Crampes et Fatigues - Pierre Kaminsky
Crampes et Fatigues - Pierre Kaminsky
Crampes et Fatigues - Pierre Kaminsky
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Fatigue <strong>et</strong> crampesmusculairesProfesseur <strong>Pierre</strong> <strong>Kaminsky</strong>Unité de médecine interne orientéevers les maladies orphelines <strong>et</strong>systémiquesCentre de Référence des Maladies NeuromusculairesCentre de Référence des Maladies Héréditaires du Métabolisme
Fibre musculaire• Sarcolemme : membrane• Sarcoplasme (cytoplasme)• Glycogène abondant• Présence de myoglobine :fixation de l’oxygène• Tubules transverses :– extension du sarcolemme– Pénètrent transversalement lafibre musculaire– Transmission rapide de l’influxneveux– Voie de communication pourcertaines substances :• Oxygène, glucose, ions …• Réticulum sarcoplasmique : Ca++– Tubules longitudinaux– Parallèles aux myofibrilles
Myofibrille• stries visibles en microscopie• Alternance de– zones sombres : bandes A• Traversées par une zoneclaire : bande H– <strong>et</strong> de zones plus claires : bandes I• Sarcomère :• Interrompues par strie Z– Unité fonctionnelle de lamyofibrille– Comprise entre deux stries Z• Alternance avec dispositionhexagonale de :– Filaments fins : actine– Filaments épais : myosine
Filaments de myosine• Chaque filament est formé d’environ 200molécules de myosine• Molécule de myosine– Extrémité globuleuse repliée : tête de la myosine– Donc ≡ 200 têtes de myosine / filament– Lieu d’interaction entre myosine <strong>et</strong> actine• Stabilisation longitudinale par la titine– Extrémité globuleuse repliée : tête de la myosine
Filaments d’actine• S’attache par uneextrémité à la strie Z• Composé de– Actine– Tropomyosine– troponine• Actine– Ossature du filament,– Réunie en chaîne torsadée• Tropomyosine– Protéine fibrillaire s’ajustant dans la rainure séparant deux chaînesd’actine• Troponine– À intervalle régulier, attachée à l’actine <strong>et</strong> à la tropomyosine• Rôle : relâchement <strong>et</strong> contraction de la myofibrille
Contraction de la fibre musculaire• Rôle du calciumDépolarisation du sarcolemmePropagation par le réseau des tubulestransversesLibération du calcium du RS
Contraction de la fibre musculaire• Au repos :– Tropomyosine masque les sites actifs del’actine– Le Ca++ libéré par le RS se fixe sur latroponine– D’où basculement des molécules d<strong>et</strong>ropomyosine– D’où libération des sites actifs de l’actine
Contraction de la fibre musculaire
Contraction de la fibre musculaireThéorie du glissementdu filament
Energie de la contractionmusculaire• ATP nécessaire à l’interaction actine -myosine
Muscle squel<strong>et</strong>tique <strong>et</strong> exercice• Deux types de fibres musculaires– Fibres lentes : « slow twitch fibres » :• Tension max en 110 ms• « résistantes » à l’exercice• Utilise un métabolisme préférentiellement oxydatif• Présentes en % importante dans les muscles de la statique(extenseurs)• P<strong>et</strong>it motoneurone– <strong>et</strong> fibres rapides (fast twitch)• Tension max en 50 ms• Plus puissantes mais moins résistantes• Métabolisme préférentiellement glycolytique• RS plus développé que les STF• Gros motoneurone
Distribution des fibres musculaires• Pas identique d’un muscle à l’autre• Ni d’un individu à l’autre (déterminisme génétique)• Modifiable par l’entraînement• STF :– Fibres utilisant le métabolisme oxydatif (glycogénolyse <strong>et</strong> AGL)– Surtout sport d’endurance• FTF– Peu endurantes mais contraction puissante <strong>et</strong> rapide– Métabolisme essentiellement « anaérobie– Exercice « explosifs »– Deux sous-types :• FT b : susdécrit• FT a : intermédiare entre ST <strong>et</strong> FTb
Distribution des fibres musculaires• Détermination :– Fonction de la différentiation des chaîneslourdes de la myosine– Codées par une superfamille de gènes• Donc déterminée très tôt• Variation– Âge– Sexe– Entraînement ou inactivité
Métabolisme énergétiquemusculaire
