13.07.2015 Views

Surplus et cotisations au RREGOP

Surplus et cotisations au RREGOP

Surplus et cotisations au RREGOP

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Surplus</strong> <strong>et</strong> <strong>cotisations</strong> <strong>au</strong> <strong>RREGOP</strong>Depuis quelques jours, des représentants de l’Association québécoise desr<strong>et</strong>raités des secteurs public <strong>et</strong> parapublic affirment que le régime de r<strong>et</strong>raite desemployés du gouvernement <strong>et</strong> des organismes publics (<strong>RREGOP</strong>) a un surplusde 6 milliards <strong>et</strong> revendiquent la pleine indexation de leurs rentes à partir de cesurplus.Les participantes <strong>et</strong> les participants <strong>au</strong> <strong>RREGOP</strong>, qui viennent tout juste de voirleur t<strong>au</strong>x de cotisation salariale <strong>au</strong>gmenter d’environ 15 %, s’étonnent à just<strong>et</strong>itre de ces manch<strong>et</strong>tes.Qu’en est-il exactement ?La méthode utilisée par le <strong>RREGOP</strong> pour déterminer la cotisation salariale est laméthode de « répartition globale des <strong>cotisations</strong> selon l’âge actuel, n<strong>et</strong>ted’actif ». C<strong>et</strong>te méthode est utilisée depuis la toute première évaluationactuarielle du <strong>RREGOP</strong>.Afin d’illustrer la méthode, prenons le cas de la dernière évaluation actuarielleproduite à partir des données de décembre 2005. Notez qu’il s’agit ici de lacaisse à la charge des participants.Cotisation salariale =Valeur actuarielle des prestations acquises avant le 31 décembre 2005 (30,6 milliards) + la valeuractuarielle des prestations acquises après le 31 décembre 2005 (17,5 milliards)Moins la valeur actuarielle de la caisse des participants (36,6 milliards)Ce qui donne un solde à financer (11,5 milliards). Ce solde est divisé par la valeur actuarielledes salaires cotisables (214,7 milliards) pour établir le t<strong>au</strong>x de cotisation requis (incluant les fraisd’administration) soit 5,51 % du salaire cotisable.Comme la cotisation ne s’applique que sur la partie du salaire excédent 35 % du MGA, celanous donne un t<strong>au</strong>x de 8,19 %.Nous prenons donc une photo lors de l’évaluation actuarielle.Nous additionnons toutes les prestations promises <strong>au</strong>x participants à la date dela prise de photo <strong>et</strong> nous faisons évoluer la valeur de ces prestations jusqu’à ceque le régime n’ait plus d’obligations à leur égard (en se servant des différentes1


hypothèses, intérêt, départ, décès, <strong>et</strong>c). Nous ajoutons, par la suite, lesprestations (proj<strong>et</strong>ées de la même façon) qui seront acquises entre la dated’évaluation <strong>et</strong> la date de r<strong>et</strong>raite de tous les participants actifs. Nous faisons lamême projection pour les r<strong>et</strong>raités, conjoints survivants <strong>et</strong> participants non actifs.Non seulement c<strong>et</strong>te méthode prend-elle en compte le passé, mais elle prendégalement en compte le futur en additionnant la valeur des prestations qui serontacquises après la date d’évaluation par les actuels participants.Ces deux éléments constituent les obligations du régime. Une fois les obligationsconnues, les actuaires déterminent la valeur actuarielle de la caisse desparticipants, c’est-à-dire ce que nous avons en caisse pour rencontrer cesobligations. L’écart entre les deux nous donne ce qui manque pour rencontrer lesobligations actuelles <strong>et</strong> futures du régime, soit la valeur actuarielle du solde àfinancer.Ce solde à financer est réparti sur la masse salariale future des participants (lesactifs). En fait, sur les salaires que gagnent <strong>et</strong> gagneront les participants duranttoute leur vie active. Le résultat de c<strong>et</strong>te opération nous donne le t<strong>au</strong>x decotisation requis pour financer les obligations actuelles <strong>et</strong> futures du régime.Ni surplus ni déficitSelon c<strong>et</strong>te méthode, les <strong>cotisations</strong> des participants sont rajustées en fonctionde l’actif qu’ils ont constitué pour que le paiement futur des prestations de rentesà leur charge soit assuré, <strong>au</strong>tant pour le service effectué avant la date del’évaluation actuarielle que le service effectué après c<strong>et</strong>te date. Ainsi la valeurdes obligations correspond toujours à la valeur de l’actif. Par conséquent, il nepeut résulter ni surplus ni déficit avec c<strong>et</strong>te méthode.Le financement des excédents d’actif <strong>et</strong> des déficits est intégré directement dansle processus de détermination du t<strong>au</strong>x de cotisation; la méthode gère de façon<strong>au</strong>tomatique l’utilisation des surplus ou le financement des déficits en lesamortissant sur la période moyenne active des participants.En clair, si la gestion du régime perm<strong>et</strong>tait d’avoir des rendements supérieurs àceux prévus, en supposant que rien ne bouge par ailleurs, cela <strong>au</strong>rait pour eff<strong>et</strong>d’<strong>au</strong>gmenter la valeur actuarielle de la caisse <strong>et</strong> ainsi réduire le solde à financer;il pourrait donc s’ensuivre une baisse du t<strong>au</strong>x de cotisation. Lors des périodes denégociation, les parties (organisations syndicales <strong>et</strong> patronales) peuvent apporterou non des bonifications <strong>au</strong> régime de r<strong>et</strong>raite selon les choix exprimés par lesmembres. Lorsqu’il y a bonification, les obligations du régime sont <strong>au</strong>gmentées,ce qui a un impact direct sur le t<strong>au</strong>x de cotisation. D’ailleurs, à la dernière rondede négociation, la partie syndicale souhaitait améliorer l’indexation de la rentedes r<strong>et</strong>raités <strong>et</strong> était prête à accepter une <strong>au</strong>gmentation de son t<strong>au</strong>x decotisation; le gouvernement a refusé de donner suite à c<strong>et</strong>te demande.2


