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30 Mondomix.com©D.R.Célèbre illustrateur de pochettes de disques, dont celle du Cheap Thrills de Janis Joplin,Robert Crumb a abondamment mis en dessins ses musiques fétiches,lesquelles s’arrêtent en 1936. Portrait d’un obsédé des 78-tours.Texte : Jacques Denis Photographie : D.R.« A Buenos Aires,tout le monde pensaitqu’il cherchait du tango.Il a répondu :“non, c’est trop nouveau ” »« J’adore la musique. Je ne suis pas moi-même un grand musicien. Je suisun gratteur, je sais gratter un banjo ou une guitare. » Ces premiers mots pourla postface de Mister Nostalgia, un recueil de nouvelles marquées par le bonvieux son, résument bien l’esprit de leur auteur à propos de la musique : leplus grand des plaisirs. Robert Crumb ne pourrait pas s’en passer, pas plusque du sexe. Le pape de l’underground psychédélique, l’auteur célébré pourses doux délires incarnés par le raide dingue Fritz The Cat, est avant tout unaccroc au vinyle. Une passion, une addiction, qui remonte à l’adolescence dece natif de l’industrieuse Philadelphie. « Au milieu des années 1950, il a prisconscience de ce qu’était la société américaine. De façon très instinctive, ila réagi à ce qu’il ressentait comme un mode de vie artificiel en se tournantvers les années 1920 et 1930, des temps où l’on pouvait encore percevoirles derniers échos de ce qu’avait été la société américaine pré-industrielle »,analyse Jean-Pierre Mercier, conseiller scientifique de la cité internationale dela bande dessinée et de l’image d’Angoulême, son traducteur, à qui l’on doitLe Monde selon Crumb.Sillon de sons bizarresLe guitariste Dominique Cravic est lui aussi un proche de l’ami américain, qu’ila rencontré en 1986. « Je le connaissais par ses dessins, chez Actuel, et j’aidécouvert son goût pour la musique. Il était en recherche de collectionneursde 78-tours. Il était intéressé par la musette, et moi par le blues. » L’ententeest immédiate : ils ont en commun de creuser le sillon de sons tout bizarresde l’entre-deux-guerres. Une tradition populaire transmise de génération engénération dont les médias, la radio et la télé, ont coupé le fil, comme leraconte Crumb dans son pamphlet Where Has It Gone, All the BeautifulMusic of Our Grand Parents. « Cela renvoie aussi à une vision de la société.Dès lors que l’industrialisation déshumanise, Robert fuit ! ». Mais Crumbn°49 Jan/Fev 2012

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