énergiesArd<strong>en</strong>nesTechn<strong>ici</strong><strong>en</strong>de l’éoli<strong>en</strong>Après une formation des <strong>en</strong>seignants<strong>en</strong> Allemagne, le lycéeFrançois-Bazin de Charleville-Mézières propose depuis cetteannée la première formation BTSmaint<strong>en</strong>ance éoli<strong>en</strong> qui accueilleses six premiers étudiants. Le proviseurdu lycée estime que lebesoin <strong>en</strong> techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>s de maint<strong>en</strong>ancepour l’éoli<strong>en</strong> sera de 300 à400 par an dans les années àv<strong>en</strong>ir. Les six premiers étudiantsont déjà l’assurance d’un emploi àla sortie du BTS.Pyrénées-Ori<strong>en</strong>talesLe retourde la THTLors du sommet franco-espagnoldu 10 janvier 2008, il a été indiquéque le tracé définitif d’un<strong>en</strong>ouvelle ligne THT <strong>en</strong>tre laFrance et l’Espagne devrait êtreadopté avant le 30 juin 2008. Ilse dit du côté espagnol que laligne pourrait suivre le nouveautracé du TGV avec un <strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>tde la ligne pour le passagedu col du Perthus (où passe déjàl’autoroute <strong>en</strong> surface et le TGV<strong>en</strong> tunnel. A noter qu’initialem<strong>en</strong>tle projet de ligne THT était <strong>en</strong>visagépour v<strong>en</strong>dre de l’électr<strong>ici</strong>téde la France vers l’Espagne, ceque plus ri<strong>en</strong> ne justifie aujourd’hui,l’Espagne ayant fortem<strong>en</strong>tdéveloppé ses éoli<strong>en</strong>nes.MarseilleFriche de laBelle de maisolaireLe conseil mun<strong>ici</strong>pal de Marseillea voté le 10 décembre 2007 lamise <strong>en</strong> place d’une c<strong>en</strong>tralesolaire photoélectrique sur le toitde la Friche de la Belle de mai,un imm<strong>en</strong>se bâtim<strong>en</strong>t accueillantde multiples activités culturelles.C’est directem<strong>en</strong>t EDF qui assurerala gestion de ces panneauxsolaires… dont le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tdevrait être excell<strong>en</strong>t, Marseilledisposant de 340 jours d’<strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>tpar an. Le conseilmun<strong>ici</strong>pal a annoncé vouloir ainsiéquiper une dizaine de bâtim<strong>en</strong>tsmun<strong>ici</strong>paux.AgrocarburantsMarche arrière ?Le 14 janvier 2008, dans une interview à la BBC, le commissaire à l’Environnem<strong>en</strong>t, Stavros Dimas,a déclaré que “le danger pour les forêts tropicales et le risque de hausse des prix de l’alim<strong>en</strong>tationavait été sous-estimé lorsque l’Union europé<strong>en</strong>ne avait fixé l’an dernier un objectif de 10% pour lesbiocarburants dans les transports à l’horizon 2020 afin de diminuer les gaz à effet de serre”. “La productionet le transport de biocarburants sur de longues distances impliqu<strong>en</strong>t une consommation d’énergie quifait planer des doutes sur cette énergie-miracle”. “Nous avons vu que les problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux provoquéspar les biocarburants et aussi les problèmes sociaux sont plus importants que nous lecroyions, donc nous devons être très prud<strong>en</strong>ts”. Pour Stavros Dimas, il faut créer un systèmede certification pour les agrocarburants et interdire par exemple ceux qui provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t del’huile de palme, responsable de la déforestation <strong>en</strong> Indonésie.Le 18 janvier 2008, les Amis de la Terre ont r<strong>en</strong>du public un docum<strong>en</strong>t réalisé par leC<strong>en</strong>tre commun de recherche, l’organisme sci<strong>en</strong>tifique interne de la Commission europé<strong>en</strong>ne.Ce rapport prés<strong>en</strong>te une analyse sur les avantages et les inconvéni<strong>en</strong>ts des agrocarburants.Concernant les gaz à effet de serre, ce rapport conclut “qu’il n’y a aucune certitudeque le recours aux agrocarburants réduise les émissions de gaz à effet de serre” : notamm<strong>en</strong>t,le changem<strong>en</strong>t de vocation des terres utilisées (déforestation, drainage de tourbières,labourage de pâturage…) pourrait relâcher plus de gaz à effet de serre, toutcomme les processus de fabrication ou le transport. Les experts estim<strong>en</strong>t que vis-à-visde la sécurité d’approvisionnem<strong>en</strong>t, les agrocarburants ne pourront que rester marginauxcomparés aux besoins actuels de pétrole. Concernant la création d’emploi, l’étudeestime que les emplois créés dans les agrocarburants équilibreront seulem<strong>en</strong>t lesdéparts dans les secteurs touchés par une telle réori<strong>en</strong>tation. En conclusion, le rapportestime que les inconvéni<strong>en</strong>ts l’emport<strong>en</strong>t sur les avantages. Les experts conseill<strong>en</strong>tplutôt d’investir dans d’autres domaines si l’on veut vraim<strong>en</strong>t lutter contrele dérèglem<strong>en</strong>t climatique.Pour Christian Berdot des Amis de la Terre : « Même les experts de la Commissionreconnaiss<strong>en</strong>t que les agrocarburants n’apport<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong>, ni pour lutter contre leschangem<strong>en</strong>ts climatiques, ni pour garantir la sécurité des approvisionnem<strong>en</strong>tsénergétiques et qu’<strong>en</strong> plus, ils vont coûter aux contribuables europé<strong>en</strong>s des sommesénormes. Cette directive a été dictée par les intérêts de quelques grands groupesindustriels. Il est temps que la Commission revoit sa copie, mette <strong>en</strong> place lesbases d’une économie europé<strong>en</strong>ne sobre <strong>en</strong> énergie et s’attaque réellem<strong>en</strong>tDRSavoieMaisondes énergiesaux causes des changem<strong>en</strong>ts climatiques ».Pour <strong>en</strong> savoir plus : Les Amis de la Terre, 2B, rue Jules Ferry, 93100 Montreuil,tél : 01 48 51 32 22 ou Christian Berdot, tél : 05 58 75 34 50.Au sein de la Maison des énergies,l’Asder, Association savoyardepour le développem<strong>en</strong>t desénergies r<strong>en</strong>ouvelables, proposediffér<strong>en</strong>tes activités : visite d’uneréhabilitation de trois logem<strong>en</strong>tsà Saint-Jean-de-Chevelu (15mars), réintroduire les plantessauvages dans sa cuisine (20mars), projection du film “Lesappr<strong>en</strong>tis sorciers” sur la privatisationd’EDF (3 avril), visite demaisons écoconstruites à Saint-Pierre-de-G<strong>en</strong>ebroz (19 avril),visite d’une maison basse énergieà Saint-Jeoire-Prieuré (26avril)… Asder, 562, av<strong>en</strong>uedu Grand-Ariétaz, BP 99499,73094 Chambéry cedex 9,tél : 04 79 85 88 50.Solaire> Australie : ville solaire. Cloncurry, commune de 4000 habitants, aunord de l’Australie, sera <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t autonome <strong>en</strong> électr<strong>ici</strong>té et <strong>en</strong> chaleurd’<strong>ici</strong> 2009 grâce à la construction d’une c<strong>en</strong>trale solaire thermiquede 10 MW. 8000 miroirs chaufferont des rochers de graphite qui produirontde la vapeur d’eau pour faire tourner des alternateurs… L’inertiedes rochers permet de maint<strong>en</strong>ir la production la nuit.> Espagne : le soleil éclaire la nuit. En Catalogne, le gouvernem<strong>en</strong>toblige les compagnies d’électr<strong>ici</strong>té privées à racheter le courant d’originephotovoltaïque à cinq fois le prix du marché, afin d’aider au développem<strong>en</strong>tdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables. La commune de Sant-Fost-de-Camps<strong>en</strong>telles a compris l’intérêt de la chose. Pour améliorer son éclairagepublic, elle a investi dans la création d’une c<strong>en</strong>trale photoélectriquede 12 000 m2. Le courant produit <strong>en</strong> journée (900 000 kWh par