DE STOCKSAUX EVOLUTIONS DU PIBmoyennes annuelles glissantesPIBstocks <strong>de</strong> produits manufacturés5432Dans la branche <strong>de</strong>s biens d’équipement professionnel,la fin <strong>de</strong> l’année <strong>de</strong>rnière a été marquée par unmouvement heurté <strong>de</strong> déstockage au troisième trimestrepuis <strong>de</strong> stockage au quatrième. Abstractionfaite <strong>de</strong> ce mouvement, lié à la livraison d’aéronefs(Airbus), les entreprises <strong>de</strong> cette branche <strong>de</strong>vraientêtre incitées à constituer <strong>de</strong>s stocks en raison <strong>de</strong> lafermeté <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> qui leur est adressée. Enparticulier, le rythme soutenu d’investissement surlequel l’ensemble <strong>de</strong>s entreprises semblent s’êtreengagées (plus <strong>de</strong> 7% en moyenne annuelle <strong>de</strong>puis<strong>de</strong>ux ans), contribue massivement à alimenter lescarnets <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s industriels <strong>de</strong> la branche<strong>de</strong>s biens d’équipement professionnel.La tendance <strong>de</strong> la production se maintient sur unrythme <strong>de</strong> croissance très élevé dans la branche automobile.Après le creux du printemps <strong>de</strong>rnier, lescarnets <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s industriels <strong>de</strong> cette brancheretrouvent désormais leurs niveaux records <strong>de</strong> 1998et témoignent <strong>de</strong> la très forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong> (notammentétrangère) à laquelle les entrepreneurs sont confrontés.Celle-ci a été d’une vigueur inattendue l’été<strong>de</strong>rnier, contraignant les industriels au déstockagequi a été observé au troisième trimestre <strong>de</strong> 1999.D’après les <strong>de</strong>rnières enquêtes <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>, l’opinion<strong>de</strong>s chefs d’entreprise sur leurs stocks restenettement en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> son niveau normal, même sielle s’est redressée. Le bas niveau <strong>de</strong>s stocks et lavigueur <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>vraient au total inciter lesindustriels <strong>de</strong> la branche automobile à poursuivre lareconstitution <strong>de</strong> leurs stocks amorcée dès l’automne<strong>de</strong>rnier.Le comportement <strong>de</strong> stockage favorable à l’activitéobservé dans la branche <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> consommation<strong>de</strong>puis le <strong>de</strong>uxième trimestre <strong>de</strong> 1999 <strong>de</strong>vrait sepoursuivre au premier semestre <strong>de</strong> cette année. Eneffet, comme dans les autres branches manufacturières,les industriels <strong>de</strong> cette branche jugent le niveau<strong>de</strong> leurs stocks nettement inférieur à la normale, et la10-1-288 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00prévision au-<strong>de</strong>là du pointillé<strong>de</strong>man<strong>de</strong> est soutenue, comme le reflètent les carnets<strong>de</strong> comman<strong>de</strong>, qui avoisinent leur maximumhistorique.Retour à une situation plus normaledans l’énergie et le bâtimentDans l’énergie, les variations <strong>de</strong> stocks ont pesé pourprès <strong>de</strong> 2 points sur la production en 1999. La fortehausse <strong>de</strong>s prix du pétrole a incité les entreprises àpuiser dans leurs stocks plutôt qu’à s’approvisionnerà un coût bien plus élevé. Néanmoins, la stabilisation<strong>de</strong>s prix du pétrole et le bas niveau atteint par lesstocks <strong>de</strong>vraient les conduire à adopter un comportement<strong>de</strong> stockage moins défavorable. Au premiersemestre <strong>de</strong> cette année, la contribution <strong>de</strong>s variations<strong>de</strong> stocks à la production <strong>de</strong>viendrait nulle.Dans la branche bâtiment-travaux publics, la progressioncontinue <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 2 ans aincité les entreprises à adopter un comportement <strong>de</strong>stockage favorable à la croissance, en 1999 commeen 1998. Toutefois, l’inflexion <strong>de</strong>s carnets <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>stirée <strong>de</strong> l’enquête <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong> dans laconstruction immobilière suggère que la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>logement adressée aux entreprises du bâtiment <strong>de</strong>vraitralentir. ■10-1-290 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


ProductionAprès le ralentissement <strong>de</strong>s branches les plus exposéesà la crise <strong>de</strong>s pays émergents, la productionglobale s’est installée sur une pente <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> 4% dès le <strong>de</strong>uxième trimestre. Ce redressementtient pour une large part au rebond <strong>de</strong>l’activité industrielle dont les effets d’entraînementont été sensibles dans les services, les transports etle commerce <strong>de</strong> gros. Dans l’énergie, la productions’est fortement redressée en milieu d’année, après lechoc lié à la hausse brutale du prix du pétrole. Enfin,l’activité est restée extrêmement vigoureuse dans laconstruction, notamment en raison <strong>de</strong> l’arrivée àterme du dispositif Périssol.En début d’année <strong>2000</strong>, la production totale progresseraitencore à un rythme voisin <strong>de</strong> 4%. Laproduction manufacturière continuerait d’être portéepar le dynamisme <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure et <strong>de</strong>sexportations. L’activité dans les services ne s’infléchiraitque légèrement, avec le ralentissement <strong>de</strong>l’intérim. La construction <strong>de</strong> logements <strong>de</strong>vrait êtretouchée par l’arrêt du dispositif Périssol, mais lesdépenses liées à la tempête <strong>de</strong> décembre 1999 entraîneraientune accélération <strong>de</strong>s dépenses d’entretienet <strong>de</strong> travaux publics.Activité soutenue après un début <strong>de</strong>1999 difficile dans l’industrieL’industrie manufacturière a enregistré les effets <strong>de</strong>la crise <strong>de</strong>s pays émergents. Son évolution enmoyenne annuelle (3,2% en 1999, après 5,6% en1998) reflète essentiellement le ralentissement <strong>de</strong>l’hiver 1999 suivi par une croissance soutenue etrégulière sur les trois trimestres suivants. La poursuite<strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure et <strong>de</strong>la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale permet d’anticiper un premiersemestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> assez dynamique.En 1999, l’automobile est le secteur <strong>de</strong> industriemanufacturière où la croissance a été la plus forte,avec un glissement annuel <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> 5,7%.Le secteur a en particulier été porté par le dynamisme<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> étrangère et <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong>sménages. Les immatriculations <strong>de</strong> véhicules neufsont été soutenues (+7,6% en glissement annuel après+13,2% en 1998), avec un excellent troisièmetrimestre.403020100-10-20-30-40PRODUCTION MANUFACTURIERE(opinion <strong>de</strong>s chefs d’entreprise)sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s réponses hausse moins baisse, en CVS, en %évolution récenteperspectives