Introduction• Schématiquement :– Un site de production énergétique : lamitochondrie– Deux carburants principaux :• Glucose• Acides gras– Un véhicule énergétique : ATP– Un site principal de consommationénergétique : l’interaction actine - myosine
Mitochondrie• Site principal de production de l’ATP• Lieu : chaîne respiratoire• Résultat n<strong>et</strong> :2 e- + 1/2O2 + 2H+ + 1 ADP + Pi ⇒ 1 ATP + H20• DONC : Métabolisme aérobie
Métabolisme mitochondrialElectrons provenantCycle de Krebsβ oxydationEntrée du cycle de Krebsacétyl coA :pyruvatecorps cétoniqueβ oxydation
Glycogénolyse• Pour 97% : cytoplasme– Coupure 1-4 : phosphorylase• Déficit : maladie de Mc Ardle– Puis coupure 1-6 : amylo 1-6glucosidase• Déficit : maladie de ForbesDégradation du glycogène• Pour 3% : autophagie du glycogène dans lelysosome puis dégradation– Action de l’alpha-glucosidase acide• Déficit : maladie de Pompe
Métabolisme du glucose : Glycolyse• Enzyme importante :phosphofructokinase• Aboutit au pyruvate :• Anaérobiose : lactate• Aérobiose :mitochondrie (PDH)
Métabolisme des acides grasD’après : J Recondo, AM Recondo Pathologie du muscle Strié Flammarion
Conséquence énergétique• Métabolisme du glucose– Anaérobie (glycogénolyse <strong>et</strong> glycolyse)• Une molécule de glucose : 3 ATP fournis– Anaérobie (glycogénolyse <strong>et</strong> glycolyse)• Une molécule de glucose : 39 ATP fournis• Soit 6.5 ATP/carbone• Métabolisme des AGL– Anaérobie exclusivement• Une molécule de palmitate : 129 ATP fournis• soit 8 ATP/carbone
La nav<strong>et</strong>te de la PCr
Evolution de la PCr à l’exercice
Contrôle endocrinien de l’exercice
Pathologie <strong>et</strong>physiopathologie
Fatigue musculaire
Fatigue• Terme générique masquant notreignorance– Fatigue après un 400 m bien différente de lafatigue après un marathon…..• Quels mécanismes ?– Épuisement des ressources énergétiques– Accumulation de « déch<strong>et</strong>s » métaboliques– Épuisement de système nerveux– Altération des mécanismes contractiles
Ressources énergétiques à l’effort• Repos : métabolisme des AGL• Ressource lors de l’exercice musculaire :– Dépend de la disponibilité en O2• Écrasement des vaisseaux sanguins lors de la contractionmusculaire : métabolisme anaérobie nécessairement• Contractions répétées puissantes : peu de phasesd’oxygénation– Dépend de la vitesse de mise en route des voiesmétaboliques• Glycolyse d’abord• Puis métabolisme mitochondrial
Ressources énergétiques à l’effort• Tout début d’exercice :– phosphocréatine– <strong>et</strong> glycolyse anaérobie• Exercice explosif <strong>et</strong> bref : glycogénolyse– Exemple typique : sprint, lancers, haltérophilie– Tout ou partie de l’exercice est en anaérobiose• Exercice prolongé : AGL– Nécessairement en aérobiose– Glycolyse aérobie au début :• Utilisation du glucose sanguin– Puis switch vers le métabolisme des acides gras– Faible part en anaérobiose : utilisation du glycogène– Exemple typique :• sport d’endurance• Oiseaux migrateurs
Epuisement du stock de• Synthétisée dans la membranemitochondriale par la CPKATP + Cr PCr + ADP• Dégradée par la CPKmyofibrillaire– ADP + PCr Cr + ATPphosphocréatine• PCr– Réserve immédiated’énergie– tampon dans l’attente dela mise en route des voiesénergétiques
Epuisement du stock dephosphocréatine• Effort très bref, très intense,– en anaérobie : épuisement de la PCr• PCr non renouvelée par la CPK mitochondriale– Ex : sprint - haltérophilie
Epuisement des réserves englycogène• Effort puissant, intense :– Épuisement rapide des réserves en glycogène– en anaérobie• Totale (apnée)• Partielle (contractions intenses, répétées)– Utilisation du glycogène stocké• Quasi exclusivement par la voie d’Embden Mayerhof• Donc source d’énergie à faible rendement– Type sprint :• effort en apnée• Métabolisme glycolytique• Pas ou peu de mise en jeu des voies oxydatives• En aérobiose pour des efforts sous maximaux– Une partie du métabolisme s’effectue nécessairement en anaérobiose– Épuisement progressif des réserves en glycogène.