an)est v<strong>en</strong>du au prix fort. La nuit, le courant est acheté au prix faible pouralim<strong>en</strong>ter l’éclairage public. En ne dép<strong>en</strong>sant pas plus qu’auparavant, lacommune a pû ainsi installer 1800 points lumineux supplém<strong>en</strong>taires,avec un réglage électronique modulant l’int<strong>en</strong>sité. Sur le long terme,la commune devrait faire des économies. Il s’agit de la deuxième plusgrosse installation photovoltaïque de Catalogne après le Forum, salle decongrès située dans Barcelone. (L’Indép<strong>en</strong>dant, 21 mars 2007)> Allemagne : reconversion d’une base militaire. Utilisant un anci<strong>en</strong>terrain militaire, à Brandis, près de Leipzig (Saxe), la compagnie Juwia obt<strong>en</strong>u l’autorisation de construire une c<strong>en</strong>trale photovoltaïque quid’<strong>ici</strong> décembre 2009 atteindra la taille de 400 000 m2 répartis sur220 hectares, pour une puissance totale de 40 MW. Cela <strong>en</strong> fera la plusgrande c<strong>en</strong>trale photoélectrique d’Allemagne.2 8 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008
énergiesNord-Pas-de-CalaisVirage énergieL’association Virage-Energie a vu le jour pour mettre <strong>en</strong> place un plande lutte contre l’effet de serre, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte dans la régionla nécessité de fermer la c<strong>en</strong>trale nucléaire de Gravelines. Fin janvier2008, l’association a r<strong>en</strong>du public son scénario. Premier constat : si l’ondivise par quatre les besoins <strong>en</strong> énergie comme souhaité au niveau national,<strong>en</strong> conservant le nucléaire, on ne divise les émissions de gaz à effet de serreque de 1,5 alors que si l’on opte résolum<strong>en</strong>t pour les énergies r<strong>en</strong>ouvelables,on divise les gaz à effet de serre par quatre !L’association préconise de miser sur la diversité des énergies r<strong>en</strong>ouvelables,tant pour les besoins <strong>en</strong> chaleur que pour l’électr<strong>ici</strong>té.> Solaire : 2% de la surface régionale (soit quand même 248 km2 !)recouverte par des panneaux photovoltaïques produirait l’équival<strong>en</strong>t dela consommation électrique régionale. Le planVirage-énergie estime possible de recouvrir jusqu’à7% de la surface <strong>en</strong> utilisant les toits.> Eoli<strong>en</strong> : l’énergie éoli<strong>en</strong>ne devra se développerdans des parcs éoli<strong>en</strong>s terrestres mais aussi off-shore.Virage-Energie propose de viser 20% dela production électrique au Danemark.> Biogaz : issu de la méthanisation des déchets organiques, le pot<strong>en</strong>tieldu biogaz est énorme : il provi<strong>en</strong>drait des quatre millions d’habitants etdes déchets d’élevage et de l’industrie agroalim<strong>en</strong>taire. A noter que labiométhanisation contrairem<strong>en</strong>t aux agrocarburants restitue <strong>en</strong>suite au solla matière organique.> Le bois-énergie. Il y a un pot<strong>en</strong>tiel par la valorisation des déchets urbainset industriels. il faut par contre rester prud<strong>en</strong>t sur la mise <strong>en</strong> culture d’ess<strong>en</strong>cesénergétiques (même problèmes que les agrocarburants).Cette production d’énergie doit se développer <strong>en</strong> combinaison <strong>en</strong> déployantles réseaux de chaleur. Alim<strong>en</strong>té par une chaufferie collective, un réseau dechaleur interconnecte les bâtim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre eux. Il est possible d’<strong>en</strong> installerà l’échelle d’une ville, au niveau d’un quartier, d’un hameau, d’un groupe debâtim<strong>en</strong>ts... L’industrie peut égalem<strong>en</strong>t se chauffer <strong>en</strong> étant moins vorace. Enremplaçant par exemple le coke de houille par du coke de bois, comme celaest pratiqué au Japon. En conclusion, Virage-Energie