d’évolution90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00Dans le secteur <strong>de</strong>s biens d’équipement, l’activité aété très dynamique tout au long <strong>de</strong> l’année 1999. Lesecteur n’a pas connu d’infléchissement en débutd’année.Malgré un premier trimestre en léger retrait, l’activitédans les biens intermédiaires, poussée par <strong>de</strong>s exportationsvigoureuses, a été assez dynamique en 1999.Dans la branche <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> consommation, l’activitéa été soutenue par la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ménages en1999 en dépit d’un troisième trimestre assez médiocre.La vigueur <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure <strong>de</strong>vrait continuer<strong>de</strong> soutenir la production manufacturière endébut d’année. Le rythme <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>vrait ainsise stabiliser un peu au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 6% au premiersemestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. L’investissement productif resteraitdynamique. L’enquête investissement suggère eneffet une accélération <strong>de</strong>s dépenses d’équipement en<strong>2000</strong> et l’opinion sur les carnets <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s sesitue à un très haut niveau. L’activité du secteur <strong>de</strong>sbiens d’équipements et du secteur automobile ne<strong>de</strong>vrait pas décélérer. Dans le secteur <strong>de</strong>s biens intermédiaires,l’activité <strong>de</strong>vrait conserver un rythme <strong>de</strong>croissance très soutenu, comme en atteste l’opinionsur les carnets <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s issue <strong>de</strong> l’enquêteactivité (en particulier concernant les carnets étrangers).Par ailleurs, la consommation <strong>de</strong>s ménages<strong>de</strong>vrait rester vigoureuse au premier semestre <strong>de</strong><strong>2000</strong> : elle soutiendrait la branche <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong>consommation comme le secteur automobile.403020100-10-20-30-40Mars <strong>2000</strong> 91


3Les services restent dynamiquesLa croissance <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> services marchandshors transports a atteint 3% en 1999 (enmoyenne annuelle), soit une progression comparableà celle <strong>de</strong> 1998. Après un léger ralentissement aupremier trimestre, l’activité a accéléré en milieud’année dans les services aux particuliers et auxentreprises, en relation avec l’accélération <strong>de</strong> la productiondans l’industrie.La croissance a été vive en 1999 dans les servicesaux entreprises. Les activités informatiques et letravail temporaire, secteurs phares en 1998, ontconnu un début 1999 morose mais ont fortementaccéléré en fin d’année.Les activités immobilières ont crû fortement en1999, en particulier au premier semestre. Dans lapromotion immobilière, la secon<strong>de</strong> moitié <strong>de</strong> l’annéea été marquée par la fin <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong> l’amortissementPérissol qui avait soutenu l’activité aupremier semestre. La location immobilière a progressérapi<strong>de</strong>ment au premier semestre avant <strong>de</strong> décélérerau second.Dans les services aux particuliers, l’activité a stagnéau premier semestre <strong>de</strong> 1999. La croissance a reprisau <strong>de</strong>uxième semestre, soutenue par le rebond <strong>de</strong> laconsommation <strong>de</strong>s ménages.Les enquêtes suggèrent que l’activité pourrait légèrementralentir au début <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>. La pério<strong>de</strong>serait marquée par un ralentissement <strong>de</strong> l’intérim,après la très forte croissance <strong>de</strong> la fin 1999. Le début<strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong> <strong>de</strong>vrait également enregistrer unralentissement du secteur <strong>de</strong> la location immobilière,particulièrement pour les entreprises spécialiséesdans la location qui pourraient pâtir <strong>de</strong> la mise sur lemarché <strong>de</strong> logements Périssol. Malgré la reprise <strong>de</strong>la consommation <strong>de</strong>s ménages, les professionnelsinterrogés à l’enquête <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong> dans les servicesanticipent un léger ralentissement <strong>de</strong> l’activitédans les services aux particuliers en début d’année<strong>2000</strong>. En revanche, l’activité et les effectifs prévussemblent bien orientés dans les services aux entreprises(hors intérim).Croissance forte dans les transportsLes transports ont enregistré une croissance très viveen 1999, proche <strong>de</strong> 5% en moyenne annuelle. Enliaison avec la <strong>conjoncture</strong> industrielle, la progression<strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> transports <strong>de</strong> marchandises a étéplus forte que celle <strong>de</strong>s transports <strong>de</strong> voyageurs. Letransport international, en baisse au début 1999 enraison du ralentissement <strong>de</strong>s échanges extérieurs,s’est nettement redressé en milieu d’année. Commeen 1998, le fret routier a principalement profité <strong>de</strong> cetrafic important, le fret ferroviaire ayant au contrairediminué. Le transport ferroviaire <strong>de</strong> voyageurs a <strong>de</strong>son côté progressé <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 3% en 1999. Le trafica été soutenu par le dynamisme <strong>de</strong>s lignes TGV, alorsque le nombre <strong>de</strong> voyageurs reculait sur les autresgran<strong>de</strong>s lignes. Enfin, le trafic aérien a fortementaugmenté en 1999 (d’environ 10% pour le traficinternational, et <strong>de</strong> 7% pour le trafic national).D’après les résultats <strong>de</strong> l’enquête du ministère <strong>de</strong>stransports, les transporteurs routiers anticipent unralentissement <strong>de</strong> leur activité au premier semestre<strong>de</strong> <strong>2000</strong>. Le dynamisme du trafic TGV et aérien<strong>de</strong>vrait pour sa part se poursuivre.Optimisme dans le commerce <strong>de</strong> grosL’activité dans le commerce <strong>de</strong> gros a été assez peudynamique durant le premier semestre <strong>de</strong> 1999, maisbien orientée au second semestre. Les perspectivesgénérales d’activité ont ainsi atteint un record historiqueen septembre-octobre 1999. Cette accélération<strong>de</strong> l’activité globale concerne particulièrement lesbiens intermédiaires <strong>de</strong>stinés à l’industrie et à laconstruction, les biens d’équipement du BTP et lesbiens <strong>de</strong> consommation non alimentaires. Le commerce<strong>de</strong> gros <strong>de</strong> biens <strong>de</strong> consommationalimentaires est <strong>de</strong>meuré quant à lui peu soutenu.Les ventes à l’étranger se sont dans l’ensemble nettementrenforcées au cours du <strong>de</strong>uxième trimestre etse sont stabilisées en fin d’année. Toutefois, les exportations<strong>de</strong> biens d’équipement ont assez peuprogressé au cours <strong>de</strong> l’année 1999.PRODUCTION MARCHANDE PAR BRANCHE(évolution en %)Glissements semestriels Glissements annuels Moyennes annuelles1998 1999 <strong>2000</strong>1 er S. 2 nd S. 1 er S. 2 nd S. 1 er S.1997 1998 1999 1997 1998 1999Agro-alimentaire 1,0 0,4 0,9 1,4 1,0 1,4 1,4 2,4 1,4 0,1 1,2Énergie 3,4 -0,4 -1,8 1,6 1,3 -0,8 3,0 -0,2 -0,8 3,3 -1,2Produits manufacturés 2,5 0,7 1,9 2,8 3,2 8,0 3,2 4,7 6,8 4,9 3,7Construction 