Publi-rédactionnel48Le coup de cœur de laFnac Forum...ffffgres dans le mondeMONDOMIXm'aimefffffEmel MathlouthiKelmti Horra(World Village/Harmonia Mundi)Jeune (29 ans), jolie et forte d’un discours engagé et structuré,la chanteuse tunisienne Emel Mathlouthi est devenue, dece côté de la Méditerranée, l’un des symboles de la Révolutionde Jasmin. Il ne faut pas pour autant oublier l’essentiel. EmelMathlouthi est avant tout une auteur-compositrice inspirée,dotée d’une voix exceptionnelle et d’une vision artistique moderneet pertinente. Ses chansons, écrites entre 2005 et 2011,retracent les sentiments partagés qui ont conduit la jeunessetunisienne à descendre dans la rue à l’hiver 2010/2011. Elleles chante avec une conviction à fendre le cœur des plus insensibles.BMBOSSA JAZZ : THE BIRTH OFHARD BOSSA, SAMBA JAZZ ANDTHE EVOLUTION OF BRAZILIANFUSION 1962-73(Soul Jazz Records)Expatrié à Los Angeles en 1965après avoir fait ses armes àRio, le pianiste Sergio Mendessymbolise la consécration dela musique brésilienne sur lemarché américain. Si jazz etbossa nova ont toujours fait bonménage, la fusion entre les deuxidiomes entre dans une autredimension, plus pop et plus funky,avec l’exil aux Etats-Unis denombreux musiciens brésiliens,dont les succès influencent enretour la production de leur terred’origine. Après avoir consacréune première anthologie auxorigines de la bossa, le labelSoul Jazz s’intéresse ici à cesecond chapitre de l’histoire dumouvement, résumé à travers30 titres instrumentaux pour 24artistes différents, tous aussiincontournables les uns queles autres : Airto Moreira, EumirDeodato, Tamba 4, SambalançoTrio… YRDerajah“Paris is Burning ”(Chapter Two/ Wagram)Repéré en tant que Jah Youth,puis découvert véritablementsur le projet acoustique InnaDe Yard, aux cotés de WinstonMcAnuff ou Earl Chinna Smith, lesufferer jamaïcain Derajah livre unalbum solo attendu par tous lesamateurs de reggae ancestral. Lemusicien voulait attendre que lelabel Makasound renaisse de sescendres par le biais de ChapterTwo, pour le sortir dans les bacs.Terriblement bien produits, lescuivres sensuels, les clavierspercutants et l’onirisme desflûtes établissent des liensentre passé et futur, entrela Jamaïque et le reste dumonde. Les thèmes sont graves,comme l’injustice, la pauvretéou l’assassinat de sa sœur surMy Sista. Sans ambages, l’undes plus beaux opus reggae del’année 2011. Julien BouissetECOUTEZ sur Mondomix.com avecLa Fnac Forum et Mondomix aiment...ASIE / Moyen-orientres dans le mondeBalojiKinshasa Symphony(Crammed)Frente Cumbiero meetsMad Professor(Vampisoul)et aussi :n Ismael MirandaAferrado (Rythmo Disc)n Timbalive Timba Pa El Mundo (Rythmo Disc)n Djavan Ao Vivo (Socadisc)OneiraYale Tad(helico/L’autre distribution)Tania MariaTempo(Harmonia mundi)Shin Joong HyunMONDOMIXm'aimefffff“The Psychedelic Rock SoundOf South Korea 1958-1974”(Light In The Attic Records)Sous-titrée Beautiful RiversAnd Mountains, cette sélectionrend hommage au Jimi Hendrixcoréen. Guitariste, producteur etcompositeur, Shin Joong Hyunest surnommé à Séoul le parraindu rock. Très marqué par lesproductions américaines, du rockgarage au psyché vintage, il dominala scène nationale avant de tomberen disgrâce pour avoir refusé designer un hymne à la gloire del’autoritaire président Park ChungHee ! Trente ans plus tard, si laplupart des Sud-Coréens ont oubliésa reprise incendiaire de In-A-Gadda-Da-Vida d’Iron Butterfly, certainschercheurs de sons ont fouilléles archives (des titres sous sonnom, d’autres avec son son et saproduction) pour honorer ce furieuxde la six-cordes, qui aura même eule privilège d’avoir une Fender à sonnom ! Rare. JDToshio Hosokawa“Landscapes”(ECM)ffffgLandscapes présente quatreœuvres de Toshio Hosokawa(originaire d’Hiroshima)composées entre 1993 et 2008.Trois d’entre elles placent le shô eninstrument soliste. Cousin du shenchinois et du khên, populaire dansle sud-est asiatique, cet orgue àbouche aux 17 tuyaux de bamboupossède un son ténu. Hosokawautilise toute la richesse expressivede cet instrument sur sa partitionpour solo, ou sur celles destinéesà l’interaction du shô avec lescordes, toutes en frottementsharmoniques, du MünchenerKammerorchester. A noter : lessublimes Cloud and Light etLandscape 5, qui oscillent entreexpériences sensorielles et objetsde sidération. Pierre Cunyn°49 Jan/Fev 2012
ASIE / Moyen-orient49Huong Thanh"L’Arbre aux Rêves"(Buda Records/Universal)res dans le mondeMONDOMIXm'aime© Hông NguyênChanteuse née au Viêtnam, HuongThanh est connue en occident pourses aventures jazzistiques au côtédu guitariste Nguyen Lé. Ensemble,ils ont enregistré à Paris au milieu des années 90 Tales from Viêtnam,un premier album qui célébrait cette rencontre inattendue, unanimementsaluée par la critique. Cinq autres ont suivi avec le mêmeaccueil. Mais ces audacieuses aventures ne constituent qu’une desfacettes de la chanteuse. Fille de Huu Phuoc, l’un des plus célèbreschanteurs-acteurs de Cai Luong, Huong Thanh a enregistré en 2007à Saïgon un opus entièrement consacrée à cet art vietnamien cousinde l’opéra. C’est à cette occasion qu’elle a rencontré le directeur artistiqueThai An, que l’on retrouve sur ce nouvel enregistrement consacréaux airs populaires et aux poésies des trois grandes régions(nord, sud et centre) de son pays. Thai An a supervisé à Saïgon lesséances studio des différents instrumentistes, joueurs de dan bau(monocorde), dan nhi (vièle), dan tranh (cithare), dan ty ba (luth), saotruc (flûte traversière) et de luc huyen cam, cette guitare espagnoledont le manche a été creusé entre les frettes afin de faire varier lanote jouée par simple pression. La voix de Huong Thanh a ensuiteété enregistrée à Paris, où a aussi eu lieu le mix d’Alex Tran, le percussionnistede son ensemble traditionnel.Œuvre de préservation d’un patrimoine raffiné et poétique voué à ladisparition du fait de l’urbanisation galopante du Viêtnam, cet Arbreaux Rêves est principalement constitué de chants de travail, de berceuses.Ici, le texte et sa poésie sont étroitement liés à la mélodie ; lamême syllabe pouvant avoir un sens différent selon la hauteur du motprononcé (jusqu’à six tons). Si on est loin de saisir toutes les subtilitésde cette langue, on en n’est pas moins sensible aux charmes deces répertoires presque oubliés et à la poésie de ses fins enchevêtrementsentre musiques et textes.SQ’n°49 jan/fev 2012