Epuisement des réserves• Effort sous maximalprolongé– Épuisement desréservesglycogéniques desfibres ST (oxydatives)surtoutglycogéniques
Sous produits métaboliques de la• Acide lactiquefatigue– Supposé s’accumulé lors d’effort intense <strong>et</strong>bref– En fait ??? Taux sanguin ne réflète pas l<strong>et</strong>aux intramusculaire– Rôle de l’acidose surtout• Provoque une inhibition enzymatique (PFK parexemple)• Perturbation du Ca ++ intracellualire
Fatigue• Mais aussi :– Épuisement des stocks de glycogène hépatique– Donc épuisement du glucose sanguin utilisable• Conclusion : performance en endurance dépendde la quantité de glycogène stocké avant l’effort– Intérêt de l’entraînement– Intérêt de la diététique
Fatigue neuromusculaire• Jonction neuro-musculaire– Diminution de libération de l’acétyl-choline– Hyperactivité de la choline-estérase– Hypoactivité de c<strong>et</strong>te enzyme (d’oùhyperexcitabilité)– Augmentation du seuil d’excitabilité de lacellules– Diminution du potentiel de membrane(passage de K + en extracellulaire)
Fatigue neuromusculaire• Système nerveux central– Problème de la tolérance psychologique :• Diminution de la contraction musculaire• Mais stimulable par une personne extérieure– Souvent l‘athlète arrête son effort avant lessignes d’épuisement musculaire
Fatigue endocrinienne• Epuisement des mécanismes stimulants
<strong>Crampes</strong> musculaires
<strong>Crampes</strong> musculaires• Contraction douloureuse d’un groupemusculaire• Deux types de crampes (en fonction del’EMG)– <strong>Crampes</strong> silencieuses (RAS à l’EMG)– <strong>Crampes</strong> par hyperstimulation
<strong>Crampes</strong> silencieuses• Absence d’activité électrique• Correspondent à un défaut de disponibilitéénergétique– Prototype : rigidité cadavérique– Crampe de l’artéritique :• Défaut d’oxygénation du muscle lors de l’exercice• D’où passage en métabolisme anaérobie• D’où défaut de production énergétique
<strong>Crampes</strong> silencieuses• <strong>Crampes</strong> des glycogénoses– Maladies musculaires par déficit enzymatiquede la :• Glycogénolyse : Mac Ardle, Forbes• Glycolyse : Tarui– <strong>Crampes</strong> dès le début de l’effort(éventuellement rhabdomyolyse)– Puis phénomène du « deuxième souffle » :switch vers le métabolisme des AGL
Mc Ardle : Spectroscopie P31 RMN
<strong>Crampes</strong> usuelles• Correspondent à une mico ou macro « réentrée » de lastimulation neuronale• Causes (supposées ou prouvées)– Maladie du motoneurone• Polyneuropathie• Radiculopathie• Sclérose latérale amyotrophique– Hyperexcitabilité neuro-musculaire• Troubles ioniques– Favorisés par la deshydratation, ou les modifications hydro-ioniques,chaleur, fatigue musculaire» Sportif» Femme enceinte» Crampe de dysfonction (de l’écrivain)• idiopathique– Crampe du suj<strong>et</strong> âgé
Douleurs musculaires
Douleur musculaire aiguë• Ou douleur de fin d’exercice• Disparaît rapidement lors de la phase derécupération• Accumulation de produits métaboliques ??• Œdème musculaire
Douleur différée• Un ou deux jours après un effort• Souvent CPK très élevées• Essentiellement après effort «excentrique»– Exemple : descente de montagne
Causes des douleurs différéesLésions musculaires 1Déchirure du sarcolemme
Causes des douleurs différéesLésions musculaires 2Désorganisation desstries Z
Causes des douleurs différées• Lésions inflammatoires– Liées à des dommages structuraux• Evènements supposés de la douleur– Lésions structurales– Nécrose tissulaire (en partie lie au Ca++)– Activation des macrophages <strong>et</strong> libération desubstance stimulant les terminaisonsnerveuses
Conclusions