0,6 2,0 2,2 1,6 2,0 -0,7 2,6 3,8 -1,9 1,9 4,1Commerce - Transports 1,7 1,4 2,0 2,3 2,2 6,9 3,2 4,3 5,8 4,2 3,9Services 2,1 1,5 1,3 2,0 1,6 3,1 3,6 3,4 2,6 3,9 3,1Prévision92 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Pour le début <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>, les intentions <strong>de</strong>comman<strong>de</strong>s sont globalement stables. Les grossistesanticipent par ailleurs une baisse <strong>de</strong> leurs importations.Celles-ci <strong>de</strong>meureraient néanmoins à unniveau élevé.Stabilisation après une annéedynamique dans le commerce <strong>de</strong> détailAprès un premier trimestre <strong>de</strong> 1999 particulièrementdynamique, l’activité a ralenti aux <strong>de</strong>uxième et troisièmetrimestres, avant <strong>de</strong> retrouver un rythmesoutenu au cours du quatrième trimestre. La situationdu commerce spécialisé est cependant très hétérogène,certains secteurs, comme l’équipement dufoyer, ayant connu une année globalement peu favorable.Bien que les ventes aient été dynamiques dans lecommerce spécialisé au début <strong>de</strong> l’année <strong>2000</strong>, unléger repli <strong>de</strong>s perspectives générales et une dégradation<strong>de</strong>s intentions <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> laissent penserque l’activité <strong>de</strong>vrait plutôt ralentir dans l’ensembledu commerce <strong>de</strong> détail.L’activité dans le logement individuel conserveraitson dynamisme au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. Eneffet, l’augmentation <strong>de</strong>s autorisations <strong>de</strong> permis <strong>de</strong>construire au <strong>de</strong>uxième semestre <strong>de</strong> 1999 (+5%)<strong>de</strong>vrait se traduire par une hausse <strong>de</strong>s mises en chantier.Le diagnostic concernant les logementscollectifs est moins favorable. Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> permis<strong>de</strong> construire ont diminué <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 28% en1999, contrecoup <strong>de</strong> la hausse exceptionnelle précédantl’arrêt <strong>de</strong> la mesure Périssol. La hausse <strong>de</strong>smises en chantier en 1999 (+6,6%) repose essentiellementsur le premier semestre et les effets du picd’autorisation <strong>de</strong> fin 1998. La baisse <strong>de</strong>s mises enchantier au second semestre <strong>de</strong> 1999 <strong>de</strong>vrait se traduirepar une baisse <strong>de</strong> l’activité au premier semestre<strong>de</strong> <strong>2000</strong>. En revanche, les perspectives <strong>de</strong> productionen bâtiments neufs non rési<strong>de</strong>ntiels atteignent <strong>de</strong> trèshauts niveaux, ce qui laisse augurer une nouvelleprogression <strong>de</strong> l’activité en <strong>2000</strong>.Le secteur <strong>de</strong> l’entretien et amélioration a eu uneactivité soutenue en 1999, qui <strong>de</strong>vrait se poursuivredans les mois à venir. Il a notamment bénéficié <strong>de</strong> ladiminution du taux <strong>de</strong> TVA à 5,5% à partir <strong>de</strong> septembre.Les entrepreneurs interrogés indiquent,<strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l’année, une orientation à la hausse<strong>de</strong> leur activité, qui inclut les travaux <strong>de</strong> réparationliés aux intempéries <strong>de</strong> décembre. Cependant, l’ampleur<strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s dépassant les moyensdisponibles, ce secteur risque d’être limité dans sacroissance, notamment en raison <strong>de</strong> difficultés <strong>de</strong>recrutement.Année faste dans la constructionL’amélioration enregistrée dans le secteur <strong>de</strong> la constructionen 1998 s’est nettement amplifiée en 1999(+4,1% en moyenne annuelle, après 1,5%). Elle recouvreun net redressement dans la constructionneuve et la poursuite d’une activité soutenue dansl’entretien-amélioration. L’activité <strong>de</strong>s travaux publicsa progressé sur l’année, mais à un rythmemoindre.En 1999, le nombre <strong>de</strong> mises en chantier <strong>de</strong> logementsa dépassé 310 000, marquant une progression<strong>de</strong> 9% par rapport à 1998. Cet accroissementconcerne les logements individuels (+10%) maiségalement les logements collectifs (+6%). Les misesen chantier <strong>de</strong> bâtiments non rési<strong>de</strong>ntiels ont enregistréune progression <strong>de</strong> 8% en 1999. Les plus forteshausses concernent, comme en 1998, les bâtimentsindustriels (+45%) et les commerces (+16%).L’ensemble <strong>de</strong>s indicateurs récents dans la construction,qu’il s’agisse <strong>de</strong>s autorisations ou <strong>de</strong>s sol<strong>de</strong>sd’opinion sur l’activité prévue et l’état <strong>de</strong>s carnets <strong>de</strong>comman<strong>de</strong>s, suggère que l’activité <strong>de</strong>vrait conserverun rythme <strong>de</strong> progression élevé dans les mois à venir.Toutefois, une éventuelle poursuite <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>stensions sur l’appareil <strong>de</strong> production pourrait enlimiter la progression.L’activité globale dans les travaux publics a progressélégèrement sur l’ensemble <strong>de</strong> 1999, la croissance<strong>de</strong>s investissements <strong>de</strong>s collectivités locales, et l’essor<strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> privée compensant la baisse <strong>de</strong>sinvestissements en génie civil <strong>de</strong>s entreprises nationales(dans le domaine du transport et <strong>de</strong> l’énergie).L’opinion sur l’activité prévue et l’état <strong>de</strong>s carnets <strong>de</strong>comman<strong>de</strong>s permet <strong>de</strong> prévoir un premier semestre<strong>de</strong> <strong>2000</strong> bien orienté. Il <strong>de</strong>vrait être soutenu par lestravaux <strong>de</strong> remise à niveau du réseau EDF après latempête <strong>de</strong> décembre 1999.Redressement marqué <strong>de</strong> la productionénergétiqueLa production d’énergie a stagné en 1999, avec unediminution <strong>de</strong> 0,2% en volume. La chute <strong>de</strong> la production<strong>de</strong> produits raffinés en 1999 résulte du forteffritement <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> raffinage lié à la haussebrutale du cours du pétrole. Cette chute a été compenséepar l’augmentation <strong>de</strong> la productiond’électricité, notamment en raison du rattrapage <strong>de</strong>spertes <strong>de</strong> production après les fermetures <strong>de</strong> centralesau troisième trimestre <strong>de</strong> l’année 1998.Avec la reconstitution progressive <strong>de</strong>s marges, laproduction <strong>de</strong> produits raffinés s’est redressée en find’année 1999. Cette amélioration <strong>de</strong>vrait se confirmeren <strong>2000</strong> avec la stabilisation progressive <strong>de</strong>s prixdu pétrole et l’afflux <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> provoqué par lanécessaire reconstitution <strong>de</strong>s stocks <strong>de</strong> produits raffinés.La production d’électricité resterait bienorientée.Mars <strong>2000</strong> 93


