Projet BEACHMED – Phase Ala côte au fil du temps et finira par s’intégrer à la risberme et à la basse plage. Le matériau placédans la risberme côtière n’apporte toutefois pas une protection directe au littoral, et les expériencesprototypes de même que la pratique ont donné des résultats mitigés et un bénéfice netincertain.<strong>5.</strong>1.4 Plage nourricièreLes projets de remblayage des plages s’accompagnent habituellement del’aménagement d’une risberme le long du trait de côte, sur une longueur limitée. Il arrive queles projets de remblayage comprennent également la construction d’une plage nourricière : lematériau de remblai est alors déversé du côté situé à l’amont de la zone censée faire l’objet duremblayage, ce qui permet aux phénomènes de transport sédimentaire longitudinal de répartir leremblai sur le reste de la zone de chantier.Les plages nourricières conviennent le mieux dans les zones qui servent de source dematériau pour les plages situées en aval, dans les zones présentant un déficit en matériau etconnaissant généralement des taux de perte anormalement élevés et dans les zones où la directiondu transport sédimentaire longitudinal net est prévisible et où le taux de transport net estimportant (le transport longitudinal de sable est nettement plus élevé dans une direction quedans l’autre).Les sites candidats pour les plages nourricières comprennent les zones situées directementen aval des bras de mer ou des ouvrages artificiels formant une barrière littorale, ou leszones identifiées comme étant des zones exposées à l’érosion.Dans la mesure où le matériau de réserve se répartit sous l’influence des vagues,l’orientation du trait de côte de la plage nourricière se rapproche de celle de la plage adjacente.Le transport sédimentaire longitudinal qui provient de la zone de réserve est donc similaire à celuiréalisé le long de la zone adjacente. L’orientation du trait de côte dans la zone de plagenourricière reviendra ensuite à sa configuration initiale.La protection apportée par les plages nourricières n’aura pas le même niveaud’uniformité le long du littoral que celle apportée si l’on place le remblai d’une certaine façonsur tout le long de la zone de chantier.<strong>5.</strong>1.5 Ouvrages associés au remblayage de plageLa construction de certains ouvrages permet d’améliorer l’efficacité des projets de remblayagede plage. Lorsque la longueurdu site est relativement courte, ou si celui-ciest affecté de manière significativepar un bras de mer, il peut s’avérer judicieuxde limiter les pertes littorales enconstruisant un ou plusieurs ouvragesd’arrêt. Une autre méthode consiste àplacer ces ouvrages à l’intérieur du projetde remblayage afin d’augmenter lalongévité du projet en réduisant le tauxde transport sableux longitudinal et enminimisant les pertes finales.L’on peut également construiredes ouvrages à un niveau local dans lecadre d’un projet afin de maintenir le niveaude protection souhaité. Par exemple,on peut installer des ouvrages afinde compartimenter et de stabiliser unePag. 182 di 208
Projet BEACHMED – Phase Aplage, de façon préventive ou non, lorsqu’une zone connaît habituellement d’importants volumesde pertes (donc en présence d’une zone sensible). Lorsqu’on a recours à ce type d’ouvrage,il convient d’évaluer les impacts éventuels en amont et en aval. Il est important de noter que cesouvrages ne créent pas de sable : ils ne font que contrôler son déplacement.Si la construction de ces ouvrages ne s’accompagne pas d’un remblayage de plage, lesable s’accumulera à un endroit aux dépens d’une autre zone, qui s’érodera. Une règle empiriqueveut que l’on remplisse de sable les compartiments situés entre les ouvrages, de même queles plages situées immédiatement en amont et / ou en aval des ouvrages, afin de minimiser leseffets néfastes sur celles-ci. L’on peut réduire les éventuels effets négatifs suscités par une zoned’épis en réduisant la longueur des épis à l’extrémité de la zone où ils se trouvent et en ajoutantdu sable du côté aval du projet.<strong>5.</strong>2 Planification du rechargement de plage<strong>5.</strong>2.1 Définition de la configuration régionale et de l’historique du siteSi l’on veut maximiser l’efficacité d’un projet de remblayage de plage, il est importantde comprendre la configuration physique qui caractérise le site. Le terme “configuration” englobeles processus maritimes à l’échelle régionale, la géologie et l’infrastructure qui caractérisentle site et la zone adjacente. Les paragraphes qui suivent se concentrent sur les aspects liés àla caractérisation des sites qui sont les plus pertinents pour la conception technique des projetsde remblayage de plage.Un projet de remblayage de plage peut représenter une perturbation significative du systèmelittoral, et l’efficacité du projet est directement liée à son interaction avec les environs. Cidessous,quelques questions concernant la configuration du projet auxquelles il convient de répondreau début du processus d’aménagement :− Sur quel type de système, de segment ou de littoral le projet sera-t-il mis en œuvre ?− Quelle est l’étendue du segment littoral, et à quel endroit de ce segment le projet sera-t-ilaménagé ?− Quels sont les processus maritimes importants qui caractérisent le segment littoral et le terraind’implantation ?Les réponses à ces questions influenceront la façon dont le projet est conçu, son efficacitéet ses éventuels impacts sur les plages adjacentes.<strong>5.</strong>2.2 Emplacement du chantier dans le segment littoralL’emplacement du chantier dans un segment littoral a une grande influence surl’ensemble des aspects d’un projet de remblayage de plage. Il s’agit de comprendre les processusmaritimes sous-jacents, de déterminer le type d’aménagement le plus efficace et de choisirles méthodes et outils qui seront utilisés dans le processus d’aménagement.Par exemple, le projet sera-t-il aménagé à l’intérieur d’un segment littoral, à des kilomètresdes bras de mer qui délimitent les segments, ou va-t-on plutôt le construire immédiatementen aval d’un ouvrage de stabilisation d’un bras, ou le long du col d’un bras non structuré ?Tandis que le transport de sable par les courants de marée, la réfraction des ondes sur une bathymétriecomplexe et l’interaction du courant des ondes ne sont pas considérées comme desquestions importantes dans le premier cas, ces éléments peuvent s’avérer déterminants si l’onveut concevoir un projet efficace dans le second cas.Dans le premier cas, le projet de remblayage peut connaître une “récupération de plage”suite à une tempête, au cours de laquelle une grande partie du sable a été déplacé au large pourformer une barre de tempête, pour revenir ensuite vers l’avant-plage avec relativement peu dePag. 183 di 208