Eff<strong>et</strong> de l’indexation des prestationsLes rentes acquises entre 1982 <strong>et</strong> 1999 sont indexées selon le t<strong>au</strong>x d’inflationmoins 3 %. La demande de les indexer avec la même formule que celle quis’applique depuis janvier 2000 (t<strong>au</strong>x d’inflation moins 3 % minimum 50 %) s<strong>et</strong>raduirait forcément par une <strong>au</strong>gmentation du t<strong>au</strong>x de cotisation des participantsparce que cela <strong>au</strong>rait pour eff<strong>et</strong> d’<strong>au</strong>gmenter la valeur actuarielle des prestationsacquises avant la dernière évaluation actuarielle.En reprenant les données avancées 1 par Monsieur Luc Vallerand, directeurgénéral de l’Association québécoise des r<strong>et</strong>raités des secteurs public <strong>et</strong>parapublic, qui évalue le coût de la réindexation des rentes acquises entre 1982<strong>et</strong> 1999 à 4 milliards <strong>et</strong>, en supposant que le coût soit assumé à 50 % par lacaisse des participants, cela porterait la valeur actuarielle des prestationsacquises avant le 31 décembre 2005 de 30,5 milliards à 32,5 milliards, faisantpasser le t<strong>au</strong>x de cotisation de 8,19 % à près de 9,52 %.S’il s’agissait plutôt d’imputer ce 4 milliards en totalité à la caisse des participantsalors le t<strong>au</strong>x de <strong>cotisations</strong> tournerait <strong>au</strong>tour de 10,8 %.Évidemment, si on incluait une pleine indexation pour les rentes comme c’était lecas entre 1973 <strong>et</strong> 1982, le coût serait n<strong>et</strong>tement plus élevé.F<strong>au</strong>t-il changer de méthode ?La méthode actuelle de financement du <strong>RREGOP</strong> pose certains problèmes,notamment quant à la stabilité des t<strong>au</strong>x de cotisation. En eff<strong>et</strong>, <strong>au</strong> fil des annéesavec la maturité grandissante du régime, la cotisation salariale est devenue deplus en plus sensible <strong>au</strong>x pertes <strong>et</strong> gains actuariels ainsi qu’<strong>au</strong>x changementsd’hypothèses. Un écart de rendement de 1 % sur une caisse ayant un actif de 40milliards a un impact plus grand qu’une caisse en contenant 10 milliardslorsqu’on considère que le dénominateur (la masse salariale des participants)demeure, toute proportion gardée, le même pour supporter ces écarts.Des trav<strong>au</strong>x sur la question du financement ont déjà eu cours antérieurement. Ily a déjà eu à c<strong>et</strong> égard des consultations <strong>au</strong> sein des instances de la CSN. En2004, un groupe de travail avait été mis sur pied par le comité de r<strong>et</strong>raite du<strong>RREGOP</strong>, toujours sur c<strong>et</strong>te question mais sans trouver d’aboutissement. Lorsdu dépôt de la dernière évaluation actuarielle, les représentantes <strong>et</strong>représentants des 4 fédérations du secteur public à la CSN (FEESP, FNEEQ, FP<strong>et</strong> FSSS) ont donné leur accord à la reprise des trav<strong>au</strong>x par le groupe de travailsur le financement afin qu’il élabore une politique de provisionnement du régime.Les objectifs poursuivis sont en gros les mêmes que ceux précédemmentadoptés à savoir : sécuriser les prestations <strong>et</strong> stabiliser le t<strong>au</strong>x de cotisation.1 Nouvelles de Radio-Canada 1 avril 20083

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!