Croissance limitée <strong>de</strong> la productionagricoleEn 1999, la production agricole a progressé <strong>de</strong> +1,7%par rapport à 1998. La production céréalière s’estinscrite en recul <strong>de</strong> 5% par rapport à 1998. Cettebaisse <strong>de</strong> la production s’explique notamment par ladiminution <strong>de</strong>s surfaces ensemencées du fait <strong>de</strong>l’augmentation du taux obligatoire <strong>de</strong> gel, <strong>de</strong> 5% à10%. En revanche, la production d’oléagineux aconnu une forte hausse (+16,7%), la production <strong>de</strong>colza augmentant fortement en 1999. Cette hausserésulte <strong>de</strong> la progression notable <strong>de</strong>s surfaces ensemencées.Le premier trimestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> <strong>de</strong>vrait êtremarqué par une reprise <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> blé sur lemarché intérieur. La production viticole a connu unehausse <strong>de</strong> 4% en 1999. Cette augmentation s’expliquepar une récolte en hausse <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong> pays et <strong>de</strong>svins <strong>de</strong> table après la sécheresse <strong>de</strong> 1998, ainsi que<strong>de</strong>s vins aptes à la production <strong>de</strong> cognac.Le croît <strong>de</strong> cheptel a permis une augmentation <strong>de</strong> laproduction bovine <strong>de</strong> 3% sur l’année 1999. La production<strong>de</strong> porcins a été quant à elle en légère hausse.Les effets <strong>de</strong> la tempêteLes 26 et 27 décembre, l’Europe Occi<strong>de</strong>ntale a été traverséepar <strong>de</strong>ux tempêtes (Lothar et Martin) d’une rareintensité causant la mort <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 120 personnes (dont88 victimes en France). Les dégâts sont considérables ettouchent <strong>de</strong> nombreux secteurs <strong>de</strong> l’économie (électricité,communications, bâtiments). Selon certains historiens, ils’agit <strong>de</strong>s plus violentes tempêtes que la France aitconnues <strong>de</strong>puis le XVIIème siècle.Pour l’économie, ces pertes entraînent une détérioration<strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> production. A terme, les réparations àengager impliquent un surcroît <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : il faut investirpour remettre en état l’appareil productif. Certainssecteurs, comme le bâtiment, seront particulièrement sollicités.Ce supplément <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, adressé à uneéconomie dont la capacité <strong>de</strong> production est dégradée,risque alors <strong>de</strong> renforcer les goulots <strong>de</strong> production etd’accroître les tensions sur certains prix.En termes <strong>de</strong> comptabilité nationale, les pertes <strong>de</strong> capitaln’ont pas d’inci<strong>de</strong>nce directe sur les grands indicateurs<strong>conjoncture</strong>ls (et en particulier sur le Produit IntérieurBrut) <strong>de</strong> la France. Ceux-ci mesurent en effet <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong>production ou <strong>de</strong> consommation alors que les pertesaffectent essentiellement le patrimoine (soit donc unstock). L’impact direct <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> capital ne severra que dans les comptes <strong>de</strong> patrimoine (1) . Schématiquement,la tempête se traduit sur les comptes par <strong>de</strong>uxeffets :- l’activité du quatrième trimestre aura été légèrementaffectée, plus particulièrement la production d’électricitéet dans une moindre mesure les transports.- l’activité en <strong>2000</strong> et 2001 est stimulée sous l’effet dusurcroît <strong>de</strong> dépenses lié à la reconstruction.Tel qu’il apparaît dans les indicateurs les plus récents,l’effet négatif sur l’activité du quatrième trimestre estquasiment imperceptible : les enquêtes, les comptes trimestrielset l’indice <strong>de</strong> production industrielle sont en effetpeu affectés. La date <strong>de</strong>s perturbations a certainementcontribué à en limiter l’ampleur : traditionnellement, beaucoupd’entreprises ferment ou limitent leur activité entre(1) La mesure <strong>de</strong> la production <strong>de</strong>s assurances pose un problèmeparticulier, le versement <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong>vant être considérécomme une basse brutale <strong>de</strong> la production en valeur. Ce traitementn’a pas été retenu : on traduira ce mouvement par un simpletransfert <strong>de</strong> capital entre les assurances et les ménages.Noël et le Jour <strong>de</strong> l’an. A ce jour toutefois, on ne disposepas encore <strong>de</strong> toute l’information sur la production endécembre 1999 et janvier <strong>2000</strong>. Il n’est pas exclu que lesévaluations ultérieures <strong>de</strong> l’activité ne mettent en évi<strong>de</strong>nceun impact légèrement plus sensible.A partir du premier trimestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, la tempête induit uneffet positif sur la production. D’importantes dépenses <strong>de</strong>réparation <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s ménages, <strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong>l’Etat sont à attendre. L’investissement et la consommationseront ainsi stimulés.Il est pour l’instant difficile d’évaluer <strong>de</strong> façon précise lemontant <strong>de</strong>s dépenses supplémentaires. On peut estimerà plus <strong>de</strong> 30 milliards <strong>de</strong> francs le montant <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnitésque <strong>de</strong>vraient verser les assurances (cette somme serépartissant <strong>de</strong> façon égale entre ménages et entreprises).En s’inspirant <strong>de</strong> ce qui s’est passé pour d’autrescatastrophes naturelles, on peut considérer que les franchiseset dégâts non assurés représentent un tiers <strong>de</strong>plus, soit 10 milliards <strong>de</strong> francs. Il faut ajouter à cettesomme les investissements <strong>de</strong>s entreprises publiques et<strong>de</strong> l’Etat, soit environ 15 milliards <strong>de</strong> francs (dont 10milliards pour le réseau électrique et 2 milliards pour lesréseaux <strong>de</strong> télécommunication). Au total, les dépenses <strong>de</strong>reconstruction pourraient ainsi représenter 55 milliards <strong>de</strong>francs (soit environ 0,7% du PIB annuel).Cette somme ne mesure pas le surcroît <strong>de</strong> PIB lié à latempête. En effet, une partie <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong>s entreprisesseront <strong>de</strong>s consommations intermédiaires. On peuten outre supposer qu’il y aura pour les ménages un effet<strong>de</strong> substitution : les ménages <strong>de</strong>vant puiser dans leursressources pour financer la partie <strong>de</strong>s dépenses à leurcharge (franchise, biens non assurés). En parallèle, certainesdépenses prévues pourront être reportées pourfaire face à <strong>de</strong>s réparations urgentes. La capacité <strong>de</strong>production n’étant pas extensible, les goulots d’étranglement<strong>de</strong> la production étaleront sur plusieurs trimestresles investissements, si bien que le surcroît d’activité liéaux dépenses <strong>de</strong> reconstruction se diffusera au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>l’année <strong>2000</strong>.Le supplément <strong>de</strong> croissance lié à la tempête ne <strong>de</strong>vraitdonc pas dépasser 0,1 à 0,2% en <strong>2000</strong> et 2001. Même sicertains secteurs <strong>de</strong>vraient connaître <strong>de</strong>s difficultés poursatisfaire la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, les tensions sur les prix <strong>de</strong>vraientêtre localisées et ne pas avoir d’impact visible sur l’indiced’ensemble.94 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