montre les avantagespour la région : écarter le danger d’un accid<strong>en</strong>t nucléaire, r<strong>en</strong>dre la régionplus autonome, moins dép<strong>en</strong>dante des sources d’énergielointaines, adaptée au défi climatique, sans limite deconsommation dans le temps, avec une bonne dynamique<strong>en</strong> emplois… Le docum<strong>en</strong>t (258 pages) peut êtretéléchargé <strong>en</strong> ligne.Virage-Energie, MRES, 23, rueGosselet, 59000 Lille, www.virage-<strong>en</strong>ergie-npdc.org.nucléaireP-E WeckMarche Londres-G<strong>en</strong>ève26 avril - 16 juillet 2008Pour l’anniversaire de l’accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl, un rassemblem<strong>en</strong>t est organiséà Battersea Park à Londres, le 26 avril 2008. Ce sera le lieu de départd’une marche de 1500 km qui à travers la Grande-Bretagne, la France etla Suisse, passera par de très nombreux sites nucléaires pour demander la sortiedu nucléaire civil et la fin de la fabrication des armes nucléaires. L’itinéraire prévoitle passage par Cherbourg (Manche), Fougères (Ille-et-Vilaine), Laval(May<strong>en</strong>ne), Angers (Maine-et-Loire), Tours (Indre-et-Loire), Blois (Loir-et-Cher),Orléans (Loiret), S<strong>en</strong>s (Yonne), Troyes (Aube), Bure (Haute-Marne), Dijon (Côted’Or),Pont-de-la-Chaux (Jura), G<strong>en</strong>ève (Suisse).Pour informations complém<strong>en</strong>taires (<strong>en</strong> tant que hôtes ou év<strong>en</strong>tuels marcheurs),contactez :> Marcus, marcus@footprintsforpeace.net (<strong>en</strong> anglais)> Jocelyn, jocelyn.peyret@sortirdunucleaire.fr 04 79 36 13 19 (pour hôtes)> André, andre.lariviere@sortirdunucleaire.fr 04 71 76 36 40 (pour marcheurs).IndeAustraliecontre FranceLe 15 janvier 2008, le gouvernem<strong>en</strong>taustrali<strong>en</strong> a indiqué au gouvernem<strong>en</strong>tindi<strong>en</strong> qu’il refusait delui livrer de l’uranium pour sesréacteurs nucléaires, l’Ind<strong>en</strong>’ayant pas signé le traité de nonproliférationnucléaire.L’Australie estime avec justesseque les réacteurs “civils” permett<strong>en</strong>tde produire la matière premièrepour le développem<strong>en</strong>t debombes nucléaires. L’Inde a heureusem<strong>en</strong>ttrouvé un autre fournisseur: la France de Sarkozy quilui fournira de l’uranium acheté àvil prix au Niger.Vérité surles coûts ?> Du côté de Bouygues.L’Elysée pousse à la privatisationd’Areva… et Martin Bouygues,proche de Sarkozy, espère bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>emporter un bon morceau. Maiscelui-ci reste prud<strong>en</strong>t <strong>en</strong> affaires :fin décembre 2007, il a demandéune <strong>en</strong>quête interne pourconnaître les coûts des pénalitésprévisibles pour les retard duchantier de l’EPR <strong>en</strong> Finlande etpour le surcoût des deux c<strong>en</strong>tralesv<strong>en</strong>dues à la Chine. D’<strong>ici</strong> à ce qu’ildécouvre, comme de nombreuxfinanciers, que le nucléaire n’estpas r<strong>en</strong>table sans part<strong>ici</strong>pation del’Etat… (L’Express, 3 janvier2008)> Du côté d’EDF. Fin décembre2007, EDF a demandé à sonactionnaire principal, l’Etat, l’autorisationd’augm<strong>en</strong>ter les tarifsdestinés aux industriels de 25%<strong>en</strong> trois ans. Pourquoi cette soudainehausse ? Pour aller vers leprix réel du marché selon EDFqui ajoute qu’elle souhaite ainsiarriver à un prix correspondantau prix du futur kWh nucléairequi sortira de l’EPR (estimé parEDF à 46 euros par mégawattheure).L’Etat a refusé cettehausse l’estimant “su<strong>ici</strong>daire”pour le milieu industriel (380 000<strong>en</strong>treprises aurai<strong>en</strong>t été concernées),demandant à EDF de couvrirses frais par d’autres moy<strong>en</strong>s.Suggérons à EDF de regarder ducôté des économies d’électr<strong>ici</strong>té etdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20082 9