Au contraire, la baisse <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> volailless’est accentuée tout au long <strong>de</strong> l’année 1999 (-4%).Ce recul a concerné l’ensemble <strong>de</strong>s espèces, à l’exceptiondu canard à gaver. Il témoigne <strong>de</strong> l’adaptation<strong>de</strong> l’offre au repli <strong>de</strong> la consommation intérieure, enpartie dû à la crise <strong>de</strong> la dioxine, ainsi qu’aux difficultésrencontrées à l’exportation. Pour l’année<strong>2000</strong>, la production porcine <strong>de</strong>vrait continuer sa progressionau premier semestre, et la production bovinese stabiliserait. Au contraire, les productions ovine etcaprine <strong>de</strong>vraient être orientées à la baisse.La collecte laitière a connu une très légère croissance,mais le net repli du taux <strong>de</strong> matière grasse aprovoqué une diminution du volume <strong>de</strong> la productionlaitière <strong>de</strong> 1,3% en 1999.La croissance <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> l’industrie agroalimentaires’est accélérée en 1999, sur un rythmeannuel <strong>de</strong> +2,5% par rapport à 1998. La production<strong>de</strong>s industries <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong> et du lait a progressé <strong>de</strong>1,4%. Les fabrications <strong>de</strong> yaourts et <strong>de</strong> fromagesfrais, notamment, ont progressé en réponse à une<strong>de</strong>man<strong>de</strong> accrue. Les industries <strong>de</strong>s vian<strong>de</strong>s <strong>de</strong> boucherieet <strong>de</strong>s préparations à base <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> se sontrétablies au cours <strong>de</strong> l’année 1999, mais la filièreavicole a connu <strong>de</strong>s difficultés liées à la lour<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>sstocks, aux difficultés d’exportation et au faible niveau<strong>de</strong> prix.La production <strong>de</strong>s autres industries agro-alimentairess’est accrue <strong>de</strong> 3,3% en 1999, notamment au<strong>de</strong>uxième semestre. Cette augmentation explique àelle seule la forte croissance <strong>de</strong> la production <strong>de</strong>sindustries agro-alimentaires <strong>de</strong> 1999. L’industrie <strong>de</strong>sboissons a été particulièrement dynamique, stimuléeaussi bien par le marché intérieur que par les marchésextérieurs du fait <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong> champagne et<strong>de</strong> cognac, surtout en fin d’année 1999. ■Mars <strong>2000</strong> 95


Résultats <strong>de</strong>s entreprisesLes prix <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s entreprises se sont redressésen 1999 sous l’effet <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>production et, dans une moindre mesure, à la faveurdu redressement <strong>de</strong> l’activité. La remontée <strong>de</strong>s cours<strong>de</strong>s matières premières, en particulier <strong>de</strong>s produitspétroliers, ainsi que l’impact du recul <strong>de</strong> l’euro faceaux <strong>de</strong>vises étrangères, ont pesé sur les coûts <strong>de</strong>sconsommations intermédiaires <strong>de</strong>s entreprises àpartir du milieu <strong>de</strong> l’année 1999. A l’inverse, lescoûts salariaux sont restés modérés. En début d’année<strong>2000</strong>, les pressions <strong>de</strong>vraient s’alléger avec leralentissement <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> production : les prix <strong>de</strong>production progresseraient à un rythme <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>1,5%.Les résultats <strong>de</strong>s entreprises se sont améliorés à lafin <strong>de</strong> 1999 et continueraient <strong>de</strong> se redresser aupremier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. Après s’être dégradé sousl’effet du ralentissement <strong>conjoncture</strong>l et <strong>de</strong> la hausse<strong>de</strong>s prix du pétrole, le taux <strong>de</strong> marge <strong>de</strong>s entreprisess’améliore en effet grâce à l’accélération cyclique<strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> productivité, à la modération <strong>de</strong>s salairesréels et aux allégements <strong>de</strong> charges.L’accélération transitoire <strong>de</strong>s coûtsunitaires <strong>de</strong> production en 1999...Les coûts <strong>de</strong> production se sont redressés à partir du<strong>de</strong>uxième trimestre <strong>de</strong> 1999 et continueraient d’augmenterau premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. Pourl’ensemble <strong>de</strong>s sociétés non financières, cette haussea été rapi<strong>de</strong> aux <strong>de</strong>uxième et troisième trimestres <strong>de</strong>1999 (0,5% par trimestre) et aurait été plus modéréedès le quatrième trimestre (0,3%). Ce ralentissementse poursuivrait au premier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong> (un peumoins <strong>de</strong> 0,2%).Cette évolution reflète essentiellement celle du coût<strong>de</strong>s consommations intermédiaires. Celui-ci s’estnettement accru au milieu <strong>de</strong> l’année <strong>de</strong>rnière du fait<strong>de</strong> la remontée <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong>s matières premières, enparticulier <strong>de</strong>s produits pétroliers et <strong>de</strong> l’impact durecul <strong>de</strong> l’euro contre les principales <strong>de</strong>vises mondiales.Le ralentissement du prix du pétrole <strong>de</strong>vraitse répercuter sur les coûts <strong>de</strong>s consommations intermédiairesau premier semestre. Après avoiraugmenté <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 4% en rythme annuel aux<strong>de</strong>uxième et troisième trimestres 1999, ils n’augmenteraientplus que <strong>de</strong> 1,2% au premier semestre <strong>de</strong><strong>2000</strong>.Dans le même temps, l’évolution du coût salarial estvenue modérer l’impact <strong>de</strong> la progression du coût <strong>de</strong>sconsommations intermédiaires. En effet, le coût salarialunitaire s’est stabilisé au <strong>de</strong>uxième trimestre <strong>de</strong>1999, puis a diminué à partir du troisième trimestre.Dans un contexte <strong>de</strong> modération salariale, cette évolutions’explique par l’amélioration <strong>de</strong> laproductivité liée à la reprise cyclique <strong>de</strong> l’activité dèsle printemps et par l’extension <strong>de</strong>s allégements <strong>de</strong>scotisations sociales employeurs qui accompagne laréduction <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> travail. Au début <strong>2000</strong>, le coûtsalarial unitaire continuerait <strong>de</strong> baisser légèrementavant <strong>de</strong> se stabiliser avec le ralentissement <strong>de</strong> laproductivité et l’impact décroissant <strong>de</strong>s allégements<strong>de</strong> charges. La poursuite <strong>de</strong> la réforme <strong>de</strong> la taxeprofessionnelle, entrée en vigueur en 1999, conduiraitégalement à modérer les coûts <strong>de</strong> production audébut <strong>de</strong> cette année.LES COÛTS D’EXPLOITATION ET LES PRIX DE PRODUCTION DANS LES SNF(évolution en %)Glissements semestriels Glissements annuels Moyennes annuelles1998 1999 <strong>2000</strong>1997 1998 1999 1997 1998 19991 er S. 2 nd S. 1 er S. 2 nd S. 1 er S.Coût <strong>de</strong>s consommationsintermédiaires -0,9 -0,6 0,5 1,7 0,6 1,2 -1,5 2,2 1,5 -0,9 0,5Coût salarial unitaire 0,3 0,8 0,5 -0,3 -0,1 -1,1 1,1 0,2 -0,6 0,2 0,9- Salaire (+) 0,8 1,0 0,9 0,9 1,0 2,6 1,8 1,8 2,4 2,0 1,9- Productivité (-) 0,8 0,2 0,4 0,9 0,8 3,3 1,0 1,3 2,6 2,1 0,9- Cotisations sociales employeurs (+) 0,3 0,0 -0,1 -0,3 -0,3 -0,4 0,3 -0,4 -0,4 0,3 -0,1Coût unitaire total -0,5 -0,1 0,5 0,9 0,3 0,4 -0,6 1,5 0,7 -0,5 0,6Prix <strong>de</strong> production -0,4 -0,6 0,2 1,2 0,8 0,8 -1,0 1,4 0,8 -0,4 0,0Prévision96 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


... se répercute sur les prix <strong>de</strong> productionComme les coûts, les prix <strong>de</strong> production <strong>de</strong> l’ensemble<strong>de</strong>s entreprises non financières se sont remis àaugmenter au <strong>de</strong>uxième trimestre <strong>de</strong> 1999. Ils ontaccéléré au second semestre et <strong>de</strong>vraient ralentir unpeu au premier semestre <strong>de</strong> cette année. Les branchesles plus touchées pour le moment sont tout naturellementles branches en amont du processus <strong>de</strong>diffusion <strong>de</strong>s coûts : l’énergie et les biens intermédiaires.La répercussion <strong>de</strong>s hausses <strong>de</strong> coûts <strong>de</strong>vraitse généraliser aux autres branches. Elle <strong>de</strong>vrait néanmoinsrester modérée en raison du ralentissement <strong>de</strong>scoûts <strong>de</strong> production au début <strong>de</strong> cette année. Les prix<strong>de</strong> production <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s entreprises nonfinancières ainsi que <strong>de</strong> l’industrie manufacturièreaugmenteraient d’environ 1,5% en rythme annuel aupremier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>, soit un rythme légèrementplus important que celui <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>s coûts.Dans la construction, la reprise <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> dansun contexte <strong>de</strong> tensions sur les capacités <strong>de</strong> productions’est combinée à la hausse générale <strong>de</strong>s coûts, sibien que les prix <strong>de</strong> production ont augmenté nettementen 1999. Les prix dans cette brancheralentiraient également au début <strong>de</strong> cette année.Augmentation du taux <strong>de</strong> marge<strong>de</strong>s entreprises non financièresà partir du quatrième trimestre <strong>de</strong> 1999Le taux <strong>de</strong> marge <strong>de</strong>s entreprises, qui avait légèrementdécliné au cours <strong>de</strong>s trois premiers trimestres<strong>de</strong> 1999, aurait sensiblement augmenté en fin d’année1999 et augmenterait <strong>de</strong> façon plus modérée aupremier semestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. Il passerait <strong>de</strong> 39,1% autroisième trimestre à 39,8% au quatrième trimestre.Ces variations reflètent les inflexions cycliques dutaux <strong>de</strong> marge, mais aussi l’impact d’un certain décalageentre les prix et les coûts <strong>de</strong> production : eneffet, les prix <strong>de</strong> production continuent d’accéléreralors que les coûts décélèrent déjà. Par la suite, lahausse <strong>de</strong> la productivité et la modération <strong>de</strong>s salairesréels permettraient <strong>de</strong> nouvelles, mais plus lentes,hausses du taux <strong>de</strong> marge.Dès le quatrième trimestre <strong>de</strong> 1999, le revenu <strong>de</strong>sentreprises (sol<strong>de</strong> après prise en compte <strong>de</strong>s revenusnets <strong>de</strong> la propriété et <strong>de</strong>s impôts sur le revenu)augmenterait sous l’effet <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong> l’excé<strong>de</strong>ntbrut d’exploitation. Alors qu’il avait baissé <strong>de</strong>puis ledébut <strong>de</strong> 1998, le taux d’épargne <strong>de</strong>s entreprises seredresserait ainsi pour atteindre 15,4% au <strong>de</strong>uxièmetrimestre <strong>de</strong> <strong>2000</strong>. Cette croissance <strong>de</strong> l’épargnepermettrait un redressement du taux d’autofinancementen dépit <strong>de</strong> la hausse sensible <strong>de</strong>l’investissement (2% par trimestre). ■Mars <strong>2000</strong> 97


CompteAssocié


BIENS ET SERVICES : ÉQUILIBRE RESSOURCES EMPLOIS AUX PRIX DE L' ANNÉE 1995niveaux (en milliards) et variations t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Produit Intérieur Brut 2045,5 2062,9 2072,0 2086,0 2095,1 2112,5 2133,0 2152,0 2172,3 2191,2 8266,3 8492,6en évolution 0,9 0,9 0,4 0,7 0,4 0,8 1,0 0,9 0,9 0,9 3,4 2,7 3,0Importations 478,2 484,3 486,8 487,7 483,2 493,7 504,9 519,5 530,6 541,6 1937,0 2001,3en évolution 2,9 1,3 0,5 0,2 -0,9 2,2 2,3 2,9 2,1 2,1 9,6 3,3 7,7Total <strong>de</strong>s ressources 2523,6 2547,2 2558,7 2573,7 2578,3 2606,2 2637,9 2671,4 2703,0 2732,8 10203,0 10494,0en évolution 1,3 0,9 0,5 0,6 0,2 1,1 1,2 1,3 1,2 1,1 4,5 2,8 3,9Dépenses <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s ménages 1104,7 1118,8 1124,0 1131,2 1134,5 1141,5 1149,7 1158,2 1167,3 1175,3 4478,7 4583,9en évolution 0,8 1,3 0,5 0,6 0,3 0,6 0,7 0,7 0,8 0,7 3,6 2,3 2,4Dépenses <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s administrations* 495,2 497,4 498,2 499,8 502,6 504,7 506,4 510,9 512,2 514,6 1990,7 2024,7en évolution 0,1 0,4 0,2 0,3 0,6 0,4 0,3 0,9 0,2 0,5 1,0 1,7 1,6dont dépenses individualisables <strong>de</strong>s APU 286,7 290,1 290,7 291,7 293,2 294,2 294,7 298,8 299,1 300,5 1159,2 1180,9en évolution 0,6 1,2 0,2 0,3 0,5 0,3 0,2 1,4 0,1 0,5 2,7 1,9 1,7dont dépenses collectives <strong>de</strong>s APU 196,7 195,5 195,7 196,3 197,6 198,7 199,8 200,3 201,3 202,2 784,3 796,5en évolution -0,5 -0,6 0,1 0,3 0,7 0,6 0,6 0,3 0,5 0,5 -1,2 1,6 1,4FBCF 379,2 385,7 391,2 397,6 407,3 412,2 417,8 425,0 431,1 436,5 1553,7 1662,4en évolution 1,5 1,7 1,4 1,7 2,4 1,2 1,4 1,7 1,4 1,3 6,1 7,0 4,7dont SNFEI 212,4 216,4 219,5 222,2 229,1 231,0 235,1 239,7 243,3 247,0 870,5 935,0en évolution 2,1 1,9 1,5 1,2 3,1 0,8 1,7 2,0 1,5 1,5 7,3 7,4 5,3Ménages 91,0 92,5 93,3 95,8 97,7 100,4 101,1 102,4 104,0 104,9 372,6 401,5en évolution -0,1 1,6 0,8 2,8 1,9 2,7 0,7 1,3 1,5 0,9 3,4 7,8 4,3Variations <strong>de</strong> stocks** 15,3 11,7 7,9 12,7 5,1 4,2 -3,7 6,8 9,8 11,8 47,5 12,4(mds <strong>de</strong> F)Exportations 529,2 533,7 537,5 532,3 528,7 543,6 567,7 570,4 582,5 594,4 2132,7 2210,5en évolution 1,0 0,8 0,7 -1,0 -0,7 2,8 4,4 0,5 2,1 2,0 6,9 3,6 7,0Contributions :Deman<strong>de</strong> intérieure hors stocks** 0,7 1,1 0,6 0,7 0,8 0,7 0,7 0,9 0,8 0,7 3,3 3,0 2,6Variations <strong>de</strong> stocks** 0,6 -0,2 -0,2 0,2 -0,4 0,0 -0,4 0,5 0,1 0,1 0,4 -0,4 0,4Commerce extérieur -0,4 -0,1 0,1 -0,3 0,0 0,2 0,6 -0,6 0,0 0,0 -0,4 0,2 0,0* Dépenses <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s APU et <strong>de</strong>s ISBLSM** Les variations <strong>de</strong> stocks sont y.c. acquisitions nettes d'objets <strong>de</strong> valeurPRODUITS MANUFACTURÉS : ÉQUILIBRE RESSOURCES-EMPLOIS AUX PRIX DE L'ANNÉE 1995variations t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Production branche 1,5 0,9 0,5 0,2 0,5 1,4 1,2 1,5 1,7 1,5 5,6 3,2 5,0dont Valeur ajoutée 1,2 0,9 0,2 0,2 0,6 1,5 1,2 1,5 1,8 1,5 5,3 3,2 5,0Consommations intermédiaires 1,7 0,9 0,6 0,2 0,4 1,4 1,3 1,5 1,7 1,5 5,8 3,2 5,0Importations 4,0 1,2 0,6 0,8 -0,2 2,3 3,1 4,0 2,9 2,5 11,9 5,4 10,1Impôts nets <strong>de</strong>s subventions 3,4 -0,8 3,5 0,5 2,4 1,3 2,6 2,3 1,3 1,1 6,1 7,4 5,5Marges commerciales et <strong>de</strong> transport 1,3 1,2 1,2 0,3 1,3 0,9 2,0 0,9 1,4 1,2 5,8 4,4 4,3Total <strong>de</strong>s ressources 2,1 1,0 0,7 0,4 0,5 1,6 1,8 2,0 1,9 1,7 7,0 4,0 6,1Emplois intermédiaires 1,1 0,7 0,4 0,6 0,6 1,1 1,1 1,5 1,4 1,2 4,4 3,3 4,4Dépenses <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s ménages 0,9 1,4 1,5 0,3 1,6 0,3 1,6 0,5 1,3 0,8 5,8 4,1 3,1Dépenses individualisables <strong>de</strong>s APU 1,8 3,7 0,8 -1,7 3,1 2,6 0,5 6,1 -1,0 2,0 7,0 7,0 5,9FBCF 3,4 2,8 1,4 1,2 4,3 0,8 1,8 2,4 2,0 1,9 11,2 8,9 6,5dont SNFEI 3,3 2,7 1,3 1,1 4,8 0,8 1,9 2,5 2,1 2,0 10,9 9,4 6,8Autres 4,5 3,6 2,5 1,5 0,7 0,8 1,0 1,2 1,4 1,5 13,9 5,5 4,2Variations <strong>de</strong> stocks* 10,4 9,5 4,0 6,0 0,0 1,5 -5,0 5,6 8,6 10,9 29,9 2,1(mds <strong>de</strong> F)Exportations 1,8 0,4 1,9 -0,8 -0,8 3,2 5,1 1,0 2,8 2,5 9,2 5,0 9,0Deman<strong>de</strong> intérieure hors stocks* 1,4 1,2 0,8 0,6 1,4 0,9 1,3 1,5 1,4 1,2 5,7 4,3 4,4* Les variations <strong>de</strong> stocks sont y.c. acquisitions nettes d'objets <strong>de</strong> valeur100 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


BIENS ET SERVICES : ÉQUILIBRE RESSOURCES EMPLOISINDICES DE PRIX BASE 1995variations t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Produit Intérieur Brut 0,2 0,2 0,0 0,0 0,0 0,2 0,1 0,3 0,4 0,3 0,7 0,3 1,0Importations -0,6 -0,5 -0,9 -0,9 -0,4 1,4 0,9 0,8 0,4 0,3 -1,5 0,1 2,0Total <strong>de</strong>s ressources 0,0 0,1 -0,2 -0,2 -0,1 0,4 0,3 0,4 0,4 0,3 0,3 0,3 1,1Dépenses <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s ménages 0,1 0,2 0,1 0,1 0,2 0,5 0,1 0,4 0,4 0,2 0,7 0,8 1,0Dépenses <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s APU 0,1 0,4 0,2 0,3 0,4 0,5 0,3 0,4 0,6 0,6 1,0 1,4 1,6FBCF -0,2 -0,3 -0,5 -0,2 0,1 0,1 0,1 -0,5 0,6 0,7 -0,5 -0,4 0,8Dont SNFEI -0,2 -0,3 -0,5 -0,4 -0,2 0,0 0,0 0,2 0,4 0,5 -0,8 -0,8 0,9Ménages -0,3 0,0 -0,5 0,0 0,9 0,1 -0,1 -3,0 0,8 0,9 0,4 -0,1 -0,8Exportations -0,2 -0,3 -0,1 -1,1 -0,6 0,3 0,3 0,4 0,3 0,3 -0,8 -1,0 1,1Deman<strong>de</strong> intérieure hors stocks* 0,0 0,2 0,0 0,1 0,2 0,4 0,2 0,2 0,4 0,2 0,5 0,7 1,0* Les variations <strong>de</strong> stocks sont y.c. acquisitions nettes d'objets <strong>de</strong> valeurPRODUITS MANUFACTURÉS : ÉQUILIBRE RESSOURCES-EMPLOISINDICES DE PRIX BASE 1995variations t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Production branche -0,2 -0,4 -0,6 -0,6 -0,9 -0,2 0,0 0,2 0,3 0,4 -1,0 -1,8 0,7dont Valeur ajoutée 0,2 -0,3 -0,8 -0,6 -1,3 -1,2 -1,2 -0,4 0,2 0,4 -1,2 -3,7 -0,7Consommation Intermédiaire -0,4 -0,5 -0,5 -0,6 -0,7 0,3 0,5 0,6 0,3 0,3 -1,0 -0,9 1,3Importations -0,1 0,1 -0,5 -0,3 -1,0 0,3 -0,2 0,2 0,4 0,4 0,1 -1,2 0,8Total <strong>de</strong>s ressources -0,2 -0,3 -0,5 -0,5 -0,8 0,0 -0,1 0,2 0,3 0,2 -0,7 -1,5 0,5Emplois intermédiaires -0,4 -0,5 -0,5 -0,4 -0,8 -0,1 0,2 0,3 0,3 0,3 -0,8 -1,3 0,8Dépenses <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s ménages -0,2 0,0 -0,2 -0,1 -0,3 0,2 -0,5 0,1 0,2 0,0 -0,4 -0,6 0,2Dépenses individualisables <strong>de</strong>s APU 0,2 0,0 0,1 0,0 0,0 0,0 0,1 -0,3 0,2 0,3 0,3 0,0 0,3FBCF -0,6 -0,4 -0,8 -0,6 -0,8 -0,6 -0,7 -0,1 0,3 0,4 -2,2 -2,6 0,0dont SNFEI -0,4 -0,3 -0,7 -0,5 -0,8 -0,6 -0,6 0,0 0,3 0,4 -1,7 -2,3 0,1APU -1,7 -1,5 -1,2 -0,8 -1,0 -0,6 -0,8 -0,7 0,3 0,4 -5,8 -3,5 -0,5Exportations -0,2 -0,2 -0,5 -1,3 -0,9 0,4 0,2 0,0 0,3 0,3 -1,0 -1,8 0,7Deman<strong>de</strong> intérieure hors stocks* -0,3 -0,3 -0,4 -0,4 -0,7 -0,1 -0,1 0,2 0,3 0,2 -0,9 -1,3 0,5* Les variations <strong>de</strong> stocks sont y.c. acquisitions nettes d'objets <strong>de</strong> valeurPRODUCTION PAR BRANCHE AUX PRIX DE L'ANNÉE 1995variation t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Branches agro-alimentaires 0,1 0,8 -0,4 0,9 0,4 0,5 1,3 0,2 0,5 0,5 1,6 2,1 1,8Branches manufacturières 1,5 0,9 0,5 0,2 0,5 1,4 1,2 1,5 1,7 1,5 5,6 3,2 5,0Energie 2,1 1,3 -2,4 2,0 -1,1 -0,7 0,8 0,8 0,7 0,7 2,5 -0,4 2,0Construction 0,2 0,4 0,6 1,4 1,6 0,6 0,5 1,0 1,2 0,8 1,5 4,1 3,1Commerce-transports 0,7 1,0 0,8 0,7 0,9 1,1 1,6 0,7 1,2 1,0 4,4 3,8 3,5Activités financières 0,2 0,3 0,3 0,9 0,6 0,5 0,4 0,8 0,5 0,4 0,4 2,3 1,8Autres services marchands 0,9 1,2 0,5 1,0 0,6 0,7 0,4 1,6 0,8 0,8 3,9 3,1 3,0Services principalement non-marchands 0,2 0,4 0,2 0,4 0,4 0,3 0,4 0,7 0,4 0,5 1,1 1,5 1,5Total 0,8 0,9 0,3 0,7 0,6 0,8 0,9 1,1 1,0 0,9 3,4 2,8 3,2Mars <strong>2000</strong> 101


FBCF DES SNFEI AUX PRIX DE L'ANNÉE 1995variation t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Produits manufacturés 3,3 2,7 1,3 1,1 4,8 0,8 1,9 2,5 2,1 2,0 10,9 9,4 6,8Bâtiment-Travaux publics 0,4 -0,1 1,1 1,3 0,7 0,2 0,4 1,1 0,9 0,8 -0,1 2,9 2,6Autres 0,4 0,6 1,8 1,4 0,5 0,9 1,5 1,1 0,5 0,7 2,0 4,3 2,8Total 2,1 1,9 1,5 1,2 3,1 0,8 1,7 2,0 1,5 1,5 7,3 7,4 5,3VARIATIONS DE STOCKS AUX PRIX DE L'ANNÉE 1995niveaux (en milliards)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Produits agro-alimentaires 4,1 3,0 2,4 5,9 4,8 4,2 3,5 4,2 4,1 4,1 15,3 16,7Produits manufacturés 8,6 7,7 2,2 4,1 -1,9 -0,3 -6,8 3,7 6,8 9,0 22,7 -5,2Produits énergétiques 1,3 0,8 2,2 1,6 1,0 -0,4 -1,8 -2,7 -2,8 -3,1 5,8 -3,9Bâtiment-Travaux publics -0,3 -1,3 -0,6 -0,6 -0,5 -1,0 -0,3 -0,1 -0,1 -0,1 -2,8 -2,0Autres -0,1 -0,2 -0,2 -0,2 -0,1 -0,2 -0,1 -0,1 0,0 0,0 -0,7 -0,5Total 13,5 9,9 6,1 10,9 3,3 2,4 -5,6 5,0 7,9 9,9 40,4 5,0IMPORTATIONS CAF AUX PRIX DE L'ANNÉE 1995variation t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Produits agro-alimentaires -0,2 2,1 1,4 -2,0 -0,8 1,4 0,4 2,8 0,0 1,0 4,2 0,9 3,4Produits manufacturés 4,0 1,2 0,6 0,8 -0,2 2,3 3,1 4,0 2,9 2,5 11,9 5,4 10,1Produits énergétiques 1,2 -1,2 0,7 2,3 -1,2 -1,3 -0,6 6,0 -4,5 0,0 2,8 0,8 -0,9Total <strong>de</strong>s marchandises 3,3 1,2 0,7 0,6 -0,3 2,0 2,6 4,0 2,1 2,2 10,4 4,6 8,7Total <strong>de</strong>s services -1,0 2,5 -0,3 -4,1 -7,0 4,6 0,0 -7,7 4,3 2,0 3,7 -8,1 0,7Total* 2,9 1,3 0,5 0,2 -0,9 2,2 2,3 2,9 2,1 2,1 9,6 3,3 7,7* y.c. consommation <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nts hors du territoireEXPORTATIONS FAB AUX PRIX DE L'ANNÉE 1995variation t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Produits agro-alimentaires -0,1 2,6 -0,2 -5,2 1,2 0,6 5,9 -1,1 0,0 1,0 1,2 0,8 3,0Produits manufacturés 1,8 0,4 1,9 -0,8 -0,8 3,2 5,1 1,0 2,8 2,5 9,2 5,0 9,0Produits énergétiques 10,3 -5,5 -24,3 13,9 -0,3 6,0 12,8 13,7 -10,0 0,0 -1,8 7,9 6,0Total <strong>de</strong>s marchandises 1,7 0,6 0,9 -1,1 -0,5 3,0 5,4 1,0 2,1 2,3 7,8 4,5 8,2Total <strong>de</strong>s services -2,2 2,1 -1,0 -0,9 -7,1 4,5 -2,3 -4,9 4,0 2,0 1,6 -6,8 1,6Total* 1,0 0,8 0,7 -1,0 -0,7 2,8 4,4 0,5 2,1 2,0 6,9 3,6 7,0* y.c. consommation <strong>de</strong>s non-rési<strong>de</strong>nts sur le territoire français102 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


DÉPENSES DE CONSOMMATION DES MÉNAGES AUX PRIX DE L'ANNÉE 1995variation t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Produits agro-alimentaires -1,1 1,3 0,3 -0,2 0,2 1,0 0,4 0,7 0,4 0,4 1,7 1,6 1,7Produits manufacturés 0,9 1,4 1,5 0,3 1,6 0,3 1,6 0,5 1,3 0,8 5,8 4,1 3,1Produits énergétiques 1,8 2,9 -1,1 2,4 -1,2 -1,0 -0,1 2,0 0,0 0,5 3,3 0,5 1,5Réparations-transports 1,3 1,4 0,4 1,9 -0,2 2,0 0,9 0,0 1,5 1,0 4,3 3,7 3,2Services financiers 1,0 1,0 0,9 0,8 0,7 0,7 0,7 0,7 0,7 0,8 3,0 3,1 2,4Autres services marchands 0,9 0,9 0,4 0,7 0,5 0,6 0,8 0,8 0,7 0,7 3,4 2,5 2,4Services principalement non-marchands 1,0 1,0 -0,4 0,7 -0,3 -0,1 0,3 0,9 0,3 0,5 2,4 0,6 1,5Correction territoriale -7,3 2,8 4,3 -0,5 17,5 -4,1 6,3 0,3 0,0 0,0 3,5 20,3 2,2Dépenses totales <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s ménages 0,8 1,3 0,5 0,6 0,3 0,6 0,7 0,7 0,8 0,7 3,6 2,3 2,4Consommation effective totale <strong>de</strong>s ménages 0,7 1,3 0,4 0,6 0,3 0,6 0,6 0,9 0,6 0,6 3,4 2,2 2,2COÛTS DE PRODUCTIONvariations t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Entreprises non-financièresPrix <strong>de</strong> production -0,1 -0,3 -0,3 -0,3 -0,1 0,3 0,5 0,7 0,4 0,4 -0,4 0,0 1,5Coût unitaire total -0,1 -0,4 0,0 -0,1 0,0 0,5 0,6 0,3 0,1 0,2 -0,5 0,6 0,9dont consommations intermédiaires -0,3 -0,6 -0,3 -0,3 -0,2 0,7 1,1 0,6 0,3 0,3 -0,9 0,5 1,7impôts liés à la production 0,0 -0,4 0,1 0,5 -3,7 2,0 -1,6 -0,1 -3,7 0,0 -0,2 -2,7 -4,1coût salarial 0,3 0,0 0,5 0,3 0,5 0,0 -0,1 -0,2 -0,1 0,0 0,2 0,9 -0,4Composantes du coût salarial unitaire :Salaire par tête (+) 0,4 0,4 0,5 0,5 0,5 0,4 0,4 0,5 0,5 0,5 2,0 1,9 1,5Productivité (-) 0,4 0,4 -0,2 0,4 0,1 0,3 0,4 0,5 0,4 0,4 2,1 0,9 1,4Cotisations sociales employeurs (+) 0,3 0,0 -0,2 0,2 0,0 -0,1 -0,1 -0,2 -0,2 -0,1 0,3 -0,1 -0,5Branches manufacturièresPrix <strong>de</strong> production -0,2 -0,4 -0,6 -0,6 -0,9 -0,2 0,0 0,2 0,3 0,4 -1,0 -1,8 0,7Coût unitaire total -0,3 -0,4 -0,3 -0,3 -0,6 0,0 0,2 0,2 -0,1 0,1 -1,3 -1,0 0,2dont consommations intermédiaires -0,2 -0,5 -0,4 -0,6 -0,8 0,3 0,6 0,6 0,3 0,3 -0,8 -0,8 1,3impôts liés à la production -0,9 -0,7 -0,6 0,5 -4,6 1,1 -2,5 -0,4 -4,6 -0,4 -3,6 -5,1 -6,1coût salarial -0,5 -0,2 0,0 0,5 0,1 -1,1 -0,9 -0,9 -1,1 -0,7 -2,8 -1,0 -3,0Composantes du coût salarial unitaire :Salaire par tête (+) 0,5 0,5 0,6 0,5 0,6 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 2,2 2,2 1,7Productivité (-) 1,4 0,7 0,4 0,3 0,5 1,5 1,2 1,3 1,4 1,1 5,5 3,2 4,2Cotisations sociales employeurs (+) 0,4 0,1 -0,2 0,2 0,0 -0,1 -0,1 -0,2 -0,2 -0,1 0,4 0,0 -0,5Mars <strong>2000</strong> 103


DECOMPOSITION DU TAUX DE MARGE DES SNFEIvariations t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Taux <strong>de</strong> marge (en %) 40,4 40,4 40,0 39,5 39,4 39,1 39,1 39,8 40,3 40,6 40,1 39,4Variation du taux <strong>de</strong> marge 0,1 0,0 -0,4 -0,5 -0,1 -0,3 0,0 0,7 0,5 0,3 -0,1 -0,7Contributions à la variation du taux <strong>de</strong> margeProductivité (+) 0,2 0,2 -0,1 0,2 0,1 0,2 0,2 0,3 0,2 0,2 1,3 0,5Coût <strong>de</strong>s conso. intermédiaires (-) -0,1 -0,2 -0,1 0,0 0,0 0,3 0,4 -0,1 0,0 -0,1 -0,3 0,3Salaires réels (-) 0,4 0,4 0,4 0,7 0,4 0,1 -0,1 -0,2 -0,1 0,0 1,6 1,1Autres éléments (+) 0,1 0,0 0,0 -0,1 0,3 -0,2 0,0 0,1 0,2 0,0 -0,1 0,2RappelPrix <strong>de</strong> production -0,2 -0,4 -0,6 -0,6 -0,9 -0,2 0,0 0,2 0,3 0,4 -1,0 -1,8 0,7Prix <strong>de</strong>s exportations -0,2 -0,3 -0,1 -1,1 -0,6 0,3 0,3 0,4 0,3 0,3 -0,8 -1,0 1,1Prix <strong>de</strong>s importations -0,6 -0,5 -0,9 -0,9 -0,4 1,4 0,9 0,8 0,4 0,3 -1,5 0,1 2,0Prix <strong>de</strong>s consommations intermédiaires -0,2 -0,5 -0,4 -0,6 -0,8 0,3 0,6 0,6 0,3 0,3 -0,8 -0,8 1,3Productivité 0,4 0,4 -0,2 0,4 0,1 0,3 0,4 0,5 0,4 0,4 2,1 0,9 1,4Salaires réels 0,4 0,4 0,4 0,7 0,4 0,1 -0,1 -0,2 -0,1 0,0 1,6 1,1 -0,3COMPTE D'EXPLOITATION DES SNFEIvariations t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Valeur ajoutée 1,2 1,1 0,1 0,4 0,4 0,7 0,8 2,2 1,6 1,6 4,3 2,5 5,0Subventions 0,9 0,6 0,3 0,0 -0,3 -0,2 -0,2 -0,2 -0,1 -0,1 -4,1 -0,3 -0,5Total <strong>de</strong>s ressources 1,2 1,1 0,1 0,4 0,4 0,7 0,7 2,2 1,6 1,6 4,2 2,5 5,0Rémunérations <strong>de</strong>s salariés 1,3 1,1 0,8 1,1 1,1 0,9 0,8 1,0 1,0 1,0 4,4 4,0 3,3dont salaires bruts 1,0 1,1 1,0 0,9 1,0 1,0 1,0 1,2 1,2 1,2 4,1 4,1 3,8cotisations sociales employeurs 2,1 1,1 0,2 1,7 1,1 0,7 0,5 0,5 0,6 0,7 5,1 3,7 1,9Impôts liés à la production 1,0 0,6 0,4 1,3 -3,2 2,9 -0,7 1,2 -2,6 1,1 3,9 0,2 -0,5Total <strong>de</strong>s charges 1,3 1,0 0,8 1,1 0,7 1,1 0,7 1,0 0,8 1,0 4,3 3,7 3,0Excé<strong>de</strong>nt brut d explotation 1,0 1,3 -1,0 -0,8 0,0 0,2 0,8 3,9 2,8 2,4 4,1 0,7 8,1dont EI 0,5 1,2 -0,3 0,3 0,3 -0,1 0,4 1,5 1,5 1,5 3,2 1,1 3,9SNF 1,3 1,3 -1,3 -1,3 -0,2 0,3 1,0 5,1 3,4 2,9 4,6 0,5 10,2COMPTE DE REVENU DES SNFvariations t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Valeur ajoutée 1,3 1,1 0,1 0,4 0,5 0,9 0,8 2,3 1,6 1,6 4,6 2,7 5,3Subventions 1,3 0,9 0,5 0,1 -0,2 -0,2 -0,1 -0,1 0,0 0,0 -4,1 0,1 -0,2Total <strong>de</strong>s ressources 1,3 1,1 0,1 0,4 0,5 0,8 0,8 2,3 1,6 1,6 4,5 2,7 5,3Rémunérations <strong>de</strong>s salariés 1,3 1,1 0,8 1,1 1,1 0,9 0,8 1,1 1,0 1,0 4,5 4,1 3,3Impôts -11,2 7,0 -4,4 2,2 0,8 23,8 -15,6 3,6 -0,3 1,8 3,9 11,2 0,2dont Impôts liés à la production 1,0 0,6 0,4 1,3 -3,2 3,0 -0,7 1,3 -2,6 1,1 4,0 0,3 -0,5Impôts sur les sociétés -25,9 17,5 -11,1 3,7 7,0 53,1 -29,6 6,7 2,5 2,6 3,8 28,2 1,1Intérêts divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s nets 2,6 2,7 2,8 2,8 2,9 2,7 2,5 2,3 2,1 2,4 9,4 11,3 7,6Autres charges nettes -3,9 -3,7 -3,4 -3,1 -2,8 -0,2 2,5 5,1 7,4 7,2 -6,9 -5,5 18,8Total <strong>de</strong>s charges 0,1 1,9 0,5 1,5 1,3 3,4 -0,8 1,5 1,1 1,3 5,0 5,7 3,7Revenu disponible brut 7,4 -2,3 -2,0 -5,1 -3,9 -13,7 11,9 7,2 4,6 3,2 2,0 -12,3 14,7104 Note <strong>de</strong> <strong>conjoncture</strong>


RATIOS DES COMPTES DES SNFen pourcentagedonnées cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Charges salariales / VA 63,3 63,3 63,7 64,2 64,6 64,7 64,7 63,9 63,5 63,1 63,6 64,4Impôts liés à la production / VA 5,0 5,0 5,0 5,1 4,9 5,0 4,9 4,9 4,7 4,6 5,0 4,9Taux <strong>de</strong> marge (EBE / VA) 32,6 32,7 32,2 31,7 31,5 31,3 31,3 32,2 32,7 33,1 32,3 31,6Taux d'investissement (FBCF / VA) 17,8 17,9 18,0 18,1 18,5 18,5 18,7 18,7 18,7 18,8 17,9 18,6Taux d'épargne (épargne / VA) 17,7 17,1 16,7 15,8 15,1 12,9 14,4 15,0 15,5 15,7 16,8 14,4Pression fiscale* 14,8 17,2 15,9 17,1 18,7 29,0 20,4 20,3 20,0 19,9 16,2 22,1Taux d'autofinancement ** 99,6 95,7 93,0 87,6 81,7 69,9 76,9 80,6 82,7 83,6 93,9 77,3* Impôts sur le revenu / revenu disponible avant impôts** Epargne / FBCFCOMPTE DE REVENU DES MÉNAGESvariations t/t-1 (en %)données cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Excé<strong>de</strong>nt brut d'exploitation 0,7 1,1 0,3 0,6 0,6 0,5 0,6 1,0 1,0 1,3 3,5 2,5 3,2dont EI 0,5 1,2 -0,3 0,3 0,3 -0,1 0,4 1,5 1,5 1,5 3,2 1,1 3,9ménages hors EI 0,8 1,0 1,0 1,0 0,9 1,0 0,8 0,6 0,6 1,1 3,8 3,8 2,6Salaires bruts 0,9 1,1 0,9 0,9 0,9 1,1 0,9 1,1 1,1 1,0 3,9 3,9 3,5Intérêts et divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s nets 1,7 1,9 2,1 2,3 2,5 2,3 2,1 1,9 1,7 1,9 7,4 9,3 6,3Prestations sociales en espèces 0,4 0,8 0,5 1,6 0,9 0,8 0,5 0,5 0,4 0,6 2,8 3,5 1,7Total <strong>de</strong>s ressources 0,8 1,1 0,8 1,1 1,0 1,0 0,8 1,0 1,0 1,0 3,8 3,9 3,2Impôts sur le revenu et le patrimoine 28,3 5,0 2,4 3,0 -1,8 1,2 11,6 -8,9 2,1 2,2 33,7 7,1 2,4Cotisations <strong>de</strong>s salariés -22,7 1,6 0,2 1,8 1,4 0,9 0,5 1,1 1,2 1,0 -20,5 4,5 3,3Cotisations <strong>de</strong>s non-salariés -22,6 -7,8 3,5 6,7 -2,4 -2,5 6,8 4,0 -5,3 0,0 -24,8 4,6 0,1Autres charges nettes -1,7 -1,2 -0,7 -0,2 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 -19,4 0,2 1,3Total <strong>de</strong>s charges 0,7 2,9 1,7 2,8 -0,8 0,8 7,5 -4,9 1,3 1,6 4,1 6,0 2,5Revenu disponible brut 0,8 0,7 0,6 0,7 1,4 1,0 -0,8 2,5 0,9 0,9 3,7 3,4 3,3Transferts sociaux en nature 0,8 1,4 0,5 0,7 1,0 0,8 0,6 1,7 0,7 1,1 3,6 3,4 3,2Revenu disponible brut ajusté 0,8 0,8 0,5 0,7 1,3 1,0 -0,5 2,3 0,9 0,9 3,7 3,4 3,3RATIOS DES COMPTES DES MÉNAGESen pourcentagedonnées cjo-cvs1998 1999 <strong>2000</strong> acquisT1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 1998 1999 <strong>2000</strong>Taux d'épargne 16,2 15,5 15,5 15,5 16,3 16,3 14,9 16,0 15,8 15,9 15,7 15,9Taux d'épargne financière* 7,7 7,0 7,0 6,8 7,5 7,3 5,8 7,2 6,9 6,9 7,1 7,0Poids <strong>de</strong>s impôts et cotisations sociales ** 18,6 18,9 19,1 19,4 19,1 19,1 20,3 19,2 19,2 19,3 19,0 19,4Salaires bruts / revenu disponible brut 57,7 58,0 58,2 58,3 58,0 58,0 59,0 58,2 58,3 58,4 58,0 58,3Prestations sociales en espèces / revenu disponible brut 31,7 31,8 31,7 32,0 31,9 31,8 32,2 31,6 31,4 31,3 31,8 31,9* Epargne hors logement / revenu disponible brut** Impôts et cotisations sociales / RDB avant impôts et cotisations socialesMars <strong>2000</strong> 105

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